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Apocalyptica de Drayker



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Informations

» Auteur : Drayker - Voir le profil
» Créé le 05/01/2018 à 22:54
» Dernière mise à jour le 05/01/2018 à 22:54

» Mots-clés :   Drame   Présence de poké-humains   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 64 : Neuf mois plus tard
Joshua et Lina retombèrent à l’unisson sur le lit, dont le sommier grinça en signe de protestation. Pendant de longues secondes, les deux jeunes gens restèrent allongés côte à côte, peau contre peau, sans qu’un seul son ne vienne troubler la satisfaction qu’ils venaient d’éprouver – sinon celui de leur respiration haletante.

Lina, loin de naviguer en terres inconnues, se lova contre le jeune homme essoufflé. Souriante, elle fit courir un index le long de l’immonde balafre qui déchirait le torse de Joshua.

« Tu vois que t’as du souffle quand tu veux, lui murmura-t-elle avec malice.
- Pas autant qu’avant. » grimaça le jeune homme.

Il passa un bras autour des épaules de Lina, et tous deux restèrent ainsi, blottis l’un contre l’autre en regardant le plafond de leur chambre.

« Hé, la semaine prochaine, ça fera cinq mois, lança soudain Joshua.
- Cinq mois qu’on est ensemble ? »

Le jeune homme opina.

« Tu comptes les jours depuis tout ce temps ? s’étonna Lina.
- On n’a qu’une vague idée du temps qui s’est écoulé depuis le Changement… Et j’avais pas envie que ça soit comme ça pour notre relation, alors j’ai marqué la date.
- Vous êtes un sacré romantique, monsieur Kamaro, se moqua la jeune femme.
- Faut bien que y’ait un de nous deux qui le soit, non ? »

Lina lui tira la langue, et Joshua lui donna une légère tape sur la cuisse en retour.

« J’ai toujours galéré à garder le fil du temps, de toute façon, bougonna la rousse. Je sais que ça va bientôt faire neuf mois qu’on est dans ce bunker, c’est tout.
- Et on est arrivés ici cinq ou six mois après le Changement.
- P’tain. Donc au final, ça fait presque un an et demie que tout ça a commencé…
- Il va falloir qu’on se remette à compter les jours correctement, si on veut reconstruire un jour, lança Joshua, pensif.
- Comment ça ?
- Eh bien… On ne va pas rester éternellement à six dans ce bunker, si ? Il doit bien y avoir d’autres survivants quelque part.
- Peut-être. Je t’avoue que j’ai pas forcément envie de revoir d’autres survivants.
- Tout le monde n’est pas comme Saed ou Kendall, rétorqua Joshua. Si on pouvait les trouver, ces gens, on pourrait les inviter à nous rejoindre ici. On a de l’eau, on a l’électricité, la bouffe…
- Mmh. »

Lina préféra ne rien répondre. A vrai dire, elle avait toujours évité d’y réfléchir. Elle gardait un très mauvais souvenir de la colonie, et les neuf mois passés dans le bunker lui avaient peu à peu permis d’oublier l’enfer qui régnait au-dehors. Ainsi retranchés dans leur forteresse de béton, ils étaient coupés du monde, et ce n’était pas plus mal.

« Bon, va te doucher au lieu de jouer les sociologues, lança la jeune femme en faisant semblant de pousser Joshua vers le bord du lit. Tu pues.
- Moi aussi je t’aime, ricana l’autre en ramassant son boxer et sa combinaison de X-Corp.
- C’est ça ! »

~*~
« Bien, ça sera tout pour les échauffements. On va passer à la suite, ordonna Will.
- Vous êtes sûr ? Riolu commence à fatiguer… protesta Jade.
- Dis-lui de s’éloigner un peu. »

Jade hocha la tête à l’attention de son Pokémon, qui se mit à trottiner dans le sable.

Elle, Will, et Fenrir se tenaient près de l’entrée du bunker, comme chaque soir ou presque depuis que Will avait décidé d’entraîner le Riolu de Jade, deux semaines plus tôt. Le soleil s’était éclipsé derrière les pics ocre desquels émergeait le bunker, mais la chaleur restait difficilement soutenable. La chaîne montagneuse, escarpée et accidentée, s’étendait à perte de vue des deux côtés. A quelques centaines de mètres sur leur droite, Jade discernait le cadavre de la fourgonnette avec laquelle ils étaient arrivés des mois auparavant. La fourgonnette dont elle avait perdu le contrôle pendant la tempête de sable, et qui s’était encastrée dans la montagne avec violence, lui coûtant l’usage de ses jambes.

Jade soupira et se reconcentra sur l’entraînement.

« Ça ira ! hurla Will. Retourne-toi !»

Riolu s’arrêta une quinzaine de mètres devant eux et s’exécuta, leur tournant le dos.

