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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 03/08/2025 à 14:23
» Dernière mise à jour le 03/08/2025 à 14:23

» Mots-clés :   Action   Amitié   Slice of life   Unys

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Chapitre 1 - Les Quais
La pluie tombait avec force. Les gouttes tambourinaient sur le toit et les vitres, ajoutant un bruit continu aux fracas des vagues qui s'écrasaient contre la coque du ferry. Rupert avait le regard fixé à bâbord, par-delà la fenêtre perlée de gouttes. Il voyait d’énormes vagues grises se soulever, redescendre, balancer lentement le bateau comme un déchet perdu sur des eaux troubles. Ce n’était pas sa première traversée de l’estuaire, mais il trouvait ça toujours aussi impressionnant…

Lorsque son imagination sur ce que pouvaient cacher ces eaux troubles l’angoissait trop, il se concentrait sur l’horizon. Les ombres d’immenses gratte-ciels se détachaient du ciel blanc. Des colonnes de verre et de béton, les plus hautes de la région. Leurs pieds étaient perdus dans le brouillard marin, mais leur silhouette se précisait chaque minute, tels des phares de civilisation. L’idée d’un sol plat, dur, stable, le rassurait. Les pieds bien à plat sur le parquet humide du ferry, il s’efforçait d’imaginer du ciment à la place des lames grises, et la houle berçant le bateau comme les pentes abruptes de la Route 20. C’était comme un gros car.

Rupert sentit du mouvement sur son flanc. Il regarda sa Magby, assise à côté de lui sur le banc. La petite créature rouge frotta ses yeux, émergeant doucement. Son Dresseur sourit.

- T’as bien dormi ?

Magby regarda autour d’elle. Son Dresseur et elle étaient toujours à bord de ce bateau froid et humide. La vingtaine d’autres personnes qui avait embarqué avec eux n’avait pas bougé. Les passagers étaient tous assis dans leur coin, laissant plus d’une centaine de places libres. Tous ces sièges vides, leur plastique vert pâle et beige, les murs d’un blanc sale, la pluie et le ciel gris dehors, la mer houleuse… La Magby se blottit contre son Dresseur. Rupert donna un coup d'œil à l’écran d’informations affiché en bout de salle.

Volucité - Quai Prime | 12 min
L’homme sourit à son Pokémon.

- On est bientôt arrivés, t’en fais pas.

La Magby soupira.

- Tu veux rentrer dans ta Poké Ball en attendant ? J’pense qu’il va continuer de pleuvoir en arrivant. Promis, j’te fais sortir dès qu’on sera rentrés.

La Magby leva la tête avec un grand sourire et acquiesça. Elle avait insisté pour vivre cet aller-simple aux côtés de son Dresseur, mais elle ne s’était pas rendue compte que ça durerait si longtemps. Amusé par son petit Pokémon, Rupert sortit sa capsule rouge et blanche de sa poche. Il dirigea le bouton au centre vers la créature : un rayon de lumière rouge surgit, la Magby se miniaturisa et elle revint dans sa balle. Rupert rangea la Poké Ball dans sa poche lorsqu’une voix masculine se fit entendre aux haut-parleurs.

- Mesdames et messieurs, nous arrivons bientôt à Volucité. Veuillez vous préparer à descendre et à récupérer tous vos bagages et effets personnels. Volucité, terminus.

***
La passerelle du ferry descendit sur le quai sous la pluie. Les passagers débarquèrent l’un après l’autre, se tenant à la rambarde pour ne pas glisser sur la plaque de métal mouillée. Un bon nombre d’entre eux salua au passage le Capitaine du bateau qui, debout à l’entrée de sa cabine, tenait toujours à remercier ses passagers d’avoir choisi ses services. Rupert, enveloppé dans un imperméable, capuche sur la tête, valise à la main, fit à son tour face au Capitaine et sa sempiternelle queue de cheval ébouriffée, qui lui serra sa main chaleureusement.

