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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 19/10/2008 à 07:38
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:52

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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079 - I herd u liek Kenny'z
« Une femme peut courir des heures chercher un cadeau pour un homme. Ca finit toujours par une cravate. »
(Earl Joseph Wilson)

On frappa à la porte de la salle d'Etienne qui était seul. Il se retourna vers Judith.
-Bonjour !
-Salut…
-Euh, je peux vous parler ?!
Etienne sembla dubitatif.
-Vous avez une autorisation du CPE ? Il paraît qu'une ordonnance du juge m'interdit de vous approcher à moins de cent mètres !
Judith sourit.
-Kenny m'a en effet déconseillé de venir vous parler… Mais j'ai besoin d'un avis de la part de son meilleur ami !
-Evidemment, c'est le genre de situation gênante qui nécessite qu'on brise des promesses. En effet on est bientôt le 13 janvier, Kenny va sur ses 32 ans… Vous avez besoin d'idées pour un cadeau.
-Ah bon ?! Il m'a dit avoir 32 ans lors de notre première rencontre !
-Kenny anticipe… Comment avez-vous su que c'était son anniversaire ?!
-… Je fouillais ses dossiers quand je travaillais pour Gisèle au départ.
-Je vois. Bon, Kenny n'aime pas les vêtements, ni les cravates…
Judith grimaça « Justement ce à quoi je pensais ! »
-Il aime la musique, le rock… Un CD serait sympa. Il a toujours rêvé d'avoir une guitare de collection…
Judith sembla gênée.
-Je… J'ai pas de gros moyens !
-Et lui déteste son anniversaire, et c'est pourquoi il vous a divulgué à l'avance l'âge qu'il allait avoir ! Un cadeau très simple, allant de vous-même, voire fait de vos mains, conviendra tout à fait, vu qu'il n'aura pas vraiment une réaction très enjouée ou expressive. Moi-même je ne vais rien lui offrir par convenance amicale. Je lui souhaiterais, mais il n'y aura ni fête, ni cérémonie, ni sacrificiel, ni réunion de père-noël…
Judith sourit.
-Il ne m'avait pas dit que vous étiez si drôle !
Etienne plissa les sourcils.
-Ca vous dirait… qu'on dine vous et moi ? Ici, bien sur, à la cafétéria, aux yeux de tous, sans fioritures…
Judith réfléchit.
-Je suppose que si Kenny nous voit, il va se mettre en colère…
-Contre moi, pas contre vous.
Judith hocha la tête.
-D'accord, alors !
Etienne sourit.

-Mr Santi, je ne… comprends pas la nature de votre requête !
-Winchester, les professeurs en ont assez ! On commence à se sentir lâchés par l'administration !
-Tout est très bien géré, tant au niveau de la logistique que du personnel ! Je ne vois pas de quoi vous vous plaignez !
-Je me plains à cause des suppressions de postes que vous prévoyez !
-Je n'y suis pour rien dans les changements de programme occasionnés par le gouvernement !
Le professeur face au proviseur était un homme aux cheveux grisonnants mais d'apparence assez jeune.
-Je vous préviens, Winchester ! On va se mettre en grève !
-Oui, une petite manifestation devant nos portes… Ca ne changera rien, vous y perdrez plutôt qu'autre chose !
-Vous faites le malin parce qu'il n'y a plus les syndicats !!
-Si vous voulez qu'on parle des bienfaits des syndicats…
Linus porta un regard significatif à l'homme qui soupira.
-En attendant vous faites le beau dans cette histoire ! Vous allez voir, ça ne durera pas !
-Oui, en attendant… retournez à votre travail !
-Hmph…
Le prof partit. Il rejoignit Antoine.
-Il a pas voulu m'écouter !
-Est-ce si étonnant… marmonna le professeur d'histoire.