« On va te lancer des cailloux ! Aucun ne doit toucher le sol sans que tu ne l’aies touché avant ! Et interdiction de te servir de tes yeux ! » lança Will en haussant la voix pour que Riolu l’entende aussi.

Le petit Pokémon jappa en signe d’assentiment, et Jade grimaça.

« J’ai peur qu’il se blesse…
- Ça fait partie de l’entraînement, rétorqua le barbu. On n’est pas toujours en pleine forme quand les problèmes arrivent. Il faut savoir faire avec.
- Mais pourquoi est-ce qu’il n’a pas le droit de se servir de ses yeux ?
- Les Riolu ont des sens surdéveloppés. Ils savent anticiper les attaques, ruser pour passer au travers des protections, ou imiter instantanément un mouvement qu’ils viennent de voir. Il faut qu’il apprenne à se servir de cette clairvoyance.»

Le survivant tendit une poignée de galets ocre à Jade, qui les déposa sur ses genoux. Son fauteuil patinait dans le sable, mais elle parvint à avancer jusqu’à être assez près pour les lancer. Il fallait dire qu’elle avait pris du muscle, à force de se traîner dans les couloirs du bunker à la force de ses bras.

L’étudiante en médecine attrapa un galet et le soupesa, avant de jeter un regard à Will, qui restait bras croisés près de Fenrir.

« Ne lui facilite pas la tâche. » lança le barbu.

Jade acquiesça et jeta le caillou de toutes ses forces. La pierre partit en cloche et atterrit à deux mètres de Riolu, qui bondit pour l’intercepter juste avant qu’elle ne touche le sable.

« Encore. »

La jeune femme en fauteuil s’exécuta et propulsa un nouveau galet, que Riolu n’eut également aucun mal à attraper.

« Non. Stop. J’ai dit de ne pas lui faciliter la tâche.
- Mais je ne le fais pas !
- Donne-moi les cailloux. »

Will tendit la main et Jade y fourra les pierres en grommelant, irritée par la rudesse de l’homme. Elle avait accepté avec plaisir quand il lui avait proposé d’entraîner Riolu, mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit aussi désagréable.

Le barbu recula l’épaule et lança le caillou en direction du ciel, si haut et si vite qu’il passa plusieurs mètres au-dessus de Riolu sans que celui-ci ne puisse faire quoi que ce soit. Interloqué, le petit Pokémon se retourna vers eux et jappa.

« Mais comment voulez-vous qu’il les attrape si vous les lancez aussi haut ? s’interloqua Jade.
- Je n’ai pas dit qu’il devait les attraper. J’ai dit qu’il devait les toucher. RETOURNE-TOI ET RECOMMENCE ! » cria-t-il à l’attention de Riolu.

Le Pokémon s’exécuta et Will lança un nouveau galet, aussi haut que le premier. Cette fois, Riolu, probablement frustré par son échec, bondit dans les airs et frappa le caillou du pied en poussant un cri irrité. La pierre vola en éclats ocres et le petit Pokémon retomba maladroitement dans le sable. Will poussa un grognement de satisfaction.

« Les Dresseurs appellent ça un Pied Voltige, lança-t-il à l’attention de Jade.
- Les Dresseurs donnent des noms aux attaques des Pokémon ?
- Oui. Ça aide à codifier les mouvements et à faire en sorte qu’humain et Pokémon se comprennent. Si tu dis assis à ton Riolu, il va s’asseoir. De la même manière, si tu lui dis Pied Voltige, il exécutera ce mouvement. Enfin, ça, c’est s’il est correctement dressé.
- C’est comme ça que les Dresseurs enseignent des attaques à leurs Pokémon ? s’étonna Jade. En leur jetant des cailloux dessus ?
- Ça dépend. Quand le Pokémon est doué pour imiter, on lui montre en général des extraits vidéos qui montrent le mouvement, jusqu’à ce qu’il comprenne comment le reproduire, expliqua Will. On appelle ça des capsules techniques. Mais le meilleur professeur reste l’entraînement et la répétition. Plus un Pokémon est expérimenté, plus il comprendra ses capacités et ses limites. En l’occurrence, Riolu a vite compris ce que j’attendais de lui. Si ça se trouve, il aurait fallu que je lui lance une bonne trentaine de cailloux avant qu’il n’ait l’idée de sauter. Maintenant qu’il a compris qu’il peut faire ce mouvement, il faut qu’il fasse l’association avec l’ordre correspondant.
- Pied Voltige.
- Exact.
- Pourquoi est-ce que ça s’appelle comme ça ?
- Ça aurait pu s’appeler Pied Sauté ou n’importe quoi d’autre, expliqua Will. De la même manière que Donne la patte aurait pu s’appeler Montre la paume. C’est juste une question de dénomination. Un Kicklee n’effectuera pas le Pied Voltige de la même manière que ton Riolu, mais ça restera globalement le même mouvement. C’est juste pour s’assurer que tout le monde parle la même langue. C’est à ça que sert l’Ecole des Dresseurs de chaque région. A harmoniser tout ça.
- Mais vous, vous n’êtes pas un Dresseur, si ?
- Comment ça ?
- Je vous ai vu vous entraîner avec Fenrir. Vous faites autant d’efforts que lui. Les Dresseurs donnent les ordres, normalement, ils ne mouillent pas le maillot.
- J’ai une formation d’Elitien, expliqua Will. On ne parle pas de faire combattre des Pokémon à sa place. On parle de neutraliser des criminels le plus vite possible, donc oui, on en attend autant de l’humain que du Pokémon. La plupart du temps, Fenrir ne prend aucun ordre de moi. Il sait ce qu’il a à faire.
- Je vois… »

