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La couleur de la lumière de MissDibule



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Informations

» Auteur : MissDibule - Voir le profil
» Créé le 02/09/2017 à 02:13
» Dernière mise à jour le 02/09/2017 à 12:31

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh   Suspense

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XXXII- Amères désillusions
Candice regardait, la tête basse, Aurora qui recevait son ruban, entourée de caméras. Elle réalisa alors qu’elle n’aurait jamais pu l’emporter contre elle, étant donné son statut de grande débutante. Aurora n’était pas n’importe qui, et Candice le savait, mais tout de même, elle avait gardé espoir jusqu’à la fin… Pourtant, la première épreuve s’était très bien passée pour Farceur et elle. Leur enchaînement était très réussi : le petit Rozbouton avait d’abord utilisé l’attaque Croissance, puis avait lancé des Para-Spore qui avaient illuminé la scène. Ensuite, le clou du spectacle avait été la combinaison des capacités Soucigraine et Tourniquet, qui avait soudain fait pousser de gigantesques plantes sur la scène. Le Pokémon Bourgeon et sa dresseuse avaient obtenu la note de vingt-cinq sur trente pour cette prestation et avaient réussi à se qualifier pour la deuxième épreuve.

Mais Aurora et son Léopardus avaient obtenu vingt-neuf. La combinaison des attaques Machination, Tranche-Nuit, Séduction et Câlinerie du Pokémon Implacable à l’allure si gracieuse avait séduit le jury au-delà des mots. Aurora et son compagnon s’étaient donc bien évidemment qualifiés pour la deuxième manche. Celle-ci s’était déroulée très rapidement, puisqu’il n’y avait que quatre qualifiés, et Candice s’était retrouvée face à Aurora en finale. C’était là que la jolie blonde avait compris qu’elle ne pourrait pas gagner contre sa rivale. Son Pokémon était bien plus rapide que le sien, et possédait une gamme d’attaques beaucoup plus variée. Candice avait bataillé pour effectuer des combinaisons d’attaques correspondant à la catégorie demandée. Alors qu’Aurora semblait connaître par cœur l’enchaînement qu’elle devait exécuter.

Le résultat final avait bien fait ressortir la différence de niveau entre les deux coordinatrices : tandis que le Léopardus d’Aurora avait terminé son enchaînement en trente-huit secondes, le Rozbouton de Candice avait terminé le sien en… une minute dix. Candice était si déçue… Mais elle ne pouvait blâmer son Pokémon. Il avait fait de son mieux, et elle aussi. Ils étaient simplement tombés sur plus fort qu’eux, et il allait falloir s’entraîner dur pour réussir à vaincre de tels rivaux ! La coordinatrice releva alors la tête et cajola son Pokémon. Il l’avait bien mérité !

Une fois le Concours terminé, Aurora vint voir Candice dans les loges :
- Bravo à toi ! J’ai entendu dire que ce n’était que ton deuxième Concours ? Je suis impressionnée ! Je n’avais pas aussi bon niveau que toi lorsque j’ai participé à mon deuxième Concours ! J’ai hâte de t’affronter à nouveau, déclara-t-elle, un grand sourire aux lèvres.
Candice s’empourpra et la remercia, affirmant qu’elle attendrait également leur prochaine rencontre avec impatience. Les deux coordinatrices étaient en train de se dire au revoir lorsque Shaïna, Chrom et Shuno débarquèrent avec fracas dans les vestiaires. Ou plutôt, lorsque Shaïna et Chrom débarquèrent avec fracas, suivi de Shuno qui entra tout à fait normalement.

Aurora émit un rire amusé, puis s’éclipsa pour les laisser seuls. Shuno soupira puis commenta, un petit sourire en coin sur les lèvres :
- Vous voyez bien qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, vous deux. Elle va très bien.
Candice était étonnée : s’inquiéter pour elle ?
- On a cru que tu serais en train de pleurer… dit Chrom, gêné.
- Ouais… soutint Shaïna en fixant ses chaussures.
La concernée était touchée, mais également surprise : des trois, Shuno était celui qui avait le mieux anticipé ses émotions, alors qu’il était celui, qui, théoriquement, la connaissait le moins. Shaïna et Chrom la sous-estimaient. Ils ne savaient pas à quel point l’esprit de leur amie était solide.

Était-ce parce que Shuno se préoccupait moins d’elle qu’il ne s’était pas inquiété ou au contraire parce qu’il lisait en elle comme dans un livre ouvert ? La jeune fille scruta les yeux sombres du garçon pour tenter d’y déceler un quelconque indice, mais son visage était insondable. Elle se détourna donc de lui en émettant un discret soupir, et rassura ses deux autres amis : elle n’était pas déprimée, elle reconnaissait sa défaite, et elle allait s’entraîner encore plus dur désormais. Ils étaient très fiers d’elle. Pour leur prouver qu’elle allait parfaitement bien, elle se leva d’un bond et s’écria :
- Pas de temps à perdre ! Il faut qu’on aille à Voilaroc !
Les trois autres se mirent à rire et lui rappelèrent qu’il y avait quelques petites choses à faire avant : par exemple, il fallait que Candice pense d’abord à se changer.