-Etienne !
Lequel se retourna vers Kenneth qui descendait vers lui près du petit lac ou ils trainaient souvent à Mérouville. Habits d'hiver de circonstance.
-Hey, Kenny… Il fait plutôt froid !
-Ouais… Mais… Tout sauf passer la journée à la maison !
-J'ai cru comprendre que ta mère avait organisé une grande fête, ouais…
Kenny soupira.
-Je devrais être content, tu crois ?
-J'aime pas trop mon anniversaire non plus… sauf que ma mère à moi est au courant ! sourit Etienne.
-Toi tu as une excuse, c'est avant Noël… Moi c'est après ! J'ai aucune excuse !
-Bon, bah… ton cadeau !
Etienne offrit une écharpe à Kenneth.
-T'es sympa toi, il caille et tu m'offres une écharpe !
-Je suis ton ami, j'ai décidé de rester utile tant que je pourrais !
-Mouais… Surtout parce que j'ai perdu la dernière. Merci.
-Elle est en laine de Lainergie !
-Oh mais je suis outré que ce ne soit point de la soie de Migalos chinois ! Madame Heine va se faire un plaisir de jeter ce déchet !
Etienne et Kenneth ricanèrent ensemble.
-Bon. C'est l'hiver, les Canarticho brisent la glace pour boire… On va voir ?
-Ouais !


Jonathan se dirigea vers le bureau d'Estelle. Il fut arrêté par Linus.
-John ! J'ai besoin de toi !
-Ca… peut pas…
-Non, ça peut pas attendre ! Réunion d'urgence avec le doyen dans mon bureau !
-Mais j'lui ai rien fait, moi ! J'ai arrêté de le traiter de fond de chiottes…
John entra dans le bureau sous le regard lassé de Norbert.
-Rassurez-vous, j'aurais préféré aller au dit bureau également… mais ravi d'entendre que je ne suis plus votre cuvette favorite ! soupira Norbert.
-Je suis désolé que vous ne puissiez voir les élus de vos cœurs respectifs, mais j'ai un problème qui ne peut pas attendre ! soupira Linus.
Pendant qu'ils étaient face au proviseur, aucun des deux ne put voir Antoine se dirigeant nonchalamment vers le bureau d'Estelle et Eddy.
-Les professeurs commencent à menacer pour une raison que j'ignore de faire grève…

-Et voilà !
-Ca fait bizarre ! Kenneth ne sait même pas que je dine avec toi !
Judith et Etienne étaient assis face à face à la cafétéria.
-Tu découvres cette peur classique qu'on éprouve quand on désobéit à quelqu'un qu'on apprécie… D'après ce que j'en sais, Kenneth doit être dans ses rendez-vous matinaux…
-Oui, il profite du premier service pour enchaîner les rendez-vous importants !
-Kenny est très besogneux. Il considère qu'il travaille mieux s'il sacrifie une heure pour manger.
-C'est… bizarre, il m'avait semblé qu'il n'avait pas le besoin financier de travailler…
-En effet, non, théoriquement il pourrait même prendre sa retraite et vivre sept vies dans le luxe ! J'exagère, mais c'est vrai qu'il pourrait avoir une vie facile. Il… essaie de garder les pieds sur terre, c'est tout. De se convaincre que la vie est difficile. S'il acceptait de vivre normalement, il aurait une vie bien plus simple.
-Pourquoi il ne l'accepte pas ? Je veux dire… Il n'a pas à avoir honte…
-Ecoute, j'ai beau le connaître mieux qu'un peu tout le monde ici, j'ignore exactement d'où lui vient son problème avec son argent… Mais j'essaie évidemment de lui faire passer ça.
-Tu considères ça comme un défaut, son désamour de l'argent ?
-Il m'a toujours dit que cet argent l'avait rendu malheureux. Je n'ai jamais su exactement pourquoi. Peut-être un truc familial. En attendant, je crois qu'on ne devrait pas parler de lui mais de vous deux. Ca se passe bien ?
Judith hocha la tête.
-Oui… Oui évidemment ! Kenny est un très gentil garçon ! Il est… investi, prévenant, tendre… Je n'ai jamais été aussi comblée par un homme. Il… On dirait qu'il se conforte à mes attentes avant que je ne les lui communique !
-Kenny a une sorte de don pour la vie à deux, l'ennui c'est qu'il garde ce comportement rassurant même en période de crise. Et son flegme l'empêche d'être réellement inquiet quand la menace se présente. Quand la menace entre en action, là, Kenny réagit. Souvent trop tard !
Judith hocha la tête.
-Je… ne vois pas le souci, au contraire, c'est rassurant…
-C'est ce qui a causé sa précédente rupture, en fait…
Judith sembla inquiète. Etienne paraissait tout à fait à l'aise.

