« La chasteté est assurément la plus négative des vertus, à moins que ce ne soit le plus secret de tous les vices. »
(Charles Regismanset)
« - T'es mignonne, Sac Poubelle. Mais tu sers trop à rien ! »
(Steven à propos de Christina dans le chapitre 20 « Strip Tease »)
« On s'aime bien, on sait même pas quand on se blesse »
(Mylène Farmer, L'amour n'est rien)Elle attendait dans le couloir. Elle aurait aimé être emprisonnée, elle aussi, mais apparemment le cycle naturel visant à ce qu'elle soit en permanence rejetée de tout persistait à s'acharner.
Elle était donc là, assise dans un couloir plutôt lumineux. Mais elle était sale, poisseuse et couverte de bleus. Ses lunettes n'étaient plus là. En quelque sorte, elle était jolie. Fragilisée, mais jolie.
Et elle attendait. On arriva pour elle. Une femme en uniforme.
- Mademoiselle, je ne comprends pas ce que vous faites encore ici.
- J'attends.
- Vous devriez être au commissariat.
- J'attends, c'est tout.
- Vous attendez vos amis, c'est gentil de votre part mais c'est aussi susceptible d'aggraver votre cas. Vous avez été interrogée par le sergent, il vous a libérée, vous devez partir.
- Je préfère rester.
- Vous vous rappelez que je représente la loi ici. Vous devez m'obéir.
Christina regarda l'officière.
- Rester dans un simple couloir, c'est illégal ?!
- Nos locaux ne sont pas autorisés au public habituellement.
- Je ne suis pas le public, je suis une suspecte. C'est comme ça qu'on nous a traités, non, des suspects…
- D'après les premiers retours que j'ai du commissariat, votre classe est un sacré ramassis de provocateurs et d'insolents. Etrangement, le plus calme, c'était le petit Gribble.
Christina agita la tête.
- Mouais.
- Rentrez chez vous.
- Mes parents sont là ?
- Non.
- Alors ce ne sera pas possible.
L'officière grommela.
- Jeune fille…
Christina contourna du regard la grande gigue en uniforme pour voir que Walter était sorti de la salle d'interrogatoire, porté par deux policiers, son fauteuil ayant disparu. Christina se saisit de son téléphone, éteignit l'application en cours et appela quelqu'un.
- Le téléphone n'est pas autorisé ici !!
- Oui c'est moi ! Il est sorti ! Salle 23 !
Christina raccrocha et ralluma l'application, puis alla auprès de Walter.
- Perrine arrive !
- Cool…
Walter avait visiblement été trempé lui aussi, et semblait très secoué.
- Des nouvelles de Naomi ?
- Toujours au tribunal.
- Je dois aller la rejoindre… Au moins pour voir ce qu'elle compte faire. Ce qu'elle a fait pour en arriver là… C'est tout sauf elle, il doit y avoir autre chose.
- Je suis bien d'accord.
- Mademoiselle !
Christina se releva et regarda la policière.
- Vous êtes bien l'officier Beth Lerner ?
La femme acquiesça, offusqué du ton de Christina.
- Appelez votre sergent et demandez-lui si c'est vraiment si grave que je reste ici à attendre mes amis. Je reste.
Walter regarda Christina.
- Tu n'es pas obligée…
- Si. Si, je suis obligée. Si je ne le fais pas, Tristan va me maudire, Lucy aussi… Et je crois qu'on a tous une dette énorme vis-à-vis d'Orson.
Walter ne put qu'acquiescer. Beth partit, furieuse, voir son supérieur. Christina éteignit son application et s'assit aux côtés de Walter qui lui tapota l'épaule.
- Ca va aller. Il va sortir.
Christina acquiesça en sanglotant. Elle regarda Walter qui chuchota.
- Tu prends de très gros risques.
- Je sais…
- Tu es sûre de ton coup ?
Elle haussa les épaules.
- Non, bien sûr que non… Mais si je n'essaie pas…
Walter inspira en hochant la tête.
- Je ne t'ai même pas demandé si tu allais bien ! soupira Christina.
- Ca va, ça va… L'impression d'être passé dans un mixeur, mais ça va.
Christina hocha la tête. SMS.
- Wallace est arrivé à bon port, Tristan va bien. Bon. Ça me fait une bonne nouvelle à annoncer à Tino.
