Team Rocket X-Squad de Malak

Ula-Ula, l’une des quatre îles de l’archipel d’Alola, était un exemple de biodiversité et de paysages fabuleux. C’était l’île la plus touristique de la région, grâce à ses nombreuses plages bien sûr, mais aussi ses montagnes, dont le Mont Lanakila, le plus haut sommet de la région, enneigé à souhait. Ula-Ula avait aussi un désert et des ruines intéressantes à visiter. Mais le lieu le plus prisé était bien sûr Malié, sa ville portuaire à l’architecture classée au patrimoine mondial. La ville contenait en outre une énorme bibliothèque reconnue dans le monde entier, ainsi qu’un parc tout aussi célèbre.

En arrivant dans l’archipel Alola, Mercutio et Djosan auraient aimé visiter toutes ses merveilles. Les îles étaient connus pour être un véritable coin de paradis où il faisait bon vivre, et surtout, elles n’étaient pas engluées dans la guerre qui secouait actuellement le monde, ayant mis en avant leur neutralité. Elles étaient aussi très intéressantes pour les dresseurs Pokemon, car différents Pokemon de Johkan qui vivaient ici présentaient des caractéristiques uniques. Par exemple, les Taupiqueur et Triopiqueur avaient des cheveux et étaient de type Acier ici, ou encore les Goupix et Feunard étaient de type Glace. Enfin, la région abritait quatre Pokemon tutélaires uniques, des forces de la nature à la puissance millénaire qui protégeaient les îles de l’archipel.

Bref, un coin que les deux compères auraient bien choisi pour prendre des vacances. Hélas, ils étaient là pour autre chose. Au lieu d’aller visiter les hauts lieux touristiques de la région, Mercutio et Djosan avaient prévu de se rendre dans… un supermarché désaffecté. Situé en haut d’une plage de sable noir relativement abandonnée à l’est de l’île, l’ancien site de Bradley Prix aurait pu revêtir des allures de décor pour un film d’horreur. Il tombait en ruine, la végétation autour y était intense et incontrôlable, et il y régnait une atmosphère lourde et pesante.

On disait que ce supermarché désaffecté depuis des années était devenu un repère de Pokemon Spectre en tout genre. Dès lors, les gens évitaient de s’y approcher de trop près, à part quelque dresseurs chevronnés. Mercutio et Djosan, bien que dresseurs, y venaient pour une autre raison. C’était là le lieu qu’Elohius avait indiqué à son fils comme étant la nouvelle planque des Shadow Hunters. Évidement vu de près, cette info cadrait bien avec le paysage, d’autant que des panneaux avaient été placé autour du bâtiment, avec comme mention des « NE PAS APPROCHER : DANGER DE MORT », et quelques crânes humains pour rendre l’avertissement crédible.

- Sympa la déco, déclara Mercutio. Ma main à couper que ce doit être leur psychopathe de service, ce Kenda, qui s’en est chargé.

- Que cet endroit ne m’inspirasse qu’une confiance des plus limitée, déclara Djosan. Sont-ils vraiment en ce lieu ? Que vous eussiez senti Trefens dans le Flux, Mercutio Crust ?

- Non, mais ça ne veut rien dire. Trefens doit avoir appris à se couper volontairement du Flux depuis le temps, pour ne blesser personne.

En tant que Découpeur, une catégorie très rare de Mélénis, Trefens pouvait « découper » les liens du Flux tout autour de lui, ce qui impliquait généralement que les gens, et plus particulièrement les autres Mélénis, finissent en petits morceaux flottants dans les airs. Mercutio avait dû renoncer à son Flux pour pouvoir combattre et vaincre Trefens. Il l’avait ensuite épargné, dans l’espoir qu’il puisse lui aussi se couper du Flux pour dompter son incontrôlable pouvoir.

