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Secrets en Pagaille de Ice-Kagen



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» Auteur : Ice-Kagen - Voir le profil
» Créé le 15/04/2017 à 18:10
» Dernière mise à jour le 16/04/2017 à 18:29

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Action   Humour   Suspense

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Chapitre 10: L'alliance métallique
Dans le commissariat de Hidden City, les trois Pokémon métalliques et les trois policiers étaient installés face à face. Hikôki toisait les officiers d’un regard rempli d’amertume. Ceux-ci déglutirent. Ils étaient tous effrayés de prendre la parole, étant donné qu’ils se trouvaient face au plus dangereux des criminels d’Unonia. Canicula qui n’avait jamais vu l’Airmure auparavant était impressionnée par la froideur de ses yeux. Malgré tout, elle eut le courage de prendre la parole en premier.
« Le lendemain de la destruction de la banque de Hidden City, nous nous étions rendus sur place pour trouver des pistes. Là-bas, nous avons prélevé des traces de votre ADN. Ma question est la suivante : Que faisiez-vous là-bas le jour où la banque a été détruite ? »
« Une Arcanin, hein ? Je vois ! Vous n’étiez pas encore dans la police quand je suis parti et je sais exactement pourquoi on vous a engagée. Avant de m’évincer, l’autre vieux croûton m’a dit que si j’osais revenir ici, il ordonnerait qu’on m’assassine. Je vois qu’il est bien décidé à tenir sa promesse. Mais ne vous faites pas d’illusion, je ne me laisserai pas faire ! » Avertit l’Airmure en ignorant totalement la question de l’Arcanin.
«Nous vous avons posé une question. Nous vous prions de bien vouloir y répondre» exigea
Fukurô.
« Ah ce bon vieux Fukurô ! Tu es toujours aussi fatigant à ce que je vois. Je crois que lorsque je t’aurai tué, plutôt que de te pleurer, tout le monde va se réjouir d’avoir enfin la paix. Soit, vous voulez que je réponde à votre question, mais à quoi ça me servirait de le faire ? En effet, que je sois déclaré coupable ou innocent ne changera absolument rien à ma situation, vu que je reste condamné à mort dans tous les cas et pour vous autres misérables habitants d’Unonia qui m’avez banni de ma terre natale, je refuse de gaspiller ma salive. »
« Si Maître Régis t’a condamné à l’exil, c’est parce que tu le méritais. C’est une punition totalement légitime après tous les meurtres que tu as commis. Et puis, tu peux au moins essayer de défendre
tes amis. »
« Ils sont tout à fait capables de se défendre seuls. J’ai décidé que je ne parlerai pas, alors, je ne parlerai pas. Vous ne pouvez pas m’y obliger. »
« En effet, selon la constitution Unonienne, tout Pokémon accusé ou soupçonné d’avoir commis un crime est en droit de se taire lors d’un interrogatoire car tout ce qu’il pourra dire pourra être retenu contre lui » observa Lucie.
Suite à ces mots, un sourire satisfait se dessina sur le visage de Hikôki.