- Wallace s'en est tiré… Les jumeaux…
- Toujours interrogés, séparément…
Walter soupira en se frictionnant la tête.
- Tu les attends eux aussi ?
- Oui, du moins que Gina et Holly arrivent pour les réceptionner… vu que leurs parents sont interrogés aussi…
Walter hocha la tête. Il regarda Christina.
- Tu nous en veux ?
Christina inspira.
- Il est un peu tôt pour demander ça… Je pense que ma réponse serait un peu violente.
Walter acquiesça, compréhensif. Perrine arriva à ce moment avec le fauteuil. Elle était toute sale, couverte de terre. Elle semblait avoir pleuré.
- Tes parents sont fous d'inquiétude…
- Et toi t'es sacrément crade… sourit tristement Walter.
- Hmph… Tiens, Christina !
Perrine donna le sac en plastique dans le fauteuil avec une bouteille de thé glacé et un sandwich.
- C'est gentil, merci.
- Bon courage. J'te préviens quand tes parents sont là.
- Hm, d'accord !
Perrine et Walter partirent. Christina resta dans le couloir, patiente. Beth Lerner revint. Christina compulsa son téléphone.
- Alors ?
- Il a dit que vous pouviez rester ici si vous y teniez.
- Ah !
Beth empoigna un bras de Christina qui frémit, mais l'officière lui menotta juste le bras à la chaise.
- Un bout de temps, même.
Christina serra les dents et regarda les portes des salles d'interrogatoire. « Courage les garçons… »***
Sia – Big Girls CryComme chaque matin, la petite Christina Rockwell se lève. Cheveu bordélique, œil impossible, visage barbouillé. Pas belle à voir.
Tough girl
In the fast lane (Fille forte, vivant à toute allure)
Après une légère toilette histoire d'être présentable, elle va prendre son petit déjeuner. Son père regardait les infos.
- Bonjour ma grande !
- Lut papa…
- C'est ce soir le grand débat, c'est ça ?
- Hm…
- Tu vas regarder ça avec du pop-corn, je suppose ?
Christina agita la tête. Son père sourit.
No time for love
No time for hate (Pas le temps d'aimer, pas le temps de haïr)
[Le débat opposant Justin Truce à Holland Tenorman s'annonce volcanique. Les sondages sont plus que serrés et aucun des deux candidats ne se distingue réellement.
- De même, le taux d'indécision pour cette élection est record. Nous avons recueilli l'avis d'un expert.
« L'après Roland Smirnoff est pour le moins intrigant… Nous entrons dans l'inconnu avec cette élection. Smirnoff s'était imposé comme un leader, et nous voilà à choisir entre un austère chef d'entreprise et un étrange énergumène habillé en groom d'hôtel que tout le monde surnomme « Spirou »… Je dois bien avouer que ni l'un ni l'autre ne sont très tentants, mais une distinction claire se fait entre leurs programmes respectifs... »]
No drama, no time
For games (Pas de mélodrame, pas le temps pour jouer)
Christina leva les yeux au ciel. Elle avait entendu ce postulat des dizaines de fois, et bougea les lèvres en même temps que « l'expert ».
[« En termes d'éducation, Truce veut harmoniser la doctrine administrative avec la doctrine professorale. Tenorman veut un retour à l'apaisement entre les deux parties. »]
Christina secoua la tête. « Pourquoi les experts ne savent que rappeler aux gens ce qu'ils peuvent lire eux-mêmes ?! »
Tough girl
Whose soul aches (Fille forte dont l'âme est en souffrance)
La mère de Christina arriva.
- Ils nous enquiquinent avec ce débat… On s'en fiche de qui va être le Président de l'Association…
- En plus tout le monde sait que c'est décidé d'avance. Et que le gagnant sera juste plus ou moins facilement contrôlable par les Illuminati !
Christina regarda son père avec ce même air désabusé qu'elle avait tout le temps quand il disait des bêtises pareilles. Il haussa les épaules.
- Quoi, prouve-moi que j'ai tort !
Christina se repencha sur son petit déjeuner, pas d'humeur à débattre.
I'm at home
On my own
Check my phone
Nothing, though (Je suis chez moi toute seule, je vérifie mon téléphone, rien du tout)
Sur le chemin de l'école, elle regardait autour d'elle. Un peu paumée, comme souvent, pas à sa place, comme toujours. Elle rasait les murs sans vraiment le vouloir.
