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Story 01 - La Plus Grande Épreuve de Mele-Mele de Ottotom



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Informations

» Auteur : Ottotom - Voir le profil
» Créé le 14/10/2016 à 16:48
» Dernière mise à jour le 14/10/2016 à 16:48

» Mots-clés :   Action   Alola   Aventure

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Chapitre 4 – Le Défi du Barde
Le lendemain, les deux garçons furent réveillés par le lever d'un soleil timide qui se cachait derrière la montagne. La douce lumière du matin tira tranquillement Ben et Léo de leurs songes nocturnes.
Ben se réveilla le premier, il sentit une fourrure pressée contre lui. Baissant les yeux, il découvrit son Rocabot, roulé en boule dans son sac de couchage. Il caressa la tête de son Pokémon, qui se réveilla à son tour. Joyeux, et débordant d'énergie, le petit chien jappa en sautillant autour de son Dresseur. Cela réveilla le campement, qui émergea dans la bonne humeur. Ben ne savait pas comment Rocabot s'était retrouvé là, mais sa joie de vivre avait d'ores et déjà illuminé sa journée.
Les deux adolescents mangèrent quelques baies qui restaient de la veille en guise de petit-déjeuner, puis, une fois le campement rangé, ils reprirent la route à dos de monture.

Petit à petit, le soleil grimpa dans le ciel, déversant sa chaleur sur l'île de Mele-Mele. Autour d'eux, le paysage ne changeait plus vraiment. Plus bas, ils distinguaient la plage et la ville, mais de manière très indistincte. Le sentier qu'ils suivaient était entouré d'herbes et de buissons fleuris. Ce côté de la montagne était parfaitement orienté pour profiter de la lumière du soleil de l'après-midi, qui permettait aux plantes de se développer dans les meilleures conditions. Cela amenait de nombreuses variétés de Pokémon à cohabiter ensemble.
– C'est quoi ce Pokémon ? demanda Léo, curieux.
Il pointa du doigt une toute petite créature ailée qui virevoltait de fleur en fleur sur un arbuste coloré. Elle avait un petit corps jaune, une courte trompe et quatre pattes minuscules. Le Pokédex de Léo l'identifia comme étant un Bombydou.
À côté de ces petits insectes, d'autres Pokémon plus étranges récoltaient des fleur et les enfilaient sur une longue tige bleutée qui partait de son corps. Ils ressemblaient à de petits êtres féeriques, au visage orange et à la peau verdoyante qui se confondait avec les feuilles des buissons. Sur la tige, une multitude de différentes fleurs étaient enfilées, lui donnant une allure de collier fleuri. Ces Pokémon étaient des Guérilande.
Ben envoya son Brindibou affronter un Bombydou qui tournait autour des deux garçons. Après un rapide combat facilement mené par le Pokémon hibou, le Dresseur débutant envoya une Pokéball qui captura le Pokémon sauvage, ajoutant ainsi un nouveau membre à son équipe. Il reçut de chaleureuses félicitations de son ami.