« Cela dit, peut-être que les autres ont quelque chose à dire. Laissons-leur la parole. Commençons par celui-ci ! » Proposa Fukurô en désignant Krak.
« Ca tombe bien que vous me laissiez parler, parce qu’il y a une question que je me pose depuis tout à l’heure. C’est quoi l’ADN ? Ca se mange ? »
« Hé ! C’est nous qui posons les questions, ici ! » S’énerva Canicula.
« Sérieux… Il ne sait pas ce qu’est l’ADN ? » S’étonna Lucie.
« Si vous ne voulez pas parler, vous n’avez qu’à le dire et nous accepterons. Vous n’avez pas besoin de faire l’imbécile ! » Informa Canicula.
« Oh, Excusez-le ! Il ne fait pas exprès. En fait, il est un peu stupide » expliqua Anton en laissant échapper un soupir.
« Ah, je vois… »
Fukurô s’apprêta à se lancer dans une explication.
« Pour répondre à votre question, l’ADN est en fait l’acide désoxyribo… »
« LA FERME FUKURÔ ! TU CROIS VRAIMENT QUE CA VA L’AIDER À MIEUX COMPRENDRE ? » Hurla l’Arcanin qui commençait à perdre patience.
« Désolé, Canicula…»
Effrayé par le son de la voix du Pokémon Feu, Krak trembla et enfuit son visage plus profondément dans sa carapace métallique. La policière respira un bon coup avant de reprendre la parole, d’une voix plus calme et plus posée.
«Reprenons là où nous en étions. Donc, que faisiez-vous dans la banque de Hidden City ? »
« Non… Je veux pas vous parler. Vous m’avez fait peur en criant. VOUS ÊTES MÉCHAAANTE ! » Gémit Krak, avant d’éclater en sanglots.
« J’abandonne ! Inutile d’essayer d’obtenir quelque chose de ce type» soupira l’Arcanin.
« Moi, je veux bien parler » déclara le Cizayox.
« Nous vous écoutons. »
« Krak et moi ne venons pas de Hidden City. Notre ami Hikôki qui est venu vivre dans notre pays, nous parlait beaucoup de sa ville natale. Elle nous intriguait car elle semblait totalement différente de l’endroit où nous habitions. Alors, nous avons proposé à Hikôki qu’il nous la fasse visiter et il a accepté. »
« Votre ami a été banni d’Unonia et n’avait pas le droit d’y revenir, sous peine d’être condamné à mort. Étiez-vous au courant de ça ? » Coupa sèchement Lucie.
« Il ne nous l’avait pas dit, on ne pouvait pas savoir… Sinon, on ne lui aurait jamais proposé de prendre un tel risque rien que pour nous faire voir du pays. Mais bref, dès que j’ai posé la patte ici, j’étais totalement séduit par cette ville, tellement différente de ce que j’avais l’habitude de voir là d’où je viens. Krak était également émerveillé. On s’est lancés dans un petit tour de la ville et lorsque nous nous sommes arrêtés devant la banque, on a remarqué qu’il y avait une fenêtre brisée. Intrigués, on a décidé de s’y aventurer, car ça ferait une bonne occasion de visiter la banque de la ville, même si elle était fermée. Nous sommes rentrés mais quelques minutes après, d’autres Pokémon, à savoir un Lakmécygne et des Couaneton, ont profité de cette fenêtre cassée pour tenter de commettre un vol. Naturellement, nous avons tenté de les en empêcher en s’en est suivi un combat acharné. Ensuite, un Amphinobi et un Blindépique nous ont rejoints. On ne savait pas exactement ce qu’ils comptaient faire, mais ils n’étaient ni dans notre camp ni dans celui de la Lakmécygne. Ils se sont mis à tous nous attaquer comme des furies. Heureusement, nous gérions la situation. Seulement, un Lucario les a rejoints à la dernière minute et nous a tous mis au tapis. Voilà tout ce qui s’est passé. »
« Merci de votre coopération ! Seulement, il me semble que vous oubliez un détail » remarqua la Lucario.
« Lequel ? » Demanda l’hyménoptère, intrigué.
« Lorsque j’ai utilisé ma capacité à détecter l’aura pour savoir qui se trouvait dans la banque, il y avait une tache de sang dont je n’arrivais pas à déterminer la provenance. Cela ne peut avoir que deux explications. La première serait que le Pokémon qui possédait ce sang soit décédé tandis que la seconde serait que ce sang provienne d’un Pokémon dont l’aura n’est pas détectable. Comme un Pokémon de type spectre, par exemple. Alors qu’avez-vous à dire là-dessus ? »
« Effectivement, un Pokémon a perdu la vie dans cette banque. Il s’agissait d’un Couaneton. Hikôki l’a assassiné mais uniquement par légitime défense. À un moment, le combat tournait très mal pour moi et il en aurait fallu peu pour que je perde la vie. Un Couaneton s’apprêtait à lancer une attaque Bulles d’O qui m’aurait été fatale, quand Hikôki l’en a empêché d’une violente
Tranche-Nuit qui l’a tué sur le coup. Voilà ! Vous connaissez toute l’histoire. »
« Mmmmh… J’ai quand même un peu de mal à croire qu’un meurtrier sanguinaire comme Hikôki ait tué pour autre chose que son plaisir personnel. Mais bon, à mesure que les années passent, les gens changent. D’ailleurs, quand j’ai commencé à enquêter sur son cas, je n’aurais jamais imaginé qu’un jour il n’agirait plus seul et se ferait même des amis. Il faut donc que l’on prenne bien le temps de réfléchir par rapport à tout cela… » Songea Fukurô.
« Hikôki, tu as dit que quoi qu’il arrive tu ne parlerais pas et tu estimes que tes amis sont capables de se défendre tous seuls. J’en déduis donc qu’il est inutile de continuer à attendre quelque chose de toi dans cette enquête. Tout ce que ça ferait, ça ne serait que de retarder ta sentence. Et puis, comme tu l’as dit, même si tu es innocent, ce dont je doute fort, tu auras droit de toute manière à la même punition. Je propose donc que tu sois… mis à mort sur le champ ! » Déclara Lucie, peu convaincue par le discours de son collègue. Elle brûlait de haine envers les trois Pokémon qui avaient osé prétendre que son petit frère était un criminel. Cela l’écœurait d’autant plus du fait que le groupe comptait l’ennemi public numéro un d’Unonia qui avait commis toute une série de meurtres ignobles sous le simple prétexte que ça lui permettait de se défouler et elle se doutait bien au regard malsain que l’Airmure affichait en permanence, qu’il n’avait pas changé le moins de monde. Parmi les Pokémon ayant péri sous les coups du Pokémon avien, il y avait le petit-ami de Lucie de l’époque. En repensant à lui, sa haine envers Hikôki s’intensifia et elle ne souhaita qu’une chose, le voir mourir.

« Essayez un peu, pour voir ! » Dit l’Airmure avant de taper violemment de la patte sur le sol.
Soudain, le sol se mit à trembler et de longues pierres pointues en jaillirent, du côté des trois policiers, ne manquant pas de les transpercer. Lucie avait subi un coup léger au pied, mais était toujours quasiment au meilleur de sa forme, étant donné qu’elle était très résistante aux attaques de type roche. En revanche, Canicula et Fukurô poussèrent simultanément un grand cri de souffrance. Des deux Pokémon, un flot de sang s’échappa, venant teindre les pierres comme le plancher, de taches écarlates. Lorsque le sang s’arrêta de couler, l’Arcanin et le Noarfang regardèrent l’Airmure, étonnés et apeurés.
« J’avais discrètement placé un Piège de Roc lorsque l’on est entrés dans le commissariat, au cas où on en viendrait aux mains. Je vois que ça s’avère plutôt utile » dit-il, un rictus satisfait aux lèvres.
Les longues pierres pointues retournèrent aussitôt sous terre.
Mécontente, Canicula rugit de toutes ses forces et enflamma ses crocs. Les autres Pokémon commencèrent aussi à préparer leur attaque. Lucie décida de lancer un Psyko, tandis que Fukurô se tourna vers l’unique fenêtre de la pièce, leva la tête, ferma les yeux et commença à se concentrer de toutes ses forces, Anton s’apprêtait à se booster d’une Danse-Lames, tandis que Krak visait le Pokémon hibou avec une de ses Gyroballes dont il avait le secret. Les crocs bouillants de Canicula s’enfoncèrent dans la peau métallique glaciale de l’oiseau de proie qui poussa un cri, surpris par la température de la mâchoire de son assaillante. Bien que Hikôki fût faible face au Feu, l’attaque ne l’avait pas poussé dans ses derniers retranchements. Il avait su encaisser le coup grâce à la défense presque impénétrable que lui procurait son corps d’acier. Malgré tout, l’attaque avait tout de même été conséquente. Ensuite, Krak reçut l’attaque Psyko qui lui était destinée et fut pris d’une migraine.
Une fois que Canicula cessa de mordre Hikôki, celui-ci l’attaqua d’un violente Tranche-Nuit critique qui ne fit cependant pas autant de dégâts que ce que l’oiseau de proie espérait. Puis, Fukurô ouvrit les yeux. Soudain, à l’extérieur, le soleil se mit à briller de mille feux. Enfin, le cocon métallique vint heurter à toute vitesse le hibou, le propulsant quelques mètres plus loin.

