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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 08/12/2010 à 19:11
» Dernière mise à jour le 08/12/2010 à 19:11

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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019 - Vexe, mensonges et vidéo
« C'est ta manière à toi de me dire « J'ai besoin de lunettes, c'est bientôt Noël » ? »
(Roland à Malcolm dans le chapitre 311 - L'étrange relation de M. Roland)

« Fuyant le lac d'indifférence
Fuyant les amours et la guerre
Fuyant le combat des consciences
Vers un paradis sur la Terre »

(Brigitte Fontaine, Just you and me)



S'il y a bien un jour cra-cra à l'école, c'est bien le vendredi avant les vacances de Noël. Généralement, ce jour marque une grande réjouissance. Ou une accumulation de questions existentielles.

- Ca m'embête.
- En quoi ? Soupira Charlie.
- Yann n'est pas avec nous depuis longtemps, il est peut-être prématuré de lui présenter nos parents ! Geignit Léopold.
- Toi, tu as peur que Norbert le traumatise…
- Charlie, j'ai peur et qu'il soit méchant et qu'il indispose nos parents !

Charlie leva les yeux au ciel.

- Tu sais de quoi j'ai peur, moi, Léo ? Que tu te mettes à ressembler à ton père ! C'est un peu ce vers quoi tu t'avances, là ! J'ai de plus en plus l'impression d'habiter avec un Norbert Bis !
- Oh m'en parle pas, je me mine déjà assez la tête tout seul…
- Attends, les réactions genre « Non, ne faisons pas ça, pensons aux enfants !! » Y'a que deux personnes qui ont ce genre de réactions : Helen Lovejoy et ton père !
- Ca va, hein…
- Ca va bien se passer, Léo ! Yann est bien avec nous, je tiens à ce qu'il sache que sa famille est unie et conviviale ! Même si ça me tue de priver Claire de Yann pour ce Noël.
- La pauvre, j'ai cru qu'elle allait pleurer quand on lui a dit qu'on irait chez nos parents. YANN, PETIT DEJEUNER !

Le rouquin arriva.

- Laissez-moi profiter de mes vacances ! Geignit Yann.
- Tu n'es pas en vacances, jeune homme, à partir de janvier tu es élève à Céladopole et tu passes le reste de l'année à faire du rattrapage ! Marmonna Charlie.
- Pourquoi tu m'appelles jeune homme ? J'ai un prénom !
- Parce qu'il fait comme son père mais il ne s'en aperçoit même pas… grommela Léopold.
- Oh, bah voyons, tu veux lui ressortir le verbatim de la conversation aussi ? Soupira Charlie.

Yann haussa les épaules.

- Hm, mouais. M'intéresse pas. Dites, on fait un truc à Noël ? Juste pour savoir…

Charlie et Léopold se regardèrent.

- Eh bien…
- On avait pensé aller chez nos parents. Avec toi ! Marmonna Charlie.
- Oh crotte… J'pensais qu'on resterait avec vos potes…
- TU VOIS ! Résuma Léo.
- Hmph… Yann, il nous paraît important que tu rencontres tes grands parents ! Sourit Charlie, conciliant.
- C'est pas mes grands parents, c'est vos parents !

Léo désigna Yann en hochant la tête.

- Tu vois ? Tu veux qu'il déshonore nos parents ?
- Ouais, tu veux que je m'essuie les pieds sur le paillasson de tes parents, Charlie ? Grommela Yann à la suite de Léopold.

Charlie soupira.

- Yann, d'abord c'est Papa s'il te plait…
- T'as pas à me forcer, Léopold il a dit que je faisais ce que je voulais.

Léopold leva les mains en l'air.

- CQFD !
- … Et si…
- Et si ?
- Et si on allait passer Noël chez nos parents…
- Nan mais nan… marmonna Yann.
- … avec Malcolm, Claire et Nell ?

Léopold lâcha ses couverts et regarda Charlie.

- Nan !
- Pourquoi ?
- Malcolm et Claire doivent avoir leurs plans !
- Je suis sûr que non ! Sourit Charlie.
- Et moi je suis sûr que oui et même que mes parents n'accepteront JAMAIS d'inviter des inconnus chez eux pour Noël !

Charlie plissa les yeux, abasourdi par la connerie de la remarque de Léopold. Yann soupira.

- Vous êtes pires que des parents normaux, sérieusement…

***

- Je veux juste m'assurer que ça ne t'embête pas !
- Infiniment moins que l'autre fois, c'est clair ! Assura Rachel.

Roland acquiesça.

- Donc résumons : Chez Mac, la bande minus Léo et Charlie, mes parents. Ca va être… sympa.
- Rectification…

Roland et Rachel regardèrent Malcolm, désolé.

- … on est invités avec Claire chez les parents de Charlie et Léo.
- QUOI ? Grommela Roland.
- Attendez, on a fait la réservation les premiers ! Soupira Rachel.
- Claire est trop excitée à l'idée de…
- YOU-PI !!! HIHIHIHIHI !

Elle embrassa Malcolm puis Roland et Rachel successivement. La brune se retint de s'essuyer la joue, gênée.

- C'est une journée merveilleuse ! On va passer un super Noël avec l'adorable petit Yann ! Et avec les adorables parents de Léo et Charlie !! Ouihihi ! Ca va être un Noël magnifique !

