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Pokémon : L'étoile d'Arkephyr de Arkephyr



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Informations

» Auteur : Arkephyr - Voir le profil
» Créé le 22/08/2025 à 12:22
» Dernière mise à jour le 22/08/2025 à 12:22

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Région inventée   Romance

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[L] L'air de la maison
Le vent marin m'ébouriffe les cheveux tandis que Dracolosse entame sa descente. Accrochée derrière Michael, je serre les jambes un peu plus fort contre les flancs du Pokémon, les yeux plissés face à la lumière.

La mer s'étend à perte de vue, miroitante et paisible. Rien à voir avec les cimes glacées de Cryslanthos. Ici, la chaleur est douce, la lumière dorée, et l'air chargé d'embruns me pique légèrement les narines.

Plus loin, les toits familiers de Solbourg apparaissent, étalés entre les collines sèches et les pentes qui descendent vers la mer. Mon cœur se serre à l'idée de rentrer chez moi.

Michael dirige Dracolosse jusqu'à un petit replat en hauteur, juste à l'entrée du village. Le sol est pierreux, parsemé de buissons ras et de touffes d'herbe jaunies. Le Pokémon atterrit en souplesse, repliant ses ailes avec un grondement sourd. Je saute à terre sans attendre et prends une profonde inspiration.

– L'air de la maison... je murmure en fermant les yeux.

Michael descend à son tour. Il rappelle son dragon dans sa Pokéball et vient se placer à mes côtés.

– On va où ? demande-t-il avec énergie.

Je me tourne vers lui en arquant un sourcil.

– On ne va nulle part... je réplique sur le ton de l'évidence. Ça fait des mois que je n'ai pas vu mon père. Tu ne crois quand même pas que je vais débarquer avec un garçon ?

Une lueur amusée traverse son regard.

– Et pas n'importe quel garçon ! s'enthousiasme-t-il en esquissant ce sourire idiot qu'il croit irrésistible. Je suis sûr que les demoiselles de ce trou paumé s'entre-déchireraient pour avoir la chance de me présenter à leur paternel.

Je lui lance un regard noir. L'entendre qualifier mon village de trou paumé, alors qu'il a passé lui-même ces dix dernières années à se terrer comme un rat dans son Repaire, c'est gonflé.

– Fais donc ça... je réponds sèchement. Tu n'as qu'à aller te présenter à ces demoiselles – où qu'elles soient – pendant que je rattrape le temps perdu avec mon père. Mais fais gaffe, quand même. À la campagne, les habitants sortent parfois leur fusil quand un gars louche traîne autour de leur maison.

Il me fixe quelques secondes d'un air incrédule. Puis il lâche un soupir interminable avant de croiser les bras.

– Non, sérieusement... reprend-il d'un ton plus mesuré. Je sais me faire discret. C'est à peine si on me remarquera.

– Je t'ai déjà dit non.

– Thomas aurait voulu que je reste avec toi pour te protéger... tente-t-il pour me convaincre.

– Tu n'en sais rien... je rétorque en m'efforçant de ne pas céder à la colère. J'ai déjà envoyé ton cher frère au tapis pour lui montrer que je n'avais pas besoin de sa protection. Je peux très bien recommencer avec toi, si tu as du mal avec les mots.

Ce crétin ne veut pas lâcher le morceau.

– Tu n'aurais eu aucun problème à le laisser t'accompagner, lui... marmonne-t-il, visiblement touché.

Je reste silencieuse un moment. Il a entièrement raison. Thomas serait venu spontanément avec moi, et ça n'aurait même pas donné lieu à une discussion.

Mais Michael n'est pas son frère.

– Il y a une plage, à quelques kilomètres au sud... dis-je pour détendre l'atmosphère. L'eau est bonne. Et tu trouveras peut-être une ou deux quadragénaires à ton goût.

Mon humour ne prend pas. Tant pis pour lui.

– Charmant.

Il rappelle son Dracolosse et remonte en selle sans m'adresser le moindre regard. Je crois bien que je l'ai vexé. Et il a vraiment un caractère de Groret.