« Zénith ? » Demanda Hikôki à l’adresse de Fukurô.
« En effet ! Canicula et moi faisons partie d’une même équipe. Le fait que je maîtrise Zénith est une des principales raisons pour lesquelles elle a été désignée comme ma coéquipière. Le fait de pouvoir changer le climat avec cette attaque permet d’augmenter considérablement la puissance des attaques de type Feu. Ainsi, j’offre un très bon soutien à Canicula, lui permettant d’exploiter le maximum de ses capacités. C’est déjà une furie à la base, mais lorsque mon Zénith est activé, il vaut mieux se tenir le plus loin possible d’elle si l’on tient à sa vie. »
« En effet, l’attaque Crocs Feu que j’ai utilisée sur toi n’était qu’un avant-goût de ce que je te réserve. Mon prochain coup signera ton arrêt de mort ! Je te le garantis ! » Grogna Canicula avant d’adopter une expression faciale inhabituelle. Elle affichait un sourire si terrifiant à côté duquel même les petits rictus glaçants que faisait toujours Hikôki paraissaient ridicules. Ensuite, elle poussa un magistral hurlement. Krak semblait terrorisé tandis que Fukurô prit un air satisfait.
« Tu sembles bien sûre de toi, l’Arcanin. On voit que c’est la première fois que tu m’affrontes. Je vois que tu n’as pas encore compris à quel point mon endurance est excellente» répliqua l’Airmure, qui n’était pas le moins de monde impressionné par le Pokémon Feu enragé. Hikôki avait foi en ses compétences défensives qui étaient de loin son meilleur atout, et estimait qu’une attaque Crocs Feu, même boostée par les rayons du soleil, n’était pas suffisante pour lui ôter la vie, voire même pour le mettre hors-combat.

Déterminé, il recula un peu pour prendre de l’élan, s’éleva dans les airs, pencha la tête et s’apprêta à foncer sur Canicula. Krak commença, comme à chaque fois qu’il s’apprêtait à attaquer, à tournoyer et Anton s’éleva dans les airs, préparant une Vive-Attaque qui allait être destinée à Fukurô. Du côté des trois policiers, Canicula enflamma sa mâchoire et Fukurô ouvrit un large bec duquel il fit sortir une petite sphère d’énergie noire, qui était semblable à de l’ombre, qu’il s’apprêta à lancer vers Krak. Lucie quant à elle, avait compris que les Crocs Feu de Canicula n’allaient pas être suffisants pour venir à bout de l’oiseau métallique. Alors, elle avait décidé d’aider sa collègue en prenant la même cible, histoire de lui faire perdre un peu d’énergie. Elle resta sur place, mais mima un direct avec son poing. Une bourrasque partit alors à toute vitesse en direction de Hikôki. L’Onde Vide étant une attaque fulgurante malgré sa faible puissance, elle fut la première à atteindre sa cible, la frappant de plein fouet. L’Airmure, sensible aux attaques à distance, sentit le coup passer. Après cela, une morsure des crocs enflammés de Canicula aurait effectivement suffi pour lui ôter la vie.
« Celle-là, c’était pour mon petit-ami ! » Cria la Lucario.
Au moment où Anton s’apprêtait à frapper Fukurô, il eut un plan. Il savait que l’Arcanin était presque à bout de forces. Alors, il décida de l’attaquer aussi afin qu’elle soit hors d’état de nuire après avoir subi son attaque, de sorte qu’elle ne puisse pas toucher Hikôki. Il dévia donc sa trajectoire et se dirigea vers Canicula au lieu de Fukurô. Seulement, Vive-Attaque avait beau être une attaque très rapide, l’hyménoptère avait perdu trop de temps à changer de direction. Du coup, il ne put pas attaquer le canidé. À la place, il reçut un violent coup de mâchoire en feu qui était en principe, destiné à Hikôki.
Le Cizayox poussa un puissant cri de douleur et s’écrasa violemment au sol, le corps toujours baignant dans les flammes. Tel un avion, Hikôki fonça en piqué sur Canicula. Propulsée par tout le poids du Pokémon au corps d’acier, la policière fut violemment projetée contre un mur. Elle cracha un filet de sang et fut sonnée quelques instants. La puissante attaque Rapace l’avait rendue incapable de continuer le combat, mais avait aussi infligé quelques dégâts de contrecoup à Hikôki. Ce dernier poussa un soupir de soulagement, content d’avoir mis hors d’état de nuire la plus grande menace de l’équipe adverse. Ensuite, la sphère d’énergie noire lancée par le Pokémon hibou atteignit Krak et recouvrit tout son corps, le faisant ressembler à une ombre. Il fut envoyé quelques mètres plus loin, mais sans trop souffrir. Le Foretress n’avait pas pour autant arrêté de tournoyer. Il s’arrêta lorsqu’il arriva à hauteur des deux policiers encore en état de se battre et expulsa une série de pierres par ses bras-canons. Seulement, il avait envoyé les pierres un peu trop loin et celles-ci vinrent donc éclater au sol.

