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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 10/09/2025 à 10:53
» Dernière mise à jour le 10/09/2025 à 10:53

» Mots-clés :   Action   Amitié   Romance   Slice of life   Unys

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Chapitre 4 - Les Artères
- 18 décembre -

Rupert avançait d’un pas décidé. L’éclat rougeoyant de la queue de sa Magmar devant lui se balançait doucement, suivant le rythme des pas du Pokémon, en même temps que les deux flammes à l’arrière de sa tête. La lumière chaude du Pokémon Feu vacillait sur les parois de béton qui les entouraient, parfois croisée par les faisceaux blancs et éclatants de leur lampe montée. En file indienne sur le fond du canal à sec, le Pokémon et les deux égoutiers avançaient sans bruit, l’épaisse semelle de leurs grosses bottes étouffant les sons.

Scott, qui marchait derrière le jeune égoutier, ne disait rien. Pourtant, ses remarques d’il y a quelques minutes résonnait toujours dans la tête de Rupert. “Je dis juste, je suis pas serein d’avoir un flambeau sur pattes avec tous ces produits toxiques…” Le mec parlait, alors qu’il ne foutait rien. Comme d’habitude. Rupert serra les dents. Le jeune égoutier ne pensait qu’à retourner dans les premiers tunnels, où tous les autres s’affairaient. Que ce soit en salle de briefing ou sur le chantier nord, il souhaitait être n’importe où sauf ici, dans le noir, dans le froid, à se coltiner ce mec insupportable. Il voulait retrouver du monde, de la lumière… Zack, aussi, qu’il avait laissé plus tôt ce matin. Il espérait que ses examens s’étaient bien passés... Plus vite ils trouveront ces Pokémon, plus vite il-

Le faisceau de sa lampe frontale passa sur un amas suspendu au plafond. Il regarda à nouveau dans la direction : des créatures étaient regroupées, serrées les unes contre les autres, agrippées aux câbles qui couraient en haut, pendues comme des cocons de cuir bleu nuit. Des Nosferapti.

- Magmar, maintenant !

Son Pokémon avait déjà commencé à lancer Rebondifeu, attaque qu’elle avait l’habitude d’utiliser sur ces volées. Il fallait agir vite, vu leur vitesse. Après une brève inspiration, la Magmar cracha une petite sphère enflammée. Elle fut projetée en arc de cercle vers le groupe de Nosferapti, qui repérèrent les visiteurs à l’instant. Tout d’un coup, le battement d’une dizaine de paires d’ailes et les aigus de leurs cris stridents emplirent le tunnel. Un flash de couleur feu détonna sur l’une des créatures, et aspergea les autres alentours. La volée s’enfuit vers les ténèbres, se dispersant dans les profondeurs. Les deux Nosferapti qui avaient été touchés tombèrent au sol : l’un resta à terre, tandis que l’autre émit un petit cri envers les humains et essaya de s'envoler à nouveau pour rejoindre la volée. Rupert et Scott sortirent chacun une Poké Ball de leur poche, et les envoyèrent aussi rapidement que possible sur les Pokémon. Les deux Nosferapti sauvages furent miniaturisés et absorbés dans les balles. Après quelques gigotements sur le sol, les deux capsules s'arrêtèrent. Leurs clics annoncèrent les captures réussies.

Avant même d’aller chercher les Poké Ball, Rupert et Scott balayèrent les murs et le plafond de leurs lumières, pour vérifier que les créatures avaient disparues.

- Plus rien par ici, dit le blond.

Il soupira, et alla récupérer la balle qu’il avait lancée. Il était visiblement gonflé par ces tâches de capture qu’on leur avait confiées.

- Pff, tu parles d’un taf…

N’entendant pas son collègue réagir, Scott se tourna vers le jeune égoutier. Il vit Rupert la tête en l’air, fixé sur un point en particulier. En suivant son regard, la lampe frontale de Scott éclaira le même point : une trace sur le côté du plafond… Une toute petite forme de cœur.

