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Smirnoff R. de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 25/07/2009 à 12:33
» Dernière mise à jour le 27/12/2009 à 13:34

» Mots-clés :   Drame   Humour   Kanto   Romance   Suspense

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033 - Roland de la Mort
« Aimer quelqu'un qui vous aime, c'est du narcissisme. Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas, ça, c'est de l'amour »
(Frédéric Beighbeder)

« Je pars, je ne reviendrais jamais,
Bientôt le monde m'aura oublié, tu sais
Où que j'aille... Lalala tu vois.
Je recherche un endroit pour me cacher
Et pour me faner en paix…
Ne jamais les croire quand ils t'en parleront
Si tu pouvais me voir… »

(Indochine, Pink Water)



« Bonjour, je suis Thomas Lang.
Je plaisante. Je suis Roland Smirnoff.
Ca m'ennuie de vous saluer en fait. C'est la nouvelle norme en vigueur, c'est juste parce que les deux autres parasites l'ont fait… Bref.
Tout ça pour faire « Original », non mais je vous jure…
Quel cinéma quand même, j'ai pas besoin de me présenter, moi, vous savez qui je suis. Et vous savez quel but m'anime à l'heure actuelle... »


-Hmmm ! Ces céréales sont super bonnes !
-On sent bien le goût du chocolat ! Admit Lily.
-Et ça ressemble à du caca séché ravivé par la laitance immaculée qui sert à faire des bébés !

David et Lily regardèrent Roland. David regarda son bol, dégoûté.

-Je m'achèterais un pain au chocolat sur le chemin…
-Merci Roland, une fois de plus tu sauves nos âmes de la perdition des céréales au chocolat… grommela Lily.
-De rien. Baissez vos pantalons que je vous fesse avec ma Bible cuir à bords dorés.

« … à savoir me débarrasser de ces deux squatteurs. Je sais ce que vous devez vous dire : « Mais Roland quel salaud tu es ! C'est ta famille… » Bah voyons. Trainez-vous une famille comme ça, vous. Un frère qui a plus été chez le médecin que chez ses oncles et tantes et une sœur qui est fan de tous les groupes de merde qui comportent trois garçons à peu près accessibles… Et chaque jour j'ai désormais droit à David Caliméro et à Lily Police d'Etat. En plus elle ressemble trop à sa mère, cette petite merdeuse. »

On frappa à la porte. Lily alla ouvrir.

-Salut !
-Roland est là ?
-ROLAND C'EST MALCOLM !

Roland en lâcha sa tartine beurrée.

-Et merde…

David regarda son frère, surpris.

-Ca va, Roland ?
-Oui oui, continue de manger tes bouts de caca fondus dans de la semence de vache.

David alla vider ses céréales dans l'évier.
Roland se plaça face à la porte.

-Malcoooolm quel bon vent t'amène ?

« Un gêneur de plus. Lui je m'demande parfois pourquoi j'me le coltine. Ah oui, c'est le seul qui accepte que je me le coltine. Et visiblement il en faut un pour tout le monde. Ces deux mois sans lui derrière mes fesses c'était bien. En plus il sait pas boire, on va dans les bars et môssieur prend des cocktails. C'est pour les tarlouzes, les cocktails ! »

-Rachel m'a dit que tu étais revenu !
-Cool…
-C'est une chance qu'elle t'ait croisée à ton retour !
-… Oui… Une chance… « Toujours aussi con pour inventer des excuses celle-là. »
-Tu étais où au fait ?
-Dans un asile psychiatrique.
-Impossible, tu ne serais pas revenu. Aucun médecin compétent ne t'aurait relâché
-Retraite dans un couvent. Y'a plus une seule vierge !
-Tu n'aurais pas tenu deux mois et… Tu ne me feras pas croire que tu es attiré par les bonnes sœurs… ou même par l'espèce féminine, chaste qui plus est.
-… Camp d'entrainement.
-Ca a déjà plus de sens. Reste à savoir pourquoi. Tu es prêt pour la prérentrée ?
-Oh oui ! Un bon discours matinal, quel bonheur !
-On va retrouver tout le monde !
-Tout le monde sauf Claire.

Malcolm hocha la tête.

-Sauf Claire, oui…
-C'est dommage qu'elle soit partie… Mais bon, ça va sûrement mettre un peu plus de testostérone à table.
-… Mouais. Bon, je t'attends !
-Ok, attends-moi !

Roland lui claqua la porte au nez. Malcolm soupira. « J'la voyais venir celle-là… »
David vint lui rouvrir.

-Désolé… Entr…
-Mais de quoi j'me mêle, David ! Grommela Malcolm qui referma lui-même la porte.

David resta interloqué et embarrassé devant la porte. Lily haussa les épaules.

-J'ai jamais rien compris aux parades nuptiales des crétins, perso, alors…

Roland alla dans la salle de bains et regarda une boîte de pilules. Il prit la boîte et s'en enfourna deux d'un coup. Il soupira et sortit.