Act busy
Order in
Pay TV
It's agony (Je m'occupe, je commande des trucs, je regarde le câble, j'agonise…)
Une fois à l'école, la même chose que chaque jour. Personne à vraiment retrouver, pas de grande copine, pas de bande d'amis. Ou bien si peu, ou bien si distants. Personne qui ne pense à elle au premier abord, qui ne la voie comme son pilier, comme l'exceptionnelle personne dans sa vie. Elle n'est la meilleure amie de personne.
I may cry, ruining my makeup (Je vais pleurer, bousiller mon maquillage)
Elle croise des gens qu'elle connait, qui sont dans sa classe, mais qui ne lui prêtent pas d'attention particulière. Elle sait pertinemment qu'elle est toute seule, au fond, et à force, c'est devenu une habitude. Quand elle croise Walter, il la salue, mais au fond, il n'est pas sérieux. Elle lui lève une main polie pour lui répondre. Bah.
Wash away all the things you've taken (Effacer toutes ces choses que tu as pris)
Elle aperçoit Quinn, toujours au pied de grue pour Francis, l'attendant comme s'il était le Messie. Lucy est sur le banc derrière elle, à envoyer des SMS. Holly et Gina papotent avec les jumeaux. Toujours ces mêmes gens, jour après jour. Bien sûr elle les apprécie, tous sporadiquement d'une manière ou d'une autre. Ils font partie de sa vie, plus ou moins. Pas forcément comme elle le voudrait, bien sûr.
I don't care if I don't look pretty (Je m'en balance si je n'ai pas l'air jolie…)
Et puis lui. Le seul, l'unique. La seule personne de cette classe qui la regarde comme autre chose qu'une gourde. Bien sûr il n'est pas parfait, il est juste exceptionnel à ses yeux à elle. Christina ne put s'empêcher de regarder fixement Tino qui était en pleine conversation avec Orson et Benjamin, probablement à propos d'un film, d'un superhéros ou d'une série. Bah.
Big girls cry when their hearts are breaking (Les grandes filles pleurent quand leur coeur se brise)
Passant devant Santana et Andréa, Christina se fraya un chemin jusqu'à son casier, faisant fi de Rebecca et Violette qui papotaient, de Tristan qui attendait Wallace selon toute vraisemblance, de Naomi, Fey et Ana en pleine discussion, probablement à propos du bébé de Fey.
Big girls cry when their hearts are breakingSon propre casier est aussi bordélique que toutes ces conversations. Elle n'arrive pas à croire qu'elle puisse y trouver quelque chose. Son livre d'histoire, voilà ce qu'il lui faut. Quand elle ferme son casier dans un grand soupir, Tino est derrière elle.
Big girls cry when their heart is breaking…- Hey.
- HAH !
Christina s'étonna.
- Euh…
- Je crois qu'on doit parler.
- Oui euh… Oui ! Oui, oui… Euh…
C'était tout elle : Elle avait beau avoir passé sa semaine à ruminer ce qu'elle dirait dans une telle situation, à savoir :
« - Tino, ça suffit, je ne joue plus, soit tu prends une décision, soit c'est terminé, mais je refuse d'être ton bouche-trou !! »
Une fois devant le fait accompli, elle était incapable de sortir quoi que ce soit de cohérent, et les choses se déroulaient toujours autrement que dans sa tête.
- Ecoute, je… J'ai eu une expérience difficile à l'académie… Une fille voulait sortir avec moi, j'ai accepté, c'était un traquenard…
Christina pencha la tête.
- Et… Disons que j'ai… un peu de mal à me laisser aller à mes sentiments depuis tout ça.
Christina regarda autour d'elle, puis elle regarda Tino.
- … et ?!
- Et bah… Je crois qu'il fallait que tu le saches, ça… explique en quelque sorte mon incapacité à m'impliquer avec toi !
Christina regarda Tino qui semblait presque satisfait de sa réponse. Mais Christina était bouillante comme un Camerupt en chaleur.
- Tino, ça SUFFIT !
Elle avait crié. Elle n'en revenait pas. Il en avait sursauté. Orson et Benjamin, à distance, se serrèrent dans leurs bras, apeurés.
