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L'Arène Nanméouïe de The Under Toad



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Informations

» Auteur : The Under Toad - Voir le profil
» Créé le 06/06/2016 à 12:05
» Dernière mise à jour le 07/06/2016 à 18:20

» Mots-clés :   Action   Drame   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Métamorphose
« Dis, tu connais un Pokémon qui s'appelle Nanméouïe ? Parfois, en marchant, tu verras les hautes herbes bouger. Ça veut dire qu'il est peut-être caché là ! Et il donne plein d'expérience ! Quel gentil Pokémon. »
Une fille au Centre Pokémon de Maillard.









Je me promenais dans la forêt que longe la route 9, entre le Pont Ferroviaire et Janusia, comptant y faire un pique-nique avec mes Pokémon avant de nous rendre dans une grotte surnommée l'Antre d'entraînement. Mon équipe était désormais trop puissante pour s'y entraîner sérieusement, mais les membres du Conseil 4 et même Goyah, l'ancien Maître, étaient tous occupés et ne pouvaient pas s'entraîner avec moi en ce moment. Je m'assis sur un tronc d'arbre et sortit de mon sac un guide de Sinnoh, où je comptais partir en voyage.

J'avais récemment réalisé mon rêve de devenir le Maître Pokémon d'Unys, mais une fois la liesse de ma victoire quelque peu retombée, j'avais très vite éprouvé l'envie de voyager et de rencontrer de nouveaux Pokémon, et bien sûr de défier les Ligues des autres régions. Les autres Conseils 4 et Maîtres étaient encore plus puissants que ceux d'Unys, ce qu'avaient montré les tournois les opposant et qui s'étaient hélas toujours terminés par la défaite de notre Ligue après des matchs pourtant épiques. Je brûlais donc de me mesurer à cette élite et hisser ma région à la première place du podium.

Et puis, il fallait bien avouer que je ne supportais déjà plus les journalistes et les foules qui m'assaillaient où que j'aille, non seulement à cause de mon titre, mais surtout à cause du fait que je possède un Pokémon Légendaire d'Unys, Zekrom. J'avais été contrainte de capturer ce dragon mythique par N, prince de la Team Plasma, qui avait de son côté convaincu Reshiram de rejoindre sa cause et m'avait défiée dans un duel de titans, mais je n'avais jamais fait appel à lui depuis, ne tenant pas à risquer de détruire la moitié d'Unys.
J'avais souhaité que le moins de personnes possible sache que j'avais ce mastodonte en ma possession, mais cette gaffeuse de Bianca, l'une des mes meilleurs amis, n'avait pas pu s'empêcher de tenir sa langue, et tout Unys était au courant une semaine plus tard...

Alors que je songeai avec amusement à Bianca et à sa maladresse, j'entendis derrière moi un gémissement.
Je me retournai et vis tituber un Nanméouïe gravement blessé. En me voyant il tenta de s'enfuir mais s'effondra. Je me précipitai vers lui pour le soigner, mais ses plaies semblaient être trop profondes pour de simples Guérisons : il fallait donc l'emmener au plus vite au Centre Pokémon le plus proche.

J'entrai ainsi en trombe dans le Centre de Janusia, suivie de mon Clamiral qui portait le blessé sur son dos (il était trop lourd pour que je puisse le porter moi-même), et je tentai de retrouver mon calme en demandant à l'infirmière de soigner de toute urgence le Pokémon Audition.







Je dus patienter deux bonnes heures dans la salle d'attente du centre avant d'avoir des nouvelles du petit patient rose. Je me serais inquiétée pour n'importe quel Pokémon sauvage aussi gravement blessé que j'aurais amené au centre (sans parler de mes propres Pokémon), mais les Nanméouïe étaient un cas particulier.
Ce Pokémon était non seulement assez rare, mais pour on ne sait quelle raison, rapportait beaucoup d'expérience au Pokémon qui le mettait hors de combat, incitant bon nombre de dresseurs à littéralement dévaliser les boutiques des Repousses en vente pour entraîner leurs Pokémon plus rapidement. Le calme des forêts était ainsi parfois troublé par les cris de joie des dresseurs qui débusquaient un Nanméouïe, ou bien par les jurons qui leur échappaient quand ils tombaient sur un autre Pokémon.