« Et ces pilules à la con j'en ai marre aussi. Ca fait trop longtemps. Je supporte pas ce type d'addiction. C'est trop chiant de dépendre de pilules à la con. Vive la bonne gnôle. Au moins c'est en vente libre. Mais impossible tant que Les Experts Lily à Céladopole sont là... Ce sera pas possible. »

***

« Donc nous voilà rendus à l'Académie pour assister au renouvellement de nos postes, à un magnifique discours du proviseur puis du nouveau recteur d'académie.
Parfois je me demande si tout ça en vaut vraiment la peine. Ce qui me plait vraiment là dedans. Dans ces réunions idiotes, je parle. Ca va m'ennuyer à un point cosmique. Ah et n'oublions pas les parents d'élèves qui seront dans la salle. Chouette. On voit tout de suite le genre de situation que j'aime… Même le fait d'être avec mes "amis" n'est pas pour me rassurer. »


-J'en ai déjà marre…

Roland était entre Malcolm et Rachel. Charlie et Léopold étaient juste à côté d'eux.

-Au moins tu es normal… Ce « Camp d'entrainement » ne t'a pas lavé le cerveau.
-Il est où ce camp ?! S'étonna Charlie.
-Tu voudrais y aller ? Marmonna Roland. Nan parce que vu tes performances précédentes…
-Ca dépend. C'est où ?
-J'ai pas le droit de te le dire.
-Qui t'a entrainé ?
-J'ai pas le droit de te le dire.
-T'as passé deux mois dans une maison close c'est ça ?
-Oui c'était fermé en effet.

Charlie plissa les yeux en souriant.

-En tout cas c'est toujours Roland.
-Ah j'oubliais : Tapette !
-C'est même Roland avec supplément noisettes… geignit Léopold.
-Ca me manquait… soupira Charlie. Me faire insulter comme ça… C'est mieux qu'une douche de rugbymen.

« C'est quand même étonnant que le seul couple qui tienne parmi nous ce soit celui des homos. Manquerait plus qu'ils aient un gosse, on aurait tous l'air bien cons. Mais je peux pas dénier qu'avec moi et Malcolm à côté qui arrivons à peine à avoir une relation stable avec des amis... C'est étonnant que deux homosexuels soient ensemble depuis si longtemps. J'ai envie de dire que ça détonne même si sémantiquement c'est incorrect. Et puis au fond, indépendamment, je les aime bien. »

Roland se rassit. Malcolm le regarda.

-Tu vas le dire à personne, où t'étais ?
-Puisque je te dis que je n'ai pas le droit de dire où j'étais.
-Quelqu'un le sait ?
-Personne ne le sait alors ne cherche pas.
-Mais pourquoi un camp d'entrainement ?! S'étonna encore Malcolm.
-Eh bien, voyant à quel point tes performances sexuelles éclipsaient les miennes, j'ai hésité très longuement entre un agrandissement de mon pénis ou un camp d'entrainement. J'ai choisi le plus salvateur pour mes parties génitales.

Rachel plissa les yeux. Roland ne lui accordait pas un seul regard et se contenta de se rasseoir. Malcolm la regarda.

-Et toi, pourquoi t'es là ?

« Elle est là parce que je suppose que « se fréquenter » implique d'être ensemble 24/24. Génial, il me fallait une fougère entre le géranium et la tulipe… J'aurais dû prendre plus de cours d'Ikebana. »

-… Je suis prof ! S'étonna Rachel. Tu veux voir ma carte ?
-A côté de Roland et loin de moi je parle.
-Lave-toi les pieds et vous en reparlerez ! Sourit Roland.
-… C'est juste… Bizarre.
-Aux dernières nouvelles on n'est pas collés ensemble… marmonna Rachel.
-Non, mais…
-Occupe-toi de tes oignons ! Soupira Rachel.

Charlie regarda Léopold.

-Les vacances me manquent…
-En les entendant je me dis ça aussi, soupira Léopold.
-Au fait, vous êtes au courant que David et Lily sont chez Roland ? S'enjoua Malcolm.

Charlie et Léopold regardèrent Roland qui soupira.

-Malcolm je jure de t'écorcher vif et de t'asperger avec un bidon de jus de citron.
-Vraiment ? Ton frère et ta sœur ?!
-J'ai juré de les tuer aussi… soupira Roland. D'une façon plus douloureuse encore.
-Eh c'est cool ça, et si on faisait un diner pour fêter leur arrivée ? Sourit Léopold.
-Tu vois cette main ? Marmonna Roland en montrant sa main.

Léopold hocha la tête, circonspect.

-Si jamais tu mets à bien ce projet diabolique…

Roland se retourna vers Rachel qui venait de lui tapoter le dos. Elle le regarda, mauvaise. Il soupira.

-Eh bien… Cette main, je la mangerais !
-Cool ! On fait ça ce week-end ?

Rachel sourit. Une tête connue arriva, provoquant des applaudissements dans les rangs. Tous se tournèrent vers Richard Lewis.

« Alias le type bizarre qui connait mon père. Je me demande s'il sait des trucs bizarres sur lui. Probablement pas. Ou des trucs embarrassants… »

-Merci, merci… merci…
-Bonjour M'sieur Lewis ! Salua Malcolm.
-Salut ! Je vous préviens tout de suite, Mr Burton est d'une humeur massacrante.
-Pour changer… soupira Roland.
-Mais je suppose que tout va bien se passer. On verra bien…

Richard regarda Roland d'un air légèrement coupable. Il se rendit en arrière salle. Roland soupira. Quelques parents d'élèves venaient se placer dans les chaises vides face à la scène.

