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Les Chroniques des Univers: [Tome 1] La légende des deux Orbes de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 06/07/2008 à 18:21
» Dernière mise à jour le 15/02/2009 à 01:47

» Mots-clés :   Science fiction   Sinnoh   Suspense

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Chapitre 62: Flûte et escaliers
En nous approchant de ce qui restait de la matrice, mes intuitions se confirmèrent, il y´avait bien un objet en plus des orbes. Lilian récupéra celui de Palkia au passage, quant à moi, je pris celui de Dialga. J´allais toucher cet objet inconnu lorsque Lilian me prit le bras pour m´en empêcher.

"Professeur, vous ne croyez pas qu´il faudrait déjà assurer nos arrières avant de se lancer à nouveau vers l´inconnu ?"

D´un signe de tête, il montrait Dialga. Il avait accepté de nous porter main-forte, mais ce n´était sans doute que par intérêt personnel.

"Et comment veux-tu que je saches s´il est avec nous ou s´il compte partir maintenant."

Lilian fouilla dans la poche de son sac et sortit une ball vide.

"Le meilleur moyen pour le savoir c´est encore de lui proposer ça, non ?"

L´idée semblait un peu stupide: vouloir capturer un légendaire en lui demandant s´il était d´accord...

"C´est toujours mieux que le soumettre avec une chaîne rouge non ? me fit Lilian comme s´il avait vu dans mes pensées.
-On verra bien, fis-je sans trop de conviction, mais bon, comme on dit, qui ne tente rien..."

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C´est ainsi que sans trop y croire, tel un gamin ivre mort qui se présenterait à l´élue de son coeur, espérant la séduire dans son état plus qu´alcoolisé, je me mis à parler à Dialga.

"Oui Sorbier, c´est à quel sujet ? me fit le pokémon en pensée.
-Je crois que je risque de briser le peu de confiance de ta part que j´ai réussi à gagner, mais bon, je me devais de te poser la question alors est ce que...
-Oui m´interrompit le pokémon.
-Comment ça oui ?
-Je te dis oui, parce que je sais la question que tu vas me poser, je te dis oui car je te rappelle que je communique en pensée donc que je suis capable de savoir ce qui te trotte dans la tête, et enfin, je te dis oui car ce serait pour moi un plaisir de faire la route à tes côtés.
-... Pour moi ce serait plus qu´un honneur, réenchéris-je.
-Dans ce cas, au lieu de trépigner comme un enfant, lance-la cette ball."

C´est ainsi que, par le plus grand des hasards, et après avoir traversé des épreuves titanesques, je devins finalement le dresseur qui possédait l´un des pokémons les plus puissants de tous les temps.

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Revenant vers mes amis, je croisai à nouveau le regard de Lilian.

"Et bien, vous voyez que ce n´était pas si difficile ?
-Je dois admettre que c´était même presque trop facile. Je ne comprends pas pourquoi il m´a autorisé à le capturer. Il aurait pu me balayer d´un coup de patte.
-Vous savez, professeur, lors de mon combat contre Palkia il y´a quatre ans, j´ai senti la même chose en le capturant. Je crois que ca vient un peu de lui aussi. Il n´aurait pas su qu´il pouvait avoir confiance en moi, je serais encore en train d´essayer de le capturer.
-Si tu le dis... Bon et sinon, cet objet mystérieux, ca avance ?
-Ca ressemble à une flûte, ou un ocarina, fit Antoine, mais ce n´est ni l´un ni l´autre. On dirait un mélange, mais sans être aucun des deux. Je pense que si ca a un rôle dans notre histoire, il y´a une chose de sûre, c´est que sans savoir la mélodie qu´on doit jouer, on n´arrivera à rien.
-Donne moi ça pour voir ?"

Antoine me passa l´objet. Une espèce d´ocarina bizzaroïde en effet, dont la couleur bleue se teintait parfois de reflets irisés. Une voix dans ma tête me soufflait ce qu´il fallait faire, mais j´étais trop intrigué par l´objet pour y porter attention.