Anton était toujours couché par terre, le corps entouré par les flammes. Il avait l’air très mal en point et toussait.
« Q… Qu’est-ce que j’ai fait ? » S’exclama Canicula, confuse.
« A… Anton ? » Appela Krak qui était sur le point de pleurer.
La fourmi rouge volante prit une voix grave :
« Krak… Hi…kôki, J’ai quelque chose… à… vous… dire… »
« On… On t’écoute ! » Gémit Krak.
« Hikôki…Même si…*tousse* tu m’as toujours fait flipper, je t’appréciais… b…beaucoup dans le fond. C’est vrai que tu es quelqu’un d’effrayant, mais d’un côté…je me sentais rassuré d’être dans ton camp, car je savais que je pouvais… compter sur toi pour …me protéger, car tu n’as jamais… reculé devant… aucun obstacle et pour ça… je t’admire. Et puis, c’est aussi en grande partie grâce à toi qu’aujourd’hui… Krak et moi… on ne vit plus dans la misère. Krak… C’est vrai que j’ai toujours été dur avec toi, que tu m’as souvent… e… exaspéré. M… mais… même si tu n’es pas très… malin, je trouve que… ce sont ta naïveté et ton i…innocence qui font de toi quelqu’un… d’attachant. Bref, vous ê… êtes… mes amis les plus proches et… je ne p… pouvais pas m’imaginer continuer… ma vie de criminel s… sans vous c… car on a vécu… tellement… de choses, tous les trois. C’est pourquoi… je ne regrette pas de m… »
Le Cizayox ne put jamais terminer sa phrase. Il retoussa trois fois, ensuite les flammes s’intensifièrent d’un coup. Après quelques secondes, il ne restait plus du Pokémon Pince qu’un tas de cendres.
Krak sanglota et se mit ensuite à verser des torrents de larmes.
« A… Anton, non ! »
« Oh mon Dieu ! » S’exclama Canicula en ouvrant une large gueule d’étonnement. Elle resta figée quelques minutes, horrifiée par ce qu’elle venait de faire. Fukurô était tout aussi stupéfait. Seule Lucie ne montrait aucune émotion. Pour elle, si Anton était l’allié d’un meurtrier comme Hikôki, ça voulait forcément dire qu’il s’agissait de quelqu’un d’aussi mauvais que lui. Elle estimait donc que le Cizayox méritait son sort. Elle avait accumulée une telle haine envers Hikôki depuis que son petit-ami eût été assassiné que c’en était presque effrayant.
« Quelle bonne idée qu’Anton a eue de s’interposer entre l’Arcanin et moi ! Ainsi, j’ai pu la mettre hors d’état de nuire avant qu’elle ne me fasse subir son coup mortel. Franchement, c’était bien pensé, bravo ! C’est dommage que tu ne puisses pas être là pour entendre mes félicitations. En tout cas, maintenant qu’on s’est débarrassés d’elle, ça va être du gâteau ! » Lança fièrement Hikôki, satisfait d’avoir repris l’avantage, suite au sacrifice de son allié.

« Quoi ? C’est tout ? » S’étonna Krak.
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Demanda le Pokémon avien.
« A… Anton s’est sacrifié pour toi et toi, tu ne verses même pas une larme. Tout ce que tu trouves à faire, c’est sourire bêtement parce qu’on reprend l’avantage sur le combat. Pourtant, c’était ton ami, alors… ça devrait t’affecter un peu plus, tu ne penses pas ? En plus, c’est pour te sauver toi, qu’il s’est sacrifié ! »
« Mon pauvre Krak, tu es bien naïf. Je suis un meurtrier ! Je me fiche complètement de l’amitié et des autres sentiments niais de ce genre. En fait, Anton et toi n’avez jamais été mes amis. Je me suis servi de vous depuis le début. En réalité, vous n’étiez là que pour m’aider à tuer l’autre vieille peau grâce à votre avantage de type. Si on avait réussi, je me serais également débarrassé de vous car vous ne m’auriez plus été d’aucune utilité. » Répondit l’Airmure d’un ton rempli d’indifférence.
« Enfoiré ! C… C’est toi qui aurais dû crever à sa place ! » Lança le Foretress en sanglotant, avant de repleurer de plus belle.
« Eh, L’Airmure ! Tu as assez discuté. Tu ne crois pas qu’il est temps de prendre ta correction ? » Grommela Lucie qui était impatiente d’en finir avec ce criminel dont la simple vue suffisait à lui procurer un profond sentiment de haine et dégoût.
« Allons, Lucie… Laisse-les s’entretenir ! » Dit Fukurô qui semblait ému par la scène.
« Bon sang ! Tu es le premier à dire qu’il faut faire son travail sérieusement et ne pas se laisser submerger par ses émotions et voilà que tu te laisses émouvoir par la mort d’un criminel. Je te rappelle que notre mission était de tuer cet enfoiré de Hikôki qui a fait tant de mal à Hidden City » grogna la Lucario.
« Lucie, la seule qui se laisse submerger par ses émotions, ici, c’est toi. Tu ne t’en rends pas compte, mais toute la haine que tu ressens envers lui te consume et crois-moi, ça se sent. »
La sœur aînée de Lucas se tut, bien obligée de reconnaître que son collègue avait raison.