***

Roland soupira. David et Lily chez lui…
Devant le lavabo, trois verres et trois brosses à dents… Sous la douche les produits de Lily et de David s'étaient ajoutés aux siens… Il devait abaisser le siège des toilettes de temps en temps. Dans l'armoire à pharmacie, ses somnifères et médicaments d'appoint étaient cachés derrière les multiples médicaments de David, et il y avait des trucs que Roland ne voulait surtout pas voir à côté de ses serviettes de toilette.

« Bon sang je savais même pas qu'elle avait ses règles… Enfin bref… »

Dans le frigo, pareil. La nourriture devenait trop variée, sa vodka cachée dans un placard pour éviter que Lily ne la vide dans l'évier, des tas de plats marqués « Nourriture de David, ne PAS TOUCHER (Surtout toi Roland !) », des valises d'habits déposées partout…

Roland fit ses valises rapidement, prenant quelques affaires. David le vit sortir.

-Roland ?!

Le grand regarda le petit. Il soupira.

-Dis juste à Lily que je suis ailleurs.
-M… Mais tu peux pas partir comme ça !
-Je règle le loyer tous les trois mois, vous n'aurez aucun souci, j'ai laissé cinq cent Pokédollars si vous en avez besoin, dans un vase derrière les trois singes qui grimacent. Les factures sont réglées par l'établissement académique de Céladopole. Déposez de la nourriture dans le jardin tous les lundis pour les Pokémon qui y habitent. Au revoir.
-Mais Roland…

Il partit, laissant un David désemparé.

***

Roland arriva devant chez Nigel Bonelly. Lequel était en pantoufles, fumant tranquillement la pipe, engoncé dans un peignoir.

-Je vous dérange ?
-Enormément… Que me vaut…
-Je voudrais que vous me preniez comme élève.

Nigel s'étonna.

-Vous êtes un combattant honorable…
-Non… et surtout j'ai besoin de prendre le large de chez moi pour quelques mois.

Nigel hocha la tête.

-Entrez. Je peux vous arranger ça. Vous avez deux mois à perdre, c'est ça ?
-Hm.
-Ce « Hm », il va rentrer dans la légende… Bien, connaissez-vous le camp de la mort ?
-… Ceux qui existaient pendant la seconde guerre mondiale ?

Nigel éclata de rire.

-Le, pas « Les » ! Le camp de la mort est un camp spécial pour les jeunes gens comme vous qui souhaitent devenir de meilleurs entraineurs. Il demande une grande force morale. Vous vous entrainerez jusqu'à vingt heures consécutives, dormez à peine le reste du temps. L'entrainement est rude mais efficace. J'y ai été élève dans ma jeunesse. Une maladie infantile m'avait privé de Pokémon académique et mes parents m'ont offert Ptitard - qui est aujourd'hui mon cher Tarpaud - et…
-Oui bon ça je m'en moque…
-Ahem… Oui c'est vrai que vous n'aimez pas trop vos semblables également.
-Ou alors je pense que vous ne pouvez pas vous résoudre à un simple camp…
-En effet. Mais personne ne se résume à un lieu, n'est-ce pas ? Bien, je vais vous donner l'adresse.

***

Roland arriva avec son sac devant le camp, isolé en plein milieu de la forêt de Jade.

-C'est quoi ce bordel…

Il passa la porte grande ouverte du camp.

« Ils sont en vacances ou quoi ? »

Les portes se fermèrent derrière lui.

« Ah ça c'est cool. Nigel veut me faire tuer… J'lui ai fait quoi ?! »

Une horde de Pokémon sortit de partout. Rattata, Piafabec, Fouinette, Chenipotte, Zigzaton… Bref toutes les petites crottes en circulation.

« Bah voyons… »

Roland sortit son équipe.

-Bob, Morphing !!

Le Pokémon prit la forme de Tartard.

-Newton, Bob, Bulles d'O !!

Les attaques des deux Tartard tentèrent de repousser les adversaires. Pas concluant, des Axoloto se pressant pour prendre les coups. Roland s'étonna de la résistance de telles crottes.

-Voldo, Tourbi-Sable !

Le Scorvol tournoya pour repousser leurs adversaires mais là encore les ennemis ne semblaient pas nés de la dernière pluie. Un banc de Roucool se pressa pour dissiper le vent sablonneux.

-Gnnn ! Coupe Psycho ! Tranch'Herbe !!

Absol et Phyllali attaquèrent en même temps, mais des Mystherbe contrèrent les feuilles et un Medhyena encaissa le Coupe Psycho.

-Mais BORD…

L'armée de Pokémon couvrit Roland et ses Pokémon.

-Hmmmmph !!!

***

Il se réveilla dans un lit, dans une pièce sombre, entouré par un jeune homme.

-Enfin levé ?
-Ou sont mes fringues ?!
-Nous vous avons donné la tenue officielle des Immortels.
-… Oh putain vous êtes une secte ! J'en étais sûr que Bonelly m'avait entubé ! Le fils de…
-Maître Bonelly vous a donc envoyé… Effectivement ça ne pouvait pas être n'importe quel campagnard qui pouvait trouver ce camp.
-Vous êtes une secte ?
-Pas exactement. Du moins ici on ne lavera pas votre cerveau. Si c'est la punition que vous craignez.