Rupert se dirigea vers l’échelle pour remonter sur le quai et inspecter de plus près. Scott pointa vers la Poké Ball qu’il n’avait pas ramassée.

- Hé, t'oublie pas quelque chose ?
- Elle va pas s’envoler.

Le grand blond souffla, et alla ramasser le deuxième Nosferapti capturé lui-même. Il porta son poignet à sa bouche, et appuya sur le bouton des tout nouveaux Vokit de travail qu’on leur avait fournis.

- Ici l’Équipe B. On a capturé des Nosferapti. On fait un dernier tour et on rentre. Terminé.

Une voix masculine leur répondit.

- Ok, bien reçu Équipe B.

Une dizaine de mètres derrière lui, son jeune collègue finissait de grimper aux barreaux. Il éclaira le pan du quai en-dessous de la marque qu’il avait repérée. Il découvrit une dizaine d’autres traces en forme de cœur, qui descendaient le mur jusqu’au sol. A son pied, par terre, il découvrit dans le faisceau de sa lampe une petite boule de poils bleue clair, posée sur un bout de sac poubelle.

Elle ne bougeait pas.

Rupert sentit son pouls s’accélérer. C’était forcément un Pokémon, mais il n’en avait jamais vu des comme ça, jusqu’ici. Et le fait qu’il ne bougeait pas l'effrayait encore plus. Il se hissa sur le rebord et s’accroupit au sol, en gardant sa lampe braquée sur la petite chose à terre. Il finit par prévenir son collègue.

- Y a un autre Pokémon ici… Je crois.
- De quoi ?
- Magmar, tu peux venir s’te-plaît ?

Le Pokémon Feu grimpa à l’échelle pour rejoindre son Dresseur. Scott, frustré de ne rien voir, demanda plus de détails.

- J’en sais rien, répondit Rupert. Il est bleu, petit, en boule.

Après un petit temps de réflexion, le blond demanda :

- Des ailes noires ? Un nez rose ?

En effet, ce qu’il avait pris pour du sac poubelle pouvait être des ailes noires. Mais le jeune égoutier n’en savait rien pour le nez, il ne voyait rien sous cet angle.

- Un Chovsourir, alors, en déduisit Scott. Mais c’est bizarre, ça vit dans les grottes, ces Pokémon-là. Pas dans les égouts.
- Peut-être un des Pokémon relâchés par la Team Plasma ?
- Ben ça fait presque six mois… On en aurait vu des traces avant. Ou alors, relâché récemment…

Rupert ne répondit pas. Entre eux deux, il avait été le seul à repérer ces traces, alors savoir si d’autres égoutiers les auraient remarqués… La Magmar se hissa sur le quai, et s’approcha de son Dresseur. Le jeune homme fit un signe du menton vers la petite boule de poils bleue.

- Tu peux t’en approcher, s’te-plaît ? Doucement.

La Magmar fit quelques pas précautionneux vers le Pokémon. Même éclairé par ses flammes chaudes, il ne réagit pas. Rupert sentit son cœur se serrer.

- Tu peux… vérifier si…

Le Pokémon Feu se baissa pour toucher la boule de poils de sa griffe. Aucune réaction.

Elle se baissa pour la prendre dans ses bras. Le petit Pokémon, au corps fragile, était tout recroquevillé sur lui-même, ses ailes cachant, en effet, un gros nez rond, rose, avec une marque en forme de cœur. Il était abîmé et rougit, comme s’il avait été brûlé par le froid.

La Magmar hocha la tête. Elle sentait quelque chose.

Rupert soupira, et sortit une autre Poké Ball de sa poche.

- Bon, tant mieux… On va voir ce qu’on peut faire pour lui.

