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Un coup de foudre à Alola de Bowzy



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» Auteur : Bowzy - Voir le profil
» Créé le 17/10/2017 à 15:13
» Dernière mise à jour le 30/10/2017 à 17:37

» Mots-clés :   Alola   Aventure   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo

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Un plan lumineux
La nuit avait été douce et le soleil venait de se lever. La rosée était encore visible sur la végétation abondante de Lili’i et Bob dormait encore. Les voix anxieuses qui retentirent dehors contrastèrent avec l’atmosphère calme et paisible qui régnait habituellement.

« Doyen ! Doyen ! Pectorius ! Ils en ont encore volé d’autres ! S’écria un homme du village.
─ Encore ?! Mais je croyais que cette fois toutes les précautions avaient été prises pour confondre les voleurs !
─ C’est ce qu’on croyait tous. Mais la police vient d’appeler et les nouvelles ne sont pas bonnes. »

Le ton élevé de la conversation avait réveillé le Major, et il avait eu le temps d’en saisir le contenu. Quelque chose avait été dérobé. Et la veille, Pectorius avait dit que les herbes médicinales, rares, valaient cher. Se pourrait-il que … ?
A cette pensée, Bob se leva d’un bond et sortit en trombe. Il courut à toute allure vers le doyen et son administré.

« What happened guys ?! Les herbes ! Me dites pas qu’elles ont disparu ! »

Pectorius le regarda pendant quelques instants, perplexe, n’ayant pas l’air de savoir de quoi il parlait.

« Les herbes ? Non, elles sont toujours chez moi… Ah ! Je crois comprendre votre méprise. Vous avez entendu notre discussion, n’est-ce pas ? Rassurez-vous, ce n’était pas au sujet des plantes. Non, nous parlions de Pokémon de forme Alola. Voilà une ou deux semaines que nous remarquons des disparitions dans leur population. Nous soupçonnons des braconniers. Hier, la police pensait les capturer mais il semblerait qu’elle ait échoué. Vous n’êtes ici que pour quelques jours, et je ne voulais pas gâcher votre séjour en vous mêlant à cette histoire. Ceci dit, je vais devoir vous demander de bien vouloir m’excuser, Bob. Je comptais vous accompagner un peu pendant votre voyage, mais au vu des événements récents j’ai bien peur que je vais devoir m’absenter. La police voudrait que tous ceux qui souhaitent participer à la capture de ces bandits se réunissent à l’hôtel des Embruns à Ho'ohale, sur l’île d’Akala, pour un briefing. Je compte bien y aller. »

Le regard de Bob s’illumina.

« Qu’est-ce que vous dites là, Pectorius ? C’est parfait ! Je voulais voyager, et vous allez sur Akala. Emmenez-moi avec vous ! Je vais vous aider. Je suis champion d’arène alors maintenir l’ordre, ça me connaît. C’est aussi pour ça que je me suis engagé dans l’armée. Il n’y a rien qui m’insupporte plus que les gens qui s’en prennent aux Pokémon.
─ Eh bien… Oui, je pense que c’est une bonne idée. Votre aide nous sera certainement précieuse.
─ Et moi Papé, je peux venir aussi ? »

C’était Tili qui venait d’arriver, toujours souriant en toutes circonstances, comme à son habitude.

« Hmmm… Tu es toujours un enfant. Mais tu as fini ton tour des îles. Alors c’est d’accord. Mais tu dois me promettre de faire preuve de prudence. Il se peut que ça devienne dangereux par moment.
─ Yahouuu ! Merci Papé ! On va à Akala c’est ça ? Je file à Ekaeka pour demander qu’on nous réserve trois PokéMontures Dracaufeu !
─ Bonne idée Tili. Vas-y avant nous. Nous te rejoindrons là-bas. »

Lorsque le champion d’arène et le doyen arrivèrent, les montures étaient préparées et ils purent décoller sans perdre de temps.

Chevaucher un Dracaufeu dans le ciel d’Alola se révéla être une expérience grandiose pour Bob. Ce n’était pas le fait de voler qui était exceptionnel, il avait déjà eu l’occasion de voyager à dos de Rapasdepic dans Kanto. Non, c’était de pouvoir admirer les paysages époustouflants d’Akala. De là-haut, il avait une vue imprenable sur les sites hors du commun de l’île : la Jungle Sombrefeuille, le Ranch Ohana, la colline Clapotis ou encore le volcan qui trônait fièrement au Nord. Il se demanda comment une île à l’espace si restreint comme celle-ci pouvait accueillir des reliefs aussi variés. Rien de ce qu’il avait vu à Kanto ou à Johto n’était comparable. Son expérience fut sublimée car il savait qu’il était un privilégié. Rares étaient ceux qui se voyaient accorder le droit de parcourir les cieux d’Alola.