Roland déglutit.

-Bref. Je suis Maître Rembrandt. Je serais…
-Comme le peintre ?
-… Oui, comme le peintre, sauf que moi mon prénom est Rufus.
-… J'ai le droit de dire que c'est ridicule ?
-Vous pouvez effectivement profiter de votre liberté d'expression maintenant.
-Vous ne m'avez pas tripoté au moins ?
-Les relations charnelles sont proscrites ici.
-Je suis mort et je suis au paradis, c'est ça ?

Rufus sourit.

-Si vous le prenez comme ça dès le départ… Votre séjour ici sera parfait. Bien. Je vais vous énoncer nos sept commandements : 1 - Chaque jour, vous n'aurez le droit de prononcer qu'un seul mot.
-N'importe lequel ?
-N'importe lequel. Il est question de vérifier chaque jour votre détermination. 2 - Vous ne pouvez pas manger à votre guise ici. Seulement pendant les repas.
-Alcool ?
-3 - Alcool proscrit.

Roland tomba des nues.

-Tout comme la cigarette, la drogue sous toutes ses formes, les jeux vidéos, la télévision et toute forme d'addiction quelconque à quelque produit de consommation. La consommation sous toutes ses formes est proscrite.
-Ok, maintenant je vous déteste.
-4 - Vous devez consentir à être surveillé à tout moment.
-Douche et toilettes comprises ?
-Oui.
-… Z'êtes pervers ?
-5 - Chasteté complète pendant votre temps ici.
-Ca c'est la seule règle que je suis sûr de respecter.
-6 - Vos Pokémon ne vivent plus avec vous. Tout contact est strictement proscrit.

Roland écarquilla les yeux, étonné et apeuré.

-7 - En dehors des séances d'entrainement il est interdit de fréquenter quelque Pokémon que ce soit.

Roland plissa les yeux.

-C'est… chaud quand même. Pour la règle du seul mot vous n'êtes pas en train de l'enfreindre ? Marmonna Roland.
-Nous ne sommes pas dans l'enceinte du camp mais dans la cellule d'intégration, en dehors du camp.
-C'est quoi cette règle des Pokémon ?
-Chaque retrouvaille se doit d'être un instant privilégié, vous devez réapprendre à utiliser vos Pokémon comme des êtres supérieurs à vous, non comme des armes ou des compléments à vos bras. Vous devez réapprendre le plaisir de vous en servir. Car c'est la clé vers l'acquisition d'une force plus conséquente, allant de soi, tenant de vous, non plus d'eux.
-… Ca fait combien de temps que vous êtes ici ? Demanda Roland.
-J'y passe six mois chaque année. Je travaille six mois, je passe six mois ici. Vous devez déterminer avec le conseil votre date de départ, quelle est votre première estimation ?
-… 31 août.
-De cette année ?
-Oui oui.
-Bien. Deux mois donc. Idéal pour débuter. Mais je vous préviens, ça va être dur. Oh j'oubliais : Comme tout pensionnaire vous avez droit à des blocs-notes pour vous exprimer. Dans tous les sens du terme, vous exprimer par l'écriture comme pour parler.
-Que… se passe t-il si j'enfreins un des sept commandements ?

Rufus sourit.

-Exclusion immédiate.
-Ca veut dire que je peux tuer mes camarades ! C'est pas dans les sept commandements !
-Vous êtes surveillé. Et de toute façon il serait étonnant que vous puissiez tuer qui que ce soit ici… Oh une dernière chose. Vous ne devez surtout ne donner la localisation du camp qu'à quelqu'un qui aspire à être votre élève ou qui vous demande expressément une façon de devenir fort.

Roland acquiesça.

-Nous allons entrer au camp, vous allez passer les diverses étapes de votre intégration.


***

La salle se remplissait peu à peu. Roland manifesta son ennui.

-Dis aussi que je te fais chier…

Roland regarda Rachel.

-Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'environnement de la pièce annule l'influence de ta personne sur le monde vivant ! Quand bien même nous serions en territoire zombie…
-Ma présence ne… t'embarrasse pas plus que ça ?
-Si tu te mets à faire un numéro de jonglage ça pourrait devenir vélo. Coton, pardon.

Rachel s'étonna.

-Tu as dit Vélo ?!
-Pardon… Réflexe idiot.
-Lapsus bizarre, oui. Tu veux faire du vélo, Roland ?!
-Ne sois pas idiote. C'est notre premier rencard, un peu de tenue. Tu auras ton french-kiss après la soupe à l'ail.

Rachel s'étonna mais sourit.

-Tu attaches de l'importance à notre relation…
-J'étais cynique en fait. J'utilisais ça pour rebondir. C'est un attachement matelas si tu préfères. Vélo, Vélo, Vélo, Vélo…

Roland se gifla. Rachel s'étonna.

-Tu vas bien ?
-Oui, oui, oui.

Malcolm revint des toilettes.

