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For a New World de Maski



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» Auteur : Maski - Voir le profil
» Créé le 25/08/2013 à 19:55
» Dernière mise à jour le 27/06/2016 à 15:56

» Mots-clés :   Aventure   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée

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5 – Sauver sa peau
Lancer une attaque ? Impossible sans risquer de blesser les Pokémon enfermés.
Cette fois, Sam ne pouvait vraiment rien faire.

Soudain, quelque chose siffla dans l'air, suivi d'un claquement sec. L'instant d'après, le malfaiteur se tenait le bras en se plaignant.
'' Qu'est-ce que c'était ?! '' se demanda Sam, aux aguets.

« Qui a fait ça ?! s'énerva l'homme en tournant la tête dans tous les sens.

-T'en prendre à jeune fille sans défense, tu n'as pas honte ? » répondit une voix calme mais forte.

Surgissant de nulle part un jeune homme de grande taille s'interposa entre Sam et son agresseur.
Les deux Rangers plissèrent les yeux pour mieux distinguer la silhouette dans l'obscurité. Lorsque le faisceau de la lampe de poche du malfaiteur éclaira l'étrange personnage, Lunick fut le premier à réagir.

« Le chasseur ! C'est le chasseur qu'on a vu hier !

-Mais qu'est-ce qu'il fait ici ?! »

Celui-ci ignora la surprise des deux amis.

« Je ne permets pas que l'ont frappe quelqu'un sans défense, en particulier si c'est une femme. »

Il tenait un grand bâton dans la main droite et un long fouet dans l'autre. Il agita le bras et le fouet dansa dans l'air avant de foncer droit sur l'homme, si vite que Sam parvint à peine à percevoir le mouvement de l'objet.

Le malfaiteur recula à cause de la douleur. Une partie de ses vêtements était déchirée au niveau des hanches. Le chasseur dirigea son arme vers le côté droit de son adversaire qui esquiva facilement le coup. Mais il ne vit pas le jeune homme sauter et abattre un bâton en Callier sur son crâne.

Assommé, le malfaiteur s'écroula à terre. Sam, Lunick et leurs Pokémon étaient cloués sur place.

« Qu'est-ce que vous attendez ?! Libérez les monstres avant que leurs camarades n'arrivent ! Tenez, le deuxième trousseau de clés ! » s'exclama-t-il en lançant l'objet à Lunick.

Sam reprit ses esprits et s'empressa de prendre celui qui était attaché à la ceinture de l'homme évanoui.

« Réveillez votre amie ! On a besoin d'elle pour ouvrir la porte du coffre !

-Oui ben deux secondes, parce qu'il y a un peu près de cent cages ! répliqua Lunick, qui n'arrêtait pas de changer de clé devant une serrure.

-Tu n'as qu'à t'en charger ! ajouta Sam, énervée de la remarque du chasseur, on est occupés pour le moment ! »

'' Non mais pour qui il se prend celui-là ?! '' songea-t-elle.
La chasseur s'approcha d'elle et inclina légèrement la tête.

« Excuse-moi de t'avoir offensée. Il est vrai que vous êtes déjà assez débordés, tous les deux. Mais il n'est pas convenable qu'un homme secoue ainsi une jeune fille, surtout pour la réveiller. »

'' Il commence à me taper sur les nerfs … ! ''
Et Sam n'était pas du genre à garder pour elle ses reproches.

La sentant énervée, Lunick, qui venait d'ouvrir une cage à quelques pas, posa une main sur son épaule. Sans l'intervention de son petit ami, elle aurait explosé. Une fois libre, elle expliquerait à ce chasseur de quel bois elle se chauffe !

Panéma finit par revenir à elle.

« … Hum ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle, le chasseur ?!

-On t'expliquera plus tard. On a besoin que tu ouvres le coffre. » lui répondit la Ranger.

