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Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 25/12/2020 à 14:42
» Dernière mise à jour le 25/12/2020 à 14:42

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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067. 5x01 - Joyeux Noël [Spécial Noël]
Précédemment : Sofian Match part en voyage dans Hoenn à la collecte de badges afin de devenir champion d’arène, en compagnie de Flora Seko, qui rêve de devenir coordinatrice pokémon, et de Timmy Bronam, un jeune garçon malade originaire de Vergazon. Durant leur périple, ils se lient d’amitié avec Annick Furler, coordinatrice et amie d’enfance de Timmy. Ce-dernier n’a aucun souvenir de son enfance durant laquelle le Pokémon Fabuleux Celebi lui sauve la vie en échange de sa santé. Le groupe devient ami avec le meilleur coordinateur de la région, Brice Belangelo, qui s’occupe de sa tante Marielle malade malgré le fait qu’elle l’ait abandonné tout petit dans un orphelinat pour le protéger de son père biologique inconnu. Le groupe se lie d’amitié avec la championne de Vermilava, Adriane, avant que Sofian gagne son badge d’arène. Il est prêt à affronter son père champion de Clémenti-Ville, Norman, mais ce-dernier a coupé les ponts depuis la fugue de son fils à Autéquia. S’ajoute à ces problèmes familiaux la présence de Sarah, sœur de Sofian et ancienne membre de la Team Magma, qui a décidé de quitter l’organisation criminelle grâce à l’Admin Holmes suite au réveil du volcan du Mont Chimnée. Tandis qu’elle se rend à la police pour affronter ses crimes, une tornade menace de détruire Vermilava et elle se porte volontaire pour aider Adriane à évacuer les patients du centre pokémon à bord d’un ancien hélicoptère de la Team Magma. Sofian finit par lui pardonner son passé pendant l’évacuation de Vermilava, mais Norman lui refuse son pardon. De leur côté, Jessie, James et Miaouss passent un marché avec l’Admin Hercules de la Team Aqua : pour récupérer leur montgolfière, ils doivent lui amener Brice. Mais un détective mystérieux poursuit son enquête sur les organisations criminelles tout en s’intéressant au passé de Brice. Pendant l’évacuation de Vermilava, Flora aide Steve à mettre les pokémons de l’arène en sécurité et entre en contact avec son père, le Professeur Seko, qui se trouve sur le Mont Chimnée suite à un voyage dans le temps qui a provoqué l’apparition d’une colonne d’énergie noire, source de la tornade. Lors de cette apparition, Timmy tombe dans un coma mortellement dangereux et son Massko ainsi que le Gloupti de Brice tentent de lui sauver la vie. Le détective à la recherche de Brice révèle être autant Holmes de la Team Magma que Hercules de la Team Aqua, avant de disparaître lorsque la tornade passe sur Vermilava. Jessie, James et Miaouss se réfugient avec le corps inerte de Timmy dans la cave de la maison de la tante Marielle. James enferme Miaouss dans une pokéball pour le protéger. Steve est emporté par la tornade tandis que l’arène de Vermilava s’effondre avec Flora piégée en son sein. Annick et Brice se réfugient avec les habitants non-évacués dans les souterrains du centre pokémon et assistent impuissants au décès de la tante Marielle qui fait promettre à Brice de ne pas se mettre à la recherche de son père biologique. Piégé dans l’hélicoptère qui lutte contre la force du vent, Norman offre son pardon à Sofian au moment où la tornade frappe l’hélicoptère.

