Les Promesses des Îles [CONCOURS USUL 2017] de Fantomega

Un soir, une Gardevoir surchargée par le travail et les matériaux qu’il avait à déplacer par télékinésie a lâché ce qu’elle portait. Les objets firent un énorme bruit en tombant et projetèrent le Gardevoir à plusieurs mètres. Le Pokémon était gravement blessé. Mes sbires perdirent sa trace dans la confusion qui régnait alors sur le chantier. Gardevoir alla tant bien que mal au Centre Pokémon le plus proche puis s’écroula devant l’infirmière Joëlle.

Gardevoir fut pris en charge par l’infirmière Joëlle. Elle était dans un état extrêmement grave. Joëlle réussit de justesse à la maintenir dans un coma artificiel. L’infirmière était désemparée et ne comprenait d’où venait un Pokémon d’une si grande grâce et se demandait qui pouvait bien être son dresseur. La jeune femme trouva sur le Pokémon un petit prospectus sur le futur Dôme Royal.

Joëlle s’est rendue à l’entrée du Chantier, l’un de mes sbires était à l’accueil :

« - C’est pour quoi ?
- J’aimerais parler au responsable du Chantier, j’ai trouvé un Pokémon qui pourrait bien venir ici, c’est important.
- Je vais voir ce que je peux faire. »

J’étais justement à la fin d’une réunion au moment où j’ai été prévenu. J’ai pu aller directement à la rencontre de l’infirmière :

« - Que me vaut votre visite Infirmière Joëlle ?
- Une Gardevoir a fini aux urgences de mon centre Pokémon, elle avait sur lui l’un des prospectus sur le Dôme Royal.
- Vous savez que ces prospectus ont été largement diffusés dans toute l’île ? Mais malheureusement, je ne connais aucun Gardevoir je n’en ai même jamais vu ici. Cependant, si ce Pokémon est lié avec mon chantier, je serai ravi de faire sa rencontre. »

L’infirmière m’expliqua que le Pokémon était dans un trop mauvais état pour s’exprimer. C’était bien dommage, je n’ai pas pu savoir si ce Pokémon pouvait nous nuire ou pas. Dans le doute, le mieux restait de s’en occuper aussi discrètement que possible quand le Pokémon sera remis sur pied.

Ce soir à l’Hôtel des Embruns l’heure était à la fête. Tous mes sbires étaient là en train de se restaurer, de boire du jus de baies fermentés en abondance. J’avais fais également fais installer clandestinement une roulette pour qu’ils puissent retrouver leurs vices de Kanto. L’un de mes bras droits me demandait l’origine de mon soudain gain d’intérêt pour les batailles royales, je lui expliquais alors :

« - À Kanto, on a toujours fait dans les arènes et à la Ligue Pokémon, des combats entre 2 dresseurs, les batailles royales se font entre 4 combattants, deux fois plus de personnes donc deux fois plus d’occasions de voler leurs Pokémon. Sans parler de tous les spectateurs et proches des participants qui viendront payer pour voir l’un de leur favori combattre. »

Je continuais de développer toutes les perspectives économiques de ce nouveau marché qui s’ouvrait à nous. Mon explication se termina par un applaudissement unanime de toute la table.

Au centre Pokémon de Ho’ohale, l’état de Gardevoir s’améliorait très lentement. Joëlle en prenait soin en permanence. C’était son patient au stade le plus critique et auquel elle consacrait le plus de temps. Leveinard comprenait parfaitement tout cet investissement. Le Pokémon assistait Joëlle et était impatiente de discuter avec Gardevoir de ce qui s’était passé pour être dans un tel état.

Dans une pièce sombre de l’hôtel des Embruns, je règle secrètement le voleur de Pokémon qui m’a permis de faire tourner le chantier aussi efficacement. Le vendeur partit en suite de l’hôtel avec la mallette de billets. Il m’a coûté une petite fortune, mais il faisait parti des coûts inévitables d’un tel chantier. Dans mon milieu, je tenais à un être connu en tant qu’homme d’affaires honnête et non pour un petit brigand tirant dans les pâtes de tout le monde sans aucune loyauté.

À Kanto j’étais le meilleur trafiquant de Pokémon et je le serai de nouveau à Alola. Les Pokémon sont juste là pour asseoir mes intérêts et bâtir mon empire. Une fois le dôme construit, je m’attaquerai à un projet bien encore plus important qui me fera atteindre des sommets et un confort jamais connu à Kanto. Le projet de construire le Dôme est déjà bien ambitieux par rapport à la misérable arène que j’avais à Jadielle. Ce vieux bâtiment que j’avais fini par complétement abandonné bien avant mes déboires avec Jenny. Tous ces projets pourraient toutefois être compromis par ce maudit Gardevoir sur lequel je dois garder un œil.

Trois mois ont fini par passer au bout desquels le Dôme était fini. Les Pokémon s’étaient relayés jour et nuit sur le chantier. Une seconde livraison de Pokémon avait d’ailleurs été nécessaire pour tenir ce rythme acharné. C’était un peu après l’inauguration que je reçus cet appel :

« - Gardevoir s’est réveillée, elle a tout balancé à l’infirmière, on fait quoi Boss ? J’ai 6 électrodes chargés à block avec moi si vous voulez que je les…
- Ça ira, pas d’initiative personnelle, j’arrive régler ça calmement, surveille juste qu’il n’y ait aucun contact avec la police.»

J’arrivai rapidement à Ho’ohale puis au centre Pokémon. J’entrai furtivement dans la salle de soin sans que les Leveinard ne me voient. Je trouvai rapidement Joëlle et Gardevoir en pleine discussion télépathique que je m’empressai d’interrompre :

« - Cela me fait plaisir que tu te sois réveillée Gardevoir.
- Vous n’avez rien à faire dans la salle de soin, sortez d’ici immédiatement.
- Nous devons avoir une petite discussion, je n’en aurai pas pour longtemps, si vous souhaitez tant que Gardevoir retrouve son dresseur, j’ai eu le temps de faire des recherches à son sujet, je connais son identité et sa localisation. En échange, je veux votre silence et toutes les traces de l’hospitalisation de Gardevoir, comme si elle n’était jamais venue ici. Je vous laisse jusqu’à demain pour rassembler tout ça au Dôme, autrement, je vous garantis que non seulement Gardevoir ne reverra jamais son dresseur mais en plus, il arrivera des malheurs à ce Centre. Bonne soirée. À demain. »

Je vis leur visage se décomposer au moment où Leveinard, à travers la fenêtre de la pièce, me faisait signe de partir avec insistance. Joëlle lui répondit :
« Il s’en va Leveinard ne t’inquiète pas. »

Ma proposition semblait avoir eu l’effet attendu. Il ne me restait plus qu’à attendre. Joëlle n’avait pas trop le choix. Un refus de sa part signait tout simplement la destruction de son Centre et par la même occasion celle de tous les documents sur les soins apportés à Gardevoir. J’étais gagnant sur tous les plans même si la reconstruction du Centre Pokémon de Ho’ohale aurait retardé l’installation d’un autre Centre au Dôme.