Un peu perdue, la jeune scientifique tâtonna jusqu'à trouver une prise ou un boîtier qui lui permettrait de prendre le contrôle de la porte du coffre. Pendant ce temps, derrière elle, Lunick et Sam s'affairaient, se lançant parfois des '' c'est toi qui a la clé de cette cage ''.

La moitié des Pokémon étaient déjà libres quand Panéma dénicha enfin un boîtier protégeant un petit écran et un clavier. Sur le côté, elle trouva une prise USB à laquelle elle brancha son ordinateur.

Les Pokémon libérés hésitaient à sortir de leurs cages. Heureusement, Posipi et Négapi les y encourageaient. Le Panfucius et le Duvetin les aidaient eux aussi. Les Marquilon paraissaient leur faire confiance. Peut-être parce qu'ils étaient aussi de type Vol ?

Soudain, le sol trembla et le bruit du moteur changea. L'engin venait sûrement de ralentir brutalement. Le chasseur s'écria :

« Dépêchez-vous !!

-Oui oui, j'y suis presque ! répondit Panéma en se remettant au travail.

-C'est bon, j'ai ouvert la dernière cage ! ajouta Lunick, allez vient Myota. »

Mais le rongeur refusa et resta tapi au fond de sa cage, tremblant de tous ses membres.
Soudain, ils perçurent d'autres bruits de moteurs et d'hélices. Enfin, Panéma parvint à ouvrir la porte du coffre.

« Oh oh … ! » fit la jeune scientifique, bouche bée.

Deux hélicoptères volaient à une cinquantaine de mètres à côté d'eux. Les Pokémon gémirent en tremblant, aussitôt tus par le sifflement ferme du Panfucius. Pas de doute, l'oiseau était très respecté.

Le chasseur s'approcha de la porte et observa attentivement le sol. Il faisait encore nuit. L'air était frais, mais le soleil ne tarderait pas à réchauffer l'atmosphère et à tirer du sommeil les habitants de la région, humains comme Pokémon.

Seul un trait goudronné se distinguait parmi l'amas de taches violettes formé par une immense forêt. Au loin, on distinguait le petit port de New Wish, avec ses charmantes petites maisons maintenant colorées de bleu foncé, et ses quelques bateaux de plaisanciers amarrés le long du fleuve à l'eau noire.

Le chasseur fronça les sourcils, visiblement contrarié. Il se retourna vers les deux jeunes Rangers qui tentaient en vain de faire sortir le Myota de sa cage.

« Tss ! Pourquoi s'entêtent-ils à sauver ce Pokémon ? grommela-t-il, eh ! Si vous ne parvenez pas à le faire sortir, prenez sa cage ! Le temps presse ! Nous n'allons pas tarder à atterrir à Macort et je ne voudrais pas être à votre place quand les habitants vous verront déambuler dans les rues avec ces démons !

-Désolé Myota, tu vas devoir rester enfermé encore quelques temps. » lui dit Lunick en refermant la cage.

Prenant ses petits sur son dos, le Amarahos déploya ses magnifiques ailes bariolées et s'envola. Il vira vers la gauche et disparut rapidement du champ de vision de ceux qui l'avait sauvé.

Le Panfucius poussa un long sifflement aigu. De nombreux Marquilon hochèrent la tête, hésitants. Puis, un premier s'élança, déployant ses longues ailes bleues et noires. Pendant quelques secondes, il tomba en chute libre à tel point qu'on aurait cru qu'il avait oublié comment voler. Mais, finalement, il remonta rapidement et une seconde après, il s'était évaporé.

Encouragés par cet acte, quelques Marquilon imitèrent leur congénère, bientôt suivis par les autres oiseaux apeurés. Ceux qui ne pouvaient voler furent aidés par leurs congénères. Dès qu'ils prirent leur envol, leurs peurs semblèrent disparaître. Ils avaient l'air si à l'aise dans l'air. Certains faisaient même des looping, heureux d'être à nouveau libres. Ils filaient à toute vitesse, les uns après les autres, vers la forêt qui s'étendait près de New Wish. Celle dont le Panfucius devait être le chef.

