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Smirnoff, 3ème recueil de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 02/04/2009 à 21:55
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 07:48

» Mots-clés :   Drame   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Sinnoh

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152 - La face cachée
« Here's a « Trick », that's gonna make you « Click » ! »
(Voilà un tour qui va vous faire un déclic)
Marilyn Manson, The Golden Age of Grotesque



Le Marill.
Un Pokémon tout à fait mignon. Commun. Classique.
Il était attaché à un arbre par la queue. Le Pokémon se demandait bien pourquoi il était attaché de la sorte et il cherchait à se libérer, mollement.
Quelqu'un arriva. Un gamin. Il s'assied face à Marill, l'air pas vraiment enjoué.
-Hier j'étais encore chez mon oncle.
Le Marill regarda l'enfant.
-Il a encore obligé son Wattouat à me grimper dessus et à se frotter à moi... Des fois il me demande de baisser mon pantalon et de crier, et après il filme...
Le Marill n'en avait complètement rien à faire. Il ne comprenait pas tout, déjà, et en plus ça ne concernait pas la nourriture.
Or il avait faim.
-Je suis rentré, maman et papa étaient avec leurs potes artistes, le salon puait la clope, ils fumaient encore des feuilles de Mystherbe... Ca puait la charogne. Après maman a voulu me présenter à ses amis, qui m'ont câliné comme un Snubbull...
L'enfant ramassa une pierre et la balança sur le Marill.
-Prends ça...
Le Pokémon l'esquiva comme il put. Il ne fut pas raté par la seconde, ni par la troisième.
-T'as intérêt à te les prendre sinon je ressors la planche !!


-Voilà, Jade, c'est pour ça que les Marill flottent ! La sphère au bout de leur queue leur assure une certaine flottabilité. Ils y contrôlent le taux d'huile.
-Ah bon... Je croyais qu'ils étaient comme des ballons !
-Eh bien non, théoriquement leur constitution anatomique est normale...
-Leur quoi ?
-Leur... corps !
-Ah...
-Dis-moi, Jade, tu es... forte à l'école ?
-Bah plutôt, oui !
-Comment tu fais ? Parce que là franchement...
-Ah bah c'est très facile ! Je me mets à côté de Regina, qui se met à côté de Bernice, elle même à côté d'Annabelle. Annabelle apprend un quart de la leçon, Regina et Bernice un autre quart... Et tout va très bien comme ça !
-Ma foi... Mais pour l'examen vous êtes séparées...
-Oh mais rassurez-vous ! On a prévu un rigoureux système de trajet jusqu'aux toilettes en cas de besoin, et on se passera les réponses !
-Ce qui... M'a toujours fasciné dans les tactiques de triche c'est que le temps que vous passez à mettre au point ces stratagèmes pourrait être utilisé à réviser !
-Réviser ? Beurk, c'est trop dur ! Faut lire !
-En effet... Fomenter une machination ou lire, le choix est cornélien.
Dexter revint des toilettes.
-Bon. Voici Charbourg. A l'origine, cette ville était un boui-boui pas possible, jusqu'en 1975 ou la mine a été ouverte. Charbourg reste la dernière ville assez idiote pour garder une mine polluante, sale et bruyante. J'aimerais pas habiter au dessus des canaux de distribution...
-Vous êtes prof d'histoire ?! S'étonna Jade.
-Non, de stratégie, je te l'ai déjà dit.
-Et vous faites cours où ?
-A Féli-Cité.
-Ahooon... Comme nous ! Sauf que nous on est élèves et vous prof, ce sont deux univers totalement différents. Notre univers est plus amusant !
-J'en doute fort... marmonna Smirnoff.
-Vous deviez être un sacré rigolo quand vous étiez élève !
-Moi ? J'étais un boute-en-train terrible ! Assura Smirnoff. Toujours aux fêtes avec mes cinquante-mille amis. Je jouissais d'une popularité incroyable. On m'a même tiré dessus !
Jade s'étonna, se demandant s'il plaisantait ou s'il était sérieux. Etienne regarda Dexter.
-Quel bavard tu fais !
-Parler peu mais parler utile. Ma devise.
-Je vois. Ton débit de parole est noté aujourd'hui.
-Oh. Amusant.
-Ah oui ? Et moi ? Et moi ?! Couina Jade.
-Toi sur le débit de silence. Moins je t'entends, plus ta note sera haute !
Jade s'étonna.
-Mais ça se peut pas, ça ! Si je m'arrête de parler, comment je vais intervenir ?
-La qualité de tes interventions dans le débat sera évaluée !
-Beuuurk ! Il va falloir que je réfléchisse à ce que je vais dire ?
-Et le cosmos entier en subira les conséquences ! Admit Etienne.

