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L'affaire LQ12 de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 30/08/2022 à 13:14
» Dernière mise à jour le 12/09/2022 à 17:04

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Poésie   Science fiction   Suspense

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Chapitre 1 : Le voyageur


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Tous ceux qui regardent le ciel en y cherchant espoir et réponse devront un jour se réveiller. Cela ne sert à rien d’espérer que les choses nous tombent sous le nez. C’est ce que je me suis dit il y a treize ans, pas loin de cette tour en ruine. Je n’ai pas vraiment compris le pourquoi du comment.
La première chose que je remarquais fut une sensation bizarre dans tout le corps. Un liquide chaud me coulait sur la joue. De mes doigts, je traçais son chemin inverse. Menton. Joue. Fossette. Orbite. Morceau de bois. Un morceau de bois planté dans l’œil. Dans quel merdier je suis. À côté de moi, un grand cizayox vert et une petite kirlia, les yeux en larmes.


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Il neige. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé la neige. Le blanc immaculé, ce froid tranchant votre peau de mille aiguilles, et ce ciel d’un bleu polaire. Ciza’ (Cizayox) et Frida (Gardevoir) regardaient le ciel. Le soleil déclinait lentement. Pendant ce temps, je disposais soigneusement le spectrographe et le télescope. Lentement, le ciel d’Auffrac-les-congères s’assombrissait. Et la Lune apparut dans toute sa beauté. La Lune s’élevait au-dessus de ce manteau blanc. Et le spectrographe commença à s’activer. Un point blanc commença à se déformer. J’orientais le télescope et me mis à observer l’événement. La radio s’alluma d’elle-même et cracha une bouillie de fréquence et, de manière disparate, « LQ12 ».

La brèche sembla se stabiliser, et quelque chose en sortit. Malgré mon télescope, je n’eus pas le temps de voir de quoi il s’agissait. L’objet décrivit une belle courbe avant de plonger derrière les montagnes. Le vokit sonna, brisant le silence de la nuit.

« - Professeur, j’imagine que vous avez commencé à recevoir des données ?

- Bon sang, Lazarus, qu’est-ce que c’est ?

- Pas la moindre idée, Professeur. Et « LQ12 » ?

- J’ai eu du mal à obtenir l’info, mais il semblerait qu’il s’agit de la Mer de la Tranquillité, une vaste plaine de la Lune. Peux-tu pointer ton télescope dessus ? »

Je m’exécutais. À première vue, rien de sortant de l’ordinaire. C’est seulement en balayant la bordure de la Mer que je la vis. Une colonne noire au reflet d’argent.

« - Professeur, vous voyez ?

- Un instant, Lazarus, je reçois les images. »

Silence.

« - Lazarus, peux-tu me dire la distance entre la brèche et ce … cette colonne ?

- Selon les coordonnées de la brèche que vous avez calculée, elle serait à 179 km d’altitude lunaire de la colonne et … attendez, il se passe un truc. »

Le pilier se mit à scintiller d’une vive lumière rouge puis, il disparut dans un nuage de poussière lunaire.

« - Lazarus, retrouve-moi à l’Observatoire d’Ula-Ula.

- Vous savez que je déteste Alola.

- Je m’en moque. »

Oui, tu t’en moque, et tu sais que je vais venir. Mais n’oublie pas pourquoi je t’aide, Nikolaï. Je commençais à replier le télescope, Ciza’ et Frida me rejoignirent. Je lisais leur réprobation sur leur visage. Oui, Nikolaï ne nous inspirait pas vraiment confiance, mais il est le seul à avoir accepté de nous aider.


L’Observatoire était perché sur le deuxième plus haut sommet d’Ula-Ula. De par sa petite taille, l’île était très compacte. En moins d’une heure, j’ai pu en faire le tour. Le plus grand sommet était quasiment vide, seulement occupé par une petite ligue. Nikolaï m’attendait à l’entrée de l’Observatoire. Il discutait avec un grand blond à veste bleue et une fille accompagnée d’un feunard de la région. Elle se tourna vers moi et me scruta avec méfiance. Ces yeux me transperçaient de part en part et sa chevelure semblait flotter telle un nuage couleur blanc. Quant à la fille, elle ne remarqua ma présence que lorsque j’arrivais à porter de voix.

