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L'affaire LQ12 de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 30/08/2022 à 13:22
» Dernière mise à jour le 12/09/2022 à 17:05

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Poésie   Science fiction   Suspense

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Chapitre 4 : Au-delà du délire
- - -

Doublonville. Un musicien avait sorti une guitare fabriquée avec une vieille boîte en bois usée. Un autre l’accompagnait à la voix et avec des percussions improvisées. Ciza’ trainait avec un trio de doduos. Frida, elle, dansait en rythme sur la musique du duo. Un homme arriva à côté de moi. Il était vêtu d’un imperméable blanc. Un autre détail bizarre : sa mèche de cheveu bleu.

- - -


Du vent. Il soufflait et agitait les branches du saule pleureur. Les feuilles arboraient de vives couleurs que l’on ne connaissait qu’au jeune printemps. Au loin, le village de Couronneige. Je m’éternisais un peu, allonger dans l’herbe fraiche, sentent les odeurs des jeunes pousses printanière porté par le vent. Un détail me dérangea. Je portais ma main à mon œil manquant, mais il semblait plus si manquant qu’avant. J’avais mon deuxième œil. Il était là, je pouvais le toucher.

« - C’est bon ? Tu t’es réveillé ? »

Je me tournais en direction de la voix. L’homme que je vis devais avoir la quarantaine d’années mais il n’était pas bien grand. Il avait les cheveux d’un noir de jais, courts et en bataille. Un foulard couvrait une nuque frêle. L’homme avait un tabar de grosse laine couleur bleu nuit, en opposition avec le bas couleur jaune tournesol. Une écharpe lui servait de ceinture. Le visage du gars était défiguré par quatre cicatrices, mais ces yeux, sur un fond de teint rosie par le soleil, ne pouvait me tromper. Ce gars, c’est moi, mais plus âgé.

« - Tu es … ? commençais-je.

- Non, je ne suis pas toi.

- Alors pourquoi ?

- Je suis toi et, à la fois, je ne suis pas toi.

- Donc tu es le moi de ce monde ?

- Plus ou moins.

- Plus ou moins ?

- Ce monde, cet univers, cette dimension n’existent plus. Ceci (il brandit la main, désignant le paysage) n’est qu’une projection.

- Une projection ?

- Vas-tu répété ce que je dis tout le temps ? fit-il, visiblement en colère à cause de mon petit jeu. »

Je ne réagis pas. Il se calma un peu et poursuivi son récit.

« - Kirlia, Insécateur, j’espères que tu en as pris soins.

- Ils sont à toi ?

- Il fût un temps où j’étais leur dresseur, mais ils se sont rebellés contre moi. Ils ont fui une nuit sans que je puisse savoir où ils étaient. Je sentais bien que les travaux que j’avais commencé les dérangeaient. Connais-tu le graphylis, une pierre noire, très résistante ?

- Plus ou moins.

- Et bien, c’est ma trouvaille. Elle est très rare et est souvent confondus avec l’obsidienne. Mais à force de recherche, je l’ai trouvé. Au cœur des montagnes de Johto, au plus profonds de cette terre, je l’ai trouvé : La Sphère Noire. »

Je commence à comprendre pourquoi Ciza’ et Frida c’était barré. Ce mec était barré. Quoique dans cette histoire, il reste pas mal dans la moyenne. Une colonne, une Sphère Noir, c’est juste bizarre et logique. Il poursuivit :

« - Tu aurais dû la voir. Taillé d’un bloc de graphylis unis, sans la moindre trace d’ouvrage. Où vas-tu ? »

J’avais commencé à reculer. Ce type est louche.

« - J’en ai rien à foutre de ton histoire. Je veux juste rentrer chez moi, répondis-je.

- “ Rien à foutre de mon histoire ” ? Mais ce n’est pas mon histoire, mais la tienne, la nôtre, la leurs (il désigna le ciel) et celle du multivers.

- Mais de quoi tu parles ?

- Les dimensions restent hermétiquement fermé. Mais ce même texte, ce poème écrit par un inconnu, se retrouve gravé dans chaque dimension sans que personne ne sache pourquoi. J’ai trouvé se même poème gravé sur la Sphère Noire. Tu l’as trouvé sur la colonne. Ne trouves-tu pas cela étrange ? Et ne me dit pas : coïncidence.