Le grand oiseau vert aida ses petites à monter sur son dos puis se prépara à s'envoler à son tour. Le chasseur s'approcha du trio et leur dit :

« A votre tour ! »

Et il les poussa.
Les trois amis et leurs Pokémon hurlèrent tandis qu'ils fendaient les cieux, se dirigeant droit vers le sol. Sam avait réussi à prendre Posipi dans ses bras tandis que Lunick plaquait Négapi contre lui d'une seule main. Il n'avait toujours pas lâché la cage du pauvre Myota qui ne savait plus où se mettre. Complètement terrifié, il n'émettait même pas le moindre cri de panique.

Soudain, de puissantes serres attrapèrent les deux Rangers par leurs vêtements, leur coupant le souffle. Lunick faillit lâcher la cage mais se reprit juste à temps. Au-dessus d'eux, un long bec retenait Panéma par le bout de sa blouse blanche.

« Panfucius ?! » s'étonna Sam.

L'oiseau aux ailes feuilletées les avait sauvés ! Lunick essaya de remonter la cage du Myota pour qu'il se sente plus en sécurité. Sam voulut l'aider mais il lui sembla qu'elle avait dans la main un énorme morceau de plomb.

Tous deux étaient épuisés. Ils n'avaient pas eu le temps de dormir ne serait-ce que quelques instants. Posipi et Négapi n'étaient pas mieux. Ils luttaient pour ne pas s'endormir dans les bras de leurs Dresseurs.

Le Panfucius entama doucement la descente. Sur son dos, le Aceridis et le Duvetin regardaient les autres passagers. Impossible de savoir ce qu'ils pensaient à ce moment-là.

Le Pokémon Vol les déposa délicatement au sol. Lunick chancela. Ses jambes le portaient à peine. Il posa la cage du Myota au sol avant de s'asseoir. Sam n'allait pas mieux que lui et l'imita. Le contre-coup de tous leurs efforts se faisait ressentir. Panéma elle, était beaucoup moins fatiguée.

« Merci Panfucius ! » lui dit-elle gaiement.

Le Pokémon s'inclina légèrement puis commença à s'éloigner.

« A-Attends ! bâilla Sam, Aceridis est blessé ! Il a besoin de soins ! »

Le trio de Pokémon s'arrêta et se retourna. La Ranger fit un effort pour se lever et parvint à marcher jusqu'au blessé. Celui-ci se laissa examiner avec méfiance.

« Panéma, tu as encore les herbes que j'ai ramassées ?

-Oui bien sûr. »

Elle en avait emporté quelques brins, au cas où. La jeune Ranger coupa les herbes et fit couler leur sève sur les blessures du Pokémon. Le liquide sécha rapidement, formant une épaisse couche protectrice.

« Pour tes ailes, les feuilles que tu as perdues devraient vite repousser. Ton aile droite a l'air bien amochée mais je ne pense pas qu'elle soit cassée. Essaie juste d'éviter de te battre pendant quelques temps. »

Le Pokémon hocha la tête puis remonta sur le dos du Panfucius. Celui-ci jeta un dernier regard au petit groupe. Puis, d'une démarche si gracieuse qu'on aurait pu croire qu'il ne s'était rien passé, il disparut dans la sombre forêt.
Pendant ce temps, Lunick ouvrit à nouveau la cage du Myota mais le rongeur refusa encore une fois de sortir.

Comme il ne faisait pas encore jour, Sam proposa de dormir un peu. Lunick ne se le fit pas dire deux fois et s'installa contre un arbre. Il s'endormit aussitôt. Quand à la jeune Ranger, Panéma lui prêta son sac à dos pour qu'elle s'en serve de coussin. Posipi et Négapi s'endormirent non loin de leurs Dresseurs, roulés en boule.

