Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Travaux Publics de Drad



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 10/09/2025 à 12:29
» Dernière mise à jour le 10/09/2025 à 12:29

» Mots-clés :   Action   Amitié   Romance   Slice of life   Unys

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 - La Mélodie du Répit
- 10 janvier -

La porte en bois du café s'ouvrit avec un petit tintement. Ingrid s’engouffra à l’intérieur du bâtiment, des flocons de neige accompagnant son entrée. Une vague de chaleur réconfortante lui caressa le visage, imbibée de la douce odeur du café, du chocolat chaud et des gâteaux tout juste sortis du four. Elle referma la porte derrière elle avec un nouveau son de clochettes, laissant le froid dehors.

Un jeune homme aux cheveux châtains attachés en bun et avec un tablier noir attaché autour de la taille lui fit signe depuis l’arrière du comptoir.

- Salut Ingrid !
- Bonjour Jeff, répondit-elle en frottant ses chaussures sur le paillasson à l’entrée. Tu vas bien ?
- Tranquille, et toi ?

La femme sourit poliment et hocha la tête.

- Ça va bien.
- Comme d’habitude ?
- Je veux bien, merci !

Le café de La Mélodie du Répit n’était pas bien grand. Niché dans la peu fréquentée Rue Étroite, c’était une adresse connue des gens du coin, amenés ici par des collègues ou aimant dénicher des perles rares. Il n’y avait que quelques tables, bien souvent prises par les habitués. Proche du bar, un joueur de guitare grattait quelques notes légères, devenues la signature sonore de l’établissement.

Ingrid repéra une petite table en bois sur le côté, contre le mur. Elle traversa le café, retira son long manteau en laine et l’étendit sur le dossier. Les quelques flocons sur ses épaules avaient déjà fondu. Elle sortit sa Ponchien, qui était si habituée à ce café maintenant qu’il était devenu comme une deuxième maison pour elle.

Ingrid s’assit à la table et sortit de sa sacoche son ordinateur portable du travail. Pendant qu’il s’allumait, elle enleva son bonnet, et recoiffa ses longs cheveux en les attachant à l’arrière avec sa barrette rose. La Ponchien en profita pour venir s’allonger à ses pieds.

Sur l’écran de son ordinateur, elle ouvrit le dossier “Route 4” épinglé à ses raccourcis, et, dans une autre fenêtre, ses e-mails. Elle ignora ses message personnel, mais se mit tout de même dans sa liste de tâches le fait de répondre à Christelle un jour ou l’autre, qui voulait organiser une soirée avec les collègues. Elle ouvrit l’e-mail qu’elle s’était envoyé avec les nouvelles photos, et les enregistra dans le dossier du projet. Ici des camions bennes transportaient des blocs de pierre, et des camions malaxeurs coulaient des dalles de béton. Là, des ouvriers de Macro Cosmos, debout sur la tête d’un Steelix, utilisaient le Pokémon comme un transporteur d’un étage à l’autre de leurs échafaudages, entre deux sessions de nivellement. Sur une autre image, des camionnettes blanches et noires ouvertes, desquels des ouvrières d’ici et de Galar sortaient des charpentes, tuiles, et gouttières, aidées par les Ouvrifier et Charpenti locaux. Sur une quatrième photo, Richards, un grand homme en costume, expliquait les tâches à humains comme Pokémon en indiquant les tâches de chacun sur un grand plan sur fond bleu étalé à l’arrière d’une camionnette noire. Toutes les photos étaient prises récemment : depuis le début de l’hiver, les tempêtes de sable, même si elles survenaient de temps en temps, étaient devenues plus rares.

Ingrid ouvrit une boucle d’e-mails intitulée “FW: Re: RE: Re: RE: Re: Récap Hebdo - Travaux Route 4.” Elle hésita un moment, puis créa une nouvelle boucle, en la renommant plus simplement. Ensuite, elle commença la rédaction de son e-mail.

“Bonjour Monsieur Waynes,

J’espère que votre déplacement à Vaguelone se passe bien.

