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L'Arène Nanméouïe de The Under Toad



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Informations

» Auteur : The Under Toad - Voir le profil
» Créé le 06/06/2016 à 12:13
» Dernière mise à jour le 07/06/2016 à 18:38

» Mots-clés :   Action   Drame   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Le soir venu, après de nombreuses répétitions avec une équipe en partie recomposée, et en faisant attention à ce que personne ne me voie sortir du centre, je me dirigeai vers le Pont ferroviaire. Une femme tenta de m'arrêter, en me disant que des voyous s'étaient réservé le pont et qu'il était trop dangereux d'y aller, surtout pour une enfant comme moi. Mon déguisement était donc efficace, mais je dus recourir à une Poudre dodo de Fragilady pour qu'elle ne me retarde pas.

Arrivée sur le pont, je mis une bonne raclée au motard qui tenta de me faire rebrousser chemin, puis cherchai le passage réservé au personnel que m'avait indiqué Déflaisan. Un Aqua-jet censé être discret de Clamiral se chargea de la porte métallique à moitié rouillée, mais le bruit fut couvert par celui que faisaient les motos. Je descendis un long escalier sombre qui reliait les différents niveaux du pont pour me retrouver au niveau du sol, sous le pont, un endroit difficile d'accès par un autre moyen. Je trouvai ensuite la trappe que m'avait signalée le Nanméouïe, si bien dissimulée qu'il fallait connaître son existence pour la voir.

Je pris une profonde inspiration avant de descendre dans l'enfer d'où s'était miraculeusement échappé le petit Pokémon rose.



Je franchis la trappe et descendis un escalier interminable, débouchant sur un couloir souterrain qui m'amena devant une porte gardée par deux vigiles à l'air louche.


« Nouvelle cliente ? Demanda le premier d'un air soupçonneux. Pourtant nous n'en avons pas été informés...
- Tu crois qu'on devrait prévenir le boss ? S'interrogea l'autre, une main déjà sur sa ceinture de pokéballs et l'autre sur son pistolet. Il a donné des ordres stricts...
En temps normal, j'aurais aussitôt rougi, ou paniqué, me trahissant immédiatement. Mais je m'entendis dire avec un calme et une assurance qui me surprirent :
- Des amis m'ont indiqué l'endroit, mais je ne suis pas une cliente habituelle. Dites à votre boss que j'ai une affaire toute particulière et très intéressante à traiter avec lui, et que j'ai préféré le rencontrer directement plutôt que de prendre des risques en le contactant.
- Une gamine qui a une affaire à traiter avec le boss ? Cela m'étonnerait fort, ma petite, alors écoute-moi bien, commença le plus méfiant d'un ton menaçant.
- Non attends, l'interrompit l'autre, avant même que je ne puisse répondre, il vaut mieux que j'aille le chercher, il préfère être au courant de toute situation inhabituelle, et tu le connais, il serait furieux s'il apprenait qu'il ratait une bonne affaire... Et puis tu peux bien la retenir seul, cette gosse fluette n'a qu'un seul badge d'arène, et le moins difficile à obtenir, sur son pull... ».


Je souris intérieurement. En effet, j'avais prévu qu'on demanderait à voir mes badges, et n'en avoir aucun aurait pu paraître suspect, j'avais donc pris le premier et laissé l'étui dans l'armoire de ma chambre.
L'autre garde se laissa convaincre, et quelques minutes plus tard son compagnon revint, accompagné d'un homme dont le visage était dissimulé par une sorte de cagoule qui lui donnait l'air d'un bourreau. Il me dévisagea à son tour puis me fit signe de le suivre dans un dédale de couloirs. Il m'emmena directement dans son bureau sans passer par les lieux principaux où j'aurais voulu jeter un coup d’œil, en repérage.
La pièce était assez simple, contrairement au luxe auquel je m'attendais pour le « boss ». L'homme m'invita à m'asseoir tout en prenant son siège, et me demanda aussitôt d'aller droit au but, n'ayant pas de temps à perdre.


« J'ai bel et bien une affaire à vous proposer, répondis-je simplement. Voici... dis-je en saisissant une pokéball et en en faisant sortir une Nanméouïe chromatique à l'air costaud. Comme vous le voyez, je possède une Nanméouïe rare et puissante que l'on m'avait offerte il y a quelques années, mais j'ai renoncé à une carrière de dresseuse après avoir eu trop de difficultés à obtenir le premier badge, le badge Triple... J'ai un Pokémon fort, mais j'ai surtout besoin d'argent, mes parents ne parviennent plus à payer les factures et à nourrir mes nombreux frères et sœurs si vous voulez savoir les détails. On m'a informée de votre commerce, et j'ai donc pensé que je pourrais vous louer ce Nanméouïe à un bon prix... Je n'en demanderai pas un gros pourcentage et vos clients se précipiteront pour affronter un Nanméouïe aussi puissant...

