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L'âme d'un dresseur de MichikoAoneko



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Informations

» Auteur : MichikoAoneko - Voir le profil
» Créé le 31/10/2021 à 10:35
» Dernière mise à jour le 31/10/2021 à 21:07

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Famille   Mythologie   Sinnoh

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Chapitre 7 : L'avenir scindé en trois
« - Je ne veux pas revivre ça. »


Mais personne ne sembla lui répondre.


« - Je sais qu'il y a quelqu'un qui m’entend. Et si je ne me trompe pas, il s'agit de toi Crehelf.
- Je vois que cela ne sert à rien de cacher ma présence. Tu dois le revivre, tu n'as pas le choix. Si tu n’y fais pas face, alors on ne pourra rien faire pour toi. Si tu fais le choix de tout interrompre maintenant, alors tout redeviendra comme avant. Et je suis certain que ce n'est pas ce que tu veux.
- Oui, tu as raison.
- Alors... Es-tu prêt Dimitri ?
- Oui, je le suis. »


Le cœur du jeune homme battait alors à tout rompre. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée tandis que le souvenir qu'il craignait, commençait à se rejouer.

***

Le Dimitri du passé faisait face à sa mère qui n'était autre que le maître de la Ligue Pokémon en ces temps-là. Elle s’adressa à ce dernier :


« - L'un de mes collègues de la Ligue Pokémon m'a donné le numéro d'un psychiatre spécialisé en phobie lié aux Pokémon. J'ai pris rendez-vous pour la semaine prochaine. C'est un peu loin, car ce psychiatre travaille dans une région voisine. On va devoir partir tôt, et sûrement réserver un hôtel pour la nuit.
- Je n'irai pas.
- Pardon ?
- Tu m'as bien entendu. J'en ai marre de tout ça. Et ça ne sert à rien.
- Dimitri, je ne pense pas que ce soit une réaction d’adulte de faire un tel caprice. Tu as 20 ans maintenant, alors agit comme tel.
- Juste, ferme-là.
- Dimitri ! Comment oses-tu me parler de cette façon ? Je suis ta mère !
- Si on y réfléchit bien... Le Pokémon qui m'a attaqué, était en fait destiné à t’attaquer toi. Tout cela a été prouvé, par l’enquête menée par Antoine, il y a quelques années. J'ai juste été au mauvais endroit au mauvais moment.
- Je ne pouvais pas savoir…
- Je n'ai pas terminé. Donc je disais, mon état, c'est de ta faute ! Tu en es responsable ! »


A la fin de cette phrase, le souvenir se brisa en un nombre incalculable de petits morceaux.


***

À ce moment précis, Dimitri était de retour dans l'espace-temps en compagnie de Créfadet Créfollet et Crehelf. Mais, le dernier cadenas était toujours là, et flottait autour de lui. Des larmes avaient coulé sur son visage, sans qu’il ne puisse les contrôler.


« - Je ne voulais pas dire ça. Je l'ai regretté dès que je l'ai dit. Mais il était trop tard et je ne suis jamais parvenu à m'excuser. Avoua Dimitri avec peine.
- Je le sais bien. La dynamique des relations humaines est complexe. Plus les personnes nous sont proches, plus il est facile de connaître leurs faiblesses, et de les blesser. En général, on profère rarement ce genre de paroles pour le plaisir de blesser. Mais lorsqu’on est en proie à une émotion négative, dont on n’arrive pas à se défaire, on cherche un bouc émissaire. Et la personne désignée est souvent la plus proche de nous.
- Je ne sais pas... Mais, qu'est-ce que je peux faire ?
- Ce qui est arrivé, est arrivé. Le retour en arrière n'est pas possible. Mais il y a une seule chose que tu as la possibilité de faire. Tu peux ouvrir un dialogue. Tu peux communiquer. Et t'excuser. Voilà ce que tu peux faire.
- Je vois... Je vais y réfléchir. »


Le dernier cadenas disparut dans l’instant.

Puis sans prévenir, les trois légendaires restèrent immobiles autour de Dimitri. Ils illuminèrent leurs gemmes rouges. La lumière rouge était éclatante. Elle le devint de plus en plus au fil des secondes. Elle finit même par en devenir complètement aveuglante, obligeant le jeune homme à se protéger les yeux. C’est alors que Dimitri perçut plusieurs tâches noires se dessiner dans ses yeux. Les multiples tâches obstruaient partiellement sa vue, jusqu’à le faire devenir quasiment aveugle. Le fait de ne plus rien voir si subitement, était très effrayant pour lui. Fortement angoissé, Dimitri finit tout simplement par tomber dans les pommes.

