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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/05/2009 à 17:03
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:59

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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168 - La terreur commence
"Et c'est quand même un système pourri
On l'on n'est pas toujours très bien respecté
Même si nos jours semblent comptés
Il y aura un futur pour mon passé..."
(Indochine - Mexican Syndicate)



Le Drattak. Noble animal au demeurant. La créature se posa sur le parvis de l'hôpital. Il avait entendu la nouvelle par les journaux. Il n'aurait jamais pensé devoir se déplacer pour eux. Mais là c'était trop grave. Trop important. Il rappela le Drattak et fonça vers la réception.
-La chambre d'Etienne Smirnoff !!
La réceptionniste regarda un tableau.
-16J, troisième étage !
-Merci !
Il monta les marches à toute vitesse. Il fonça dans les couloirs et fut stoppé par deux policiers.
-Monsieur, ou allez-vous ?
-Je... Je dois voir Mr Smirnoff ! Chambre 16J !
-Nous allons vous soumettre à une fouille en règle.
-Quoi ? Mais... Non ! Je suis de la famille quoi, merde !
-Simple précaution. Vos papiers !
L'homme soupira. « Enfoirés de keufs. »
La carte d'identité montrait "Travis Smirnoff - Né le 28 février 1994 à Vergazon"
-Bon... Vous avez l'air en règle. Passez.
Travis passa en soupirant. "putain c'est nouveau ça..."
Il arriva dans une partie du couloir obstruée de monde.
Linda Smirnoff, qui le repéra vite et courut vers lui.
Kenneth Heine, assis à côté d'elle.
Roland Smirnoff, le seul enfant présent.
Estelle Ludges, debout, les yeux cernés.
Charlie Winchester, maussade.
En face de lui, Léopold Finsbury-Maloney, qui s'efforçait d'être le moins expressif possible
Erwan, le Capidextre, le regard abattu.
Norbert Finsbury, attristé.
Lionel Maloney, l'air coupable.
Linus et Lucy, pas bien non plus.
Travis observa ces visages alors que Linda le serrait dans ses bras.
-Oh mon Dieu ! Je voulais te prévenir !
-Mais qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui s'est passé ?!
Kenneth regarda Travis.
-Il a... Il a apparemment été victime d'un... d'une sorte de complot. Ses élèves s'en sont pris à lui.
Travis plissa les sourcils.
-Non... Pas possible...
-En fait on... on est un peu dans le flou, on sait pas trop ce qui s'est passé... Mais résultat...
-Comment il va ?!
Personne ne répondit.
-COMMENT IL VA ???
-Il...
Norbert déglutit difficilement.
-Il souffre... d'une défaillance nerveuse, de multiples hémorragies internes, d'un coma profond et d'une grave électrocution qui a fait lâcher certains organes. Il est dans un état grave et... Il est encore sur le billard. Les médecins sont... plutôt pessimistes...
Travis soupira et serra Linda contre lui.

Cinq ans avant cela, Travis se vit annoncer une bonne nouvelle par sa compagne Alice.
Elle voulait se marier.
Il en avait envie également. Ca faisait quelques mois qu'ils étaient en couple. Il fallait bien fêter ça.
Néanmoins, Travis ne faisant rien comme tout le monde, et Alice voulant tout sauf une cérémonie officielle, ils se marièrent au civil. Tout le monde fut invité, y compris le grognon père d'Alice qui aurait préféré un beau mariage pour sa fille, avec un gars un peu mieux.

Un an après leur mariage, ils eurent un bébé.
Un garçon, nommé Vince. En fait c'était Vincent mais Travis et Alice préféraient l'appeler Vince.

Travis avait même un travail des plus enrichissants. Il était constructeur automobile. La position parfaite. Il avait inventé de nouveau moteurs plus performants. Grâce à lui, Poképolis faisait presque concurrence à l'Allemagne en la matière. De plus, Travis avait pris conscience des possibilités et du potentiel commercial des énergies non polluantes. Il avait pris la tête de son entreprise en un rien de temps.

En quelques mois, Travis put même acheter une nouvelle maison pour lui et Alice.

Il avait tout pour être heureux. Non, franchement pour être plus heureux que ça, il aurait fallu qu'il déménage à Acapulco, qu'il ait des tas d'autres enfants, qu'il vive de ses rentes...