Finalement, la verdure ambiante laissa place à de la rocaille, et un chemin de moins en moins praticable. De plus, du fait de l'altitude, l'oxygène commençait à se raréfier, et chaque effort demandait plus d'énergie tant aux humains qu'aux Pokémon. Mais les garçons préféraient voir cela comme un bon signe ; cela signifiait qu'ils approchaient de leur destination.
En effet, il ne leur resta plus qu'un petit quart d'heure d'ascension avant d'arriver sur un plateau de roche, dernier point de repos plat avant la route qui menait vers le sommet de la montagne. Là, ils découvrirent un cabanon en bois, pouvant à peine accueillir une personne. Il n'y avait pas de porte d'entrée, mais seulement une ouverture qui laissait entrevoir l'intérieur du cabanon. Une tonnelle de tissue était plantée devant et servait à garder la cabane à l'abri du soleil pendant la journée. Enfin, un hamac était accroché entre deux stalagmites de pierre à gauche de la tonnelle.
Les deux garçons descendirent de leur monture. Chevroum rentra dans sa Pokéball tandis que Mastouffe les accompagna. Ils scrutèrent rapidement le petit bivouaque ; il n'y avait apparemment personne.
– J'espère qu'on ne l'a pas manqué... nota Ben.
– Parle pas de malheur ! Manquerait plus qu'on ait fait tout ça pour le retrouver et qu'en fait il soit en ville.
Ils échangèrent un regard plein d'inquiétudes, considérant sérieusement cette possibilité.
– Je peux vous aider ?!
La voix était sonore, et semblait venir du fond des entrailles de l'interlocuteur. Son exclamation résonna quelques secondes. Les deux garçons sursautèrent et firent volte-face en toute hâte pour découvrir la source de leur frayeur. Léo reconnut aussitôt le vieux monsieur qui racontait des histoires apocalyptiques devant le Centre Pokémon. Il se tenait là devant eux, le dos un peu courbé, mais toujours dégageant une énergie fougueuse. L'homme à la barbe se dirigea vers les adolescents, il dut lever la tête pour les regarder dans les yeux.
– Vous êtes bien le Barde ? interrogea Ben.
L'intéressé sourit, révélant des dents jaunâtres.
– C'est comme ça qu'ils m'appellent, oui. Mais en vérité je m'appelle...
Il ne finit pas sa phrase. Son regard se tourna vers sa cabane de bois, et son corps suivit. Il contourna les garçons pour entrer à l'intérieur. Puis, il passa la tête par l'ouverture.
– Je n'ai pas envie de vous le dire, conclut-il.
– Il y a eu une attaque en ville, enchaîna Ben. Des Rattata sauvages ont causé des ravages.
Le jeune garçon chercha une réaction chez son interlocuteur, mais celui-ci ne broncha pas.
– L'autre jour devant le Centre Pokémon, vous parliez d'une Alola-pocalypse. Vous parliez d'attaques. Vous aviez l'air de savoir ce qui allait se passer.

Les lèvres du vieillard se retroussèrent en un sourire tordu. Ses yeux s'illuminèrent, puis il éclata d'un rire rauque venu du fond de sa gorge. Une larme coula le long de sa joue, il avait l'air complètement hilare. Il se tenait le ventre en essayant de respirer calmement, mais un nouvel éclat de rire prenait toujours le dessus. Son fou rire dura deux longues minutes durant lesquelles les garçons restèrent figés, dans l'attente. Une fois calmé, le Barde essuya sa joue avec la manche de sa chemise de coton sale.
– Eh bien, qui l'eut cru ! J'ai vraiment prédit quelque chose !
Puis son hilarité recommença, à court termes, car les adolescents jetaient sur lui un regard noir. Il s'arrêta et tenta de reprendre une mine sérieuse.
– Non mais vous avez vraiment cru que je prédisais l'avenir. Ça fait des années et des années que je descends tous les jours de ma montagne pour raconter mes histoires. Mais ça n'a jamais été qu'un pauvre tissu de mensonges... Vous voulez savoir la clé d'un bon mensonge ? Basez vous sur des petits détails réels, que vous pouvez détourner ! Moi, personne ne me croit ! – il eut envie de rire, mais se retint – Que vous êtes naïfs.
L'homme retourna dans son cabanon de bois. Il en avait visiblement fini avec les garçons. Ben se tourna vers Léo, mais ce dernier ne lui rendit pas son regard. Il gardait les yeux fixés sur l'ouverture à travers laquelle on distinguait la silhouette du vieil homme. Léo jeta un coup d’œil au petit bracelet de perle qu'il portait au poignet. Ben ne l'avait jamais remarqué avant, peut-être l'avait-il mis récemment ? Au milieu de petites perles multicolores se trouvaient une plus grosse, qui brillait d'un éclat iridescent. Léo caressa cette pierre insolite, puis prit une longue inspiration.
– Non ! cria-t-il alors de toutes ses forces.
Intrigué, le Barde passa la tête par la porte.
– Non ? fit-il.
– Juste non. Vous l'avez dit vous même, la clé d'un mensonge, c'est le baser sur des détails réels, oui, vous descendez tous les jours raconter vos histoires, et peut-être même que certaines sont fausses. Je crois que vous nous avez menti. Je crois que cette fois-ci votre histoire est véridique. Vous savez ce qui se trame, vous savez ce qu'il va se passer sur Mele-Mele.