Antoine entra dans le bureau. Eddy eut un frisson. Estelle se leva, surprise. Antoine ferma la porte derrière lui.
-Eh bien… Jolie brochette !
-An… Antoine !! Sors d'ici ! cria Estelle.
-Il est inutile de parler si fort… Il n'y a personne dans les bureaux… Personne qui puisse vous aider…
Eddy se saisit d'un téléphone, mais Antoine sortit son Ninjask qui s'empara de l'appareil.
-Argh !!
-Vous n'appellerez personne ! Pour qui vous prenez vous ? Un chevalier servant ? Vous n'en avez ni l'envergure, ni l'audace… Estelle…
La jeune femme aux cheveux noirs lança un regard apeuré à Antoine de Beaufort.
-Oui… Ressens toute cette crainte… Tu prends maintenant conscience de l'horreur de tes actes !
-Je n'ai rien fait incidemment, tu le sais très bien !
-Oui ça c'est la version officielle, mais toi et moi savons ce qui s'est réellement passé. Une regrettable erreur de ta part qui a fichu ma vie en l'air… Et tes incessants refus…
Antoine se déplaça vers le fond de la pièce et ouvrit une fenêtre.
-Maintenant, Estelle, nous allons pouvoir discuter de… la façon dont tu pourras t'excuser envers moi.
Eddy grimaça, intrigué. Estelle semblait acculée.

Jonathan tourna la tête en direction des bureaux d'Eddy et d'Estelle. Mais il était toujours coincé dans le bureau de Linus.
-En conséquence de quoi… j'aurais juste besoin d'un minimum de temps et pour gagner ce temps il me faudrait des apports logistiques et administratifs à proposer, mais juste en façade.
-Une stratégie de couverture en gros ! acquiesça Norbert.
-Tout à fait.
-Euh… Faut que j'y aille, là…
-Jonathan tu restes ici…
L'ex taulard lança un regard courroucé au proviseur.
-Raté, tu es moins effrayant qu'avant. Une chose que j'ai apprise avec le temps et le mariage c'est que l'amour à ce don de rendre les gens moins effrayants !
-… Hmph…
-Plus tard ! J'ai encore à discuter. Le travail avant fleurette !

Kenneth sortit de son bureau. Il vit les portes de la direction et du secrétariat fermées.
« Judith doit être ailleurs… »
Il se dirigea dans le couloir en direction du hall d'entrée. Il aperçut alors une silhouette connue.
-M… Miranda ?!
La femme s'avança vers Kenneth.
-Hey… C'est justement toi que je venais voir.
-Oh… Et que me vaut l'honneur de ta visite ?
-Je voulais juste savoir si tu allais bien.
-Ca va, oui écoute… Et toi ?
-Je me débrouille, oui. J'ai retrouvé un poste à Oliville.
Kenneth semblait gêné. Miranda sourit.
-Oh, toi, tu as retrouvé une petite amie !
-Quoi, non…
-Tu mens très mal !
Kenneth soupira.
-Je ne vois pas en quoi ça te regarde… Surtout maintenant qu'on n'est plus ensemble.
-Justement tu peux m'en faire part sans risque !
Kenny soupira et sembla lessivé.
-C'est un trip d'ex que de s'intéresser encore à la vie de ses anciennes conquêtes ?!
-On a été liés pendant un certain temps…
-Quelle lettre tu ne comprends pas dans « FINI » ?
Miranda sourit.
-Ca ne te ressemble pas d'être aussi répulsif… donc elle doit être très différente de moi !
-Ah ça en termes d'emmerdeuse elle aurait du mal à te rattraper !
Miranda sourit et regarda sa montre.
-C'est l'heure du déjeuner, elle doit y être…
Miranda se dirigea vers la cafétéria, suivie par un Kenneth excédé.

-Le principe d'une relation repose dans ce que les gens s'apportent l'un à l'autre. Une relation est donc fondamentalement basée sur l'échange. On peut fréquenter une personne par affection, par plaisir de la compagnie ou encore par bénéfice matériel, entraide ou passe-droit accordé à la personne. Ces dernières raisons étant méprisées de manière générale et faisant rarement l'objet de relation solide. La garantie d'une relation solide repose dans le confort certain qu'impose la présence de l'autre sans échange contraignant de l'autre partie.
Kenneth regarda les élèves qui suivaient sa conférence à l'époque ou il cherchait à devenir professeur en sciences humaines.
-On constate souvent qu'une relation dépérit quand la personne en question se lasse de l'apport imposé par l'autre, mais la réciproque n'est pas obligatoire. Parfois on peut aussi ne pas avoir assez d' « expérience » et trouver la personne fade à côté d'une autre, soudainement plus intéressante. Tout est question de considération. On peut éprouver pour certains une considération intense qui nous amène à penser qu'ils seront avec nous pour le restant de nos jours… Il n'en est malheureusement rien, du moins pas dans tous les cas. Qui peut prévoir comment les rapports vont évoluer ? Votre amour d'hier peut devenir votre Némésis de demain… Tout est question d'évolution des rapports. Et un rien peut faire basculer un sentiment déçu en envie de meurtre !