Le boss parut très intéressé et moins suspicieux à mon égard. Il se mit à tourner autour du Pokémon puis à l'examiner de plus près. Je retins mon souffle, il ne fallait surtout pas qu'il en appelle à l'un de ses Pokémon pour vérifier sa force par lui-même... Mais je fus rassurée quand il se rassit et s'adressa autant à moi qu'à lui-même.

- En effet, je sais reconnaître au premier coup d’œil un Pokémon puissant, et le vôtre a l'air très fort, il a même une férocité dans le regard que je n'ai jamais vue chez un Nanméouïe... Hmmm, chromatique en plus, on pourrait faire croire qu'il rapporte encore plus d'expérience... Très bien, je crois que nous allons pouvoir faire affaire, mademoiselle … ?
- Black, Touko Black. Mais avant de conclure un marché je voudrais visiter les locaux, si c'est possible...
- Bien sûr, bien sûr, Mlle Black, nous discuterons du prix en chemin... Laissez donc votre Nanméouïe sorti durant le trajet, il attirera le regard des clients ! ».







Le moment crucial allait bientôt arriver. Le boss semblait aussi fébrile qu'un enfant attendant le Cadoizo de Noël, face à l'opportunité qui se présentait à lui de se faire beaucoup d'argent grâce à une gamine qui ne comprenait rien aux affaires.
Il me mena enfin au lieu que je désirais voir autant que je le redoutais : une Arène. Mais il s'agissait autant d'une arène que d'une salle de casino, car le terrain était entouré de fauteuils, de machines à sous, et d'échoppes de toutes sortes. Bien que souterraine, la salle était immense, même le plafond était presque aussi haut que dans les arènes classiques.

Sur le terrain, plusieurs Dresseurs se tenaient dans des sortes de couloirs tracés au sol, à la manière des lignes d'eau d'une piscine, et devant eux leurs Pokémon tous équipés d'un Multi Expérience. Ils affrontaient en même temps et chacun de son côté un adversaire : toujours un Nanméouïe, qui était remplacé par un autre dès que le précédent était mis K.O. Mis K.O, ou plutôt devrais-je dire massacré et laissé presque pour mort, vu la brutalité avec laquelle les dresseurs se déchaînaient sur les pauvres petits Pokémon roses...


« Voyez-vous, au début ce n'était qu'un tunnel étroit, mais avec le succès de ces combats nous avons pu développer l'Arène Nanméouïe et proposer toujours plus de services à nos clients ! Ici des bars pour que dresseurs et Pokémon puissent se rafraîchir, là des machines à sous et jeux d'arcade en attendant son tour d'entraîner son équipe, par là des boutiques, et nous avons même notre propre masseuse de Pokémon ! Venez, je vous offre un rafraîchissement, à vous et à votre Pokémon, je vous montrerai ensuite nos Nanméouïe ! ».


De plus en plus de personnes nous regardaient. Les employés avaient vite compris que j'étais une invitée de marque de leur patron et s'inclinaient bien bas devant moi, et les dresseurs à proximité observaient avec une avidité non dissimulée ma Nanméouïe chromatique. Le barman s'empressa de nous servir, à son patron, à moi et à mon Pokémon, respectivement vin, limonade et lait Meumeu de la meilleure qualité.

Mon interlocuteur profita de cette pause rafraîchissements pour me parler chiffres, tandis que je me demandais si je devais ou non lui demander comment son « entreprise » avait réussi à prospérer dans la plus grande clandestinité, au risque d'éveiller ses soupçons.
Je jouais néanmoins parfaitement mon rôle, en le confortant dans l'idée que j'étais incapable de négocier tout en faisant en sorte de ne pas trop facilement me laisser plumer, ce qui aurait été étonnant pour quelqu'un qui prétendait avoir besoin d'argent.

Il répondit partiellement aux questions que je n'osais pas lui poser, partiellement car il me semblait qu'il cachait tout de même des choses. Je me rendis en effet vite compte qu'il ne m'accordait pas une confiance aveugle, en bon hors-la-loi toujours sur ses gardes. Il ne cessait de scruter mon visage et la moindre de mes réactions au spectacle des combats particulièrement violents sur le terrain.
Il me demanda tout à coup ce que je pensai des Nanméouïe, et il sembla satisfait quand je déclarai avec indifférence qu'ils n'étaient à mes yeux que des outils bien pratiques pour rendre plus forts des Pokémon dignes de ce nom.