Evidemment, tout ça cessa du jour au lendemain.


Travis était assis avec les autres.
-On attend quoi, là, le métro ?! soupira le presque trentenaire.
-Les médecins doivent nous annoncer leur pronostic, affirma Estelle.
-Ou est ta femme, toi ? demanda Travis à Kenneth.
Le blond soupira.
-Malcolm a la phobie des hôpitaux, Judith n'aime pas trop ça non plus, elle garde les enfants avec mon Leuphorie.
-Oh, ok. Sinon, à part ça, vos vies sont toujours aussi cool ? Pas de soucis à l'horizon ?
Jonathan plissa les yeux.
-C'est à dire ?! Ah, tu veux dire à part Etienne en train de crever derrière cette porte ? Tout baigne, et toi, toujours à t'enfoncer toujours plus loin dans ta merde ?
-Va te faire foutre !
-C'est quand même dingue, ça, à 24 ans t'étais genre un vrai businessman et à 25 t'en étais déjà à ta troisième désintox !
-Ma deuxième ! Enf... Enfoiré !
-C'est toi qui voulait qu'on revienne sur le passé ! assura John.
-Et si l'un de vous deux l'ouvre encore, je dis à la police qu'il a une bombe.
Tout le monde regarda Lionel.
-Et là vous saurez ce que ça veut dire, "Fouille rectale" !
Travis soupira. Jonathan se mordilla les lèvres. Charlie se leva.
-J'ai besoin d'aller me dégourdir les pattes. Quelqu'un a besoin de quelque chose ?
-Comme si on avait faim... marmonna Léopold.
-Aux dernières nouvelles tout le monde a un système digestif en état de marche...
Linda acquiesça.
-Je veux bien un petit chocolat au lait. Beaucoup de lait.
-Un jus de fruit ! demanda Roland.
-Ramène des muffins ! demanda Estelle.
-De l'eau, juste de l'eau ! demanda Kenneth.
-Oui, de l'eau ! demanda Norbert.
-Pour nous aussi, merci, mon grand, hocha Linus.
-J'viens avec toi, assura Léopold en se levant.
Les deux adolescents partirent. Travis les regarda.
-Ils se sont toujours pas sauté dessus ces deux là ?
Linda haussa les sourcils de surprise. Jonathan se prit la tête entre les mains. Norbert écarquilla les yeux. Estelle ferma lourdement les siens.
-Pardon ? demanda Linus.
-Bah ouais quoi. Tous les deux dans le même appart depuis deux ans, j'veux dire... Ils ont retapissé les murs, quoi !
-Travis, là, tu dépasses les...
Travis se tourna vers Kenneth.
-Quoi ? C'est mort, on peut plus rien dire ?
-Si tu voulais dire quelque chose, il fallait revenir avant... marmonna Lionel.
-Mais quoi, ça va c'est bon ! Vous allez pas me dire que vous y avez jamais pensé ! Ca se voit qu'ils vont finir par s'emboîter ces deux...
Il ne put finir sa phrase. Linus l'empoigna et le plaqua contre le mur.
-Wowowo !! s'étonna Jonathan en se levant.
-Arrêtez !! geignit Linda.
-C'pas vrai... soupira Estelle.
-Ecoute-moi bien sale petit con !
Travis soutint le regard du britannique.
-Ta vie est un sale putain d'enfer, ok. Tu en as marre, tu veux te tuer chaque jour que Dieu fait, ok ! Maintenant si tu es là uniquement pour insulter tout le monde ou parler de MON FILS...
Il serra sa prise sur ces mots.
-...sur CE TON.... Crois-moi, Etienne ne sera pas le seul qu'on devra pleurer. Et encore, toi, ça m'étonnerait qu'on te pleure. Sac à merde !!
Linus jeta Travis par terre et se rassit. L'adulte se releva péniblement et alla se rasseoir devant l'assemblée éberluée. Roland le regarda.
-Il va pas mourir, mon papa, hein Tonton Travis ?
Travis regarda Roland, furieux.
-Nan, t'inquiète. Il est solide ton vieux.
Linus semblait crispé. Lucy le regarda, pas vraiment surprise de sa réaction.

