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For a New World de Maski



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Informations

» Auteur : Maski - Voir le profil
» Créé le 26/05/2018 à 21:02
» Dernière mise à jour le 26/05/2018 à 21:02

» Mots-clés :   Aventure   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée

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29 - Invasion
« On s'est bien faits avoir ! s'écria Panéma, la télécommande est une fausse !

-On aurait du se méfier davantage, déclara Sam.

-Je vous trouve bien gentils avec eux : d'ordinaire, vous n'auriez pas accepté un tel marché sans vérifier au préalable la télécommande.

-On n'avait pas le choix, répondit la Ranger, on était à leur merci. Et puis, selon toute logique, ils ne leur feront pas de mal pour le moment. »

Elle entreprit d'expliquer à son amie le but des Bêtes Nocturnes.

« Comme quoi, il faut pas se fier aux apparences, commenta Lunick, sinon on fait quoi maintenant ? On est un peu revenus à notre point de départ. »

Les hélicoptères s'étaient posés en urgence non loin de Macort. Le petit groupe avait sauté avant que les engins ne touchent le sol et s'étaient discrètement éclipsés dans la pénombre. Ils avaient ensuite mis le plus de distance possible entre eux et la ville commerciale.

Panéma suggéra de faire une pause dans le bâtiment en ruine qui avait abrité Spectrollet. Ce dernier sembla se réjouir de revoir sa demeure. Lunick leur rappela rapidement qu'ils avaient failli mourir, déchiquetés et vidés de leur sang par des Pokémon inconnus.

Ils n'étaient sûrs que d'une chose : il fallait se diriger vers le sud. Profitant de l'occasion, Négapi tapota la jambe de son Dresseur. La souris s'inquiétait pour les habitants de Sentière. Les chasseurs avaient débarqué armés jusqu'aux dents, comme s'ils s’apprêtaient à affronter une armée de Pokémon enragés. Ils avaient failli tirer sur une petite fille. Le rongeur Electrique craignait que des habitants n'aient été blessés.

Ils se mirent donc d'accord pour passer près de Sentière. Quant à entrer dans le village, comme l'aurait souhaité Négapi, ils aviseraient une fois sur place.
Alors qu'ils marchaient, la souris et Spectrollet discutaient joyeusement. Le Pokémon Spectre ne comprenait pas pourquoi le rongeur se faisait du soucis pour les villageois. En vérité, ce dernier était surtout préoccupé par la fillette.
Les petits sont plus fragiles que les adultes, expliqua-t-il. Mais le crocodile fantomatique ne savait pas ce qu'était un enfant.

Perché sur l'épaule de Sam, Posipi les laissa discuter. Spectrollet posait beaucoup de questions sur les humains. Il s'interrogeait tout autant sur l'attitude de ses amis électriques envers ces bipèdes. La créature aux oreilles rouges se demanda ce que le spectre ferait, lorsqu'ils devront se séparer. Se rangera-t-il du côté de ses semblables, ou protégera-t-il les humains au prix de la vie des Pokémon sauvages ? Il pourrait tout aussi bien choisir de vivre seul, sans s'en prendre aux Hommes. Dans cette région, il semblait difficilement imaginable de défendre des humains sans tuer.

Posipi et Négapi avaient eu à faire à de nombreux ennemis. Ils avaient toujours réussi à protéger leurs Rangers, à accomplir leurs missions. Pourtant, malgré l'entraînement spécial qu'ils avaient suivi avec des Rangers d'élite, ils n'avaient pu éviter que Lunick ne soit grièvement blessé. Et ce n'était encore que le début de leur voyage.


L'Eclydon tomba raide au sol, le corps encore parcouru de gerbes d'électricité. Avec autant d'oiseaux KO au sol et dans les arbres, le petit bout de forêt ressemblait à un champ de bataille. Voyant qu'il n'y avait plus de danger, Posipi et Négapi s'écroulèrent. Cela faisait déjà le troisième groupe qu'ils repoussaient. Les arbres n'entravaient que peu les acrobates aériens. Virevoltant entre troncs et branches, il était difficile de leur échapper. Heureusement, ceux-ci étaient nettement moins entraînés que ceux qui s'en prenaient à Paûmaint.

Epuisés eux aussi, les Rangers prirent leur Pokémon dans les bras. Ils décidèrent de partir en quête d'un point d'eau, leur marche de plusieurs heures les ayant assoiffés. Panéma n'était pas en meilleure forme. La nuit blanche mouvementée et le peu de sommeil qu'elle était arrivée à trouver chez les Bêtes Nocturnes se faisaient ressentir. Seul Spectrollet ne somnolait pas. Lorsqu'il avait voulu prendre part au combat, Lunick l'en avait empêché, préférant conserver ses forces pour un moment plus critique.


