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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 06/03/2019 à 03:56
» Dernière mise à jour le 06/03/2019 à 03:56

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 56: Le dresseur ultime
« J'espère que vous vous rendez compte de la situation dans laquelle vous me placez. »

Moriarty était en conversation téléphonique avec Murray.

« Vous êtes à la fois le créateur de la Ligue Arrogante et le membre le plus détesté de celle-ci. Vous rendez-vous compte de la fragilité d'un système crée et porté par vous lorsque vous êtes personnellement mis en cause ?
-Cela ne change rien.
-Au contraire, cela remet tout en cause. Avez-vous écouté le débat que j'ai eu avec mon concurrent principal ?
-Je n'en ai pas trouvé l'utilité.
-Le peuple de Simmeroh trouve cela injuste que des hommes gouvernent le pays seulement parce qu'ils sont meilleurs dresseurs que d'autres. Ils ont l'impression que la loi ne s'applique pas aux dresseurs prestigieux, et vous venez de leur prouver qu'ils ont raison.
-Si vous voulez me faire appliquer la loi, libre à vous.
-Ce serait signer la fin de notre système, et vous le savez comme moi. Je... »

Moriarty entendait bien dans la voix de Murray qu'il avait passé une nuit blanche à essayer de contenir le scandale. Le président du Sénat soupira.

« Moriarty, pourquoi avez-vous ordonné à votre Ectoplasma d’assassiner un enfant ?
-Je n'ai rien ordonné du tout. se défendit Moriarty.
-Vous n'ordonnez jamais rien à vos pokémon. Quelle différence cela fait-il ?
-L'enfant avait volé un couteau à son père, qu'il tenait dans sa poche.
-Croyez-vous que cela justifie un massacre aussi abominable ? »

Murray soupira de nouveau.

« Moriarty, je vous respecte et je vous admire sincèrement. Je pense que Simmeroh avait besoin de changement, et je ne trouve pas cela mauvais que vous ayez incarné ce changement plutôt que feu votre fiancée ou la Team Magic. Mais il faut que vous compreniez l'étendue du scandale que vous venez de provoquer.
-Je comprends. Mais je regrette cette mort tout autant que vous.
-Le meilleur conseil que je peux vous donner et de vous désolidariser du reste de la ligue. Tout bon mot que vous pourriez avoir en leur faveur, tout ce qui pourrait vous associer à eux, les desservirait. Demain, plusieurs journaux publieront des articles selon lesquels vous n'avez pas été au Château Arrogant depuis la dernière Conférence Arrogante, ce qui risque de se coupler à votre scandale et d'alimenter les rumeurs. Préparez-vous à cela. Et donnez symboliquement l'argent de la victoire aux parents de la victime.
-Je m'adresserai au peuple de Simmeroh dès demain.
-Non. répondit fermement Murray. Non... »

Il soupira une troisième fois.

« Écoutez, Moriarty... Occupez-vous du dressage, je m'occupe de la politique. Sans vouloir vous manquer de respect, vous avez déjà fait assez de mal comme ça. Dormez bien, nous en avons tous besoin. »

Murray raccrocha, laissant Moriarty, seul, dans sa salle de quatrième membre du conseil des quatre. La première chose qu'il fit fût de poser à plat le parchemin qu'il avait cherché pendant son dernier voyage à Hoenn, et de le lire de nouveau, d'en étudier les possibilités. Puis, il s'endormit. Il eût son cauchemar habituel, mais parvint à se réveiller en sursaut quand commençait à apparaître une petite fille sur sa balançoire.
Après cette mauvaise nuit, Moriarty pût constater la tension qui régnait au sein du Château Arrogant du fait du scandale de l'enfant, mais aussi de son absence qu'il n'avait pas voulu expliquer. Mais Martin et Eyragon vinrent le voir malgré tout, au milieu de la journée.

« Moriarty, commença Martin, nous devons t'entretenir de quelque chose.
-Ton absence... ajouta Eyragon.
-Je vous en ai assez dit. rétorqua Moriarty.
-Certes. continua Eyragon. Mais cette absence a mis à jour certaines failles dans notre ligue. Brynne n'est toujours pas un maître à la hauteur, et, en ton absence, un dresseur n'a que trois membres du conseil des quatre à vaincre pour accéder au poste suprême.
-Cela a failli se produire par deux fois. ajouta son compagnon. Deux dresseurs extrêmement puissants dont nous avons heureusement affaibli suffisamment les pokémon pour que Brynne n'ait rien à faire pour les vaincre. Mais imagine si le contraire s'était produit... Si un autre dresseur que Brynne occupait le poste de maître en cet instant... »

Moriarty mesurait l'importance des paroles de Martin.