Charlie soupira tristement devant la machine à café. Léopold assis à ses côtés.
-Quelle atmosphère...
-Tu m'étonnes.
-Tu te rends compte qu'on va devenir comme ça...
-Non. On mourra jeunes ! sourit Léopold.
Charlie sourit.
-On avait à peine commencé à... Essayer d'entretenir une relation. J'ai adoré cette sortie au resto !
-Moi aussi, c'était cool ! sourit Léopold.
-Je pensais qu'on pourrait être heureux pendant le temps qu'il nous restait à faire et là... Ca qui nous tombe dessus. Pauvre Etienne.
-Charlie, quoi qu'il en soit... Ne te laisse pas embrigader dans leur malheur.
-A qui ?
-A tes parents, à mes parents... A l'autre sac à bière qui sort de nulle part et qui à tous les coups va ouvrir sa gueule pour rien... Linda, Kenny... Les Ludges... Je me demande comment ils vont survivre dans la même pièce comme ça.
-Ils sont amis, non ? s'étonna Charlie.
-C'est Etienne qui les liait tous. C'est un truc que j'ai remarqué. C'est lui qui calme tout le monde. Sans lui aux commandes... Ils vont tous partir en vrille. Toi et moi on doit rester solidaires. Au moins visuellement. Et on évite de parler sans qu'on nous le demande.
Charlie hocha la tête.
-Tu prends les commandes maintenant. C'est plutôt marrant.
-C'est parce que je te sens très atteint.
Charlie se serra contre Léopold.
-Merci Léo. Merci.

Ils revinrent avec les plateaux.
-Chocolat au lait pour madame. Un bon chocolat plein de courage !
Linda sourit en prenant le chocolat de Charlie.
-Un café noir pour Travis.
-J'ai rien demandé !
-Non, mais t'allais te plaindre !
Personne ne rit. Léopold donnait les muffins à Estelle et Jonathan et l'eau à Kenneth, Norbert et Linus.
-Et le jus de fruits de Roland ! sourit Charlie.
-Plein de courage aussi ?
-Ouais, rempli.
Roland sourit. Les deux adolescents se rassirent, fiers de leur mission humanitaire. Linus regardait Charlie du coin de l'œil.
Un type arriva. Lionel vint à sa rencontre.
-Alors ?
-RAS, personne n'a essayé de rentrer pour l'achever...
-Je crois qu'ils attendent une confirmation... soupira Lionel.
-En enquêtant, mes hommes ont trouvé plusieurs choses... D'abord il a laissé des messages pour chacun de vous...
Linda s'étonna.
-D'après notre spécialiste à l'éducation, il se servait du dimanche ou les professeurs tapent leurs rapports pour écrire des messages sur sa boîte e-mail...
-Oh mon dieu non... geignit Linda.
Kenneth soupira.
-Et... on va y avoir accès ?
-On vérifie le contenu pour voir s'il n'y a pas d'indices...
-Quels indices, pauvre tête de con !! grommela Estelle. C'est des lettres !! Elles nous sont destinées ! Alors tu imprimes et tu fais passer !
-Mademoiselle...
-MADAME ! D'abord quels indices ?! On vous a dit les noms des personnes concernées !! Ceux qui l'ont attaqué, ce sont ses élèves !
-Il semble que non, madame...
Estelle s'étonna.
-C'est plus compliqué que ça... Votre frère n'a pas pu être tué par ces adolescents.
Linda se boucha les oreilles. Roland s'étonna.
-Mon père est mort ?
-P... Pardon je voulais dire...
-Excuse-moi, Lionel, on ne pourrait pas avoir un professionnel sur ce coup ?! grommela Kenneth.
-Tain, j'ai même pas besoin de l'ouvrir, ça part en sucette tout seul ! sourit Travis.
Jonathan regarda Travis.
-Toi, il me semble qu'on t'a demandé de te taire !
-Est-ce qu'on a retrouvé ses Pokémon ? demanda Lionel.
Erwan se releva.
-Eh bien, on n'est pas encore allés sur le site, mais...
Estelle grommela et demanda à Erwan de la suivre.
-Eh bah on y va !
-Madame, vous n'avez pas le droit de vous rendre sur ces lieux...
-TA GUEULE ! QUAND TU AURAS APPRIS A BOSSER, TU VIENDRAS M'APPRENDRE TON BOULOT ! J'vais récupérer les Pokémon de mon frère ! Qui vient avec moi ?
-Moi !
Travis se leva.
-Ca me calmera peut-être...
Travis suivit Estelle et Capidextre. Le policier soupira.
-Je... fais quoi, inspecteur ?
Lionel soupira.
-Contente-toi de ramener les messages. Merci.
-Ok...
Léopold soupira. Linda semblait de plus en plus mal en point. Kenneth essayait de la soutenir au mieux.

