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Les Chroniques des Univers: [Tome 2] La voie des Elus de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 08/02/2009 à 01:11
» Dernière mise à jour le 14/03/2009 à 18:18

» Mots-clés :   Hoenn   Présence d'armes   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 49: Les ailes brisées
Cette porte qui s'ouvrait... La porte vers la liberté ? C'était tout du moins ce que je croyais. Quand Igor s'est dressé face à moi, je m'étais dit que cette masse ne serait que trop gauche pour pouvoir me mettre en échec. Al les taquina, mais pas un regard furtif vers moi, il semblait sûr de lui...

Trop sûr de lui. Son regard haut et fier, alors que personne n'aurait jamais osé faire face à ces colosses, me sembla tellement rassurant sur le coup, mais une fois la porte passée, je sus tout de suite que quelque chose allait se passer... Quelque chose de pas normal. Notre plan d'évasion était parfait, de A à Z, aucun doute à avoir là dessus. Et pourtant, il est toujours un facteur que personne ne peut prévoir. Le facteur humain...

Nous étions dans le grand couloir qui bordait toutes les faces de la bulle. Igor derrière, Tito devant comme à leur habitude. Ce temps divin, cette infime fraction de seconde après laquelle la panique s'emparerait de tous les docteurs et des scientifiques de ce projet maléfique passa devant mes yeux sans que je ne pus en saisir la signification. Il passa aussi vite qu'il était arrivé. Il passa, amenant avec lui une odeur que je ne reconnus pas... Aujourd'hui, je serais encore capable de me remémorer cette fragrance si soutenue... L'odeur de la défaite.

Nous arrivions devant la salle. La porte s'ouvrirait dès qu'Igor s'en approcherait. C'était le moment. Je jetais un dernier regard à Al. Il essaya de me rendre un sourire forcé, mais je voyais qu'il tremblait tout autant que moi. Alors il se mit à genoux, freinant brusquement toute la cohorte et feinta de faire son lacet... Je crois que c'est réellement là que tout a basculé. Une grande inspiration, et je sautais au cou de Tito pour lui arracher la clé qu'il portait en collier.

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Les sirènes beuglaient déjà depuis cinq bonnes minutes dans la bulle. Après une petite esquive, il avait été facile de distancer les gardes et d'ouvrir les cellules. Nous étions tous là, tous ceux qui voulaient partir, j'avais même ouvert les cellules mitoyennes de Nero et de notre mystérieuse élue de la Terre (de qui, je m'en rendais compte, je n'avais même pas été fichu de savoir le nom), mais je ne m'étais pas retourné pour vérifier s'ils avaient sauté sur cette occasion.

Dans les escaliers, je pus enfin constater qui m'avait suivi. Au sommet, je voyais le professeur, en première ligne, malgré son âge vieillissant, suivi du quartette Agathe, Nath, Alex et Xavier et enfin d'Al, qui avait du lui aussi user d'une magnifique pirouette pour échapper aux bras d'Igor. Pas de coquille vide, pas de garçon manqué, aucun des deux n'avait sauté sur cette occasion. Bien que tout le reste sembla avoir duré si peu de temps, ce souvenir marqua mon esprit comme s'il avait été mon quotidien pendant des années, alors que je ne m'étais attardé qu'une fraction de secondes sur eux. Peut-être était-ce parce que, à partir de ce moment, le piège s'était refermé sur nous, et que nous étions au meilleur de notre forme...

...avant d'entamer lentement notre descente aux enfers. Je fermais désormais la marche, ayant laissé passer mes amis, le temps de reprendre ma respiration. Déjà en bas, tout le monde s'agitait. Igor et Tito nous rattrapaient petit à petit. Il fallait repartir. D'un bond, je repris ma folle course. Le tortueux couloir par lequel j'étais arrivé, le premier jour, semblait plus près que jamais.

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Remontant les couloirs, je sentais un désagréable pincement aux côtes. Le point de côté n'était pas loin. Mine de rien, cette base était grande, et le couloir semblait interminablement long quand on devait le parcourir en courant avec les molosses aux trousses.

Je me rappelais quand j'étais passé devant ces portes la toute première fois. Des minutes interminables qui me semblaient maintenant pas plus longues que des secondes alors que je courais comme un dératé. Au détour d'un couloir, j'aperçus enfin la porte verte qui tranchait avec le blanc du couloir. La porte par laquelle j'étais arrivé. Le couloir continuait encore, mais j'avais une idée de la distance que j'avais déjà parcouru.

Continuant néanmoins à courir sans ralentir, nous avançions dans ce couloir aux portes sans poignées, des trompe-l'oeil sans aucun doute possible. Lorsque l'un d'entre nous verrait la porte de la liberté, il la reconnaitrait certainement par la présence d'une vraie poignée. Et nous ne tardâmes pas à la voir.