« Où veux-tu en venir ? lui demanda-t-il.
-Je veux que tu comprennes que si tes absences inexpliquées et prolongées sont amenées à se reproduire...
-Elles se reproduiront. assura Moriarty.
-Alors il faut trouver une solution pour préserver notre ligue. »

Moriarty se mit à réfléchir, devant le regard interrogatif d'Eyragon et Martin. Il ne pouvait effectivement pas laisser la ligue sans défense, à la merci du premier arriviste.

« Nous pourrions créer un défi suffisamment prenant pour que les puissants dresseurs qui cherchent la gloire se détournent de la ligue... suggéra Eyragon.
-À quoi penses-tu ? lui demanda Martin.
-La Tour de Combat est abandonnée depuis quelques années déjà. Si nous la réhabilitions, elle pourrait attirer plus de dresseurs que la ligue...
-Non. »

Moriarty avait de nouveau pris la parole.

« Ton idée est bonne Eyragon, mais ce n'est pas la Tour de Combat qu'il faut recréer »

Une idée géniale lui avait traversé la tête.

« Pour détourner les dresseurs du maître, il faut créer un dresseur plus puissant encore, encore plus digne d'être vaincu. Un défi encore plus grand. Un dresseur plus arrogant, plus puissant que tous les autres. Un dresseur invincible, contre lesquels tous les dresseurs du monde se frotteraient, pour ne récupérer que son arrogance et la défaite. Un dresseur invincible, arrogant, le défi ultime. »

Eyragon et Martin regardèrent Moriarty avec des yeux ronds.

« Mais ce dresseur existe déjà, objecta Eyragon, et... C'est toi. »

Moriarty eût un sourire narquois.

« Nous allons créer une champion ultime. Un neuvième champion d'arène, au-dessus de tous les autres, et peut-être au-dessus du maître. Nous lui donnerons une arène, plus imposante que toutes les autres, et même plus imposante que le Château Arrogant, et il vaincra tous ceux qui s'y présentent, quelque soit le moment où ils décident de le faire.
-Un neuvième champion...
-Il sera le dresseur arrogant ultime. Son badge vaudra plus que tous les badges. Lui seul vaudra autant que les huit autres, et permettra de nombreux avantages. Il faut que, parmi les dresseurs de toute la région, nul ne soit plus respecté que celui pouvant se targuer de posséder le badge du neuvième champion d'arène. »

Cette idée avait traversé la tête de Moriarty il y avait peu de temps, mais elle l'enveloppait désormais tout entier. Martin parût également illuminé, et continua :

« Alors, pour trouver ce champion... Il faudrait parcourir la région, lancer un grand appel aux dresseurs en possession de tous les badges de Simmeroh, et en quête de gloire.
-Nous pourrions voir plus loin que Simmeroh, renchérit Eyragon, et proposer aux dresseurs du monde entier de participer à ce projet.
-Alors, pour qu'il accepte, il faudrait donner au neuvième champion la plus grande et la plus belle des arènes. Il faudrait qu'il soit plus adulé, plus respecté que quiconque. Son salaire serait mirobolant. »

Moriarty eût un sourire narquois. Martin et Eyragon étaient désormais convaincus par son idée.

« Pour pouvoir attirer tous les dresseurs qui comptent vaincre la ligue, le neuvième champion d'arène devra être placé au niveau de la Route Victoire, peu avant le Château Arrogant. Tout le monde voudra le vaincre, et pourtant, nul ne connaîtra son identité. Le recrutement devra donc se passer dans la plus grande des discrétions.
-Pourquoi donc ? demanda Eyragon.
-En étant inconnu, il sera plus qu'un homme. Il sera une légende, un idéal que tous essaieront de vaincre sans jamais y arriver. Nous allons créer une idée, un héros. »

Les trois dresseurs se regardèrent. Par la parole, ils venaient de créer un défi ultime, un dresseur ultime, une légende qui resterait à Simmeroh plus longtemps que toutes les autres. Un dresseur dont l'aura éclipserait celle du maître, et peut-être même celle de Moriarty. Il ne resterait plus qu'à transformer ces mots en réalité.