Hésitant, Krak s’avança vers les trois policiers en baissant la tête.
«Euh… J… J’ai quelque chose à vous dire… »
« Nous sommes prêts à vous écouter » Répondit Fukurô.
« On vous a menti sur toute la ligne. En réalité, c’est nous qui avons cassé la fenêtre de la banque et si on n’y est allés, c’était pour voler tout l’argent. Aussi, l’Amphinobi, le Blindépique et Lucario étaient là uniquement pour nous arrêter. La seule chose qui était vraie, c’était que la Lakmécygne et les Couaneton étaient venus pour cambrioler la banque. Quant au Couaneton qui est mort, cette enflure d’Hikôki, fidèle à lui-même, l’a tué juste pour prouver qu’il était fort et pas pour se protéger comme on a voulu vous le faire croire. Voilà, comme ça, vous savez tout ! »
Krak recula un peu pour s’isoler des autres et se remit à pleurer.
« Pourquoi tu as fait ça, Krak ? » Interrogea Hikôki, perdu.
« Parce que j’en ai marre d’être un hors-la-loi ! Si être un criminel c’est ne pas avoir le moindre sentiment et se contenter de faire le mal et manipuler des gens en les faisant croire qu’ils sont nos amis, pour au final, faire comme s’ils avaient autant d’importance qu’un vieux déchet lorsqu’ils meurent, ça ne m’intéresse pas. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que j’ai suivi le mauvais chemin et je me dénonce pour être puni pour mes erreurs et pour pouvoir recommencer une autre vie. Une vie dans laquelle, je serai quelqu’un de bien. Voilà tout ! »
« Krak… tu es vraiment stupide. »
« Peut-être, mais je préfère être stupide que de ne pas avoir de cœur. Tu me dégoûtes, Hikôki ! Je ne comprends pas comment tu peux dire que tu ne nous as jamais considérés comme des amis, Anton et moi, après tout ce qu’on a traversé ensemble. Nous étions si proches tous les trois. J’avais l’impression que rien ne pourrait nous séparer et que notre amitié était sincère. Et là, je t’entends dire que nous n’étions rien de plus que des pantins pour toi. Que tu dises ça, surtout après ce qu’Anton a fait pour toi, ça me blesse. Je n’ai jamais été ton ami ? Eh bien, maintenant toi non plus, je ne te considère plus comme mon ami. En fait, je te déteste même. Quand je repense à tous les moments passés avec Anton et toi, j’ai envie de pleurer. D’ailleurs, je me souviens de notre première rencontre. Si ce jour-là, j’avais su qui tu étais vraiment, je… »
Le Pokémon Ver Caché fut interrompu par un nouvel éclat en sanglots.
« Notre première, rencontre, hein ? »
***
Il venait d’être exilé de Hidden City. À la grande surprise de tout le monde, il était parti dès qu’on lui avait donné l’ordre de le faire, sans même s’opposer. Là-bas, tous les habitants étaient persuadés qu’il préparait quelque chose et qu’il allait revenir un jour où l’autre, et leurs craintes n’étaient pas infondées : il avait décidé de se rendre à Furtuna. Un pays frontalier d’Unonia, accessible en passant par l’ouest de Hidden City, à condition de traverser une montagne, nommée le Mont Frontière. Ce pays était surnommé le pays de la tempête en raison des conditions climatiques rudes qu’on pouvait y trouver à longueur d’année et était aussi connu pour abriter les Pokémon les plus endurants au monde. Hikôki avait planifié d’y aller pour trouver des adversaires à sa hauteur sachant tenir aussi longtemps que lui lors d’un combat. Il voulait accumuler plus d’expérience et devenir plus fort, pour ainsi être capable d’occire Régis en deux temps trois mouvements lors de son retour dans sa ville natale. Le pays était divisé en trois régions. La première que l’on rencontrait en partant de Hidden City était Pétroma, se situant au pied de la montagne. Cette région pouvait sembler vide, car il s’agissait d’un long chemin rocheux au long duquel on ne croisait pas la moindre habitation. Pourtant, il n’en était rien. En effet, après avoir parcouru un ou deux kilomètres, on pouvait apercevoir un grand tunnel creusé dans la pierre et qui s’étendait sur tout le reste de la région.
C’était dans ce tunnel que vivait toute une communauté de Pokémon, de type Roche pour la plupart, bien que quelques autres types de Pokémon y vivaient, comme par exemple des Nosféralto, des Pokémon chauve-souris qui détestaient la lumière du jour et habitaient donc souvent dans des grottes pour en rester à l’abri. Un peu plus au nord, se trouvait la région de Fúrado, très industrialisée où les nombreuses usines ne laissaient que très peu de place à la végétation et polluaient l’air. Globalement, l’exact opposé de Hidden City. La plupart des habitants de cette partie du pays était de type acier, comme Hikôki. Enfin, tout au nord du pays, il y avait la région de Sara, une région désertique faisant office de capitale de Furtuna et dont les rares habitants étaient majoritairement de type Sol. En plein centre de Sara, se trouvait l’oasis de Zoa où l’on pouvait observer la tour de l’empereur qui dirigeait le pays. Elle était très similaire à celle de Hidden City. En fait, seul le toit était différent. Plutôt que d’être doré, celui-ci était bleu marine et le symbole qui était gravé n’était pas un coquillage, mais une tornade. Ce territoire n’appartenait cependant que partiellement à l’empire. En effet ce désert était à cheval entre deux pays : la partie est appartenait à Furtuna, tandis que la partie ouest appartenait à une autre nation, nommée Stuukío.

D’ailleurs, cette division de la région avait été la source d’une guerre sanglante qui avait ravagé le pays dix années durant et qui s’était terminée cinq ans avant l’exil de Hikôki. L’empereur de l’époque se nommait Aoi et était un Pingoléon, un grand Pokémon au corps métallique rappelant un manchot empereur et dont la seule vue inspirait le respect de son peuple. Il trouvait inacceptable de partager la capitale de son empire avec une autre nation. C’est pourquoi, il ordonna au chef de Stuukío de lui céder la partie Ouest de Sara. Bien sûr, celui-ci refusa. Aoi fût alors fou de rage et, bien décidé à s’approprier le territoire qu’il convoitait tant, décida de déclarer la guerre à Stuukío. Il ordonna alors à ses soldats venus de tous les coins du pays, d’assaillir la partie ouest de Sara. Le chef de Stuukío répliqua alors et la guerre commença pour de bon. Il y avait au départ deux camps : Furtuna qui voulait s’approprier la totalité de la région et Stuukío qui estimait qu’elle était très bien dans son état actuel. Mais, un troisième camp se créa rapidement au sein de Sara et voyait en cette guerre une bonne occasion d’offrir à ce désert son indépendance. Ayant eu vent de cela, l’empereur Aoi décréta que tous les membres de cette alliance étaient des traîtres et décida de leur appliquer la peine de mort. Les combats entre les deux nations furent sans merci et causèrent des millions de morts. Au bout d’un moment, les habitants de Sara furent désespérés et au final, peu leur importait de ce qu’il adviendrait de leur région. Tout ce qu’ils souhaitaient était que la paix revienne et que tous ces combats inutiles cessent. La guerre ne se termina que lorsque la grave maladie dont était atteint Aoi eut raison de lui. Ce fut alors son fils, Umi qui fut désigné comme nouvel empereur. Celui-ci qui n’approuvait pas du tout la politique dictatoriale et meurtrière de son père, prit la décision de mettre un terme à la guerre et de faire la paix avec Stuukío.