Une nouvelle fois, le vieil homme afficha un sourire, mais il était différent. C'était un sourire complice, comme si les deux hommes se comprenaient. Ben observa leur échange de regards qui n'en finissait pas, le jeune garçon était perdu dans toute cette histoire. Finalement, le Barde reprit la parole :
– Je vais vous dire une chose vraie. Je commence à me faire vieux, et descendre tous les jours de ma montagne pour aller en ville commence à devenir difficile, même pour moi, et je n'ai pas les moyens de m'acheter ni de louer une PokéMonture. En revanche, si j'arrivais disons... à capturer un Bourrinos sauvage qui vit dans la montagne, je n'aurais plus de soucis avec mes trajets quotidiens. Qui sait ce que j'aurais à raconter comme histoire aujourd'hui ?
– D'accord, répondit simplement Léo.
Le Dresseur de Kanto tourna les talons sans prononcer un mot de plus et fit demi-tour. Ben le regarda partir pendant quelques secondes, toujours étourdi par ce qu'il venait de se passer entre son ami et le vieillard. Il courut pour rattraper Léo.
– Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? s'enquit Ben.
– On va capturer un Bourrinos, quoique ce Pokémon puisse être.

Ben expliqua à son compagnon de route qu'un Bourrinos était un Pokémon Cheval de Trait, connu pour être très endurant et fort. Ils étaient utilisés comme PokéMonture dans des régions très rocailleuse où le terrain est simplement impraticable pour les humains.
Bien sûr, le jeune homme originaire d'Alola avait entendu parler de Bourrinos sauvages dans la montagne de Mele-Mele. Léo n'en fut que plus décidé, ils captureraient un Bourrinos, c'était le seul moyen d'obtenir des réponses à leur question.
Ben avait du mal à y croire, quand bien même son ami lui expliquait que le Barde cherchait à les tester, le Dresseur amateur n'avait absolument pas perçu cela. Ainsi, non sans rechigner, ce dernier guida Mastouffe et Chevroum vers la zone de prédilection de ces Pokémon sauvages qu'ils cherchaient.
Il n'avait jamais vu le lieu de ses yeux, mais il avait lu quelques ouvrages sur cet endroit, si bien qu'il était confiant de le trouver facilement. Une petite heure plus tard, les deux garçons durent laisser leur monture derrière eux. Chevroum retourna dans sa Pokéball, et Mastouffe resta à attendre sagement. En effet, il venait de gagner un chemin très escarpé, recouvert de rocher pointu. Une fois en bas de ce sentier en pente, ils rencontrèrent un panneau d'indication de danger.
– Attention ! Chute de Météno, lut Léo. C'est quoi ?
Ben haussa les épaules ; il ne savait pas non plus.
– On a qu'à être prudent, conclut-il.