Malcolm baissa la tête, fourbu d'avance.

- Rachel, il faut tuer Claire et l'emballer dans du papier cellophane… murmura Roland.
- Pique-là au cou, je me charge de plastifier la scène du crime… marmonna Rachel.
- Du coup on ne sait pas ce qu'on fait…
- Il faut que ça se passe à Kanto, et pas chez moi ! Souffla Rachel.
- Pourquoi ?
- Ton cadeau ! Je me suis embêtée à le préparer, je ne veux pas que tu t'en gâches la surprise !
- C'est quoi, ma parole ? Tu as un étage secret dans ton appart ?!
- Noooon !
- Alors quoi ?
- C'est une surprise importante ! On ne doit pas être chez moi.
- Donc on va faire Noël chez Kyle et David ? J'imagine le truc « Allez poser vos manteaux sur le lit ! Oui, maman, sur le lit où David et Kyle font des cochoncetés ! »
- C'est un casse-tête ce Noël !
- Et chez Finn ? Demanda Rachel.
- A ce que Lily m'a expliqué, il habite un logement de fonction militaire, et elle m'a bien notifié que mon ancien appartement était un palace à côté.

Rachel soupira. Malcolm haussa les épaules.

- Au cas où ça vous intéresse, je suis ok pour vous prêter ma maison pour ce Noël !
- Ah oui ?

Kyle arriva avec Charlie.

- Et en quoi est-ce un souci de le faire chez moi ? Grommela Kyle.
- C'est petit, peu chaleureux, homosexualisé, et surtout il y a des marches à grimper !
- Comme partout ! Admit Kyle. Chez Rachel aussi il y aurait des marches à grimper !
- Tu veux qu'on se fritte, lopette ? Grommela Roland.
- Kyle, Kyle, on va prendre la maison de Malcolm, ex-maison de Roland. Ne t'en déplaise mais je préfère qu'on soit à l'aise !

Kyle regarda Rachel, mécontent.

- Quoi, tu insinues quoi ?
- Rien, juste que…
- Je vis dans cet appartement depuis l'âge de treize ans, tout seul avec quelques conquêtes de temps en temps, tu sais ce que c'est que d'être seul dans son appartement à treize ans, de devoir apprendre tout seul à se servir d'une gazinière en se faisant aider par la voisine, de ne pas oser sortir sauf pour aller en cours, de déprimer tout seul tous les soirs. Vers l'âge de quinze ans tu sors, tu profites de ton allocation jeune dresseur pour te payer un petit mec histoire de passer une soirée sympa, et juste après… tu te sens bien ! Oh oui, Rachel, tellement bien, et propre aussi ! Non, franchement, comparée à ta vie de petite fille riche, la mienne…

Il embrassa le bout de son pouce et son index joints.

- … super ! Trop super ! Donc excuse-moi d'avoir un appart merdique. Je fais ce que je peux ! Désolé que tu ne t'y sentes pas à l'aise ! En tout cas moi je suis bien content que ce soit mon dernier jour de stage.

Il partit, furax. Rachel secoua la tête.

- C'était Rachel dans ce qu'elle sait faire de mieux : Parler avec les autres gens. Special Guest Star : Roland as the Referee, and Kyle as Not the little Jew, the other, the gay one !
- N'en rajoute pas, Roland… grommela Rachel.
- Je me gargarise des interactions sociales de plus en plus complexes qui émaillent notre cercle de connaissances tout en étendant mon vocable grandissant aux yeux de la plèbe ébahie !

La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Il apparait évident que je vais lui présenter des excuses !
- Vraiment ?
- Oui, vraiment. Je donne un cours ce matin mais pas cet après-midi, je ne t'attends pas…
- Comme tu le sens. Je ne sais pas trop ce que je vais faire faire à mes élèves ce matin, je vais aller fureter dans la réserve pour leur trouver une vidéo.

Rachel s'étonna.

- Tu as fini le programme ?
- Où as-tu vu que je suivais le programme ?

Rachel acquiesça. Roland embrassa Rachel et partit vers sa salle. Rachel regarda Malcolm.

- Ca va aller, Malcolm, ce Noël chez les parents de Léo ?
- Oh, oui, écoute… J'peux pas vraiment priver Claire de ça…

Rachel regarda tristement son frère et s'éloigna à son tour.

***

- Dernier jour avant les congés ! Woooo ! Chouette. Bon… Comme c'est bientôt Noël et qu'avec impatience vous attendez d'être avec votre… famille incomplète, estropiée, en deuil, assombrie par mille maux…

Trois sorties d'un coup. Roland sourit.

- C'était l'effet recherché, ça me manquait. Bref aujourd'hui je vais me contenter de vous passer une Ligue Pokémon tout en la commentant. Alors il s'agit de… Oh, la Ligue Pokémon de 1945 ! La vache ! J'ai pris un vieux truc au hasard dans la réserve. Bref prenez quelques notes, ça pourra vous servir.

Roland alluma la cassette. L'image était en noir et blanc.

- Alors… L'enregistrement ne diffuse pas tous les matches parce qu'à l'époque, la bande vidéo était rare. C'est la Ligue Pokémon la plus mouvementée pourtant. Elle a fait l'objet de controverses multiples. Et son vainqueur est… Un certain Phil Cambert, tiens donc...

