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Les chasseurs de l'ombre de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 06/12/2015 à 10:05
» Dernière mise à jour le 12/07/2018 à 23:12

» Mots-clés :   Action   Drame   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 8 : L'équipe des ombres
Ces derniers jours, Lilura eut l'impression d'être une fille comme les autres. Elle flânait chez Trefens en regardant la télé ou en lisant des livres. Elle sortait de plus en plus loin, en amenant Beebear avec elle. Elle savait qu'elle avait l'air ridicule d'amener cette peluche partout et surtout de lui parler, mais elle se fichait bien de ce que pouvait penser les autres. Si Lilura avait tiré un trait sur son passé, cet ours était la seule chose encore qui la rattachait à cette enfant qu'elle avait été autrefois. Elle avait l'impression de conserver une partie d'elle, comme si son innocence passée s'était réincarnée en Beebear.Personne à tuer, et ne pas craindre d'être soi-même tuée. Pas de prière, pas d'entraînement, pas de leçon. Lilura avait l'impression d'être une autre personne, une personne normale. Mais ça ne pouvait pas durer, elle le savait. Ce qu'elle voyait à la télévision le lui confirmait.

- Six nouveaux meurtres aujourd'hui à Carmin-sur-Mer, disait le journaliste. Et comme ceux de Céladopole, les victimes ont été vidé de leur sang. Le gouvernement a dépêché le général Peter Lance et l'Ordre G-Man pour mettre fin à cette série noire, sans doute perpétré par quelque organisations criminelles qui...

Trefens éteignit la télé, agacé. Lilura le regarda.

- Le Cercle Rouge est passé à la vitesse supérieure. Ils comptent achever de remplir leur piscine de sang bientôt. Il faut vite agir, Trefi !

- Le chef est toujours en mission, dit Trefens.

- Ça va faire deux semaines maintenant ! On ne peut plus attendre, il faut agir sans lui.

- Attaquer le Cercle Rouge sans le chef ? Tu as perdu l'esprit ?

Lilura montra la télévision.

- Qui a parlé d'être seul ? Tu as entendu ? Les Dignitaires se sont enfin décidés à se bouger les fesses. Même pour eux qui utilise parfois leur services, le Cercle Rouge a dépassé les limites.

- Tu comptes t'allier aux Dignitaires ? Voilà une riche idée, plaisanta Trefens. Ils nous mettront dans le même sac que le Cercle.

- Vous êtes les Shadow Hunters oui ou non ? S'impatienta Lilura. Tu es bien capable de glisser une info dans la bonne oreille de quelqu'un pour que ça remonte jusqu'aux G-Man sans qu'ils sachent d'où ça vient non ?

Trefens réfléchit.

- Oui, je pourrai faire ça, mais le chef...

- Oublie un peu Dazen. On attire les G-Man jusqu'à la base du Cercle, et on profite de leur assaut pour mener le nôtre.

- Qui est ?

- Ben... empêcher la résurrection d'Orohydrus. Et tuer Yisho.

- Et les autres ? Tous ces assassins dont tu m'as parlé ? Et les jeunes disciples ?

Lilura haussa les épaules.

- S'ils nous embêtent, on s'en charge. Sinon, on les laisse à Lance. Tu as un problème avec ça ?

- Oui, j'en ai un. Plus de la moitié de ces gens se sont fait endoctrinés. Beaucoup sont des victimes du Cercle.

- Si on les laisse ressusciter Orohydrus, il y aura beaucoup plus de victimes du Cercle, tu peux me croire. Nous n'avons pas le choix !

Trefens la dévisagea en haussant les sourcils. Lilura rougit. Était-elle un monstre sans cœur ? Pourtant, c'était vrai, elle n'en avait rien à faire des membres du Cercle. Hormis peut-être de Two-Goldguns, qu'elle essaierai de rallier à elle si elle le pouvait. Mais après, ils pouvaient tous mourir sans que ça ne la dérange outre mesure. Ça la soulagerai plutôt, même. Est-ce que penser ça la faisait-elle devenir aussi insensible que Dazen ?

