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Les bons conseils de mon grille-pain de Lief97



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» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 12/09/2022 à 13:35
» Dernière mise à jour le 15/09/2022 à 17:32

» Mots-clés :   Amitié   Humour   Kanto   Slice of life

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Chapitre 6 : Une sombre histoire...
C’était un fiasco complet.

Augustin s’en rendait parfaitement compte. Ses meubles Motismax étaient incapables de suivre son plan à la lettre. Pire, ils rataient même la moindre petite tâche insignifiante qui leur avait été assignée.

Leur première étape, la plus simple, consistait à sortir de l’appartement et descendre les escaliers. Ils avaient réussi à rater un objectif aussi simple… Augustin se sentait dépité, et même plus, humilié.

Mais la suite fut pire encore.

Leur escapade nocturne dans Safrania prouva à Augustin qu’Armoire était aussi doué pour voler que pour faire des squats. En fait, le vol ne dura que deux minutes avant qu’Armoire — qui le portait depuis leur sortie de l’immeuble — ne s’écrase sur une ligne électrique, ne la coupe, et n'atterrisse avec brutalité sur la route déserte.

Quand Augustin maugréa, mécontent, en s’extirpant de son incapable de Motismax, il remarqua que la ville était plongée dans le noir. Il déglutit, refusant de croire qu’un simple câble coupé avait provoqué une panne générale dans la ville.

Impossible que sa seule sortie annuelle ait provoqué un tel incident.

Il refusait de le croire.

Il engueula Armoire un bon coup, et aidé par la lueur de la lune et des étoiles, il détala dans la rue, à la suite de ses autres meubles. Commode, Tapis, Frigo et Réveil, aussi observateurs que des Magnéti aveugles, filaient vers une avenue voisine. Ils n’avaient évidemment pas remarqué que leur propriétaire et Armoire s’étaient vautrés, ni que le courant avait éteint les lumières de la ville.

Non, ils couraient tels les dégénérés mentaux et les surexcités qu’ils étaient.

— Attendez-nous, merde ! beugla Augustin en se précipitant derrière eux.

Armoire claudiqua à sa suite, en faisant claquer ses portes avec force. L’une d’elles paraissait un peu plus bancale que d’habitude ; c’était normal, puisqu’il s’était réceptionné avec l’agilité d’un Rhinastoc.

Ce fut le plus vif des Motismax — ou le moins idiot — qui entendit le premier les insultes salées d’Augustin. Réveil intima à la bande de s’arrêter. Augustin les rejoignit, pantelant.

— Bah alors ? s’étonna Frigo. Changement de plan ?
— Non, cet abruti sait pas voler, rétorqua Augustin.

Il désignait Armoire du doigt, qui s’arrêta en dérapant près d’eux. Commode ricana.

— Je le savais ! C’est un gros mytho ! Impossible qu’une armoire puisse voler, c’est du délire !
— Moi, au moins, j’ai essayé !
— Mytho.
— Lâche !

Augustin leva la main pour interrompre leur chamaillerie puérile.

— Vite… vite, au hangar ! J’veux pas rester dans cette rue obscure trop longtemps, les gens risquent de rappliquer !
— Et si on croise une femelle ? demanda Frigo. Est-ce qu’on la capture pour la ramener à la maison, Augustin ? T’en veux une ? Pour pondre un œuf ?

Rougissant de honte et de colère, jusqu’aux oreilles, le jeune homme vociféra :

— Non, mais t’es complètement malade, toi ? Déjà, ce que tu décris ressemble beaucoup trop à un crime, et…
— Enlèvement, séquestration et possiblement proxénétisme, affirma Réveil. Ce que je vis au quotidien, à quelques détails près.
— Toi, n’en rajoute pas !
— « Et… » ? La suite de ta phrase ? s’enquit Tapis, curieux.

Le garçon grinça des dents :

— … et on n’a pas le temps pour ce genre de truc ! Grille-pain n’est plus parmi vous, et vous vous en foutez ?