Des trois régions, Hikôki avait décidé de s’installer à Fúrado, car elle était remplie de Pokémon acier. Vu que les Pokémon de ce type étaient les plus résistants existants, il était sûr d’y trouver des adversaires de son niveau et ainsi de rendre son entraînement efficace. Après y avoir passé quelques jours, il découvrit quelque chose qui le surprit. Alors qu’il était assis sur un banc, il découvrit non loin de lui, deux Pokémon de type insecte en train de déguster un morceau de pain, qui devaient avoir environ son âge. L’un d’entre eux ressemblait à une grande mante religieuse, tandis que l’autre était caché dans une espèce d’armure en forme de pomme de pin bleu foncé. Seuls ses deux yeux rouges en dépassaient. Le Pomdepik était en train de pleurer.

« Tiens, que font deux misérables insectes dans un endroit aussi dangereux ? Dois-je les tuer ou pas ? » Hésita l’Airmure. Après avoir réfléchi quelques secondes, il se ravisa.
« Mmmh… non ! Je suis ici pour me mesurer à des Pokémon coriaces, je n’ai pas de temps à perdre avec des faibles dans leur genre. Par contre, une fois qu’ils auront évolué, ils deviendront des cibles de choix. »

« Pourquoi tu pleures, Krak ? » Demanda l’Insécateur.
« P… parce que j’ai l’impression d’être un raté et de servir à rien ! » Gémit le Pomdepik.
« Comment ça ? »
« À l’école, ils sont tous méchants ! Ils arrêtent pas de se moquer de moi en disant que je suis stupide et que je suis trop faible en combat parce que je ne suis pas assez endurant. Et en plus de ça, j’ai pas de chez moi et pas de famille !»
« Tu sais, je suis dans la même situation que toi. Moi aussi, on arrête pas de se moquer de moi parce que je ne suis pas capable d’encaisser les coups. Et encore, je me débrouille encore moins bien que toi sur ce point. C’est juste parce que nous sommes dans un pays rempli de Pokémon de type roche et acier, sinon tu es un Pokémon relativement bon en termes de résistances, si on te compare à la totalité des espèces de Pokémon existantes. En fait, ton seul handicap à ce niveau-là, c’est ton type Insecte qui est assez faible offensivement comme défensivement. Alors que nous, les Insécateur, sommes plus sensibles aux coups, en plus d’avoir un double-type encore plus handicapant que le vôtre. En plus, moi non plus je n’ai pas connu ma famille. Tout ce que je sais de mes parents, c’est qu’ils sont morts au début de la guerre, quand j’avais un an et qu’ils s’étaient fait exécuter par l’empereur Aoi pour avoir rejoint une organisation qui avait pour but de donner son indépendance à la région de Sara. Mes parents étaient ma seule famille. Je n’avais ni oncles ni tantes et mes grands-parents étaient partis vivre à l’étranger. Personne dans tout Fúrado n’a voulu me recueillir, car j’étais trop faible. Ainsi va la mentalité de cette région : seuls les Pokémon les plus forts en valent la peine et on laisse tomber les plus faibles car ils font trop honte. Je dois avouer que pour cette raison, je hais Fúrado. J’ai donc été livré à moi-même, sans famille et sans maison. Cependant, malgré tout ce que je n’ai pas, j’ai quand même des qualités. Par exemple, je fais partie des Pokémon les plus rapides de tout Furtuna et je peux semer presque n’importe qui avec ma Vive-Attaque. Aussi, j’en connais un rayon en combat Pokémon, ce qui fait que je peux facilement évaluer mes chances de gagner et aussi conseiller les autres. Bref, ce que je vais dire, c’est que tout le monde a un don qui sommeille en lui, même le plus grand des ratés » expliqua Anton.
« Je suis pas sûr d’avoir compris tout ce que tu as raconté, mais je me demande… c’est quoi mon don, à moi ? »
« Oh la bourde ! Pourquoi je lui ai dit ça, moi ? Son cas à lui est tellement désespéré que je ne sais même pas s’il sera capable de quelque chose un jour » pensa la mante religieuse en se tapant la faux contre le visage.
Ensuite, elle feignit de réfléchir :
« Euh… Tu sais, parfois les dons ne se révèlent pas tout de suite. Le tien n’a pas encore l’air de s’être montré, mais je suis sûr qu’une fois que tu l’auras exploité, tu laisseras tout le monde bouche bée. »
« Ah bon ? »

« Une petite minute ! Ils sont de type Insecte, soit une des faiblesses de l’autre vieux schnock. Ils peuvent donc m’être assez utiles pour m’aider à l’assassiner. Il suffit juste que je me les mette dans la poche et que je les entraîne à ma façon. Ca ne va pas être bien difficile. Ce Pomdepik a l’air si naïf » songea Hikôki.