"On y est, elle est là."

Je ne savais pas qui avait parlé, je m'en fichais à vrai dire. Je ne vis que cette porte si près... Manifestement, je ne fus pas le seul. Agathe, fixant celle-ci avec tellement d'attention s'emmêla dans ses mouvements et tomba. Sa cheville forma un angle bizarre avec le reste de son corps lorsque elle tomba. Elle heurta le sol dans un cri lancinant.

"Agathe, ca va ? fis-je en m'arrêtant.
-Aïe... Punaise, ca fait mal... Aïe... fit-elle, les larmes aux yeux.
-Ca va passer, tu arrives à marcher, fis-je en l'aidant à se relever."

Elle essaya, en s'appuyant sur moi... Un échec cuisant. Elle retomba, s'évanouissant presque sous la douleur, alors que déjà derrière nous, des cris se faisaient entendre. La chasse à l'homme continuait. Et nous étions désormais une proie bien plus fragile.

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Ils devaient être au plus à une dizaine de mètres derrière nous. Une bouffée d'adrénaline s'empara de moi. On n'aurait pas droit à un autre essai.

"Appuies-toi sur moi...
-Ca sert à rien, partez... fit-elle résignée, les larmes aux yeux.
-C'est pas le moment de laisser tomber... On y arrivera tous ensemble, où on n'y arrivera pas...
-Vous y arriverez et vous viendrez me rechercher, j'ai confiance en vous... fit-elle haletante.
-C'est bien ma veine, il faut que tu joues les héroïnes, maintenant... Pas de pot, je ne suis pas du tout du genre à rester passif."

Sans lui laisser le temps de protester, je la pris à bout de bras. Derrière, je voyais les ombres de nos poursuivants qui me rattrapaient. Mais ce n'était pas tant mes yeux qui me disaient qu'un colosse me tenait en joue, mais plutôt cette étrange aura de danger qui émanait de lui. Décollant dans un effort dont je ne me serais pas cru capable, je bondis littéralement, échappant aux griffes d'Igor qui se refermèrent dans le vide où je me trouvais une fraction de seconde plus tôt. Agathe tremblait dans mes bras et se refusait à croire qu'on pourrait s'en sortir vivant.

"On passera pas, Lilian."

En effet, vue l'encadrure de la porte, et vue l'envergure que j'avais avec la jeune fille posée sur mes bras, il serait impossible de passer. Plus que trois mètres... Soudain une illumination me frappa.

"T'as déjà été poursuivie par des gens qui en veulent à ta vie ? "

Deux mètres...
"Jamais pourquoi ?"

Un mètre...

"Moi si... Et j'ai toujours survécu pour le moment. Tiens toi bien ca va secouer..."

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La porte de la liberté était devant moi. Encore un petit mètre... On pouvait le faire... Non, on allait le faire.

Pivotant sur moi-même, je fis face au garde, ce qui sembla le surprendre, me laissant juste le temps de pousser violemment sur mes jambes et de glisser vers l'arrière, vers la porte. Je lâchais la taille d'Agathe pour l'attraper par les bras. Le choc de mon dos contre le sol était certes douloureux, mais j'aurais tout le temps d'exprimer ma douleur une fois à l'abri derrière cette porte. Nous étions tous les deux dans le bon sens cette fois-ci. Et nous passâmes la porte sans aucune difficulté. Derrière nous, le visage menaçant d'Igor semblait plus prêt que jamais.

"La porte, bon sang !"

Réagissant immédiatement à ma supplique, Xavier poussa violemment la grosse porte d'acier avant de laisser retomber la lourde barre de métal qui la verrouillait. Le visage de l'homme laissa place à la vue du métal tout aussi froid que son regard, mais bien plus rassurant.
Le temps de reprendre ma respiration, je laissais Agathe se relever avec l'aide de nos compagnons d'évasion avant de finalement laisser échapper un soupir de soulagement.

"On a fait le plus dur, on l'a fait bon Dieu... On est libres..."

Cependant, Xavier et Agathe regardaient fixement derrière moi, comme s'ils avaient vu un fantôme.

"Qu'est ce qu'il y'a ? demandais-je. Ne vous inquiétez pas, on peut tout faire après ça...
-Tout, peut-être, fit la voix infiniment déçue de Sorbier, mais pas ça..."

Me relevant péniblement, je fis face à ce que je croyais être notre issue, pour tomber face à face avec une grande verrière, similaire à celle qui ornait le toit de la bulle. Une grande verrière qui donnait sous la mer, avec aucune autre sortie possible que celle par laquelle j'étais entré. On était piégés...