Je fus tirée de mes pensées par l'infirmière Joëlle qui revenait de la salle d'opération, suivie par son assistant Nanméouïe qui poussait le lit dans lequel se trouvait son congénère en bien meilleure forme.


« Ce Nanméouïe est à présent tiré d'affaire, mais il était dans un état critique, si vous l'aviez trouvé ne serait-ce qu'une demi-heure plus tard je n'aurais sans doute rien pu faire pour lui... Où donc l'avez-vous trouvé, Maître ?
- Appelez-moi Ludvina. Je l'ai trouvé dans les bois non loin du Pont ferroviaire... Si jamais c'est un dresseur qui l'a mis dans un état pareil, je lui ferai passer un mauvais quart d'heure dès que je l'aurai retrouvé !
- Je comprends votre colère, parfois les dresseurs deviennent fous en trouvant des Nanméouïes et ne se rendent pas compte qu'ils vont beaucoup trop loin, répondit Joëlle avec amertume (derrière elle son Nanméouïe hocha la tête tristement). Ce Nanméouïe est presque guéri, mais il lui faudra un temps de convalescence, que comptez-vous faire ensuite ?
- J'ai déjà un Nanméouïe donc je ne pense pas le capturer, mais je veux savoir ce qui lui est arrivé. Il va simplement m'aider, le cas échéant, à retrouver la personne qui lui a fait ça, mais je ferai en sorte qu'il se repose bien sûr. Quand ce sera fait j'imagine que je le relâcherai ou le confierai à un médecin qui en aurait besoin comme partenaire, selon ce qu'il préférera. ».


Sur ce je laissai l'infirmière, qui retourna à son travail non sans m'avoir souhaité bonne chance, et quittai le centre, suivie de mon Clamiral qui servait à nouveau de monture au Nanméouïe. Ce petit Pokémon rose, sans que je ne m'en doutasse alors, allait m'entraîner dans une aventure dantesque.







Je comptais revenir à l'endroit où j'avais trouvé le Nanméouïe pour l'interroger en toute tranquillité à l'aide de ma propre Nanméouïe que j'avais placée dans mon équipe avant de partir, mais je vis tout de suite que quelque chose n'allait pas. Le Pokémon, bien que toujours sauvage, était calme et semblait plein de gratitude à mon égard, mais il était également visiblement apeuré et paraissait de plus en plus anxieux à mesure que nous avancions, jusqu'à ce qu'il semble complètement paralysé de terreur, se cachant les yeux avec les mains.

Une fois arrivés dans la forêt je fis donc sortir ma Nanméouïe, une chromatique (je l'avais capturée durant mon voyage initiatique uniquement pour cette particularité puisque les Nanméouïe n'ont jamais été des Pokémon que, selon mes goûts personnels, j'appréciais vraiment) afin qu'elle rassure et interroge son congénère plus efficacement que Clamiral, pas très doué dans ce rôle.
Le convalescent finit par se calmer un peu et les deux Pokémon entamèrent une longue conversation, qui m'aurait fait rire en d'autres circonstances puisque le dialogue n'était pour moi qu'une succession de « Nan ! », « Ouïe nan ! », « Méouïe ! », « Nanménan ! », « Ouïenanouïe ! » et j'en passe.

