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» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 02/04/2019 à 11:10
» Dernière mise à jour le 11/06/2019 à 21:08

» Mots-clés :   Action   Guerre   Présence d'armes   Présence de poké-humains   Suspense

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Chapitre 4 : Premiers pas vers le sud
« Il importe peu de détester le passé, mais beaucoup de préparer l'avenir. » Lucien Arréat.


***


— Reviens, Plume.

Le roucoups se posa lourdement sur l’épaulière de Lacrya. La jeune fille n’eut qu’à lever la main et enclencher la pokéball pour que le pokémon y disparaisse dans un flash de lumière. Elle lança l’objet à Lyco, qui le glissa machinalement dans son sac à dos.

Il se redressa et regarda devant eux. Ils étaient situés juste à la lisière sud des Forêts de l’Est. Ici, les arbres étaient chétifs, presque maladifs. Mais ils permettaient encore de les cacher depuis l’extérieur, grâce à l’ombre qui baignait entre les branches griffues des arbrisseaux.

— Un village, là-bas, commenta Lyco.

Lacrya suivit son regard. Par-delà une vaste plaine rase, presque sèche, quelques collines rocheuses tentaient de se faire une place au soleil ; et entre deux d’entre elles, dans un creux où s’enfonçait une route de terre, on apercevait quelques toits, et des fumées que le vent tentait de désagréger.

Pas de murs, pas de remparts. Ce n’était donc pas un campement de bandits. Pas de soldats visibles non plus, ni de bâtiment militaire : c’était signe qu’ils étaient bel et bien hors de portée de l’influence du gouverneur Mervald.

— On est vraiment en territoire inconnu, souffla Lacrya, surprise malgré elle.
— Allons-y, lança simplement Lyco en laissant la forêt dans son dos.

La jeune femme lui emboîta le pas en serrant les poings. Ses gants noirs cliquetèrent en faisant jaillir les pointes métalliques sur ses phalanges. Elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’il allait bientôt falloir se battre. Elle appréhendait ce moment.

Pourtant, Lyco avançait sans hésiter, la tête droite et l’air déterminé. Peut-être avait-il trop hâte de retrouver ce mystérieux coffret pour être assez prudent… en tout cas, Lacrya se promit de jouer la carte de la méfiance. Même s’ils n’étaient pas à proprement parler en territoire ennemi, elle savait à quel point les hommes étaient prêts à tout pour s’en prendre à des étrangers sans raison valable.

Bien vite, alors qu’ils rejoignaient la route et l’arpentaient en silence, ils entendirent les premières voix provenant du village, portées par le vent. Pas de cris, pas d’alerte. Lacrya se détendit un peu. Une légère odeur salée, sans doute de la viande qu’on grillait, lui parvint. Son ventre gronda discrètement, mais elle l’ignora. Même si tout laissait penser qu’il s’agissait bel et bien d’un hameau comme tant d’autres, elle préféra rester à l’affût. Cette région leur était parfaitement étrangère, après tout.

— Pas de clocher à l’horizon, dit soudain Lyco, un peu déçu.

Lacrya releva la tête : rien en vue sur les collines environnantes, à part une cabane éventrée. Le village, lui, se dévoila dans le creux ombragé. Une douzaine de maisons, en bois pour la plupart et en mauvais état, s’amoncelaient aléatoirement entre des rochers sculptés à la main. L’un d’eux, le plus gros, semblait représenter la tête d’un dracaufeu.

Lacrya constata qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, dans ce village. Trois feux étaient allumés à des endroits différents. Elle compta rapidement, à première vue depuis leur hauteur, qu’il devait y avoir à tout casser une dizaine d’adultes sans prendre en compte les trois enfants qui jouaient au centre du village, avec un sabelette.

Lyco continua d’avancer. Lacrya resta à ses côtés, suspicieuse. Avec leurs sacs à dos, ils ne seraient pas pris pour des voleurs ou des mercenaires, mais pour des voyageurs. Ce qu’ils étaient, évidemment. Mais les voyageurs étaient-ils plus ou moins bien accueillis que les autres ?