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Dans mon esprit, quelque chose se brisa. Dans d'autres circonstances, contempler ce vaste océan au dessus de nos têtes aurait eu quelque chose de reposant, et au vu du mobilier de la pièce, fauteuils confortables et canapés moelleux, c'était bien le but de ce lieu. Mais en cherchant à sortir, nous nous étions piégés nous-mêmes dans ce lieu clos, loin de toute civilisation, et surtout à une profondeur qui ne nous aurait laissé aucune chance de survie si nous avions essayé de fuir en cassant cette grande baie vitrée. Un cul-de-sac. Tous bien conscients de ce que cette grande vitre nous promettait comme avenir, aucun d'entre nous n'osa pourtant admettre la chose... Nous avions perdu la partie, et avec un score plus que pitoyable.

"Et merde, lâcha finalement Xavier en donnant un grand coup de pied dans un des fauteuils. Merde merde merde..."

De toute part, je ne vis que visages déconfits et larmes coulantes. Alors que je portais ma main à mon visage, sans doute pour espérer cacher ma honte derrière celle-ci, je m'aperçus que mes joues étaient aussi mouillées des gouttes de pluie du désespoir. Nous avions fait fausse route tout le long et nous en payions le prix. Maintenant, il serait strictement impossible de s'enfuir. Je voyais déjà les lourdes chaînes, dont on nous affublerait pour aller prendre ces foutus cachets, me peser sur les bras. Et comme si celà ne suffisait pas, une voix grave, une voix sadique qu'un certain dictateur sanguinaire aurait reconnu pour avoir souvent discuté avec elle, nous harangua de derrière la porte.

"Les rats ont quitté leur cage pour s'en trouver une autre plus confortable, dirait-on. Mais j'ai comme l'impression que ce n'était pas ce que vous souhaitiez faire..."


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Sa voix sourde et sifflante faisait vibrer les S de ses mots comme autant de serpents s'affrontant ensemble. Il continua.

"J'ai l'impression que vous cherchiez à fuir. Et la fuite est lourdement punie ici... Aussi, je vous laisse le choix. Vous me trouvez un coupable, où vous finissez tous à la chambre froide."

Xavier frissonna. Il savait ce que cette voix si dérangeante voulait dire quand elle parlait de chambre froide...

"Vous avez cinq minutes... Après, nous défonçons la porte." clotura-t'elle.

Le silence qui suivit fut presque plus assourdissant que les paroles qui le précédaient. Ce qu'il nous demandait était clair. Il fallait que l'on se trouve un bouc émissaire. Agathe avait besoin qu'on s'occupe de sa cheville, il fallait donc que l'on fasse quelque chose. Et bien évidemment, j'étais celui qui était tout désigné pour ce boulot encore...

"Xavier, je compte sur toi pour comprendre ce qui a foiré. On en reparle dès qu'on peut.
-On n'a pas réussi cette fois, on ne réussira pas mieux la prochaine fois. C'était le seul endroit où la sortie pouvait se trouver...
-C'était l'endroit où l'on pensait la trouver, nuance. Il y'a forcément une sortie.
-Tu veux dire que tu te dévoues ? comprit soudainement le professeur."

Le silence pesant revint à nouveau dans la pièce.

"C'est le meilleur moyen pour en apprendre plus. Et peut-être que ce ne sera que de l'interrogatoire... On reste en contact de toute façon."

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Ne laissant le temps à personne de contester, j'enlevais la lourde barre et ouvrais la porte pour me trouver face à notre mystérieux interlocuteur. Un homme au regard froid et pénétrant, avec une once de folie que distillait un rictus équivoque au coin des lèvres. Bien que semblant jeune, il avait des cheveux blancs et une espèce d'uniforme bizarre qui le rendait d'autant plus particulier.

"Nous avons un gagnant, je crois, commenca t'il, toujours ce sourire mauvais au coin des lèvres. Emmenez-le dans la chambre froide..."

Ma bonne humeur, déjà très entâchée, finit de se recouvir de la patine de la déception.

"Vous aviez dit que...
J'avais dit que j'y mettrais tout le monde, mais je n'avais jamais dit que celui qui se porterait respondable y couperait... Je regrette que vous ayiez mal interprêté mes paroles jeunes homme."

Lourdement escorté, je me préparais à quitter ces lieux lorsque le grand manitou en décida autrement.

"Quoi que, conduisez-le dans mon bureau. Ce serait intéressant de discuter un peu avec lui."

Igor et Tito me prirent chacun un bras, qu'ils empoignèrent fermement. Décidément, ces deux là, ils étaient partout... Je n'avais pas eu le temps de discerner les têtes des autres vigiles. Ca aurait pu être un autre renseignement intéressant...

Mais à ce moment précis, je n'avais plus le goût à rien. Distinguer les alliés des ennemis ? A quoi bon. Mon cerveau émettait des hypothèses que mon corps refusait obstinément de mettre en application. Aurais-je eu huit fois l'occasion d'échapper à mes deux gardes que huit fois je l'aurais manqué... On avait raté notre évasion... Non...

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J'avais raté notre évasion...