Ils continuèrent tout droit sur la seule route qui était disponible. Le sol était particulièrement rocheux, et chaque pas se faisait dans la douleur de la pierre qui s'enfonçait dans leurs pieds. Par-ci, par-là, des traces de pas massives aplanissaient le sol, si bien que les garçons finirent par faire de grandes enjambées pour marcher dans ces creux aplatis.
Soudain, la terre trembla. Ben et Léo s'arrêtèrent. Ils levèrent les yeux, de petites pierres dévalèrent une pente dans leur direction mais roulèrent devant eux sans les mettre en danger. Elles furent suivies par d'autres cailloux après un autre tremblement. Bientôt, les secousses se firent plus régulières.
En face d'eux, un Pokémon apparut. C'était un cheval de plus de deux mètres au garrot. Il avait un pelage marron, une crinière et une queue noires. Ses pattes extrêmement musclées étaient recouvertes de boue séchée et dure. Il pesait clairement très lourd, et il se dégageait de cet animal une image de force brute.
– Alors voilà un Bourrinos. L'affronter sur ce genre de terrain, ça risque d'être compliqué, le sol est recouvert de roche. Peut-être que Brindibou pourrait faire l'affaire, proposa Léo.
Ben acquiesça. Il plongea la main dans sa poche et sortit la Pokéball de son premier compagnon de route. Toutefois, alors qu'il s'apprêtait à lancer la balle, un flash lumineux surgit de sa poche, libérant le petit Rocabot. Le chien grogna et montra les crocs face au Bourrinos qui avançait d'un pas nonchalant dans leur direction.
– Mais oui, Rocabot est de type roche, on peut dire que c'est un terrain pour lui, s'exclama son Dresseur. Tu veux te battre Rocabot ?
Le Pokémon aboya pour confirmer. Ben rangea la Pokéball de Brindibou puis lança la première offensive qui rebondit simplement contre Bourrinos. Le cheval de trait sauvage ne remarqua même pas qu'on l'avait attaqué. Son manque de réaction vexa le petit Pokémon chien. Il relança une attaque de type Roche bien plus violente. Cette fois-ci, le Jet-Pierres frappa Bourrinos à bout pourtant. Il souffla et déposa enfin son regard sur son adversaire. Ses muscles roulèrent, son poids bascula sur ses pattes arrières, de manière à ce qu'il lève ses deux pattes avant. Puis il frappa le sol de celles-ci avec violence, lançant une attaque Ampleur 10. Toute la montagne parut trembler sous la force de l'assaut. Rocabot reçut l'attaque de plein fouet et voltigea quelques mètres plus loin pour finir par se blesser sur une pointe de rocher. Le petit Pokémon se redressa non sans difficultés, mais il paraissait plus paré que jamais à en découdre.
Un halo de lumière enveloppa alors son corps. Puis sa fourrure s'illumina elle aussi, et rapidement, son corps entier en fit de même. Une puissante décharge d'énergie souffla aux alentours, forçant même Bourrinos à reculer. Ben et Léo masquèrent leur visage du bras pour éviter de recevoir trop de poussière dans les yeux.
Quand la bourrasque de vent fut terminée. Rocabot n'était plus là. À sa place se trouvait un loup majestueux au pelage mêlant fourrure et roches tranchantes. Se tenant sur quatre pattes, le canidé posait un regard assuré sur son adversaire. Rocabot avait évolué en Lugaroc. Celui-ci avait une fourrure d'un marron très clair, une queue blanche touffue, des griffes acérées et des yeux bleu aussi calme qu'un ciel immaculé.

Avec cette évolution, toutes les cartes avaient été redistribuées. Le combat fut relancé quand Lugaroc bondit en direction de Bourrinos et le mordit à la jugulaire, lui infligeant beaucoup de dégâts. Déséquilibré et blessé, c'était l'occasion parfaite pour Ben.
Le Dresseur envoya une Pokéball qui fila en direction du Pokémon sauvage. La balle l'aspira grâce à un filament de lumière rouge puis elle atterrit par terre. Elle s'agita une fois. Deux fois. Trois fois. Puis s'arrêta. Bourrinos était capturé.
– Bien joué ! Tu deviens bon à ça ! s'exclama Léo, ravi.
Lugaroc ramassa la Pokéball dans sa gueule et la ramena à son Dresseur. Ce dernier la récupéra et la tendit à son ami. Sans attendre sa réaction, le jeune garçon jeta ses bras autour du cou de son nouveau Pokémon fraîchement évolué. Il était heureux. Humain et Pokémon rayonnaient de bonheur. Cette vision rappela à Léo ce qu'il avait ressenti quand son petit Carapuce avait évolué en Carabaffe, c'était la première évolution à laquelle il assistait. Il n'avait plus rentré Carabaffe dans sa Pokéball pendant une semaine, juste pour pouvoir le voir à chaque instant.