Pokémon #201i
23 décembre 2011, un jour avant la destruction de Vermilava…

Le bleu intense des profondeurs de l’océan régnait en maître tout autour. Le silence, à peine perturbé par quelques bruits mécaniques parasites, avait cet effet apaisant qui plongeait quiconque l’écoutait dans un état de relaxation absolu. C’est ce qu’elle aimait le plus, en cet endroit : rien ne la tranquillisait plus que l’observation sereine des fonds marins.
Un gigantesque Démenta traversa de droite à gauche les abysses, obscurcissant sur son passage la salle d’observation. La raie virevolta un instant derrière la vitre, comme pour hypnotiser son attention dans une élégant ballet aquatique, puis disparut de son champ de vision. Il ne restait plus que le silence, le bleu profond, et elle.
Son visage se refléta à travers la vitre qui donnait sur l’océan et elle se considéra quelques secondes. Ses yeux d’un noir abyssal s’accordaient à la couleur de sa peau si atypique dans cette région exotique. Elle replaça délicatement ses longues nattes sur son épaule, par-dessus son tablier de laboratoire qui cachait les courbes parfaites de son corps de jeune adulte.
Une petite lumière rouge scintilla dans l’océan : le reflet de la lumière de contrôle d’un appareil hautement sophistiqué, derrière elle. Soudée au sol au milieu de la salle d’observation, reliée à plusieurs écrans d’ordinateur qui affichaient des lignes de paramètres de contrôle qu’elle ne comprenait pas, la machine émettait de temps à autres de brefs bruits de moteur qui disparaissaient dans les murs du laboratoire. Derrière sa vitre teintée, un ensemble de molécules s’était agglutiné pour former une entité biologique qui flottait dans un fluide transparent. Toute la réalité du monde scientifiquement observable viendrait à être bouleversé si cet être biologique arrivait un jour à terme. Tout ce qui existait, la nature, les êtres vivants, le climat,… tout était voué à subir les conséquences de la création de la petite boule informe qui se trouvait dans cette couveuse.
Tout à coup, une alarme retentissante détona dans les haut-parleurs du laboratoire. La porte du bureau adjacent s’ouvrit à la volée et un scientifique aux cheveux grisonnants parcourut la salle d’observation à grandes enjambées, son blouson blanc flottant derrière lui sur son passage.
— Professeur Lorrenz, que se passe-t-il ? s’inquiéta-t-elle.
Mais le professeur avait déjà disparu dans les couloirs de l’institut et, aussitôt, une demi-douzaine de ses collègues lui emboita le pas.
— Faites que ce ne soit pas une faille du programme Weather !!
— Ça vient du hangar de contrôle !
Elle laissa tomber son bloc de notes et attrapa la pokéball qui se trouvait sur son bureau, avant de courir à la poursuite des scientifiques qui se précipitaient vers la source du problème, sous les cris assourdissants de l’alarme de sécurité.
Une lumière rouge lui brûla les yeux dans les couloirs de l’institut, elle traversa les allées, franchit autant de portes qui se trouvaient sur son chemin, gravit plusieurs volées d’escaliers, puis s’arrêta net à l’angle du passage qui l’amenait au hangar de contrôle.
Un homme à la silhouette musclée et imposante lui bloquait la route. Il se retourna avec surprise et croisa son regard terrifié. Il ne portait pas de blouson blanc, ni même de carte d’accès comme elle-même en était équipée. De toute évidence, cet inconnu était l’intrus qui avait provoqué le réveil du système de sécurité de l’institut.
Dans l’ombre, l’homme lui adressa un sourire narquois, puis profita de son effarement pour prendre la fuite à toute vitesse. Désemparée, elle se laissa rejoindre par deux administratrices qui poussèrent la double porte du hangar de contrôle pour rejoindre l’ensemble des employés en panique.
— Affichez les écrans de sécurité !
— Activez la fermeture automatique des accès hors de l’institut !
— Il s’agit d’un code noir !
— Je veux des informations sur le vol !
Il régnait un chaos indescriptible dans l’immense hangar de contrôle. Jamais elle n’avait vu les employés de l’institut aussi désorientés. Le Professeur Lorrenz criait des ordres à qui voulait l’entendre, se tordant le cou afin de voir toutes les images affichées sur les centaines d’écrans de contrôle déployés sur tous les murs du hangar. Des centaines de scientifiques tapotaient sur leurs claviers d’ordinateur, passant d’un bureau à l’autre afin de s’échanger des cartes d’accès, faisant rouler leurs chaises de bureau dans un capharnaüm insoutenable.
Au-dessus de sa tête, à quelques mètres du très haut plafond, une dizaine de scientifiques traversait la passerelle métallique d’observation en toute hâte.
— Il s’agit de la clé de sécurité !
— Laquelle ?
— Celle du projet Weather !
— Qui a parlé de la clé de sécurité ??
— L’équipe delta !
— Qu’en est-il ?
— C’est horrible !!
— La clé… ! Elle a été volée !
— De quoi ?!
— Je veux des images !
— La caméra de sécurité est hors service, c’est ce qui a provoqué le déclenchement des alarmes !
— Où est la clé de sécurité ?!
— Elle n’est plus dans son coffre !
Le Professeur Lorrenz glissa sur le sol blanc du hangar et apparut presque instantanément à l’autre bout, près de son collègue qui affichait sur son écran de contrôle un texte qui fit trembler le scientifique.
— APPELEZ IMMÉDIATEMENT LA POLICE SPÉCIALE DE HOENN !
Une nouvelle alarme de sécurité retentit par-dessus la première, différente cette fois, une qu’elle avait déjà entendu par le passé. Elle savait ce que cela signifiait, et comme il était à prévoir, tous les écrans de contrôle affichèrent les images de la région de Hoenn d’où provenait l’alerte.
— Qu’est-ce que… ?!
Elle se mit sur la pointe des pieds pour voir ce qu’affichait l’écran le plus proche : les sentiers du Mont Chimnée avaient fait leur apparition et l’image tremblait intensément, comme si la caméra qui la reportait était bringuebalée dans tous les sens. Elle jeta un coup d’œil aux chiffres qui s’affichaient sur un autre écran et n’eut pas besoin d’un de ses collègues qui cria l’information pour en comprendre le sens :
— Les vents ont changé de direction presqu’instantanément, de nord—nord-est à sud—sud-ouest ! Ils viennent d’atteindre les cent kilomètres par heure !
Elle se pétrifia sur place. À en croire les chiffres qui se déroulaient sous ses yeux, outre la rareté du phénomène climatique, il s’agissait de la tornade la plus violente jamais formée depuis le début des observations climatiques dans la région de Hoenn.
— Ils ont trafiqué la machine en plus de voler la clé ?!
— Non ! C’est… une source d’énergie inconnue !
— Quelles étaient les chances pour que cela se produise en même temps que ce vol ? s’exclama le Professeur Lorrenz en pleine crise de terreur.
— Professeur ! Tout indique qu’une tornade est en train de se créer sur les abords de Vermilava !
— Son origine ?
— Source d’énergie inconnue !
— Sur le flanc est du Mont Chimnée !
Elle se laissa tomber sur une chaise de bureau vide.
Il était en ce moment-même sur le Sentier Sinuroc, juste à côté de cette tornade en formation. Il fallait absolument qu’elle le prévienne, lui et ses troupes !
— Ce n’est pas tout !
— Quoi encore ?!
— Il semblerait que le climat soit en train de s’affoler ! Chute de grêlons de sept centimètres de diamètre sur Lavandia !
Les images de Lavandia sous une pluie de gros cailloux blancs terrifièrent les scientifiques affairés à leurs ordinateurs.
— Ils ont essayé d’activer la machine avec la clé de sécurité avant de s’enfuir ! s’horrifia le Professeur Lorrenz.
— Tempête de sable détectée dans le désert de la Route 111 ! Cent quinze kilomètres par heure !
Elle se releva d’un bond, avant de s’assurer que personne n’avait vu son comportement intéressé. Ils avaient enfin réussi à la provoquer. Après plus d’un siècle sans tempête de sable, le désert de la Route 111 était enfin en activité.
Elle plongea sa main dans la poche de sa veste de scientifique et en extirpa son Pokénav. Elle pianota sur son clavier tactile et envoya son message au seul contact dans sa liste de favoris, puis patienta fébrilement. Les alarmes de sécurité autour d’elle se coupèrent net, mais le chaos était loin de disparaître dans le hangar de contrôle. Elle garda ses yeux rivés sur les écrans qui affichaient les images de la tempête de sable qui avait invisibilisé le désert de la Route 111. Si tout se passait bien, après cet exploit technologique, après avoir réveillé une activité disparue depuis plus de cent ans, elle allait pouvoir se rendre dans un des endroits les plus mystérieux de la région de Hoenn.
Son Pokénav vibra dans sa main. Elle venait de recevoir la réponse de Ted : « Go ! ».
Il était temps de quitter le centre météorologique pour mettre en œuvre la suite du plan.