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Ce fut Lilian qui formula la suggestion qui trottait dans ma tête.

"Professeur, on pourrait peut-être le donner à Aurore, elle serait peut-être plus inspirée que vous... Elle n´est sans doute pas là pour rien.
-Oses dire que je n´ai rien fait, s´insurgea l´intéressée. Je te rapelle que sans moi, tu serai déjà mort deux fois.
-Oui, et sans moi, le monde serait détruit, et sans le professeur, tu serais aussi morte. Alors ne me fais pas dire ce que j´ai pas dit et daigne venir nous rejoindre ô toi, reine des chieuses.
-Et pan, envoyé, fit Antoine."

Aurore se vengea sur son petit ami pour celà.

"Aïe, mais j´ai rien dit moi.
-Peut-être, mais tu ne m´as pas soutenue, moi, ta reine de beauté, ta puce, ta chérie.
-Je me demande qui serait l´imbécile qui pourrait dire ça..."

Nouvelle tentative de meurtre de la part d´Aurore. L´ambiance se détendait enfin dans la grotte.

"Bon, donnez moi ce joujou et laissez faire les femmes."

Aurore prit délicatement la flûte et fit tout de suite une remarque:
"On dirait celui de ma mère...
-Et ?
-Elle le tient de sa grand-mère qui le tient elle même de loin avant elle...
-Et elle sait en jouer ?
-Oui bien sûr, mais elle ne joue toujours qu´un seul et unique morceau."

Le regard de Lilian croisa le mien, ce genre de coïncidences bizarres commençait à devenir trop fréquent pour nous. C´est moi qui fit la suggestion le premier.

"Et ce morceau, tu saurais nous le jouer avec ce genre d´outil ?
-... Oui,... oui je crois, fit elle après avoir positionné ses doigts sur l´instrument. Vous pensez que ca peut faire quelque chose ?
-On verra bien, rien de sûr pour le moment mais si tu voulais bien essayer...
-Bien sûr, bien sûr."

Aurore ferma les yeux, se concentra sur sa mélodie, et commença à faire jouer ses doigts sur l´instrument... sans toutefois produire aucun son...

"Ah, panne de souffle, tu veux ton respirateur artificiel ? plaisanta Antoine.
-Oh, mais t´as fini d´être insupportable toi ? répliqua sa petite amie.
-C´est pas ma faute, c´est juste que je suis content qu´on ait pu sauver le monde.
-Et cet état d´euphorie doit forcément me retomber sur la figure ? Enfin bon, l´instrument est bouché, je n´arrive pas à en tirer quoi que ce soit.
-Fais voir, fis-je..."

Regardant par tous les trous de l´ocarina-flûte, je finis par trouver un petit bout de papier coincé au fond. Le dépliant, je me mis à le lire machinalement pour voir si rien d´important n´était marqué dessus. Quelle ne fut pas ma surprise de voir écrit, au dos d´un bout de page déchiré de la prophétie, un petit mot qui nous était destiné.

"Le hasard m´a donné la chance de vous reparler une dernière fois. Prenez soin de mon petit cadeau, je pense qu´il pourra plus servir aux vivants qu´à moi..."

Le mot était signé, et c´était le plus stupéfiant, de la main d´Hélio même. Il avait déchiré une page de la copie de la prophétie et nous l´avait renvoyé à l´intérieur de l´ocarina.

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"Non de...
-Qu´est ce qu´il y´avait d´écrit ?demanda Lilian.
-Je... euh, rien,... rien du tout, je me disais juste que c´était pas étonnant que l´instrument soit bouché, on aurait de quoi écrire un roman sur ce truc."

J´avais conscience de mal mentir, mais mon mensonge paraissait bien passer, et je n´avais pas envie d´en remettre une couche sur la disparition d´Hélio. Cachant le papier en question dans ma poche, je rendis ensuite l´ocarina-flûte à Aurore.

"Merci professeur, vous êtes tous prèts ? Je commence."