-Je veux donc que sous cinq jours… Tu me fasses part de ta décision de t'enfuir avec moi.
Eddy s'étonna. Estelle regardait Antoine, tétanisée.
-Si tu ne le fais pas, je dis à ton frère ce dans quoi tu es impliquée. Il te détestera jusqu'à la fin de ses jours et tu perdras ta dernière famille.
-… Salaud !
-Continue de m'insulter, mais tu sais que j'ai raison, et que tu as tort. Personne ne sera assez fort pour te protéger de moi, ton frère lui-même n'y a pas réussi et je suis en train de préparer un plan susceptible de neutraliser cette école dans son ensemble. Vous savez tous deux de quoi je suis capable, hm ?
Eddy frissonna. Estelle voulait pleurer. Elle s'abstint.
-Si jamais ta réponse est négative, ma vengeance sera terrible, Estelle. Non seulement ton frère saura tout de ta petite combine, mais en plus je m'arrangerais pour que ta vie s'arrête là.
-Pourquoi… Pourquoi vouloir encore te venger ?! Je veux dire ça fait presque vingt ans !!
-Et tu crois que les choses n'en sont pas moins dures à supporter ? Ton absence… Et surtout cette honte terrible d'avoir été recalé de l'examen de dressage et d'être dans l'incapacité de le repasser ! Cette véritable campagne de dénigrement dont j'ai été victime !! C'est de ta faute !! Tu le sais ! Et tu vas payer, en bonne et due forme.
-Si tu crois que j'ai peur de toi…
Antoine frappa du poing sur le bureau d'Estelle et lui attrapa le cou sous le regard terrorisé d'Eddy.
-Argl !!
-Tu es sérieuse ?! Tu n'as pas peur de moi ? Tu crois me faire avaler ça ? PERSONNE N'ECHAPPE A LA TERREUR que mon seul nom provoque !
Estelle se dégagea de l'étreinte d'Antoine qui ricana.
-Tu m'appartiendras. Tu sais que tu dois m'appartenir.
Il sauta par la fenêtre précédemment ouverte. Les deux occupants du bureau mirent du temps avant de reprendre leurs aises.

Andrew regarda Penny qui semblait préoccupée.
-Ca va ?
-Je n'arrive pas à croire que mon oncle ait pu faire une chose pareille.
Andrew hocha la tête.
-Je comprends, mais… c'est ton oncle, non, tu le connais !
Penny soupira. Elle regarda Andrew.
-Tu… connais des gens comme ça, qui te paraissent amicaux mais qui ont parfois des réactions exagérées, qui disent « Mouais » plutôt que oui, qui disent « Ah, ok » plutôt que « Oui d'accord », qui hésitent deux secondes avant de hocher la tête, qui s'accolent à ton choix mais te regardent avec aberration…
Andrew acquiesça, étonné.
-Tu n'es jamais arrivée à le cerner…
Penny secoua la tête.
-Jamais.