« Je vous charge, annonça Moriarty, avec Armand, de mener à bien ce projet. Que dans toutes les régions, les dresseurs en quête de gloire, assoiffés d'honneur et gonflés d'arrogance, se présentent devant vous et vous fassent montre de leurs talents. Si nous trouvons le dresseur ultime, il sera pris, et son identité sera cachée à jamais, et il disparaîtra en tant que personne pour réapparaître en tant que légende, en tant que géant. Il sera le neuvième champion d'arène de Simmeroh. Je veux que d'ici la prochaine Conférence Arrogante, ce dresseur soit trouvé, et son arène construite.
-Il faudrait engager plusieurs architectes et de nombreux ouvriers à faire travailler jour et nuit pour mener un tel projet en si peu de temps !
-Effectivement. Ce n'est donc toujours pas aujourd'hui que nous rénoverons le Château Arrogant.
-Que pensera le peuple de telles dépenses, après un tel scandale contre toi ?
-Je n'en ai que faire. Au travail. »

Moriarty leur tourna le dos. Avant qu'il ne s'en aille, Eyragon lui posa une question.

« Moriarty, es-tu sûr de ce que tu fais ?
-Je crois... Je crois que je n'ai jamais été aussi sûr de ce que je fais. »

Moriarty quitta le Château Arrogant, et se rendit jusqu'à Noilage, pour étudier à la grande bibliothèque de Simmeroh. Dans les rues de la ville, il voyait combien il répugnait les habitants, la peur et la haine dans leurs yeux. Un petit guitariste placé non loin de là accompagnait chacun de ses pas d'une sorte de chanson destinée à le mépriser en même temps qu'elle le transformait en légende :

« Le grand Moriarty commence sa carrière en affrontant des dresseurs en plein air... chantait-il. Il n'a que faire de ses semblables... »

Moriaty entra dans la biliothèque, mais constata bien vite, qu'en-dehors de quelques ouvrages sur le folklore et les légendes d'Hoenn, rien ne lui était bien utile. Il sortit alors pour se diriger vers le port, prit une embarcation vers Hoenn, et s'en alla sans prévenir.

« Car il est seul... chantait toujours le petit homme. Car il est solitaire ! Il est magnifique, diabolique... En un mot, c'est un diable, et en effet, c'est le diable de Simmeroh ! »

Moriarty ne revint qu'une semaine plus tard. Il avait approfondi ses recherches à Hoenn, et mener à bout son projet fou était désormais sa priorité. Revenu à Simmeroh, il se dirigea vers Noilage où il fût le témoin, presque aussitôt arrivé, d'une attaque de la Team Magic contre un centre de recherche sur les pokémon de la ville. Tandis que les forces de l'ordre allaient de toute urgence chercher le champion tandis qu'elles luttaient contre les différents sbires de la Team Magic, Moriarty constata la crainte qu'il inspirait à tous lorsque les sbires se déplaçaient pour le laisser passer jusqu'à l'intérieur du bâtiment.

« Si vous restez ici, expliquait une voix familière en parlant à un employé, il n'y aura aucun blessé. »

Moriarty se racla la gorge pour signifier sa présence, puis eût un sourire narquois en remarquant la peur d'en les yeux de Dabra lorsqu'il se retourna.

« Le diable de Simmeroh ! s'écria le général de la Team Magic.
-Mon cher petit... murmura l'intéressé en envoyant Spiritomb, Colhomard et Magirêve, où est passée ton acolyte ? »

Dabra saisit un appareil de sa poche, et donna un ordre à ses associés :

« Tout se complique ! Prenez ce qu'il faut, et allons-nous en ! »

Il replaça l'appareil. Sa barbe bleue lui donnait un air de sagesse, accentué lorsqu'il annonça à Moriarty :

« Il faut que je gagne du temps. En garde ! »

Le diable de Simmeroh leva les yeux au ciel.

« Mon enfant, tu ne devrais pas plaisanter de la sorte... »

Il découvrit un morceau de sa peau.