« Nous avons eu l'idée, poursuivit-il alors, de fonder cette Arène sous le Pont ferroviaire et d'y organiser les matchs le vendredi, du soir au petit matin, car grâce à ce gang de motards idiots qui y sévit, peu de gens, même les Rangers, osent s'approcher du pont... Mais il s'est très vite avéré que le risque d'être découverts était moins grand que nous le pensions, alors nous ouvrons plus souvent, presque tous les soirs... Mais je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps avec ces histoires, venez donc voir la suite ! ».


Il m'entraîna alors vers le fond de l'Arène et me fit entrer dans une salle assez grande où se trouvaient une vingtaine de Nanméouïe, dans des conditions de vie qui semblaient acceptables : chacun disposait d'un assez grand box et de nourriture de bonne qualité, et avait accès à un enclos commun spacieux pour se dégourdir les pattes. Une lumière agréable bien qu'artificielle baignait la pièce agrémentée de nombreuses plantes, et des employés souriants et semblant sortir tout droit d'une publicité bichonnaient avec zèle les Pokémon.

Mais comme je m'en doutais, ayant été informée de ce trafic clandestin par un Nanméouïe fugitif et traumatisé, le boss m'expliqua que ne se trouvaient là que les Nanméouïe les plus forts (bien qu'aucun n'arrivât à la cheville du mien qui serait traité avec encore plus d'égards qu'eux, se crut-il obligé d'ajouter pour me flatter), et qu'on ne montrait que ces spécimens aux clients demandant à voir la « marchandise ».
Avec un petit rire, il me proposa d'entrer dans une autre salle, interdite cette fois au public, non sans m'avoir conseillé de laisser mon Nanméouïe nous attendre là.


« Vous comprenez, s'occuper de cette façon de ces 'outils', comme vous l'avez si bien dit, coûte très cher... Cette charmante pièce est non seulement réservée aux Nanméouïe les plus forts, mais elle sert surtout de salle d'exposition pour les clients qui malgré nos précautions auraient des scrupules et un fond de moralité qui pourraient nous porter préjudice... Voici donc le cœur de notre commerce, notre véritable réserve de Nanméouïe, le Pokémon le plus précieux d'Unys ! ».


Il déverrouilla la porte puis me fit entrer. Au prix d'un immense effort, je parvins à afficher un air impressionné et un sourire satisfait devant ce que je découvrais, mais en réalité j'eus aussitôt la nausée en pénétrant au cœur de l'enfer.







L'enfer était un large tunnel mal éclairé rempli de batteries contenant un nombre incalculable de Nanméouïe en piteux état. Une odeur insupportable me prit aussitôt à la gorge et me fit boucher mes narines, mais j'aurais préféré pouvoir boucher mes oreilles si ce geste n'était pas si risqué. Mes tympans furent en effet mis à rude épreuve par des cris et des gémissements, uniquement des « Naaaaaaaaan ! » aigus et déchirants.
Des employés portant des masques à gaz qui leur donnaient l'air effrayant, bien différents de leurs collègues de la salle précédente, attrapaient sans ménagement des Pokémon pour les emmener à l'arène, jetaient brutalement ceux qu'ils ramenaient dans les cages surpeuplées, ou frappaient les mères pour qu'elles leur cèdent leurs œufs.
Dans un coin avait été aménagée une infirmerie de fortune, où les Nanméouïe blessés étaient ranimés et à peu près soignés avec des herbes amères plus ou moins dépassées.

La visite ne fut heureusement pas bien longue, car le boss, qui se bouchait également le nez, ne tenait pas à rester longtemps dans cette usine à Pokémon, disant qu'il ne tenait pas à ce que cette odeur infecte imprégnât ses beaux vêtements. Nous retournâmes à la « salle d'exposition », et je croisai brièvement le regard de mon Pokémon qui sembla lire dans mon esprit.


« Passons aux choses sérieuses à présent, dit le boss, qui heureusement ne semblait pas avoir surpris cet échange fugitif qui aurait pu me trahir, et emmenons votre merveilleux Nanméouïe à l'arène ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait.




Le moment d'agir allait enfin arriver. Si tout se passait bien, dans quelques heures tout serait terminé, et j'aurais tenu ma promesse faite au Nanméouïe en libérant tous ses congénères de ce commerce révoltant. En plus de mon état de choc causé par ce que je venais de voir, je me sentais tendue et anxieuse comme je ne l'avais encore jamais été, mais ma détermination et la force que me communiquaient mes Pokémon à travers leurs pokéballs me permirent de garder mon sang-froid.