Mercutio s’approcha un peu plus avec prudence, son Flux aux aguets. Il avait assez combattu les Shadow Hunters il y a quelque années pour savoir que ces gars là pouvaient surgir de n’importe où et vous tuer de dizaines de façons différentes sans que vous ne le remarquiez. En face de la porte fermée et rouillée du bâtiment en ruine, il avisa un autre panneau avec ici une feuille collée dessus. Ça ressemblait à l’indication d’un menu de restaurant, sauf qu’il ne s’agissait pas là de commander de la nourriture.

- « Voici les formules que nous proposons », lut Mercutio à haute voix. « Assassinat d’une personne lambda, sans expérience du combat : 100.000 Pokédollars. Prix réduit de 10% pour chaque personne supplémentaire. Assassinat d’une personne dangereuse : 300.000 Pokédollars. Prix réduit de 20% pour chaque personne supplémentaire. Assassinat d’une personne célèbre : prix à discuter au cas par cas. Prix sur demande s’il s’agit d’un Chef d’Etat. Destruction d’un groupe ou d’une organisation : 1.000.000 de Pokédollars, plus 100.000 pour chaque personnes le composant. Prix du kilomètre aller-retour jusqu’à la cible : 100 Pokédollars. Nous n’éliminons ni les Pokemon, ni les enfants. Nous sommes libres de refuser toute cible qui ne nous convient pas. Moitié du prix exigée lors de la signature, l’autre moitié remise après la réussite de la mission. Nous signalons à notre aimable clientèle que si elle tente de nous duper d’une façon ou d’une autre, elle signera son arrêt de mort. Nous garantissons l’excellence et la rapidité de nos prestations. En vous remerciant pour votre confiance. Shadow Hunters S.A, société d’assassins indépendants.

Mercutio haussa les sourcils après avoir fini sa lecture, amusé malgré lui.

- Je vois qu’ils ont continué leur petit commerce…

- J’eusse espéré à tort qu’ils se seraient rangés pour vivre une vie honnête, dit Djosan, déçu et méprisant.

- Bah, quand on a un talent, on l’exerce et on en tire profit.

Mercutio n’avait pas les certitudes chevaleresques de son compagnon concernant le meurtre. Évidement, lui-même n’aimait pas tuer, mais il avait quand même rejoint, dès quinze ans, une organisation criminelle qui ne rechignait jamais au meurtre. Il ne se voyait donc pas juger la Shaters pour ce qu’ils faisaient. Il s’étonnait toutefois que les autorités d’Alola ne fassent rien pour faire fermer tout ça. Mais d’un autre coté, ce n’était guère surprenant. L’archipel d’Alola était une région de bisounours.

Ils n’avaient aucune armée, et un nombre très réduit de policiers. La preuve en était que quand la fameuse Team Skull avait pris possession d’une ville entière d’Ula-Ula il y a quelque années, les autorités d’Alola n’avaient rien fait du tout, car elles n’en avaient tout simplement pas les capacités. Donc très logiquement, si elles n’arrivaient pas à gérer quelque racailles enfoulardées avec deux de QI, ils n’allaient certainement pas tenter de s’en prendre aux Shadow Hunters, les plus célèbres et dangereux assassins du monde.

- Bon, on rentre ? Proposa Mercutio. Vu que c’est leur lieu de travail, y’a des chances pour qu’ils ne décapitent pas leurs visiteurs immédiatement.

- Que votre optimisme me touchasse au plus au point…

Non sans appréhension, Mercutio ouvrit la porte grinçante et antique du magasin abandonné. Il n’avait pas examiné l’intérieur avec le Flux, de crainte de se faire happer par celui, nocif, de Trefens s’il ne l’avait pas contrôlé. Pour plus de sécurité, il appela quand même Pixagonal. Le Pokemon était plus ou moins invincible, et comme il était un programme informatique, il pouvait réagir à une vitesse incroyable à une attaque surprise. Il se subdivisa en rectangles et carrés flottant, qu’il dispersa autour des deux humains pour les protéger d’une éventuelle attaque.