Pokémon #201n
25 décembre 2011, huit heures après la destruction de Vermilava

Vermilava était ravagée. Quelles qu’étaient les images retransmises en direct par la chaîne de télévision publique, tout n’était que ruines et désolation.
…quinze mille ont donc été accueillis par les autorités de Clémenti-Ville tandis qu’un peu plus d’un millier d’habitants de Vermilava étaient encore bloqués sur les lieux lors du passage de la catastrophique tornade, dans la nuit du vingt-quatre décembre, récitait perpétuellement la journaliste dans une édition spéciale du journal télévisé du midi. Il ne reste plus rien de ce qui était jadis la magnifique cité thermale nichée au creux du Mont Chimnée. De la petite ruelle commerçante près du Sentier Sinuroc, à l’arène pokémon nichée dans la montagne, en passant par les thermes au sud du village, la tornade aura tout emporté durant cette nuit d’horreur. — À l’écran, un tas de graviers, de briques, de lampadaires, de voitures retournées, d’arbres arrachés… — Parmi les victimes, une dizaine de résidents du centre pokémon, des pokémons sauvages, quelques habitants de la banlieue et plusieurs femmes et hommes qui travaillaient à la gestion de l’évacuation, ainsi que trois enfants. Parmi les célébrités, les champions d’arène Adriane Flayme et Norman Match sont portés disparus. Ce matin, le Maître des Quatre s’est exprimé dans un discours où il appelle de ses vœux à…
Nathalie laissa la télécommande lui glisser hors des mains. Rondoudou bondit sur le canapé et la secoua vigoureusement pour la garder consciente.
— Maman !
La jeune fille aux longs cheveux roux se précipita auprès de sa mère en refermant son sac à dos. Le visage en pleurs, Nathalie essaya de bégayer quelques mots face aux images du centre pokémon de Vermilava dévasté.
— On va les retrouver. Je t’assure qu’ils vont bien, qu’ils se sont mis en sécurité, et qu’ils vont être secourus d’ici la fin de la journée.
Rondoudou chantonna un air apaisant de sa voix mélodieuse et Nathalie sentit ses muscles se décrisper. Elle se laissa apaiser par les guirlandes de Noël dans la décoration festive du salon. Une fois calmée, elle nota le sac sur le dos de sa fille.
— Où… où vas-tu ?
— Je ne peux décemment pas rester ici à attendre que les mauvaises nouvelles tombent pendant que mon frère et… et papa…
— Tu es folle ?!
— Je dois y aller, je dois aider les secouristes…
— Tu es en sécurité ici !
La menace sur les épaules de sa fille avait réveillé l’instinct maternel de Nathalie, et elle avait repris ses esprits.
— La tornade est passée, rien ne peut…
— Je ne te parle pas de la tornade ! s’exclama Nathalie en séchant ses larmes difficilement.
— Tu es libre, ici, à Clémenti-Ville.
— De quoi… ?
— Tu as oublié comment tu as réussi à échapper à cette tornade ?
Sarah fouilla dans ses souvenirs troubles, dans son cerveau épuisé. Il était vrai que si elle n’avait pas plaidé pour sa cause en promettant d’aider les secours à évacuer les habitants à bord de l’hélicoptère de la Team Magma, elle aurait été transportée avec les détenus au dernier moment et aurait bien pu succomber au passage de la tornade. Grâce aux terribles évènements, elle avait réussi à quitter Vermilava en hélicoptère et à rester bien au calme à Clémenti-Ville, fuyant la police qui venait de l’arrêter.
— Si les policiers te croisent là-bas, ce n’est pas l’état d’urgence qui va les empêcher de t’arrêter à nouveau.
— Je suis désolée. Je… Je ne peux pas rester les bras croisés alors que mon frère et papa… Ils étaient à bord de cet hélicoptère parce que je suis allée le chercher.
— Et ton père t’a fait rester ici pour te protéger !
— Non, il est monté dans cet hélicoptère parce que la simple vue de sa fille lui faisait horreur… Je dois aller le sauver…
— Sarah, je t’en prie !
Sarah l’embrassa sur le front et ajusta la position de son sac à dos sur son dos.
— Sarah, reste ici !
Elle détourna son regard de sa mère en pleurs et se dirigea vers la sortie.
— TON PÈRE NE VOULAIT PAS DE TOI ! s’écria Nathalie dans un dernier espoir.
Sarah s’arrêta, gardant le dos tourné à sa mère. Une larme coula sur sa joue.
— Et moi je le veux dans ma vie.
Elle caressa le crâne doux de Rondoudou et s’en alla.
Nathalie s’effondra sur le canapé, le visage ruisselant de larmes.
… les secours qui ont commencé à extraire les premières victimes hors des décombres. Aucun survivant n’a été retrouvé à cet instant alors que les secours provenant des quatre coins de la région sont actifs depuis maintenant huit heures. Il s’agit indubitablement de la catastrophe climatique la plus ravageuse de l’histoire de Hoenn.
À la télévision, les images prises depuis un hélicoptère au-dessus de Vermilava relayaient le tas de ruines à l’endroit où s’était trouvé jadis le centre pokémon.

*
L’hélicoptère s’ébranla.
— Pourquoi on n’avance plus ?
— J’ai bien peur que la force de la tornade soit telle qu’elle nous empêche d’avancer !
On ouvrit la porte de l’hélicoptère en plein vol.
— Qu’est-ce que vous faites ?
— Vous êtes folle ?
— Je refuse de me laisser emporter par cette tornade !
Un corps fut arraché hors de l’hélicoptère avant de disparaître dans la tornade qui se dressait face à eux.
Norman referma la porte.
— Personne ne sort de cet engin ! ordonna Adriane. C’est notre seule protection pour l’instant !
— Qu’est-ce que tu comptes faire ?
— Arrêter les moteurs. Et prier ; une fois n’est pas coutume.
Adriane releva tous les leviers et le moteur s’éteignit. Les hélices cessèrent de battre le vent. Il se passa un instant de répit pendant lequel Norman prit le visage de son fils entre ses mains.
— Si tu survis, dis à ta sœur…
Mais Sofian ne sut jamais la fin de sa phrase. L’hélicoptère fut secoué si âprement que les personnes debout furent projetées contre le plafond. Une des hélices s’arracha et brisa le pare-brise. Le sang de quelqu’un gicla dans l’habitacle. Un homme hurla à la mort. Le lac s’approchait à toute vitesse d’eux.
L’hélicoptère reçut un nouveau choc. La tôle se plia. Sofian se sentit soufflé hors de l’engin et sentit ses doigts glisser hors de ceux de son père.
Quelque chose de froid l’ensevelit. Le silence s’imposa.


Un rayon de lumière traversa l’obscurité la plus totale. Une petite boule verte, comme un elfe, s’envola en poussière, et il sentit un souffle d’air chaud remplir ses poumons. Sofian ouvrit les yeux.
Le ciel était d’un bleu azur aveuglant. Le soleil brillait de mille feux dans un ciel paisible. Un Goélise traversa son champ de vision avant de disparaître dans la montagne. Une odeur salée. Un goût âpre en bouche.
Il se sentait balloté tranquillement tandis que son dos était en contacta avec une surface dure et froide. De sa main droite, il palpa le métal sous son dos. De sa main gauche, il caressa son corps afin de s’assurer que les sensations qu’il ressentait provenaient du monde réel. Il était vivant. Par quel miracle ?
Difficilement, il se releva en position assise et découvrit l’étendue d’eau infinie qui l’entourait. La seule frontière à cette mer interminable était la montagne qui se dressait à l’horizon. Le Mont Chimnée était radieux sous un soleil qui lui brûlait la peau. Quelque chose coula sur sa joue, puis clapota contre le métal sous ses fesses. Une goutte de sang venait de rejoindre une flaque rouge qui glissait le long de ce qui ressemblait à une hélice d’hélicoptère, avant de terminer dans l’eau claire du lac.
Sofian se passa la main au visage et en récolta une quantité impressionnante d’un fluide noirâtre à l’odeur ferrugineuse. Il passa sa main dans ses cheveux trempés et récolta encore plus de sang. De ses membres tremblants, il récolta un peu d’eau chaude du lac afin de se nettoyer le visage, et de se réhydrater, mais un goût salé le fit recracher l’eau et encore un peu de sang.
Hormis sa blessure au crâne qui commençait à l’élancer maintenant qu’il en avait pris conscience, le reste de son corps semblait avoir miraculeusement été épargné. Comment s’était-il retrouvé au beau milieu de ce lac ? Où étaient les restes de l’hélicoptère au bord duquel il s’était trouvé à peine quelques secondes avant son réveil ? Et son père ? Et Addie ?
Son cœur se serra lorsque les souvenirs du passage de la tornade le frappèrent enfin. S’il avait survécu, son père, la championne de Vermilava ainsi que les patients qui se trouvaient à bord de l’hélicoptère devaient aussi se trouver quelque part sur ce lac ! Mais il était complètement seul.
Le poids de quelque chose sur ses épaules trahit la présence de son sac à dos, trempé, mais intact. Il y empoigna la première pokéball qu’il trouva et y fit apparaître le monstre qui s’y trouvait prisonnier. Une petite boule verte et grise se métamorphosa et cligna plusieurs fois des yeux avant de reconnaître son maître.
— Balignon… arriva-t-il à prononcer, avant de sentir la fatigue l’accabler.
Sofian ne sentit plus ses membres répondre aux ordres de son cerveau et sentit son corps retomber en arrière. Sa tête frappa l’hélice en métal et il perdit connaissance à nouveau.
Balignon poussa un cri qui le fit reprendre conscience quelques secondes, juste assez pour voir une vampigraine fuser hors du bulbe de son pokémon, et exploser dans les airs dans une nuée de poudre jaune qui scintilla sous le soleil.
Sofian s’évanouit.