Malcolm et Rachel étaient assis à table. Kenneth sembla suspicieux.
-Quand votre mère met autant de temps en cuisine, j'ai toujours des frissons...
-Moi aussi, parce que ça veut dire que ça va être drôlement bon ! Admit Malcolm.
-Non, moi j'ai peur que ça arrive soit brûlé soit froid...
-Ou alors elle veut juste préparer quelque chose de bon, vous avez vingt minutes d'avance à table et vous êtes impatients comme tous les garçons !
Malcolm et Kenneth regardèrent Rachel qui souriait fièrement.
-Papa, tu devrais questionner Malcolm sur ses notes. Il a réussi son dernier trimestre... De façon incroyable !
Kenneth regarda sa fille.
-Rachel, si je veux parler à Malcolm de ses notes... C'est à moi de décider quand ! Alors Malcolm... Tes notes ?
Le gamin châtain regarda sa sœur, toute contente.
-Merciiii... Eh bien... Hm... J'ai pas eu de notes !
Kenneth plissa les yeux.
-Quel vilain mensonge...
-Non papa c'est vrai. Il n'a pas passé l'examen trimestriel.
Malcolm grommela. Kenneth plissa les yeux.
-Comment ça ?!
-Euh papa... c'est juste que... J'aime pas trop les examens !
-Mais enfin Malcolm, les examens trimestriels ont beau être facultatifs, c'est un excellent moyen de voir ton niveau ! Pourquoi tu ne les as pas faits ?!
Malcolm soupira et marmonna dans sa barbe.
-Parce qu'ils s'appliquent aussi bien à l'école qu'à la maison...
-Quoi ?!
-Rien. Pour rien. J'avais pas envie, c'est tout.
Kenneth plissa les yeux. Judith arriva avec le repas de midi.
-A table !
-Il était temps... soupira Malcolm.
Judith resta coite, surprise.

Plus tard après le repas, Rachel rejoignit son père avec Musteflott, Charmina et Donphan.
-Je suis prête pour l'entrainement !
Kenneth soupira.
-Ne m'en veux pas, ma chérie, mais je préfèrerais que Malcolm vienne.
Rachel soupira ostensiblement.
-Malcolm ne voudra pas, papa. Il ne veut jamais. La dernière fois il t'a même dit qu'il s'était fait une entorse, ce qui a très bien marché jusqu'au moment ou je lui ai demandé c'était quoi.
-Tu peux au moins l'appeler s'il te plait ?
Rachel soupira.
-On rattrapera le temps perdu ?
-Seulement s'il ne veut pas !
-Hmph... MALCO-OLM !
Le gamin descendit.
-Oui, quoi ?
-Papa veut que tu t'entraines avec lui.
Malcolm regarda son père. Il était suivi par Dinoclier, Tortipouss et Okéoké.
-Euh... Pas maintenant, papa... J'suis fatigué, là... Une autre fois !
Rachel regarda son père.
-Je te dois deux minutes !
Le téléphone de Kenneth sonna.
-Oh non...
-Ah ça, ça va se payer ! grommela Rachel. Ca va se rattraper ça !!
-Allô ?

-Hello, Mr Bond !

-Etienne ?! Comment ça va ?

-Super ! Devine qui sont mes élèves pour mon dernier service ?