L’intérieur était sombre, vaste, mais avait clairement été aménagé pour pouvoir y vivre. Il y avait des traces de vie humaine, comme des draps et des matelas ci et là, des conserves de nourritures, et des objets utilitaires comme des réveils, des brosses à dents ou encore des livres ci et là sur des étagères improvisées à partir des vieux étals du magasin. Il n’y avait qu’une seule personne de visible ; une jeune femme avec une très longue couette, qui portait des lunettes et qui lisait tranquillement un manga au milieu de tout ça. Elle leur jeta à peine un coup d’œil quand Mercutio et Djosan entrèrent.

- Yop les gens, marmonna-t-elle sans quitter son manga des yeux. Entrez, mais ne faite pas de boucan. Je suis à un passage crucial là…

Mercutio échangea un regard intrigué mais prudent avec Djosan. Ils ne connaissaient pas cette femme, mais son costume noir à cravate laissait peu de doute sur son affiliation.

- Euh, nous sommes bien à la Shaters ? Demanda Mercutio. Où sont Trefens et les autres. Et vous êtes qui vous ?

La jeune femme leva les yeux de son manga d’un air ennuyé.

- Vous me gênez, les gars. Je suis Kiyomi, et oui, je suis de la Shaters. Le chef Trefens et les autres sont dans l’entrepôt du fond. C’est pour un contrat ?

- Euh, pas vraiment, mais Trefens nous connait. Nous voudrions lui parler.

- Bah allez-y, fit-elle en désignant la porte tout au fond. Je vous accompagne pas, je suis occupée.

Mercutio n’allait certainement pas passer devant cette fille louche sans avoir sondé sa présence dans le Flux pour être sûrs qu’ils ne risquaient rien. À sa grande stupeur, il ne sentit quasiment rien. Cette Kiyomi ne laissait absolument rien transparaître de ses intentions ou de ses émotions. À moins qu’elle n’ait ni l’une ni l’autre ?

- Vous nous laissez passer comme ça, sans nous fouiller, sans savoir qui on est ? Insista Mercutio.

- Je déteste les conflits, répondit Kiyomi. Le chef s’occupera de vous. C’est pourquoi il est chef. Je garde juste l’entrée.

Mercutio haussa les épaules, et passa devant elle, tout en la gardant à l’œil. Mais elle ne semblait pas vouloir bouger, ni relever les yeux de son manga. Un coup d’œil à la couverture appris à Mercutio qu’il s’agissait d’un manga plutôt… coquin, avec deux filles en petite tenue collées l’une à l’autre. Puis d’un coup, le manga se retrouva par terre. Trop concentré dessus, Mercutio n’avait pas vu Kiyomi disparaître d’un coup, comme par magie, jusqu’à qu’un des polygones de Pixagonal ne soit détruit juste devant son visage. Kiyomi venait de l’attaquer à l’aide d’une lance à l’allure bizarre, et s’était faite contrée par Pixagonal qui avait heureusement plus de réactivité que Mercutio. Sans lui, il n’aurait plus de tête actuellement.

Mercutio se mit instantanément sur ses gardes et plongea dans le Flux. Cette nana avait une détente de malade. Elle avait bougé comme si elle s’était téléportée d’un endroit à un autre. Son manga avait même pas eu le temps de toucher le sol. Djosan appela son Mackogneur et son Bouldeneu et se plaça à coté de Mercutio pour bénéficier du bouclier de Flux qu’il venait de lever. La jeune femme à la lance observa les polygones flottants de Pixagonal avec curiosité et une certaine déception.

- Allons bon, c’est quoi ces carrés qui flottent là ? Ils m’ont fait rater ma cible…

- Je présume que vous ne nous laisserez pas passer finalement, fit Mercutio. Une attaque surprise de ce genre, lâche et par derrière, c’est pas très Shadow Hunters.