Alors débuta la plus belle représentation musicale que j´eus jamais vu. Aurore était très douée avec cet instrument, mais le plus impressionnant ne venait pas de là. La musique ne semblait pas "sortir" de l´instrument, mais on aurait dit que la montagne toute entière vibrait.
Bien plus qu´un récital, c´était toute une harmonie que se créait au contact des doigts d´Aurore sur la flûte. Le son était puissant, magique,... bref magnifique.

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Sur les lèvres de Pierrick, je ne lus qu´un seul mot: "infrasons". Il m´avait semblé avoir vu dans des magazines scientifiques qu´en combinant certaines très basses fréquences de sons, on pouvait en arriver à faire vibrer certains solides réputés très durs comme le marbre ou le diamant. La grotte semblait remplie de milliers de plaques de pierres différentes, chacune réagissant différement aux incantations de l´ocarina comme l´aurait fait une touche de piano sous les doigts d´un virtuose.

Puis, je m´aperçus que la mélodie entêtante faisait bien plus que faire vibrer la pierre la plus dure. Il semblait que la grotte réagissait comme un instrument dont le musicien jouerait avec brio, mais aussi comme une serrure dont la flûte serait la clé. Bien plus qu´une vibration harmonique, il y´avait maintenant de vraies vibrations sismiques.

"Ca va s´effondrer, hurlais-je."

Mais mon cri était couvert par les harmoniques de l´instrument. Cependant Pierrick semblait lui aussi avoir lu l´essentiel sur mes lèvres, et me rassura d´un signe de la tête.

"Non,.... pas en .... s´effondrer, quelque.... dessous."

Le morceau d´Aurore se terminait enfin. Et là, je vis l´incroyable.

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Des profondeurs de la grotte, une quantité incommensurable de poussière sortit d´une fissure dans le sol. Ce n´était même pas de la poussière d´ailleurs, c´était du sable. Cette matière d´or s´organisa pour former des énormes motifs géométriques que je ne reconnus pas tout de suite. Des espèces de pavés droits qui se recroquevillaient sur eux-mêmes. Le sable rougit, comme si la brusque augmentation de pression dans les pavés avait fait chauffer le matériau de l´intérieur au point de le comprimer. Et la forme naturelle que prenait le sable compressé et chauffé était....

Le verre. Les gros pavés de sable devenaient de fines marches de verre qui une par une se dressaient devant nous. Tout un escalier fait du verre le plus pur qu´il m´ait été donné de voir se créait devant nous. Un escalier non pas impressionnant par sa taille, qui n´était pourtant pas négligeable (surtout quand on sait que vingt secondes avant il n´y avait rien d´autre qu´une flûte qui jouait), mais surtout par le fait qu´il donnait sur... le vide. L´escalier se terminait par une marche et un petit palier qui ne donnait sur rien du tout. Rien de palpable en tout cas.
Lilian prit la décision pour nous.

"Un escalier qui apparaît sous nos yeux, j´appelle ça une invitation, qui m´aime me suive."

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Nous choisîmes donc de gravir les marches. Les champions d´arènes étant restés derrière pour surveiller Mars, il ne restait plus que notre petit groupe de six, dans lequel Cynthia avait pris la place laissée (aspect ô combien ironique) par celui qu´elle haissait le plus au monde tout en étant son premier amour. Cependant, Lilian, à nouveau, prit les devants.

"Je crois que ce qui se passe au sommet de cet escalier ne concerne que les élus, sans vouloir t´offenser, fit-il à l´attention de Cynthia.
-Bien sûr, je comprends, je vous attendrais ici, fit celle-ci.
-Je lui tiens compagnie, confirma Pierrick, on sera là à votre retour."

Quant à Antoine, on ne peut pas vraiment dire qu´il était d´accord avec celà.