- Ah, Monsieur Lloyd ! Je vais être bien triste de ne plus vous voir si souvent, mais il faut bien que jeunesse se fasse.
- J'passerai toujours de temps en temps, vous en faites pas.
- Très bien, très bien ! Vos parents en seront ravis, j’en suis sûr. Je vous souhaite une bonne installation, et bon courage pour votre travail !
- Merci !

Soulevant sa valise devant lui, Rupert sortit sous la pluie. Il traversa rapidement la passerelle et posa pied à terre avec grand soulagement, heureux de retrouver le plancher des Wattouat. Malgré les gouttes, il leva les yeux vers le haut du quai. D’immenses immeubles se dressaient droit devant lui, suivant le front de mer en un gigantesque arc de cercle. Cette vue lui faisait toujours autant tourner la tête : retrouver le bitume après une heure de ballottements, être d’un coup dominé par d’aussi grands bâtiments… Il avait la sensation de tomber à la renverse, submergé par une ville si grande qu’elle en débordait vers le ciel. C’était la métropole qui avançait sur la mer, gigantesque, fière, se dressant face aux éléments, défiant la nature de l’en empêcher.

Revigoré de tout un tas d’émotions, Rupert traîna sa lourde valise derrière lui et remonta le Quai Prime. Il alla se poster sous un abribus, et passa les minutes d’attente à regarder l’agitation sur la Rue du Front de Mer. Les gratte-ciels perçant les nuages, les gens pressés courant avec leurs parapluies à la main, les voitures filant sous la pluie… En regardant le grand bâtiment de la Baston SARL juste en face, il pensait qu’il allait enfin avoir le temps tenter leur défi avec Magby. Et il pourrait enfin déambuler dans la Rue Vogue sans avoir à penser à regarder l’heure pour prendre le ferry du soir ! Il se voyait faire la queue au glacier tous les samedi, ne se souciant pas un instant de quand ou comment rentrer. Un grand sourire s’était dessiné sur ses lèvres. Après tant de nuits passées à regarder ces tours éclairées de l’autre côté de l’estuaire, tant de visites sur le pouce, il avait du mal à croire qu’il était là pour de bon… Que cette ville était chez lui, maintenant.

***
Durant son trajet en bus, Rupert regarda Volucité défiler par la fenêtre. Des étoiles plein les yeux, il essayait de retenir les noms des enseignes où il pourrait aller faire ses courses, de repérer le Centre Pokémon qu’on lui avait promis “à quinze minutes à pied”, et de deviner ce qui pourrait ouvrir derrière les bâtiments en travaux, où ouvriers et Ouvrifier s’affairaient. Il s’émerveilla devant la façade tout en hexagones dorés de l’Arène de la ville, véritable ruche de verre et d’acier au milieu de la jungle urbaine. Une œuvre d’art architectural, bien loin des sous-sols collants de la salle de concert de Strykna… Tout ce qu’il y avait dans cette ville lui semblait simplement mieux.

L’heure de sortie des bureaux vint, et le bus finit par se remplir. Rupert n’était pas très grand, donc la foule lui cacha rapidement la vue sur les rues, mais il profitait maintenant de la foule. Il y avait tellement de gens dans cette ville ! Et autant de nouvelles personnes à rencontrer ! Il vit plusieurs Dresseurs et Dresseuses qui durent rappeler leurs Pokémon pour monter dans le bus. L’un d’entre eux avait avec lui un rongeur jaune et dodu, avec une queue en zigzag : un Pokémon qu’il n’avait jamais vu. L’excitation du jeune homme redoubla ; il était enfin là où les événements les plus importants se passaient, là où tout le monde était.

***
Lorsque Rupert descendit à son arrêt, il faisait toujours un temps à ne pas mettre un Ponchien dehors. Il traversa quelques rues aux pavés lissés par la pluie, en prenant garde à ne pas glisser sur les feuilles mortes, avant d’arriver à son logement. Il ouvrit la porte grâce au code qu’on lui avait envoyé, bondit dans l’ascenseur tout trempé, fut surpris de la vitesse à laquelle l’ascenseur monta, s’essuya vigoureusement sur le paillasson, et inséra dans la serrure la clé qu’on lui avait remise. Enfin, il découvrit en personne l’appartement qu’on lui avait présenté par Vokit. Un petit studio en coin, qui avait beau être plus petit que la chambre qu’il avait chez ses parents, la vue depuis chaque fenêtre était imprenable… Et c’était son coin de Volucité à lui, maintenant.