***

- Allons, Roland, j'aimerais au moins faire quelque chose pour vous ! Juste une chose !

Roland regarda le verre de scotch qu'il ne buvrait pas. Un pressentiment, on va dire. C'était un peu après le mariage de Charlie et Léo. Au retour, Roland avait reçu une lettre de Nigel qui voulait diner avec lui.

- Pour me faire pardonner de vous avoir embêté tout ce temps !
- … ne m'invitez plus jamais à diner ! Bonne chose à faire ! Si vous tenez à ce qu'on garde des rapports cordiaux.
- J'ai accès à tout, je peux tout savoir. Même à des choses que vous ne savez pas !

Roland plissa les yeux.

- Vraiment ?
- Vous voulez un petit secret d'état ? Je peux vous le donner ! Prenez ça comme une faveur.

Roland hocha la tête, intrigué.

- Est-ce que… vous pourriez faire des recherches sur les parents biologiques de mon meilleur ami et de sa sœur ? Malcolm et Rachel Heine.

Nigel acquiesça et nota dans son bloc-notes

- Et je veux aussi savoir pourquoi le nom historique de Poképolis est « Atlantide » !
- Ca, je ne peux pas vous le dire ! Marmonna Nigel.
- Ah-ha ! Alors les théories de conspiration sont vraies !
- A votre guise de croire cela.


***

- Voilà… Alors ça c'est le match préliminaire. Bon comme vous le voyez son adversaire est un péquenot… J'aime bien l'équipe de ce mec. Chacun de ses Pokémon est le double-emploi d'un autre, c'est l'exemple type de l'équipe mal foutue. Laggron, Sol et Eau, Kaorine, Sol et Psy, Roigada, Psy et Eau. Voilà ! Tout le monde a le même type ou presque ! L'autre moitié n'est pas mieux : Volcaropod, Feu et Roche, Ptera, Roche et Vol, Dracaufeu, Vol et Feu ! Sympa nan ? Six Pokémon, six types différents avec une zone de couverture ridiculement large… Bref… Il va néanmoins réussir à gagner avec cette équipe de bras cassés parce que - fondamentalement… C'est un con et comme chacun le sait en stratégie : Le plus con gagnera forcément sur le moins intelligent. On avait pourtant des dresseurs avec un bon potentiel pendant cette ligue comme Hélène Woodrow, une grande dresseuse qui aurait pu avoir un avenir brillant… si sa gourde ne contenait pas du panaché fermenté au soleil, elle mourra dans les deux semaines suivant cette ligue d'un ulcère aggravé à l'estomac.

***

- Je DETESTE CET ENDROIT !

Léopold regarda son fils, pas surpris.

- Je déteste porter ces sacs ! Je déteste nourrir ces Pokémon !
- C'est Lily qui veut que tu travailles un peu au lieu de trainer… marmonna Léopold.
- Je l'aime pas ! Elle est conne, elle m'énerve avec ses sourires en coin !
- Yann, ne dis pas que Lily est conne ! Elle est loin de l'être, c'est une brave fille.

Yann désigna Lily, au loin qui était au téléphone avec Finn. Léopold plissa les yeux.

- Elle t'a pas dit un truc genre « Donne le foin aux Pokémon, je suis occupée avec la comptabilité » ?
- Elle… elle doit être au téléphone avec le comptable !
- QUEL TEST DE GROSSESSE ENFIN ??? T'ES PARANO OU QUOI ? cria Lily.

Yann acquiesça. Léopold grimaça.

- Putain de comptable alors. Vachement intime de l'entreprise !
- …………….

***

- Et donc j'ai donné le meilleur cours de ma vie ce matin ! Sourit Roland.

Claire secoua la tête, incrédule.

- Tu as des manières de faire cours qui m'échappent.

Malcolm et Rachel arrivèrent.

- Après discussion, Charlie et Kyle ne viendront pas manger avec nous. Motif : Kyle en veut à Rachel pour ce qu'elle lui a dit…
- Je spécifie que je me suis excusée ! Marmonna Rachel, mécontente.
- Et Charlie ne veut pas que Kyle mange seul pour son dernier jour…

Malcolm tendit la main vers Roland qui hocha la tête, et ils marmonnèrent en chœur :

- … par solidarité gay…

Malcolm poursuivit seul sous les yeux blasés de Claire et Rachel.

- Et donc nous finissons l'année en étant quatre à table ! Ce qui est ma fois assez agréable. En plus le repas de Noël à la cantine est très agréable.
- Moi aussi j'aime les endives au jambon… marmonna Roland, blasé.
- Tu as pris la brique de lait de poule ! Berk ! Geignit Malcolm.
- J'aime le lait de poule !
- Malcolm, il y a un souci ? Marmonna Rachel.

Malcolm plissa les yeux.

- Quoi ? Non, aucun !
- Quand tu es trop attentif à ce que font les autres, c'est généralement que tu as un souci, je te connais comme si je t'avais fait, je suis ta sœur jumelle…
- Rien enfin ! Ne gâche pas ce repas !
- C'est un banal repas de cafétéria ! C'est quoi ton souci ?
- Rien, voyons ! Je me réjouis à l'idée de passer Noël sans nos parents !

