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La couleur de la lumière de MissDibule



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Informations

» Auteur : MissDibule - Voir le profil
» Créé le 26/07/2017 à 00:04
» Dernière mise à jour le 04/11/2017 à 13:18

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh   Suspense

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XI- La détresse d'une mère
Lana Keteleeria pleurait, seule assise à la table de la petite maison qu’elle avait choisie spécialement pour Shaïna et elle. Elle venait de trouver la chambre vide de sa fille, au petit matin. Elle était complètement dévastée. Elle avait l’impression que le destin s’amusait à détruire tout ce qu’elle avait peu à peu construit ces quinze dernières années.

Sa fille, qu’elle avait essayé tant bien que mal de protéger durant toutes ces années, s’était enfuie. Et Lana savait -ou du moins, elle en était intimement persuadée- que c’était de sa faute. Elle l’avait giflée pour la première et dernière fois ce jour là, et elle le regretterait amèrement toute sa vie.

Elle devait bien admettre qu’elle ne connaissait pas sa fille aussi bien qu’elle le croyait. Elle savait bien que Shaïna était une tête brûlée, mais jamais elle n’aurait pu imaginer un seul instant qu’elle puisse être capable de fuguer. Elle s'était imaginé que sa fille avait peur du monde extérieur, et que, pour cette raison, elle resterait pour toujours avec sa maman adorée.

Mais c’était tout le contraire. Tout ce qu’elle avait fait toutes ces années pour protéger sa fille du monde extérieur avait contribué à alimenter la soif de découverte et d’aventure de celle-ci. Shaïna était alors devenue une sorte de bombe à retardement dont la magistrale explosion avait été cette fugue. Lana ne pouvait pas vraiment lui en vouloir…

Elle ne comptait pas essayer de la ramener à la maison. Elle avait compris le message : sa fille ne voulait pas de cette vie tranquille qu’elle avait planifiée pour elle. Mais elle ne pouvait pas non plus rester les bras croisés alors que sa fille courait un grand danger ! Elle était bien trop inquiète pour cela.

Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Elle avisa son C-Gear sur la table. « Je vais prévenir le chef. Je peux au moins faire ça pour elle. Lui saura comment la protéger, sans doute bien mieux que moi. » pensa alors la scientifique. Elle parcourut rapidement sa liste de contacts dans la fonction Vokit et s’empressa d’appeler son chef, “Beladonis“, le fameux nom que Shaïna avait vu lorsqu’elle avait fouillé dans le C-Gear de sa mère.

L’appareil sonna plusieurs fois, jusqu’à ce que le visage de Beladonis apparaisse enfin à l’écran : c’était un homme aux cheveux courts, noirs, avec de grands yeux tout aussi sombres. Même s’il était l’appelé, et non l’appelant, ce fut lui qui entama la conversation :
- Keteleeria ? Que se passe-t-il ? Vous avez l’air bouleversé ! Ne me dites pas que…
- Si chef, j’en ai bien peur… Shaïna a fugué. C’est pour cette raison que je vous appelle. Pouvez-vous veiller sur elle, s’il vous plaît ? J’ai vraiment peur de ce qui pourrait lui arriver… répondit la professeure, angoissée.
- C’est en effet loin d’être une bonne nouvelle. Mais ne vous en faites pas, j’ai déjà pris mes dispositions pour assurer sa sécurité, elle ne craint rien. Du moins, pour l’instant.
- Merci infiniment… Heureusement que vous êtes là…
- De rien, vous savez comme moi que la sécurité de cette jeune fille est un point vital pour nous tous, fit gravement Beladonis.

Lana ne répondit rien. Elle avait l’impression d’avoir tout perdu. Elle réalisa subitement que sa vie avait basculé le jour où elle était devenue indic au service des Forces de Police Internationales.
- Que comptez-vous faire maintenant ? demanda soudainement Beladonis.
- Je ne sais pas… Cette maison m’évoque trop de souvenirs douloureux désormais. Je pense à la quitter. Mais pour aller où ? Je l’ignore…
- Pourquoi ne pas venir vivre au Quartier Général des F.P.I. à Unionpolis ? Non pas en tant qu’indic, mais en tant que scientifique ? lui proposa-t-il. Votre aide nous serait précieuse, Keteleeria.