-C'est bondé. A croire que les gens ne veulent pas être ici mais préfèrent les toilettes…
-Bah voyons. Surprends-moi…

« Voilà, je me souviens pourquoi j'aime bien Malcolm. Il me tend les plus belles des perches. Et il a toujours l'air d'aimer ma répartie. Ca c'est mon Malcolm. Ca doit paraître bizarre, un ami qui est là seulement pour satisfaire un besoin narcissique… Oh au fond on doit bien s'apporter quelque chose mutuellement. »

Rachel regarda Roland, surprise. Le proviseur Burton arriva.

« Tiens, voilà l'autre dégénéré... Lui, si son père et sa mère n'étaient pas frères et sœurs, je ne sais plus en quoi croire… »

-Tiens… Les cinq étrangers…
-Vélo !

Roland se ferma la bouche. Léopold, Charlie, Malcolm et Rachel le regardèrent. Harold Burton s'étonna grandement.

-Pardon ? Vélo ? Vous allez bien ?!
-Oui oui… C'est juste un réflexe idiot… J'ai une envie folle de faire de la bicyclette !
-… Vous êtes toujours aussi siphonné du bocal, Smirnoff. J'espère que cette année vous vous tiendrez tranquilles.
-On a toujours été tranquilles ! Marmonna Malcolm.
-Allez raconter ça à votre maman, Heine…

Malcolm plissa les yeux, surpris.

-J'ai appris, monsieur Smirnoff, que vous aviez été odieux avec la famille de Megan Doppler, notre pauvre collègue disparue…
-Certes…
-Sachez que ceux qui plaisantent avec la mort sont à mes yeux des moins que rien. Vous ne faites pas exception.
-Je fais ce que je veux, aux dernières nouvelles, z'êtes pas mon père.
-Votre père doit être bien déçu d'avoir un garçon pareil.
-Vous vous trompez de frangin !

Harold éclata de rire.

-Je plains aussi vos frères et sœurs…
-Essayez de plaindre ma mère qu'on rigole.

Harold se contenta d'un sourire méprisant et descendit.

-J'aime ce mec ! Sourit Roland. On peut toujours pas se marier entre connards dans ce pays ?

Charlie et Léopold secouèrent la tête.

-Quel enfoiré… soupira Rachel. Si je pouvais, je lui casserais la gueule à ce connard…

Malcolm et Charlie regardèrent Rachel, éberlués.

« Oh génial, maintenant j'ai Durandal, prête à me défendre quand j'en ai besoin, je prononce son nom et elle se lève. Non mais j'vous jure, les femmes soumises, c'est d'un affligeant… Elle me rappelle presque Megan, à croire qu'il faut être cinglé pour être attiré par moi... Oh attendez, j'aurais pas mis le doigt sur quelque chose là ? »

-Quoi ? S'il y en a un entre Roland et lui qui piétinent la mémoire de Megan, excusez-moi mais…
-Euh, Rachel…
-Moi je m'en tamponne de la mort de Megan !

Roland regarda Rachel dans les yeux. Elle soupira.

-Tu t'en fous mais tu n'es pas insultant.
-Si.
-Tant que c'est pas devant moi.
-J'éviterais en effet.

« Argh ! Normalement je devais lui répondre un truc genre « De qui tu parles, de l'autre pétasse de Megan ?! Mais elle je l'emmerde ! » Eh bah NON ! La barbe… Cette femme me tient par les... poignets ! »

Malcolm s'étonna.

-Eh bah… C'est « Mon petit Poney » aujourd'hui ?! Ou la Saint-Rachel j'ai pas vérifié…
-On peut dire ça comme ça… marmonna Roland.

Rachel resta silencieuse. Roland regardait les parents d'élèves s'accumuler peu à peu dans la salle.

***

En 62 jours, Roland a expérimenté divers mots. Outre « Vélo » qui occupa bien vingt de ses journées (Qu'il nomma sur son bloc-note de bord « Journée Vélo ») notamment parce qu'il voyait des pensionnaires en faire et que ça lui plairait bien d'essayer, il y eut « Putain », savamment raisonné un matin après s'être cogné contre une table, « Oui » (Pas facile toute la journée), « Mayonnaise » (amusant mais éreintant quand il n'y en a pas dans le camp) et aussi « Duodénum », pour le fun là encore de dire absolument n'importe quoi même des choses absolument hors de propos.

Certains mots furent plus difficiles à prononcer de façon récurrente et lui valurent même d'être mis en isolement.

Roland avait en effet mésestimé son addiction à l'alcool et subissait le contrecoup des verres de Vodka orange qu'il s'était envoyés pendant une certaine période. Après une journée horrible avec une sensation tenace de soif sans pour autant que l'eau ne la calme, il arriva au baraquement de Rufus avec un seul mot à la bouche.

-Alcool !

Rufus s'étonna. Il était minuit et une minute. Roland venait d'épuiser son mot du jour. Rufus soupira.

***

L'accompagnateur de Roland dût le mettre en isolement. Il écrivit à ce titre ces seuls mots.

« Désolé mais votre mot quotidien met en péril votre séjour et celui des autres pensionnaires. Vous resterez ici vingt-quatre heures. »

Roland était dans une cage à côté du champ de course des Pokémon. Tous les Pokémon des dresseurs y faisaient des courses régulières. Roland, dans son sevrage, les observait, frissonnant.