Pokémon #201t
La sirène du camion de pompier s’éteignit à l’instant où le véhicule s’immobilisa. La porte s’ouvrit et une dizaine de secouristes se déployèrent sur le champ de ruines qui se trouvait alentours. Un Akwakwak les emmena au centre de ce qui avait été à l’époque la place principale de Vermilava et qui était à présent un lieu rempli de tentes en tissus et d’objets trouvés posés à même le sol dans des cases blanches tracées à la craie.
— Les volontaires, nous allons vous répartir en équipes et vous allez suivre les secouristes à qui je vais vous attribuer, indiqua la cheffe des secouristes en se présentant à eux.
Ses yeux bleus traversèrent la foule de volontaire et Sarah évita son regard pour ne pas être reconnue en faisant mine de remettre sa tenue de secours en place.
— Moi, c’est Céline. On va directement s’appeler par nos prénoms. Je suis celle qui donne les ordres. Vous ne faites rien qui n’a pas été approuvé par mes soins. Mon Akwakwak et moi, nous vous remercions pour l’aide précieuse que vous avez décidé de nous donner. Votre coup de main ne sera pas de trop. Faisons bien, faisons bref !
Elle fit un signe au groupe de secouristes derrière elle qui distribua des casques de sécurité aux volontaires dont Sarah faisait partie.
— Vous vous trouvez à l’hôpital de détresse. Une première équipe est en train de monter des tentes pour soigner les survivants blessés. Vous trois, vous allez les rejoindre pour déployer les lits et les organiser.
Trois volontaires suivirent un secouriste vers l’hôpital de détresse.
— Par là-bas, vous avez le centre de tris des objets trouvés. Vous quatre, vous allez m’organiser tout ça pour qu’on puisse rendre ces objets à ceux qui les cherchent.
Sarah s’effaça pour laisser quatre autres volontaires rejoindre l’équipe des objets perdus. Elle découvrit alors un énorme espace vide recouvert par une gigantesque bâche noire qui avait été déployée de l’autre côté de l’hôpital de détresse.
— À quoi tu crois qu’il sert cet endroit vide ? lui demanda un homme dans son oreille.
— Ça ? intervint Céline qui avait l’ouïe fine.
Deux Machopeur apparurent, portant dans leurs bras un long paquet enveloppé dans une bâche.
— Disons que c’est notre Mont Mémoria à nous, répondit sombrement Céline.
Les pokémons aux muscles saillants déposèrent le paquet au sol et Sarah sentit son estomac se retourner. Un bras avait glissé en dehors de l’enveloppe en plastique, et elle dû s’éloigner du groupe un instant, le temps de reprendre sa respiration en empêchant un haut-le-cœur de contrôler son corps fébrile.
Une fois ses esprits retrouvés, une petite silhouette attira son attention. Debout sur un monticule de tôle et de briques brunes, à peine vêtu d’un t-shirt en lambeaux et d’un pantalon déchiré au-dessus de ses pieds nus, un petit garçon observait, le regard livide, les Machopeur déposer de nouveaux cadavres sur la bâche noire.
Sarah l’approcha et se positionna de sorte à cacher le spectacle funèbre.
— Maman ? demanda-t-il en l’observant.
Sarah regarda autour d’elle : il n’y avait personne d’autre. L’enfant était seul sur le monticule de gravats.
— Viens… lui proposa-t-elle en lui tendant une main.
Le petit garçon exmamina sa main tremblante quelques secondes avant de demander :
— Ma maman va se réveiller ?
Sarah jeta un coup d’œil aux longs paquets qui s’additionnaient dans son dos et frissonna d’effroi. Désemparée, elle resta muette face à l’enfant au regard suppliant.
— Allez viens, bonhomme, ne reste pas là !
Un secouriste et son Leveinard venaient d’apparaître de nulle part et le pokémon prit le petit garçon en charge. D’un mouvement sec et efficace, il l’extirpa hors du tas de décombres et l’emmena en direction de l’hôpital de détresse.
— Tu n’as rien à faire ? demanda le secouriste à une Sarah désorientée.
Elle hocha de la tête.
— On ne sera pas de trop sur le secteur B, viens.
Il l’entraîna à l’écart du camp de secours jusqu’à un gigantesque amas de gravats en tous genres : tôles pliées, plaques de plâtre, fils électriques entremêlés, briques et morceaux de verre éparpillés. Il l’aida à grimper sur une armoire renversée afin d’atteindre un groupe d’une vingtaine de secouristes occupés à déblayer les décombres au sol afin d’y créer un passage de taille humaine. On lui tendit une horloge brisée, puis un tuyau de canalisation, puis ce qui ressemblait à un lustre, et elle jeta les objets derrière elle.
— Faites bien attention à ne rien déblayer qui serait coincé par quoi que ce soit, rappela le secouriste en chef, il s’agit de ne pas déstabiliser la structure. Au moindre signe de vie, vous arrêtez tout.
— Signe de vie ? s’intéressa Sarah.
— Aux dernières nouvelles, une centaine de victimes pourrait être coincée sous les décombres, expliqua une volontaire à ses côtés. Ils s’y seraient réfugiés au passage de la tornade.
— Attendez, ne me dites pas qu’il s’agit…
Sarah se paralysa d’effroi en observant l’étendue de la surface sur laquelle les décombres s’étaient éparpillés après l’effondrement du bâtiment.
— Oui, c’est bien le centre pokémon.
Quelque part sous ces pieds, peut-être à plusieurs dizaines de mètres sous les décombres, son père, son frère et ses amis étaient emprisonnés dans les souterrains de ce qui avait jadis été le centre pokémon de Vermilava.