-Nooooon ? Mariah Carey et Charles Manson en Guest Stars ? Quelle chance !

-T'es pas loin, ouais... Une obsédée de la mode et un psychopathe !

-Comme tu vas t'amuser ! Excuse-moi, je subis un chantage parental !

-Je vois... Bonne tentative de suicide !

-Oh, la barbe !
Kenneth raccrocha et regarda Rachel.
-Cinq minutes ! Tu me dois CINQ minutes !
Kenneth soupira.

-Qui c'était ? Demanda Jade.
-Votre maman, elle me demande si vous avez bien lavé votre cerveau avant de partir hier matin !
-Je... ne sais pas...
Etienne la regarda, contrit.
-Je plaisante ! Votre blague est idiote ! Grommela Jade.
-OUAH ! Vous avez un sens de l'humour ! Vous avez un SENS ?!
Dexter les regardait.

-Cette sculpture... Cette sculpture... J'ignore exactement ce qu'elle veut dire. Je dois y travailler !
Le père de Dexter travailla la pierre au marteau et au burin. Le gamin geignit et monta dans sa chambre. Par sa fenêtre il observa le Marill attaché.
Il n'irait pas le visiter, aujourd'hui.
Il se contenta de sortir du placard un cadavre de Rattata qui portait encore à la patte le nœud auquel il était attaché. Sa tête avait été écrasée par une pierre.
Il prit un des marteaux de son père et continua à écrabouiller son œuvre.
-Cette sculpture... Cette sculpture... grommela le gosse. J'ignore exactement ce qu'elle veut dire. Je dois y travailler ! Y TRA…VA…ILLER !!!
Dexter était couvert de viscères de rat.

A l'école préparatoire, il avait appris à être excellent.
-Voyez, les enfants, il y a dix-sept types de Pokémon. Vous devez tous les connaître. C'est indispensable à votre vie de dresseur. Celui qui ne connait pas ses types ne peut pas décemment combattre.
Dexter cocha au crayon à papier de chaque type de Pokémon qu'il avait tué. Un sourire se forma sur son visage.
« Ni décemment tuer… »

A l'académie, il avait appris à être excellent.
-Monsieur et Madame Stone...
-Oui, on est là...
-Que se passe t-il...
Il semblait évident que le feu de la passion emplissait les parents à la seule idée de devoir rendre des comptes pour leur fils. En fait ils s'en moquaient éperdument.
Dexter, lui aussi, s'en moquait.
-Euh... Comme vous le savez, en académie, les élèves sont censés préparer un mémoire sur un sujet de leur choix... Les attaques feu, les objets, le type glace, l'histoire de la région...
-Et puis ? Demanda le père.
-Dexter a écrit... Un mémoire sur un monde sans Pokémon !
-C'est très original ! Bravo Dexter ! S'enjoua sa mère. Tu es un véritable artiste des mots ! Tu as une pensée originale !
-Oh que oui, et elle t'emmènera loin ! Ca c'est sur mon garçon !
Dexter sourit.
-Laissez-moi vous en lire un extrait...
« Je rêve d'un monde ou ces créatures – dont on prétend l'intelligence et la conscience – n'existent pas ou n'aient jamais existé. Un tel monde serait infiniment plus simple. De nombreuses morts seraient ainsi évitées à cause de l'appétit carnassier de certaines espèces. Nous ne serions pas obligés de les nourrir en permanence ou de fonder chaque profession en fonction d'eux. Pourquoi n'apprenons-nous qu'à les élever à l'école préparatoire ? N'avons-nous pas simplement besoin d'être ou de rester un enfant ? Pourquoi donner à un enfant de dix ans la responsabilité d'un ou de plusieurs Pokémon ? Ne fait-on pas de nous de vulgaires soldats à la solde d'une armée invisible ? Qui détient les fils ? Qui contrôle tout en secret ? »
Les parents applaudirent.
-Bravo, Dexter !
-M... Monsieur et Madame Stone...
-On n'est pas mariés ! M. Stone et Mademoiselle Lufkin ! On est écologistes, contre le mariage et l'avortement !
Le proviseur soupira.
-Ecoutez... Votre fils a émis une thèse révisionniste voire négationniste, ce qu'il a écrit relève du programme présidentiel du parti d'extrême-droite, si c'était porté devant une cour, il serait jugé au pénal ! Et... Il a à peine neuf ans et demi !
-Et alors, il est juste éveillé !
-... J'abandonne... Au revoir, messieurs-dames...