- Ah bon ? Faut m’excuser. Je suis là que depuis sept mois. Mais pour moi, un meurtre est un meurtre, peu importe la méthode.

- Pourquoi vouloir nous occire ? Demanda Djosan, indigné. Nous n’avons encore rien fait pour nous attirer votre hostilité, tudieu ! Tuer sans raison est donc toujours la marque indigne des fieffés assassins que vous êtes !

- Tuer sans raison ? Répéta Kiyomi. Je ne tue jamais sans raison. Je ne tue que si j’ai une raison de le faire, au contraire. Vous me gênez, alors je tue. Je suis occupée, alors je tue. Je vous laisse passer, alors je tue. Je déteste les conflits, alors je tue. Il faut beau aujourd’hui, alors je tue. La batterie de mon portable est vide, alors je tue. Je n’ai aucune raison de tuer, alors je tue. On dit que toutes les routes mènent au Mont Couronné de Sinnoh, eh bien pour moi, toutes les raisons possibles et imaginables mènent à mon désir d’ôter la vie.

Génial, encore une cinglée… songea Mercutio.

- Le seul souci quand on tue quelqu’un, poursuivit Kiyomi, c’est qu’après, bah il est mort. Et on ne peut pas retuer un mort. Pourtant j’ai essayé. C’est vraiment pas pratique…

- Euh… ouais, conclut Mercutio. Bon, si tu veux qu’on se fight, pourquoi pas, mais peut-être Trefens aura-t-il envie d’entendre ce que j’ai à lui dire avant.

- Peut-être oui, admit Kiyomi. Mais tu te méprends sur un point mon gars. Je ne veux pas vous combattre, toi et ton copain moustachu. Je déteste les conflits. Je veux seulement vous tuer.

Avant que Mercutio n’ai pu trouver quelque chose à répliquer à ça, une voix en direction de la pièce au fond se fit entendre.

- Calme, Kiyomi. Même si t’as envie de le tuer, il se peut que tu galères, avec ce gars. Il m’a vaincu il y a deux ans.

Mercutio fut presque soulagé en voyant arriver Trefens, son vieil ennemi avec qui il s’était tellement battu durant la guerre contre les Dignitaires. Il portait toujours ses lunettes carrées, sa longue cicatrice au visage et son costume impeccable. Ses yeux étaient toujours aussi vifs, et son katana semblait toujours aussi tranchant. Kiyomi se tourna vers lui avec un respect évident.

- Ce gosse, vous battre vous ? Il a fait comment pour tricher ?

Mercutio était un peu vexé qu’elle le qualifie de « gosse », alors qu’elle ne devait pas être bien plus âgée.

- C’est un Mélénis comme moi, répondit Trefens. Et plus que ça, c’est un sacré emmerdeur, du genre qui gueule beaucoup et qui ne renonce jamais.

Avec Trefens, tous les autres Shadow Hunters se montrèrent. Ils étaient tous là, tels que Mercutio s’en souvenait. La Lilura aux cheveux verts, lolita devant l’éternel avec une peluche dans les bras. Ce n’était plus son ours Beebear, qui avait été détruit lors de son combat avec Goldenger, mais quelque chose qui ressemblait vaguement à un tigre. Furen, le grand balèze chauve et muet avec des lunettes de soleil en forme de cœur. Two-Goldguns, avec ses deux flingues en or et sa coupe de cheveux sophistiquée. Od, l’utilisateur de nunchaku, avec ses boucles blondes et sa beauté quasi surnaturelle. Et enfin Kenda, le sadique en puissance, G-Man potentiel adepte des poisons et des tortures en tout genre.