***

« - Dimitri ! Dimitri ! Réveille-toi ! Insistait Ophélie. »


Depuis plusieurs longues minutes, Dimitri était évanoui à même le sol. Et les trois légendaires, sans aucune forme d’explication ou même d’attention, étaient retournés dans leurs Ball. Ophélie essayait de faire réagir Dimitri, en l’appelant et en le secouant à de multiples reprises, en vain. Le jeune homme n’avait réagi à aucun stimuli.


« - Il n'a pas l'air de réagir... On fait quoi ? Demanda Antoine, un peu perdu.
- On doit appeler de l'aide ! Il a fait un malaise. Je savais bien que c'était une mauvaise idée.
- Attends, regarde, il ouvre les yeux. Remarqua l'aîné.
- Dimitri ? Dis quelque chose ! Lui ordonna-t-elle un peu paniquée.
- Quelque chose.
- C'est pire que ce que je pensais, il commence à avoir ton type d'humour. Dimitri, comment te sens-tu ?
- Ça va sûrement te paraître bizarre, mais ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien. »


***

Le surlendemain des événements des Ruines de Célestia, le trio s’était séparé car chacun devait vaquer à ses occupations personnelles. Ophélie et Antoine, étaient tout de même restés le lendemain auprès de leur cousin pour s’assurer qu’il allait bien malgré son malaise.

Il s'était alors donné rendez-vous une semaine plus tard pour libérer les trois légendaires comme prévu. Dimitri avait bien entendu demander l'accord de Crehelf.

L’heure de rendez-vous était proche. Mais avant de partir, Dimitri devait faire plusieurs choses très importantes.

Il y avait un Etourvol à ses côtés. Il l’avait emprunté à la doyenne du village, dans le but d’envoyer un courrier. Dimitri signa ce qui était une lettre, puis la plia soigneusement avant de la glisser dans une enveloppe. Puis, il l'attacha à la patte du Pokémon oiseau avant de le faire s'envoler vers la destination qu’il avait choisie : la ville de Winscor dans la région de Galar.

Créhelf l’observait en train de regarder le Pokémon partir dans les airs, puis disparaître de son champ de vision. Le légendaire affichait une expression qui en disait long sur ce qu’il pensait. Il était heureux de voir que le jeune homme l'avait écouté.

Depuis le début de la semaine, Dimitri avait laissé l’elfe du savoir en dehors de sa Ball. Il considérait que ce n’était pas adapté de laisser un Pokémon habitué à la liberté, enfermé dans une Ball pendant autant de temps. Si bien que le jeune homme et le légendaire, avait fini par créer un lien d’amitié.

Il était presque l’heure de partir, Dimitri n’avait plus qu’une seule chose à faire, quelque chose qu’il avait promis à Créhelf. Il se saisit du livre que lui avait donné la doyenne de Celestia, et le regarda pendant l’espace de quelques secondes. Il n’avait pas du tout envie de détruire cet ouvrage qui lui était si précieux. Si ça ne tenait qu’à lui, il ne le ferait pas. Mais, il avait fait une promesse et il sentait le regard de Créhelf dans son dos.

Il attrapa un briquet qui se trouvait dans sa poche et commença à enflammer les feuilles qu’il avait en main. Puis, il les jeta dans la cheminée, afin de ne pas se brûler.

Il ne s’attarda pas plus, et se dirigea vers la porte d’entrée, car il était maintenant temps de partir. Il rappela Créhelf dans sa Ball, afin que personne ne l’aperçoive. Puis, il se mit en route, en direction du lieu prévu. Ils avaient tous les trois, d'un commun accord, décidé de se donner rendez-vous au fin fond de la route 210. Cette route était toujours déserte car assez difficile d’accès et souvent en plein brouillard. Ils s'étaient dits qu'il était plus prudent de relâcher les Pokémon légendaires à l'abri des regards.