- Quel est ton véritable but, Lilura ? Lui demanda Trefens. Pourquoi veux-tu éliminer le Cercle, tout d'un coup ? Et ne va pas me faire croire que c'est pour sauver les pauvres malheureux Perdants qui seront jetés en pâture à Orohydrus, je ne te croirai pas.

Lilura ouvrit la bouche pour protester, mais la referma. Non, c'était vrai. Trefens l'avait percé à jour. Elle se fichait des autres. Que des gens qu'elle ne connaissait pas puissent mourir en pagaille l'indifférait totalement.

- Je suis ce qu'on a fait de moi, se défendit Lilura. Dazen m'a appris à ne rien ressentir pour personne, et j'ai tué trop de gens pour...

- Je ne t'accuse de rien du tout, l'arrêta Trefens. Nous sommes tous des pourritures après tout, que ce soit les Shadow Hunters ou le Cercle Rouge. Je veux juste savoir ce que tu comptes faire.

Lilura hésita, puis dit en soupirant :

- Survivre, j'imagine. Ce que j'ai toujours fait. Si Orohydrus revient, ce sera un tel massacre que j'aurai toute les chances de mourir aussi ou de ne plus pouvoir pratiquer mon boulot. Je suis entrée dans le Cercle uniquement pour devenir plus forte. Maintenant, il est un obstacle à ma route.

Trefens réprima un sourire.

- Voilà, ça, c'est sincère. Tu ressembles bien plus au chef que tu ne voudrais l'admettre.

Lilura détourna le regard.

- Et toi, tu as sans doute des raisons bien meilleures que les miennes pour combattre le Cercle non ?

- Je ne peux pas prétendre me soucier de tous les innocents de ce monde, mais j'ai deux femmes à protéger, en effet. Et j'aime mon équipe. Je veux continuer à travailler avec eux.

Trefens se leva, tira son katana de son fourreau, et le planta au centre de la table.

- Je marche avec toi, dit-il. Je vais parler aux autres, même si le chef n'est pas là, et on va se faire ces tarés du Cercle une fois pour toute !


***


Aujourd'hui, Trefens était allé à la base des Shadow Hunters pour mettre tout le monde au courant de leur plan. Il devait ensuite les faire venir chez lui, où Lilura allait les rencontrer. Qu'allaient-ils penser d'elle ? Il est évident que le chef n'avait pas du parler d'elle en terme élogieux. Sans doute serait-elle une espèce de traîtresse à leurs yeux. Mais Lilura s'en fichait. Une fois cette affaire finie, elle n'aurait plus jamais à traiter avec les Shadow Hunters. Elle s'en irait une fois de plus, quelque part, trouver de quoi faire sa vie. Elle n'était ni dépendante de Dazen, ni du Cercle à présent.

Mais elle devait avouer que la solitude ne lui allait pas. Comme là, à présent que Trefens était parti et qu'elle était seule, elle était inquiète, stressée. Peut-être une réminiscence de son passé douloureux, à l'époque où elle est restée seule des mois dans la nature. C'était aussi pour cela qu'elle parlait à Beebear comme s'il était un être vivant. Avec lui, elle n'avait jamais l'impression d'être seule. Lilura s'appuya face à la fenêtre du salon, son Beebear dans l'autre main. Le combat mortel qui allait inévitablement suivre ne l'inquiétait pas. Elle ne pensait qu'à l'après Cercle Rouge.

- Ce sera bientôt fini, Beebear, marmonna Lilura. Après ça, nous serons libres...

Elle entrevit quelque chose par la fenêtre. Une espèce d'ombre assez rapide... et qui fonçait sur elle ! Ce furent les réflexes avisés et entraînés de Lilura qui la sauva, quand l'assassin broya la fenêtre sous son énorme bras armé de piques, en détruisant près de la moitié du mur. Lilura fit une roulade arrière, puis se réceptionna avec son poignard à la main. Mais face à son adversaire, elle aurait préféré quelque chose de plus... gros. Genre un bazooka.

- Acheros... fit Lilura.

Elle affronta le regard hanté du meilleur assassin du Cercle, dont le visage était en parti recouvert sous ses tissus noirs. Elle ne pouvait voir qu'un œil à la minuscule pupille rouge. Elle se rappela que cet homme l'avait toujours effrayé.