« - Ben je n’en sais rien, Nikolaï, fit le grand blond. Ce genre d’événement n’a plus été observé depuis 5-6 ans.

- La dernière fois, on a dû improviser une équipe d’intervention avec des dresseurs de l’école pokémon, fit la fille.

- Des dresseurs de l’école ? répéta Nikolaï. Pourquoi les prendre si jeunes ? Pourquoi ne pas demander aux doyens ? N’ont-ils pas la charge de protéger les îles d’Alola contre ce genre de menace ?

- Nous avons dû agir dans la précipitation, répliqua la fille, blessée par les remarques de Nikolaï. Et j’estime que nous avons fait du bon travail étant donné que nous sommes encore là.

- Ne vous attendez pas à des compliments de la part de cet homme, fit-je, coupant court à la conversation. Nikolaï, j’ai ramené vos appareils et les coordonnés.

On s’y met dès que vous êtes prêt.

- Et bien, dit le grand blond à chemise bleu, voilà un jeune homme bien impatient.

- Je m’en excuse, répondit Nikolaï avec un sourire faux, Lazarus peut se montrer assez mal élevé, mais il a un bond fond. Lazarus, je te présente Molène, qui est à la tête de l’Observatoire. »

Le grand blond me tendit la main.

« - Enchanté de faire ta connaissance, Lazarus. Nikolaï nous a beaucoup parlé de toi et de tes origines. »

J’étais surpris. Nikolaï m’avait promis de tenir sa langue. Je serrais tout de même la main de ce Molène.

« - Et je me présente. Je m’appelle Lilie, et voici Flocon. »

Le feunard blanc me regardait toujours fixement.

« - Je suggère que nous entrions, Nikolaï. Je dois t’avouer que j’ai hâte de voir ce qui vous amène, toi et Lazarus, à Ula-Ula. »

Et nous entrâmes dans l’Observatoire.

Il était grand, comparé aux autres bâtiments de l’île, avec différentes nuances de bleu. À l’intérieur du hall d’accueil, deux ingénieurs travaillaient sur la maintenance tandis que des scientifiques traversaient le bâtiment, seul, regardant des dossiers, ou en binôme. Molène nous guida vers un escalier à la droite du hall et, au premier étage, ouvrit la double porte d’une vaste pièce quasiment vide. Au milieu, un grand télescope à miroir était positionné, pointant vers le ciel. Molène s’approcha d’une unité de commande et demanda à Nikolaï :

« - Quelles sont les coordonnées que vous voulez observer ?

- Longitude : 8,5 ; et latitude : 31,4, répondis-je, prenant de surprise Nikolaï. »

Après un court instant d’hésitation, Molène programma les coordonnées de la Mer de la Tranquillité dans l’ordinateur du télescope, puis celui-ci se mit en marche, s’orientant vers la Lune.

« - Pourquoi voulez-vous observer la Lune ? me demanda Lilie.

- Quand j’ai observé cette brèche, une colonne est apparue au beau milieu de la Mer de la Tranquillité, répondis-je. Avec la puissance de ce télescope et un spectrographe, on devrait pouvoir en déterminer la composition en analysant la lumière.

- En analysant la lumière ?

- Lorsque la lumière traverse un matériau, certains rayons du spectre de la lumière, les couleurs de l’arc-en-ciel qui la constitue, disparaissent et nous permettent d’identifier la composition du pilier. Qui plus est, on va pouvoir garder un œil sur lui.

- Et la brèche serait une ultra-brèche ?

- Je n’en sais rien, je veux surtout revoir le pokémon qui l’a traversé.

- Pourquoi ?

- Pour lui demander d’où je viens.

- Je ne comprends pas. Tu viens d’où, Lazarus ?

- Je n’en sais rien. »

Un long silence s’ensuivit.

« - Lazarus, fit Nikolaï, tu devrais faire un tour au parc de Malié. Je vais finir de positionner le télescope et retrouver l’endroit de la colonne avec les coordonnées des images que tu as prises. »

Je quittais l’Observatoire, Lilie et son Flocon sur les talons.