- C’est quoi cette colonne et cette Sphère Noire ?

- Un point d’accès. Ils m’ont dit de toucher la Sphère Noire, je l’ai fait et j’ai eu accès à tous ces portails.

- Qui ça “Ils“ ?

- Je n’en sais rien. CESSE DE RECULER, IDIOT ! »

Surpris, je m’étalais piteusement au sol. Je vis un archéodong revêtue d’une quantité de lierre rejoindre le savant fou. Celui-ci le regarda brièvement, puis :

« - Quoi ? Maintenant ? »

Le archéodong se tourna vers moi, puis je perdis connaissance.

Je rouvris les yeux. J’étais dans une chambre de petite taille. Les murs était jaune crème. Une horloge et un vieux poster décoraient légèrement les murs. J’étais allongé sur un lit, à côté d’un bureau. En face se trouvait une télévision et une console de jeu vidéo. La télévision affichait une image fix représentent un saule pleureur au milieu d’une prairie. Un village était présent en arrière fond. La chambre avait une fenêtre. Je m’y dirigeais, mais elle ne donnait que sur le néant. Un escalier descendant se trouvait dans un coin de la pièce. En bas, dans une pièce unique avec une porte, une grande table et deux chaises, l’autre moi et son archéodong m’attendaient.

« - Je ne Les ai jamais vues, dit le savant fou, mais Ils nous murmurent constamment à l’oreille : “ creuse, creuse, détruit ”. Et le jour où je Les ai libérés de la Sphère Noire, Ils ont fait un grand cadeau au monde.

- Mais de quoi vous me parlez ? demandais-je en me déplaçant autour de la table de façon à être proche de la porte d’entrée. »

Il feignit de ne pas avoir remarqué mon manège.

« - Vois-tu, Ils ont offert ce que toutes personnes cherchent. Ils ont créé une paix éternelle, Ils l’ont sublimé et enfermé toute querelle dans le néant. »

Je déglutis en pensant à l’horreur qui m’était décrite. Péniblement, je dis :

« - Les gens, ils sont tous … ?

- Les gens ? Non. Pas seulement les humains, mais tout ce qui vie. Mais ne soit pas triste pour moi car ma mission est noble.

- Tu as … ? »

Il se leva de sa chaise et se dirigea vers moi.

« - J’ai éradiqué le principe même d’existence de chaque dimension que j’ai côtoyer, et je l’ai remplacé par la Paix éternel. Tu devrais me comprendre, Lazarus. Tel est l’objectif de notre existence. Nous Les libérons, et Ils nous sauvent de nos ténèbres. »

La porte s’ouvrit derrière moi et je m’y sentis aspiré.

La pièce dans laquelle je me trouvais était plongé dans l’obscurité. En posant un premier pied, je sentis un petit jouet. Dans un coin, un petit garçon était penché sur un petit écran d’où sortait une petite musique monophonique qui saturait. Je m’approchais du gosse. Sur l’écran, son personnage se déplaçait dans une petite chambre. Le gosse me regarda. C’était moi, mais à 9 ans.

« - Aide-nous, dit-il. Trouve la porte.

- De quelle porte parles-tu ?

- Trouve la porte. »

Et le moi-jeune retourna à son jeu vidéo.

« - Mais de quelle porte tu parles ? »

Une gigantesque ombre surgit de derrière moi et se précipita sur le gosse en hurlant :

« - TOUJOURS RÉVEILLÉ ? LACHE CE JEU DE MERDE !!! »

Son irruption me fit tomber. J’atterris sur un sol de métal. C’était celui d’une grande salle, immense, au plafond de verre. Le ciel était parsemé d’étoile. Le sol était quadrillé de nacelle d’acier surplombant de riche bosquet au couleurs éclatantes et de palmiers. Un petit ruisseau traversait la salle. Le centre était occupé par une statue de fer blanc sur laquelle était écrit en lettre d’or : Paradis Æther. Un écho de pleure aigu résonna derrière moi.