Travis lisait le journal. Bien peigné, costume trois-pièces. A ses côtés, son fils dans une chaise pour bébés. Alice arriva.
-Chéri, j'ai une grande nouvelle !
-Ah ? Quoi ?
-J'ai réussi à obtenir un travail dans l'humanitaire !
-Tu m'en as parlé, oui, très bien, ou ça ?
-En Amérique du Sud !
Travis s'étonna.
-M... Mais Alice... on ne peut décemment pas quitter Poképolis ! Surtout pas Joliberges ! J'ai mes industries ici !
-Tu peux tout diriger à distance, non ?
-Je... suppose, oui... mais...
-Alors c'est bon !
Travis soupira.
-Mais... j'ai ma famille ici... Et pareil, on ne peut pas... Enfin, ça m'embête d'embrigader Vince là dedans !
Alice regarda son mari, étonnée.
-Ok, qu'est-ce qui ne va pas ?
-Mais rien ! C'est très cool que tu veuilles faire ça mais... On a une vie stable et bien tranquille, pourquoi...
-Travis, ça m'ennuie, moi, tout ça. Toute cette... platitude, cet immobilisme...
-T'as qu'à venir sur les chaînes de montage avec moi, tu vas voir, y'a rien d'immobile !
-POURQUOI tu me parles de ces chaînes de montage ?!
-Ce que je voulais dire c'est que...
-Ce que tu voulais dire c'est que tu es l'homme de la maison et que tu dois rester le seul à travailler c'est ça ? Moi je suis bonne qu'à rester ici et à m'occuper de Vince, c'est ça ?
-Je m'occupe du petit aussi !
-Tu le confies surtout à ta demi-soeur !
-M... Mais j'ai pas toujours le temps ! Je fais ce que je peux !! J'essaie de nous assurer un futur confortable, c'est tout !
Alice partit en soupirant.

-J... Je sais pas quoi faire ! Cette entreprise c'est tout pour moi ! Mais ma famille aussi d'un autre côté c'est tout pour moi !
Linda s'étonna.
-M... Mais Travis, tu dois privilégier ta famille avant tout !
-Et tout ce que j'ai réussi à entreprendre ?! Je dois le laisser tomber ?
-Ta famille est ta plus belle entreprise, Travis, crois-moi.
-Ca c'est le genre de trucs faciles à dire mais pas forcément vrais...
-Oh, Travis... soupira Linda.
-J'ai eu du mal à construire ce que j'ai construit jusque là !
-Et si elle part avec le petit ?
Travis s'étonna.
-Non pas que je te le souhaite - ce serait horrible - mais penses-y, Travis. Sans eux, ta vie serait très vide.
Travis acquiesça.
-N'empêche que... je sais pas trop si je pourrais choisir entre les deux si on m'imposait le choix.
Linda plissa les yeux.
-Travis, quand même...
-Non je suis sérieux...
Linda semblait dubitative.