« Je n'ai qu'à appeler mon ami... Qu'en penses-tu ? »

Dabra regarda alternativement la peau de Moriarty et son appareil.

« Évacuez les lieux immédiatement ! s'écria-t-il. »

Et il s'enfuit aussitôt, laissant derrière lui les otages et les dégâts qu'il avait causé. Moriarty fût bien vite rejoint par Matt.

« Je me trouvais à Noilage pour aller voir Night. expliqua le champion d'Espité. C'est une chance que tu aies été là.
-Je n'en aurais pas eu besoin si vous étiez arrivés plus vite. Et je ne serai pas toujours là... »

Matt et Moriarty réglèrent certains problèmes et laissèrent les forces de l'ordre en charge de nettoyer les dégâts, puis firent un bout de chemin jusqu'à l'arène de Night.

« Si j'avais su que je te reverrais au beau milieu d'une attaque de la Team Magic ! s'étonna Matt en remettant ses lunettes en place.
-Le hasard joue une place prépondérante dans tous les événements de la vie, quoique ta théorie du livre ouvert en pense.
-C'est sur ce point que nos avis divergent. Et j'espère qu'ils continueront, car c'est ce point qui fait la force de notre ligue !
-Sur ce point, je suis entièrement d'accord avec toi.
-Dans un tout autre registre, comment vas-tu, Moriarty ?
-Je ne comprends pas ta question. »

Il la comprenait très bien.

« Je parle de tous ces scandales qui éclatent autour de toi. L'enfant, tes absences répétées... Même ton idée d'une neuvième champion, étant donné le mystère autour duquel tu l'as entourée, a été interprétée par la presse comme la recherche d'un dresseur pour te remplacer à la ligue tandis que tu te contentais de voyager.
-Lorsque j'ai crée la ligue, je pensais sincèrement pouvoir être touché par ce genre de rumeurs.
-Et maintenant, qu'en penses-tu ?
-Lorsque j'ai crée la ligue, répéta Moriarty, je pensais sincèrement pouvoir être touché par ce genre de rumeurs. »

Une fois arrivé devant l'arène de Night, Moriarty et Matt se quittèrent.

« Je rêverais de rester plus longtemps, expliqua Matt, mais entre notre discussion et l'attaque du centre de recherche par la Team Magic, j'ai perdu beaucoup de temps. Il faut que je tienne mon arène, et que j'aille passer la soirée avec ma nièce chez sa gouvernante.
-J'ignorais qu'être oncle était un travail plus prenant encore qu'être champion d'arène.
-Eh bien, je l'ignorais aussi jusqu'à quelques temps. répondit simplement le champion de type Psy. »

Et, toujours vêtu avec bien peu de goût, mais bien plus intelligent que ses semblables, Matt retourna à Espité.

« Le centre de recherche pokémon... »

Night réfléchissait. Il était, avec Martin, le membre de la ligue le plus apprécié. Vêtu de sa cape noire et de son visage de gentilhomme, il méditait sur le récit de Moriarty.

« Ce n'est pas le genre de la Team Magic. Et placer Dabra, le général, sur le coup, pour une mission secondaire... Voilà qui est assez problématique. Qu'en penses-tu ?
-Je n'ai pas d'avis. répondit le dresseur des pokémon Spectre. »

Night réfléchit de nouveau, avant de présenter une hypothèse :

« Ces derniers temps, la Team Magic travaille moins dans la contestation du régime en place, et davantage dans le secret. Elle ne cherche plus à faire du spectaculaire, ses objectifs sont de moins en moins clairs... Il est évident qu'elle prépare quelque chose.
-En es-tu sûr ?
-C'est du moins l'avis que m'a donné Murray lorsque j'en ai parlé avec lui.
-Comment un tel avis peut-il être pertinent ?
-Toi qui a tendance à mépriser le Sénat, répliqua Night, je te rappelle que Murray s'est fait connaître pour son livre '' Les fléaux de Simmeroh '' qui traite justement de la Team Magic. Il sent un changement de mode opératoire dans leurs attaques qui traduit un plan plus global. Je pense qu'ils préparent quelque chose de grand. »

Cette perspective n'était pas pour enchanter Moriarty, mais la Team Magic n'était plus sa priorité depuis longtemps.