Celle-ci baissa les yeux et constata effectivement qu’elle portait toujours son élégante robe bleue à volants. Elle entreprit alors de gentiment « chasser » ses amis hors des vestiaires afin qu’elle puisse se changer. Ceci fait, le petit groupe quitta ensuite la salle de Concours. Candice y jeta un dernier regard défiant avant de s’en détourner : la prochaine fois, elle l’emporterait, son ruban ! Il était aux alentours de quatre heures de l’après-midi, et les adolescents s’étaient réunis dans le Centre Pokémon de Célestia afin de terminer leurs derniers préparatifs pour la suite de leur voyage. Assis tous les quatre à une table sur laquelle était étalée une carte de Sinnoh, ils contemplaient, inquiets, le long trajet qui les séparait de Voilaroc.

Il leur faudrait d’abord traverser la route 210 avant de bifurquer au niveau de la route 215. Heureusement, la gentille infirmière Joëlle eut la bonté de les informer qu’ils pourraient trouver refuge au Café Cabane situé entre les deux routes. Le Café faisait également office d’auberge, moyennant rémunération, bien évidemment. « Ce sera la première fois que je vais payer pour dormir… J’espère qu’on mange bien là-bas ! », pensa Shaïna, gourmande. Apparemment, le Café était réputé pour son Lait Meumeu, ce qui ravissait la jeune fille, friande de cette boisson. Considérant la longue traversée qui les attendait, le quatuor décida de ne pas attendre plus longtemps et s’empressa de partir.

Mais avant cela, Candice tenait à dire au revoir à sa grand-mère. Le groupe fit donc une rapide halte au laboratoire, grouillant d'agents de police. Le vol de la perléane avait mis tout le monde en effervescence. La Doyenne semblait débordée, mais son regard s'illumina lorsqu'il vint se poser sur sa petite-fille et son groupe d'amis. Candice songea qu'avait cette histoire de vol, sa grand-mère n'avait peut-être pas eu le temps de venir la voir à son Concours comme elle l'avait promis. Mais c'était mal connaître le Professeur Carolina, qui mettait un point d'honneur à respecter ses promesses. Elle prit donc sa petite-fille dans ses bras pour la réconforter de sa défaite et lui murmura : "Ce n'est pas grave, ma chérie, tu as fait de ton mieux.". Ces paroles touchèrent beaucoup Candice, qui rendit son étreinte à sa grand-mère, sous le regard attendri de tous ceux qui se trouvaient dans la pièce. Cette embrassade fut suivie de longs "au revoir" tout aussi touchants. Le reste du groupe salua également la Doyenne, puis, les quatre amis purent enfin quitter Célestia l'esprit tranquille.

La route 210 était très brumeuse. Le groupe avançait à tâtons dans le brouillard, ne possédant malheureusement pas la CS Anti-Brume. De plus, ils étaient régulièrement défiés par des Topdresseurs très talentueux. Les combats étaient rudes, car, à cause de la brume, les attaques ne touchaient pas toujours leur cible. Candice perdit tous ses matchs, mais elle s’en moquait éperdument. Sa voie était celle des Concours. Mais ce n’était pas le cas de Déphy, qui prenait bien plus à cœur la défaite que sa dresseuse. Cette dernière chouchouta la Tiplouf pour se faire pardonner de son inaptitude au combat. Les Topdresseurs étaient si talentueux que Chrom, et même Shaïna, avaient du mal à leur tenir tête. Seul Shuno balayait tous ses adversaires, avec l’aide son surpuissant Desséliande. Chrom ne se formalisa pas de ses quelques échecs, il en avait déjà subi.

Cependant… ce n’était pas le cas de Shaïna, qui connut pour la première fois l’amer goût de la défaite. Le Nidoking d’un Topdresseur venait de terrasser tour à tour Sweetie, Cram, Missy et même Elis qui pourtant était avantagé face au Pokémon de Type Sol ! Shaïna rappela, penaude, la petite belette orange dans sa Poké Ball. Chrom regardait son amie, inquiet. Il savait que c’était un coup dur pour elle, mais elle s’en remettrait. Du moins l’espérait-il. Il vit Shuno s’approcher d’elle pour lui murmurer des paroles qu’il devinait encourageantes. Cela sembla fonctionner, car Shaïna esquissa ensuite un semblant de sourire.

Les quatre amis avançaient donc prudemment dans le brouillard, parfois interrompus dans leur progression par ces éprouvants combats qui montrèrent à Shaïna que la vie de dresseur, même lorsque l’on était aussi doué qu’elle, n’était pas si facile. Finalement, après des heures de marche à l’aveuglette, alors que l’obscurité commençait à poindre, ils aperçurent enfin le Café Cabane, là où le brouillard se dissipait. Il était déjà l’heure du dîner, et le groupe était exténué. Ils se précipitèrent à l’intérieur du Café au toit magenta et à la devanture verte et jaune, afin de prendre un repas et un repos bien mérités.