-Go back to the forest... Ta-tadada dadam...
-La ferme... soupira Estelle.
-Eh, si tu m'dis encore de la fermer, tu descends de Drattak ! grommela Travis.
-On y est...
Ils descendirent. Erwan soupira en regardant les traces du combat qui avait opposé Esteban à Etienne. Des traces que lui pouvait clairement voir. Pas forcément les deux humains.
-Bon, le singe, on compte sur toi pour retrouver tes potes laissés pour compte ! soupira Travis.
Estelle soupira.
-Pourquoi t'es immonde comme ça ?
-La vie est immonde, soupira Travis.
-A une époque c'est toi qui me faisais la morale. Et tu voulais que je me réconcilie avec mon frère, et je ne voulais pas. Tu devrais pardonner à Linda.
-J'en veux plus à Linda. Ni à personne. Enfin, on peut pas appeler ça du ressentiment...
Estelle sourit.
-Disons un gros sentiment d'abandon, mêlé à un énorme sentiment de fierté masculine.
-Voilà.
-Tu vis de quoi, en ce moment ?
Travis grommela.
-De mes indemnités. Ca va s'arrêter dans deux-trois mois.
-Ah. Tu vas faire quoi après ?
-Pfffff....
Estelle sourit.
-Pourquoi t'essaies pas de la rejoindre ? Elle en rêve sûrement.
-Pourquoi tu me parles de ça ?! T'as pas une vie assez comblée ou intéressante ?
-Bah disons que mon petit frère est entre la vie et la mort alors j'essaie de penser à autre chose.
Travis sourit.
-Moi j'aimerais bien arrêter de penser parfois. C'est affreux de... toujours devoir se soucier de tout... D'avoir ces obligations idiotes pour lesquelles j'ai rien signé...
-Tu parles de quoi ?
-Par exemple de devoir rester dans ce couloir à attendre un pronostic ! C'est tellement idiot !
-Mais il faut bien attendre !
-Estelle, putain ! Vous étiez tous tendus comme des élastiques !
-Faut dire que t'as abordé un sujet classé secret défense.
-Mais quoi...
Estelle prit une grande inspiration.
-Charlie est amoureux de Léopold, Léopold ne le sait pas, Linus et Lucy ignorent que leur fils est gay, Norbert et Lionel savent que Léopold est bi mais pas que Charlie est gay et fou de leur fils. En gros tout le reste du groupe attend avec impatience la fin du feuilleton.
Travis plissa les yeux.
-Sérieux, ça vous passionne, ça ?
-Ah ouais, on a hâte de voir la tête de Linus quand il va apprendre ça ! Et on a plus ou moins parié sur la réaction de sa femme. Moi je crois qu'elle va hurler trois jours successifs, Jonathan préconise de parier sur la façon dont elle va mettre fin à ses jours...
-C'est... complètement con !
-Oh eh ça va hein, faut bien s'amuser !
Erwan trouva une Pokéball.
-Ah ! Voilà !
Estelle l'ouvrit et sortit Connor, le Lucario, intrigué.
-Rappelle-le, il va nous bastonner sinon ! marmonna Travis.
Estelle rappela le Pokémon.
-Sinon, quoi d'autre ?
-Bah... Franchement, on a plus passé les dernières années à nous occuper de nos familles que du reste.
-Ouais, cool Raoul quoi.
-J'espère qu'Etienne va s'en sortir... soupira Estelle. Vraiment...
-T'inquiète pas, ça va aller, c'est sur. Et... tu veux vraiment savoir qui a fait ça ?
Estelle fit de grands yeux.
-Je sais pas trop. D'un côté d'après Lionel ça va être indispensable, maintenant, personnellement, savoir ça m'intéresse pas.
Erwan trouva Blizzi et Roucarnage.
-Pourquoi il a jeté ses Pokémon ?! s'étonna Travis.
-Etienne préférait crever que de les voir volés. Il avait sûrement peur qu'ils essaient de les lui prendre. En plus... Malheureusement je pense qu'il estime leur vie plus que la sienne. Il pouvait supporter de mourir mais voir ses Pokémon massacrés, ça, non. Je crois qu'il a fait ça parce qu'il a cru que si ceux qui l'ont attaqué s'en prenaient à ses Pokémon, ils le feraient devant lui avant de l'achever. Il semble qu'il ait fait son choix, entre eux ou lui...
Travis soupira.
-Il a vite fait son choix, lui...
Estelle regarda Travis, attristée.
-Je sens que je vais beaucoup pleurer dans les prochains temps...

-Travis...
Il regarda sa femme.
-Hm ?
-Euh... Est-ce que ça t'embêterait si je... Si j'essayais quelques mois d'aller travailler à l'étranger ? Dans l'humanitaire ?
-Ca m'embêterait évidemment... Vous me manqueriez terriblement, Alice ! Toi et le petit !
-Alors viens avec nous !
-Je ne peux pas, tu le sais très bien, j'ai l'entreprise à faire tourner !
-Fais-toi remplacer alors !
-Mais... Je ne peux pas, et... je n'ai pas forcément envie !
Alice acquiesça. Travis soupira.

-Chérie, je suis rentré !
Travis ne trouva personne. Pire, il manquait des choses.
-Alice ?! Vincent ?
Il trouva une lettre d'Alice. Il la lut et son visage se décomposa petit à petit.