-Alors, Dexter... Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?
-Entrepreneur de pompes funèbres.
Etienne haussa les sourcils.
-C'est vrai ?
-Oui. J'aime travailler la chair en décomposition.
Etienne grimaça.
-C'est vous qui vouliez que je parle plus. A vous de voir, soit je parle soit vous prenez du fil et une aiguille et vous me cousez la bouche sans anesthésie. Il est possible que je pleure durant cette expérience.
-J'ose... espérer que c'est du sarcasme...
-Vous vouliez que je parle plus. Il ne sort de cette bouche que des horreurs ! C'est votre choix.
-Qu'est-ce que ça devait être à l'école...
-Moult problèmes judiciaires, quinze ans d'incarcération en famille d'accueil, une injonction du procureur m'interdisant d'approcher Madonna et une condamnation à verser cinq mille pokédollars à une association anti-corrida. J'apprécie là mes premières heures de liberté surveillée et j'ai hâte de pouvoir enfin vivre l'amour et renifler l'odeur des fleurs !
Etienne plissa les yeux.
-Tu dois avoir des millions de copains !
-Vous n'avez pas idée ! Sourit Dexter exagérément.
-Tu es toujours comme ça ?
-Quand je sens que c'est une issue préférable au fait de parler vraiment, oui.
Etienne hocha la tête.
-Je peux comprendre ça.
-Vous avez l'air d'être quelqu'un d'épanoui, marmonna Dexter.
-J'aime mon métier.
-Pourtant depuis hier vous ne nous avez pas appris grand chose...
-Je voudrais essayer de voir si « Paris Hilton » a un cerveau, en fait. J'attends une occasion.
-Ca vous bloque ?
-Sa débilité pourrait, à terme être un problème. Ne serait-ce que pour aller voter.
-On va aller voter ?
-Non, mais un jour peut-être l'idée jaillira en elle. Sombre jour... Un vote de plus pour le parti Alien… L'an prochain vous êtes majeurs selon les lois de ce pays, il serait bien que vous soyez majeurs et cultivés !
-Je suis derrière ! Grommela Jade.
-Et votre silence était jusque là une bénédiction ! Admit Etienne. Bien. Exercice numéro 1... Vous allez vous battre l'un contre l'autre.
-Han non ! On s'est déjà battus contre vous !! geignit Jade.
-L'effort vous provoquera sans doute un froissement du muscle cérébral, mais cela permettra de le détecter par la même occasion. Merci, Docteur House pour tes avisés conseils !
-Vous êtes méchant !! grommela Jade.
-Pourtant vous êtes ma préférée ! Admit Etienne.
-C'est vrai ?
-Non ! Combat !
Dexter et Jade se placent l'un en face de l'autre.
-Elektek ! Feurisson ! Go !
Les deux Pokémon apparurent face à Dexter. Jade grogna.
-Il a dit un, pas deux !
-J'ai décidé que ce serait deux. Sourit Dexter.
Etienne observa la joute, amusé.
-Tu décides rien du tout, c'est lui qui décide !
-Il n'a dit deux à aucun moment !
-Et alors ?
-Et alors j'ai décidé que ce serait deux.
-Dire que je pourrais être en pleine séance brushing...
-Moi aussi... soupira Etienne, sarcastique.
-Joliflor ! Ferosinge !
Les deux Pokémon sortirent à leur tour de leurs Pokéballs.
-Vous pouvez commencer quand vous voulez.
-Feurisson, Lance Flammes !
Le Pokémon balança la sauce sur Joliflor et Ferosinge. Les deux Pokémon esquivèrent.
-Poudre Dodo !
Jolifor endormit ses adversaires.
-Et voilà ! Gagné ! C'est quoi ma récompense ?
Etienne haussa les sourcils.
-Je vais avoir du mal avec vous, je le sens !
-Oh bah ça c'est réciproque ! Vous avez au moins cinquante ans, là...
-... J'espère que vous parlez de me supporter ?!
-Bah évidemment !
Dexter soupira. Ses Pokémon se relevèrent.
-Roue de Feu et Poing Eclair !
Le Poing Eclair défonça Ferosinge et l'attaque Roue De Feu ravagea complètement Joliflor. Jade les regarda et haussa les épaules.
-J'ai perdu, il a gagné...
Etienne acquiesça.
-Vous avez conscience que je vous enseigne, là ? Vous pouvez être notée à tout moment !
-Oui et alors ?
-Ca vous fait un beau zéro ! Dexter aura un douze.
-QUOI ? Vous ne pouvez pas me faire ça ! Je suis trop populaire pour avoir un zéro !
-Et moi trop gentil, si j'osais je vous collerais mon pied au cul. Que vous avez fort rond par ailleurs.
-HEIN ???
-Retour au centre, j'ai des envies de frites très salées... soupira Etienne.