-Donc ce que tu m'expliques c'est que…
-Voilà ! Si tu mets un Mentos dans une bouteille de Coca, le liquide jaillit à plusieurs mètres !
-Ouah… Il faudra que j'essaie !
-Des variantes consistent à mettre le Mentos dans la bouche puis à boire du Coca !
-Oh mon Dieu !! C'est ignoble !
-Effet garanti, très impressionnant, certains appellent ça un Carapuce-à-O Nucléaire !
Judith sourit.
-Tu es très différent de ce que Kenny avait dit… Il m'a dit que tu étais un homme aigri, méchant, misogyne…
-En fait je suis aussi l'arrière petit-fils de Benito Mussolini, mais il ne faut pas le dire !
Judith ne rit pas mais elle approuva la blague.
-En fait, Kenny me tient pour quelque peu responsable de l'échec de sa précédente relation… J'en ai conscience, en fait je pensais que sa précédente petite-amie n'était pas faite pour lui… Je suis un peu trop dans mon rôle de copain protecteur.
-C'est dommage, tu es plutôt attachant comme garçon !
-Oui… Ce commentaire de ta part explique pourquoi il t'aime bien. Tu es tout à fait mon genre.
Judith s'étonna.
-Comment ça ?
-Disons que nous avons des goûts similaires en matière de femmes. En te connaissant maintenant je suis à même de dire que tu es une femme bien pour mon ami Kenny.
-Parce que… je te plais ?!
-Voilà, dans une certaine mesure évidemment.
-… C'est censé me rassurer ?
-Oh, ne t'en fais pas je ne suis absolument pas dans l'optique d'entamer une relation en ce moment…
-Oui, Kenny m'a raconté… pour Linda.
Etienne s'étonna.
-Ah…
-Oui, je suis désolée pour toi. Même s'il apparait évident que tu as des torts dans l'histoire.
-… qu'est-ce que tu entends ?!
-Eh bien… Personnellement j'aurais réveillé la personne qui vit avec moi, ne serait-ce que pour lui demander si elle a une idée de ce qui a pu arriver ; D'après ce que m'a raconté Kenny, humainement, ta réaction était insensée et ignoble pour ta copine. J'aurais réagi pareil qu'elle !
Etienne plissa les yeux. « C'est vraiment une fille pour Kenny ! La même personnalité que Linda mais en châtain ! »
-Maintenant… Je ne pense pas qu'elle t'en voudra à vie. Passé le deuil du bébé, qui sait quels sentiments peuvent revenir à la surface !
Etienne soupira.
-J'ai… plus ou moins perdu l'espoir qu'elle me revienne. J'ai décidé en fait de… d'arrêter d'espérer. C'est pas sympa mais…
-C'est compréhensible. Parfois il vaut mieux… laisser le passé derrière soi et s'en remettre au futur.

Kenneth restait abasourdi, à quelques mètres de la porte transparente. Miranda sourit.
-Je vois que les choses n'ont pas changé… Tu tombes raide dingue d'une fille, elle se tourne vers Etienne, tu vas déchanter…
-Euh… il y a… surement une explication…
Judith riait avec Etienne. Kenneth se décomposa.
« Elle rigole avec lui ?! Bon sang… mais AUCUNE fille ne peut rigoler avec lui ! Ils parlent de moi ?! Est-ce qu'il l'a insultée ?! Est-ce qu'il se fout de sa gueule depuis le départ ?!! »
-Oui… Une autre explication, en effet… Il te l'a volée !
Kenneth regarda Miranda, excédé.
-Tu es là pour quoi, toi déjà ?
-Je voulais prendre de tes nouvelles, ce que tu n'as pas fait !
-Franchement, je me demande même pourquoi pendant un temps je culpabilisais de ne pas en prendre ! Va t'en et ne te sens certainement pas obligée de revenir me voir !
Miranda s'étonna.
-Alors c'est lui qui te vole ta copine et c'est moi que tu éjectes ? Toujours un aussi grand sens des priorités !
-Fous le camp !
Miranda partit, un sourire narquois envers son ex. Kenneth soupira et ne savait pas trop que faire.

-Je veux… Témoigner contre Etienne Smirnoff.
Kenneth se présenta à la réception du tribunal. La réceptionniste hocha la tête.
-Porte 14 !
-Merci…
Il se dirigea vers la dite porte, fatigué, le cerveau en bouillie, la peur au ventre. Au même moment sortit Antoine de Beaufort, repu d'avoir servi son témoignage. Il laissa entrer Kenneth qui ne prêta pas attention à lui. Le professeur d'histoire se dirigea vers la réception. La réceptionniste le regarda en frissonnant.
-Alors ? Notre deal est bon ?
-Oui… Vous êtes… réhabilité à passer les concours d'agrégation…
-MERCI BIEN ! Votre part du contrat est terminée…
Antoine rendit à la jeune femme sa Pokéball.
-Oh… Merci… J'espère au moins que vous n'avez pas fait de mal à mon pauvre Miaouss !
-Il se porte comme un charme… enfin, peut-être et pour l'instant ! Veillez à ne pas me trahir, je saurais toujours ou vous retrouver grâce au numéro d'identification…
La réceptionniste hocha la tête, déconcertée.