-"J'ai décidé qu'on ne serait plus une gêne pour toi et ton entreprise... Alors je m'en vais, je serais de retour d'ici quelques mois." Oh Travis...
Il était abattu.
-J... J'aurais jamais cru que... Qu'elle... Oh putain mais quel con j'ai été !
Linda plissa les yeux.
-Tu devrais essayer d'aller la rejoindre !
-JE NE PEUX PAS ! Quand je disais qu'on avait besoin de moi ici je ne mentais pas ! J'ai dû décaler trois rendez-vous rien que pour venir te rendre visite ! Je sais pas ce que je peux faire !
-Tu pourrais aller voir ses parents...
-Bonne idée !!

Areski ouvrit sa porte à Travis.
-Oh... Toi...
-Monsieur Marston, j'ai besoin que vous m'aidiez à rentrer en contact avec Alice ! Vous devez la convaincre de revenir !!
-Euh... En fait Travis, on part la rejoindre.
Travis s'étonna.
-Quoi ?
-Elle est arrivée il y a quelques jours, elle nous a dit qu'elle partait et qu'elle nous payait le voyage. On compte bien la convaincre de rester là bas en fait.
-Qu... Quoi mais...
-Travis, elle a dit elle même que tu étais égoïste et que tu refusais qu'elle fasse ce qui lui plaisait. Je suis d'accord avec ma fille.
Travis fronça les sourcils.
-Vous me détestez, évidemment que vous êtes d'accord quand elle dit ce genre de choses !
-Eh bien elle n'avait pas l'air déraisonnée ! Même très lucide !
Travis s'étonna.
-Elle avait été parler à... Madame Smirnoff je crois.
Travis plissa les yeux.
-Mad... QUOI ???


Linda cherchait à voir entre les rideaux.
-Linda, ne te fais pas de mal comme ça... marmonna Linus.
-Je veux le voir... Je veux savoir ce qu'ils lui font...
-Ils l'opèrent, ils le soignent... suggéra Jonathan.
-Si seulement on pouvait le voir...
-Euh, Linda, Roland doit vraiment rester ici ?! lança Léopold.
Roland se tourna vers Léopold.
-Je veux voir papa !
Léopold plissa les yeux.
-C'est peut-être pas une bonne ambiance pour un enfant, j'veux dire... Si on voit Etienne perclus de tubes ou sous respirateur...
-Tu as déjà été dans une telle situation ? demanda Kenneth.
Léopold s'étonna de l'invective.
-N... Non, mais je pense pas que ce soit bon pour lui de...
-Alors tais-toi !
-Mais je disais juste que...
-S'il veut voir son père, il verra son père, c'est tout ! Le jour ou un de tes parents sera à l'hôpital, tu réagiras comme ça aussi !
Léopold baissa la tête. Il sentit une main sur son épaule. Il vit Norbert qui le soutenait. Le blond chuchota à l'oreille de son fils.
-Ne cherche pas à les raisonner, c'est le genre de situation ou ils sont indécrottables.
Léopold regarda son père et acquiesça. Il se serra affectueusement contre lui sous les yeux faussement indifférents de Charlie.
Estelle, Travis et Capidextre revinrent.
-On les a retrouvés. Tous les quatre.
Linda les prit.
-Je les ramènerais à la maison. Avec toi, Erwan.
Le Capidextre baissa la tête.
-Si seulement ils pouvaient nous annoncer une bonne nouvelle ! geignit la blonde.
-Ne t'en fais pas, je suis sûr que tout va bien ! assura Kenny.
Lionel regarda Linda, coupable. "Si seulement j'avais fait plus... Si seulement j'avais mis Etienne sous protection policière, si seulement j'avais été moins... professionnel..."
Il baissa la tête.
Un médecin arriva.
-Vous êtes les amis et la famille du patient ?
-Ou... Oui...
-Je suis le docteur Noah Schwartz. Je m'occupe d'Etienne Smirnoff.
-Comment va t-il ?! demanda Linda.
-Eh bien, c'est assez compliqué, il souffre de plusieurs blessures importantes, le choc neurologique est très fort, son coma devrait durer quelques temps...
-Il va survivre ?! demanda Kenneth.
-On ne peut pas encore le dire. Quoi qu'il en soit il est entre de bonnes mains.
Travis soupira.
-Eh bah on n'est pas plus avancés.
-Travis... soupira Kenneth.
Roland se leva et chercha.
-Ou elles sont les toilettes ?
-Au fond, là. Je t'y accompagne ! signala Estelle.
Linda soupira. Elle regarda Travis.
-Tu es obligé d'être aussi abrupt ?
Travis soupira.
-Tu dois avouer que si tu comptes sur les toubibs pour te rassurer, t'es pas rendue !
Jonathan, Norbert et Linus regardèrent la conversation.
-Si tu veux être rassurée, contente-toi d'attendre et de faire confiance en ta conviction profonde. Ca sert à rien d'attendre une bonne réponse de la part de quelqu'un dont le rôle n'est pas d'en donner.
Jonathan acquiesça. Norbert sembla plus ou moins d'accord. Linus sourit.
-Eh bah le revoilà, le Travis qu'on aimait bien !
Kenneth sourit également. Linda regarda Travis, rassurée.
-Tu as raison. Si je veux être rassurée, j'ai qu'à te demander.
Travis sourit.
-J'vais aux toilettes aussi, tiens. J'ai sous-estimé le café de Charlie on dirait...
Lequel leva les yeux au ciel.
Travis se dirigea vers les toilettes d'où Estelle et Roland sortaient.
-Pas de bêtises ! sourit Estelle.
-M'nan !
Travis entra dans un box et s'assied sur la cuvette. Là, il se mit à pleurer.