A la veille de ses dix ans, Dexter assista à un événement terrible.
Sinnoh fut envahie par des Nosferalto, Galeking et autres Motisma.
De sa maison à Joliberges, Dexter aperçut un homme qu'il ne connaissait pas, Hiram Wesley, se faire dévorer par des Nosferalto.
« Ces horribles bestioles ne respectent rien. Ce sont des monstres... D'ignobles créatures... Ils se permettent de nous tuer... Quand ils nous tuent, personne n'est responsable, mais pour nous, tuer un d'entre eux est illégal... C'est n'importe quoi. Si on les prétend intelligentes, on devrait punir ces créatures, parce que forcément elles discernent le bien du mal... »
Dexter plissa les sourcils.
-Quel monde injuste...

-J'ouvre vos Pokéballs...
Dexter obtint un Elekid. Il lui tordit le bras pour lui montrer qui était le maître. Le Pokémon n'hésita pas à l'électrocuter. Dexter sourit. « Enfin un qui ose ! »


On frappa à la porte. Charlie alla ouvrir.
-Hm ? Oh ! Linda !
Elle portait David et un panier.
-Bonjour les garçons ! Je suis venue vous apporter des muffins !
-Entre, entre ! Léo ! Livraison de muffins !
Léopold arriva.
-Hey ! Mais c'est Blondie !
-Arrête de m'appeler comme ça ! Grommela Linda. Sinon, pas de muffins !
-Je retire ! Je retire ! La faim de muffins est trop forte !!
Charlie prit David.
-Et voilà le petit dernier... Qui m'a l'air d'avoir bien rempli sa couche !
-Oh nooon... soupira Linda.
-Ca va, j'm'en charge ! Ricana le brun. Vu que tu passes souvent, on a prévu des recharges couches-culottes !
-Ma récompense pour l'apport de muffins, comme c'est gentil !
Léopold en mangea un.
-Etienne nous a parlé hier avant de partir. Ses élèves avaient l'air de gros cas sociaux.
-Il n'a jamais eu de chance sur ce plan là, le pauvre. Il aurait dû faire ça l'année ou vous avez eu à faire le votre, ça m'aurait tellement plu qu'il vous ait comme élèves une fois de plus !
-Vu comment s'est passé le mien, j'aurais bien voulu, en effet... marmonna Léopold.
Charlie, changeant la couche de David, soupira. « Et que dire du mien... »
-Tu as reparlé à ton père ? Demanda Linda.
-Non, et je n'ai pas l'intention de le faire. Et j'aimerais qu'on arrête de me saouler à cause de ça.
-Pardon, pardon… Tu sais que sa porte te sera toujours...
-Si c'est encore pour contrôler ma vie, c'est hors de question.
Charlie ramena David.
-Laisse tomber, Linda, ce serait comme convaincre un président français de faire vœu de silence...
-Je vois...
-Désolé... soupira Léopold.
-Tu as le droit d'avoir tes griefs mais pas celui de rendre malheureux Norbert...
-Il est pas malheureux, il a son Lionel, c'est bon, l'honneur de la nation est sauf...
Linda regarda Charlie qui haussa les épaules.
-Moi je cherche même plus, je connais ses réponses par cœur ! Si tu lui demandes ou sont les toilettes tu vas être surprise de la réponse !
Linda haussa les sourcils d'un air entendu. Charlie s'éloigna.
-Tu sais, Léo... Norbert a toujours bien pris soin de toi, il a toujours fait ce qui lui semblait le plus juste...
-Mouais...
-Quoi que tu en dises, il t'a adopté, il s'est occupé de toi comme si tu étais son fils. S'il a commis des erreurs, eh bien, tous les parents en commettent...
-Des grosses comme celles là je doute que tous les parents en commettent. Personnellement si un jour j'ai un enfant, la dernière chose que je ferais c'est... de contrôler sa vie.
-Il a été un peu maladroit...
Léopold regarda Linda, pas d'humeur à discuter.
-Tu voulais parler d'autre chose ?
-Me revoilààà... marmonna Charlie en revenant dans la pièce. Café ?
-Oui... serré... marmonna Linda.