Leur mission accomplie, les deux garçons rebroussèrent chemin. Ils libérèrent Bourrinos de sa Pokéball pour qu'il leur trace un chemin au milieu de la rocaille. Le Pokémon, docile, s'exécuta sans rechigner.
Néanmoins, cela était sans compter sur l'arrivée d'une nouvelle menace. Alors que le bout du chemin se montrait enfin à l'horizon, plusieurs pierres chutèrent en même temps du haut de la montagne. Ils levèrent les yeux et découvrirent de nombreuses autres pierres en suspension dans les airs. Quelques unes tombèrent à leur tour, manquant de peu d'assommer un Ben mort de peur.
Seulement, les deux jeunes gens se rendirent rapidement compte qu'il ne s'agissait pas de simples pierres. En effet, une fois la chute effectuée, des créatures se dégageaient de leur coquille de pierre, et lévitaient autour des Dresseurs.
– Ça doit être ça les Météno, suggéra Léo.
Ces Pokémon étaient en forme d'étoile à cinq branches. Ils possédaient un corps tout rond et deux grands yeux hypnotiques. Ils pouvaient avoir différentes couleurs mais la plupart avaient un corps rose.
Léo leva les yeux au ciel et réalisa alors que de nombreux individus de la même espèce les attendaient en haut dans le ciel, en lévitation. Leurs homologues étaient recouverts d'un bouclier de pierre assez dur pour les assommer, voir les tuer : ils devaient déguerpir, et vite !
C'est donc en prenant leurs jambes à leur cou que les deux garçons parcoururent les quelques dizaines de mètres qui les séparaient de la sécurité. Ils n'avaient plus le temps de penser à la douleur de leurs pieds, mais se préoccupaient d'avantage de leur coma éventuel si l'un de ces Pokémon venaient à leur tomber sur la tête.
Ils s'en sortirent sans blessure, hormis une douleur au bras pour Léo qui avait reçu un morceau de bouclier après la chute d'un Météno. Ils étaient maintenant sain et sauf, et avaient rempli leur objectif de capturer un Bourrinos.

Les deux Dresseurs reprirent donc la route en direction du bivouaque du vieillard. Ils retrouvèrent rapidement leur montures. Les pieds meurtris par leur course effrénée, Chevroum et Mastouffe furent plus que bienvenus. Les garçons profitèrent du trajet retour pour se reposer.
Quelque temps plus tard, le cabanon du Barde apparut à l'horizon. Ben descendit donc de sa PokéMonture et Léo rappela son compagnon originaire de Kalos dans sa Pokéball. Le vieil homme était allongé dans son hamac, il ne portait plus de chemise et bronzait au soleil. Il se ventilait avec un éventail sur lequel un lion majestueux était dessiné.
– Monsieur, voici votre Bourrinos !
En entendant la voix des deux garçons, l'homme leva la tête. Il fut aussitôt aveuglé par un flash lumineux qui se transforma en un cheval géant tout en muscle. Les yeux du Barde s'écarquillèrent de surprise.
– Excellent travail !
Il descendit de son hamac d'un bond agile et s'approcha des adolescents. Léo lui tendit une Pokéball. Le soleil se reflétait dans le couvercle du petit objet alors que l'homme le récupérait. Il rappela Bourrinos dans la balle.
– Maintenant, dîtes nous ce que vous savez, dit Léo.
Le Barde soupira.
– Bon.. je vais vous le dire. Voilà... Je n'avais pas envie de vous le révéler, mais comme vous m'y forcez... – il laissa un court silence – mon vrai nom c'est Will Chespineare.
Un rictus de sourire se dessina sur ses lèvres. Pas sur celles de Léo, qui lui jeta des étincelles depuis ses yeux. Il caressa doucement la gemme à son bracelet de perles. Puis, il plongea la main dans sa poche et sortit une Pokéball. Il défiait le vieil homme.
– Aux grands maux, les grands remèdes.
– J'aime ta façon de penser mon gars !
Le vieil homme fonça vers sa cabane, il entra dans la pénombre intérieure puis ressortit aussitôt avec une vieille Pokéball dans la main. Il acceptait le défi de Léo.