Après avoir posé sa valise dans un coin et étendu son imperméable trempé dans sa mini salle de bains, Rupert fit sortir Magby de sa Poké Ball. Le petit Pokémon apparu au milieu du studio et regarda autour de lui avec grande attention… avant de courir vers le canapé convertible. Elle bondit sur les coussins, grimpa sur le dossier, et se dandina jusqu’à la fenêtre, impatiente de regarder dehors. Rupert s’élança après elle.

- Attends, doucement !

Il rattrapa son Pokémon et la prit dans ses bras. Dehors, une pluie froide venait toujours tapoter les carreaux, mais le contact de sa Magby le réchauffait, comme une grosse bouillotte. La vue était bien différente de ce à quoi les deux étaient habitués. Ils passaient de la maison familiale de plain pied avec vue sur les canaux et les grues de la Z.I. à un studio au dix-neuvième étage en pleine ville, avec côté salon vue la ville et sa mer d’immeubles, et côté cuisine ouverte, par-delà les toits, vue sur l’estuaire qu’il venait de traverser, encore plongé dans un voile gris par ce temps d’automne. Ils passèrent quelque temps aux deux fenêtres, la Magby laissa s’échapper un soupir d’émerveillement.

- Maaag…
- J’t’avais bien dit que ça changerait !

***
Rupert se réveilla à cinq heures du matin. Il ouvrit le paquet de café acheté la veille et fut heureux de voir que la machine à café du studio tout équipé fonctionnait correctement. Il remplit la gamelle de Magby avec de la nourriture Pokémon et quelques baies, que le Pokémon mangea avec plaisir. Elle avait à peine dormi de la nuit et avait passé son temps à regarder les immeubles illuminés de la ville. Son Dresseur mangea un bout, fourra son repas préparé la veille dans son sac et courut dans sa petite salle de bains. Il fit un brin de toilette, prit le temps de se raser et passa sa main dans ses cheveux châtains coupés en brosse. Une fois prêt, il retrouva Magby dans la pièce de vie.

- Ok, on doit y aller. J’sais pas trop comment ça va se passer donc tiens-toi prête !

Le Pokémon Charbon acquiesça et se laissa rappeler dans sa Poké Ball. Le Dresseur sortit de chez lui et alla appeler l’ascenseur en regardant l’heure sur le C-Gear à son poignet. Il était bien dans les temps, mais il comptait faire bonne première impression.

***
Rupert traversa la ville de nuit, dans la froideur et l’humidité automnale. En cette saison, à cette heure-là, le soleil était encore loin de se lever. Lorsqu’il descendit du bus en bas de la Rue Volute, les agents d’entretien municipaux étaient affairés à balayer les feuilles mortes qui jonchaient les trottoirs sous la lumière orange des lampadaires. L’un d’entre eux, aidé d’un Chinchidou, apprenait à son Pokémon à ramener les feuilles dans le sac, et non à les pousser dans le caniveau. En voyant tant de personnes s’affairer pour déblayer les trottoirs, Rupert pensa à ses balades avec sa famille sur la Route 20, où Farfaduvet et Magby couraient dans les tas de feuilles mortes. On ne leur laissait pas une chance de s’empiler par ici. Plusieurs hommes et femmes en costume pointaient aussi les bouts de leurs chaussures cirées même à cette heure matinale, zigzagant entre les râteaux, pour s’engouffrer dans les nombreux bureaux d’entreprises qui s’étendaient le long de la rue.

Perdu dans ces observations, Rupert marcha dans une flaque d’eau formée entre deux pavés cassés. Il rouspéta à voix haute, soulevant sa chaussure trempée et son bas de pantalon couvert de bouts de feuilles mortes. Il entendit l’agent municipal appeler.