-Pourquoi les frites sont salées à votre avis ?
Dexter regarda Jade.
-Je crois que la question t'est destinée...
-Tu me parles, maintenant ?
-Je suppose que oui... On va passer du temps ensemble !
-Eh bien elles sont salées parce qu'on les sale ! Affirma fièrement Jade.
-Non, c'est parce que salées, elles sont bien meilleures ! La qualité de la frite est améliorée par l'ajout de sel. Et ça, c'est très important !
-Vous dites des choses tellement pertinentes. Comment peut-on vivre sans savoir des choses pareilles ?! S'étonna faussement Dexter.
-Un jour après l'autre, Dexter. Un jour après l'autre. Bon. Demain on commence sérieusement l'entrainement autour du Mont Couronné.
-Autour ? S'étonna Jade.
-Oui. Dessus, l'air est sec et les Pokémon qui y vivent ont tendance à voyager dans l'espace-temps !
Dexter plissa les yeux, sérieux. Jade resta dubitative.
-Vous plaisantez, là, c'est ça ?
-Presque !
-Zut, j'arrive jamais à deviner !
Ils sortirent du centre Pokémon. Dexter regarda Jade.
-Quelle bonne comédienne...
-Je te remercie, tu n'es pas mal non plus.

Elekid électrocutait Marill. La pauvre créature souffrait terriblement. Elle mangeait peu, n'avait aucune liberté, était sale, manquait d'eau...
-Sale bête ! C'est ta faute, tout ça ! Eclair !!
Marill était à bout. Dexter aussi. Il voulait faire payer à ce Pokémon la souffrance que les autres avaient provoqué.
-A cause de vous, des gens sont morts ! A cause de vous des gens ont souffert ! Vous ne causez que du malheur !!
Le pauvre Marill continuait de subir. Il réagit finalement d'un coup de Pistolet à O, repoussant Elekid et Dexter. Le gamin se releva en souriant.
-Ca va. Tu m'as prouvé ta valeur... Je vais te libérer.
Le Marill s'enjoua, retrouvant l'espoir, les larmes aux yeux.
Dexter prit la hache de son père, la leva...
Et trancha la queue du Pokémon ainsi libéré de son point d'attache. Mais se vidant néanmoins de son sang dans une douleur non moins atroce. Les cris stridents retentirent dans le jardin.
-Te voilà libéré... De ton angoisse ! Prie pour que ton existence dans la douleur soit aussi courte que possible... Crève !!
Il donna un coup de pied dans la carcasse qui atterrit dans un buisson ou la créature mourut lentement dans la crainte et la souffrance. Dexter se contenta d'observer la queue du Pokémon, toujours attachée à la corde et sanguinolente. Il sourit, les yeux grands ouverts.