Frigo haussa les épaules. Les glaçons du congélateur se renversèrent sur le trottoir.

— Il est OK dans le hangar, donc bon…
— Comment ça, « OK » ? s’étonna Augustin. On n’en sait rien ! Il est peut-être mort ! Le voleur, Arsène Grimalin… il s’est peut-être barré depuis un moment !
— Oh, j’vais plus servir de rançon, alors ! lança Réveil, des étoiles plein les yeux.

Augustin referma la bouche et s’empêcha de frapper quelqu’un. Il s’élança sans plus parler, se refusant à faire la conversation à des imbéciles finis, et il entendit son escouade de bras cassés le suivre dans un silence confus.

Il courut à toute allure, dépassant un commissariat désert, longeant un immeuble aux fenêtres éteintes, et il atteignit l’Arène, dont les projecteurs avaient rendus l’âme. Inquiet, Augustin jeta un regard au loin, vers la gare.

L’horreur ! Même le Train Magnétique était à court de courant. Il y en avait un d’arrêté sur les rails, à quelques mètres des quais. On entendait un brouhaha de voix là-bas. La panique gagnait les voyageurs.

Il déglutit.

C’était un véritable désastre !

Mais il n’était pas coupable, non, c’était la faute de son armoire !

— J’pourrais jamais me défendre avec un argument pareil, lâcha-t-il d’une voix blanche.

Il dérapa le long d’un parterre de fleurs, et s’engagea dans une ruelle sombre encore plus sombre que le boulevard. Il trébucha contre un obstacle invisible et entendit le couinement paniqué d’un Rattata. Ignorant tous ces signes angoissants, il se rendit compte qu’il allait bien.

Comme si… ne pas bien voir le monde qui l’entourait lui avait fait oublier sa peur de l’extérieur.

— Je vois le hangar ! avertit Tapis.
— Droit devant ! renchérit Commode.
— Droit devant ! répéta Armoire.
— Hé ! Pourquoi tu m’imites, toi ?
— Pourquoi j’imiterai une table de nuit ? J’indique la direction à Augustin !
— J’l’ait dit en premier, sale placard !
— Et bah c’est même pas vrai, d’abord ! C’est toi l’mytho !

Augustin les distança, ne supportant plus d’entendre leurs gamineries, et se heurta soudain à une vision terrifiante.

Il se figea.

Ce coin de ruelle, ce vieil arbre aux branches décharnées, ces poubelles éventrées, ce lampadaire rongé par la rouille, ce panneau recouvert de lierre, qui indiquait un cul-de-sac… c’était là !

C’était là qu’à l’époque de ses débuts en tant que dresseur, il avait été confronté à un sbire Rocket.

C’était à cet endroit qu’était née sa phobie de sortir de chez lui.

La peur revint en lui comme un raz-de-marée. Se gorge se détendit, et il était sur le point de hurler pour appeler sa maman quand…

— T’as pas une p’tite pièce, mon gars ? Un Pokédollar pour un vieux roublard ?

Il pivota lentement sur sa droite. Là, assis entre deux sacs poubelles, était assis un type hagard, aux vêtements froissés et déchirés, avec une petite couverture sur les épaules.

Un béret noir, vissé sur sa tête, ceignait son front dégarni. Ses yeux las étaient fixés sur Augustin avec un air presque absent.

— Hein ? bafouilla Augustin.

Cette casquette noire… il y avait une lettre effacée, rouge claire, dessinée dessus…

— Woah, c’est tes Pokémon ? Jamais vu ça d’ma vie… t’es un fan de Trousselin, toi, non ? Putain, une armoire avec des yeux, ça fait grave flipper, plus encore que l’Ectoplasma qui vient dormir dans mon ombre la journée…

Réveil baissa les yeux sur l’individu avec une condescendance extrême.