Rachel leva les yeux au ciel, excédée. Claire regarda Roland, lasse.

- Je t'en supplie, sors une énormité !
- Vraiment ?
- Pitié Roland, empêche-les de se disputer !
- Je suis charitable mais pas le Téléthon, non plus ! Oh au fait qui veut savoir pourquoi je déteste le Téléthon ? Sourit Roland.

Claire lui leva un pouce. Mais Rachel était trop lancée.

- Je rêve ! Tu m'en veux encore ?
- Non.
- Alors quoi ?
- Je fais simplement une remarque !
- C'est cruel, Malcolm ! Tu sais à quel point ça m'a fait chier de leur faire ça !
- Eh bien dans ce cas tu n'étais pas obligée de le faire ! Résuma Malcolm.
- Non mais c'est vrai quoi ! Le Téléthon, tout ça… Les mêmes raisons pour lesquelles j'aime pas aller à l'aquarium ! Marmonna Roland.

Claire soupira.

- Arrêtez enfin, c'est Noël !
- Justement c'est Noël et on ne le passera même pas avec nos parents ! Soupira Malcolm.
- Oh oui, maman qui divague, papa qui fait pipi dans une poche, super Noël. Nell sera tellement heureuse et épanouie !
- Et alors, c'est nos parents ! On se doit de les honorer comme ils nous ont honorés toute notre enfance !
- Tu t'aperçois à quel point ton discours est incohérent, Mac ?
- Pour une fille qui n'aime pas ses parents comme toi…
- Quoi ? Retire ça !!

Roland regarda ses compères de table et hocha la tête.

- Eh bah tout simplement parce qu'à mon sens, utiliser les enfants constitue la bassesse ultime ! Voilà ! C'est une bonne raison, hein ?

Rachel souffla en l'air. Malcolm grommela.

- Je retire pas, moi au moins j'aime nos parents à leur juste valeur !
- Si tu les aimais tu accepterais qu'ils soient soignés en ce moment.
- Comment peux-tu en être sûr ?
- Hô-Pi-TAL ! Soigner-les-gens ! Bonnes-personnes-gentilles-qui-font-leur-travail ! Je continue à te parler comme à un bébé ou ça va ?
- Rachel, tu sais comment ça se passe, tu as été mariée avec un exemplaire rutilant de notre système de santé Poképolite soupira Malcolm.
- Retire ça ! Grogna Rachel.

Roland poussa une grande inspiration bien gavée du fond des bois :

- JE SAIS QUI SONT VOS PARENTS BIOLOGIQUES !

Claire regarda Roland, surprise. Rachel et Malcolm regardèrent Roland, stupéfaits. Charlie et Kyle tendirent l'oreille.

- Ragots, ragots ! Grogna Charlie.
- Activons nos sonotones gays ! Geignit Kyle.

A la table, c'était la stupéfaction.

- Quoi ?! S'étonna Malcolm.
- Tu es sérieux ?! S'étonna d'autant plus Rachel.

Roland acquiesça.

- Je le sais, oui. J'ai demandé cela à Nigel en guise de faveur pour notre aide pendant les évènements de la ligue, il tenait à me rendre un service et je lui ai donc demandé ça puisque je n'avais rien de précis à lui demander moi-même. Et j'ai le dossier qui concerne vos parents biologiques. Vous voulez connaître votre vrai nom de famille, vos vrais parents ? Comme ils sont morts, vous ne vous disputerez pas dessus !

Claire regarda Rachel et Malcolm, assez déstabilisés. Elle regarda Roland et poursuivit.

- Roland a raison… Malcolm, Rachel, vous disputer à cause de vos parents est stupide. Kenneth sortira bien un jour de la maison de retraite et Judith ira bientôt mieux. Ce que vous pouvez dire entre le moment de leur entrée et le moment de leur sortie… est sans importance.

Roland acquiesça et prit une voix de fille.

- Oui, et puis c'est Noël, et vous êtes l'un pour l'autre une famille plus précieuse que tout ce que les lois, les registres d'état-civil et les administrations médicales veulent bien dire ! C'est l'esprit de Noël qui doit régner autour de cette table !! Pas l'esprit de quelque autre fête guerrière comme Pâques ou la Fête des grands-mères !

Rachel regarda Roland, toujours sonnée.

- C'est pas vrai, hein ? C'était juste pour nous sermonner, tu n'en sais rien, hein ?
- Qu'est-ce que tu préfèrerais ? Sourit Roland.
- N… Ne joue pas avec ça, Roland ! Grommela Malcolm.
- Je ne joue à rien, Malcolm.
- On arrête de se disputer ! Résuma Malcolm. Pardon Rachel.
- Ah non pas de ça, Mac !

Roland et Claire se regardèrent.

- Excuse-toi sincèrement, pas parce que Roland a peut-être un secret idiot !
- C'est pas idiot, Rachel ! Nos vrais parents !
- Roland ment, comme d'habitude !
- Cite-moi cinq mensonges que j'ai édicté par le passé… marmonna Roland.

Rachel compta sur ses doigts.