***

L'entrainement comportait des phases journalières importantes. Roland et les autres hommes et femmes du camp suivaient un entrainement physique intense. En un mois, Roland était capable de maîtriser un type deux fois plus gros que lui.

Lors des retrouvailles avec les Pokémon, du fait de la séparation longue et âpre, Roland se voyait devenir plus chaleureux. Lors des cours, il apprit à obtenir une cohésion telle avec son Pokémon que les ordres n'étaient plus nécessaires. Tout en continuant à maintenir un lien affectif suffisant. Le récalcitrant Scorvol devint un allié de poids qui, un dimanche, jour de tournoi entre les membres, gagna trois matches d'affilée. Tartard, Metamorph, Absol et Phyllali n'étaient pas en reste, chacun parvenant à multiplier par 1,5 son niveau à l'arrivée. Roland leur apprit également de nouvelles attaques et quelques combinaisons de son cru.

Les sept commandements ne furent pas si simple à respecter que ça. Si celui du seul mot par jour devint rapidement une formalité, la surveillance apprit à Roland à se surveiller - ce que vingt ans d'éducation Smirnoff n'avaient pu inculquer - le régime lui fit perdre une taille de pantalon (Car il avalait sans plaisir ce qu'il n'aimait pas et c'était pour ainsi dire cinq jours sur sept), le manque d'alcool le rendit à moitié fou et lui apporta même une maladie de plus qui nécessita des anxiolytiques - Il faisait des crises de panique régulières dans les plus forts moments d'addiction (Par chance la pharmacie du camp était très bien fournie) et supportait mal la perte de la compagnie de ses Pokémon.

Les trois dernières semaines, Roland fut donc sobre de toute addiction quelconque à la vodka ou même à quelque alcool.

Il faut dire qu'avant ça il s'était sciemment blessé pour se faire prescrire de l'alcool à 90°. Manque de pot, on lui refila de la Bétadine.

Ce camp fut donc un calvaire et une bénédiction pour Roland. Ce fut difficile également pour ses Pokémon.


***

-Mesdames et messieurs ! Bienvenus à cette prérentrée de l'académie de Céladopole. L'administration est fière d'accueillir les nouveaux premières années et d'accueillir dans l'année suivante ceux qui ont réussi à passer dans les classes supérieures !
-Les redoublants ont été tués et séchés dans du sel… marmonna Roland.
-Cette année, nous conservons notre équipe pédagogique et notre équipe administrative.
-Ca c'est bien.
-Cependant nous devons déplorer une perte parmi nos professeurs. L'enseignant en stratégie Megan Doppler nous a quittés… pour un autre poste !
-Oh oui, gardien de phare, quel beau job… marmonna Roland.
-Il essaie juste de ne pas inquiéter les familles des élèves ! Soupira Malcolm.
-Elle ne sera pas remplacée pour le moment.
-Tant mieux ! Sourit Roland, ainsi nous n'aurons pas à souffrir d'une nouvelle stratège indiscrète.
-Cependant, cette année, suite à de violents désagréments causés par diverses causes, nous avons décidé à cinq voix contre une…

Richard soupira.

-… d'engager un Surveillant Général. Je vous demande d'accueillir… Monsieur Jack White !

Un grand type hyper sérieux en t-shirt noir et jean, moustachu de surcroît, parut sur scène. Les parents d'élèves applaudirent. Roland soupira.

-Quelle connerie…
-Même si ça avait été une belle pétasse à gros seins, tu aurais été mécontent.
-Évidemment ! C'est pas l'image qui compte c'est la fonction ! Et ce type est inutile !

Burton continua son discours.

-Par ailleurs sachez que j'ai bien reçu les quinze plaintes à l'encontre de l'enseignant… Roland Smirnoff.

Roland haussa les sourcils.

-Je suis célèbre ?!
-J'prendrais pas ça comme de la célébrité… Une mauvaise réputation plutôt… soupira Léopold.
-Jaloux !
-… Hm... Si tu le dis... marmonna le blond.
-Je… vais d'ailleurs l'appeler sur scène.

Roland s'étonna.

-Ainsi nous pourrons tester notre surveillant général !

Roland soupira.

-Quel connard…

Il se leva sous les yeux de ses camarades professeurs.

-Cessez de me regarder, j'ai tellement honte !! Geignit faussement Roland.

***

-Un ! Un ! Un ! Un !

Roland suivait l'entrainement au rattrapage de balles de tennis. Il était déjà bon, rattrapant les balles en vitesse 3 (sur 5). Il observait les Pokémon qui faisaient leur pas de course dans le grillage bordant le terrain d'entrainement humain. L'examinateur brandit un panneau.

« On va passer à la phase d'entrainement des Pokémon. »

Les Pokémon virent les portes de leur enclos cernant le terrain d'entrainement s'ouvrir. Roland récupéra Tartard, Phyllali, Absol, Metamorph et Scorvol.

S'il avait remarqué une meilleure cohésion entre Tartard et Scorvol, Roland avait aussi constaté un éloignement entre Absol et Phyllali. Les deux Pokémon, habituellement en couple, étaient maintenant presque des étrangers l'un pour l'autre. Roland savait pourquoi : Ils n'étaient plus avec lui, ni dans un espace restreint, ni dans les Pokéballs. Roland avait constaté que les Pokémon étaient élevés à l'air libre, ce qui certes contribuait à les rendre plus forts et autonomes, mais pouvait égrener leurs relations sociales.