- Je ne joue plus, c'est fini ! Soit tu prends une VRAIE décision, soit c'est TERMINE ! Je refuse d'être ton bouche-trou ! Quand à tes justifications vaseuses, pitié ! De ta part, j'attendais mieux !
- M… Mais c'est vrai, tu peux demander à Tristan !
- Je me contrefous de Tristan, celui que je veux, c'est TOI !
Elle claqua la porte de son casier de façon dramatique et partit, toute fière. « Génial, Christina, c'est mieux encore que ce que tu espérais lui dire !! »
Lucy arriva au niveau de Benjamin et Orson.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?!
- Christina vient de… d'envoyer balader Tino… marmonna Benjamin.
La petite chinoise hocha la tête.
- Vous me préviendrez quand ça avancera, cette histoire, j'ai l'impression que ça fait vingt mille ans que ça dure…
- C'est un peu vrai, oui ! sourit Orson.
- On mange ensemble ? demanda Benjamin.
Lucy plissa les yeux.
- Nan, je dois manger avec Quinn, Francis nous fait encore faux bond ! Et puis on a dit pas à l'école !
- Oui pardon…
Lucy s'éloigna en secouant la tête. Benjamin soupira. Orson le regarda.
- Quoi, pas à l'école ?
- Rien !
- Hey, je suis ton meilleur ami, on se dit tout ! grogna Orson.
- Y'a des choses que j'peux pas dire, même à toi, c'est comme ça !
- Booooh… soupira Orson.
Tristan arriva à leur niveau.
- Wallace sera pas là, il attend la visite des services de protection des Pokémon.
- Ah, et du coup tu reviens traîner avec nous parce que t'es tout seul ! souffla Benjamin.
Tristan regarda Benjamin, blasé. Orson regarda Benjamin.
- Tu crois pas que c'est assez la zizanie dans la classe pour que tu en rajoutes ?!
- Ok, ok, mauvais timing… Mais Tino…
Tino revint vers ses camarades.
- J'ai fait ce que j'ai pu, je lui ai ouvert mon cœur et…
- Tu lui as dit que tu voulais sortir avec elle ?! s'étonna Tristan.
Tino regarda Tristan.
- N… Non ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Wallace absent, services de protection des Pokémon.
- Oh bon sang, le pauvre… souffla Tino. Si le gars n'est pas satisfait, ça peut durer des semaines…
Tristan inspira en hochant la tête. Tino regarda son ami.
- Je vais encore te dire d'éviter de trop t'investir, mais tu ne vas pas m'écouter…
- Hm, en effet.
- Tout comme tu vas me dire d'aller voir Christina mais je ne vais pas t'écouter.
- Y'a une grosse différence… De ton côté, c'est une chance d'être heureux… admit Tristan.
- Mais qu'est-ce que tu en sais ?!
- J'ai dit une chance, pas une certitude ! Essaie, au moins !
Tino inspira.
- Mais qu'est-ce qui a changé entre nous ?! soupira Tino.
- T'es trop buté, et moi trop ouvert. Forcément, ça allait exploser un jour !
Tino acquiesça. Tristan souffla en voyant Perrine et Walter.
- J'vais les prévenir.
- Hm, fais donc ça…
- Parle à Christina !
- Gnnnn…
Tristan se dirigea vers le duo.
- Euh… Wallace ne sera pas là, il reçoit la visite des services de protection.
Perrine et Walter hochèrent gravement la tête.
- Comment il aborde la chose ? demanda Walter.
- Oh, bah… plutôt mal… hier il était plutôt stressé…
- Ah. Donc il était vivant, parce que quand j'ai envoyé des messages, il m'a pas répondu…
Tristan serra les dents, gêné. Perrine regarda Walter, intriguée.
- Oh… euh… bah…
- Je suppose qu'il n'était pas assez disponible pour nous deux !
- … je… sais pas, je peux pas parler à sa place !
- Clairement. Mais tu penses que ça va aller pour lui ?
- Il… avait pas l'air prêt. Clairement.
- C'est évident. Tu manges avec nous ?
Perrine regarda Walter, quelque peu embarrassée. Tristan était gêné aussi.
- Euuuuh…
- Oh allez, ça peut être cool. Tu te rapproches de Wallace, tu devrais te rapprocher un peu de nous par la même occasion. On est ses amis, après tout !