Je me rendis aussitôt compte que le récit du Pokémon était terrible en voyant les visages de la chromatique et de Clamiral perdre leurs couleurs et afficher une expression de dégoût mêlé de pitié intense. Quand il eut terminé, tremblant et en larmes, Clamiral semblait furieux et se défoula sur un rocher, tandis que ma Nanméouïe versait un tel torrent de larmes qu'on aurait pu croire qu'elle avait appris Croco-Larmes.
Une fois à peu près remise, elle entreprit de remplir sa mission en tentant de m'expliquer ce qui venait d'être dit, or même si la communication était bien plus facile entre un dresseur et son Pokémon qu'avec un Pokémon sauvage, je ne compris rien à ses couinements. J'optai donc pour une série de questions auxquelles elle n'aurait qu'à répondre par l'affirmative ou la négative, mais même là ce fut laborieux, par exemple :


« Est-ce un dresseur qui lui a fait ça ?
- Ouïeménan !
- Comment ça 'oui mais non ?' ?! Euh, est-il bien sauvage ?
- Ouïeménan !
- Okaaaaay... Il a été relâché ou abandonné par son propriétaire alors ?
- Nan !
- ... ».


Ce fut finalement grâce à un grand mime que je compris ce qu'il s'était passé, je me félicitai d'ailleurs intérieurement d'avoir fait participer mes Pokémon aux spectacles du Music-Hall car leur performance d'acteurs fut sans doute décisive. Les préparatifs n'eurent aucun sens à mes yeux, puisque la Nanméouïe violette me fit sortir mes autres Pokémon hors de leurs pokéballs, désigna le sol, puis alla planter quelques petites branches d'arbre verticalement et en ligne quelques mètres en face de moi.

Après avoir écouté Clamiral leur résumer la situation (eux aussi eurent l'air choqués par l'histoire, ce qui me rendit encore plus impatiente de la connaître aussi), mes Pokémon se mirent en file indienne à mes côtés, sauf Fragilady qui me demanda à ma grande surprise de lui prêter mon portefeuille avant de se placer un peu à l'écart du reste de l'équipe.
Pendant ce temps, les deux Nanméouïe, même si cette reconstitution semblait affecter mon protégé, se placèrent en face, derrière la rangée de bâtons, et prenaient un air malheureux. Fragilady, qui m'avait aussi pris ma casquette pour s'en coiffer (ça faisait d'ailleurs un drôle d'effet, une Fragilady affublée d'une casquette) me désigna puis se désigna, hochant la tête quand je suggérai qu'elle jouait le rôle d'un dresseur.

La 'représentation' put alors commencer. Fragilady alla déposer quelques pokédollars près des Nanméouïe, revint à sa place, et fit mine d'envoyer ma Déflaisan au combat contre ma Nanméouïe qui avait contourné la ligne de branches pour se mettre face à l'oiseau. Déflaisan fit semblant de la mettre K.O, puis revint en vainqueur aux côtés de Fragilady tandis que la perdante s'en retournait derrière ses branches.
La Pokémon dresseuse alla mettre ensuite d'autres pokédollars sur la pile déjà constituée, ce qui fit s'avancer cette fois le Nanméouïe rose, puis revint et fit semblant d'ordonner à mon Zoroark d'aller au combat, faisant se répéter le scénario.

Et là, je compris. Pour en être certaine, je formulais mon hypothèse aux Pokémon, qui approuvèrent aussitôt, soulagés que leur mise en scène ait porté ses fruits. J'avais eu beau me préparer à une histoire triste, je dus m'asseoir. Les sentiments se mêlaient dans mon esprit, ressentant à la fois de l'incrédulité, une tristesse profonde et une rage intense m'envahir, tandis que les larmes me montaient aux yeux. Le Nanméouïe qui avait tout provoqué s'avança alors timidement vers moi, essuyant ses larmes avec ses grandes oreilles.
« Je te jure, lui dis-je d'une voix rauque, je te jure sur mon honneur de Maître Pokémon, que je vais faire cesser cela... ».