« L'endroit a l'air sûr, déclara Sam, du moins pour le moment.

-Super ! s'exclama Panéma en s'approchant de l'eau, sa gourde à la main.

-Attends ! dit Lunick en lui barrant le passage avec son bras, c'est bizarre …

-Quoi donc ?

-L'eau est trouble, répondit le Ranger, penché au-dessus du petit étang, et elle bouge pas, comme s'il y avait pas de courant. Et regardez : on dirait qu'il y a beaucoup d'algues. Je sais pas vous mais moi, ça me donne pas envie d'en boire. »

Il est vrai que la couleur marron du liquide était tout sauf attirante. Dégoûtée, Panéma rebroussa chemin. Ses amis étaient tout aussi dépités qu'elle. Même s'ils n'avaient pas pu étancher leur soif, ils pouvaient au moins se reposer un petit instant. Personne ne parlait, profitant de ce moment de calme plat pour récupérer. Soudain, Spectrollet, qui s'était soigneusement tenu à l'écart de l'étang, perçut un bruit intrigant. Il lui semblait l'avoir déjà entendu.

Il picota le bras de Lunick et lui indiqua la direction d'où venait l'étrange son. Constatant que personne d'autre n'avait remarqué le manège du Pokémon, le Ranger entreprit de le suivre en silence. Guidés par le bruit, ils s'enfoncèrent entre d'épais buissons.

Sam observait l'étang. A son grand soulagement, aucun Pokémon ne semblait y vivre. Soudain, elle remarqua un étrange sillon sur la berge. L'herbe et les feuilles le rendait invisible mais, accroupi à la surface de l'eau, on devinait une différence de niveau. En s'approchant Sam découvrit qu'il continuait un peu plus loin.

« DE L'EAU !!! »


Assis sur une vieille chaise de bois et de paille, le vieil homme ouvrait et refermait nerveusement le couvercle de sa montre à gousset. Ce geste machinal troublait le pesant silence dont il n'avait même pas conscience, les yeux rivés sur le téléphone vert en face de lui. Le front plissé parcouru de rides, George s'inquiétait plus qu'il ne s'impatientait.

Enfin, la porte à l'arrière de sa maison claqua. Le vieil homme ne se leva pas pour accueillir son invité.

« Depuis quand as-tu peur des Bêtes Nocturnes ? »

En entendant la voix, George se retourna calmement. Il scruta le visiteur d'un air critique. Ses yeux s'arrêtèrent un moment sur son haut turquoise.

« Encore fermée, cette veste.

-Et toujours trop courte par rapport aux manches, c'est ça ? répondit le jeune homme d'un air amusé.

-Je me demande comment des personnes haut placées peuvent te faire confiance dans cet accoutrement, Tom. »

Le chasseur sourit et balaya les quelques photos encadrées accrochées aux murs de la modeste demeure. Chaque année, à la fin de l'été, les habitants de Sentière organisaient un grand banquet pour fêter la fin des récoltes. Tout le monde enfilait alors la tenue traditionnelle du village – un haut long et qu'un tabard colorés décorés de larges motifs par dessus des vêtements amples unicolores – et posait pour l'habituelle photo précédant le début du repas.

Tom aimait ce style un peu asiatique pour la facilité de déplacement qu'il lui procurait. Après s'être fait maîtriser par Sam, il avait remplacé son banal pantalon par un vêtement plus ample où il y dissimulait des objets et des armes.
Ajouté à la veste, le tabard turquoise, qui cachait un peu son pantalon, lui donnait un air plus sérieux.
'' Il a réussi à adapter le style traditionnel du village à son travail. '' remarqua George non sans étonnement et une pointe de fierté. Il se garderait cependant de le montrer à son invité.

Le jeune homme répondit en haussant les épaules :

« Ma réputation n'est plus à faire. Mais je suppose que tu ne m'as pas appelé pour me parler de ma tenue ou de mon travail. Si ce n'est pas le dernier coup des Bêtes Nocturnes ou la présence '' d'étrangers louches '' qui t'inquiète, alors qu'est-ce que c'est ? »

George avait pris l'habitude de l'appeler pour un rien. Dès que quelque chose l'inquiétait ou que le village était impuissant, Tom se retrouvait mêlé au problème. Cela le dérangeait beaucoup parfois mais il se devait d'aider les villageois.