Travis entra chez les Smirnoff, accueilli par Etienne.
-Ca va bien ?
-Très bien. Ou est Linda ?
La blonde arriva.
-Bonj...
-Qu'est-ce que tu as dit à Alice ?!
Linda se mordilla les lèvres.
-Euh... Eh bien...
-Elle ne lui a pas parlé ! assura Etienne.
Linda s'étonna.
-C'est moi qui lui ai dit d'aller là-bas. Je lui ai dit qu'elle devait faire ce qu'elle voulait et que si tu l'aimais vraiment, tu la suivrais.
Travis baissa la tête.
-Eh bah... J'vous remercie pas tous les deux... J'croyais que vous... j'croyais que vous seriez de mon côté...
-Mais enfin Travis, tu reconnaîtras au moins que...
Il claqua la porte. Linda regarda Etienne.
-Pourquoi tu lui as dit que c'était toi ?!
-Parce que sinon il allait te crier dessus et je ne suis pas d'humeur à creuser sa tombe ce soir ! assura Etienne.
Linda geignit.
-Le pauvre...

En effet, le pauvre.
Travis changea d'adresse, de numéro. Il se remit à boire et à fumer. Refusa de reparler aux Smirnoff. Il vendit son entreprise, coupa globalement les ponts avec tout le monde. Chercha à retrouver Alice, ne put trouver que l'adresse de son association. Il y envoya tout l'argent résultant de la vente de sa maison et de l'entreprise. Il ignora si elle avait tout reçu mais il sembla oublier tout cela petit à petit...


Lionel soupira, le téléphone à l'oreille, devant l'hôpital.
-Vous êtes certains de ce que vous dites ?! Ok... Mais comment je fais, moi ? Comment vous voulez que je repère un agent double ? Aidez-moi, merde ! Quelqu'un menace mon ami et sa famille, vous comprendrez que la situation demande des réactions rapides et de bons hommes sur le terrain !! Merde... Ecoutez... Essayez déjà de trouver qui est le commanditaire ! Si ce ne sont pas Dexter Stone et Jade Moravia, il faut que je sache qui est le supérieur !!
Il ferma son portable et trépigna.
-Lionel...
Il se retourna vers Norbert et Léopold.
-On... comptait aller manger quelque part... Si tu veux venir...
Lionel s'étonna.
-Vous vous êtes réconciliés ?
Léopold haussa les épaules.
-C'est pas... vraiment le moment de nous disputer en fait...
-On a décidé d'une sorte de trêve ! admit Norbert.
Lionel sourit.
-Ouais. Ca va me faire du bien. Tant qu'on parle de n'importe quoi sauf de tout ça.

Les médecins s'affairaient autour d'Etienne. Le docteur Schwartz regardait une ordonnance. Il réduisit les doses de médicaments administrés.
"Ce sera toujours du temps de gagné pour Mr Gallhager.... Avec tous ces gens autour je n'ai pas la possibilité d'agir correctement mais je ne vais pas chipoter..."