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Deuil de Pikiwaii



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Informations

» Auteur : Pikiwaii - Voir le profil
» Créé le 24/10/2019 à 19:27
» Dernière mise à jour le 24/10/2019 à 19:27

» Mots-clés :   Drame   Slice of life   Unys

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Colère
Moumoute commençait à en vouloir à l'humaine et à Nanméouïe. Elles l'embêtaient à toujours venir le voir, lui parler, le déranger. Leur gentillesse l'énervait. Il préférait les ignorer.

Hermine ne viendrait pas pour le ramener à la maison. Personne ne viendrait le chercher. Pas même Caty. Il était en colère.

Elles vinrent encore. Elles expliquaient quelque chose. Surtout Nanméouïe. Que c'était une petite ville, mais qu'elles étaient tout de même très occupées et qu'il avait besoin de beaucoup d'attention. Il n'avait pas besoin d'attention. Il voulait juste être seul. Qu'elles allaient le confier à quelqu'un qui vivait dans un endroit plus agréable pour lui. Que cette personne était gentille et veillerait bien sur lui. Il voulait rentrer chez lui, dans sa maison, même si plus personne ne l'y attendait. Il ne prêta pas attention au reste. Ça ne l'intéressait pas. Il se sentait comme une baie pas mûre.

L'humaine l'emmena. Moumoute se montra peu commode. Elle dut le porter. Il se vit confier à une autre humaine. Il avait l'impression de l'avoir déjà vu. Elle avait un ponchien à l'air trop sérieux. Sa tête ne lui revenait pas. Les deux humaines parlèrent beaucoup et s'échangèrent des papiers. L'humaine au ponchien l'emmena. Nanméouïe vint avec eux. Elle tenta de lui parler. Le mouton fit la sourde oreille.

Le trajet ne lui sembla pas durer longtemps. Il n'apprécia pas l'endroit. L'humain qui les accueillit lui rappelait Christian. Il le regardait comme s'il n'avait jamais vu de moumouton. L'intérieur lui déplut. Un chacripan à la patte bandée tenta de le saluer gentiment. Le mouton l'ignora, il détestait les chacripans. C'était juste des voleurs. Il préféra s'installer dans un coin d'où il pourrait surveiller tout le monde.

L'humain prit le chacripan. Il s'assit avec l'humaine et parlèrent beaucoup, longtemps. Moumoute se souvint où il avait vu l'humaine et son ponchien. C'était quand Hermine était morte. C'étaient eux qui avaient tous dirigé. Il leur en voulait. Ils lui avaient volé sa Hermine. Il était en colère contre tout le monde.

Nanméouïe parlait toujours. Il allait rester ici quelque temps. Les personnes veilleraient sur lui, ils avaient l'habitude. On leur avait donné les informations à savoir sur son espèce. Qu'elle casse-pattes. Moumoute se retourna face au mur pour ne plus voir personne.

Un bruit le réveilla. D'où avait-il bien pu venir ? Il n'y avait personne. Juste le chacripan qui dormait sur la fenêtre. En se levant, il bouscula une assiette d'eau. Il but le fond. Cela lui fit du bien. Il explora un peu. Il était dans un salon. Mais c'était aussi une cuisine. Un escalier et des portes. L'humain entra. Il sourit en le voyant et lui parla. Il s'approcha, mais le moumouton recula l'air méfiant. Il n'insista pas et s'éloigna.

L'humain nettoya l'eau renversé, fit quelque chose dans la cuisine, ramena de la nourriture. Moumoute goûta. Ça lui plut bien. Il avala tous goulûment. Il avait faim. Soudain un nouveau bruit. Une humaine et une petite fille entrèrent. Moumoute recula. Tout le monde semblait se connaître. Peut-être une famille. La petite fille le remarqua. Elle vint de suite. Elle le regardait avec des yeux rond et curieux. Elle non plus ne devais avoir jamais vu de moumouton. Elle s'approcha doucement, de plus en plus près. Moumoute aussi était curieux. Il aimait bien les enfants. La petite avait des cheveux un peu couleur feuille d'automne. Comme sa Hermine avant.

La petite finit par toucher le museau du mouton. Comme il ne disait rien, elle regarda ces oreilles, ces grosses mèches de laine, les petites cornes qui dépassait sur son front. Puis elle lui fit un câlin, un vrai câlin comme Moumoute les aimait. Il se laissa faire. Il se sentait un peu mieux. L'humain l'appela inquiet. Moumoute s'effraya. La petite s'appelait Lynn, elle rejoignit en courant les autres.

L'humaine aussi le regarda bizarrement. Personne ne connaissait les moumoutons ici. Moumoute était sur ces gardes. Elle allait s'approcher mais l'humain la retint. Elle lui parla juste. Pas longtemps. Finalement, tous s'éloignèrent et l'ignorèrent.

Les humains mangeaient, le chacripan dormait toujours. Moumoute se détendit un peu. Il retourna dans son coin. Il remarqua que l'homme avait posé un coussin. Il s'installa. C'était mieux avec le coussin, il n'avait pas remarqué qu'il avait mal. Il était un peu caché par le canapé, mais il pouvait tout de même surveiller tout le monde.

L'humain s'appelait "papa" et "mon chéri", l'humaine "maman" et "ma chérie". Papa et maman, il avait fini par comprendre, surtout avec Caty, mais pas "chérie". Hermine et Christian s'appelait comme ça avant qu'ils commencent à se disputer. Cette période l'avait rendu plus malheureux encore que quand Christian était venu vivre avec eux. En tout cas, "chérie", ce n'était pas de vrai nom, comme Hermine et Moumoute. Il ne comprenait pas très bien qui était ces humains. Il avait un peu peur. Il ne savait pas où il était. Il aurait peut-être dû écouter Nanméouïe. Il s'énerva de nouveau en pensant à elle. Il sentit mal, extrêmement mal.