Dimitri parvint à destination, sans encombre. Depuis ce qui s’était passé dans les Ruines de Celestia, il n’avait plus du tout ressenti de peur envers les différents Pokémon qu’il avait croisés par la suite. Il se demandait si c’était dû aux différents “cadenas” chassés de son esprit, aux pouvoirs des légendaires, ou les deux à la fois. Il était difficile de la savoir avec exactitude.

Sa cousine arriva peu de temps après lui. Au premier abord, il n'était pas sûr que c’était bien elle. Elle abordait un look bien moins sophistiqué qu'il y a une semaine. Elle avait troqué sa robe par un simple t-shirt et un jean. Elle avait également remplacé ses sandalettes à l'allure si inconfortable, par une paire de ballerines. À côté d'elle, elle traînait une valise.


« - Hey Dimitri ! Tu as l'air en forme ! S’écria-t-elle enjouée.
- Hey ! Toi aussi. Je te sens comment dire … très heureuse. Suggéra Dimitri.
- Tu es toujours aussi observateur. Et tu as complètement raison ! Aujourd'hui, je suis surexcitée.
- Pourq... ? »


Dimitri ne put achever sa question, car Antoine venait également d'arriver. Lui aussi avait l'air heureux, enfin plus que d'habitude.


« - Yo ! Salua ce dernier.
- Antoine, tu as l'air content….Tu as appris une bonne nouvelle ? Lui demanda le benjamin du trio.
- Pas vraiment, je me suis fait virer. Répondit son interlocuteur.
- Haha ! Je te l'avais bien dit ! Répliqua sa sœur.
- Mais, pourquoi tu as l'air si content alors ?
- Bah je voulais démissionner. Donc ça m'arrange, ça m'évite de la paperasse administrative.
- Tu m'exaspères. Soupira-t-elle.
- Mais sinon sœurette ... Pourquoi tu trimballes une valise ? Demanda l'aîné d’un air interrogateur.
- Oh, ça... et bien j'attendais que tu sois arrivé pour vous en parler à tous les deux. »


Ophélie apprit alors à son frère ainsi qu'à son cousin, qu'elle s'apprêtait à se rendre dans la région de Kalos, pour se lancer dans les salons Pokémon. Toute l'aventure qu'elle avait vécue aux côtés de Dimitri et de son frère, lui avait fait réaliser qu'elle n'était pas heureuse dans ce qu'elle faisait. Et qu'elle avait besoin de changement.


« - J'avoue être surpris... Mais, je suis également content pour toi. Répondit Antoine, avec une pointe de tristesse à peine perceptible dans sa voix.
- Vous verrez, la prochaine Reine de Kalos, ce sera moi ! S’écria cette dernière.
- Et moi, je serais le prochain maître de la Ligue Pokémon ! S’écria également son frère.
- Comment ça ? Demanda sa sœur.
- Je vous ai bien dit que je voulais démissionner. Et c'est parce que j'ai décidé de devenir le prochain maître de Sinnoh. Vous vous rappelez de mon rêve de l'autre jour ? Je suis sûr que c'était un rêve prémonitoire.
- Si tu le dis… Répondirent en même temps Ophélie et Dimitri.
- Étant donné que c'est le temps du changement... Dimitri, as- tu quelque chose à nous annoncer ? Tu reprends ta carrière de dresseur, peut-être ? Le questionna Antoine.
- Non, de ce côté-là, c'est du passé. Je préfère laisser ça de côté. Mais effectivement, il y a peut-être quelque chose.
- Quoi donc ?
- C'est un secret.
- C'est vraiment pas cool, tu pourrais au moins lâcher une info. Ou un indice. S’indigna l'aîné.
- Tu en sauras plus, bien assez tôt. Mais pour l'instant, je ne dirai rien. »


Les trois adultes rirent de bon cœur, mais s’interrompirent subitement car ils savaient que le moment était venu.


« - Je crois qu'il est temps… Lâcha Dimitri.
- J'ai redouté cet instant toute la semaine. Je me suis vraiment attachée à Crefollet. Elle va me manquer. Je n'ai pas voulu la laisser enfermer dans sa Ball, alors je l'ai laissé en dehors toute la semaine.
- Tu n'es pas la seule. J'ai fait pareil. Nous avons même fait quelques combats avec Créfadet, à l'abri des regards cela va de soi. Ajouta Antoine.
- J'ai fait de même. Crehelf était en dehors de sa Ball lui aussi. Le voir partir va vraiment me faire bizarre. Mais on doit les laisser s’en aller. On leur a promis après tout.
- Tu as raison… Répondit tristement la jeune femme.
- Alors faisons-le. Déclara son frère. »


Les trois adultes ouvrirent les Ball en même temps, un sourire triste sur leur visage. Ils n'échangèrent aucun mot avec les Pokémon, car dire un simple “au revoir” serait trop déchirant pour eux. Ils se contentèrent alors d'un simple “au revoir'' fait avec la main. Les trois Pokémon les imitèrent et s'en allèrent aussitôt, laissant un immense vide derrière eux.