— Augustin, ne daigne pas répondre à ce déchet de la société. Je pense qu’il s’agit d’un Farfuret abandonné.
— Mais non, c’est un humain, ça ! répliqua Tapis. Tu vois bien qu’il porte des chaussures ! Et les chaussures, ça comporte des semelles, et c’est le genre de truc que je reconnais direct, moi.
— C’est une femelle, peut-être ! s’écria joyeusement Commode.

Armoire écarta ses battants et s’approcha, menaçant.

— Augustin, j’capture la femelle direct ? Ou j’dois l’affaiblir avant, comme avec un Pokémon sauvage ? Une Lame d’Air, c’est super efficace, non ?
— C’est pas une femelle, espèce de malade ! cria Augustin, presque hystérique. C’est un clochard !
— C’est mieux qu’une femelle ? osa Commode.
— Est-ce que ça se mange ?

Augustin ne put s’empêcher de se frapper le front du plat de la main, atterré. La peur avait reflué, mais il ignorait si la bêtise de ses Motismax était vraiment si salvatrice que ça.

Le Rocket retraité et affalé devant eux pouffa. Il avait l’air amusé.

— Des Pokémons de compagnie qui parlent ! Ça doit être le bordel de vivre avec eux… c’est le bazar, ce soir… entre ça et le grille-pain…

Les yeux d’Augustin s’écarquillèrent.

Oubliant sa peur et sa crainte — presque avérée — que ce sbire en décrépitude était celui qui l’avait racketté autrefois, il s’agenouilla près de lui et lui saisit les épaules. Il le regarda avec une intensité telle que le type oublia son rictus et son air blasé.

Le garçon lui paraissait soudain aussi brillant que la lune qu’on apercevait par-dessus son épaule.

— Ce grille-pain ! Dites-moi tout, quand est-il passé, comment allait-il, à quoi ressemblait son ravisseur ?

Il y avait une telle inquiétude dans le regard d’Augustin que le sbire se sentit investi d’une mission.

Il avait autrefois suivi Giovanni les yeux fermés.

Il sentait l’âme d’un leader dans le regard de ce gamin.

Une force nouvelle se répandit dans son corps, et une lueur raviva la flamme de ses yeux.

— Je répète, comment allait-il ?
— Je vais faire mieux que de te répondre, mon p’tit.

L’ex-Rocket se releva et sentit son dos craquer sous l’effort. Il se tourna vers un des vieux hangars entassés dans la nuit noire, au fond du cul-de-sac.

— Il a filé droit vers ce bâtiment. Je vais te montrer comment contourner les barbelés pour y entrer…


***


— … et c’est à ce moment-là qu’un piano lui est tombé sur la gueule. Enfin, presque ! Il l’a raté de peu, comme bien souvent… Et Jean-Eudes, ce petit chanceux, il est reparti tout content vers le port. Il espérait pêcher un autre Magicarpe, tu vois ?

Grille-pain fixait avec incertitude la fenêtre située en hauteur sur le mur d’en face. Voilà que les lumières de la ville s’étaient éteintes. Quand ? Il avait été tellement focalisé sur sa discussion avec Jean-Robert que ce détail lui avait échappé. Lui, un Pokémon Électrique, avait été incapable de percevoir l’absence soudaine d’électromagnétisme enveloppant Safrania ! Quel piètre Pokémon il faisait.

« Heureusement que je ne sers qu’à griller le pain ! » pensa-t-il, soulagé.

— … dis-moi si je t’emmerde, hein ?
— Oh, pardon ! Non, non, que nenni, je vous écoute, Jean-Robert !
— « Que nenni » ? Pouah, j’ose même pas te demander ton âge. Ça vit longtemps, les Motisma ?

Du bruit. Dehors, Grille-pain entendait des voix étouffées, lointaines, mais qui se rapprochaient inexorablement. Des bruits de pas, un son métallique, des bruissements. Des choses se déplaçaient là, dehors.