Jonathan entra dans le bureau d'Estelle.
-Désolé, j'ai eu un contretemps avec Linus, euh…
Il regarda Estelle qui frissonnait. Elle tentait de faire illusion, mais lui voyait bien que ça n'allait pas.
-… Je vois…
-Non John !!
Le proviseur adjoint se dirigea à travers les couloirs, marchant d'un pas déterminé. Il passa à travers le hall alors qu'Etienne et Judith sortaient de la cafétéria, se dirigeant vers Kenneth. Lui se dirigea vers la salle d'histoire. Antoine faisait cours aux Deuxième Année de stratégie. Hannah, Samuel, Dylan et les autres élèves virent donc le proviseur adjoint coller un coup de poing en plein nez d'Antoine de Beaufort, le laissant par terre.
-Recommence, pour voir, et je te démonte la gueule ! Pour de vrai ! T'approche plus d'elle !

Kenneth semblait ne pas savoir à quoi s'attendre. Judith se jeta à son cou.
-J'ai déjeuné avec Etienne ! Tu ne m'en veux pas ?
Kenneth regarda son ami qui leva les bras.
-Désolé… Je sais que tu voulais pas, mais… elle est venue me demander un truc, j'ai sauté sur l'occasion pour faire connaissance, au moins…
-Euh…
-Etienne est très gentil ! On a discuté de tas de choses !
-C'était juste pour que je la connaisse, rien d'autre. Je n'ai absolument pas été insultant… ou si je l'ai été je m'en…
-Mais non ! sourit Judith. En tout cas je comprends mieux pourquoi mon Kenny est si gentil, avec un ami pareil !
Kenneth sourit.
-Tu… as diné normalement avec elle ?
Etienne hocha la tête.
-Il paraîtrait même que je suis un être humain un jour sur deux dans la semaine !
-De ta part j'ai quand même de quoi être méfiant !
Etienne hocha la tête.
-Je sais.
Le professeur s'en retourna à sa salle. Kenneth et Judith le regardèrent partir.
-C'était vraiment pas grand-chose, Kenny…
-Je sais. C'est pas à lui que j'en veux. C'est à moi-même, de lui faire si peu confiance. Je crois que j'ai un peu trop envie de le protéger…

Etienne s'en retourna à sa salle. Ses élèves discutaient.
-Ce n'est pas possible… Oncle Antoine serait incapable de faire une chose pareille ! soupira Penny.
-Pourtant c'est fait ! marmonna Sadia. Mes parents étaient loin d'être ravis figure-toi !
-Tout ça pour avoir fouillé son annexe ?! Etrange… s'étonna Jules.
Etienne soupira.
-C'est à croire que cet Antoine est un pro de la riposte… On lui fait quelque chose, il renvoie la balle illico…
-Et avec quelle vitesse… Mon père lui-même n'aurait pas les moyens de monnayer ce genre d'actes avec tant de professionnalisme… soupira Andrew.
-Alors dans ce cas ce sont des liaisons amicales… Si je puis dire. Il a un grand réseau de connaissances…
-Moi je ne ferais jamais des choses pareilles pour un ami… En plus vu sa réputation, il doit les payer cher ! soupira Sadia.
-C'est de mon oncle qu'on parle… soupira Penny.
-Il a peut-être les moyens de faire appel à des gens… Il a peut-être un moyen de les forcer…
Etienne regarda Jules qui venait de parler.
-Vous pensez à quoi ?! demanda le prof
-Je sais pas… Euh… Des infos ! Il a beaucoup d'infos !
-L'information… Supposons… Je dis bien supposons qu'il ait eu accès à des informations qui lui permettent de compromettre un grand nombre de personnes ! Il aurait, je sais pas… Il aurait le moyen, grâce à un Pokémon, par exemple… de connaître des choses sur le passé des gens…
-On s'éloigne… marmonna Andrew. La solution est peut-être juste sous nos yeux.
Tous regardèrent Penny.
-Eh !!! Je n'ai jamais rien fait pour lui !!! Ne me regardez pas comme si j'avais fait quelque chose !
-Non mais tu sais peut-être… grommela Sadia.
-Je… Je sais que pendant une période il a étudié le droit… Il… enfin il semblait vouloir en savoir plus sur le métier d'avocat, de juriste…
Etienne soupira.
-Mais oui, ça c'était pour me couler ! Je ne vois pas en quoi c'est pertinent !
-Il revenait souvent avec des dossiers…
-Oui bon ça va, Penny, vous avez perdu de votre superbe… On s'occupe d'un cas, ce sera moins chiant…
La blonde semblait pourtant toujours perdue dans ses réflexions.