— On devrait essayer de se renseigner, prévint Lyco. Peut-être que l’un d’eux connaît un village situé près d’un clocher.
— Tu es sûr ? Certains nous regardent déjà bizarrement.
— C’est normal. Essayons juste d’être polis, et ça devrait le faire.

Lyco fit un signe de la main à un groupe d’hommes rassemblés près d’un feu. Seul l’un d’eux lui répondit avec prudence, sans donner l’impression de vouloir lancer une conversation.

— Allons nous asseoir à l’ombre de ce rocher, proposa le garçon dans un soupir. Si on prend une pause et qu’on donne l’air d’avoir beaucoup marché, ils ne nous verront plus comme des menaces. On tentera de communiquer après.
— Oui, c’est sans doute mieux…



***


— Bhataïs ?

Lyco plissa le front. Ce nom lui disait bel et bien quelque chose. Il sentait comme un début de migraine, léger mais bien réel. C’était le signe que cette information lui était familière. Il avait déjà entendu et prononcé ce nom autrefois.

— Ouais. Je vois uniquement ça qui puisse correspondre à ce que vous cherchez, les jeunes.

La stratégie de Lyco avait porté ses fruits plutôt rapidement. Abrités dans l’ombre d’un rocher, Lacrya et lui s’étaient partagé le contenu d’une gourde sans faire mine de fureter partout dans le hameau. Le temps et la curiosité d’un habitant avait vite permis aux deux voyageurs d’en apprendre plus.

Lyco n’avait pas osé mentir en lui donnant de faux noms : il craignait que le mensonge ne se lise sur son visage. Heureusement, l’homme qui les avait accostés, et s’était présenté comme le chef de ce village perdu, n’avait pas cherché à trop en savoir sur leur origine. C’était un sujet à éviter avec les inconnus, dans un monde pareil.

— C’est loin, Bhataïs ? demanda Lacrya.
— Pas tant que ça, non. Faut continuer droit vers le sud. Deux jours de marche, je dirais. Mais tout ça sous un soleil de plomb. Vous allez devoir traverser les Hauts-Éboulis. C’est pas une promenade de santé.

Lyco et Lacrya se regardèrent sans rien dire. Ils n’auraient pas deviné pouvoir en apprendre autant si facilement. Et leur objectif n’était en effet pas si éloigné des Forêts de l’Est. Lyco se redressa, laissant son sac à ses pieds, et interrogea encore l’homme, croisant son regard gris.

— Les Hauts-Éboulis ? Qu’est-ce que c’est ?
— Une région qui nous coupe du sud. Y’a des ravins, des véritables petits montagnes… mais c’est pas bien difficile en suivant la route. Le problème, c’est qu’il y a un sacré paquet de caveaux et de tombeaux qui servent de repaires à des pokémons sauvages. Et y’a tout plein de salauds prêts à tout pour détrousser des voyageurs comme vous. C’est pas recommandé d’y aller à deux.

Lyco soupira.

— On n’a pas vraiment le choix. On saura se faire discrets, en avançant de nuit.
— Je vous souhaite bon courage, dans ce cas, les jeunes. C’est vrai que de nuit, vous croiserez sans doute moins de bestioles. Pour les brigands, c’est pas sûr, m’enfin…

Lacrya esquissa un sourire en comprenant qu’il se préparait à retourner vers chez lui, une maison adossée à la tête de dracaufeu sculptée. Elle lança alors qu’il s’éloignait avec un geste de la main :

— Merci !

Elle le laissa rejoindre sa maison et y entrer sans un regard en arrière, avant de remettre son sac sur ses épaules.

— On continue ?
— Oui. Quittons ce village. On va se trouver un coin abrité plus loin, pour dormir un peu, et on reprendra la route de nuit, ça te va ? En plus, Plume pourra se dégourdir les ailes, de nuit. Il risque pas d’être repéré à distance par des chasseurs de pokémons.