Les trois dresseurs continuèrent à voler ainsi vers l’Est jusqu’à atteindre leur destination, Ho'ohale, peu après midi. Ils atterrirent en face de l'office du tourisme. La présence d'un tel bâtiment indiquait que la ville était l'une des plus importantes de l'île. Pourtant, lorsque Bob l'avait vue du ciel, elle semblait légèrement petite en comparaison avec Céladopole ou Safrania. Le groupe marcha le long de la rue qui épousait le littoral. En chemin, Bob remarqua un magasin de vêtements, Alola Mode. Rien d'étonnant pour une île touristique pensa-t-il, et peut-être bien qu'il irait y faire un saut pour acheter de nouvelles lunettes de soleil avant de rentrer à Kanto. Les siennes commençaient à dater. Il vit ensuite un écriteau qui pointait en direction du Tunnel Taupiqueur. Le Major fut amuser par ce nom, qui signifiait que les Taupiqueur s'étaient aussi regroupés dans une grotte à Alola, de la même façon que dans sa région. Ils tournèrent à gauche et Pectorius lui expliqua que le tunnel permettait de se rendre à Konikoni, entre autres. C'était une ville de taille plus modeste que Ho'ohale mais très utile car elle avait un phare, qui servait aux pêcheurs partis en mer de retrouver leur chemin tard le soir.

Ils passèrent devant un rond-point et arrivèrent devant un grand hôtel, qui avait fière allure. Bob pensa qu'ici, les clients devaient en avoir pour leur argent. Son jugement ne changea pas lorsqu'il entra dans le hall, une pièce spacieuse et bien éclairée grâce à des lampes à l'effigie de Loupio. Le champion d'arène et les deux Aloliens se dirigèrent vers le réceptionniste, qui reconnu aussitôt le Doyen.

« Pectorius, Alola ! Tous les autres sont déjà arrivés. La commissaire Karlaïnen n’attend plus que vous. Ils sont dans la salle de conférence. »

Pectorius le salua du chef.

« Merci, Edouard. Inutile de nous accompagner, je connais le chemin. »

Ils montèrent les escaliers et se dirigèrent vers la gauche. Une porte se trouvait au fond du couloir. Pectorius frappa et entra. Bob lui emboîta le pas.

Deux petits groupes se trouvaient déjà dans la pièce. D’un côté, un jeune homme à la peau sombre, même pour un Alolien. Son regard était flamboyant et témoignait de sa détermination. Avec lui se trouvait un homme plus âgé en blouse blanche non boutonnée, totalement décontracté. L’autre groupe était composé de trois policiers. Deux d’entre eux avaient un uniforme standard et se trouvaient chacun d’un côté d’une jeune femme dont l’accoutrement indiquait qu’elle était plus gradée qu’eux. La commissaire Karlaïnen, sans aucun doute.

Bob remarqua immédiatement qu’elle était différente des autres autochtones. Sa peau était halée à la façon Alolienne, mais ses yeux étaient bleus et ses cheveux blonds platine. Et ce nom, Karlaïnen… il était à consonance Nordique, réalisa-t-il. Mais il n’eut pas le temps d’approfondir sa réflexion car elle prit la parole.

« Bien ! Tout le monde est là à présent. Nous allons pouvoir commencer. Mais d’abord, il semblerait que nous ayons un invité, dit-elle en regardant Bob.
─ C’est vrai, dit Pectorius. Karlaïnen, je te présente le Major Bob, champion de l’arène de Carmin sur Mer à Kanto. Il est venu à Alola chercher les herbes médicales pour la thérapie d’Elsa-Mina. Mais il s’est dit qu’il pourrait aussi nous aider avec notre problème actuel. »

Karlaïnen l’observa quelques instants. Elle semblait le jauger du regard. Un regard froid, mais sans aucune animosité.