Pokémon #201e
« Boum ! Boum ! »
Il reprit sa respiration puis frappa une nouvelle fois à l’aide de son flanc.
« Boum ! »
Le tronc d’arbre bougea de quelques centimètres et un mince halo de lumière traversa l’obscurité depuis l’extérieur. Il y était presque. Un dernier effort. Il posa son dos meurtri contre la paroi rocheuse brûlante, prit une grande bouffée d’air étouffante, rassembla toute son énergie dans ses jambes et poussa de toutes ses forces.
« CRACK ! »
Le tronc d’arbre se rompit et bascula vers l’extérieur, libérant un courant d’air qui rafraichit son visage calciné tandis qu’il manqua lui-même de tomber dans le précipice.
Bloquée depuis le passage de la tornade par un tronc d’arbre emporté par les vents, la lumière de l’extérieur l’aveugla un instant en pénétrant enfin dans le boyau suffoquant. Titubant de fatigue, il sortit du Chemin Ardent et se laissa retomber sur ses genoux à l’air libre, profitant de la subite diminution de température pour reprendre ses esprits.
Une flaque d’eau sur le sol poussiéreux de la montagne refléta le visage affaibli du Professeur Seko. En examinant ses traits tirés, la sueur sur son front, quelques goutes de sang dans ses cheveux, son tablier boueux, et les cernes sous ses yeux, il découvrit avec horreur qu’il avait dû prendre dix ans au cours des trois derniers jours de sa vie. Et cette observation lui arracha un rire franc et nerveux. Car ces trois derniers jours avaient été un défi pour quiconque aimait la rationalité : il avait été bringuebalé d’une époque à une autre, transporté sur la flèche du temps par un Pokémon Fabuleux nommé Celebi, depuis le jour de sa rencontre au jour de sa disparition. Il avait participé à une cérémonie moyenâgeuse dans le passé du village de Rosyères, il avait combattu dans un attentat de la Team Magma dans le passé de Clémenti-Ville, puis avait sauvé la vie de Timmy dans son enfance au sein du Chemin Ardent, avant de provoquer la création d’une colonne d’énergie mystérieuse qui avait été à l’origine de la tornade qui venait de ravager Vermilava. De retour au moment présent, à la date exacte à laquelle il avait disparu de Clémenti-Ville, il avait participé impuissant au spectacle de la destruction de Vermilava par la tornade, essayant de prévenir sa fille de fuir au plus vite, tout en se protégeant de la catastrophe en retournant dans le Chemin Ardent. Après une nuit de lutte contre le tronc d’arbre qui l’y avait emprisonné, il était de retour sur le Mont Chimnée au-dessus d’une Vermilava dévastée.
Sans prendre le temps de considérer les deux nuits blanches qu’il avait accumulées, le Professeur Seko extirpa hors de sa sacoche son Pokénav. Il chercha dans son historique d’appel le dernier numéro qui l’avait contacté, celui de l’arène de Vermilava où sa fille s’était trouvée avant le passage de la tornade, et le composa. Mais un message d’erreur indiqua que le réseau téléphonique n’était plus en activité. Les antennes de téléphone devaient avoir été touchées par la tornade. Ni une ni deux, il se releva en ignorant la douleur partagée par l’ensemble de ses muscles, et courut dans la montagne vers l’endroit où devait se situer l’arène.
La dernière fois qu’il s’était rendu à l’arène de Vermilava, c’était la veille, alors qu’il était bloqué en 2002. L’arène était tenue à l’époque par le grand-père d’Adriane, Monsieur Flayme. Quelque part au fond de sa poche, le dernier souvenir du vieux champion d’arène reposait comme un testament de sa disparition. Le Professeur Seko essaya ne pas repenser aux circonstances de sa mort, mais les idées dans son cerveau se bousculaient sans son contrôle. Il se revoyait au centre des affrontements entre la jeune Team Magma et l’actuelle Team Aqua sur le Mont Chimnée. Les deux groupes essayaient de mettre la main sur Celebi lorsque Monsieur Flayme s’était interposé entre le Pokémon Fabuleux et la mâchoire du Dracaufeu de Max Magma. Avant de perdre la vie, il lui avait confié au creux de sa paume son Badge Flamme dans l’espoir qu’il le léguât à sa petite-fille Adriane. Mais le Professeur Seko avait été contraint à voyager dans le futur et le corps du vieux champion d’arène avait disparu dans le temps, bloqué à la date de sa mort, neuf ans plus tôt. Personne n’avait jamais retrouvé son corps et les médias avait spéculé sur les raisons de sa disparition ; les dernières rumeurs avaient établi comme un fait sa fuite de la région de Hoenn sous la pression des responsabilités de la Ligue, laissant derrière lui une famille abandonnée. Seul le Professeur Seko était à présent capable d’apporter des explications à la pauvre Adriane et de rendre grâce à la mémoire de son grand-père, mort en héros.
Sa cheville trébucha contre un objet sphérique au sol et il chuta violemment face la première. Sa sacoche s’ouvrit à la volée et les pokéballs de Poussifeu et Arcko roulèrent au sol poussiéreux, rejoignant une troisième sphère identique. Tout en se massant la cheville, le Professeur Seko observa les alentours. Il se trouvait dans une plaine montagneuse, entouré de milliers de pokéballs dispersées sur des centaines de mètres à la ronde.
Intrigué, il en récupéra une et analysa le sceau qui était gravé sur le bouton central de la sphère : une flamme identique au badge qui se trouvait dans sa poche, le logo officiel de l’arène de Vermilava. Cela voulait-il dire que…
— Professeur Seko ?
Le scientifique sursauta et se releva d’un bond, prêt à envoyer au combat ses jeunes Poussifeu et Arcko épuisés par leurs précédentes batailles. Un jeune homme venait de faire son apparition dans la montagne au milieu de nulle part. Il ne devait pas avoir plus de la vingtaine d’années et son chapeau marron rapiécé posé au-dessus de ses deux yeux bleu électrique lui donnait un air mystérieux, accentué par son vieil impair gris délavé.
En voyant la position de défense du Professeur Seko, le jeune inconnu leva les mains en l’air dans un signe de paix.
— On se connait ? demanda le Professeur Seko sur un ton agressif afin de dominer l’échange.
— Malheureusement, nous n’avons pas encore eu l’honneur de nous rencontrer, répondit le jeune homme en lui adressant un sourire rassurant.
Il osa lui tendre sa main droite et ajouta :
— Détective de la Police Spéciale de Hoenn.
Le Professeur Seko hésita, avant de la lui serrer mollement.
— Qu’est-ce que vous faites ici, au beau milieu de la montagne ? lui demanda-t-il, intrigué.
— Je serais bien tenté de vous renvoyer la question, répliqua le détective avec un air goguenard taillé sur son visage.
L’homme devait être très rusé, car il devait se douter que lui aussi avait des choses à cacher. De plus, son regard électrique s’attarda sur l’état délabré de son tablier ainsi que sur les blessures à son visage. Le Professeur Seko fit mine de se gratter la joue afin de cacher un maximum de détails sur les derniers jours.
Se détournant de la conversation, le détective jeta un coup d’œil au champ de pokéballs éparpillées autour d’eux jusqu’à perte de vue.
— La tornade est donc passée par ici aussi, en conclut le détective pour lui-même.
Il s’éloigna du Professeur Seko et s’agenouilla près d’une souche d’arbre déracinée de laquelle il extirpa un sac de sport poussiéreux.
— Je présume que vous n’êtes pas le propriétaire de ce sac, étant donné votre accoutrement peu adapté à la pratique du sport, déduisit-t-il à l’adresse du Professeur Seko.
Il ramassa à son tour une pokéball, examina la gravure en forme de flamme, puis adressa un regard au Professeur Seko avant de le devier de quelques centimètres sur la gauche. Son visage se pétrifia alors.
Le Professeur Seko fit volte-face et scruta les alentours. À l’horizon, le téléphérique qui menait à l’arène pokémon avait été délogé de son socle et s’était effondré sur les restes d’un bâtiment dont seule la façade était toujours debout.
— L’arène pokémon de Vermilava, murmura le détective.
Le Professeur Seko sentit ses jambes fléchir et son cœur s’effondrer jusque dans son bassin.
— FLORA !! s’écria-t-il en courant à toute vitesse vers les vestiges de l’arène pokémon.