Voici les avancées de la semaine :

- Je me suis rendue sur place pour rencontrer les ouvriers. Certains résistent toujours à l’usage de Pokémon d’autres régions. Je pense que c’est une question de fierté pour eux, ce que je peux comprendre, mais comme je le pensais, utiliser des Pokémon qui ont l’habitude des tempêtes de sable se révèle plus efficace que des Pokémon qui essaient de changer la météo.”

Elle relut son premier paragraphe, et déjà, reconsidéra son texte. Elle effaça l’entièreté de cette dernière phrase, et essaya de s’en tenir aux faits.

“- Les Sablaireau et les Libégon s’adaptent bien. Ils ne sont pas aussi efficaces que les Ouvrifier pour ce qui est de la construction, mais ils aident pour le travail du sol et le transport. Ils soulagent les équipes quand les tempêtes sont trop fortes.
- Monsieur Richards va faire livrer des équipements qu’ils utilisent sur les chantiers à Galar.
---- A propos de ceux qui se sont enfuis vers le Désert Délassant : après consultation avec l’équipe enviro, ils ne devraient pas poser de problèmes à l’écosystème.
L’invention de M. Nikolaï ont permis de débloquer deux des trois barrages de Crabaraques. Le seul problème étant son encombrement et les moyens nécessaires pour la déplacer. Il compte développer un prototype portatif dans les mois qui viennent.”

Une main vint lui déposer une grande tasse blanche sur sa table. Elle était remplie d’une boissons chaude dont la surface marron claire était recouverte d’une couche de mousse de lait bombée. Elle était saupoudré d’épices et de chocolat en poudre, et un marshmallow en forme de tête de Ponchiot était déposé au sommet. Il lui servit également deux cookies au chocolat noir venus tout droit de la dernière fournée, doré et craquants.

- Et voilà, dit Jeff.
- Merci.

Ingrid parcourut son message du regard. Elle prit sa tasse dans sa main, et but une gorgée de son mocaccino, la mousse se déposant sur ses lèvres. Elle s’essuya avec une des petites serviettes en papier mises à disposition sur la table, qui garda quelques traces de son rouge à lèvres, et elle continua.

“J’ai également une information importante à vous partager : des structures enfouies ont été découvertes en creusant. Comme vous le savez, la loi nous oblige à mener une étude sur toute découverte archéologique. J’ai donc fait appel au Musée de Maillard pour mener les fouilles. Ils doivent venir sur place la semaine prochaine pour un premier état des lieux.”

Elle s’arrêta d’écrire un moment. Ses yeux se levèrent sur les petites fenêtres sur la devanture du café. La neige qui, accumulée sur le rebord, couvrait le bas des carreaux, lui évoqua de petites dunes de sable. Elle soupira et fronça les sourcils, revenant à son message, essayant de trouver les mots pour aborder le sujet qui devait suivre.

“Je suis en attente de leurs estimations, mais il est fort possible que les travaux devront être suspendus le temps des fouilles.”

Elle effaça la phrase, et tapa :

“Je suis en attente de leurs estimations. Je vais essayer de me renseigner avec Monsieur Richards s’il serait possible de faire avancer fouilles et travaux en même temps, afin de mener les deux de front.”

“Bien à vous,
-Ingrid”

Elle parcourut ses lignes une dernière fois, puis se décida à envoyer cet e-mail.

Quelques secondes plus tard, la clochette de la porte du café retentit. Une Dresseuse d'environ 15 ans accompagnée d’un Lianaja entrèrent. La jeune fille et le Pokémon portaient tous les deux une écharpe autour du cou et un bonnet aux motifs assortis.

- Bonjour !

Jeff, occupé à la machine à café, accueillit l’adolescente dans l’établissement en regardant derrière lui avec un grand sourire.

- Bonjour, bienvenue ! Je suis à vous dans un instant.