- Non, reviens…!

En levant les yeux, Rupert vit le Chinchidou courir vers lui. Une fois à ses pieds, le Pokémon Chinchilla se tourna et balaya sa longue queue contre sa chaussure et son pantalon sales. L’homme qui avait la charge du Pokémon s’excusa, embarrassé.

- Désolé monsieur… C’est sa première fois au travail, j’essaie de lui faire comprendre qu’elle ne peut pas tout nettoyer.
- Pas de souci, sourit Rupert. On commence un nouveau travail aussi mon Pokémon et moi, je comprends !

Rupert s’attendait à ce que l’agent le relance sur le sujet, mais il ne le regarda même pas, concentré sur son Pokémon. Il soupirait :

- Allez Chinchidou, viens…

Mais le Chinchidou ne l’écoutait pas. Rupert était un peu gêné, ne voulant ni frustrer le Pokémon ni rester plus longtemps avec cet homme pas très agréable. Le petit Pokémon ne termina que lorsqu’il ne resta plus un débris de feuille morte sur son bas de pantalon. Il se tourna enfin vers son Dresseur, satisfait, et Rupert put reprendre sa route.

- Bonne journée à vous !
- Merci, vous aussi, répondit l’agent d’un ton ennuyé.

***
Rupert arriva sur la Rue Front de Mer. Il prit à gauche, remontant le fronton citadin vers le Pont Sagiciel. Juste avant la sortie de la ville, il bifurqua vers la mer, et en particulier vers le Quai Skoeucet. Dans la nuit, la levée de béton et ses quelques lampadaires ressemblait à un bout de ville qui s’enfonçait dans les ténèbres de l’océan. Plus il s’approchait du rivage, plus il entendait le bruit des vagues s’écrasant contre les quais en ciment et les tintements des cloches des bateaux perdus dans le noir qui perçaient à travers le ronflement des voitures sur la route toute proche. En tournant la tête vers l’ouest, il remarqua une énorme masse sombre parsemée de lumières : un paquebot amarré à un embarcadère un peu plus loin. Il se souvient que le Capitaine du ferry lui avait présenté l’Etoile d’Unys, qui partait en croisière de plaisance tous les jours au coucher du soleil. Il n’avait jamais pu le prendre, donc il l’ajouta dans sa liste des choses excitantes à faire ici.

Des barrières jaunes et noires, indiquant des travaux, avaient été disposées tout autour du Quai Skoeucet. De l’autre côté des barrières, des toilettes portables et un bungalow de chantier avaient été installés. Deux ouvriers attendaient à côté, l’un adossé à l’abri, à la peau très claire, assez grand et élancé, l’autre un thermos à la main, avec plus de couleurs et à la carrure plus trapue. Ils étaient déjà bien équipés, vêtus de pantalons imperméables oranges, d’épaisses vestes vert foncé, un casque marron sur la tête et de grosses bottes aux pieds. Les deux discutaient sous la lumière orange d’un lampadaire dont le faisceau était rendu visible par la dense brume marine.

Rupert s’approcha.

- Bonjour !

Le plus grand le regarda de la tête aux pieds et lui répondit en premier.

- Désolé monsieur, le quai est fermé pour travaux.
- J’ai rendez-vous avec Monsieur Niles…? Je suis Rupert Lloyd, je commence aujourd’hui.

L’ouvrier plus trapu sourit avec étonnement.

- Oh, c’est toi le nouveau ! C’est bon, tu peux passer.

Il lui fit signe de venir. Rupert passa sous la barrière de sécurité et s’approcha de lui, discernant mieux son visage. Le gars, mastoc en dépit de sa petite taille, portait une barbe de deux jours. De courts cheveux noirs descendaient sur ses tempes, au-dessous son casque, se confondant dans sa barbe. Il lui tendit une main épaisse et calleuse avec un grand sourire qui plissait ses yeux marrons. Rupert se sentit bien rien qu’en le voyant.

- J’suis Zack. Bienvenue !