« Qu'en est-il de tes recherches du neuvième champion d'arène ? demanda Night.
-Je reviens d'un long voyage. Je n'ai pas été tenu au courant.
-Je comprends, bien sûr... Sache que l'idée ne fait pas forcément l'unanimité parmi les autres champions, certains pensant qu'un tel champion nous rabaisserait, mais elle me séduit. Il y a quelque chose de très chevaleresque dans l'idée d'un dresseur invincible.
-Je te remercie. Il faudra que j'aille voir les autres membres du conseil des quatre pour qu'ils me tiennent au courant. »

Night proposa à boire à Moriarty pour la troisième fois, et pour la troisième fois Moriarty refusa.

« Amina a essayé de se présenter. continua Night sur le ton de la conversation. Je lui ai dit que c'était ridicule, elle est enceinte et n'a franchement pas le niveau contre des dresseurs comme Eyragon. Mais elle a tenu à tenter sa chance. Le bébé devrait bientôt arriver.
-Tu m'en vois ravi.
-Nous réfléchissons déjà au nom que nous pourrions lui donner. »

Alors que Night continuait la discussion sur son enfant à naître, on annonça qu'un dresseur venait défier le champion. Moriarty dût s'en aller.

« Quoiqu'il s'en soit, conclut Night, recevoir ta visite est toujours un plaisir, Moriarty. Je te proposerais bien de venir dîner un soir, si Amina et moi ne passions pas tous nos soirs à nous renseigner sur ce qu'il faut acheter à l'enfant pour qu'il ne manque de rien...
-Tu es tout excusé. »

Et Moriarty s'en retourna au Château Arrogant, pour qu'Eyragon lui fasse un compte-rendu des ses recherches :

« Assez peu de dresseurs des autres régions ont été attirés par notre offre, mais ceux qui l'ont été étaient de très bons dresseurs. Mais ils n'étaient pas assez bons. Sur les conseils d'Armand, Julie a tenté sa chance, mais s'est finalement rétracté de peur de devoir abandonner son rôle de sénatrice. Quoiqu'il en soit, elle n'avait pas vraiment le niveau exigé.
-D'excellents dresseurs de bonnes familles de dresseurs ont également tenté leur chance, renchérit Martin, mais, encore une fois, il n'était pas assez bons, pas assez arrogants, pas assez dédiés au dressage. Il faut bien comprendre que nous cherchons un dresseur de ton niveau. »

Moriarty les regarda les uns après les autres, puis leur parla :

« Si j'ai bien compris vos conclusions, et je crois avoir bien compris, le neuvième champion d'arène ne s'est pas encore montré.
-Cela ne fait qu'une semaine, répliqua Martin, et il n'est pas facile de trouver un dresseur suffisamment puissant pour détrôner tous les autres de la Ligue Arrogante. Si tu n'existais pas, j'aurais conclu depuis longtemps qu'il est impossible de trouver un tel dresseur.
-De plus, continua Eyragon, les préparatifs pour la neuvième arène avancent à grands pas. Elle se tiendra juste à la sortie de la Route Victoire, pour détourner les dresseurs pour lesquels vaincre la ligue est l'idée première. »

Moriarty, relativement satisfait, retourna dans ses appartements, pour y trouver Brynne, en plein questionnements.

« Que fais-tu ici ? lui demanda Moriarty avec douceur.
-Je dois encore voir Murray demain. expliqua le maître.
-Pense à te faire accompagner par un champion. ordonna Moriarty sans avoir l'air de le faire. Tu auras sûrement besoin de quelqu'un pour t'épauler. »

Brynne eût un sourire.

« Je te remercie de m'aider, Moriarty.
-Ce n'est rien. assura la voix aiguë du diable de Simmeroh.
-Au contraire, répliqua Brynne. Ce que tu fais pour moi me touche beaucoup. »

Il eût un petit rire.

« Mon père n'a jamais eu un instant pour moi, quand j'étais plus jeune. Il a toujours été une sorte d'étranger.... Il avait beaucoup d'ambition. Il a commencé en tant que maire d'Espité, et a gravi les échelons, petit à petit. Il pensait vraiment que Simmeroh, avec son absence de pokémon, était une région différente de Kanto ou d'Hoenn. Il pensait qu'il fallait développer cette idée, ce projet. Et, toute mon enfance, toute mon adolescence, c'est à peine s'il m'adressait un regard, entre ses discours à retravailler et ses campagnes à mener... »

Le regard de Brynne était lointain.