– Très bien. Je serai là-bas. Tu me retrouves quand tu veux.

Je hoche machinalement la tête.

– Je t'enverrai un message.

Il s'envole sans un mot de plus. Je le suis des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière les falaises. Se pourrait-il qu'il nourrisse des sentiments à mon égard ?

– N'importe quoi... je souffle en secouant la tête.

Michael était en couple avec Alice – la petite sœur de Juliette. Thomas m'a raconté comme la jeune femme a perdu la vie dans l'explosion de son arène. Il m'a aussi révélé que je suis la dernière personne à l'avoir vue en vie, même si je n'en garde pas le moindre souvenir.

Sa mort est encore trop fraîche dans son esprit. Au mieux, il m'utiliserait comme un pansement pour oublier la douleur du deuil.

Mais dans tous les cas, il ne m'attire pas du tout.

– En route.

Je chasse enfin ces pensées nocives de ma tête avant de prendre le chemin de la maison.

Je retrouve les ruelles familières de Solbourg. Tout semble plus petit que dans mes souvenirs. Et plus calme. Quelques Goélise tournoient au-dessus des maisons blanches aux volets bleus, et une vieille dame arrose ses géraniums sans me prêter attention.

– DO-DRI-OOO !

Je ne peux m'empêcher de sourire en croisant les trois têtes à claque de cet oiseau de malheur. On repassera pour le calme.

La maison est là, inchangée. La façade blanchie à la chaux, le volet un peu de travers, les dalles fendues devant la porte. Mon cœur bat plus vite. Je monte les trois marches du perron et frappe doucement.

C'est lui qui ouvre. Mon père.

Il s'arrête net en me voyant. Son regard vacille un instant. Puis ses épaules se relâchent, et je vois ses traits s'adoucir d'un seul coup.

– Lucille... lâche-t-il dans un souffle.

Je ne réponds pas et me jette dans ses bras. Il m'enlace aussitôt avec force. Je m'effondre alors dans son étreinte sans pouvoir contenir mon émotion. Tout ce que j'ai tenu à distance au cours de ces derniers jours me rattrape d'un seul coup.

– Tu es revenue... murmure-t-il dans mes cheveux. Tu vas bien ? Tu... tu es entière ?

J'acquiesce en silence. C'est tout ce que je peux faire pour l'instant.

Mon père me libère enfin de ses bras et m'observe de haut en bas. Je vois perler des larmes au coin de ses yeux.

– Tu ressembles tellement à ta mère.

Je détourne le regard avec une certaine gêne. Thomas a été formel avec moi. En échange de la vérité, je me suis engagée à ne rien dire jusqu'à ce que notre mission soit accomplie. C'est une promesse particulièrement douloureuse et difficile à tenir, mais elle est cruciale.

Je ne dois absolument rien laisser transparaître.

– Je peux prendre une douche ? je demande pour changer de sujet. Je rêve d'un bain moussant. Avec plein de bulles. Et je veux des vêtements propres qui sentent bon la lessive, aussi.

Mon père ne relève pas mon changement d'attitude et esquisse un sourire attendri.

– Bien sûr, ma chérie. Tu peux aller dans ta chambre. Je n'ai rien touché depuis ton départ. Enfin... J'ai quand même fait le ménage.

Je lui lance un regard complice avant de me diriger vers les escaliers.

– Retrouve-moi dans le jardin quand tu as fini ! me lance-t-il d'une voix forte tandis que j'avale déjà les marches deux par deux. J'ai une petite surprise pour toi !

Je pousse la porte de la salle de bain, attrape une serviette propre dans le placard, et fais couler l'eau dans la baignoire. Pendant que le bain se remplit, je décide d'aller dans ma chambre pour choisir une tenue.

Tout est à sa place. Les autocollants défraîchis sur l'armoire, les posters des dresseurs que j'admirais au collège – plus pour leur charme que pour leur talent, le vieux cadre contenant la photo de ma mère...