Pokémon #201r
« Clac ! »
Qu’on la laisse tranquille.
« Clac ! Clac ! »
Pourquoi vouloir à tout prix la sortir de ce lit douillet, si chaleureux, si réconfortant.
« CLAC ! CLAC ! CLAC ! »
Elle ouvrit les yeux. Une odeur pestilentielle s’empara de son nez. Un visage flou se dessina dans la pénombre. Elle plissa des yeux pour le déchiffrer.
« Clac ! »
Elle sentit sa tête voler sur la droite. Une ardente douleur à la joue la ramena à la réalité. Elle se releva d’un bond et son crâne percuta un objet massif. La douleur lui arracha une larme qu’elle sécha très vite en se couchant à nouveau.
Au-dessus d’elle, plusieurs poutres en bois lui barraient la route, comme dans un empilement qui aurait cédé à une force puissante. Tout autour d’elle, des briques, du plâtre, des câbles,… Un rayon de lumière intense traversait l’obscurité depuis un tout petit trou dans un plafond de décombres inatteignable.
— Jessie !
On l’appelait sur sa gauche. Un homme aux cheveux recouverts d’un voile de poussière lui adressait un sourire rassuré.
— J’essaie de te réveiller depuis des heures…
— JAMES !
Elle l’avait reconnu. Son ami de toujours, son fidèle compagnon de route, celui avec qui elle avait vécu les plus grandes émotions de sa vie. Il était couché à côté d’elle, sous les mêmes décombres d’une cave qu’elle ne reconnaissait plus.
— On… on est vivants ?
Elle se palpa le corps afin de vérifier l’information et faillit pleurer de joie en constatant qu’elle n’avait subi aucune blessure grave suite au passage de la tornade, hormis le fait qu’elle se retrouvait bloquée sous un amas de décombres en tout genre dans une cave effondrée.
— J’ai cru que je t’avais perdue… soupira James en se laissant retomber sur le dos.
Enfin, une douleur lancinante lui traversa les joues et elle comprit comment son ami de toujours avait essayé de la réveiller.
— Si je n’avais pas été aussi épuisée, je t’aurais bien rendu toutes ces gifles ! lâcha-t-elle de mauvaise humeur.
James éclata de rire, avant de s’étouffer et de reprendre sa respiration avec difficulté. C’est alors que Jessie découvrit son état.
Le jeune homme était couché de tout son long sur des planches en bois qui avaient dû appartenir à une étagère, et ce n’était pas l’entaille ensanglantée sur son front qui l’inquiéta le plus, car l’énorme poutre sur laquelle elle s’était cognée le front à son réveil était retombée sur son torse et menaçait de l’écraser davantage si ce n’avait été sans la présence d’une armoire en métal qui la soutenait sur la droite de James.
Elle se faufila difficilement sous les décombres afin de rejoindre son ami et essaya de le tirer hors de l’empilement des poutres, mais James poussa un cri de douleur.
— Arrête !!! hurla-t-il.
La poutre l’écrasait trop que pour pouvoir le bouger. Elle rampa alors vers la poutre qu’elle essaya de soulever, mais en vain.
— Peut-être qu’en retirant cette armoire, je vais pouvoir faire levier et…
— …et la poutre pourra m’écraser ! Non, merci !
Jessie resta muette. Elle observa la cave ravagée quelques instants, à la recherche de n’importe quel objet qui lui permettrait de soulever la poutre.
— Le tuyau, là !
Elle se glissa sous la poutre et rampa en direction d’une canalisation qui avait lâché et avait répandu au sol le contenu des égouts voisins, ce qui expliquait enfin l’odeur nauséabonde. Elle tira sur la canalisation afin de la déloger du pan de mur sur laquelle elle était soudée mais un craquement dangereux retentit depuis le plafond constitué de décombres. Plusieurs briques tombèrent sur elle et elle se protégea le visage de la chute de plâtre et de briques.
— Arrête, tu vas tout faire s’effondrer sur nous ! s’écria James.
Elle resta paralysée par la peur en attendant que les derniers cailloux tombent dans ses cheveux, et se laissa tomber sur ses fesses, désemparée.
— Comment on va sortir d’ici ? marmonna-t-elle, le regard perdu dans le labyrinthe de débris qui les avait ensevelis.
James ne répondit pas.
— Où sont les autres ? s’exclama soudainement Jessie, en se souvenant qu’ils n’étaient pas les deux seuls à s’être barricadés dans cette cave.
James lui montra quelque chose au loin, sur sa gauche. Jessie repéra les silhouettes d’un Gloupti évanoui sous un nuage de poussière et d’un Massko conscient, mais dont la jambe droite était bloquée sous une armoire en bois calée sous une poutre. Enfin, une pokéball faisait se refléter la lumière provenant du trou dans le plafond.
Jessie rampa sous les décombres et se faufila jusqu’à la pokéball qu’elle prit dans ses mains. La sphère métallique était griffée par endroit, mais heureusement n’avait pas été écrasée par l’effondrement de la maison.
— Miaous… chuchota-t-elle à la pokéball.
— Il va bien ?
— Je crois, oui.
James lâcha un soupir apaisé.
— Et le petit ?
— Le petit ?
— Le gamin.
Jessie se souvint enfin. Alors que la tornade n’était plus qu’à quelques mètres de la maison du coordinateur qu’ils étaient venus chercher, ils avaient été interrompus par le jeune Timmy Bronam qui avait souffert d’une crise respiratoire. Son pokémon avait essayé de l’aider et il s’était évanoui. C’était la Team Rocket qui avait décidé de se protéger de la tornade en se barricadant dans la cave, emportant avec elle le corps inerte du petit Timmy. Mais où était ce dernier ?
James croisa son regard terrifié et se laissa retomber sur le dos, dépité.
— Il faut qu’on trouve un moyen de sortir d’ici.