- Tu as dit que les melons étaient les frères ennemis des pastèques, tu as prétendu que la loi punissait ceux qui faisaient des Diabolo Menthe, tu as dit que « Lost » avait une fin géniale, tu as aussi affirmé que Arthur était en fait le fils putatif d'Uther Pendragon et qu'il était en fait celui de Merlin l'enchanteur et enfin qu'Anaxagore de Clazomènes était un membre de la Ligue du Mal !

Roland haussa les épaules.

- Il y a dans ce tas certaines vérités !
- Roland, inutile de monter des choses en épingle pour empêcher nos disputes ! Soupira Rachel.
- Oui, Roland, c'est débile. Tu détestes Nigel Bonelly, tu associes son nom à « Crétin » ou à « Type qui a une tête à s'appeler Ursule » !

Roland sourit.

- J'vous ai bien eus, hein ?

Malcolm et Rachel soupirèrent en secouant la tête. Claire était plus perplexe.

***

- …
- Voilà ! Vous avez eu ce que vous désiriez.
- … C'est-ce qui s'était passé avec les autres de l'Ennéagramme, hm ?

Nigel regarda Roland, quelque peu embarrassé.

- Que voulez-vous dire ?
- Cette proposition ne sortait pas de nulle part, j'en suis persuadé. Vous n'avez pas fait ça innocemment pour me remercier de mon aide.

Nigel hocha la tête.

- Vous avez raison. J'ai… trouvé l'adresse de Charlie Winchester pour Matt Clancy, j'ai offert un logement sûr à Ulrich Trafalgar, j'ai offert à Dexter tout ce pouvoir sur les multiples agents de l'Ennéagramme.

Roland acquiesça.

- Qu'est-ce que ça fait d'être le pourvoyeur de l'accident industriel le plus foireux de l'histoire ?

Nigel baissa la tête.

- Vous ne lirez pas ce dossier, hein ? C'était juste pour vous moquer de moi ?
- Pour confirmer un soupçon, plutôt.
- … votre perspicacité est plus qu'honorable… mais vous l'usez à bien mauvais escient.

Nigel partit. Roland regarda la consigne de l'aéroport de Safrania où ils avaient convenu de se rejoindre.


***

- Roland !

Il repartait vers la salle de cours, le pain de la cantine dans la bouche.

- Claire ! Ce pain, c'est MA récompense ! Comment oses-tu !
- … Tu sais ce que je vais te demander !
- … Je ne sais rien, Claire, je voulais leur faire peur. Je ne risquerais pas ma relation avec Rachel pour une révélation idiote et sans importance.
- Roland…
- Rien, te dis-je. Et quand bien même ce n'est pas à toi de le savoir.
- Roland je veux juste savoir si tu sais.

Roland baissa la tête et mangea un bout de pain.

- Pfeu pflus pfarler. Fffrop de pfain dans la bfouche.

Claire pencha la tête sur le côté, déçue.

***

Roland regarda le dossier, à la fois intrigué et modérément curieux.

« … »

Il le ferma, incertain de vouloir savoir. Il fit quelques pas en direction de la consigne, certain de vouloir y enfermer le dossier.


***

- Merci de m'aider.
- Je vous l'ai dit, je me sens responsable !
- Vous n'êtes vraiment pas obligée, c'est ridicule… marmonna Richard.

Rachel aidait quand même le proviseur à ranger ses quelques affaires. Richard soupira.

- Je n'arrive pas à croire que je n'aie plus aucun souci. C'est une sensation sublime… Merveilleuse. J'espère que vous la connaitrez un jour également.

Rachel soupira.

- Vous savez, les problèmes et moi, c'est une sorte de jeu, on aime bien se tutoyer…
- Je vois. Vous aimez aller au devant.
- Exactement. Par exemple en ce moment je sens qu'il faut que j'aie une dispute avec Roland.

Richard haussa les sourcils.

- Il y a cette histoire de nos parents biologiques à moi et à Malcolm et… je ne sais pas pourquoi, je sens qu'il ne ment pas. Je devrais m'en foutre mais quelque chose au fond de moi… ça doit venir de mon éducation… me dit « Allez, Rachel, va te fritter avec ton petit ami ! » Alors que tout se passe à merveille, que c'est bientôt Noël, que je lui ai trouvé… un cadeau exceptionnel, vraiment et… J'ai envie que ça dure…
- Et moi je me sens comme un des personnages féminin de All my Pokémon, mais continuez… geignit Richard, pas fan des confidences féminines.
- …Mais il y a ce truc en moi qui me dit… « Dispute-toi ! Va l'engueuler pour X ou Y raisons ! »

Richard soupira.

- Rachel, si je peux vous donner un conseil qui me vient de toute une vie à me demander si moi-même étant fils de psychopathes, j'en deviendrais un par la force des choses… Lutter contre soi-même est une chose difficile mais payante. On gagne tout à aller contre ses défauts, à les outrepasser. C'est plus facile qu'on ne le croit. Le plus dur est de faire le premier pas.

Rachel hocha la tête.

- Vous allez me manquer…
- L'équipe qui me remplacera aura fort à faire surtout ! Admit Richard.

***

- Quoi ?
- Oui, elle parlait au téléphone et elle s'est mise à crier un truc à propos d'un test de grossesse !

David écarquilla les yeux. Léopold acquiesça encore.

- M… Ma sœur peut pas être enceinte !
- Bah écoute, elle a un petit ami, ce serait… logique !
- Oui mais elle me l'aurait dit ! Au moins à moi !