Ce jour là, Roland décida de les choisir tous les deux pour un entrainement.

« Vous êtes uniquement autorisés à utiliser des noms d'attaques verbalement pendant deux heures. Commencez ! »

-Queue de fer !

Phyllali et Absol foncèrent ensemble vers Rhinoferos et Simularbre.

-Hydro queue !!

Rhinoferos contra Absol avec aisance.

-Martobois !!

Simularbre repoussa Phyllali.

-Tranch'Herbe et Vibraqua !

Phyllali frappa Rhinoferos et Absol visa Simularbre. Ce croisement des ennemis provoqua un rapprochement des deux Pokémon.

« Ca leur manquait de combattre ensemble… »

-Queue de fer !

Cette dernière attaque frappa les deux Pokémon Roche qui s'écroulèrent. Roland salua respectueusement son adversaire contre qui il n'avait rien, mais avec qui il n'avait pas sympathisé non plus. Phyllali et Absol se sourirent.


***

Roland arriva sur scène, lassé. Rachel plissa les yeux.

-Le proviseur ne l'aime vraiment pas…
-Ah ça non… répondit Malcolm.

« On entre dans ces instants que personnellement j'adore. Moi contre le reste du monde. Venez, mes ouailles, que je vous inonde. Voilà. Charlie et Léopold forniquent dans ce lit où les draps ne font pas long feu, Rachel bave sur moi, Malcolm se tape la première pouffe qui passe et moi je soliloque devant cent-vingt personnes. Chacun ses méthodes pour parvenir au nirvana. »

Roland approcha du micro du second pupitre, vérifia d'une pichenette qu'il marchait et regarda les parents d'élèves.

-Ahem… Mesdames, messieurs. Avant de me faire ridiculiser par Madame et son garde du corps…

Richard pouffa de rire. Léopold et Charlie se regardèrent, amusés. Malcolm soupira.

-Je tiens à vous signaler trois faits… Premièrement, je suis content de savoir que Megan Doppler, notre collègue suicidée au demeurant, travaille à un autre poste… Très, très haut placé, forcément…

La salle sembla outrée, mais non envers Roland, envers le proviseur qui geignit. Rachel était charmée.

-Deuxièmement je tiens à ce que vous applaudissiez tous le proviseur Burton qui, plutôt que de dépenser utilement de l'argent du budget pour faire remplacer notre pauvre collègue, engage un inutile mastoc tout juste bon à casser des noix avec ses fesses…

La salle applaudit, tout comme les professeurs. Charlie siffla même, ce qui fit éclater de rire Rachel, Malcolm et Léopold. Le proviseur était rouge comme une tomate.

-Enfin tertio… Je remercie les familles qui se sont plaintes de moi, prouvant ainsi leur investissement dans l'éducation de leurs enfants. Merci !

Roland se tourna vers les gradins, prêts à y remonter sous les applaudissements des parents d'élèves. Le surveillant général lui en bloqua l'accès.

-Oh… C'est la fête du slip à ce que je vois…
-Recule.
-On est poli, on dit…

Le surveillant allait attraper l'épaule de Roland qui détourna la main d'un rapide coup de patte.

-On ne me touche pas.
-Bah voyons.
-Si vous voulez qu'on se batte, on se bat, mais pas comme ça. Je suis un homme propre, moi. Pas un traine-cul comme toi qui se sent obligé de manier de la papatte.

Le surveillant chercha à attraper Roland qui lui chopa le bras et le lui tordit un court instant avant de le repousser sur le côté. Malcolm s'étonna.

-Euh… Ok, où est Roland ?!
-Il assure… Il a suivi un stage de karaté ou quoi ?! S'étonna Léopold.
-Et merde… J'le trouve sexy !!

Les trois autres regardèrent Charlie, surpris. Rachel soupira. « J'allais le dire… »

Roland se plaça face à Jack.

-Granbull ! Pharamp !!

Les deux Pokémon de Jack apparurent. Roland soupira.

-Jolis Pokémon…
-Je vous attends.
-C'est peut-être pas approprié de se battre devant des parents d'élèves…
-Si ça peut me faire respecter, je n'hésiterais pas.
-On sent l'emploi-jeune…
-La ferme !

Roland sortit Scorvol et Tartard. Les deux Pokémon regardèrent leur maître en souriant. Malcolm plissa les yeux.

-Quelque chose de différent se dégage de Roland…
-Il a l'air plus confiant… s'étonna Léopold.
-Granbull !! Crocs Givre ! Pharamp, Tonnerre !

Pharamp attaqua Tartard d'une gerbe d'éclairs émanant de son corps jaune. Granbull fonça vers Scorvol, la bouche remplie de glace.

-Newton, Psyko !

Tartard contra les éclairs, même si quelques-uns l'atteignirent.

-« Encore imparfaite… » Voldo, Poison-Croix !

Scorvol bondit sur sa queue, fonça vers Granbull et contra magnifiquement l'attaque ennemie d'une croix pourpre exécutée avec brio. Rachel et Charlie s'étonnèrent.