Elle resta pensive quelques instants, reconsidérant sa relation avec Riolu. Après tout, si elle était encore en vie, c’était grâce au petit Pokémon. C’était lui qui l’avait soustraite à l’hypnose des Nettoyeurs. Et c’était lui qui l’accompagnait à tout instant, y compris pendant ses longs mois de solitude à la suite de ses jambes. Ce n’était pas qu’une simple bête, non. Et Jade n’en comprenait que mieux la relation qui unissait Will et Fenrir. Une relation d’égalité, et non pas de servitude.

Sauf qu’elle, avec sa paralysie, n’était pas vraiment l’égale de qui que ce soit, et encore moins de son Riolu.

« Assez blablaté. Il a peut-être compris comment faire un Pied Voltige, mais il a encore du boulot avant de le maîtriser. Lance-lui les cailloux, et hurle l’ordre à chaque fois. Il faut que ça vienne de toi. »

L’ex-Elitien tendit la pile de galets à la jeune femme, qui opina du chef. Elle les déposa sur ses genoux, et l’entraînement recommença, tandis que l’amertume de sa propre impuissance envahissait Jade.

~*~
Le soleil était déjà couché depuis longtemps lorsque Will et Jade rentrèrent dans le bunker, en nage. Même la nuit, la chaleur était difficilement supportable. Après avoir été soumis à des exercices de plus en plus intensifs, Riolu avait fini par tituber de fatigue, malgré l’endurance impressionnante que l’on prêtait à son espèce. Will avait alors décrété l’arrêt de l’entraînement, et tous les quatre étaient rentrés dans la gueule de béton du bunker.

« Je te ramène à ta chambre ? proposa l’ex-Elitien.
- Je peux me débrouiller toute seule, répliqua précipitamment Jade.
- Soit. C’était du bon travail. On essayera Forte-Paume et Casse-Brique demain. Même heure, même endroit. »

La paraplégique opina du chef et s’en alla en faisant rouler son fauteuil avec vigueur, tandis que Riolu trottinait lentement derrière elle, exténué. Will la regarda disparaître au détour d’un couloir, avant de se tourner vers Fenrir :

« J’imagine que tu as faim ? »

L’Arcanin poussa un bref grognement d’assentiment, et tous deux se mirent donc à déambuler dans le dédale de corridors.

C’est en arrivant près de la porte du réfectoire qu’ils aperçurent Kate, qui arrivait en sens inverse :

« Fringale nocturne ? lança l’hybride aux cheveux bigarrés en guise de salutations.
- On rentre de l’entraînement, expliqua Will en pénétrant dans la cantine. On n’a pas encore mangé. »

Sans se faire prier, Kate se faufila à leur suite juste avant que la porte ne coulisse. Avec un sourire insolent, elle s’assit sur une chaise et posa ses pieds sur la table :

« Tu veux bien me ramener un truc à boire aussi ? Tant que t’es dans le garde-manger. »

L’ex-Elitien lui jeta un regard noir et tourna les talons en grommelant, revenant quelques secondes plus tard avec une bouteille de jus de baies, un gigot de belle taille et une conserve de lentilles. Il jeta la viande séchée à Fenrir, posa la bouteille sur la table et ouvrit la conserve avec son canif.

« Tu manges ça froid ? Y’a des micro-ondes, tu sais, se moqua Kate.
- Flemme, se contenta de répondre l’intéressé.
- Moi qui te prenais pour un fin gourmet. »

Will se contenta de grogner. En neuf mois de cohabitation, il n’appréciait toujours que très moyennement Kate et ses petites piques constantes.

« A vrai dire, tu n’apprécies pas trop les autres non plus. » fit soudain la voix de Tia.

Le barbu releva le nez de ses lentilles froides et aperçut l’hallucination qui lui souriait, assise à une table derrière Kate. Cette dernière, occupée à ouvrir sa bouteille de jus de baies, ne remarqua rien.