« - Tu vas m’aider, que tu le veuilles ou non. »

Le moi-diabolique marchait vers moi. Je commençais alors à courir, mais quelque chose commença à ronger la nacelle qui ne tarda pas à céder et à s’effondrer.

« - Laisse-Les sauver ton monde, Lazarus. Ils t’ont choisi comme moi j’ai été choisi.

- Pas tellement envie d’être lobotomisé par des voix, lui répondis-je en me relevant. »

Il lança deux projectiles devant moi. En un flash blanc, l’archéodong et un milobellus totalement recouvert de fleur apparurent. Machinalement, je mis ma main dans ma poche de pantalon et sentit les pokéballs de Ciza’ et de Frida.

« - Que crois-tu faire ici ? me questionna le savant fou. Tu n’es pas avec moi ? Donc tu es contre moi ?

- Pour une fois, nous sommes d’accord. »

Je sortis les pokéballs et j’appelais alors Ciza’ et Frida. Quand le flash blanc se dissipa, ce que je vis me glaça le sang. Ce n’était pas les pokémons que je connaissais, mais des êtres végétaux qui me regardait fixement, avec avidité.

« - Ciza’ ? Frida ? fis-je timidement.

- Que croyais-tu, répondit le savant fou. Ils ont été mes premiers cobayes. Ce sont mes pokémons, du moins, ils l’ont été. Maintenant, tu m’as ramené l’insécateur et le kirlia que j’avais perdus. Ah Ah Ah Ah, je t’en remercie, l’ami. Maintenant, fit-il aux créatures florales, tué-le. »

Ciza’ bondit sur moi en une parfaite exécution de Pisto-Poing. J’ai réussi à l’esquiver, mais je sentis tout de même le souffle du coup. Du coin de l’œil, je vis Frida tendre le bras. Je savais ce qui allait suivre. Je sentis que quelque chose me compactait le crâne. Je me sentis défaillir, la cervelle en feu et les oreilles comprimé. Ma vue commençait à ce brouillé. Rah, la vache, Psyko, ça ne rigole pas. Ciza’ en profita alors pour me prendre en traitre. Pisto Poing m’atteignit dans les côtes et me fit tomber. Frida relâcha la pression (faudra que je retravail ça avec elle plus tard). Je réussi à me relever, la tête lourde et je vis le milobellus et le archéodong qui essayaient de passer derrière moi. Je vis surtout une porte. « Trouve la porte », c’est ce qu’avait dit le moi-gosse.

« - Tu n’es rien, dit le savant fou, tu ne peux pas comprendre, tu ne VEUX pas comprendre. Depuis treize ans, je voyage à travers ce que ton monde appelle des ultras-brèches. Depuis treize ans, je plante des graines et espère trouver un alter-ego qui pourrait me comprendre.

- Désolée de te décevoir.

- Ne le sois pas, tu m’as enseigné quelque chose de crucial : Lazarus n’est pas infaillible. »

J’atteignis la porte. Elle était de bois grossier, peint en rouge bordeaux. Je l’ouvris, entrais dans la pièce et fermais la porte. La pièce était en bois rustique avec en son centre une écharpe noir et or. Quelque chose frappa la porte. Au deuxième coup, une des planches de la porte laissa voir la pince de Ciza’. Il ne lui fallut que deux autres coups pour enfoncer la porte, puis elle et Frida entrèrent … et s’écroulèrent au sol.

Avec fracas, la porte se referma d’elle-même. Le silence se fit, seulement interrompus par les respirations fragile et sifflante de Ciza’ et Frida. Et les feuilles qui les recouvraient commencèrent à jaunir. Je me précipitais alors sur eux et commença alors à arracher fleurs, tiges et lierres. Frida fut la première à commencer à bouger. Il me fallut au moins un bon quart d’heure avant d’en avoir finis. Je ne tenais plus debout. Je sentis mes jambes se dérober. Je vis à peine Ciza’ et Frida me retenir. C’était la première fois depuis aussi longtemps que je me souviens que je ressentais cela : un mélange de fatigue, d’angoisse, mais aussi un sentiment de sécurité, de joie et d’apaisement.

« - Vous êtes là, fis-je faiblement.

- Nous sommes là, répondirent-elles. »

Et ce fût le noir.