-Y'a de la maîtrise… assuma Rachel.
-Apprendre Psyko a un Tartard c'est déjà un exploit mais alors… Poison-Croix à son Scorvol… s'étonna Léopold.
-Il lui a fait oublier Direct Toxik alors… marmonna Malcolm.
-Très certainement, il a dû trouver Poison-Croix plus simple à l'usage… ajouta Charlie.
-Bélier ! Poing Eclair !

Granbull fonça tête la première vers Scorvol. Pharamp attaqua Tartard. Roland soupira.

-D'accord, les Pokémon sont aussi bêtes que le maître… Poinglace !!

Tartard esquiva le poing Eclair de Pharamp et lui asséna un coup de poing magistral.

-… et Tourbi-Sable !

Scorvol tournoya, envoya de grandes volées de sable autour de lui par ses pinces et repoussa Granbull pourtant en pleine course.

-Crocs-Eclair !

Scorvol fonça et mordit Granbull à l'épaule. Le Pokémon fut électrocuté et retomba en arrière.

-Pharamp, Rayon Gemme !!
-Vibraqua plus Poinglace !!

Tartard créa la Vibraqua mais la couvrit de glace. Il la balança avec sa maestria habituelle, tournant sur lui-même puis balançant.

La boule de glace frappa Pharamp qui subit d'emblée le choc. Plus encore, la Vibraqua glacée explosa. L'eau aspergea violemment le Pokémon Lumière qui s'écroula, assommé par cette combo puissante. Roland soupira.

-Surveillant général… A part surveiller sa moustache, j'vois pas à quoi il sert…

Le proviseur Burton grommela. Roland rappela ses Pokémon et commença à monter.

-Pas si vite, Smirnoff !!

Roland soupira.

-Et je me plaignais qu'aucun élément perturbateur ne gâche ma belle saison d'été…

Harold sortit son Ossatueur.

-Cubbert !! Montre-lui qui est le patron !

Richard s'interposa.

-Monsieur Burton !!
-V… Eloignez-vous que je rosse...

Richard montra du doigt derrière Harold qui remarqua les inspecteurs du cabinet Bowyer.

-Je serais vous, je me tiendrais à carreaux !
-Mais ce petit ruffian défie mon autorité !
-Quelle autorité, pauvre tâche… soupira Roland.
-Calmez-vous ! Vous en faites trop, il vous provoque, c'est normal… soupira Richard.
-Hmph…
-Virez ce surveillant général et trouvons un remplaçant pour Mademoiselle Doppler !

Le nouveau recteur avait pris la place de Burton pour éviter l'esclandre. Le proviseur soupira.

-Je vous aurais, Smirnoff !
-J'ai pas peur de vos bras de fillette et de vos cheveux gris de fillette allemande !
-On verra ça… Oui on verra ça ! Vous ne me connaissez pas, ou très mal !!
-Et j'en jouis quotidiennement ! Vélo… va !

Harold retourna s'asseoir avec Richard. Roland, à côté de Rachel, fut surpris de sentir la main de la jeune femme se lier à la sienne. Embarrassé, il la laissa faire.

-Joli match ! Sourit Malcolm.

Roland le regarda, gêné. Rachel le regardait aussi, satisfaite. Les deux regards en même temps provoquaient des réactions contradictoires.

-Hm…

« Je sens que tout ce bouiboui sentimental va vite me lasser… »

***

Dernier jour au camp. Roland commençait à empaqueter ses affaires. Quelques examinateurs du camp arrivèrent pour lui dire au revoir.

« Vous avez été un élève assidu et constant, nous vous félicitons ! »

Roland prit à son tour son bloc notes.

« Je veux bien revenir mais l'an prochain, supprimez cette stupide règle du seul mot, c'est quelque peu rédhibitoire. »

Ils hochèrent la tête, comprenant l'humour Roland. Lequel sourit et soupira, pas très content de partir en fait. Les examinateurs prirent congé. Roland regarda la porte et soupira.

-Rachel…

Et ce serait le mot de son dernier jour.


***

Roland rentra chez lui. Il trouva David qui mangeait des nouilles instantanées.

-Déjà là ?
-Le mercredi je travaille jusqu'à quatorze heures, je fais que des consultes comme les autres.
-Bon. Lily n'est pas là ?
-Elle a cours, Roland.

Roland sortit la bouteille de vodka qu'il avait acheté en sortant. Il s'en servit un verre. David le regarda, étonné.

-Lily va pas être contente…
-Dommage pour elle…

Roland but au goulot quelques grosses gorgées.

-HAAAAH ! Ca fait presque deux mois que j'ai rien bu ! Ca fait du bien.
-Tu avais arrêté de boire ?! S'étonna David.
-De force. Mais l'envie m'a repris en fait.
-… Ouah… C'est bête de foutre ça en l'air…
-Foutre quoi en l'air ?!

Roland continua à boire. David plissa les yeux.

-Ohlalala…

Roland cessa de boire.

-Ne fais pas comme moi, David.
-J'ai pas le droit… soupira l'adolescent.
-Tant mieux. Ca en fait plus pour moi. Bon, j'vais la cacher. Ne dis rien à Lily !

David leva les yeux au ciel.