– Papa m'a même racheté un nouvel oreiller... je souffle avec un sourire en songeant au triste destin du précédent.

J'ouvre les portes de mon armoire et opte pour des vêtements d'été : un short en jean délavé, un débardeur bleu nuit, des sandales plates. Quelque chose de simple.

Je retourne dans la salle de bain pour poser tout ça et me rapproche de la baignoire. Le parfum du savon me saute au nez quand je vide à la hâte une dose de mousse "Aromathérapie" dans l'eau. En quelques secondes, une écume légère se forme à la surface. J'enlève mes vêtements et m'y glisse sans hésiter.

La chaleur me fait frissonner. Je ferme les yeux, la tête calée contre le rebord. Mon corps s'enfonce peu à peu sous les bulles. Un soupir de contentement m'échappe.

Ce bain, je l'attendais sans même m'en rendre compte. C'est comme si j'avais besoin de ce moment suspendu pour me réapproprier mon corps. Me réapproprier ma vie.

Je reste là longtemps, immobile, à écouter le silence de la maison. Je crois que je n'avais jamais autant apprécié l'idée de pouvoir fermer une porte sans avoir peur de ce qu'il y a de l'autre côté.

Quand l'eau commence à tiédir, je me lève, m'enveloppe dans ma serviette, puis m'habille rapidement. Je balance ensuite mes vêtements sales dans le panier à linge, en me promettant de récupérer la tenue blanche que je portais à Cryslanthos.

C'est celle-là que je porterai pour décrocher le titre de Maître Pokémon.

– Viens par là... je murmure en activant la première Pokéball de ma ceinture.

Elecsprint surgit dans un éclair bleu et fait claquer joyeusement ses crocs en reconnaissant ma chambre. Il renifle quelques secondes l'air ambiant, puis fonce droit vers le lit pour bondir sur le pauvre oreiller. Il le secoue comme un Lougaroc enragé, répandant des plumes et de la mousse partout dans la pièce.

Je laisse échapper un long soupir en croisant les bras.

– Évidemment...

Il s'arrête un instant, le museau en l'air, avant de croiser mon regard. Il s'attend probablement à une réprimande, mais je n'ai pas le cœur à le gronder.

– Tu n'en auras pas d'autre... je lâche simplement avec un haussement d'épaules.

Je m'approche du bureau pour attraper une brosse à cheveux, quand mon regard tombe sur une petite pile de lettres posées dans un coin. Des publicités. Des relances administratives pour une inscription à une école à laquelle j'ai renoncé. Et une enveloppe manuscrite.

Je fronce légèrement les sourcils en notant la présence du logo de la Ligue Pokémon. Mon nom, mon prénom et mon adresse sont inscrits au centre de l'enveloppe. Je m'assure que je suis bien seule dans la pièce et décide de l'ouvrir sans perdre une seconde.

Lucille,

Je me permets de t'écrire cette lettre sans savoir si elle te parviendra. J'ai récupéré tes coordonnées dans la base de données de la Ligue Pokémon. J'ai bon espoir qu'elle atterrisse entre de bonnes mains.

Après de longues semaines de recherche, je crois avoir enfin résolu le mystère qui entourait Poussifeu. Ça n'a pas été simple, mais j'avais besoin de comprendre. Et toi, tu méritais de savoir à qui il appartenait, et surtout s'il avait été abandonné volontairement.

Le numéro d'identification renvoie à une ancienne dresseuse, qui a été effacée des registres officiels. Une dresseuse dont le nom t'évoquera peut-être quelque chose.

Marianne Laurens.

Je ne te demanderai pas si cette personne fait partie de ton entourage – ça ne me regarde pas. Toujours est-il qu'elle a déposé une plainte pour signaler le vol de son Pokémon. Et tiens-toi bien : l'affaire a été classée sans suite dès le lendemain.

Je ne sais pas ce que cela implique, mais quelqu'un au sein de la Ligue Pokémon s'est donné beaucoup de mal pour que cette Marianne Laurens ne retrouve pas son Poussifeu et renonce à son statut de dresseuse.