« Eh bien, Major, voilà qui est généreux de votre part. Votre aide nous sera grandement utile, je n’en doute pas.
─ Bob, voici la commissaire Karlaïnen, reprit Pectorius. C’est elle qui est chargée de l’enquête.
─ Content de pouvoir vous aider, Commissaire. »

Bob fit ensuite la connaissance des autres personnes présentes. Kimo et Liko, les policiers, Kiawe, l’un des capitaines d’Akala, et le Professeur Euphorbe qui, contrairement à ce que pouvait suggérer son style vestimentaire, se révéla être l’un des plus éminents chercheurs Pokémon de la région. Chacun pris place autour de la table disposée au centre de la pièce, sauf Karlaïnen qui resta debout pour présider la séance.

« Commençons par rappeler ce que nous savons, déclara-t-elle. Depuis quelques semaines, des braconniers volent des Pokémon en masse. Uniquement des formes d’Alola. Notez bien qu’ils ne prennent pas ceux appartenant aux dresseurs. Ils vont dans les hautes herbes ou les forêts, et ils les enferment dans des cages, sans les capturer. Nous sommes presque sûrs qu’ils les revendent ensuite à des collectionneurs ou à des dresseurs dans d’autres régions.
─ Ça expliquerait pourquoi on en voit plus régulièrement à Kanto et à Johto ces derniers temps », dit Bob.

Karlaïnen hocha la tête en signe d’approbation.

« Probablement. En outre, nous connaissons leur mode opératoire. Ils utilisent des fréquences radios bien particulières, toujours les mêmes, pour attirer les Pokémon mais seulement nos formes régionales.
─ C’est très intéressant sur le plan scientifique, intervint Euphorbe. Vous savez ce que ça veut dire ? Que les Pokémon qui ont obtenu une forme d’Alola, même si ce sont des espèces différentes qui n’ont rien à voir entre elles tels des Miaouss ou des Racaillou, ont tous muté de la même façon. C’est pour ça qu’ils réagissent au même signal.
─ Merci pour ces précisions, Professeur. Toujours est-il que nous sommes en mesure de capter ces ondes grâce à nos récepteurs. Mais le temps de déterminer leur provenance exacte et d’arriver sur place, les braconniers en profitent pour prendre la poudre d’escampette. Hier, nous avons tenté une nouvelle approche en dotant certains Pokémon de puces électroniques pour pouvoir repérer leurs positions par GPS et les suivre jusqu’au quartier général des malfaiteurs. Mais il semble qu’ils soient capable de les détecter voire même de les retirer. Nous en avons retrouvé quelques unes sur le sol. Il nous faut donc de nouvelles idées pour coincer ces bandits, c’est pourquoi nous sommes ici. Des suggestions ?
─ Ce serait quand même plus simple si on pouvait brûler toute la végétation, histoire de les voir de loin.
─ Merci Kiawe, mais ça irait quelque peu à l’encontre de notre mission qui est de protéger les Pokémon.
─ Je plaisantais, bien sûr.
─ Une autre idée ? »

Tili se tourna vers son grand-père et posa une question qui le turlupinait depuis le début de la réunion.

« Papé, pourquoi les gardiens ne nous aident pas ? Je croyais qu’ils punissaient les vilains.
─ C’est le cas, répondit Pectorius. En temps normal, ils ne laisseraient jamais une telle chose se produire. Mais je crois que leur combat contre ces Pokémon venus d’un autre monde les a beaucoup affaiblis. Ils ont besoin de récupérer. Et puis, nous ne pouvons pas nous reposer sur eux en permanence. Parfois, il nous faut agir par nous-mêmes. »

La salle resta silencieuse quelques minutes, chacun réfléchissant à une stratégie. Tout d’un coup, Bob tapa du poing sur la table.

« Tili ! tu te souviens de l’histoire que j’ai racontée hier ?
─ Euh, quand vous nous avez dit que vous vous êtes fait battre trois fois par des gamins ?
─ Non, pas celle-là… Celle avec mon Raichu. C’est un peu la même situation, tu ne trouves pas ?
─ Mais vous êtes pas en danger cette fois, M’sieur Bob… Vous êtes ici. Avec nous.
─ Moi oui, mais les Pokémon eux, disparaissent. Réfléchissons. Mon Raichu vient de Kanto. Donc, il n’est pas affecté par les ondes radio. Et il n’a pas besoin de dispositif électronique pour nous signaler sa position. Un éclair suffit. S’il parvient à se mêler aux Pokémon de forme Alola, il pourra nous indiquer la position de nos cibles. Mais il faudra qu’il le fasse avant de rentrer dans un bâtiment. Ses éclairs ne traversent pas les murs. On ne pourra donc probablement pas repérer la base ennemie, mais on pourrait piéger les quelques braconniers sur le terrain et leur soutirer des informations pour remonter dans le réseau.
─ Alors ça, c’est une super bonne idée M’sieur Bob ! Mais les méchants vont se méfier s’ils voient votre Raichu, non ? C’est pas un Pokémon d’Alola. »