« Faut dire que tu ne fais pas beaucoup d’efforts pour sociabiliser, reprit la fille du Chancelier.
- Ça a été, l’entraînement ? demanda Kate. Tiens, tu peux m’ouvrir ça ? »

Elle tendit le jus de baies à Will. L’ex-Elitien la regarda une seconde, puis posa ses lentilles d’un air exaspéré avant de déboucher la bouteille de verre en maugréant.

« Ça a été, grommela-t-il en la lui rendant. Son Riolu est doué. Il comprend vite. Tant mieux, parce que je ne suis pas expert en dressage.
- Vous aviez l’air de bien vous en sortir, toute à l’heure.
- Tu nous regardais ? s’étonna le survivant.
- Hmm hmm. » sourit Kate.

Voilà pourquoi Will avait du mal avec elle. Il avait l’impression que l’hybride fouinait partout. Dans les premières semaines de leur cohabitation, il l’avait surprise à rôder près du dixième étage, probablement toujours intriguée par ce qu’il pouvait y avoir de l’autre côté du sas.

« Comme si toi, tu n’aurais pas fait pareil à sa place, lança Tia. Tu aurais été aussi insupportable qu’elle si tu savais qu’on te cachait quelque chose.
- Moi, j’étais détective privé, c’était mon boulot, de fouiner, grommela Will à voix basse.
- Hein ? demanda Kate sans comprendre. Je ne fouinais pas, je vous regardais juste. »

Will claqua la langue, irrité, tandis que l’hallucination de Tia ricanait dans le dos de l’hybride aux cheveux bigarrés. Cette dernière, interloquée, se contentait de fixer le barbu, qui évacua l’incident d’un geste agacé de la main.

« Laisse tomber. »

Un léger silence s’ensuivit, pendant lequel on n’entendit que les bruits de mastication de Fenrir qui faisait un sort au gigot que Will lui avait donné.

« C’est bien, ce que tu fais, reprit finalement Kate, d’un ton soudain un peu plus sérieux.
- Les entraînements ?
- Oui. Ça occupe Jade. Elle a l’air de ruminer un peu moins depuis que vous avez commencé.
- C’était une idée de Joshua. » avoua Will.

L’hybride eut un léger rire.

« J’aurai dû m’en douter, s’amusa-t-elle.
- Il a fait des études de psychologie, ou quelque chose du genre, non ? demanda l’ex-Elitien en finissant ses lentilles.
- Il me semble, oui. Il a toujours été assez doué pour comprendre les gens. Enfin, toujours, non. Quand je l’ai connu, c’était un connard raciste qui détestait les hybrides.
- Parce qu’il y en a un qui a tué sa sœur, c’est ça ?
- Oui. Jakar. Il était complètement barge. »

Will reposa lentement sa fourchette.

« Comment tu as dit qu’il s’appelait ?
- Jakar. Pourquoi, tu le connais ? »

Le détective resta silencieux une fraction de secondes, puis secoua la tête en signe de dénégation.

« Non, non, j’ai confondu, mentit-il. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
- J’ai abattu Jakar, répondit sobrement Kate. Et Joshua a détesté les hybrides pendant un bon moment. Jusqu’à ce que Lyrian lui sauve la vie, en fait. Ce qui est assez ironique, quand on y réfléchit, parce que Lyrian aussi a fini complètement psychotique. »

Nouveau silence.

« Tu devrais leur dire ce que nous a dit mon père, lança l’hallucination de Tia.
- Non.
- Pardon ? » fit Kate, interloquée.

Will cligna des yeux, puis secoua la tête :

« Non, je ne pense pas que Lyrian soit fou, se rattrapa-t-il. C’est l’influence de l’Autre qui l’a poussé à faire ce qu’il a fait.
- Psycho, contrôlé par un psycho, ça revient au même, rétorqua l’hybride aux cheveux chamarrés. Enfin, dans tous les cas, j’imagine qu’on ne le saura jamais, vu que Lyrian est en liberté quelque part à l’extérieur, hein ? »

Le détective releva le regard et croisa celui de Kate. La jeune femme souriait, mais ses yeux le fixaient d’un air inquisiteur.

Will soutint son inspection silencieuse sans ciller. Le duel dura quelques secondes, jusqu’à ce que l’hybride Métamorph frappe dans ses mains et se relève avec son habituel air énergique :

« Bon ! Je vais te laisser, il se fait tard. Laisse du jus de baies pour le petit dej’, tu veux bien ? »

Sans attendre sa réponse, elle fit volte-face et s’en alla en sifflotant joyeusement. Will et Tia la regardèrent disparaître par la porte du réfectoire sans piper mot.

Ce ne fut que de longues secondes après que le panneau coulissant ne se fut refermé que la fille du Chancelier prit la parole, rompant le silence de mort :

« Elle sait. »