J'étais installée dans un fauteuil au bord du terrain, aux côtés du boss affalé dans un fauteuil plus confortable encore, et j'envoyai Nanméouïe sur le terrain en lui adressant un regard appuyé, pour lui signifier que je serai prête à agir au signal convenu.

Comme prévu, les dresseurs s'étaient presque battus entre eux pour être les premiers à faire profiter leurs Pokémon de cet exceptionnel générateur d'expérience, excités par l'annonce que le boss avait faite.
Le premier client à s'avancer sur le terrain, un adolescent à l'air prétentieux, envoya sans plus attendre son Pokémon, un Zéblitz auquel je trouvais un air malheureux. Il lui ordonna d'exécuter un Éclair fou. Le zèbre fonça vers son adversaire, illuminé par l'incroyable quantité d'électricité qu'il dégageait.

Il atteindrait mon Pokémon dans quelques secondes. Je posai subrepticement la main sur mes pokéballs. L'impact était imminent. J'avais l'impression que j'étais moi aussi parcourue d'électricité, les muscles de mes jambes tendus comme un arc, prêts à me permettre de bondir.

Le Zéblitz percuta enfin avec une violence extrême le Nanméouïe qui eut un petit sourire narquois, comme si l'attaque l'avait seulement chatouillé, avant que l'illusion ne se brise. Le public avait à peine eu le temps de s'étonner de voir un Zoroark au regard meurtrier à la place du petit Pokémon que j'étais déjà à ses côtés, et une seconde plus tard Clamiral, Fragilady et Déflaisan étaient sortis de leurs pokéballs.
La bataille commença alors.







L'effet de surprise nous donna un avantage considérable sur des adversaires pris au dépourvu. Au milieu du terrain, je faisais exécuter à mes Pokémon placés en cercle autour de moi une multitude d'attaques, simples ou combinées, en reprenant à peine mon souffle, tout en me tenant prête à utiliser des médicaments pour les soigner ou régénérer les PP de leurs capacités.

À seulement eux quatre, ils repoussaient avec une facilité déconcertante toutes les vagues de Pokémon envoyés par les dresseurs et les employés, n'ayant pas obtenu le titre de Maîtres d'Unys pour rien. Leurs attaques étaient encore plus puissantes que d'habitude, du fait de leur rage qu'ils pouvaient enfin laisser éclater mais que je canalisais avec brio.

Clamiral fonçait avec des Aqua-jets pour s'approcher de ses adversaires avant qu'ils n'aient eu le temps de faire quoi que ce soit, puis déployait des Cascades d'une puissance inouïe qui ne laissaient aucune chance aux Pokémon dont les types n'y résistaient pas, ou encore punissait d'une violente Vendetta ceux qui parvenaient à le toucher.

Fragilady avait mis à profit le temps que les adversaires se remettent de leur surprise pour exécuter quelques Papillodanses. Elle faisait à présent des ravages avec des Poudre Dodo et surtout des Danse-fleur dévastateurs, qu'elle mêlait parfois, suivant mes instructions, aux Cascades pour un combo mettant K.O tout Pokémon se trouvant au mauvais moment au mauvais endroit.

Déflaisan n'était pas en reste, frappant de temps à autres depuis le haut plafond avec des attaques Vol bien placées.
Elle agissait toutefois principalement en soutien, rendant ses comparses plus rapides encore avec Vent arrière et enchaînant les Danse-plumes pour non seulement réduire l'Attaque des adversaires, mais aussi les endormir quand les tourbillons de plumes étaient mélangés avec des Poudre Dodo, ou encore les alourdir quand des tas de plumes gorgées de l'eau des Cascades les recouvrait (ce qui posait surtout problème aux autres Pokémon de type Vol qui tentaient de rejoindre Déflaisan dans les airs), d'autres exemples de combos que j'avais par le passé eu beaucoup de mal à mettre au point mais qui se révélaient redoutables.

La pluie incessante de plumes finit aussi par avoir le bénéfice de réduire la visibilité des adversaires, et de certains tourbillons de plume qui arrivaient au sol et semblaient avoir manqué leur cible surgissait Zoroark qui préférait attaquer par surprise et faisait goûter à bout portant ses Explonuits à ses victimes.