Panéma se glissa dans son sac de couchage. Pourtant, le sommeil ne vint pas. Elle avait beau se tourner et se retourner, impossible de fermer l'oeil. Être enfermée dans un des hélicoptères des malfaiteurs lui rappelait son enlèvement par les Poké Nappers, quelques années plus tôt, à Oblivia. Même s'ils ne lui avaient fait aucun mal et que Sully, Ethelle, son père et leurs Pokémon étaient venus la délivrer très vite, elle avait eu très peur.

Finalement, elle renonça à se reposer. Les étoiles commençaient à perdre de leur éclat, comme des fleurs fanées. La jeune scientifique pensa à ses parents et à ses amis d'Oblivia. Ils devaient être très inquiets. Son père devait se faire du mouron en permanence, sa mère était sûrement plongée dans ses recherches. Sully devait souvent gronder Ethelle, qu'être en béquilles ne devait pas l'empêcher d'être joyeuse ou de se disputer avec Ralf. Le jeune garçon était probablement en train de courir partout pendant que Booker tentait de rassurer Nick, lui reprochant de toujours imaginer le pire.

Elle sourit. Quoiqu'il arriverait, les gens qu'elle connaissait resteraient toujours les mêmes. Elle avait hâte de rentrer pour leur raconter tout ce qu'elle avait vécu et découvert. Rien que cette journée avait été remplie de nouvelles expériences.

Soudain, elle pensa au Myota. Le petit rongeur la fixait, recroquevillé au fond de sa cage. Il était tellement terrorisé que Panéma n'osa s'imaginer ce qu'on lui avait fait subir.

Elle remarqua alors qu'il était maigre. On voyait ses côtes. Il n'avait pas dû manger depuis plusieurs jours. Lui aussi devait penser à sa famille. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas revue ? Etait-elle toujours en vie ?
Panéma s'approcha de lui.

« Pauvre de toi ! Ils ont du t'en faire voir de toutes les couleurs. Regarde-toi : tu es couvert de coups et de cicatrices ! Et tu es tout maigre ! Ses hommes n'ont vraiment pas de cœur ! Si on était dans ma région, on les aurait déjà envoyés en prison ! »

Le Myota ne bougea pas, continuant de la fixer. Alors, Panéma fouilla dans son sac et en sortit une gourde. Puis, elle choisit une grande feuille qu'elle introduisit dans la cage avant d'y verser de l'eau.
Le Myota regarda d'abord la feuille remplie d'eau puis leva les yeux vers Panéma. Celle-ci lui sourit.

« Vas-y ! Bois ! l'encouragea-t-elle, s'ils ne t'ont pas donné de nourriture je doute qu'ils t'aient donné de l'eau régulièrement. D'ailleurs, moi aussi j'ai soif. »

Sans prêter attention au Pokémon, elle but de grandes gorgées, la tête levée. Comme elle ne le voyait pas, le Myota s'approcha prudemment de l'eau qu'elle lui avait donnée et y plongea sa petite langue rose avant de la remonter brusquement. Passé ces quelques instants de méfiance, il se mit lui aussi à boire goulûment et bientôt, il ne resta plus la moindre goutte d'eau.

Il leva timidement les yeux. La faible lumière blanchâtre, qui lui permettait de voir à quelques mètres de lui, éclairait le visage de la jeune fille, lui donnant presque le teint pâle d'un fantôme. A cette vision, il se recroquevilla sans la quitter des yeux.

Il se demanda ce qu'elle allait lui faire. Sans doute quelque chose d'horrible à la façon dont elle le fixait avec ses grands yeux et ce sourire étrange. Effrayant. Sadique. Voilà ce que lui inspirait cette expression. Elle tentait sûrement de gagner sa confiance pour pouvoir lui faire du mal plus facilement ensuite.