***
Rupert et Scott retrouvèrent les couloirs bien éclairés et l’activité du Secteur 1 en fin de matinée. Depuis que les équipes de Macro Cosmos Construction étaient arrivées, toute l’entrée des égouts de Volucité s’était transformée en atelier souterrain. Des échafaudages couraient sur les quais, remplis d’ouvriers accompagnés de Minotaupe, tous dirigés par le maître d'œuvre. Des plateformes enjambaient les canaux vides, laissant des Ouvrifier transporter les matériaux nécessaires au soubassement du tunnel, tandis que des Charibari, spécialement venus de Galar et équipés par la compagnie, s’occupaient de déblayer les débris ou de les dévorer. Leurs Dresseurs leurs donnaient des indications d’en bas ou depuis les quais opposés, leurs éclats de voix se mêlant au capharnaüm qui résonnait dans les artères de pierre. A l’entrée des égouts, ils avaient démonté la vieille échelle, et refait tout l’accès : un grand escalier avait été construit le long du quai pour faciliter la descente de tout le monde et limiter les accidents. Toutes les heures, une alarme retentissait, indiquant aux égoutiers de la ville et aux ouvriers de chantier d’enfiler leurs casques anti-bruit pour étouffer le boucan des Minotaupe qui étaient alors ordonnés de forer la façade nord à grands coups de Tunnelier.

Toute cette activité avait fasciné Rupert au début. Ces Pokémon venus d’une autre région, cette organisation réglée comme du papier à musique ; il s’était demandé comment tant de monde et de Pokémon tiendraient dans ces couloirs souterrains. Désormais habitué, il trouvait ce petit écosystème rassurant. Comparé aux opérations de “recensement et nettoyage” dans les tréfonds des tunnels éloignés, qui lui faisait parfois faire des cauchemars…

Rupert et Scott entrèrent dans la salle de briefing. Depuis trois mois maintenant, cette salle faisait également office de laboratoire pour les scientifiques qui accompagnaient les travaux. Caroline, une femme aux longs cheveux noirs et aux lunettes ovales, se releva de ses dossiers et se tourna vers eux. Ils ne l’avaient connu que dans sa blouse blanche flanquée du logo de la succursale unysienne Alpharma : un Ratentif en tenue de médecin qui tenait une bouteille de médicament. Elle travaillait étroitement avec Clarke, un homme au teint pâle à qui les cheveux courts noir Cornèbre coiffés en mèche et la blouse boutonnée jusqu’au cou donnaient un air coincé. Pour Rupert, cet homme travaillait pour la branche technologie et chimie de Macro Cosmos, mais il n’était pas sûr d’avoir tout suivi.

Scott tendit les Poké Ball à Clarke, qui les remercia en les déposant dans un PC.

Merci bien, messieurs ! Pas de Tadmorv aujourd’hui ?
Pas aujourd’hui, non, répondit Scott. Mais c’est des types Poison quand même, non ?
Hmmm… La toxine des Nosferapti ne naît normalement pas d’une absorption des déchets… Mais peut-être qu’ils y ont tout de même été exposés, après tout.

Caroline émit une hypothèse :

- Par ingestion, peut-être ? Imagine-toi qu’ils aient essayé de mordre des Rattata… Ou par contact via Tadmorv ?

La jeune femme sortit de ses pensées et remercia les deux égoutiers.

- On va voir ce qu’on peut en tirer, dans tous les cas. Merci pour votre travail.
- Pas de souci, acquiesça Rupert. Est-ce que vous avez des nouvelles de Zack ?

Il avait bien remarqué que son collègue préféré n’était ni sur le chantier, ni dans cette salle.

- Oh, oui, il va bien, répondit Caroline. Je l’ai mis en arrêt pour aujourd’hui étant donné que les examens l’ont un peu fatigué. Nous devrions avoir les résultats des premiers tests dans quelques jours.
- D’accord… Merci.

Le grand égoutier blond croisa ses bras en se tournant vers son jeune collègue.

- Tu leur as montré le Pokémon ?
- Ah, oui !

Rupert sortit la Poké Ball de sa poche.

- On a aussi trouvé un…
- Un Chovsourir, rappela Scott.
- Un Chovsourir, rue Petitpas. Il était mal en point, peut-être pourriez-vous…?

La mine de Clarke s’éclaircit.

- Oooh ! Peut-être a-t-il été empoisonné ! Quelle trouvaille !