Léopold soupira.

- Elle a avorté sans le dire à personne je te rappelle !

David hocha la tête, silencieux, tout en piquant un Granivol.

- Ca va aller… et hop. Voilà. Un vaccin tout neuf ! Une maladie potentielle en moins !

Il tapota la tête du Pokémon qui partit, apeuré.

- Personne n'aime les piqures…
- Je rêve ou ça t'embête de parler de l'avortement de ta sœur ?

David haussa les épaules.

- Si tu veux, Léo, on peut remettre sur la table la fois où on s'est tripotés le jour de l'enterrement de la mère à Charlie…
- … je vois…
- Voilà. Y'a des choses que je veux pas aborder et ça… d'autant que ça ne me regarde pas, c'est elle qui était concernée, etc.

Léopold hocha la tête. David reçut un SMS. Il haussa les sourcils.

- … apparemment Kyle est fâché à cause de Noël… Hm…

David s'éloigna de Léopold pour passer un appel.

***

- Voilà alors là c'est la débandade totale, genre Ginette en perd ses balloches. Phil la surpasse, et la Ginette se retrouve toute conne devant des milliers de spectateurs hilares. Son Meganium bouffé par un Laggron, la pauvre se sent toute conne. Vous remarquerez que ça fait super bizarre d'avoir une meuf de 17 ans qui s'appelle Ginette. Dites-vous qu'aujourd'hui… elle est très probablement morte ! A cause de son prénom, je suis prêt à le parier !

On ouvrit la porte.

- ROLAND !

Les élèves se tournèrent vers Rachel tout comme Roland.

- Faut qu'on parle ! Cria Rachel.
- Je donne un cours on ne peut plus sérieux, mademoiselle Heine ! Veuillez sortir ! Grommela Roland. Alors, on remarque qu'elle porte une vieille culotte en coton achetée chez Smartini probablement à 15 Pokédollars le lot de dix…

Rachel déclencha l'alarme incendie. Les élèves sortirent. Roland regarda Rachel qui semblait sérieuse.

- On doit parler !
- … Tu sembles prompte à m'arracher la tête. Puis-je avoir quinze secondes pour convertir Anti-viol 3000 en Anti-Décapitation 3000 ?

Rachel monta sur l'estrade alors que la salle se vidait de ses élèves ravis.

- On doit parler de nous deux !
- … ciel. Peut-on éviter cette conversation gênante et tirer ça à pile ou face ? Pile on reste ensemble, face on rompt ?

Rachel leva les yeux au ciel. La salle était vide désormais.

- Est-ce que tu… me trouves idiote ?
- Quand ? Ca varie. Des fois tu as l'air idiote, des fois non, des fois j'aime te trouver idiote, tu es mignonne quand tu lâches tes grands airs et si je parle rapidement c'est parce que je suis stressé par cette conversation.
- Est-ce que je te saoule, est-ce que j'empiète sur ta masculinité ?
- J'ai un QCM : Avant de venir ici tu as…
A - Lu Jeune et Jolie ?
B - Absorbé un bocal d'ecstasy ?
C - Renoncé au Christ ?

Rachel leva les yeux au ciel.

- Tu sais qui sont nos vrais parents ?
- Clause de confidentialité !
- ROLAND !
- Je savais que tu allais m'engueuler à cause de ça !
- Si tu sais quelque chose, je veux le savoir ! On est ensemble, merde !
- Et alors, tu veux savoir d'autres trucs ? J'ai arrêté de faire pipi au lit à onze ans !
- Roland…

Roland leva les yeux au ciel.

- Oui, je sais.
- Oh mon Dieu…
- Mais je ne te dirais rien de plus !
- Les noms ! Juste les noms !
- Non, non et non ! Les voilà tes noms ! Trois noms même ! Ton père ta mère et ta… tante fantôme.
- Roland…

Rachel était au bord des larmes. Roland soupira.

- Ca importe vraiment ?
- Oui ! Plus que tu ne peux l'imaginer.
- … Sarah et Jack.
- Sarah et Jack Cambert ? marmonna Rachel.

Roland hocha la tête. Rachel baissa la tête, s'apercevant de la futilité de cette information, elle regarda Roland, les yeux pleins d'espoir.

- Je n'ai aucune photo ni rien de plus, il les a retrouvés grâce à des archives de notaire, je n'ai rien de plus. Le dossier est épais comme ma chemise.

Rachel acquiesça.

- … Il était comptable.

Rachel fut prise d'un sanglot. Roland soupira.

- Voilà ! Voilà, tu vois dans quel état ça te met !
- Tu peux pas comprendre, Roland ! C'est nos vrais parents !
- Vos vrais parents ce sont ceux qui se sont occupés de vous ! Les vôtres sont morts dans un regrettable accident de voiture.
- Comment tu…
- Le rapport le confirme. Les cendres du véhicule etc. Votre mère donnait son sang, ils ont su comme ça.

Rachel acquiesça et essuya ses larmes. Roland baissa la tête.

- Je suis vraiment désolé. Je comptais te mentir mais puisque tu viens si directement…
- Tu comptais garder la vérité pour toi ?
- En fait je gardais la vérité pour Malcolm, au cas où. Quand j'ai failli me suicider pour David, il était prévu que je lui confie le rapport par le biais d'une consigne à l'aéroport.