- Les traîtres à Orohydrus... doivent souffrir puis mourir, dit l'assassin d'une voix rauque.

- Je ne pensais pas que Yisho enverrait son meilleur chien pour me traquer, répondit Lilura en s'autorisant un sourire. Je dois bien l'inquiéter...

- Traitres... doivent... mourir, répéta Acheros en s'avançant.

Lilura savait qu'il serait inutile de résonner avec ce type. Acheros était le fanatique à son stade ultime : il n'avait plus d'âme, était juste un corps dirigé par la volonté d'Orohydrus. Lilura avait pitié de cet homme, mais elle ne se faisait guère d'illusion sur sa capacité à le combattre. Pour elle, il n'y avait qu'une seule solution de survie : la fuite. Elle fit mine de se diriger vers lui pour l'attaquer, avant de sauter sur ses épaules et d'atterrir sur le toit de la maison voisine.

Acheros se lança à sa poursuite, sauf que lui traversa le toit quand il sauta dessus. Ça ne l'empêcha pas de la suivre en ravageant la maison devant lui et en terrifiant ses habitants. Quand Acheros la visa avec son bras, Lilura vit avec horreur une sorte de canon miniature sortir de sa partie métallisée avec des piques. Elle accéléra encore plus sa course et se baissa autant qu'elle le put en faisant des zigzags pour éviter les balles. Les oreilles exercées de Lilura remarquèrent une détonation différentes des autres. Elle sauta à temps pour éviter le tir d'une mini-rocket, mais la déflagration la toucha quand même, l'envoyant rouler à terre. Acheros sauta jusqu'à elle, laissant au passage la marque de ses énormes bottes sur la route. Il la souleva par le cou sans que la jeune fille puisse résister. Et il serra. Lilura commença à suffoquer.

- Traîtres... doivent... être... anéantis...

Lilura se saisit de son poignard et le planta à l'aveuglette sur Acheros. Elle l'atteignit à l'épaule gauche. L'assassin n'émit aucun son de douleur, mais ce fut suffisant pour que Lilura parvienne à se libérer. Tandis que la jeune fille se relevait en titubant, peinant à retrouver son souffle, Acheros arracha le poignard de sa chair et le brisa tout simplement en refermant sa poigne dessus. Ce type était-il un robot ou quoi ?

Acheros ne perdit pas de temps et donna un coup latéral de son bras à Lilura. Elle se protégea le corps de ses bras mais sentit ses pieds se soulever du sol sous le choc et elle parcourut bien cinq mètres. Sauf qu'elle revint bien vite vers Acheros. L'assassin, en portant son coup, lui avait entouré le torse d'une chaîne. Tandis qu'elle revenait vers lui, Acheros prépara un coup qui lui aurait proprement traversé le corps s'il l'avait touché. Lilura se servit de la chaîne pour modifier sa trajectoire, évita le coup et contrattaqua par un coup de pied au visage.

Ça n'eut pas l'air de blesser Acheros outre mesure, alors que Lilura sentait qu'elle s'était probablement déboitée le pied droit. Elle se libéra de la chaîne avant de recevoir un autre coup de poing de Acheros, cette fois aux hanches. Elle manqua trébucher, assaillit par une terrible douleur. Un os avait souffert, c'était certain. Après ça, Lilura pourrait s'estimer heureuse si elle parvenait à avoir un enfant un jour. Quoi que, elle ne le saurait sûrement jamais vu qu'elle allait mourir ici. Elle parvenait à peine à mettre un pied devant l'autre. Elle était une proie facile pour Acheros. Mais comme tout bon psychopathe, l'assassin ne l'acheva pas directement et commença à s'amuser avec elle, comme un chat qui aurait attrapé un oiseau blessé. Il la bouscula, la balança, lui brisant d'autre os au passage. Il semblait se délecter de chacun de ses cris.

- Traîtres doivent souffrir... souffrir longtemps... Ainsi le veut Orohydrus.

Les gens, alertés par les bruits, étaient sortis, et tous hurlaient que quelqu'un vienne en aide à cette pauvre jeune fille qui se faisait agresser, mais aucun ne bougeait. Quand trois policiers arrivèrent, Acheros arracha un lampadaire du trottoir et leur balança dessus. Il éclata d'un rire guttural puis revint à Lilura. Il la souleva en lui prenant la tête entre ses mains.