La jeune médecin jeta un regard outré à son collègue.

- Clarke…!
- Ah, pardon. Oui, c’est triste, en effet.

Caroline secoua la tête, et sourit à Rupert en se voulant rassurante.

- Je vais voir pour le soigner. On le relâchera également dans un endroit adapté, ne vous inquiétez pas.

Rupert regarda la Poké Ball passer de ses mains à celles de la jeune femme. Il avait toujours en tête les images du petit Pokémon par terre, tout seul... Il hésita un peu, avant de demander.

- Est-ce qu’il y a une… différence avec les Nosferapti ? Je veux dire : j’imagine que c’est aussi un Pokémon qui vit dans le noir ?
- Hmm ? Le Chovsourir ? Oh, oui, répondit Clarke. Il se déplace aussi par écholocation. Une espèce originaire de cette région, d’ailleurs. Mais on en trouve dans les grottes humides, en général, pas en sous-sol construit par l’homme. Sinon, ses ultrasons sont imprégnés d’énergie Psy, au lieu des émissions plus communes du Nosferapti.
- Et il… boit du sang aussi…?

Clarke sourit, amusé par les demandes de l’égoutier.

- Hah ! Non, en milieu naturel, il se nourrit de petits Pokémon insecte. Mais comme n’importe quel Pokémon, des baies ou de la nourriture adaptée peuvent aussi faire l'affaire.
- Pourquoi cet intérêt ? Caroline demanda à Rupert.

Le jeune homme en vint au fait.

- Je me demandais si… Ce serait possible de le garder ?

***
- 20 décembre -
Les rues de Volucité étaient noires de monde. A plusieurs coins de rue, des panneaux alertaient les piétons sur les plaques de gel présentes. Emmitouflé dans son manteau, son souffle chaud s’évaporant dans l’air glacial, Rupert traversait la foule, ses semelles crissant contre le gros grains de sel étalés sur le trottoir. Il était épuisé. Cette visite à la médecine du travail à l’attente interminable l’avait achevé. Ses pieds, fatigués de fouler le sol dur, il ne rêvait que d’une bonne douche, d’un repas et de se coucher.

Après avoir tapé ses chaussures sur le paillasson, il referma la porte de chez lui. Enfin tranquille, il fit sortir Magmar et Chovsourir de leurs Poké Balls. La première, fidèle à son petit rituel du soir, alla grimper sur le canapé, que Rupert avait recouvert d’une housse ignifuge depuis son évolution, pour contempler la ville. Le petit dernier, comme depuis deux jours, voleta sans faire un bruit pour aller s’accrocher dans un coin de la petite salle de bains, que Rupert laissait la plupart du temps éteinte. On lui avait dit qu’il prendrait son temps pour s’habituer, et Rupert était content de lui laisser un coin de son studio où le petit Pokémon se sentirait bien. Il n’avait pas encore osé demander son aide pour le travail, mais espérait, un jour, avoir encore moins peur du noir avec un Pokémon comme lui à ses côtés.

Le jeune homme fit chauffer de l’eau et sortit un paquet de nouilles. Son Vokit sonna juste après. Il vit s’afficher sur l’écran une photo de la maison de ses parents à Ondes-sur-Mer. Son père et Colombeau, sa mère et Farfaduvet, posant fièrement devant le pavillon dont ils avaient enfin remboursé le prêt. Il retira son Vokit de son poignet, le posa sur une étagère à côté de lui, et décrocha. Il vit ses deux parents, assis l’un à côté de l’autre, dans la salle à manger de chez eux.

- Coucou mon fils !
- Comment vas-tu ?

Ils discutèrent de tout et de rien : la météo glaciale, les aventures rocambolesques de leur ami le Capitaine du ferry, des nouvelles des voisins, des problèmes de santé du père de Rupert. Ils parlèrent de l’organisation pour les fêtes de fin d’année. Puis ils mentionnèrent travail de Rupert.