Ingrid regarda la jeune fille de haut en bas. Chaussures de marche, tenue complète pour l’hiver, dont une doudoune sportive imperméable… Elle avait un grand sac en bandoulière sur l’épaule, assez large pour mettre tout un tas d’objets. Enfin, elle repéra les 4 Poké Balls à sa ceinture, dont deux Super Ball. Sans doute un peu timide, l'adolescente restait sur le palier. Elle ôta ses gants et consulta un C-Gear qu’elle portait autour du poignet. A ses pieds, son Lianaja restait silencieux. De son air un peu hautain, il toisait les autres créatures dans la salle, humains comme Pokémon. Ponchien, qui somnolait, ouvrit un oeil, puis l’autre, pour remarquer le Pokémon Plante. Elle se leva pour aller le saluer avec un petit aboiement, mais le fier serpent ne lui répondit qu’un petit sifflement.

L’attention de la fille fut tirée de son appareil et elle remarqua le Pokémon Chien Fidèle.

- Ohh ! Bonjour, toi !

C’était l’occasion pour Ingrid d’aborder le sujet qui la taraudait depuis l’entrée de cette fille.

- Tu es Dresseuse ?

L’adolescente fut surprise d’entendre quelqu’un réagir, puis approuva avec un grand sourire.

- Ah, bonjour madame ! Oui, je viens d’arriver en ville.
- Super ! Tu viens relever le défi de l’Arène ?
- C’est ça ! Mais, à vrai dire, j’aimerais m’entraîner avant, et je cherche le Métro de Combat . Est-ce que vous pourriez me dire où le prendre ?

Ingrid sourit poliment.

- Oh, il est à Méanville. Tous les départs se font depuis cette ville.

La jeune Dresseuse répondit avec un air étonné.

- Ah bon ! Zut…
- Mais tu peux prendre le métro normal pour t’y rendre, si tu veux. C’est la Ligne Rose, Direction Méanville, tu peux descendre à Métro de Combat.
- Oh, d’accord !
- Si tu débutes, je peux aussi te recommander la Baston SARL. Elle est Rue du Front de Mer, sur les quais, vers la Rue de l’Arène. C’est l’idéal si tu viens d’arriver.

Reconnaissante, la fille s’inclina, les mains jointes devant elle.

- Merci bien madame, c’est très gentil à vous.

Puis elle se tourna vers son Pokémon, qui était resté silencieux, à côté d’elle, durant tout ce temps.

- Allez Lina, on y va !

La jeune Dresseuse sortit du café promptement, et descendit la Rue Étroite en courant. Ingrid la vit rapidement disparaître derrière les murs. Son s’arrêta sur le rebord en bois de la fenêtre.

Ses années passées à la Baston SARL lui semblaient soudain si loin. Les combats quotidiens avec sa Ponchien. Le sourire sur le visage des Dresseurs et des Dresseuses. La passion qui les animait, et le défi qui se présentait à elle et à son Pokémon… C’était en grande partie joué d’avance, bien sûr : on ne les autorisait pas à avoir trop de Pokémon avec eux, afin d’offrir une expérience accessible à tout type de Dresseurs. Mais au moins, elle combattait…

Elle se prit à penser à nouveau au fait d’y retourner un jour. Comme participante, cette fois. Bien sûr, elle pourrait aussi simplement s’adonner aux combats sur un des terrains de la ville, et défier en combat n’importe quel Dresseur ou Dresseuse qui courait les rues.

Mais elle n’avait jamais fait ça. Et puis, elle devait dormir ses huit heures par nuit, sans quoi elle savait qu’elle serait fatiguée le lendemain. Avec les journées qu’elle faisait, elle savait qu’elle ne pouvait pas se le permettre.

Ses yeux marrons retombèrent sur son ordinateur. Ses pensées furent de nouveau emplies de sac de sable, de Pokémon contrariés, d’ouvriers réticents, et de tractopelle. Aux rapports qu’ils lui restaient à faire aux études qu’elle devait lancer. Aux Pokémon sur lesquels elle devait faire des recherches, contacter des spécialistes. A la demande de devis pour les PC portables qu’ils avaient à Galar.

Elle soupira.

Avec un petit sentiment de frustration, elle éteignit son ordinateur. On était samedi, après tout. Elle pouvait bien se permettre une heure de répit.