- Petite traîtresse a assez souffert ? Si petite traîtresse demande pardon à Orohydrus notre seigneur, gentil Acheros abrégera ses souffrances.

En guise de réponse, Lilura lui cracha dessus. Acheros haussa les épaules.

- Pas assez souffert. Pas grave, le brave Acheros a encore beaucoup de souffrance à donner.

Mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit à Lilura, une voix haut perchée et claironnante fit :

- Mon Arceus... Tu n'es pas très beau, tu sais ?

Acheros se tourna lentement, sans lâcher le crâne de Lilura. Cette dernière parvint à ouvrir les yeux, et à travers la douleur, elle vit quelqu'un faire face à l'assassin du Cercle. C'était un garçon, un adolescent de l'âge de Lilura. Un visage poupin, des boucles blondes, des yeux gris, et une chemise à moitié ouverte laissant voir son torse parfait. C'était un parfait Apollon. Lilura se demanda si elle était en train de mourir et si ce beau gosse était un ange descendu des cieux pour venir la chercher. Mais non, ça ne collait pas. Lilura avait trop fait de mal pour aller au Paradis. Alors... c'était réel !

- Toi qui garçon ? grogna Acheros. Pas déranger Acheros alors qu'il rend la justice d'Orohydrus !

Le garçon sauta du muret sur lequel il était perché et s'enleva une mèche du front en un geste tout ce qu'il y avait de plus sensuel.

- Je ne crois pas connaître cette « justice d'Orohydrus », fit-il d'un ton détaché. Mais si ceux qui la rendent sont aussi moches que toi, elle ne m'intéresse pas. Je ne crois moi qu'à la justice de la beauté. Entre deux personnes, c'est toujours la plus belle qui doit survivre si l'une d'entre elle doit mourir. C'est pour ça que je survivrai toujours, et que toi tu mourras bientôt. Lâche donc la jeune dame. Tu vas finir par la rendre moche avec tes coups brouillons et sans grâce.

Bizarrement, Acheros, mais pour se tourner vers le garçon avec une pure expression de meurtre dans son seul œil visible.

- Acheros va te tuer très vite ! Il te le promet, garçon !

- Moi, je te promets que tu mourras en beauté, renchérit l'adolescent. Et pour un moche comme toi, c'est te faire une immense fleur.

Acheros chargea en hurlant, et Lilura vit le jeune homme rester debout sans bouger. Elle voulut lui crier de courir, qu'il allait se faire aplatir, mais le mystérieux garçon sauta d'un pas leste sur l'épaule d'Acheros puis de là, dans un des arbres qui bordaient la route. Lilura souffla. Un geste comme celui-là... on n'en enseignait qu'à deux seuls endroits. Et vu qu'Acheros semblait ne pas connaître ce garçon - Lilura non plus d'ailleurs - il ne restait donc qu'un seul endroit d'où il pouvait venir. Acheros déracina l'arbre avec son seul bras, et le garçon fit un saut d'une grande grâce en tirant de sous sa ceinture un nunchaku aux manches rouges. Quand il le lança, Lilura vit avec stupeur la chaîne s'allonger, et le garçon put s'agripper à un autre arbre plus loin.

- Garçon fait que fuir ! Protesta Acheros.

- Bien évidement. Laisser une telle laideur m'approcher serait une insulte à ma beauté.

Acheros fonça une nouvelle fois, mais cette fois il s'arrêta de lui-même quand cinq petits couteaux vinrent rebondir sur son bras dans son dos. Une autre personne venait d'arriver, une jeune femme aux cheveux noirs et courts et portant l'uniforme de la Shaters.

- Ah, tiens, il a une armure sous son manteau, commenta-t-elle. Elle doit être d'un très bon acier pour résister à mes couteaux.

- Oui, il faut un acier suffisamment épais pour cacher sa laideur le plus possible, ajouta le garçon.

- Ne provoque pas tes cibles, Od, lui reprocha la jeune femme. Tuer doit être fait en silence, sans émotion. Leur parler, c'est t'abaisser à leur niveau.

- Tu as raison, approuva le dénommé Od. C'est un raisonnement d'une telle beauté !