-Les Pokémon sont des créatures intelligentes. Elles ont des sentiments. L'homme respecte cet état de fait en rendant illégale la mise à mort de tout Pokémon. C'est inscrit à l'article 1 du code pénal de Poképolis. Dans certains autres pays, tuer des Pokémon est légal, mais ces pays ont été exclus de l'Organisation des Nations Unies... Oui, monsieur Stone ?
Dexter avait levé la main.
-Si les Pokémon ont des sentiments, pourquoi tuent-ils des hommes ?
-... S'ils le font, leur maître est déclaré responsable, et le Pokémon est alors considéré comme une arme par destination.
-Donc le Pokémon est un objet au même titre qu'une barre de fer.
-N... Non, c'est plutôt... Une arme dans le cas ou il tue quelqu'un, mais c'est l'égal d'un homme dans la légalité le concernant.
-Et un Pokémon sauvage ?
-On estime la faute comme accidentelle.
-Bien sur, soupira Dexter.
-Ensuite...
Dexter regarda leur professeur de sciences sociales, Kenneth Heine. « Lui, il ne sait absolument pas de quoi il parle. »


-Malcolm ? Je peux entrer ?
-Hm...
Kenneth entra dans la chambre de son fils qui jouait avec ses Pokémon.
-Euuuh... Par quoi j'commence ?
Malcolm sourit avec son père.
-Tu as... disons un souci à l'école ?
-Nan...
-Alors pourquoi tu refuses de passer les évaluations ? Ou même de venir t'entrainer avec moi ?
-Eh ben... Tu te focalises beaucoup sur les résultats...
-J'vois pas le problème...
-En combat direct, soit dit en passant... Et tes entrainements aussi sont beaucoup basés sur le combat direct. A ce niveau là, Rachel t'apporte beaucoup. Mais moi j'ai... 4 de moyenne en combat direct !
-Je sais ça, mais tu t'améliorerais en t'entrainant avec moi !
-Oui mais Mr Smirnoff disait que...
Kenneth releva la tête, grimaçant.
-Quoi ?
-Rien, continue.
-Mr Smirnoff disait que j'avais du potentiel en stratégie et en mathématiques...
-Malcolm... Etienne n'y connait rien en maths ! Il a dit ça pour te faire plaisir. Quant à la stratégie... Ca n'aide que si tu es bon en combat direct !
-... Tu... es jaloux parce que j'ai préféré demander des conseils à Mr Smirnoff plutôt qu'à toi ?!
-Quoi ?! Nan !
-Aussi tu t'intéresses qu'aux notes alors bon...
-Mais c'est normal, Malcolm, tu seras toujours jugé sur tes notes ! D'ailleurs j'ai du mal à comprendre que tu aies si peu en combat direct !
-Baaah...
-A ton âge si j'avais reçu un Tortipouss comme Pokémon académique, j'aurais eu de bien meilleurs résultats !
Malcolm acquiesça.
-Je sais... Mais maman m'a dit que j'avais de bonnes appréci...
-Malcolm, tes copies sont très propres, tu fais tes devoirs, tu ne papotes pas en cours, c'est normal que tu aies de bonnes appréciations !
Malcolm hocha la tête.
-Bon. Je compte sur toi pour venir au moins à un ou deux entrainements. Ca t'améliorerait surement. Regarde ta sœur !
Malcolm hocha frénétiquement la tête pour achever cette conversation au plus vite.
-Bon. Et révise un peu au lieu de t'amuser !
Kenneth partit. Malcolm soupira et prit son livre de combat direct qu'il se força à lire, le front plissé.