Il y en avait eu une autre autrefois, à la place de Kiyomi. Une femme aux cheveux courts amoureuse des couteaux, nommée Ujianie. Après une perte de mémoire, elle avait rejoint un temps la X-Squad sous le nom de Laurinda, et s’était fortement rapprochée de Tuno, au point de tomber enceinte. Elle avait fini par récupérer la mémoire, mais avait décidé de quitter la Shaters après la bataille de Safrania pour vivre avec Tuno. Hélas, elle avait été sauvagement assassinée sous ordre de Venamia, ainsi que le bébé qu’elle portait. Un épisode tragique qui a conduit Tuno à la folie et au fou qu’il était devenu aujourd’hui. Ajoutez à cela la mort de Kyria, elle aussi imputable à Venamia, la Shaters avait donc toutes les raisons du monde de détester la Dirigeante Suprême et de vouloir se venger d’elle. Mercutio comptait pas mal là-dessus pour les convaincre d’accepter son marché.

- Yoooo, mais ce ne serez pas le vertueux Mélénis et son pote chevalier, gné ? S’exclama Two-Goldguns en les voyant. Que nous vaut ce plaisir ?

- C’est évident, ils voulaient à tous prix revoir ma beauté divine, répondit Od qui, comme à son habitude, était torse nu. D’ailleurs, Je vous ai déjà dit combien j’étais beau ?

- Content de vous revoir, les gars, dit Mercutio avec soulagement. Vous avez été bien galère à trouver.

- C’était le but, répondit Lilura. On a coupé tous les ponts avec Johkan, et on voulait que personne de là-bas nous retrouve. Pas vrai Grigrou ?

- Huummrrrphhh, déclara Furen d’un air sérieux. Huuu awwww hééééé ?

- Je crois qu’il vous demande si le gouvernement d’Alola vous a chargé de nous arrêter, traduisit Kenda. Dîtes oui s’il vous plait. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de combat digne de ce nom, et torturer les faibles est chiant à force…

Mercutio s’empressa de s’expliquer quand il vit Kenda tirer deux gros poignards de son costume.

- Personne ne nous envoie, pas même la Confédération Libre à laquelle nous appartenons. Nous sommes venus de nous-mêmes. Nous voulons… subir votre génothérapie. Faites de nous des surhommes comme vous !

Un long silence succéda à sa demande, avant que Lilura, parlant avec son tigre en peluche, ne déclare :

- Le Mélénis aux cheveux bleus a perdu la tête, pas vrai Grigrou ?

- Qu’est-ce tu racontes, gné ? S’exclama Two-Goldguns. T’es déjà un surhomme, avec tes fichus pouvoirs.

- Le Flux m’est quasiment inutile face à Venamia, répliqua Mercutio. Elle se sert d’Ysalry. Son œil lui permet de deviner toutes les actions de ses ennemis, et elle a un Pokemon surpuissant qu’elle peut revêtir à volonté. J’en ai conclu qu’il n’y a qu’un seul moyen de pouvoir la battre : la simple force physique.

Trefens jaugea Mercutio du regard, puis s’assit sur une commode renversée avec un fin sourire.

- Je vois. Tu veux une nouvelle puissance pour tuer ta propre sœur ?

Kiyomi s’agita quand elle entendit ces mots.

- Sa sœur ? Ce type est le frère de Lady Venamia, chef ?

- Demi-frère, corrigea automatiquement Mercutio.

- C’est du lourd ça, fit Kiyomi comme si elle n’avait rien entendu. On pourrait le prendre en otage, ou carrément le buter direct. Beaucoup de gens qui détestent la dictatrice de Johkan seraient ravis de nous payer pour sa tête !

- C’est plutôt Venamia qui pourrait vous payer pour ça, soupira Mercutio. Elle a beau être ma sœur, elle est mon ennemie, et si je suis venu, c’est effectivement pour trouver un moyen de la tuer. Elle a causé trop de souffrances. À vous aussi.

Il échangea un regard avec Trefens. Ce dernier le soutint. Mercutio pensa qu’il allait évoquer sa fille adoptive disparue, donnant l’occasion à Mercutio de s’excuser pour n’avoir pas su la protéger, mais ce ne fut pas de Kyria que Trefens parla.