Apparemment, Acheros parut hésiter sur la cible à attaquer. Quand il commença à s'approcher de la jeune femme aux couteaux, un troisième individu arriva devant lui, comme tombé du ciel, et ce en fissurant le sol sous ses pieds. C'était un homme presque aussi grand et imposant qu'Acheros. Il avait la peau sombre, le crâne lisse, et portait une paire de lunettes de soleil en forme de cœur rose. Sans un mot, il décocha un énorme coup de poing à Acheros qui, à la grande stupeur de Lilura, parvint à le faire décoller du sol pour le jeter à terre.

- Ah, ça, c'était un coup d'une telle beauté, mon vieux Furen ! S'exclama Od.

- Hurph humm onnn beuhhhh pufff...

- Il a dit quoi là ?

- Que normalement la tête aurait du se détacher et décoller, traduisit la femme aux couteaux. Oui, ce type est un coriace.

- C'est pour ça que je vous ai dit de m'attendre, bande d'idiots !

Cette voix, Lilura la reconnut, et avec soulagement. Trefens venait d'arriver, son katana au poing. Ses yeux rétrécis semblaient lancer des éclairs. Lilura n'avait pas besoin de le voir combattre pour comprendre que le fossé qui les séparait était énorme. Jamais elle n'aurait pu le tuer, même par surprise.
Trefens jeta un coup d'œil vers sa maison, dont il manquait une partie du mur.

- Eh ordure, t'as démoli la chambre de ma fille. Quelque chose à dire pour ta défense ?

- Shadow Hunters... Infidèles... Acheros va recueillir votre sang pour le grand dieu !

- C'est pas une excuse, ça.

À peine Acheros eut-il fait un pas que les quatre Shadow Hunters furent sur lui, armes et poing tout prêt de son visage. Acheros s'immobilisa, et son œil rouge s'agrandit de surprise, et peut-être aussi de joie.

- Le vrai combat entre nous n'est pas pour tout de suite, mon gars, dit Trefens. Pourquoi ne pas rentrer bien sagement chez toi ? Nous nous battrons tôt ou tard.

- Orohydrus confié moi mission, répliqua Acheros. Traîtres... mourir !

- C'est toi qui voit. Mais je peux te dire qu'à nous quatre, tu auras du mal à poser tes sales pattes sur Lilura.

Acheros cligna des yeux.

- Lilura...

Après avoir titubé en reculant et en marmonnant des phrases incompréhensibles, il se prit la tête entre les mains et hurla à la mort.

- LILURA ! TRAÎTRE ! IMPARDONNABLE ! LILUUUUURRRAAAAA !

Puis il s'enfuit de lui-même, en démolissant tout sur son passage comme un bulldozer.

- Sa folie... elle est d'une telle beauté, commenta Od.

- Pourquoi le laisser s'échapper ?! S'exclama Lilura. À vous quatre, vous auriez pu l'avoir non ?

- Peut-être que oui, mais peut-être que non, dit Trefens en haussant les épaules. Même si nous aurions pu, nous aurions eu des pertes, et si on compte attaquer le Cercle Rouge de front, il faut que l'on soit tous là. Et puis, combattre ici aurait provoqué pas mal de victimes civiles.

Lilura soupira. Trefens avait parfois un trop grand cœur pour être assassin professionnel.

- Merci quand même.

Trefens la dévisagea des pieds à la tête.

- Tu as l'air mal en point. Viens, on t'amène à la base. Tu guériras vite dans le capsule Zerecorps. Et on a besoin de préparer notre assaut. Furen, si tu veux bien porter la dame ?

Le géant hocha la tête et prit Lilura avec un seul bras comme si elle n'était qu'un Chenipan. Puis ils quittèrent la rue désolée, puis la ville, en sautant de maisons en maisons à une vitesse que Lilura ne pourrait jamais égaler. La jeune fille commença à regretter d'être si vite partie de la Shaters. Etant donné la force et la rapidité que l'on semblait gagner en passant la dernière épreuve de Dazen, ça valait peut-être le coup de risquer de mourir. Le retour à la base ne fut pas sans nostalgie. C'était comme dans les souvenirs de Lilura. Rien n'avait changé, dans cet endroit où elle avait passé les meilleures années de sa vie. Elle aurait presque été contente de revoir le chef aussi. Presque... Après son séjour dans la capsule médicale Zerecorps, et tandis que Trefens la rafistolait manuellement, il lui présenta officiellement ses trois camarades.