« Il a fini par devenir président de Simmeroh. C'est à ce moment là que je l'ai perdu. Il devait maintenir son pouvoir face aux partis rivaux, face à la crise économique. Dans ses derniers jours, il n'y en avait plus que pour ses ennemis, qui voulaient le détruire de tous les côtés. Les noms de la Team Magic, des Estenieve ou de Murray revenaient sans cesse dans ses conversations... »

Il reprit sa respiration.

« Je veux dire que je suis heureux que nous soyons débarrassés de lui, même s'il était mon père. Mais penses-tu que j'ai les épaules pour tenir la région à sa place ?
-Si tu ne les as pas, répondit l'ancien maître, Brynne, nous les aurons pour toi. Je les aurai pour toi. »

Le visage de Brynne s'illumina.

« Merci Moriarty, c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre. »

Il retourna dans ses quartiers, non sans lâcher quelques mots à Moriarty :

« Avant d'entrer à la Ligue Arrogante, j'avais l'impression de ne pas avoir de père. J'en ai un, maintenant. »

Et il laissa Moriarty, seul, étudier ses parchemins, et planifier son prochain voyage à Hoenn. Peut-être passerait-il par la bibliothèque de Joliberges, à Sinnoh, qui pouvait contenir d'avantages d'écrits que celle de Noilage sur ce qu'il recherchait. Si seulement il pouvait retrouver le manoir des Haritori, avec ses ouvrages infiniment précieux...
Quelques jours s'écoulèrent. Moriarty avait décidé de ne pas partir, pour ne pas être loin lorsque le neuvième champion d'arène serait sélectionné.

« Ovide de Frimapic nous a exprimé le souhait de devenir le neuvième champion d'arène de Simmeroh. expliqua un jour Eyragon.
-Ce serait un hommage à son fils. continua Martin. C'est un excellent dresseur. »

L'idée était séduisante et lourde de symbole. Mais, le lendemain, Armand expliquait à Moriarty :

« J'ai réussi à le vaincre. Ce n'est pas le dresseur qu'il nous faut. »

La journée suivante, Moriarty assista, sur leur demande, à la finale d'un concours qui opposait les jumeaux de Poniville à un jeune homme d'une douzaine d'années. Les pokémon y étaient jugés non pas sur leur puissance, mais sur leurs performances artistiques. Tandis que l'Elekable des jumeaux électrifiait certaines parties du terrain pour créer un véritable spectacle de lumière, leur adversaire utilisait un pokémon de type Spectre, plus exactement un Branette, d'après Moriarty qui était devenu expert en la matière, et faisait virevolter des morceaux d'énergie violette tout autour de la pièce.
Les deux prestations étaient spectaculaires, et le jury, composé de trois personnes, mit un certain temps avant de rendre son jugement, finalement en faveur des jumeaux. Lorsque Moriarty, qui s'était jusque là montré discret, vint leur serrer la main en signe de félicitations, il vit à quel point il répugnait les autres spectateurs, et même le jury. Mais les jumeaux firent mine de ne pas en tenir compte.

« Roger, expliquait Voltom, notre concurrent, ne s'est pas mal débrouillé !
-En effet, continua Voltim. Il ne cesse de nous expliquer qu'il veut s'essayer au dressage car il est un peu lassé des concours, mais tu peux nous croire lorsque nous te racontons que c'est un coordinateur hors-pair. Tu as pu voir ses talents par toi-même ! »

Lorsque Moriarty suivit les champions jusqu'à leur arène, il n'apprit cependant que peu de choses intéressantes.