Un oiseau de proie au corps métallique apparut près des deux Pokémon qui discutaient tranquillement.
«Puis-je me joindre à vous ? »
« Toi, je t’ai jamais vu dans le coin ! T’es qui, exactement ? » Interrogea l’Insécateur en regardant l’Airmure d’un air méfiant.
« Moi ? Je m’appelle Hikôki et je viens d’Unonia. Et vous, quels sont vos noms ? »
« Anton. »
« Moi, c’est Krak. »
« Enchanté ! J’ai cru comprendre que vous viviez dans la misère, que vous vous sentiez minables et que vous aviez marre de vivre à Fúrado. Je me trompe ? »
« Euh… oui ! » Répondit Anton intrigué qui ne comprenait pas où l’Airmure voulait en venir.
« Eh bien, c’est votre de jour de chance, car sans vouloir me vanter, je suis un Pokémon assez puissant et je suis d’accord pour vous entraîner et vous emmener loin d’ici. Je vous garantis que vous deviendrez aussi puissants que moi, que vous aurez un abri et de quoi manger et aussi que vous arrêterez de subir les railleries des habitants de cette cruelle région ! Alors, que dites-vous de m’accompagner ? » Demanda Hikôki.
« On accepte ! Il faudrait être stupide pour refuser une si belle opportunité ! » Approuva Krak.
« Krak… Ta stupidité m’exaspère par moment. Enfin, ça me semble évident qu’il s’agit d’un piège.
« De toute manière vous n’avez pas le choix, car si vous refusez… je vous tuerai !!! » Avertit Hikôki en partant dans un ricanement sinistre. De peur, Krak sanglota.
« Eh, tas de ferraille ! Tu es peut-être plus fort que moi, mais je suis quand même beaucoup plus rapide. Je te sème quand tu veux. » Se moqua l'Insécateur qui n’avait pas du tout l’air effrayé. Il faut dire qu’il en fallait beaucoup pour l’impressionner.
« Hm… Tu n’as pas froid aux yeux à me prendre de haut comme ça. »
« Viens Krak, on s’en va »
L’Insécateur prit son ami entre ses deux faux et lança une Vive-Attaque pour semer le rapace métallique. Il allait tellement vite qu’il lâcha le Pomdepik par inadvertance et ne s’en rendit même pas compte. Lorsqu’il se retourna pour voir s’il avait semé l’étranger, il remarqua que celui-ci serrait Krak dans son aile gauche. La mante religieuse déglutit.
« Voilà, maintenant deux choix s’offrent toi : soit, tu fais le lâche en t’enfuyant et je tue ton ami, soit tu es un ami digne de ce nom et tu acceptes de m’accompagner pour sauver la peau de ce misérable Pomdepik» annonça Hikôki. L’Insécateur serra les dents.
« Il y a une troisième possibilité ! » Déclara Anton .
« Ah oui ? Laquelle ? »
« Je te bats, tu relâches mon ami et tu nous laisses tranquille ! »
« Tu ne vas quand même pas tenter l’impossible ? Tu n’as aucune chance contre moi et tu en es conscient. Tu me l’as même dit. »
« Tu as raison… » Accepta Anton en parlant d’une voix basse, honteux de se retrouver dans une situation aussi délicate.
« Alors, que vas-tu faire ? »
« J’accepte de t’accompagner» soupira l’Insécateur.
« Voilà qui est bien parlé ! »
Hikôki desserra son aile et reposa Krak sur le sol.
« Alors où veux-tu nous emmener ? » Interrogea Anton.
« Je ne vais pas vous emmener à un endroit bien précis. Nous allons, tels des nomades traverser le monde à la recherche de toutes sortes des richesses ! Si vous voulez pouvoir avoir accès à un foyer et de la nourriture, il va falloir prendre des risques pour les mériter. Vous allez devenir des cambrioleurs qui commettront des vols aux quatre coins du monde. Je sais exactement dans quels endroits aller et avec moi pour vous protéger, ça va être un véritable jeu d’enfant. Bien sûr, vous n’êtes pas encore prêts. Avant toute chose, je dois quand même vous entraîner. »
« Mais, ce n’est pas mal de voler ? » Demanda Krak, perplexe.
« Krak… Ce pain que j’ai apporté, tu crois que je l’ai eu comment, sans avoir un seul centime ? Chaque jour, j’échappe de justesse à la sécurité du supermarché du coin pour nous apporter de quoi survivre. C’est peut-être mal, mais parfois on n’a pas d’autre solution. Et puis, étant donné qu’il a voulu nous tuer, je doute que cet Airmure ait quelque chose à faire du bien et du mal. »
« Ok ! Alors, accompagnons-le ! »
« Ce n’est pas comme si on pouvait faire autrement…. »
Et ainsi, le trio de bandits se forma. Alors qu’au début, Anton et Krak ne suivaient Hikôki que dans le simple intérêt de ne pas se faire tuer, ils finirent par s’attacher à lui au fil du temps et les trois Pokémon devinrent inséparables.