- Voici Ujianie, Furen, et Od. Pour résumé, Ujianie aime parler mission et façon de tuer, Od aime parler beauté et esthétique, et Furen ne parle de rien, mais il aime écouter. Les gars, je vous présente Lilura, une ancienne camarade.

- Et traîtresse, ajouta Ujianie d'un ton froid. Une charogne du Cercle Rouge...

Avant que Lilura n'ait plus répliquer, Trefens lui dit :

- Là, elle vient juste de te dire « enchanté » d'une façon presque aimable pour elle. N'y fais pas attention. Ujianie adore le second degrés.

La femme aux couteaux lui lança un regard si inexpressif et froid que Lilura se demanda si cette femme avait déjà souri dans sa vie.

- Dis donc, tu es raisonnablement jolie toi, fit Od en s'approchant pour étudier son visage de très près. Et cet air de défi dans tes yeux quand tu tenais tête à l'autre moche... C'était d'une telle beauté ! Ça me donnerai presque envie de te battre à mort juste pour que tu me lances ce regard !

- Demande à ton père, lui dit-elle. Il a reçu le même de ma part avant que je parte.

- Fichtre ! Et tu es toujours en vie ? Mon paternel devait vraiment t'aimer...

Furen s'avança à son tour. Il se dandinait de droite à gauche, comme gêné. Il rougit, puis lui tendit quelque chose.

- Beebear !?

- Horffff arrrrt ehhhuuan bwaaa...

- Il dit qu'il a ramassé là-bas, précisa Trefens.

- Merci.

Le géant rougit à nouveau, et alla se cacher derrière un mur.

- Bon, c'est pas tout, mais si on ne compte pas attendre le chef, il faut commencer dès maintenant, dit Trefens. J'ai déjà fait parvenir l'information sur la localisation du temple du Cercle Rouge aux G-Man, par des moyens détournés. Il faut se tenir prêt pour quand ils attaqueront. Le général Lance est un homme prudent, donc il prendra le temps de vérifier, mais une fois qu'il aura confirmation, il n'attendra plus. D'abord, le plan des lieux.

Lilura leur traça un plan relatif du temple, avec des indications comme les effectifs et les assassins les plus dangereux. Tandis que le gros des forces du Cercle affrontera les G-Man, leur but à eux serait de détruire la statue d'Orohydrus et d'éliminer le Premier Fratex Yisho. Puis ils passèrent aux armes. Quand Trefens demanda à Lilura comment elle voulait combattre, celle-ci demanda si ça ne serait pas mieux qu'elle aussi passe par l'expérience génétique de Dazen pour accroître sa force. Mais Trefens secoua la tête.

- Seul le chef sait comment faire. Et puis, même si tu survies, ça pourrait prendre une semaine, et tu ne contrôlerai pas directement tes nouvelles capacités. Oublie ça. Par contre, si tu aimes toujours les gros pétards qui font boom, j'ai des trucs pour toi.

On lui montra les dernières merveilles technologiques question armes. Des canons miniatures qui faisaient pourtant de gros dégâts. Elle s'amusa à en essayer plein dans la salle d'entraînement, puis en choisi quatre : un mini lance-flamme, une mitraillette, un lance-grenade et un petit canon qui produisait une sorte d'explosion nucléaire miniature. Quand Trefens lui demanda où elle voulait se mettre tout ça, Lilura hésita, puis montra sa peluche.

- Tu peux la modifier pour l'agrandir un peu, puis mettre les armes dedans ?

Trefens fut surpris, et Od éclata de rire.

- Tu vas aller combattre le Cercle Rouge armée d'un ours en peluche ? Ton insolence est d'une telle beauté...

- Beebear symbolise qui je suis, leur expliqua Lilura. Il est à la fois mon passé et mon présent, et l'innocence que j'ai perdu. Oui, je vais combattre le Cercle avec cette innocence qu'ils ont contribué à arracher.

- Très poétique, acquiesça Od.