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Dissension de Lacrima



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Informations

» Auteur : Lacrima - Voir le profil
» Créé le 02/06/2019 à 09:46
» Dernière mise à jour le 02/06/2019 à 15:27

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 7 - Une rencontre imposante
Maximilien manqua une nouvelle fois de s'endormir dans le minibus lorsqu'ils reprirent la route tellement il était épuisé ces derniers temps.
Jules ne lui avait pas rendu ses gélules et rien que le fait de ne plus les savoir à portée de main l'angoissait outre mesure. Il tentait tant bien que mal de garder les yeux ouverts, mais plus le temps passait, plus le silence tombait dans le véhicule et plus il était difficile de lutter.

Ce fut un cri de surprise de l'un des scientifiques qui le tira de sa torpeur et il se redressa vivement sur son siège, s'attendant au pire.

Mais ce qu'il vit en levant les yeux lui coupa le souffle.

Il était là. Juste sous leur nez. L'immense Mont Chimnée. Le plus imposant des volcans de Hoenn.

Maximilien déglutit difficilement et osa à peine se pencher vers la fenêtre pour mieux l'observer. Une longue ligne de télécabines serpentait le long de son flanc raide et son sommet était éclairé par quelques lampadaires l'auréolant d'une douce lumière dorée. L’immense silhouette noire se découpait sur le ciel bleu nuit et l'adolescent fut bien incapable d'estimer sa hauteur d'où il se trouvait.

« Belle bête, hein ? »

Il en avait presque oublié Claire qui manœuvrait avec aisance entre les bombes rocheuses qui parsemaient la route pour se rendre vers un petit abri à l'orée de la forêt. Il acquiesça lentement sans quitter le monstre rocheux du regard.

« Je ne l'imaginais pas aussi… imposant.
- Ouais, je prends une claque à chaque fois que je viens ici.
- Tu es venue souvent ?
- Que deux fois, répondit-elle en braquant le minibus. Cette fois c'est la troisième, et je ne suis plus stagiaire mais chef de l'expédition ! »

Il était évident qu'elle exultait, et son enthousiasme gagna le garçon. Ses yeux charbon pleins d'étoiles, il attendit à peine qu'elle arrête le véhicule pour bondir en dehors et s'approcher de la bête. Claire acheva de garer le minibus et elle alla le rejoindre alors que son équipe commençait à sortir quelques sacs de couchage et une lampe du coffre.
La blonde s'appuya contre la bombe volcanique d'un bon mètre cinquante de haut sur laquelle Maximilien était monté et sourit.

« Demain, on va faire des relevés au sommet. Tu pourras venir même avec ta jambe blessée, on prendra le téléphérique. Ça va te plaire, crois-moi !
- Je n'en doute pas, répondit-il sans quitter le volcan des yeux. Pourquoi tu y vas aussi souvent ? Tu ne travailles pas sur d'autres volcans ?
- Dès la première fois que je suis venue, j'ai décidé d'en faire le sujet de ma thèse. Il a quelque chose que les autres n'ont pas. »

Intrigué, il se tourna vers elle et l'incita à continuer d'un regard. Claire leva les yeux vers le sommet du volcan et passa une main gênée dans ses cheveux.

« Je pourrais te montrer ça, mais pas demain. Et n'en parle pas aux autres, parce qu'ils risqueraient de remettre mon autorité scientifique en question. Mais pendant ma première expédition, j'ai trouvé un truc bizarre. »

Puis elle échappa un petit rire.

« J'ai besoin d'un coup d’œil neuf là-dessus. Mais si ça se trouve, je me plante complètement. »

A ces mots, elle se retourna vers le reste de son équipe et lança un trousseau de clefs au plus proche.

« Allez les gars ! Je suis crevée, c'est l'heure de la sieste. À vos sacs de couchage ! »

Maximilien les suivit à l'intérieur du petit refuge. Il s'agissait d'un genre de petit salon comportant une table et un semblant de cuisine, menant à un unique dortoir. Certains avaient déjà choisi leur lit et installaient leurs affaires, mais il préféra se rendre à la salle de bains. Par chance, elle était séparée des toilettes et pourvue d'une douche et d'un lavabo convenables. Le garçon croisa son reflet dans le miroir et grimaça de dégoût.
Ses cheveux rouge sang avaient rarement été aussi mal coiffés et les cernes violettes sous ses yeux prenaient chaque jour un peu plus d'ampleur, l’affublant d’un regard morne quelle que soit son humeur. Une fossette creusa sa joue alors qu'il faisait la moue, et il se détourna pour chercher sa brosse à dents. Il avait toujours détesté cette stupide marque qui se dessinait au moindre sourire, au moindre rictus, à la moindre expression de son visage.
Le trajet en voiture l'avait rendu poisseux de sueur et il jugea qu'une bonne douche ne pourrait pas lui faire de mal, alors que dans le salon les géologues préparaient déjà la journée du lendemain.