Lana n’hésita qu’un instant avant de répondre :
- Bien sûr, pourquoi pas ? Je serais ravie de pouvoir me rendre utile. Après tout, je n’ai plus rien à perdre.
- Parfait, dans ce cas, j’attends avec impatience votre venue parmi nous, conclut le détective.
- Au revoir, chef. A bientôt.
- A bientôt, Keteleeria.

La mère de Shaïna raccrocha son Vokit. Puis elle resta longtemps immobile, perdue dans ses pensées, la mort dans l’âme. Elle se faisait énormément de souci pour sa fille. Qui sait ce qui pouvait lui arriver, ainsi livrée à elle-même dans le vaste monde ?

***
Ce que Lana ne savait pas, c’était que sa fille se débrouillait plutôt bien, dehors, dans le vaste monde. Surtout si l’on tenait compte du fait qu’elle avait réussi à s’introduire sur un bateau de brigands et à en ressortir indemne, sans s’être fait prendre.

En effet, Shaïna, profitant à nouveau du manque d’attention des occupants du bateau, n’avait pas hésité à sauter les plusieurs mètres qui la séparaient du sol, depuis le pont, pour finalement atterrir sans encombre dans le port de Féli-Cité. Elle avait bien plus de ressources que ce que sa mère pouvait imaginer !

La jeune fille avait ensuite foncé au Centre Pokémon, car elle était exténuée -elle s’était retenue de dormir jusqu’ici, et la nuit était déjà bien avancée à ce moment-là. Elle avait manqué de s’effondrer sur place, causant au passage une belle frayeur à l’infirmière Joëlle. Cette dernière s’était chargée d’amener la jeune fille dans l’une des chambres libres des dortoirs. Elle avait également pris la liberté de fouiller dans le sac de Shaïna, dans le but d’y trouver ses Pokémon, afin de pouvoir les soigner.

L’infirmière, rassurée quant à l’état de la jeune fille -qui avait simplement besoin de repos, rien de plus- s’était alors dirigée vers la sortie, mais Shaïna, encore à demi-consciente, l’avait retenue par le bras et avait prononcé ces quelques mots :
- Je dois me rendre… Sur la place de la fontaine… à dix heures trente… Réveillez-moi… Avant… S’il… Vous… Plaît…

Après quoi l’adolescente avait pour de bon sombré dans un sommeil profond. Epuisée comme elle l’était, si elle avait tout de même tenu à lui dire cela avant de s’endormir, l’infirmière Joëlle s’était doutée que cela devait être extrêmement important pour elle. Elle s’était donc efforcée de retenir cette information.

C’était la raison pour laquelle, ce matin-là, à neuf heures trente, l’infirmière Joëlle du Centre Pokémon de Féli-Cité venait réveiller leur arrivante de la veille. Elle toqua doucement à la porte. Pas de réponse. Elle dormait encore. Forcément, étant donné l’état d’épuisement dans lequel elle se trouvait à son arrivée dans le Centre. L’infirmière aux couettes roses songea un instant à la laisser dormir un peu plus, mais elle se ravisa. Elle ne voulait pas décevoir la confiance que lui avait accordée la jeune dresseuse.

Elle entra dans la chambre et, vit, comme prévu, la jeune fille encore endormie sous la couette. Elle entreprit de la réveiller doucement. Celle-ci salua la jolie infirmière puis sauta du lit, l’air ravi :
- Merci infiniment de m’avoir réveillée ! Il faut vite que je me prépare… A la douche !
Elle empoigna ses affaires de bain et se précipita vers la sortie. L’infirmière Joëlle eut tout juste le temps de lui glisser ceci :
- Vos Pokémon sont en pleine forme ! Ils n’attendent plus que vous.
- Merci beaucoup à vous pour votre gentillesse ! répondit-elle, euphorique.

Shaïna était heureuse, et pour cause : elle était enfin libre. Libre de faire ce qu’elle voulait, d’aller où elle voulait, avec qui elle voulait. Et c’était exactement ce qu’elle comptait faire.