Pokémon #201v
— Attention au câble, là ! Y a des étincelles ! On va contourner en essayant de retirer cette planche, mais pas ce morceau de mur ! C’est ce qui stabilise la structure !
Sarah donna un coup de mains à ses camarades et à trois, ils délogèrent une très longue planche en marbre hors du sol. Un Hariyama se précipita sur le trou béant qu’il venait de créer pour maintenir les décombres en place et éviter que tout ne s’effondre sur eux. Très vite, un Machopeur et son maître stabilisèrent les poutres alentours tandis que le Limagma de Sarah souda à l’aide d’une boule de feu deux tuyaux qui menaçaient de s’effondrer, et ils jetèrent sur le côté ce qui avait été autrefois le comptoir du centre pokémon.
— On en est où, ici ?
Céline, la secouriste-en-chef, venait aux nouvelles.
— Encore plusieurs heures avant d’atteindre les souterrains, cheffe.
Le chef de chantier fit passer un sapin de Noël écrasé aux autres secouristes, et rejoignit Céline tandis que l’on délogeait une guirlande éclatée hors des décombres. Sarah en avait oublié qu’ils étaient en pleine fêtes de Noël.
— On avance pas à pas pour ne pas provoquer un éboulement. Qui sait si le sol va tenir sous la pression du bâtiment…
Sarah se détourna de la conversation et approcha de l’accès qu’ils venaient de créer dans l’immense tas de gravats. Un cliquetis intriguant attira son attention. C’était comme si quelque chose, très loin, tapait sur une barre en métal. Et si… Oui, elle en était certaine ! Quelqu’un se trouvait sous les décombres et essayait d’appeler à l’aide !
— J’arrive, papa ! s’exclama-t-elle avant de se faufiler entre les planches.
— ATTENTION !!
Un flash bleu, quelque chose la prit par la taille, le sol céda sous son poids, elle se sentit soulevée dans les airs, puis tout s’effondra tout autour. Un nuage de poussière s’éleva tandis que la dizaine de secouristes s’éloignait à grands pas du chantier en toussant grièvement.
Un Akwakwak l’aida à se relever.
— INCONSCIENTE ! s’écria Céline la rejoignant, son casque de sécurité bringuebalant au-dessus de son visage en colère.
— J’ai… j’ai entendu comme…
— Tu n’as rien entendu ! Et s’il y avait eu des survivants là en-dessous ! Tu viens peut-être de les condamner ! Qu’est-ce que j’ai dit ?! On suit les ordres de…
— CHEFFE !!
— UN ESCALIER !
Un brouhaha de cris de joie s’éleva autour d’eux, étouffant les réprimandes de Céline. Les secouristes et leurs pokémons s’affairaient à dégager un nouveau passage. À l’endroit où s’était trouvée Sarah juste avant de manquer de tomber dans le vide, un escalier dérobé s’était révélé.
— Les souterrains du centre pokémon !
Sarah voulut aller donner un coup de main mais une main bleue l’empêcha d’avancer. L’Akwakwak de Céline la tira en arrière et les amena, elle et son Limagma, loin des décombres du centre pokémon. Il lui servit un gobelet en carton qu’il remplit à l’aide d’une attaque « pistolet à eau » et la força à boire. C’était comme si ses esprits embrouillés se remettaient instantanément en ordre.
— Cela fait combien d’heures que tu ne t’es pas reposée ? demanda Céline qui s’était calmée.
Un flash dans sa rétine lui rappela la dernière fois qu’elle avait fermé les yeux pour dormir : elle s’était trouvée dans l’hélicoptère de la Team Magma, au sommet du Sentier Sinuroc, un jour avant le passage de la tornade. L’hélicoptère… Son père, son frère…
Elle rendit son gobelet au pokémon aquatique et amorça un pas pour retourner sur le chantier, mais ce fut Céline qui l’empêcha vigoureusement cette fois-ci.
— Non, c’est fini. Toi, tu vas te reposer.
— Non, je dois aller sauver… je dois continuer…
— Tu as de la famille bloquée là-dessous ?
Céline la força à croiser son regard. Sarah ne put contenir une larme et la secouriste leva les yeux au ciel.
— Tu es trop impliquée dans cette histoire, va te reposer et laisse-nous nous occuper des victimes.
— Non, vous ne comprenez pas, je dois absolument les sauver…
— On doit tous les sauver.
— Non, ça doit être moi !
Sarah s’arracha à son emprise et fondit en larmes. Céline l’observa un instant, dépassée par les émotions fulgurantes que vivait la jeune fille aux cheveux roux. Akwakwak la caressa tendrement alors que son Limagma se blottit contre ses jambes afin de la réconforter.
— Je ne lui ai pas demandé pardon… bégaya Sarah. Je n’ai pas eu le temps de lui dire à quel point je l’aimais et à quel point j’étais désolée. Je dois le lui dire. Vous comprenez ?
Céline la pris dans ses bras et attendit qu’elle se calme.
— Va t’occuper du centre de tris des objets trouvés, je m’occupe de tout.
— Cheffe !
Une ambulance s’arrêta à leur hauteur et la conductrice lui fit signe de la rejoindre.
— Il se pourrait qu’il y ait un survivant près du lac des thermes, on a besoin de votre Akwakwak !
Elle fit signe à son pokémon de monter dans l’engin et ouvrit la porte pour rejoindre l’équipe de secours. Cependant, elle s’arrêta un instant et prit la main de Sarah dans la sienne.
— Peu importe ce que tu as eu l’occasion de leur dire de leur vivant, ils savent que tu les aimes. Ce genre de chose, ça ne se dit pas, ça se sait.
Et Céline grimpa dans l’ambulance qui quitta les lieux à toute vitesse.

Pokémon #201e
— FLORA !
Il arracha une brique hors du tas de décombres et le jeta derrière lui.
— FLORA !! RÉPONDS-MOI !!
Il souleva un morceau de plâtre trop lourd pour lui et le détective lui vint en aide. Tous deux, ils poussèrent un pan de mur détruit sur le côté et révélèrent un couloir effondré. Le Professeur Seko se jeta sur les gravats de plus belle. Quelque chose en tissu attira son attention : coincé sous les décombres se trouvait le sac à dos qu’il avait offert à sa fille lorsqu’elle avait démarré son voyage.
— FLORA !!!! hurla-t-il, à présent certain de sa présence sous les décombres.
Il tira un bon coup sec sur la bretelle du sac à dos et l’extirpa hors des décombres alors qu’un grand « CRACK ! » retentit.
— Quelle horreur !
Une main venait d’apparaître de sous le tas de briques, tenant fermement la hanse du sac à dos. Le détective fit apparaître un Kadabra qui utilisa ses pouvoirs psychiques pour déblayer plus rapidement les vestiges de l’arène pokémon de Vermilava et découvrit le visage ensanglanté d’une jeune fille au foulard bleu.
— Flora ! Ma chérie, Flora !! C’est papa !
Le Professeur Seko se jeta à genoux auprès de sa fille et essaya de secouer son visage. La coordinatrice resta immobile.
— Permettez.
Le détective fit signe à son Kadabra qui se concentra en jouant de sa cuillère et tous les débris qui recouvraient le corps de Flora s’élevèrent dans les airs avant de retomber plusieurs mètres plus loin. Ils découvrirent avec surprise les corps inertes d’un Flobio, un Charmillon et une Skitty qui avaient tenté de protéger celui de leur maîtresse. Grâce à eux, Flora avait évité la pire catastrophe.
— Flora !
Le Professeur Seko prit la tête de sa fille dans ses mains et la caressa doucement.
— Je t’en prie, réponds-moi ! FLORA !
— Professeur.
Le détective intervint à nouveau. La cuillère dans la main de Kadabra s’illumina d’une étrange lueur violette et il ferma les yeux. Soudain, Flora ouvrit un œil, douloureusement.
— Flora !!
— S… S…
— Chut, ne parle pas, tout va bien ! Tu es sauvée !
— St… St…
Le Professeur Seko craqua enfin. Toute la pression accumulée ces trois derniers jours retomba et il laissa un torrent de larmes noyer son visage.
— St… Steve… réussit à marmonner Flora alors que ses yeux se retournaient sous leurs paupières.
— Flora, c’est moi, c’est papa. Tout va bien, mon ange. Je suis là maintenant.
— Steve…
— Je ne te quitterai plus, plus jamais.
Et la jeune fille perdit connaissance.
— Doit-on en conclure qu’il y a une autre personne ensevelie sous ces décombres ? demanda froidement le détective.
Il croisa le regard terrorisé du Professeur Seko qui s’effondra de fatigue à côté de sa fille.