Rachel souffla, tancée.

- Trop de détails…
- Bon, bon. Tu vois, c'est pas bon de fouiller.
- Je voulais juste… qu'on soit sur la même longueur d'ondes, j'aime pas trop cette… tendance que tu as à me cacher des choses.
- Je fais ça avec tout le monde ! admit Roland.

Rachel acquiesça.

- C'est… paradoxal, c'est avec toi que je me sens le plus en sécurité et c'est toi qui fais le plus de coups fourrés…
- Oui, ça résume bien l'ensemble…

Elle se serra contre lui. Il soupira.

- Elles me tombent toutes dans les bras.
- Merci de ne pas être un salaud.
- … J'aurais pu l'être ?
- Tu aurais pu ne rien me dire et le dire à… Claire par exemple, qui n'était pas concernée…
- Elle l'aurait répété à Malcolm qui n'aurait pas supporté.
- Je fais quoi pour Malcolm ?
- On est vraiment obligés de s'en préoccuper encore ?!
- C'est mon frère et c'est ton meilleur ami !
- Il est haut-placé quoi… marmonna Roland.

Roland repéra Kyle à la porte qui s'expliqua par signes.

- Rachel !
- Hm ?
- Y'a un faon à la porte ! C'est trop mignon !

Rachel se retourna et sourit.

- Kyle, Kyle, Kyle, je m'excuse encore…
- C'est moi, j'ai… mal pris ta remarque…
- J'ai été idiote de dire que je voulais qu'on soit à l'aise. On sera très bien chez toi.
- Au pire, tu viens et tu fais la déco ! Sourit Kyle.
- Encore désolée d'être une telle peste !
- T'es plutôt mignonne pour une peste ! Sourit Kyle.
- Eh ! grommela Roland. Ce sera répété à David !

Kyle leva les mains en l'air et recula pour sortir. Roland et Rachel ricanèrent.

- Richard va partir.
- Oh… Dur. Il est là depuis longtemps quand même…

Rachel se serra contre Roland. Il se serra un peu plus contre elle, un peu triste.

***

Yann regardait Nell marcher face à lui. La petite vint le rejoindre. Il lui prit les mains.

- C'est bien, nénette.

Lily vint s'asseoir à côté de lui. Yann la regarda.

- Un blème ?
- C'est toi qui a dit à Léo et à David que j'étais enceinte ?
- Tu l'es ?
- Non ! J'ai peur de l'être, nuance ! C'est quoi ces rumeurs idiotes, aujourd'hui ?!

Yann haussa les épaules.

- J'sais pas. Ton frère et mon père avaient l'air inquiets.
- Oh… Bah je suis pas enceinte. J'ai eu du retard dans mes… Enfin j'le suis pas.

Yann haussa les sourcils en agitant un jouet autour de Nell.

- Et… genre ça te tente ?
- … T'es un gamin, j'ai rien à te dire.
- Ouais, ouais. Mais n'empêche ils se faisaient du mouron !

Lily acquiesça.

- Je comprends ça. Mais je suis pas enceinte !
- Ok, ok, c'est ton business, ma grande…

David arriva dans la pièce.

- Apparemment c'est plié, on passera Noël chez nous ! Sourit David.
- Sérieux ? Dans votre petit appartement pourri ? Han la tuile ! Soupira Lily.

Yann regarda Lily alors que David faisait la grimace.

- Ok… Il va être chouette ce Noël, entre toi enceinte et…
- JE SUIS PAS ENCEIIIIIINTE !!!! Grogna Lily.

***

Richard regarda son bureau une dernière fois, souffla et prit son carton.

Il se rappela de sa jeunesse et de son parcours hors du commun. Professeur à seize ans puis doyen des professeurs, puis principal… Une belle vie bien remplie.

Il agita la tête. « Voyons, Richard, tu ne vas pas mourir ! Tu vas au contraire commencer à vivre ! »

Richard se saisit du carton, souriant.

« Et vivre à ta manière, cette fois-ci. »

***

- C'est une idée stupide !
- Inviter le doyen à la cafétéria avec notre petite bande n'est pas une idée stupide ! grommela Roland. Je la classerais dans le genre « Idées que mon père aurait pu avoir » !

Rachel leva les yeux au ciel.

- Certes… Du coup ça la rend moins honorable et moins séduisante !
- Zut je savais que j'allais dire la phrase de trop.

Roland frappa à la porte du bureau. Aucun bruit. Il regarda Rachel, inquiète.

- Oh non, il s'est tiré une balle ! Ouvre, ouvre !

Roland ouvrit. Pas de cadavre, pas de pendu. Mais une fenêtre ouverte. Rachel s'étonna.

- I… Il s'est…
- Barré par la fenêtre ? Soit il y a une bombe dans le bureau, soit l'école est endettée jusqu'au cou…

Rachel trouva une enveloppe sur le bureau.

- … oh non…

Elle ouvrit l'enveloppe devant un Roland étonné.

- … « Chère Rachel - ou tout professeur qui aura l'idée saugrenue de venir me chercher pour je ne sais quelle sauterie de départ… »

Roland agita les bras.