Les deux combattants lancèrent donc leur Pokémon en même temps. Léo avait décidé de se battre avec Chrysapile, le Pokémon que Papy Herbert lui avait donné au moment de leur départ de la ferme des grands-parents de Julie. Il n'avait pas encore eu l'occasion de disputer un combat avec ce Pokémon, mais il était confiant de ses chances de réussites.
Face à lui, le Barde lui opposa un petit Pokémon bipède au pelage marron, à la tête toute ronde surplombée d'un casque de verdure avec trois petites cornes sur la tête. Il avait deux petits bras marrons, des pattes pourvues de deux griffes et une queue à l'extrémité rouge. Léo reconnaissait ce Pokémon, il en avait déjà vu lors de son séjour à Kalos ; c'était un Marisson.
Le combat s'engagea donc entre les deux créatures, qui se défendaient à armes égales malgré le clair désavantage de type de Marisson, compensé par une expérience du combat plus grande. Ce Pokémon devait être le partenaire du vieillard depuis un long moment. Chrysapile enchaînait des attaques insecte et des attaques électrique avec tellement de brio qu'il progressa pendant ce combat, jusqu'à en faire pencher la balance. En effet, à l'instar du Pokémon de Ben précédemment, Chrysapile, empli d'une énergie nouvelle, la déploya pour évoluer.
Son corps, recouvert d'un éclat lumineux et se transforma en une créature ailée. Son corps paraissait presque mécanique. Le dessus de son abdomen s'ouvrait pour laisser passer ses ailes transparentes. Le Pokémon évolué avait quatre pattes, et les deux petits crocs servant de prises étaient devenus de véritables antennes chargées d'électricité. C'était un Lucanon.
Ce dernier expédia le combat en une seule attaque, si bien que le Barde dut enfin s'avouer vaincu.

Une fois Marisson de retour dans sa Pokéball, le vieil homme invita les deux jeunes gens à entrer dans sa cabane. Il les fit asseoir sur des tabourets en bois, faits main. L'intérieur de sa cabane était étonnamment moderne, il possédait quelques appareils électroménagers fonctionnant grâce à des Chrysapile apprivoisés, et vue de ce point de vue, la pièce unique semblait beaucoup plus spacieuse. Le Barde s'assit en face d'eux.
– Croyez le ou non, j'ai été désolé d'apprendre que la grande ville avait été attaquée. J'aurais aimé être là pour aider. Mais avec ce que je sais, cette attaque n'était rien par rapport à ce qui attend toute l'île d'ici peu de temps...
– Mais que se passe-t-il exactement ?
– Je ne peux pas vous dire. La seule chose que je sais, c'est qu'un vieil homme comme moi voit des choses, beaucoup de choses, les choses de l'ombre que personne ne remarque. Et les ombres bougent de plus en plus.
– Dans ce cas, que pouvons-nous faire pour empêcher cette catastrophe ?
– Parlez aux Dominants peut-être... Leur demander des explications.
– Les Dominants ?
– Il y en a deux sur cette île, l'un se trouve ici, au sommet de la montagne. Et l'autre en ville, ou plutôt, sous la ville, dans les égouts.
– Quand vous dîtes les Dominants, vous parlez de...
– De Pokémon, oui. Ce sont eux qui dirigent les deux factions qui sont entrées en guerre, et eux seuls peuvent tout arrêter.
– Dans ce cas, je pense que l'on va leur rendre une petite visite.