Jean-Robert l’entendit, et l’ambiance détendue qui s’était installée depuis qu’il avait décidé de devenir cordelier changea. Il bondit sur ses pieds, faisant virevolter sa cravate devant son visage, et, stupéfait, il bégaya :

— Ça pue le traquenard, non ? Y’a des bandits, ici ?
— Des bandits ? Je ne pense pas, Jean-Robert. Je dirais plutôt qu’il s’agit de mon ami Augustin, venu me sauver !
— Ah, ouais…

Moyennement convaincu, l’ex-employé de la Sylphe fixait la porte entrouverte du hangar, tendu. Les Mimigal dans le coin de l’entrepôt frémirent et reculèrent davantage derrière leurs épaisses toiles ; elles avaient écouté avec curiosité toute leur discussion, presque envieuses, mais voilà qu’elles prenaient peur.

Grille-pain n’avait aucune raison de croire qu’il s’agissait vraiment de « bandits ». Il y avait, à la limite, un risque pour qu’il s’agisse de dresseurs perdus à la recherche d’un endroit où dormir pour la nuit.

Ou peut-être un sans-abri.

Ce fut bel et bien un sans-abri qui apparut sur le pas de la porte. Grille-pain sursauta.

Un sans-abri avec un béret de la Team Rocket. Jean-Robert poussa un cri de fillette.

— Aaaaah ! C’est exactement ce que je craignais ! Un bandit !

Il baissa les yeux sur la corde entre ses mains, comme s’il hésitait à s’en servir pour se pendre ou pour fouetter le nouveau-venu.

Alors que Grille-pain, un peu déçu par l’arrivée de ce visiteur imprévu, allait lui recommander de garder son calme… le sbire Rocket fut éjecté dans l’intérieur de l’entrepôt, auprès d’eux, par une ribambelle de meubles Motismax.

Armoire se jeta avec férocité sur le sans-abri à terre, et ses portes l’engloutirent comme une énorme mâchoire en chêne massif.

— T’as chopé la femelle, t’as chopé la femelle ! s’exclama Commode, réjoui. Enfin, le clochard, plutôt !
— Ça, c’est du bon boulot, les gars ! s’époumonna Tapis. Augustin va nous pondre un bel œuf !
— Recrache ça tout de suite !

Cette voix fut celle qui sortit Grille-pain de sa torpeur ; Augustin se tenait debout, là, à quelques mètres, en parfaite santé. Il paraissait à la fois furieux et soulagé. Leurs regards se croisèrent, s’accrochèrent, et une ébauche de sourire naquit sur les lèvres du garçon.

Avant qu’il ne fronce les sourcils, et ne désigne soudain Jean-Robert, figé de surprise et d’effroi :

— Armoire, recrache le clodo ! C’est celui-là qu’on cherche ! Arsène Grimalin, tu vas subir le courroux de mon armoire ! Et tu vas nous rendre Grille-pain !
— … pardon ?

Frigo ouvrit la porte du congélateur et le regarda avec froideur. Il dit, d’une voix qui se voulait glaçante :

— Je suis ceinture noire de karaté. Rendez-vous sans résister.
— … hein ?
— J’comprends plus rien, là, se plaignit Réveil. Je sers de rançon à ce vieux gars ou pas, finalement ? On s’bat, on s’rend ? J’pige pas, là…

Jean-Robert jeta un regard éperdu vers Grille-pain pour quémander son aide. Mais ce dernier était tout aussi ahuri que lui. Que diable avait inventé Frigo pour cette mise en scène de kidnapping ? Pourquoi paraissait-il désormais croire complètement en son mensonge et se mettait-il à menacer physiquement Jean-Robert, un parfait innocent ?

— Il ne correspond pas à la description, continua Augustin, mais ça ne peut qu’être lui, le ravisseur.
— C’était quoi la description, déjà ? lâcha Commode.
— Un type avec des tatouages, borgne, et… j’sais plus, avoua Armoire, en recrachant le sans-abri à contrecœur.

Grille-pain se racla la gorge, alors que le pauvre homme au sol se relevait en insultant au hasard leurs lointains ancêtres.