- Pourquoi c'est toujours quand les gens deviennent cools qu'ils partent ! Grommela le fils Smirnoff.
- « Je suis désolé de m'enfuir comme ça, mais j'ai pris ma décision et je reprends ma vie en main, et je laisse libre cours à ce que je suis. Je ne suis pas quelqu'un de très sociable alors je refuse - poliment, j'apprécie votre attention - de partir par la grande porte mais de faire les choses avec discrétion. C'est malheureux, et je sais à quel point vous souhaitiez fêter dignement mon départ, mais je pense que c'est mieux comme ça. Plus je vous vois grandir, plus j'ai l'impression de revoir vos parents que j'admirais. Après tout, on admire toujours ce qu'on ne peut pas devenir. J'espère au moins que vos vies se finiront bien. Pour ma part je vais partir avec Darlène, notre avion part dans quelques heures, mais lorsque vous aurez trouvé cette lettre, je serais déjà loin.
Je tenais surtout à m'excuser auprès de Rachel, qui semblait avoir vu en moi quelqu'un que je ne voyais pas moi-même. Je m'efforcerais de coller aussi longtemps que possible à cette image - somme toute idéaliste mais néanmoins réelle. Je suppose.
Encore merci pour vos attentions et… à bientôt peut-être, qui sait.

RICHARD LEWIS

PS : Je parie que Roland va dire quelque chose du genre « Bah, c'était un personnage récurrent qui ne manquera pas aux fans ». Si jamais il dit quelque chose comme ça, et s'il n'est pas la personne qui lit cette lettre, empêchez-le de le dire. Merci. »

Rachel regarda Roland qui haussa les épaules.

- Il a tort. Il va me manquer.
- Bon à savoir. Tu as des sentiments !
- Oui ça pousse comme des champignons depuis que j'habite chez toi !

***

(Cirrus Minor des Pink Floyd. Au risque de paraître blasphématoire je vous propose cependant l'excellente version d'Etienne Daho à la place)

In a churchyard by a river
lazing in the haze of midday
laughing in the grasses and the graves

(Dans un cimetière près de la rivière, reposant dans la brume de midi, riant près des herbes et des tombes…)

Roland revint avec Rachel dans le hall. Non, le proviseur ne les rejoindrait pas. Malcolm, Claire, Kyle et Charlie s'étonnèrent. Ca paraissait pourtant être une idée sympathique.

Tous repartirent donc vers le parking. Roland observa les décorations de Noël. Bizarrement, un Noël heureux après la guerre, lui, ça le déprimait. Et ça devait déprimer bien des enfants qui étaient venus aujourd'hui.

Roland eut un soupir intérieur. « Décidément rien dans cette vie ne se fait sans l'écrasant poids des malheurs derrière nous… »

Yellow bird you are not lonely
in singing and in flying on
in laughing and in leaving

(Oiseau jaune, tu n'es pas seul, à chanter et à voleter, gazouillant ici et là)

Lily ferma la partie cliente de la pension et ferma les cadenas de la réserve où elle reviendra chaque matin de l'hiver pour s'occuper des Pokémon ici présents. Elle monta dans la voiture de Finn.

- Rude journée ?
- Je vis avec des Consuela de premier ordre…
- Sérieux ?
- Heureusement qu'aucun d'eux ne tient un magazine, sérieusement ! Soupira Lily.

David et Perrine montèrent à l'arrière.

- Un souci, Lily ?
- Non, aucun… grommela la blonde.

Finn préféra en sourire.

Willow weeping in the water
waving to the river-daughters
swaying in the ripples and the wreaths

(Les saules pleurent dans l'eau, flottant dans les confluents, glissant entre les ondes et les roseaux)

Yann se posa sur le siège passager aux côtés de Léopold. Le blond souriait à son fils.

- Quoi ?
- Rien. Je sens que ça se passe de mieux en mieux, je suis content !
- J'veux pas aller passer Noël avec vos parents !
- Quand j'étais petit j'étais comme toi, la famille de mon père me mettait les nerfs en pelote quand ils devaient venir.
- Et… comment tu t'en es tiré ?

Léopold haussa les épaules.

- Je suis resté moi-même. J'ai raconté ma journée à mon père et voilà !
- … Z'êtes trop bizarres.
- Eh ouais. Va falloir t'y faire.

On a trip to Cirrus Minor
saw a crater in the sun
A thousand miles of moonlight later

(Dans un voyage vers Cirrus Minor, j'ai vu un cratère sur le soleil, et le clair de lune mille miles plus tard.)

Richard, dans l'avion, regarda par le hublot. L'avion n'était pas parti et il craignait que Roland et toute la clique n'arrive avec une banderole d'au-revoir.

« … ne rêve pas, Richard… »
- Un souci ?

Richard regarda Darlène.

- Non, tout va bien.
- Ah bon. Tu semblais soucieux.
- Simplement intrigué de me retrouver enfin… en paix avec moi-même. Désolé que tu aies… pâti de ma famille.
- Au moins c'est fini, maintenant ?
- Oui, à coup sûr. A moins que le Seigneur Cthulhu n'accorde une grâce exceptionnelle à mes parents…
- C'est possible ?

Richard enleva ses lunettes de vue et mit des lunettes noires.

- Nan !

L'avion commença à avancer puis décolla avec un Richard qui n'avait jamais été aussi… naturel.