Elle acquiesça vivement, sans répondre. La chaleur qui baignait dans le village malgré l’ombre commençait déjà à la fatiguer. Le climat était redevenu celui qui environnait le Désert de la Désolation. Elle avait l’impression d’étouffer. Le moindre effort physique la rendait essouflée. Avancer de nuit serait une excellente alternative.

— N’empêche, dit-elle alors qu’ils rejoignaient la route pour aller vers le sud. Je ne pensais pas qu’on aurait des infos si vite.
— Moi non plus. On dirait que c’est le règne de Mervald qui fait naître la méfiance. Je ne sais même pas s’ils ont déjà entendu son nom, par ici.
— Ils ont de la chance, rétorqua la jeune femme.

En disant cette phrase nonchalamment, elle songea qu’ils n’étaient pas si chanceux que ça. Ils vivaient dans une zone constamment ensoleillée, à la vue de tous, et certainement à la merci de certains pokémons sauvages affamés. Les Forêts de l’Est restaient une région bien plus agréable, malgré ses dangers.

Il aurait été invraisemblable par exemple, selon elle, de stopper le conflit contre Mervald pour venir s’installer dans cette région. Sans parler du fait qu’ils ne savaient pas encore grand-chose sur ceux qui avaient la mainmise des ressources dans le coin. Sans doute des groupes éparpillés ; peut-être même dans ces mystérieux Hauts-Éboulis.

Ils quittèrent rapidement le village à la tête dracaufeu. La route étroite, visiblement peu empruntée, les fit grimper le flanc d’une colline rocheuse, puis sillonna longuement dans des plaines qu’un vent brûlant balayait en charriant des nuages de poussière. Lyco ne tarda pas à faire une remarque.

— Allons par là. On trouvera peut-être aucun autre endroit pareil avant un moment.

Il désignait des protubérances rocheuses, à mi-hauteur d’une petite butte. À une centaine de mètres de la route. Quelques traces de végétation coloraient de vert les environs, mais la roche ocre visible là-bas en était dépourvue. Aucune source d’eau ne devait s’y cacher. Aucun pokémon sauvage ne s’y rendrait donc à l’improviste pour se désaltérer, s’ils décidaient d’y monter un camp provisoire.

Ils s’y dirigèrent sous la chaleur écrasante du soleil au-dessus de leurs têtes, alors que le poids de leur bagages commençait à rendre leur souffle irrégulier. Une véritable pause ne serait pas de refus.



***


Ils commencèrent donc à essayer, tant bien que mal, de réguler leur horloge interne en se forçant à dormir. Ce n’était pas facile, mais ils y étaient plus habitués que ne pouvaient l’être certains. Certaines chasses dans les Forêts de l’Est demandaient de pister des pokémons de nuit, pendant plusieurs jours d’affilée. Si Lyco en était moins adepte que Lacrya, il semblait pourtant réussir à facilement sombrer dans le sommeil malgré la lumière qui baignait autour de leur abri.

Coincé entre les rochers que quelques buissons mourants tentaient de dominer, leur camp était étroit. Lacrya, les yeux grands ouverts, peinait à ne serait-ce que fermer l’œil. Le garçon somnolait déjà ; elle s’imaginait que par le passé, il avait appris à survivre en étant plutôt nocturne que diurne. Elle aurait aimé être capable de faire la même chose.

Comme elle n’en finissait pas de s’agiter, elle décida de se relever et de faire le tour de leur abri rocheux, histoire de se dégourdir les jambes. Elle savait d’avance qu’elle ne trouverait pas le sommeil, mais peu importait. Leur voyage reprendrait de nuit et la fatigue accumulée lui permettrait sans le moindre doute de dormir toute la journée suivante.

Elle parvint à contourner les rochers en à peine une trentaine de secondes, à pas plutôt lents. Outre des plantes sèches aux racines noueuses, cousines des cactus et des maracachis, rien à signaler.