« - Est-ce qu'on doit détruire les Ball ? Demanda intelligemment la cadette du trio.
- Je ne sais pas… Répondit Dimitri qui n’avait pas réfléchi à la question.
- Si on ne le fait pas, alors ils ne seront pas totalement libres. Ajouta Antoine.
- Oui mais justement, si on ne le fait pas, alors personne ne pourra les importuner, et ils seront protégés d'une certaine façon. Donc… Expliqua Ophélie.
- Regardez dans le ciel ! L’interrompit son cousin. »


Dans le ciel, réapparurent peu à peu les trois Pokémon qui avaient précédemment disparu de leur champ de vision. Ils venaient dans leur direction. Un sourire illuminait alors leurs visages à tous, humains comme Pokémon. Il était certain que les deux trios n'allaient finalement pas se séparer de sitôt.


***

Dans les rues de Winscor dans la région de Galar, une femme aux longs cheveux blonds parsemés de quelques mèches grisonnantes, sortait d'une boutique de vêtements les bras chargés de sacs.

Cette femme n'était autre que Cynthia, ancienne Maître de la Ligue de Sinnoh. Mais ici, à Galar, elle était juste Cynthia, une femme partie en voyage depuis plusieurs années.

Elle appréciait beaucoup cette ville. Il s’y déroulait parfois dans le grand stade, plusieurs tournois ouverts à tous. Et malgré son long voyage, l'ancienne Maître n’avait en rien perdu son goût pour les combats Pokémon, ni son talent pour ces derniers.

Cynthia, quelque peu fatiguée par son shopping effréné, décida de faire une pause dans un parc de la ville. Elle s'assit sur un banc près d'une aire de jeux pour enfants. Puis, elle laissa choir tous ses sacs à côté d'elle, épuisée. Elle se fit la réflexion qu'elle n'était plus toute jeune. Elle se saisit d'une bouteille d'eau, qu'elle avait préalablement achetée aux abords du Parc, et la porta à ses lèvres.

Son attention fut attirée en direction des jeux. Un jeune garçon était en train de jouer avec sa maman. Cette simple vision la rendit un peu mélancolique. Elle se demandait si un jour, elle reviendrait chez elle. Sa réflexion fut perturbée, par un Pokémon oiseau volant dans sa direction. Elle reconnut un Etourvol, et elle commença à se demander qui pouvait bien lui envoyer un courrier, en provenance de Sinnoh, étant donné l’espèce du Pokémon.

Elle ouvrit l'enveloppe, et lorsqu'elle commença à lire la lettre, le temps sembla se suspendre au rythme des mots.

Sur la lettre, entre ses mains, il était écrit ceci :


“Maman,

J'espère que tu prendras la peine de lire cette lettre, que j'ai eu tant de difficultés à écrire.

J'ai conscience, que tout ce que tu as fait pour moi, était pour m'aider à m'en sortir. Et je m'excuse d'avoir réagi de cette façon, de t'avoir accablé de reproches, de t'avoir à ce point désigné comme une coupable.

J'étais tellement aveuglé par la haine contre ma situation, que je ne suis pas parvenu à contrôler mes mots. Ce que j'ai pu te dire ce jour-là, je l’ai regretté immédiatement. Mais j'étais trop fier pour admettre mes erreurs et m'excuser.

Il serait trop long de t'expliquer comment, mais j'ai réussi à guérir par mes propres moyens.

Je suis profondément désolé. Je t'en prie, accepte mes excuses et rentre à la maison.

Tu me manques.

Ton fils, Dimitri.”


Cynthia posa distraitement la lettre, qu'elle tenait entre les mains, sur ses genoux, complètement ébranlée par ce qu'elle venait de lire.


« - J'ai désormais la réponse à ma question. Mon voyage touche à sa fin. »