Lorsqu'il ressortit, il ne prit pas la peine de se coiffer et sécha rapidement ses cheveux en agitant une serviette sur sa tête. Son téléphone vibra sur le lavabo et il ne retira même pas la brosse à dents de sa bouche avant de répondre.

« Allô ?
- Max ?
- Ah, Jules ! sourit-il en reconnaissant son interlocuteur. Comment cha va ?
- Bien, et toi ?
- La route a été longue, soupira-t-il avant de cracher du dentifrice. Mais ça vaut le coup. Le volcan en jette !
- Tant que c'est pas littéralement, je suis content pour toi. Alors, Claire ne vous a pas fichus dans un fossé ?
- Non, elle conduit bien mieux que toi.
- Ha ha. Tu sais quoi ? La prochaine fois, tu iras au cinéma à pieds. »

Maximilien leva les yeux au ciel et rangea ses affaires dans sa trousse de toilettes.

« Sois pas jaloux. Elle est plus pro et elle respecte les limitations de vitesse, elle.
- Pas faux. Mais je reste très prudent !
- C'est ça. Ils ont tous le même discours, railla-t-il.
- Ouais, ouais. Du coup tu vas aller te coucher, là ? »

Il sentit l'inquiétude pointer dans la voix de son cousin et un petit sourire gratifiant lui échappa, bien qu'il soit incapable de le voir.

« Oui. Et je sais déjà ce que je vais voir en fermant les yeux.
- Quoi donc ?
- Des tas de volcans. Et si je suis de bonne humeur, je vais même te jeter à l'intérieur.
- Ha ha. Quel humour. »

Les deux échangèrent un rire complice.

« Bon, je vais te laisser. Sois sage, et passe le bonjour à Claire.
- Ce sera fait. Sois sage aussi, histoire de ne pas faire exploser ton nouveau labo tout de suite. »

Ils échangèrent une dernière volée d'insultes avant de raccrocher, et Maximilien libéra la salle de bains. Il alla rejoindre Claire qui avait troqué sa queue de cheval contre un chignon brouillon, un café à la main et une polaire sur le dos.

« Tu as le bonjour de Jules, il vient d'appeler.
- Oh, merci ! sourit-elle. Je vais lui répondre par message, t'embête pas. Allez, tu devrais pendre un peu de repos maintenant.
- Oui, je pense aussi. On se réveille à quelle heure demain ?
- Vers six heures.
- Du soir, hein ? tenta-t-il vainement.
- Il a de l'humour, le bleu. Allez feignasse, au lit ! rit-elle.
- Oui chef ! »

Elle lui envoya un coup dans l'épaule et il lui rendit son regard complice en se dirigeant vers le dortoir. Des lits restants, il choisit avec soin le plus proche de la fenêtre et y déroula son sac de couchage. Enroulé bien au chaud dans le tissu matelassé, il posa sa tête sur le verre froid et observa avec attention le titan qui se dressait au dehors, ses entrailles bouillonnantes diffusant une légère lueur orangée à son sommet.
Malgré son calme, il dégageait une puissance imposante et jamais Maximilien ne s'était senti aussi petit.

Il attira son sac à lui et en extirpa un stylo et un cahier qu'il ouvrit à la première page.

« Mon premier vrai carnet d’observations de terrain » sourit-il en écrivant en grandes lettres appliquées « Mont Chimnée ».

Puis il tourna la page et y écrivit méthodiquement la date et l'heure de ses notes, avant d'y faire un bref résumé de sa journée. Le départ, le trajet, le pique-nique, l'Antre du Draby et surtout sa première impression sur le volcan.
Alors qu'il répertoriait les noms de roches volcaniques dont il aurait sûrement besoin le lendemain, il sentit ses paupières s'alourdir et se frotta les yeux à plusieurs reprises. Finalement, à force de bâillements, il finit par reposer ses affaires et s'allonger confortablement malgré l'oreiller un peu dur à son goût.

Les autres n’allaient pas en revenir quand il leur raconterait ses vacances. Il tapota rapidement un message à ses amis les plus proches avant de se tourner une dernière fois vers le Mont Chimnée et, bercé par le bruit du vent et la lumière douce que la lave en fusion et les lampadaires émettaient à quelques pas du ciel, il s'endormit paisiblement.