Pokémon #201n
Encore une explosion qui pétaradait au-dessus de lui.
Il perdit connaissance.
Un bulbe vert qui lui sautait sur le torse.
Il perdit connaissance.
Un cri aigu. Son corps immergé dans une eau chaude, relaxante. Le silence sous-marin. Le remous de l’écume dans ses oreilles. Le froid de l’air extérieur. Quelque chose de mou et sableux sous le dos. Puis quelque chose de dur. Une douleur à la poitrine. Intense. Violente. Brûlante. Du liquide qui gicla hors de sa trachée, puis coula le long de long de son cou.
Sofian toussa jusqu’à recracher les poumons hors de sa cage thoracique et roula sur le côté.
— Laissez-lui de l’espace !
Il recracha les dernières goutes d’eau saline hors de sa bouche et ouvrit un œil. Des pattes bleues aux longs orteils crochus. Des genoux qui se posent sur le sable. Une mèche de cheveux sous un casque de chantier.
— Bonjour, tu sais me dire comment tu t’appelles ?
Comment s’appelait-il ?
— Il va vraiment falloir que tu répondes à ma question.
Quelle était la réponse ?
— Je sais que c’est un gros effort, mais une fois que ce sera fait, tu verras, tout sera plus simple.
Allez, quelque chose à dire, et vite.
— C’est quoi ton joli prénom ?
Norman ? Non…
— Sofian… recracha-t-il en sentant une violente brûlure immoler sa trachée.
Ça y était, tout lui revenait. Comme si son cerveau répondait présent à l’appel de sa voix. L’hélicoptère, la tornade, le lac, ce sauvetage. Au-dessus de lui, un Akwakwak et une jeune femme lui offrait un sourire radieux.
— Je… m’appelle… Sofian… Match…
Derrière lui, plusieurs voix s’écrient de joie. On l’applaudit. On se félicita. Il reconnut les silhouettes floues de ses pokémons : Galifeu, Ecrapince, Hélédelle, Dynavolt, et puis son petit Balignon qui lui avait sauvé la vie. Tous sains et saufs. Tous criant de joie.
— Tu es sain et sauf, annonça la secouriste. Joyeux Noël, Sofian Match.

Pokémon #201i
C’était comme si le temps n’avait plus d’emprise sur eux. Étaient-ils bloqués dans cette cave depuis un jour, deux, une semaine, un mois ?
— Tout ça à cause de cette espèce d’agent double qui nous a bien manipulés, s’exclama soudainement Jessie après des heures de silence.
— Triple…
Jessie lança un regard perplexe à son ami, mais James gardait les yeux fermés, toujours écrasé par la poutre en bois.
— De quoi ?
— Agent triple : détective, espion dans la Team Magma et dans la Team Aqua, rappela-t-il.
Il s’était bien foutu d’eux, ce détective ! Il les avait manipulés en se faisant passer pour un administrateur du nom de Holmes dans la Team Magma en leur faisant croire qu’il allait les en extraire, il les avait forcés à retrouver Brice Belangelo en tant qu’Hercules sous l’uniforme de la Team Aqua, et il ne s’était démasqué qu’une fois la mission presque achevée. À cause de lui, ils s’étaient retrouvés dans cette maison à l’instant où elle s’était effondrée sous la tornade.
— Il pourrait même être agent quintuple que si je tombe sur lui, je lui ferai comprendre qu’on ne se moque pas de la Team Rocket impunément ! s’emporta Jessie en levant le poing en l’air.
— Si on ne meurt pas avant, chuchota James, fatigué.
Il ricana un instant et Jessie s’octroya un moment d’euphorie partagée, avant de reprendre son calme sous la vue de la pokéball griffée qui contenait leur troisième ami.
— Au moins, tu es en sécurité là-dedans, toi.
Elle frotta la pokéball, non pas pour la nettoyer, mais pour se donner une contenance.
— Jessie, appela James, si je ne sors pas d’ici…
— Chut !
Jessie leva une main pour le faire taire mais James reprit :
— Si je ne sors pas d’ici vivant…
— Shhhht !
— Jessie, écoute-moi. J’aimerais que tu t’occupes de Miaouss si…
— Puisque je te dis de te taire ! J’entends quelque chose !
James fit silence et Jessie se concentra. Oui, elle n’avait pas halluciné ! Quelque chose venait de trahir le silence mortuaire qui les avait accompagnés.
— On dirait… que quelque chose tombe goute à goute…
Elle tendit le cou vers l’endroit où elle entendait le clapotis des goutes et découvrit quelque chose qui avait manqué à son attention précédemment : un passage assez large pour qu’elle puisse s’y glisser et grimper jusqu’au trou dans le plafond.
— Je crois que je peux atteindre la lumière ! s’exclama-t-elle de joie.
— Jessie…
La jeune femme fourra la pokéball de Miaouss dans sa poche et marcha à quatre pattes jusqu’à une étagère défoncée. Elle posa son pied sur une planche en testant sa robustesse, s’agrippa au sommet de l’étagère et se hissa sur le meuble. Quelque chose craqua dans la structure de poutres.
— Jessie, fais attention…
Comme rien ne semblait bouger, elle poursuivit son escalade en plaçant son pied dans un trou dans le mur et grimpa sur une poutre, juste en-dessous du trou.
— J’y suis !!
Elle essaya d’élargir le trou dans le plâtre du plafond mais la matière était trop épaisse. Excitée, elle se pencha plus en avant afin de placer son œil au niveau de l’ouverture.
— Sois prudente…
Dehors, quelque chose de métallique bloquait la vue. Une goute d’un épais liquide lui tomba dans l’œil et elle recula par réflexe.
— Jessie !
Déstabilisée, elle arriva à se maintenir en équilibre contre une espèce de longue plaque métallique tandis qu’elle essuyait le mystérieux liquide rouge de son visage. C’est alors que la structure de décombres s’ébranla et le plafond rompit.
— JESSIE !
Le plafond s’écroula sur eux et Jessie s’accrocha à la planche en métal pour ne pas être emportée vers le bas. James se protégea le visage tandis que de nouvelles pales métalliques traversaient le trou béant depuis l’extérieur. Enfin, le calme reprit son cours dans le nuage de poussière.
— Jessie, tu vas bien ?! appela James depuis le sol. Jessie ?! JESSIE !
La jeune femme rouvrit les yeux. Devant elle, le visage sans vie d’une femme aux cheveux rouge de sang venait de faire son apparition, le bas de son corps emprisonné dans une structure métallique à l’extérieur. Une hélice était plantée au milieu de la poitrine de la femme qu’elle reconnut : Adriane Flayme, la championne de l’arène de Vermilava.
Jessie poussa un hurlement d’effroi.

Pokémon #201r
À suivre dans : « Où est ton papa ? »