Aucune trace animale, pas de source d’eau, pas de nids, pas d’objet abandonné au sol. Cette région était de loin bien plus vide et déserte que le pays de Mervald. Même le Désert de la Désolation était sans doute plus vivant qu’ici. Il n’y avait peut-être pas beaucoup d’hommes assez courageux pour défier ses dunes, mais au moins, il y avait des pokémons sauvages…

Lacrya grimpa sur les rochers, en évitant ceux qui étaient garnies d’épines ou qui paraissaient trop escarpés. Elle n’accéda qu’à une minuscule terrasse naturelle, seulement à trois mètres de haut, au sommet de laquelle elle apercevait Lyco, étendu dans l’ombre des rochers avec leurs deux sacs. Tout autour, l’horizon plutôt plat était constellé de quelques pentes et pics rocheux, mais rien de marquant. Aucun signe de civilisation, à part le mince filet de fumée dans le ciel, en direction du village à tête de dracaufeu.

Elle redescendit, rassurée. Si la zone était si peu habitée, c’était sans doute mieux pour eux. La discrétion était de mise, et les confrontations seraient plus faciles à éviter, surtout de nuit.

Elle retourna dans le creux des rochers et se laissa retomber sur sa couverture en ignorant la douleur qui lui vrilla une épaule quand elle s’allongea. Le sol était irrégulier, recouvert de petits cailloux. Ils avaient connu mieux, mais vivre à la dure n’était pas ce qui allait les dissuader de continuer à avancer.

Elle ferma les yeux pour se forcer à dormir, priant pour que la chaleur se fasse enfin moins forte, et que le soleil atténue ses rayons brûlants. Mais pour cela, il allait falloir attendre la soirée, et l’attente risquait encore d’être longue…



***


— C’est bon, vous pouvez les emmener.

Les deux hommes acquiescèrent et soulevèrent les lourdes caisses en bois avec précaution, se dirigeant lentement vers une des carrioles les plus proches. Le bourrinos qui la tirait renâcla bruyamment quand le poids des marchandises alourdit la véhicule qu’il allait bientôt devoir traîner derrière lui.

Amelis pivota, et vérifia le contenu d’une autre caisse. Elle dénombra rapidement le nombre de fusils entassés à l’intérieur, en notant leur modèle et leur état sur une feuille légèrement cartonnée, qui ne la quittait plus que rarement.

Des bruits de pas la firent se retourner. Malgré toute l’agitation dans leur petit campement, rares étaient ceux à avoir le temps de venir la voir en plein déménagement. Elle se doutait donc de qui il s’agissait.

Elle se releva et croisa les yeux gris de Boralf. Le trentenaire à la peau hâlée, avec sa légendaire expression maussade et son front plissé d’inquiétude, soupira.

— Tu devrais te reposer, Amelis. On m’a dit que tu n’avais dormi que quatre ou cinq heures, cette nuit.
— Je vais bien, répondit-elle en souriant.

Il secoua la tête.

— Je sais que tu prends ton rôle à cœur, Amelis. Mais il est inutile de s’épuiser à la tâche. Tout s’accélère, mais on n’est pas obligé de suivre le mouvement de manière aussi rapide. Ça ne changera rien à la date de l’attaque contre Méranéa.
— Je sais… mais mieux vaut être prêt le plus tôt possible, non ?
— Oui, mais dans ce cas, tu devrais laisser les autres te remplacer de temps en temps…

Bougon, il lui prit sa feuille des mains.

— Je vais faire l’inventaire cet après-midi. Va manger et repose-toi un peu. Je viendrai te chercher plus tard.

Elle fit la moue, mais céda. Elle connaissait l’entêtement de Boralf. Surtout lorsqu’il s’agissait de l’état de santé de ses proches. Il était généralement de bon conseil, et savait percevoir les limites de chacun mieux que Darren. Elle recula et le laissa s’accroupir près de la caisse en bois pour reprendre sa tâche où elle l’avait laissé.