Fais bien attention à toi, si tu as l'intention de creuser plus loin. J'ai un mauvais pressentiment vis-à-vis de tout ça.

J'espère de tout cœur que Poussifeu s'épanouit à tes côtés, et que tu t'épanouis aux côtés de Thomas Gray. ;-)

Bien à toi,

Lise.

Je relis plusieurs fois la lettre avant de comprendre qui est Lise. Cette dernière ne m'a pas donné son prénom lorsque nous nous sommes rencontrées, mais il s'agit très certainement de l'infirmière du Centre Pokémon de Vulcanor.

C'est elle qui a sauvé mon Poussifeu. Et elle n'a pas hésité une seconde à mettre sa vie en danger pour nous couvrir, Thomas et moi, lorsque nous étions poursuivis par les sbires de la Team Fusion.

Je plie soigneusement la lettre et la range dans mon sac avant de libérer mon Braségali. Il est grand temps d'avoir une petite discussion avec mon Pokémon.

– J'ai besoin de savoir... je souffle en plantant mon regard dans le sien, le cœur battant à tout rompre. Tu as vraiment appartenu à Maman ?

Braségali m'observe avec un calme désarmant. Il hoche doucement la tête en gardant ses yeux en demi-lune rivés sur les miens.

Les pièces du puzzle s'emboîtent les unes après les autres dans mon esprit. Je n'ai pas encore toutes les réponses, mais certains événements passés commencent à trouver du sens.

– Tu es venu en aide à Thomas dans la forêt d'Obscurance... dis-je en me remémorant les révélations de mon ami. Tu ne voulais pas que Maman commette un meurtre de sang-froid.

Poussifeu est resté prisonnier de sa Pokéball pendant près de quinze années. Il a connu ma mère avant qu'elle ne soit à la tête d'une organisation criminelle, et n'avait donc aucune idée des atrocités qu'elle avait pu commettre au sein de la Team Fusion.

– Et puis tu as aidé Mew... je murmure en plissant les yeux. Quand Juliette nous a attaqués à Blastindor, tu es intervenu pour le protéger.

Nouveau hochement de tête. Mon Pokémon a voulu préserver la petite créature légendaire pour une raison que j'ignore. Probablement la même raison qui a poussé Thomas à faire le vœu de le sauver.

Mon ami m'a raconté toute la vérité dans les moindres détails – c'était notre accord, mais il ne s'est pas vraiment épanché sur ses motivations. Comme à son habitude, il m'a demandé de lui faire confiance. Et comme à mon habitude, j'ai cédé.

– Lucille ?

Je sursaute légèrement en réalisant que j'ai beaucoup trop traîné. Cela fait au moins une heure que mon père m'attend dans le jardin – avec une surprise ! Je n'ai pas le droit de le négliger plus longtemps.

– Revenez... je souffle en rappelant mes Pokémon dans leur Pokéball. On reparlera de tout ça plus tard.

Je n'ai pas besoin de me prendre la tête maintenant. Je dois seulement me concentrer sur la fin de mon voyage initiatique et agir comme si tout allait pour le mieux.

Thomas compte sur moi.

– J'arrive, Papa !

Je dévale les marches de l'escalier, traverse en hâte le salon et pousse la porte arrière de la cuisine. Une bouffée d'air chaud me caresse alors le visage tandis que mes yeux s'écarquillent.

Le jardin est transformé.

Je reste un instant immobile dans l'encadrement de la porte. Je ne reconnais presque rien. Le vieux terrain en friche a laissé place à un espace soigneusement aménagé. Une petite mare scintille au soleil, entourée de rochers plats et de nénuphars. Un coin d'herbes hautes, bordé par quelques buissons à baies, occupe le fond de l'espace.

Il y a des Pokémon partout. Deux Nirondelles se disputent une Baie Oran sur un large perchoir installé près du mur. Le fruit finit par leur échapper du bec, et c'est finalement un Goinfrex assis juste au-dessous qui en profite. Un Wattouat paresse à l'ombre d'un auvent, tandis qu'un Machoc s'étire sur une dalle chauffée. À l'opposé, un petit Barpau glisse lentement à la surface de l'eau en nous observant avec un air idiot.