***

« N’en rajoute pas, Krak ! Tu m’as déjà bien assez ému. J’essaye de faire l’insensible pour tous vous effrayer, mais je ne dois pas me mentir à moi-même. Avant j’étais certes, une ignoble bête sans cœur, mais je dois me rendre à l’évidence, j’ai changé » avoua Hikôki qui troqua son éternel rictus malsain contre une expression triste. De ses yeux, habituellement si vides et menaçants commencèrent à s’écouler quelques larmes. Tout le monde le regarda, surpris de voir ce grand criminel montrer une once de délicatesse.
« Lorsque j’étais encore gamin, sur les bancs de l’école primaire, je n’étais pas le meurtrier sanguinaire que vous connaissez tous aujourd’hui dans tout le pays. J’étais un enfant pur et innocent qui ne cherchait qu’à se faire des amis. Cependant, personne ne voulait de moi. En effet, comme tous les Airmure, je n’ai jamais évolué et je n’évoluerai jamais. J’avais donc, à l’époque, presque la même apparence qu’aujourd’hui. J’étais donc un Pokémon grand et puissant perdu au milieu de petits Pokémon faiblards de mon âge qui était effrayés dès qu’ils me voyaient, alors que je ne leur avais jamais rien fait. Je n’avais donc aucun ami, car tout le monde me voyait comme un monstre, à cause de mon air imposant. Au bout d’un moment, j’en ai eu marre d’être rejeté et je suis devenu le monstre que les autres croyaient que j’étais, en commençant à tuer, pour exprimer ma haine. Les autres n’avaient que faire de moi, alors je n’avais que faire de leur vie. Voyant de quoi j’étais réellement capable, les gens ont commencé à me craindre encore plus et j’obtins vite la réputation d’ennemi public numéro un d’Unonia. C’était un peu ma façon à moi d’exister et d’attirer l’attention. Puis, il y a dix ans, j’ai été exilé. Je me suis dirigé vers Furtuna, dans l’espoir de m’entraîner et je vous ai rencontrés, Anton et toi. Au départ, vous ne représentiez rien de plus pour moi que des outils dont je me servais, mais plus on passait de temps ensemble, plus je me rendais compte que dans le fond, je vous aimais quand même bien. En vous rencontrant, j’avais enfin découvert ce qu’était l’amitié et voilà qu’aujourd’hui, je découvre ce que l’on ressent lorsqu’on perd un être cher. Lorsque je tuais quelqu’un, je n’imaginais pas la douleur que pouvaient ressentir ses proches, car je n’avais jamais été proche de personne et que personne n’avait jamais été proche de moi. Je ne pouvais donc pas savoir ce qu’était le deuil. Maintenant, je sais ce qu’on ressent en traversant cette épreuve et c’est pourquoi je regrette d’avoir commis tous ces meurtres. Je sais que mes fautes sont impardonnables et que je suis très mal placé pour m’excuser, mais j’aimerais vous demander pardon d’avoir causé tout ce mal. À toi aussi, Krak, je te demande pardon pour t’avoir encore une fois traité d’imbécile, alors que tu n’as jamais été plus lucide qu’aujourd’hui et que tu m’as ouvert les yeux en réussissant à toucher une corde sensible. Je ne mérite pas d’exister après tout ce que j’ai fait. Alors, si mon destin est de mourir maintenant, je l’accepte sans broncher. Si votre mission est de me tuer, faites-le ! J’aurais même honte de me regarder dans un miroir, alors à quoi bon continuer de vivre ? » Gémit Hikôki avant de fondre en larmes.
Tout le monde sentait bien que le Pokémon avien était sincère et se laissa émouvoir. Même, Lucie qui haïssait pourtant le Pokémon au plus haut point pour avoir tué son petit-ami, ne resta pas insensible et versa une larme.
« Hikôki… » Dit simplement Krak, étonné.
« Hikôki, tes crimes doivent bien évidemment être punis. Cependant, je n’ai pas envie de te tuer, même si c’est mon devoir. Surtout que je n’en aurai pas la force après avoir tué ton ami par mégarde. Aujourd’hui tu as montré que tu n’étais pas dépourvu de sentiments et que tu étais prêt à devenir quelqu’un de bien et je vois dans tes yeux que tu es sincère. Ce serait dommage de tuer alors que tu es prêt à faire ta reconversion. Je crois que l’emprisonnement serait une peine plus approprié. J’essayerai de négocier avec Maître Régis. Je suis sûr qu’il comprendra » annonça Canicula qui avait retrouvé ses esprits.
L’Airmure pleura de plus belle.

Les policiers avaient enfin résolu l’enquête sur l’intrusion dans la banque de Hidden City. En effet, toutes les versions concordaient désormais en dehors de celles d’Anton et d’Alba. Il y avait donc assez de preuves pour ne pas faire de procès, vu que les vrais coupables avaient été identifiés et que l’on savait tout de leurs motivations. Toutefois, non loin de là, dans une chambre, une Florges se demandait pourquoi son mari avait été interpellé par la police.
« A… alors, qu’est-ce que la police vous voulait à Escudo Verde et à toi ? » Demanda Fairy, en faisant de son mieux pour garder son calme.
«Eh bien, tu vois le bar où on je vais boire un verre, tous les soirs? »
« Oui... »
« Eh bien, il y avait des Pokémon qui avaient trop bu et qui ont commencé à en venir aux mains. Du coup, la police a dû intervenir. Comme ce jour-là, nous étions témoins, ils nous ont simplement demandé de leur expliquer ce qu’il s’était passé » mentit Shikanisu.
« Je vois ! » Répondit Fairy en levant les yeux au ciel, lasse de toujours entendre la même excuse. Mais bon, elle décida de ne pas relever, n’ayant pas envie de se disputer à nouveau avec son mari.
***
Lucas qui n’avait pas revu sa sœur depuis longtemps, avait profité de la revoir pour lui proposer de prendre un café chez lui.
« Ca m’énervait déjà quand tu jouais aux espions, mais maintenant tu te mets aussi à jouer les justiciers. Tu sais que la vie n’est pas un film et qu’il pourrait t’arriver quelque chose, à la longue ? » S’inquiéta Lucie en déposant délicatement sa tasse sur la table.
« Jusqu’à présent, je m’en suis sorti, tu sais. »
« Oui, mais c’est très dangereux ce que tu fais. »
« Que je sache, faire un combat à mort contre l’ennemi numéro un n’est pas quelque chose de plus sûr. Je ne suis plus un enfant, Lucie. Je sais ce que je fais ! »
« Excuse-moi ! Le temps a passé si vite. J’ai l’impression que hier encore, tu étais un gamin et nous vivions dans la même maison. Je m’inquiète pour toi, car dans ma tête, tu resteras toujours mon stupide et inconscient petit frère. Mais bon ça fait quand même quelques années qu’on ne s’est plus vus et nous avons chacun grandi depuis la dernière fois. Je dois me faire à l’idée que les temps aient changés. »
« Bah… Je te comprends ! C’est normal que tu t’inquiètes pour moi si je risque ma vie. Tu es ma sœur après tout. C’est normal de s’inquiéter pour les gens dont on se sent proches. Moi-même, je n’arrête pas de m’inquièter pour mon meilleur ami, alors que je sais très bien qu’il est aussi fort que moi. »
« En voilà un qui n’a pas l’air d’avoir beaucoup mûri, par contre ! » Remarqua la Lucario, amusée.
« En effet ! On dirait qu’il oublie toujours qu’il peut y laisser sa vie lorsqu’il se bat. Je trouve qu’il ne prend pas assez les choses au sérieux et c’est ça qui m’inquiète » expliqua Lucas.
« Bah ! D’un côté, c’est une bonne chose, car s’il dramatisait trop et perdait son sang-froid dans tous genres de situations, ce serait pire. L’avantage au moins, c’est qu’il ne reculera devant aucun danger. »
« Vu sous cet angle, c’est pas faux! »
« Ca fait plaisir de te revoir, après toutes ces années » dit Lucie en souriant.
« Moi aussi je suis content de t’avoir retrouvée, grande sœur ! » Répondit Lucas en rendant son sourire à sa sœur et ainée, avant de la serrer dans ses bras.