- Et pour l’éclairage ?
- Ben pas de nouvelles. On a des kilomètres dans le noir dans le Secteur 2 mais ça n’a pas l’air de les déranger. On a nos lampes, et depuis que Magby a évolué, ça nous a pas mal aidé… On y voit quelque chose, donc pourquoi ils dépenseraient des milliers en rénovation quand on a des Pokémon ?

Sa mère soupira…

- Je trouve ça dangereux quand même…

…tandis que son père en profita pour demander des nouvelles du Pokémon de son fils.

- Comment va la p’tite ?

Rupert jeta un coup d'œil sur le canapé. Comprenant qu’on parlait d’elle, Magmar leva le menton en faisant la fière.

- Elle n’est plus si petite, maintenant… Mais elle va bien.
- Bien, bien. Et ton p’tit gars ?
- Toujours planqué. Mais Caroline m’a bien dit qu’il prendrait du temps à s’habituer. Il sortira quand il sortira. Je mets toujours sa gamelle dans un coin en attendant.

Sa mère approcha son visage très près de la caméra.

- Tu as l’air épuisé, fiston.
- On a beaucoup de travail, donc c’est normal. Il faut tenir les délais.
- Tu sais, les délais, c’est pas ça qui compte dans la vie !
- Je sais, maman… Je sais.
- Et Zack ? demanda son père. Comment il va ?

Rupert plongea les nouilles dans l’eau bouillante.

- Ça va. Ses quintes de toux se sont calmées un peu. Les médocs lui dégagent les bronches.
- Je ne comprends pas comment ils vous font travailler dans ces conditions, se désola sa mère. A la Z.I., vous étiez équipés.
- C’est pas le même niveau de sécurité, maman. C’est les égouts, là.
- Mais quand même !

Rupert soupira.

- On le sait, qu’on a plus de chances de développer des maladies, surtout après plusieurs années à y bosser. Mais je t’ai dit que les médecins avec qui on travaille sont sur des médicaments. Et on a des nouveaux masques, maintenant, encore mieux qu’avant.
- Et avec Zack, vous êtes sortis un peu ?

Le jeune homme rougit. Son père ne lâchait vraiment pas le morceau, depuis qu’il avait laissé entendre qu’il aimait bien son collègue.

- Non, pas… Non. On était pas mal occupés, ces temps-ci. Et là, avec les fêtes…
- Hé, tu pourrais l’inviter à sortir ce week-end ! sourit son père. J’suis sûr que ça lui ferait plaisir.

Rupert soupira. Il passa sa main dans ses cheveux en brosse, à la fois embêté et embarrassé de toujours remettre ces histoires à plus tard.

- Ouais, pourquoi pas… Ça dépend s’il part bientôt pour les fêtes ou quoi. Je vais voir.

Ils continuèrent de discuter jusqu’à ce que Rupert se serve son plat de pâtes, et qu’il leur dise au revoir. Après avoir posé son assiette sur l’unique table de son studio, il s’étira, et regarda par la fenêtre de la cuisine.

Tout Volucité était plongé dans le noir depuis plusieurs heures, mais la ville brillait de mille feux. Les guirlandes lumineuses traversaient les avenues, illuminant les arbres et les rues de flocons géants, d’étoiles, et de têtes de Haydaim en parure d’hiver.

La liste de tout ce qu’il voulait faire dans cette ville lui revint soudain en mémoire. Elle avait arrêté de s’allonger depuis bien longtemps, et il n’avait pas coché beaucoup de cases. Bientôt trois mois qu’il était dans cette ville qui l'avait tant fait rêver, et le temps était passé si vite…

Ses parents avaient raison. Il ne pouvait pas juste s’apitoyer sur son sort. Il avait choisi de travailler ici et il voulait… Il croyait qu’une partie de lui voulait toujours découvrir Volucité, y passer du temps. A force de voir toute cette foule, cela l’avait découragé de faire ces choses tout seul. Mais leur idée d’inviter Zack n’était pas mauvaise. Même en toute amitié, cela aurait permis de passer un moment avec lui en dehors des tunnels humides du travail, pour une fois… et, dans le pire des cas, permettrait de cocher une des cases de la liste.