Enfin, quand je jugeai la situation propice, je fis discrètement sortir ma Nanméouïe chromatique, qui avait été placée dans l'équipe pour l'illusion de Zoroark, illusion que le renard avait pu parfaire quand je l'avais laissé s'entraîner dans ce but dans ma chambre au Centre Pokémon avec les Nanméouïe.
La petite créature violette n'avait plus rien de la Pokémon frêle et sensible qui avait pleuré toutes les larmes de son corps la veille. Avec une expression de haine que je n'aurais jamais cru voir sur le visage d'un tel Pokémon, elle se faufila courageusement dans la bataille sans être vue, tirant profit de la fumée et des plumes, pour aller libérer ses congénères enfermés.
Elle revint suivie d'un grand nombre de ses semblables, qui ne devait toutefois représenter qu'une petite partie de l'ensemble des captifs, et une vingtaine d'entre eux (sans doute ceux de la 'salle d'exposition', en bien meilleure forme) nous rejoignit sur le champ de bataille qu'était devenue l'arène bien entretenue, pour dispenser leurs attaques de soin et de soutien à mon équipe ou distribuer des Torgnoles à ceux qui les avaient malmenés.




Outre l'effet de surprise et leur détermination, ce fut la coordination parfaite entre mes Pokémon qui leur permettait de dominer complètement le camp adverse, pourtant largement supérieur en nombre.
Ils ne se frappaient jamais entre eux, étant capables de prévoir les mouvements des uns et des autres et ainsi de cibler sans risque des adversaires se trouvant juste à côté, et se protégeaient mutuellement, tandis que pour les autres ce n'était qu'un chaos complet. En voulant tous attaquer à la fois ils se frappèrent entre eux de nombreuses fois entre eux et ne parvenaient que rarement à toucher mon équipe.

Tout en donnant mes instructions, je cherchais le boss du regard, m'étant étonnée de ne pas le voir prendre part à la bataille. Ne le trouvant pas, je fis signe à Déflaisan d'approcher quelques instants pour lui demander si elle avait eu plus de chance, mais l'oiseau secoua la tête. J'eus un mauvais pressentiment qui se confirma peu après, alors que la bataille allait déjà vers sa fin en faveur de mon équipe et que la plupart des clients, défaits, avaient pris la fuite dans la confusion la plus totale.

« Plus personne ne bouge ! » cria soudain une grosse voix à travers l'arène ravagée.








Je me tournai vers l'entrée d'où provenait la voix, et vis avec horreur le boss, accompagné d'une vingtaine d'hommes et de femmes armés qui braquaient leurs armes sur moi. Mon pull était constellé des points rouges du laser des snipers dont certains étaient équipés.

« Bien, reprit-il, que tes chers Pokémon cessent immédiatement toute attaque et se tiennent tranquilles, ou nous ferons feu  ! ».

Mes Pokémon, ainsi que leurs alliés Nanméouïe, se figèrent, paniqués et ne sachant pas quoi faire, Déflaisan atterrissant brutalement au milieu des autres, l'air honteux de ne pas avoir vu venir ces ennemis malgré sa position stratégique. Je leur dis de ne pas bouger, la voix brisée, ne parvenant pas à croire que nous soyons défaits alors que la victoire était si proche. Le groupe s'avança vers moi.


« Ainsi donc, le Maître de la Ligue, Ludvina White, est venue en personne s'infiltrer dans notre œuvre pour s'employer à la détruire... Comment ai-je pu me laisser avoir ? Quoi qu'il en soit, poursuivit-il, tu as gagné le droit que je te révèle un petit secret, puisque tu ne ressortiras pas d'ici... En réalité, je ne suis pas le chef de cette entreprise, j'ai été engagé par des gens bien plus intelligents que moi pour leur servir de couverture au cas où une petite fouineuse dans ton genre ne vienne...
- Peu importe, vous, vos employeurs, vos collègues et vos clients, vous finirez tous derrière les barreaux, le coupai-je en grondant pour cacher ma peur.
- Quelles menaces futiles, et dignes d'une gosse, ricana-t-il. Et comment comptes-tu t'y prendre pour nous arrêter, alors que tu n'es pas en mesure de bouger ? Tu n'es pourtant pas si idiote que ça puisque tu n'es pas venue sans prendre de précautions, il te reste une pokéball à laquelle tu n'as pas encore touché : j'en déduis que c'est celle de Zekrom, que tu ne comptais utiliser qu'en tout dernier recours, n'est-ce pas ? Mais il ne te sera d'aucune utilité puisque tu ne peux pas faire le moindre geste... Demain la police retrouvera ton corps sans vie ainsi que ceux de tes Pokémon près du Pont ferroviaire, trouvera des preuves accusant le gang de motards, en conclura que tu as tenté de les déloger du pont en pensant que ton autorité de Maître suffirait et que ça a mal tourné ! Et nous aurons le champ libre pour poursuivre notre plan (oui, nous allons étendre l'entreprise en implantant des Arènes Nanméouïe dans tout Unys) puisque personne ne soupçonnera nos agissements ! ».