-Bien, demain, on va entrainer cette chère Jade. Faudra aussi qu'on tente un truc avec le champion de la ville, il a l'air idiot, du genre à manger son charbon... Bref notre semaine sera très chargée !
-De banalités... marmonna Dexter.
-Oh ça oui même à moi ça me paraît absolument chiant ! Soupira Jade.
-Excusez-moi, j'ai un autre appel à passer...
-A ma mère ?! Marmonna Jade.
-Exactement !
Etienne s'éclipsa en dehors du centre Pokémon et appela Kenneth.
-Allô, Bruce Springsteen ?
« Tu sais que je le déteste en plus ! »
-Je te dérange ?
« Je peux remettre la construction de la Tour Perdue en bâtonnets de glace à plus tard je suppose ! »
-Kenny, pourrais-tu rendre visite à Linda de temps en temps... avec Judith et les enfants bien sur, mais si tu pouvais essayer de passer la voir...
« Tu as des problèmes ? »
-Comment ça ?
« C'est idiot que tu me demandes ça, évidemment que je vais aller lui rendre visite, et tu le sais, mais pourquoi tu me le demandes expressément ? »
-J'ai un pressentiment bizarre à propos de mes élèves... Faut que je vérifie deux trois trucs.
« Oh lala, Etienne se lance dans le secret d'état, va t-il réussir à le ramener vivant ? Nous comptons sur vous, Mister Bond ! »
-Ouais... J'espère que mon pressentiment sera aussi marrant que ça.
« Hm. Tu pourrais m'aider pour un truc par rapport à Malcolm ? »
-Il a une série à son nom, il lui faut quoi de plus ?
« Etienne ! »
-Bon écoute, moi j'en ai trois, toi deux, ça devrait être plus facile pour toi !
« C'est à propos de ses notes, j'ai l'impression qu'il a peur de ce que je pourrais penser de lui.... »
-La réponse est dans la question, montre-lui que tu es fier de lui quoi qu'il fasse !
« Hmm... »
-Tu te débrouillais très bien avec lui quand il était petit ! Je comprends pas que vous ayez autant de mal maintenant !
« En fait je crois que c'est un peu à cause de ce qui s'est passé avec Léopold et Norbert... »
-... Ouais... C'était pas très agréable à apprendre tout ça. Mais bon, Malcolm a dix ans et que je sache, Roland n'est pas encore amoureux de lui, alors on a de la chance, on va dire.
« T'es vache, Etienne ! Bon courage avec tes mouflets ! »
-J'vais essayer...
Etienne raccrocha et retourna à l'intérieur.

-Désolé pour tout ça...
Linda soupira en étant raccompagnée jusqu'au parking de la résidence étudiante, portant Roland.
-Oh, c'était sympa quand même. Tu ne lui as toujours rien dit ?
Charlie secoua la tête.
-Oh, Charliiie... Tu te fais du mal !
-Je sais... Je sais, c'est débile...
-Enfin, c'est pas pire que moi et Etienne, on a mis plus de vingt ans à se mettre la corde au cou !
Charlie sourit.
-Tu dois lui dire Charlie. Léopold doit savoir. Au moins savoir.
Charlie soupira.
-Je sais pas. Ca changerait tellement de trucs... Et c'est dur de concilier ça et... son père. Je voudrais tellement qu'ils se réconcilient...
-Moi aussi…
-Linda, tu… Tu te rappelles ce que tu m'avais dit la soirée avant que mes parents se remettent ensemble ?
Linda secoua la tête. Charlie au bord des sanglots :
-« Ne parle pas comme ça de tes parents. Ils t'aiment très fort. Même si on ne dirait pas comme ça, en réalité ils t'adorent. » J'aimerais tellement avoir ce genre de mots pour lui. Ca m'avait fait tellement de bien quand tu m'as dit ça. Parce que j'y croyais vraiment. Quand tu dis quelque chose, on a tellement envie d'y croire !
Linda acquiesça.
-C'est un don de femme, Charlie. Nous savons masquer ce que nous pensons quand nous parlons, nous savons couvrir nos paroles de dorures.
Charlie acquiesça.
-Sois fort, Charlie. Je te soutiens !
-Je sais. Merci.
Linda salua Charlie et entra dans sa voiture alors que le brun remontait à l'appartement.