Voyant le petit animal ainsi, Panéma lui demanda :

« Ta famille te manque, pas vrai ? Je ne sais pas ce qu'il s'est passé lorsque ces deux hommes t'ont capturé mais peut-être que ta famille n'est plus de ce monde. »

Aucune réaction. Alors elle continua :

« Ca me rappelle quand ma mère et moi avons été enlevées par des bandits. Ils se sont servis de moi pour l'obliger à traduire un message dans un temple très ancien ! Heureusement, j'ai réussi à fabriquer un appareil qui m'a permis d'appeler mes amis et mon père. Si tu avais vu comment il a déboulé ! J'ai à peine eu le temps de l'entendre crier '' PANEMAAAAA !!! '' qu'il avait déjà bousculé l'homme qui me retenait prisonnière. Pendant ce temps, Sully, Ethelle et Pichu ont sauvé ma mère. Quand j'y repense, je trouve ça drôle. Je veux dire, c'était marrant de voir les Nappers électrocutés par Pichu ! »

Elle marqua une pause. Voilà. Maintenant, elle était nostalgique.

« Je crois que mon père a eu encore plus peur que nous ! Peut-être que ce sont les proches des personnes enlevées qui ont le plus peur en fin de compte … En tout cas Ethelle, elle, elle n'a pas eu peur du tout à mon avis ! Par contre, Sully était mort d'inquiétude ! Il paraît que quand Nick s'est mis à imaginer les pires sorts qui pouvaient arriver à Ethelle, Sully a totalement perdu son sang-froid ! A l'inverse, Ethelle était très calme. Quand on l'a sauvée, elle nous a dit '' je leur ai laissé un mouchard en guise de souvenir '' avec un sourire en coin et un regard sadique. Elle est sacrément forte pour avoir pensé à sa mission avant sa propre sécurité ! Tu te rends compte ? Si jamais les Nappers avaient découvert le mouchard, ils lui auraient sans doute fait du mal ! »

Elle regarda l'heure. Cinq heures. Déjà ? Sam et Lunick l'avaient réveillée vers 23 heures. Ils avaient couru pendant presque dix minutes puis le Panfucius avait passé environ une heure et demie à les examiner. Vers une heure du matin, l'hélicoptère des malfaiteurs s'était envolé avec eux dissimulés parmi les cages. Elle avait ensuite mis à peu près une heure à découvrir que toutes les cages contenaient des Marquilon, sauf une et les quatre autres qui retenaient prisonniers les familles de Panfucius et de Amarahos.

Puis le malfaiteur avait dû les pourchasser pendant une demie heure car, quand elle avait allumé son ordinateur celui-ci indiquait deux heures et demi. Et enfin, il leur avait bien fallu une heure et demi pour libérer tous les Pokémon et s'enfuir.

Le temps de soigner le Aceridis et qu'elle renonce à trouver le sommeil il était déjà presque cinq heures.
La veille, ses amis lui avaient dit qu'étant près d'une zone habitée, il valait mieux partir vers six heures du matin afin d'éviter au maximum qu'un habitant ne les découvre par hasard.

Elle continua donc à parler au Myota jusqu'à l'heure du départ. Puis, ils firent leurs adieux au petit Pokémon qui était resté dans sa cage.

« J'espère que tu retrouveras vite les tiens, lui dit Panéma en s'accroupissant.

-Fais attention à toi, ajouta Sam.

-Et essaie de ne pas te refaire capturer, termina Lunick, au revoir ! »

Ils s'éloignèrent. Le Pokémon restait tapis dans sa cage en les regardant partir du coin de l'oeil.
Panéma était un peu triste. Elle commençait à s'attacher à ce Pokémon. Au fond, ils avaient vécu la même chose et elle savait ce qu'il ressentait.

« Hum ? Un problème Négapi ? demanda Lunick en levant les yeux vers son compagnon perché sur sa tête, qui désignait le Pokémon Eau.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ce Myota ? »

Pourquoi était-il encore dans sa cage ? Il aurait du partir maintenant qu'ils s'étaient éloignés.

« … Se pourrait-il qu'il ne sache pas se débrouiller seul ? suggéra Sam.