Il s'était de nouveau endormi. L'humain jouait avec le chacripan. Il n'avait pas l'air si mal en point malgré son bandage. Moumoute ne remarque personne d'autre. Le jouet vint rouler entre ses pattes. Le chacripan s'avança, lui dit gentiment bonjour et lui proposa de venir jouer avec eux. Pourquoi il faisait semblant d'être gentil ce chacripan ? L'humain remarqua qu'il était réveillé. Il lui parla affectueusement, il devait aussi lui proposer de jouer. Moumoute n'en n'avait aucune envie.

L'homme l'appela par son nom. Cela énerva beaucoup Moumoute. Les larmes aux yeux, il cria, frappa de toutes ses force dans la balle, avant de se retourner contre le mur. Comment connaissait-il son nom ? Il n'avait pas le droit de le connaître et de l'utiliser. C'était son nom ! Le nom que sa petite Hermine lui avait donné. Personne d'autre n'avait le droit de l'utiliser !

L'homme et le chacripan inquiet vinrent le voir. Il sentit une main sur son dos. Moumoute se leva, se retourna et chargea. Cela n'eut pas beaucoup plus grand que de frapper dans le jouet. Le mouton se referma à nouveau sur lui-même. L'humain et le chacripan partirent, car Moumoute ne les entendit plus.

Un moment passa. Pour une fois, il ne s'endormit pas. Il avait mal partout et ne trouvait pas de position confortable. Il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sa douleur. Et sa faim. Moumoute avait vu d'où l'humain avait pris la nourriture. Il se leva. Ce fut compliqué pour lui d'ouvrir le placard. Il arriva un peu mieux à renverser le sac. Tout roula par terre, il y en avait partout. Il mangea avec appétit. Ce n'était pas aussi bon qu'avant.

Il marcha un peu dans le salon. Dans la cuisine aussi. Il attrapait une croquette au passage. Il avait moins mal en marchant qu'en restant couché. Il n'arrêtait pas d'y penser. Hermine ne viendrait pas. Elle ne viendrait jamais. Elle était morte. Sa Hermine avait pris soin de lui depuis qu'il était sorti de son oeuf. Elle avait toujours veillé sur lui. Et quand cela avait été son tour de s'occuper d'elle, il n'avait pas réussi. Et maintenant tout était fini, elle était morte.

Moumoute se sentait vraiment mal. Il s'allongea par terre en fermant les yeux. Il espérait que cela allait passer. Ça ne passa pas. Il vomit. Il se rendit compte qu'il avait trop mangé. Chez l'humaine au nanméouïe aussi il mangeait trop. Réunissant ses dernières forces, il se traîna jusqu'au coussin et s'endormit.

C'était de sa faute. Ce fut sa première pensée en se réveillant. Il faisait nuit noire. Peu à peu, il s'habitua à l'obscurité. Il y avait des assiettes près de lui. Il but l'eau, mais évita de sentir l'odeur de la nourriture. Tout son corps lui faisait mal.

Le mouton recommença à marcher. Il fit doucement, il ne voulait pas tomber sur une croquette, il avait suffisamment mal. Mais il se rendit compte que tout avait été nettoyé. Moumoute tourna résigné dans la pièce. Comme si marcher, lui faisait remonter le temps. Il voulait retourner à ce matin-là. Il aurait tout fait différemment. Il aurait veillé sur sa Hermine. Il n'aurait pas été si joyeux pour la promenade. Il aurait aidé Hermine avec le caddie, ça l'avait trop fatigué. Non, il l'aurait empêché de sortir. Elle aurait dû se reposer. Elle ne serait pas morte s'il s'était occupé d'elle. C'était de sa faute ! Tout était de sa faute.

Moumoute rouvrit les yeux. Quand les avait-il fermés ? Il n'était pas revenu à ce matin-là. Il faisait toujours nuit. Il était toujours dans cette maison qui n'était pas la sienne. En colère, il chargea dans la table. Cela ne produit qu'un vague grincement. Il continua, encore et encore.

- Eh !

Effrayé, Moumoute détala dans son coin.

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

Le coeur battant, il remarqua le chacripan, toujours sur le bord de la fenêtre.

- Je voulais juste te demander d'arrêter, c'est la nuit.

Moumoute ne répondit pas. Un silence s'installa. Le chacripan reprit :

- Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé pour que tu sois en colère, mais ici tu n'as rien à craindre. Ils sont gentils. J'étais méfiant au début, mais l'homme a soigné ma blessure, alors j'ai décidé d'être gentil. Demain, je pourrais partir. J'ai hâte de retrouver dans ma caverne et la vie sauvage même si c'est confortable ici. J'emporterais le petit pokémon de bois en partant. Ça me fera un souvenir.

Moumoute ne répondis toujours pas. Il savait bien que les chacripans n'était que des voleurs.

- Tu devrais sortir. Il y a des pokémons un peu comme toi dehors, mais très différents quand même. En tout cas, je n'en avais jamais vu des comme toi avant, tu dois venir de loin.

Comme le mouton ne semblait vraiment pas disposé à parler, le chacripan lui dit juste bonne nuit et se recoucha. Moumoute ne bougea plus. Son coeur se calma peu à peu. Sa colère s'atténua et laissa la place à un grand vide. Il chercha le sommeil, mais il avait mal à la tête maintenant.