« Oui, nous avons entendu dire que la Team Magic préparait quelque chose, mais nous n'en savons pas plus. Quant à un possible neuvième champion d'arène, nous ne connaissons personne qui correspondre vraiment à ce que tu recherches... »

Et Moriaty n'eût plus qu'à se rendre à Dequiville, pour entendre Vincent commenter à longueur de journée les différents concurrents au poste de neuvième champion d'arène :

« Je connais celui-là. Il vient de Kanto, mais ce n'est absolument pas le dresseur qu'il nous faut. Il s'est montré incapable d'avoir un classement correct au tournoi de la ligue. Quant à lui, je crois qu'il a défrayé la chronique de Johto à une époque, mais depuis qu'il s'est séparé de son pokémon fétiche, il ne vaut plus rien.
-En somme, le neuvième champion d'arène n'est pas près de pointer le bout de son nez.
-Exactement. J'ai bien mérité un cigare. »

Et, tout en crachant sa fumée à la figure de Moriarty de temps en temps, Vincent donnait à son ami son avis sur cette entreprise :

« Quel dresseur ultime parviendra à créer un défi encore plus intéressant que celui de la ligue ? Voilà une belle et grande énigme ! J'espère bien que nous en aurons la réponse bientôt ! Même si je suis un peu vexé de n'être devenu le plus important des champions de Simmeroh seulement pour qu'un dresseur encore plus puissant me vole la vedette. Veux-tu des friandises ? Celles-ci sont la spécialité de Carmin-Sur-Mer. J'ai eu beaucoup de mal à les trouver, mais elles sont un délice. »

Et Moriarty, refusant poliment, laissa derrière lui le déçu de Kanto. Il retourna au Château Arrogant, et fit ses affaires en prévision d'un long voyage. Tout en préparant le nécessaire, il reçut un appel de Murray qui l'entretint de certaines dispositions économiques à prendre pour Simmeroh, ayant compris qu'il trouverait un meilleur interlocuteur en la personne de Moriarty qu'en Brynne.

« Je refuse de taxer les dresseurs plus haut que ça, quelque soit le plaisir que cela puisse donner à vos alliés et la prétendue avancée que cela pourrait représenter pour le peuple de Simmeroh. Brynne s'y opposera, ainsi que les autres membres de la ligue qui n'ont pas tous la caractéristique d'être aussi appréciés que moi.
-Je reconnais que vous êtes dur en négociations.
-Quant à moi, je m'attendais à vous entendre vous plaindre de ma décision de recruter un neuvième champion d'arène pour la ligue.
-Je ne vois pas pourquoi je m'en plaindrais. »

Ces paroles étonnèrent Moriarty. Murray développa :

« En dehors du fait que vous comptez payer ce champion et son arène avec de l'argent que nous n'avons pas, l'idée me paraît excellente, du moins sur le long terme. Puisque vous n'incarnez manifestement plus le changement, l'espoir de Simmeroh, il est temps qu'un autre dresseur de la même carrure que vous l'incarne à son tour. Un neuvième champion d'arène, s'il est réputé aussi puissant que le maître, peut marquer un nouveau départ pour nous tous. »

Surpris de se faire ainsi complimenter par Murray, Moriarty continua malgré tout de ranger ses affaires, de négocier avec lui, et finit par se rendre vers le port de Simmeroh. Ayant pris un bateau pour Hoenn dans une cabine luxueuse non pour le luxe en lui-même, mais parce qu'il pourrait n'y être ni dérangé, ni reconnu, il s'apprêtait à monter à bord lorsqu'Eyragon l'appela sur son pokématos.

« Que se passe-t-il ? demanda le quatrième membre du conseil des quatre.
-Je crois... Je crois que nous l'avons trouvé ! répondit le dracologue avec enthousiasme. »

Aussi vite qu'il pût, Moriarty retourna déposer ses affaires au Château Arrogant. Puis, il se dirigea vers la Route Victoire, non sans se questionner. Si les autres membres du conseil des quatre avaient vraiment trouvé un dresseur qui répondait aux exigences de Moriarty, cela signifiait-il qu'il ne serait plus unique ? Rencontrerait-il un dresseur plus puissant que lui ? Ou rencontrerait-il un dresseur en tout point similaire à lui-même ? Au moment où il s'apprêtait à rentrer dans la salle secrète de sélection, Moriarty se demandait s'il avait fait le bon choix.
Dans la salle se trouvaient Armand, Eyragon et Martin, souriant, et manifestement impressionnés par l'homme qui se situait à côté d'eux. Mais il fût encore plus surpris qu'eux en regardant le dresseur. Car Moriarty le connaissait déjà.
Devant lui se tenait le dresseur que Moriarty avait déjà repéré à la télévision, en rentrant de son voyage à Johto. Celui qui avait réussi à retrouver Red du Bourg-Palette, et à faire jeu égal contre lui.