-C'est vrai qu'il a l'air assez jeune, ajouta Lunick en revenant sur ses pas, tu sais pas encore comment survivre seul dans la nature, c'est ça ? »

Le Pokémon ne lui répondit pas, le fixant toujours avec des yeux terrifiés. Il aurait aimé s'éloigner d'eux le plus vite possible mais il savait pertinemment qu'il ne survivrait pas longtemps seul. Il ne savait pas quoi faire.

Lunick était perplexe devant l'absence de réaction du petit Pokémon.

« Tu sais, si tu nous dis rien ça va pas être facile de comprendre ce que tu veux …

-On veut bien t'emmener avec nous mais on préférerait ne pas avoir à prendre cette cage. » compléta Sam.

Toujours aucune réaction. Ils soupirèrent. Ça n'allait pas être facile de voyager avec lui. Ce Myota était vraiment traumatisé. L'emmener avec eux était sans doute la meilleure chose à faire mais il était si effrayé ...

« … Et si on le laissait dans sa cage pendant un moment ? suggéra Panéma, il doit croire qu'on le frappera s'il en sort.

-Compte pas sur moi pour me trimbaler avec cette chose dans les mains, grommela Lunick en désignant la cage d'un air dégoûté.

-A ce point-là ?

-C'est à cause du matériaux, précisa Sam, tout aussi écœurée que son coéquipier, mon père l'utilisait pour son trafic de Pokémon ainsi que pour en faire des balles. Comme je l'ai dit, ce qui est fait en cet alliage d'acier renforcé par des cailloux ne peut être brisé que par un objet fait du même alliage. Si on fabrique une arme avec ce matériaux, on peut s'en servir pour tuer n'importe quel Pokémon et leurs attaques sont inefficaces dessus. Mon père nous a tirés dessus avec ça et certains d'entre nous ont été blessés.

« Ah bon ?! Ton père faisait du trafic de Pokémon ?! » s'étonna Panéma.

Ce qui lui valut des regards blasés. Le passé de la jeune Ranger n'était pas la partie d'elle-même qu'elle appréciait le plus.

« Ne nous éternisons pas sur mon passé, lâcha-t-elle pour clore le sujet, dépêchons-nous de trouver une solution.

-Pourquoi tu ne prendrais pas la cage Panéma ? proposa Lunick, tu es la seule à ne rien avoir contre.

-Vous faites de drôles de Rangers vous savez. Vous faites passer votre personne avant les Pokémon. Ce n'est pas ce que doit faire un Ranger ! »

Vexée, elle s'empara délicatement de la cage et prit soin de la refermer pour ne pas que le Myota tombe malencontreusement. Cela ne lui faisait pas plaisir de savoir que le Pokémon devait à nouveau avoir la sensation d'être le prochain sur la liste à subir les pires horreurs, que seul Nick avait le don d'imaginer.

« Parce que tu apprécierais de t'être faite tirée dessus par ce même matériaux qui a pris des vies à des centaines de Pokémon, et que tu as été forcée de manipuler dès l'âge de six ans ?! répliqua Sam, blessée, on peut aussi prendre le Myota dans nos bras mais il n'en serait que plus effrayé ! »

Sa voix tremblait. Seuls ses proches pouvaient le savoir car un inconnu n'aurait presque pas entendu le changement. La jeune Ranger parlait toujours d'une façon qui prouvait qu'elle était sûre d'elle. Parler normalement, comme lorsque l'on ne se raconte que de simples potins, était pratiquement impossible pour elle. Sauf quand elle était blessée. Si, pour les gens normaux, cela s'entendait à leur voix tremblotante, pour Sam c'était le fait de parler normalement qui permettait de deviner qu'elle était froissée.

Panéma ne connaissait Sam que depuis quelques mois mais elle avait perçu ce changement dans la voix de la jeune Ranger.
Attristé parce qu'il connaissait son passé, Lunick s'approcha d'elle pour essayer de la réconforter. Mais elle se reprit toute seule.

« On devrait partir maintenant. »