Pensive, elle leva la tête vers le ciel bleu, presque dépourvu de nuages. Le soleil était doux, ce jour-là. Moins agressif que d’ordinaire. Ce n’était pas plus mal, et permettait aux pillards de travailler sans s’épuiser trop vite.

— Darren reviendra avant la fin du déménagement, tu crois ? questionna-t-elle avec curiosité.
— J’en doute de plus en plus. Il n’est parti qu’hier soir. À ce rythme, on devra lui envoyer Piaf pour le prévenir d’aller directement à la lisière ouest au retour.
— Et Lyco ?
— Encore moins. Ils n’ont pas pris de monture.

Boralf s’interrompit brièvement et observa leur campement qui fourmillait de vie et d’activité. Son regard se posa sur le petit groupe d’itinérants qui les avaient rejoints le matin même. L’un d’eux était un forgeron de talent : il s’était empressé de préparer un four pour commencer à y fabriquer des épées de bonne facture, qu’il leur distribuait gratuitement.

Boralf abaissa les yeux sur la caisse d’armes, la referma et se redressa en grognant.

— J’aurais été plus rassuré de garder Karyl dans les parages. On va devoir déménager et rallier des groupes à la lisière sans lui, ni Darren. Espérons qu’aucun n’aura l’idée de nous trahir. Il faudra rester sur le qui-vive.
— Bakrom et Ève se sont chargés de surveiller tout ça de près. On peut leur faire confiance pour gérer ce genre de problèmes, non ?
— Je suppose, oui…

Il fit signe à des hommes d’emporter la lourde caisse dans la carriole. Il se tourna vers la jeune femme derrière lui :

— Allez, va manger. Je me charge de tout ça pour quelques heures.
— Merci, Boralf.

Elle s’éloigna vers la butte, se dirigeant vers un des bâtiments de bois qui s’élevaient sur le camp, devant la petite falaise qui dominait tout le reste. Boralf passa une main sur son front ruisselant. Lui aussi fatiguait. Mais il avait confiance en ses capacités. Il était capable de tenir le rythme encore plusieurs jours. Juste le temps qu’il faudrait pour déménager et attendre le retour de Darren et Karyl.

Leur plan pour attaquer Mervald était toujours assez flou, et les imprévus risquaient de pleuvoir. Leur victoire n’était pas assurée, loin de là, et Boralf n’avait pas vraiment confiance en Lyco ; pas assez pour le suivre aveuglément dans son combat.

Mais Darren paraissait de plus en plus motivé et convaincu qu’ils pouvaient changer les choses en minimisant les pertes. Le garçon avait réussi à lui transmettre détermination et combativité, alors que le chef des pillards avait toujours été un homme prudent et sur la défensive.

La chute de Psyhéxa avait sans doute bouleversé les idées de Darren, ce qui expliquait son changement d’attitude. Après tout, même Boralf commençait sérieusement à se dire que faire tomber ce gouverneur profiteur n’était pas si mal. Restait à savoir comment l’ennemi se préparait pour leur résister. Il paraissait évident que leur attaque commençait à s’ébruiter partout dans les Forêts de l’Est et en dehors. Mervald était forcément au courant.

Il avait sûrement préparé sa défense. Ou peut-être même prévoyait-il de les attaquer prochainement, pour éradiquer le problème avant qu’il n’apparaisse.

Dans tous les cas, Boralf éprouvait toujours des réticences. Lyco était-il vraiment fiable dans cette histoire ? Pourquoi les avait-il autrefois trahis, précipitant sa propre arrestation et la leur ? Son voyage dans le sud allait-il réellement apporter une réponse à tout ceci, ou leur révéler une faiblesse du gouverneur ?

Il était trop tard pour arrêter tout ça, Boralf en avait conscience. Il irait jusqu’au bout, comme prévu.

Mais il subsistait un doute dans son esprit.

Un doute qu’il n’arrivait pas à effacer.