"Vous, vous restez si vous voulez, mais après ce qui s´est passé ici, je ne laisse pas partir Aurore toute seule.
-Et tu comptes faire comment s´il n´y a rien pour toi là haut ?
-Je redescendrais, figures-toi vieux, je suis pas encore aussi con que ça pour sauter de l´autre côté. Mais pour savoir ce qui se passera là-haut, il n´y a qu´un seul moyen. Et le dernier arrivé en haut me devra une bouffe."

Sans nous laisser le temps d´émettre une seule réserve, Antoine se précipita à l´assaut de l´escalier. Je regardais Lilian puis Aurore, qui me répondirent exactement la même chose, à savoir le classique haussement d´épaules qui voulait dire "On ne le changera jamais celui-là alors autant le laisser faire."

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Il me fallut du temps pour arriver au sommet, la faute sans doute à mes jambes de vieux, fatiguées par cette semaine entière à courir par monts et par vaux, à éviter la mort de justesse ou à la provoquer en duel. Durant mon ascension, j´eus donc le temps de compter les marches.

Le nombre total, 493 n´éveilla rien dans mon souvenir, seul le nombre de pokémons connus s´en approchait avec un total de 492 pokémons répertoriés comme existants. Par contre, il éveilla dans mes chaussures de douloureuses ampoules que j´allais maudir toute la semaine à venir. Mais je réussis à atteindre la 493ème marche.

"Ouh, déjà que je trouvais dur d´escalader en entier la montagne la plus haute de Sinnoh, voilà qu´il me faut jouer les prolongations alors que je suis déjà au sommet."

La fin de l´escalier avait de quoi donner le vertige, on voyait le ciel de toutes parts, et la sensation de marcher dans le vide ne rendait cette impression que plus poignante. Derrière, le Mont Couronné et ses lumières bienveillantes s´atténuaient de plus en plus, au profit de la froide noirceur de cette nuit d´été, paradoxalement bien plus fraîche que l´aurait été une nuit en hiver... La faute sans doute à cette fichue lune rouge.

J´étais enfin arrivé au sommet quand Antoine, haletant par l´effort, posa la question fatidique.

"Super,... maintenant qu´on est... arrivé,... qu´est ce qu´on fait là ?"

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Lilian tenta de se rapprocher du bord extérieur du perron. Il fut très vite arrêté par Aurore qui le gratifia d´un tout à fait logique "Mais t´es fou ou quoi ?"
Calmement, Lilian recula et sortit de sa poche une petite lampe de poche, qu´il alluma.

"Si je ne peux avancer, alors cette torche éclairera ma voie.
-Oui, bon, ca va la poésie maintenant, fit Antoine, et puis si tu comptes lancer cette lampe dans le vide pour savoir à combien de mètres on est du plancher des vaches, je vais épargner la vie de cette pauvre torche en te disant qu´on est a peu près à... une hauteur trop haute pour sauter.
-Chut, interrompit Lilian, regarde... et apprends."

Sur ce, il lança la torche allumée droit devant lui. La lumière disparut presque instantanément.

"La lampe, elle a... disparu. fit Antoine stupéfait.
-Je ne crois pas qu´elle soit bien loin expliqua le maître de Sinnoh. Regardez ces reflets devant, on les voit mal à cause de la nuit mais on peut cependant les distinguer de temps en temps. Je crois qu´on a devant nous un portail presque invisible, similaire au vortex que nous venons de détruire, sauf que celui-ci ne même pas dans un nouvel univers, mais au contraire dans un monde perdu et protégé. Je ne crois pas trop à la Bible, mais vu la situation et les similitudes, les chrétiens pourraient appeler ça l´Eden."

Il ne nous laissa pas le temps de juger de la véracité de ses propos. Prenant un pas d´élan en arrière, il sauta dans le vide... pour disparaître aussi vite que l´avait fait la lampe, nous laissant comme des imbéciles au milieu du vide.

"Bon, on le rejoint ou on attend que le déluge du seigneur vienne nous noyer ? plaisanta Antoine, parce que vu la hauteur à laquelle on est, ca risque de prendre du temps avant de sentir l´humidité."