Le lendemain, 13 janvier. Judith entra dans le bureau de Kenny.
-Tu voulais me voir ? Bon anniversaire au fait !
-Merci… Euh… Je voulais simplement te donner ton cadeau.
Judith s'étonna.
-Euh… Kenny c'est à moi de t'offrir un cadeau… mais d'après Etienne…
-Oui… je n'aime pas les cadeaux, et je suis heureux que tu n'aies pas fait l'effort désagréable de m'en chercher un.
Kenny sortit une couveuse.
-Par contre la chose que je désire le plus c'est que tu sois heureuse. Alors je t'offre un cadeau pour que tu sois heureuse aujourd'hui.
Judith s'étonna.
-K… Kenny…
-Il va éclore sous peu…
Elle sortit d'œuf qui lui éclot entre les mains. Un petit Gobou en sortit.
-Il… Il est adorable !!
-Ouais…
-Mais pourquoi… Enfin je veux dire c'est ton anniversaire… C'est toi qui devrais recevoir…
-Mon plus beau cadeau, c'est toi. Ton sourire est un merveilleux présent. Et ta présence…
-Mais arrête tu vas me faire pleurer !
Elle le serra dans ses bras. Il sourit, heureux.

Kenneth Heine, 6 ans, 13 janvier 1983.
-DE TOUTE FACON VOUS NE VOUS ETES JAMAIS OCCUPE DU PETIT !
-OH L'AUTRE ! QUAND JE PENSE QUE VOUS N'AVEZ JAMAIS ENVOYE DE LETTRE !
-DIRE QU'ON VOUS A HEBERGE !
-MAIS C'EST UN COMBLE CA !
Kenny, assis à une table, observait sa famille s'entredéchirer. C'est un peu flou mais il croit percevoir sa mère et son père contre ses grands-parents. Aux côtés de Kenny, un oncle qui vivait chez ses grands parents.
-T'en fais pas, Kenny… C'est pas de ta faute… tenta de rassurer l'oncle.
« Ouais. Cause toujours. Dissuade-moi, mais c'est inutile. C'est ta parole contre mon visu. »
-OH MAIS VOUS ETES UNE MENTEUSE ! UNE MENTEUSE !
-C'EST MOI QUE TU TRAITES DE MENTEUSE ! QUAND JE PENSE QUE J'AI CHANGE LES COUCHES DE TON CHIARD !
-NE RACONTEZ PAS DE SALADES, VOUS NE VOUS ETES JAMAIS OCCUPES DE LUI !
-MAIS C'EST UN MONDE !
Kenny se mit à pleurer dans l'indifférence générale.


Judith se sépara de Kenneth qui pleurait.
-Oh et maintenant c'est toi qui pleure !
-C'est… C'est mon plus bel anniversaire.
-Tu vas enfin apprécier ce jour comme il se doit ?!
Ils s'embrassèrent.
-Je t'aime, Judith, si tu savais…
-Moi aussi je t'aime. Bon anniversaire !
-Euh… tu vas l'appeler comment… le petit ?
-Oh… Kenji ! Ca te ressemble et… ça fait japonais ! En plus ça veut dire « Sagesse » selon certaines façons de l'écrire. Et tu es un grand sage !
Le Gobou acquiesça.
-Ah… On verra ça au diner de ce soir !
Judith sourit et partit. Kenneth pleura de plus belle.
-Quel con je fais mais quel con…
Il ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit la bague de fiançailles.
« J'ai préféré lui offrir un Gobou plutôt que… ça… qui est nettement plus important… »
Il baissa la tête.
« En même temps elle et moi ça ne fait que quatre mois, c'est trop tôt… »
Il soupira et s'en retourna, malheureux, à son travail.

Jonathan vérifiait ses e-mails.
-Hmm… Non je ne veux pas de pénis plus large merci… Ni souscrire à une assurance vie, ni habiter en Islande, ni participer à tel concours pour gagner tel prix exceptionnel…
Un mail signé « ADB » demandait un partenariat avec la faculté en sujet.
-Hmm…
Jonathan l'ouvrit. Le mail ne présenta qu'une image animée de carte à jouer qui se tournait. Un diablotin ricanait. Le PC de Jonathan planta.
-… Et mon antivirus alors ?!!... merde…

Dans sa salle, Antoine eut un petit sourire satisfait malgré son œil enflé.