- Oui, nous avons appris pour Ujianie. Mais elle a fait ses choix. Elle a choisi de quitter les Shadow Hunters pour vivre avec votre colonel Tuno. Si elle était restée avec nous, Venamia n’aurait jamais pu lui faire le moindre mal.

- Il n’y a point qu’elle ! S’exclama Djosan, outré que Trefens n’ait pas fait référence à sa propre fille. La jeune Kyria, elle a été odieusement piégée et assassinée alors qu’elle œuvrait pour la paix !

Trefens se contenta d’hausser les épaules.

- C’est pareil pour Kyria. Elle a choisi de rejoindre la Team Rocket, de réclamer son héritage de fille de Giovanni. Elle a assumé ses convictions jusqu’au bout. Nous n’intervenons pas dans les affaires des autres. Et puis, si je me souviens bien de ce qui a été dit aux infos, c’est un engin de Johto, aux ordres donc d’Erend Igeus, qui a fait feu sur le Plateau Indigo.

- Tu sais très bien que ce sont des conneries ! Répliqua Mercutio. Venamia était derrière tout ça, elle me l’a carrément avoué ! Elle a fait alliance avec les Agents de la Corruption, et abrite en elle une part d’âme d’Horrorscor. Elle est le mal absolu !

Kiyomi ricana ostensiblement.

- On se fiche du bien ou du mal, dans notre milieu. On laisse cela aux politiques et aux philosophes. On se contente juste de buter ceux pour qui on nous paye.

- Oui d’ailleurs, j’aurai pensé que vous auriez arrêté, fit Mercutio en regardant Trefens. Après la bataille de Safrania, vous n’aviez plus aucun maître à servir. Vous étiez libre. Pourquoi avoir continué les assassinats ?

- On a bien tenté d’arrêter juste après, gné, répondit Two-Goldguns. On a tenté de se reconvertir dans divers secteurs.

- J’ai essayé le mannequinat, ajouta Od. Je m’y débrouillais pas mal, parce que je suis beau - vous savez combien je suis beau ? - mais il est vite apparut que nous étions fait pour tuer, et rien que pour ça.

- La dépression nous guettait, poursuivit Kenda. Je n’avais plus personne à torturer, à tel point que j’en étais réduit à pratiquer mes… expériences sur des Pokemon. On a fini par craquer au bout de cinq mois.

- Le meurtre est le mode de vie des Shadow Hunters, expliqua Lilura. Nous avons été formé et formaté pour cela, autant nos corps que nos esprits. Nous ne pouvons pas y échapper.

- Huuuuurr. Brrrrr gnnnno, confirma Furen.

- Ouais, enfin, ça vous regarde, conclut Mercutio. Mais je sais que l’un de vos Fanexian a survécu, et que vous l’avez avec vous. Ithil nous l’a dit. Donc vous pouvez encore synthétiser du Fanex et créer d’autres gars comme vous.

Trefens se leva et se mit à faire les cent pas.

- Je crois que tu le sais, mais il ne suffit pas de s’injecter du Fanex pour devenir un véritable Shadow Hunter. Si le corps et l’esprit n’ont pas été suffisamment entraînés pour résister à la transformation, le Fanex est mortel. Kiyomi ici présente avait déjà subi le plus gros de l’entraînement des Shadow Hunters avant la mort du chef Dazen. Elle devait devenir la prochaine membre de la Shaters. Après la guerre, nous sommes venus la chercher dans le centre d’entraînement où elle était, et nous avons pratiqué sur elle la génothérapie.

- Et j’ai bien failli y passer malgré mes années d’entraînements ! Intervint l’intéressée. Et pourtant, je n’ai qu’une résonance de 28%. T’as beau être un Mélénis comme le chef Trefens, tu vas crever comme une merde dès la première minute si on t’implante du Fanex.