— Je crains que la situation ne mérite quelque éclaircissement. Augustin, je n’ai pas été enlevé. Ce monsieur, Jean-Robert, est un… ami dont j’ai fait la connaissance ici, en t’attendant.
— Répète ?

La pression retomba un peu dans la pièce. Grille-pain désigna les quelques chaises poussiéreuses entassés dans les débris ici et là. Il invita tous ceux qui pouvaient s’asseoir à le faire — en précisant bien à Armoire de ne pas essayer, car il le connaissait.

Quand tous eurent retrouvé leur calme et furent sereinement installés en cercle dans l’entrepôt, Grille-pain inspira un grand coup.

Et il résuma à Augustin le pourquoi du comment de cette drôle de situation.


***


L’agent G. Soif était un enquêteur-né. S’il n’avait pas accepté aussitôt l’offre d’emploi du commissariat de Safrania, dès la sortie de l’école de police, il aurait pu être embauché par la Police Internationale sur recommandation de Beladonis en personne.

Ça ne faisait aucun doute.

Selon lui.

En tout cas, il était résigné à faire des rondes dans la ville ou à rester planté dans les maisons de garde qui servaient d’entrée et de sortie à la ville de Safrania. Cette nuit-là, après avoir passé la soirée au téléphone à écouter des gens se plaindre de tout et de rien, il était de garde dans une de ces maisons.

Celle du sud, réputée assez tranquille, surtout de nuit.

Il avait voulu en profiter pour roupiller un petit coup derrière le comptoir, avec son Caninos plus prudent posé à côté. Aucun voyageur louche n’échappait au flair infaillible de son toutou préféré.

Tard dans la nuit, alors que l’agent G. Soif était en train de faire du Saute-Wattouat tout en demandant du thé à des dresseurs imaginaires, son Caninos le réveilla d’une petite Mâchouille dans le mollet.

Il n’y avait aucun réveil au monde plus efficace pour vous réveiller.

Professionnel dans l’âme, l’agent G. Soif ignora le sang qui s’écoulait de sa fracture ouverte, et mit tous ses sens en éveil.

Il faisait noir.

— Oh, une coupure de courant ? C’est encore un dresseur qui a fait sauter un Électrode à la Centrale, ça… franchement, à quoi pense le Prof Chen ? Filer des armes de guerre biologiques à des mineurs pas encore collégiens…

Il s’extirpa de son comptoir et de la maison de garde. Quand il vit les grands immeubles de Safrania se dresser devant lui, il…

— Bah merde, ils sont où les immeubles ?

Il marqua un temps d’arrêt, puis rigola à gorge déployée.

— Ah, mais non, suis-je bête ! C’est la Route 6.

Tout le monde, même un policier professionnel au potentiel beladonitien, pouvait confondre le nord et le sud !

Selon lui.

Il fit demi-tour, suivi de près par son Caninos et la rivière de sang s’échappant de sa jambe, puis il sortit de l’autre côté de la maison de garde pour admirer, cette fois-ci, les grands immeubles de Safrania se dresser dev…

— Bah, merde. J’vois rien du tout. Ils sont passés où, ces foutus immeubles ? C’est la Route 6, ici aussi ?

Il aurait pourtant juré être entré dans la maison de gardes et en être ressorti par la porte d’en face. Il n’était quand même pas assez bête pour se tromper à ce point !

Pour être sûr, il retourna en arrière et répéta l’opération. Une fois, deux fois, trois fois.

Quatre fois.

— Bah, ça, quand je le raconterai aux collègues à ma relève, ils ne me croiront jamais ! lança-t-il joyeusement.

Il passa derrière son comptoir, invita son Caninos à reprendre la surveillance, et il s’assoupit.

La police de Safrania n’avait jamais été réputée pour être la meilleure du monde.

Et l’agent G. Soif était sans conteste un travailleur-né, d’où son besoin irrépressible de prendre des pauses en situation de crise.