Bob prit quelques instants pour réfléchir à la question qui lui était posée. Tili disait vrai, son Raichu de Kanto ne passerait pas inaperçu à Alola. La solution lui vint soudainement à l’esprit alors qu'il se souvenait de ce qu'il avait vu la veille.

« C’est vrai, admit-il. Mais tu te souviens du Raichu de Tristan ? Le mien lui ressemble beaucoup. On pourrait le déguiser en Raichu d’Alola.
─ Les Raichu de Kanto et d’Alola présentent effectivement une morphologie semblable, bien que la variante de Kanto soit un peu plus trapue, approuva la professeur Euphorbe. Je crois qu’on devrait arriver à faire passer votre Raichu pour un Raichu d’Alola assez facilement. Heureusement que c’est un Raichu que vous avez et non un Noadkoko, ça aurait été beaucoup plus difficile.
─ Great ! S’exclama Bob. Alors voilà ce qu’on va faire ! Raichu les infiltre, il nous signale leur position avec un éclair, et on fonce sur eux ! Pour être plus efficaces, on pourrait faire des groupes. Je pourrais être avec Tili et…
─ Je vous suis reconnaissante pour votre excellente idée, Major », le coupa Karlaïnen.

Elle semblait contrariée d’avoir été mise à l’écart de la conversation pendant si longtemps. Mais le ton qu'elle avait employé ne laissait pas suggérer qu'elle était ironique ou en colère.

« Elle nous montre vos capacités d’analyse, reprit-elle, et je comprends mieux comment vous avez obtenu un grade si élevé. Cependant, nous sommes à Alola, et c’est à moi que revient le commandement des opérations. De plus, j’ai demandé des avis pour trouver les braconniers, pas pour les attraper. Pour ça, j’ai déjà mes propres plans. Je comptais déjà faire des équipes de deux. Kiawe et Euphorbe, Pectorius et moi, et enfin Liko et Kimo, qui s’occupent de la communication et de la coordination entre les groupes, comme d’habitude. Mais nous avons deux personnes de plus que prévu, Tili et vous. Je propose de laisser Tili aller avec son grand-père. Ce qui veut dire que vous viendrez avec moi, Major. Cela vous convient-il ?
─ Bien sûr. J’avais pas l’intention d’usurper votre autorité, Commissaire. C’est juste que quand j’ai une idée, je peux pas m’empêcher de réfléchir à toute vitesse.
─ Bien. Nous aurons donc trois équipes au sol et une au poste de police d’Akala pour nous superviser. Maintenant, il nous reste à savoir où les braconniers vont agir. D’après l’historique des rapts et son analyse par Kimo et Liko, il est fort probable qu’un de leur groupe frappe à la forêt de Poni cette nuit. Ils opèrent toujours la nuit, et ça fait quelques temps qu’ils évitent cette île. La probabilité est forte pour qu’ils y retournent aujourd’hui. Pour éviter d’attirer leur attention, nous n’utiliseront pas de montures aériennes pour aller à Poni. Nous irons en passant par la mer, avec des Pokémon aquatiques. Sur place, on devrait pouvoir trouver ce qu’il faut pour déguiser Raichu. Ensuite, nos trois équipes se placeront dans la forêt à des endroits stratégiques. On enverra Raichu rejoindre les Pokémon sauvages et on attendra son signal, un éclair, pour intervenir. Des questions ? »

Elle balaya la pièce du regard. Personne ne semblait vouloir prendre la parole.

« Très bien. Il nous faut aussi un nom de code pour cette opération. D’habitude, le tonnerre succède à l’éclair. Mais ce soir, c’est nous qui serons le tonnerre. Alors je propose l’Opération Tonnerre. »

Tout le monde approuva ce nom qui reflétait la philosophie de leur plan : lancer l’assaut après l’éclair de Raichu.

« Tout me semble au point à présent. En route ! Les montures nous attendent sur la plage juste à gauche en sortant de l’hôtel. »