***
Mayew fendait majestueusement le ciel de Sinnoh. Comme il aimait voler ! Il aurait pu sans problème léviter, voire même se téléporter pour se rendre directement à sa destination finale, mais il n’en avait pas la moindre envie. Il préférait voler, c’était bien plus gratifiant : chaque coup d’aile lui demandait un effort, et cet effort lui rappelait qu’il était bel et bien vivant. L’air frais, le souffle glacé du vent de Sinnoh, la sensation unique de se retrouver entre les Pokémon du ciel et les hommes de la terre… Toutes ces caractéristiques faisaient du vol l’une des choses les plus extraordinaires au monde selon Mayew.

Le Pokémon regarda au loin : il approchait de sa destination. Il sentait déjà le froid glacial si caractéristique à la ville de Frimapic, la ville la plus au nord de la Pokémon Island. Mayew amorça sa descente vers la ville enneigée, et surtout vers un endroit en particulier : le Temple de Frimapic. Le Pokémon se posa sur le sol neigeux, au milieu des arbres qui jouxtaient le bâtiment sacré. Ensuite, il se téléporta tout simplement à l’intérieur, au nez et à la barbe de la gardienne du Temple, avec son air sévère, qui refusait de laisser passer qui que ce soit. Elle ignorait le nombre incalculable de fois où Mayew s’était joué d’elle en s’infiltrant dans le sanctuaire qu’elle gardait avec tant de zèle.

Mayew s’approcha ensuite de l’immense statue de pierre située dans l’entrée. Elle représentait Regigigas, le Pokémon qui résidait en ces lieux. Mayew et lui étaient très amis, c’est pourquoi Regigigas -ou Regi, comme aimait l’appeler Mayew- avait autorisé son ami à disposer de sa statue comme il l’entendait. Tel que Mayew le connaissait, Regi devait dormir au cinquième sous-sol du temple, en ce moment-même. Il était devenu un expert dans l’art de tromper les humains qui venaient pour le capturer : il jouait la statue à la perfection. Mayew s’était déjà amusé à essayer de le perturber pendant qu’il se tenait ainsi, immobile. Et jusqu’ici, il n’avait jamais réussi à le faire sourciller. Mayew sourit à cette pensée, et remercia à nouveau intérieurement son ami de l’avoir laissé entreposer son trésor dans sa statue.

Puis il se concentra sur ce qu’il avait à faire : il retira de son cou la petite bourse qu’il portait et en extirpa le contenu. Le petit sac de tissu contenait un étrange matériau qui brillait d’un surnaturel bleu fluorescent. Mayew était fasciné par ce matériau qui brillait d’un éclat si lumineux. Il ne le savait pas, mais cette matière se nommait Chromazurite, et c’était celle que les humains utilisaient pour créer des objets tels que le Charme Chroma, ce talisman dont l’éclat et le son cristallin attiraient les Pokémon chromatiques. Avant de découvrir la Chromazurite, Mayew ignorait quoi faire de sa vie. Il n’avait pas d’objectif et se contentait de voler au-dessus du vaste monde. Lors de ses pérégrinations, il avait alors découvert ce matériau si particulier et si rare. Il l’attirait tout particulièrement, sans qu’il sache véritablement pourquoi. Il s’était alors mis en tête de récolter tous les fragments de Chromazurite qu’il trouvait.

Au fil du temps, Mayew avait amassé une très grande quantité de cette étrange matière bleue. Il s’était alors bien vite posé la question suivante : où stocker toute cette Chromazurite ? Mayew s’était alors tourné vers le Temple de son ami Regi, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’isolement de la ville de Frimapic permettait à Mayew de ne pas être trop dérangé. Et c’était d’autant plus le cas dans le Temple de la ville, auquel l’accès était très restreint. En effet, seuls les Maîtres Pokémon pouvaient y entrer, et ils n’étaient pas légion. De plus, son ami Regigigas, le maître des lieux, lui donna la permission de cacher ses réserves dans la statue le représentant, située dans l’entrée du temple. La statue était creuse et pouvait s’ouvrir de l’extérieur. Mayew s’émerveillait à chaque fois devant la montagne de fragments luminescents qui l’accueillaient à chaque fois qu’il ouvrait la paroi de pierre.

Il déposa précautionneusement le nouveau morceau brillant qu’il avait récolté sur le sommet de la pile. Son trésor commençait vraiment à devenir conséquent ! Satisfait, Mayew jeta un dernier regard à la montagne fluorescente avant de refermer le couvercle de pierre. Mayew décida ensuite d’aller rendre visite à son vieil ami Regigigas, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Cette fois, il était certain qu’il réussirait à le faire bouger ! Puis il se re-téléporterait à nouveau l’extérieur du temple et se remettrait à chercher ce matériau qui était sa raison d’être. Ainsi, il déserta sa statue et descendit les différents sous-sols du temple en volant. Malheureusement pour lui, dans sa précipitation, il aurait mieux fait de vérifier qu’il avait bien fermé le couvercle de pierre de la statue, car… Sous le poids de la Chromazurite, la porte de pierre se rouvrit subitement, laissant échapper le « trésor » de Mayew, qui se répandit alors sur le sol…