Pour toute réponse le vieil homme se leva et lui intima de le suivre. Il le mena dans un des vergers entourant le village. Celui-ci était parsemé d'arbustes d'un peu plus d'un mètre dont les branches commençaient à se garnir de fruits orangés. Le chasseur eut tôt fait de deviner ce qui inquiétait tant George.

« Nicolas, Rachelle et Unaïs sont les seuls touchés pour le moment. Une chance qu'ils s'en soient aperçus avant de s'enfoncer dans le verger.

-Vous savez ce qu'il faut faire …

-Les récoltes de cette année ne nous suffiront pas pour l'hiver. Tom, sans les vergers il faudra choisir entre se chauffer ou manger. »

Cela posait un gros problème. Pour que les villageois puissent accéder aux vergers sans risque, il faudrait installer des pièges, le village ne pouvant acheter suffisamment de Repousse. Il fallait également qu'un chasseur reste sur place jusqu'à la mi-automne pour entretenir les pièges et s'adapter en cas de changement de situation. Evidemment il n'était pas question d'employer un autre chasseur que lui. Cela tombait vraiment mal mais il ne pouvait pas refuser.

Finalement, il déclara :

« Je dois réfléchir à une solution et me procurer le matériel nécessaire. En attendant, ne vous approchez pas des vergers et faites attention en début et en fin de journée. Tiens moi au courant de la situation. »

Devant le regard accusateur de George, le chasseur ajouta :

« Ne t'inquiète pas, grand-père. Je reviendrai dans quelques jours. »


Lunick et Spectrollet avaient déniché un ruisseau à l'eau claire un peu plus en amont. On pouvait observer les traces d'une ancienne rivière, qui s'étendait sûrement jusqu'à l'étang des siècles auparavant.

Etant nés dans la nature, Posipi et Négapi n'avaient aucun mal à déterminer la potabilité de l'eau. Pendant que leurs amis humains recueillaient le liquide dans leurs mains ou des récipients, les souris électriques léchaient les pierres humides. Spectrollet se contenta de plonger le bout de son museau entre les pierres, tout en prenant soin de ne pas être arrosé.

Panéma posa le Myota à côté des deux souris et lui tendit ses paumes remplies d'eau. Voyant qu'il hésitait, Lunick lui suggéra de se retourner et de fermer les yeux afin que le Pokémon ne se sente pas surveillé. Elle s'exécuta. Le rongeur l'observa puis risqua un coup d'oeil autour de lui. Personne ne lui accordait d'attention. Puis, timidement, il commença à laper l'eau dans les mains de la scientifique. Comme cela faisait du bien !
La jeune fille sourit discrètement et entrouvrit un œil pour s'assurer que c'était bien réel. Enfin le petit Pokémon l'approchait spontanément !

« Sam, l'appela Lunick après que tout le monde se soit désaltéré, on devrait s'arrêter ici pour aujourd'hui. On est tous épuisés. On manque de sommeil et Négapi et Posipi ont besoin de repos. »

La Ranger promena son regard sur ses amis. Les Pokémon, à l'exception de Spectrollet, étaient affalés par terre, les oreilles pendant mollement. Panéma s'était laissée tomber sur ses affaires, prête à s'endormir sur place.
Les adolescents laissèrent Panéma, le Myota et leurs Pokémon sous la protection du spectre et partirent inspecter les alentours.


Quelque chose lui picotait la joue. Dérangée, Sam entrouvrit les yeux. Elle se retrouva nez à nez avec Spectrollet. Elle devina aux teintes orangées que le soleil déclinait sérieusement.

La jeune fille tenta alors de se remémorer ce qu'il s'était passé avant qu'elle ne s'endorme. Lunick et elle n'avait trouvé aucune trace fraîche de Pokémon autour du ruisseau. Il n'y avait pas non-plus de nourriture qui aurait pu attirer des ennemis. Ils avaient ensuite déniché une haie d'arbustes qui offraient un espace creux autour de leurs troncs, dissimulé par des feuilles. Ainsi, le pied du végétal restait humide même en plein été. L'abri idéal.

Devant la détresse de Spectrollet, Sam regarda dans la direction qu'il lui indiquait. Elle retint de justesse un cri. Des centaines de silhouettes se dirigeaient vers l'étang quelques mètres plus bas. D'entre les troncs, d'au-dessus des arbres, des nuées de créatures affluaient vers le point d'eau opaque qu'ils avaient vus avant, comme si elles s'y étaient toutes donné rendez-vous. Elles étaient si obnubilées par leur destination qu'elles ne remarquaient même pas les paires d'yeux qui les observaient depuis la haie.