Il lui serra la main chaleureusement. Son collègue, toujours adossé au bungalow, prit un vieux talkie-walkie à sa ceinture et appuya sur un bouton. Il avait des cheveux blonds qui tombaient sur les tempes et un menton bien rasé, et Rupert fut amusé de constater à quel point il contrastait de son collègue.

- Chef, le nouveau est là.

Une réponse arriva après un petit grésillement.

- Ok reçu, j’arrive.

Zack conduisit Rupert sur le côté sud du quai, où quelques marches les menèrent à un rebord à fleur d’eau contournant le rivage de béton. Il le mena au bout du quai, face à la mer, où se trouvait une grande porte grillagée qui bloquait un accès qui s’enfonçait sous le quai. Quelques mètres plus loin dans ce sous-sol, un trou dans le bitume s’enfonçait sous terre. Zack appela d’une voix forte, sur le ton de la plaisanterie.

- On t’attend en haut hein !

Une voix répondit depuis les profondeurs.

- Ouais, deux secondes !

Une minute plus tard, une lumière apparut en haut de l’échelle, et une tête casquée et surmontée d’une lampe dépassa du trou. Rupert reconnut l’homme plus âgé, au visage allongé et buriné qu’il avait vu il y a deux semaines, lors de son test technique. Il portait également une barbe de deux jours grisonnante, qui ressortait sur sa peau foncée.

- Bonjour, Rupert.
- Bonjour monsieur.

Le chef finit de se hisser au rez-de-chaussée.

- Appelle-moi Niles. Suis-moi au bureau, lui dit-il avant de se tourner vers Zack. J’lui fais deux-trois trucs et on vous retrouve en bas pour le briefing.

***
Rupert rentra après Niles dans le bungalow de chantier. Plutôt sommaire, l’intérieur était bordé de nombreux casiers, et la majorité de l’espace était pris par une grande table blanche entourée de banquettes. Deux verres sales attendaient dans l’évier de la minicuisine et une cafetière à moitié vide restait sur l’égouttoir. Son futur supérieur lui pointa la table ; Rupert remarqua parmi la paperasse et les magazines de la ville un document portant son nom. Niles lui apporta une tasse de café vide au logo de la “Métropole de Volucité” qui servait de pot à crayons.

- Voilà ton contrat. J’te laisse le parcourir et le signer. Tu fais quelle taille ?

Rupert s’assit sur le bout de la banquette et leva les yeux un instant vers Niles, qui fouillait dans un casier.

- Hm, une taille moyenne devrait aller.
- Ok, tu me diras si ça te va pas dans le pire des cas. Ton casier est là, j’te laisse la clé sur la porte.

Pendant que le jeune homme parcourait le contrat, le chef d’équipe lui rassembla sa tenue dans un casier vide. Il lui donna les mêmes vêtements et équipement que ses futurs collègues portaient, mais également un harnais, protections de corps, de grosses bottes et un casque marron avec une lampe à y attacher.

- Est-ce que t’as ton Pokémon avec toi?
- Oui.
- Cool.

Niles resta laconique. Rupert finit de parapher et signer en silence, puis releva la tête vers l’homme qui était désormais officiellement son supérieur.

- Est-ce que… j’suis le seul?
- Ouais. Les quelques gars qui en avaient ont relâché les leurs.

Il se tourna vers Rupert avec un regard sombre et un peu désolé.

- J’te conseille d’y aller mollo sur le sujet. C’est pas facile pour tout le monde, mais bon. Ça va passer.

Il faillit ne pas poursuivre mais ajouta tout de même, avec un haussement d’épaules :

- J’essaie de convaincre la mairie que ça serait bien de nous en fournir quelques-uns. Ou je sais pas, des Poké Balls au moins.

Il soupira, plus frustré qu’autre chose.

- Bref. J’te laisse te mettre en tenue. Tu peux prendre un petit café si tu veux, mais traîne pas trop, y a pas mal de taf aujourd’hui. Je t’attends dehors.
- T’inquiète, je fais vite.

Niles sortit avec un petit hochement de tête.

- Top.