Je n'en reviens pas.

Mon père est accroupi au pied d'un Kirlia, une tablette dans une main, un petit sachet de friandises dans l'autre. Il tapote l'écran, l'air concentré, et ne me voit pas tout de suite.

– Tu comptes ouvrir un Parc Safari ? je demande en clignant des yeux.

Il lève les yeux vers moi et m'adresse un sourire radieux.

– Ça te plaît ?

Je m'approche lentement, observant les alentours comme si je découvrais un nouveau monde.

– C'est incroyable, Papa... je murmure en toute sincérité. Mais... Pourquoi tout ça ?

Il se redresse et essuie son front du revers de la main. Kirlia pivote sur lui-même en faisant tournoyer son tutu, puis s'en va gambader joyeusement un peu plus loin.

– Je me suis dit qu'il était temps que je m'y mette... répond-il avec fierté. Les Pokémon ont toujours fait partie de ta vie. Et moi, à côté, je me contentais de rester spectateur. Quand tu as quitté la maison, j'ai eu le déclic. Alors j'ai lu, regardé des documentaires, posé des questions. J'ai même repris contact avec d'anciens amis dresseurs.

Je le dévisage sans savoir quoi dire. D'aussi loin que je me souvienne, mon père ne s'est jamais passionné pour quoi que ce soit. Il a toujours veillé à ce que je ne manque de rien, se plaçant de lui-même au second plan.

Mon départ de la maison lui aura finalement été bénéfique.

– Je me suis souvenu qu'il y avait un vieux labo à l'abandon près de la sortie du village... dit-il avec cette énergie tranquille que je lui connais. L'endroit est dans un sale état, mais il y aurait de quoi faire quelque chose. Relancer un centre de recherche. Former des jeunes. Offrir un point d'accueil aux dresseurs de passage. Je n'en suis encore qu'au début, mais... c'est ce que j'ai envie de faire.

Je sens mes yeux me piquer légèrement.

– Papa... Tu n'imagines pas à quel point je suis fière de toi.

Il hausse les épaules d'un air un peu gêné.

– Je ne fais que suivre ton exemple.

Je m'assois près de la mare, résistant à l'envie de capturer le Barpau, et il vient s'installer à côté de moi. Je sors alors mon téléphone et commence à lui montrer des photos de mon voyage : la vieille dame de la boutique de Jasélia, mes selfies avec chacun de mes Pokémon, les endroits les plus emblématiques de la région...

Il rit, s'étonne et commente. Je raconte, donne des anecdotes et filtre. Je ne parle pas de Thomas. Ni de Maman. Ni de la Team Fusion. Ni de Rayquaza.

Je veux juste voir mon père heureux.

Le temps passe sans que je m'en rende compte. Le soleil décline doucement, teintant le ciel d'orange et de rose.

J'aperçois alors une silhouette ailée décrire de grands cercles au-dessus de la maison. Elle est trop haute pour que je distingue précisément ses détails, mais la fluidité de ses mouvements ne trompe pas.

C'est le Dracolosse de Michael.

– Je crois qu'il est temps pour moi d'y aller... je souffle en me redressant.

Mon père se tourne vers moi avec un sourire bienveillant. Il ne semble pas surpris de me voir repartir aussi vite.

– Le devoir t'appelle ? devine-t-il en se levant à son tour.

Je hoche la tête en lui rendant son sourire.

– Plus qu'une arène... je réponds d'un ton léger. Et je pourrai ensuite participer au championnat de la Ligue Pokémon.

– Tu vas y arriver, ma chérie... assure-t-il en me prenant dans ses bras. Je serai là pour t'encourager, devant la télévision. Et je suis persuadé que ta mère t'encouragera, elle aussi.

Je soutiens une dernière fois son regard en m'efforçant de ne pas fondre en larmes, puis je l'embrasse sur la joue avant de quitter une fois de plus la maison.