- Dans ce cas, entraînez-nous, demanda Mercutio. Nous savons de quoi il retournait quand nous sommes partis à votre recherche.

- Même avec l’entraînement nécessaire, y’a toujours un risque de mort après l’implantation, fit Lilura. Il est d’une chance sur deux, pas vrai Grigrou ?

- Si j’étais pas déterminé, je ne serai pas venu, répliqua Mercutio.

- Moi de même, ajouta Djosan. Pour combattre le vil Grand Empire de Johkan, que j’acceptasse de vous confier ma vie, même à des crapules comme vous.

Trefens haussa finalement les épaules.

- Bah, ça vous regarde après tout. Mais pour l’entraînement et le Fanex, il vous faudra débourser. Nos services ne sont pas gratuits, et devenir un surhomme coûte cher.

- On ne nage pas spécialement sur l’or là, répondit Mercutio, alors à la place de l’argent, j’ai une autre proposition. Vous nous entraînez et vous nous implantez le Fanex, et en échange, pendant ce temps, moi je t’enseigne le Septième Niveau du Flux.

Pour la première fois depuis le début de l’entretient, Trefens eut l’air intrigué. Two-Goldguns, lui, se gratta le crâne avec l’un de ses pistolets en or.

- Le Septième Niveau… Tu veux parler de ton géant de feu tout bleu ?

- Oui enfin, ça c’est mon Septième Niveau. Il n’y a pas un d’identique. J’ignore qu’elle forme prendra celui de Trefens. Une intéressante, probablement. Je doute qu’il y ait eu un seul Découpeur dans l’histoire qui ait maîtrisé ce niveau là.

- Et qu’est-ce que j’en ferai, au juste ? Demanda Trefens. J’ai appris depuis le temps à me servir du Flux en addition de mes capacités de Shadow Hunter. Rien qu’avec ça, je suis déjà quasiment invincible. Si on s’affrontait à nouveau, tu perdrais plus que le bras droit cette fois.

- Le Septième Niveau est au-delà de ce que peut offrir le Flux normal. Même le tient qui ne sert qu’à détruire. Un surplus de pouvoir ne fait jamais de mal, surtout dans les temps qui s’annoncent.

Trefens était visiblement sceptique, mais ses camarades l’encouragèrent.

- J’crois que c’est toujours bon à prendre, chef, lui dit Two-Goldguns. Arrivera un moment où faudra bien se défendre contre Venamia, même si on ne veut pas intervenir dans cette guerre. Je doute qu’elle nous laisse en paix.

- Oui Trefy, approuva Lilura. La recherche d’une plus grande force a toujours été le but de la Shaters, non ? C’est ce qu’aurait voulu le chef Dazen. Il plaçait de grands espoirs en toi.

Trefens se laissa finalement convaincre.

- Soit. J’accepte ce marché. Mais j’espère que vous êtes prêts à rester longtemps avec nous. Notre entraînement pour rendre compatible notre corps varie selon la personne, mais il dure des mois dans tous les cas, peut-être même un an.

- Venamia attendra le temps qu’il faudra, dit Mercutio.

- Elle oui. Mais tes amis en feront-ils autant ?

- Comment ça ?

- Tu n’es pas au courant ? On était en train d’écouter ça à la télévision quand vous êtes arrivés. Le Quartier Général de ta Confédération Libre à Algatia est en ce moment même attaqué par une flotte coalisée du Grand Empire et de la Garde Noire.






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Note de l'auteur : X-Squad s'exporte désormais dans le monde entier. Psiredem, un lecteur d'ici, accessoirement anglophone, a pris sur lui de traduire chapitre par chapitre la fic en anglais et de la poster sur Deviant Art, à la vue de potentiel lecteurs de tous les continents !
X-Squad en anglais, c'est ici : http://psiredem.deviantart.com/art/Team-Rocket-X-Squad-chapter-1-691289310