Je m'éveillai le lendemain matin, un vendredi, dans une chambre du Centre Pokémon de Janusia, après une courte nuit passée surtout à réfléchir à une stratégie d’infiltration du lieu d'où s'était enfui le Nanméouïe.
Je m'étais demandé si je devais prévenir d'autres personnes, Goyah, le professeur Keteleeria ou Tcheren (il n'était bien sûr pas question d'en parler à cette maladroite de Bianca, elle serait bien capable de tout faire échouer dès les cinq premières minutes !), mais je préférais que le moins de personnes possible soient dans la confidence. Par ailleurs j'avais toujours aimé agir seule, quelque soit le domaine. On m'avait souvent dit que si j'avais été un Pokémon, j'aurais été 'Solo' de nature.

J'étais revenue au Centre en disant le plus naturellement possible à l'infirmière que son patient était simplement un Pokémon sauvage qui s'était perdu et cherchait sa famille. Il venait d'échapper de peu à une bande de Léopardus affamés quand je l'avais trouvé, et j'étais décidée à l'aider à retrouver les siens. Je laissai dans la chambre les deux Nanméouïe en compagnie de Zoroark, puis je sortis pour mettre la première phase de mon plan à exécution.

J'allai ainsi faire du shopping au centre commercial R9, pour y acheter médicaments et autres objets pour Pokémon, mais aussi de nouveaux vêtements, accessoires et divers articles pour moi. J'étais si préoccupée que je remarquais à peine les personnes qui me montraient du doigt et tentaient de se rapprocher, comme d'habitude pour me demander un autographe ou me supplier de montrer mon équipe, tandis que le personnel du centre tentait à grand-peine de les retenir pour laisser le Maître que j'étais faire ses courses comme n'importe qui.

Après avoir déposé mes achats dans ma chambre je retournai route 9 et me rendis à l'Antre d'entraînement, un lieu où personne ne s'étonnerait de voir le Maître et qui était proche de mon véritable objectif. Je sortis Déflaisan pour qu'elle accomplisse sa mission de repérage, puis entrai dans la grotte pour que mon équipe puisse s'échauffer pour la suite. L'oiseau m'y retrouva peu après, un peu dépité, mais elle avait tout de même pu récolter quelques informations qui me furent utiles.




En milieu d'après-midi je retournai à ma chambre pour me préparer. Je m'apprêtais à me métamorphoser pour m'introduire incognito dans un endroit dangereux, et je tenais donc à ce que personne n'en sache rien. J'avais pour cette raison renoncé à aller chez le coiffeur et préféré m'en remettre à un Pokémon, c'est pourquoi j'avais transféré pour l'occasion dans mon équipe mon Manternel, qui me semblait être le plus apte à cette tâche. Je n'étais cependant pas totalement rassurée, même si le Pokémon semblait ravi de me rendre service.

« Euh, alors Manternel je voudrais, s'il-te-plaît, que tu utilises Coupe sur mes cheveux pour qu'ils soient courts comme sur ce magazine, là, mais tu fais bien attention, d'accord ? ».

Manternel garda un grand sourire et, comme je l'espérais, il se mit au travail avec la même patience et la même précision dont les Pokémon de son espèce faisaient preuve pour coudre. Ravie du résultat, je le gratifiai d'une friandise puis teignis moi-même mes cheveux châtains considérablement raccourcis en noir.

Je quittai ensuite ma tenue favorite pour enfiler mes nouveaux vêtements, remplaçant mon éternel short bleu par un long pantalon noir confortable et mon gilet par un pull en laine bleu foncé ordinaire. Mes bracelets et mon Vokkit (je ne tenais pas à ce qu'il sonne inopinément ou à ce que l'on puisse me tracer avec) rejoignirent ma casquette blanche et rose, dont je ne m'étais encore jamais séparée, dans l'armoire. Je vidai mon sac rose de son contenu pour le transvaser dans un autre, moins voyant.
Enfin, je mis une paire de lunettes et me regardais dans la glace. J'étais méconnaissable. Je consultai mes Pokémon, qui approuvèrent tous de la tête. J'eus un sourire. Nous allions enfin passer à l'action.