Tristan agita la tête.
- Ca… semble… logique… même si… enfin, clairement, je ne me rapproche pas de Wallace à des fins… enfin pour… Enfin je me doute de ce qu'éventuellement vous pouvez penser, mais…
Walter observait Tristan avec son air classique de grand-père de dix-huit ans dans son fauteuil. Perrine était tellement à l'ouest qu'elle était sur son téléphone. « Pourquoi papa me demande si j'ai fait une machine ?! Hmph… »
- On va manger ensemble, hein !
- Si… si tu veux, ok…
- Bon ! Ce sera un plaisir de t'avoir avec nous !
- Oui bah oui pareil…
- On pourra mieux faire connaissance, si tu dois passer du temps avec Wallace, c'est plutôt normal !
Perrine relut son SMS : [Papa, je suis ravie que tu profites de ton congé pour faire les corvées. S'il y a mes robes, mes soutiens-gorge et mes culottes ainsi que mes collants dans le tambour, alors oui, j'ai fait une machine. Tendrement, ta fille ouvertement pubère.]
Elle hocha la tête et appuya sur « envoyer ». Tristan s'éloigna, quelque peu perplexe. Perrine regarda Walter.
- C'était quoi, ça ?!
- Rien, j'ai juste envie de mieux comprendre ce qui se passe entre lui et Wallace.
- On en a déjà discuté, je pense que Wallace le veut auprès de lui parce qu'il l'aime sans pour autant se l'avouer… soupira Perrine, lasse.
- Et je pense qu'il y a une autre raison, je pense que Tristan apporte un vrai soutien à Wallace, quelque chose qu'on ne peut pas forcément comprendre.
- Si ça se trouve on a tous les deux raison… admit Perrine.
- D'où le déjeuner !
- Ahooon…
Quinn arriva, morose, à la rencontre de Lucy.
- Francis sera pas là aujourd'hui. SMS pour prévenir cette fois !
Lucy inspira.
- Y'a quelque chose de grave, c'est certain…
- J'aime le fait que tu ne me fasses pas de reproches pour une fois.
- Tu y es allée, c'est bon… J'vois pas l'intérêt de te faire plus de reproches que je t'en ai déjà fait. J'aurais l'impression d'être une grosse radoteuse…
- Un peu beaucoup ! Salut Clive !
Clive regarda Quinn qui venait de le saluer.
- … ?
- … bonjour !
Lucy regarda Quinn comme si elle venait de parler à la déco. Clive agita la main, quelque peu perturbé par cette réaction inhabituelle. Quinn haussa les épaules en s'éloignant avec son amie.
- Je voulais juste être polie !
- J'sais pas, c'était juste bizarre ! admit Lucy.
Clive soupira. « J'ai presque cru qu'elle l'avait remarqué… » Il dissimula un peu mieux le dossier noir qui portait la signature « Orlando »
La classe se réunit peu à peu auprès de la salle d'histoire. Christina s'était complètement renfermée. Steven se plaça à côté d'elle.
- Lut, Sac Poubelle.
- Très original, bravo, Steven. Est-ce qu'au moins tu sais écrire « Sac Poubelle » ?!
Steven haussa les sourcils et regarda Mike.
- Mauvais jour du mois !
- Ou alors juste toi qui l'embête pour rien… souffla Mike.
- Elle a l'habitude, c'est un jeu entre nous !!
James se tourna vers Fey qui feint de l'ignorer et s'adressa à Ana.
- Y'a des gens qui manquent, nan ?
- Oh, Francis et Wallace à première vue… marmonna Ana.
- Décidément… Moi aussi je vais m'absenter comme ça, pour rien…
- Tu vas bientôt avoir une raison valable… admit Ana.
- Oui, merci, Ana, tu devrais crier, personne n'a entendu… marmonna Naomi devant elles.
Ana se mordilla les lèvres.
Lilian soupira.
- Et du coup nous voilà encore en froid à cause de mon fichu caractère autoritaire !
- Au pire, laissez ça de côté… marmonna Léon qui lisait sur son téléphone.
- Elle voit déjà loin, moi aussi, du coup… C'est trop bizarre !
Santana et Violette étaient plantées sur leurs téléphones.
- « Le Mystibar » ?
- On y est déjà allées, c'était ridiculement kitsch, ce qui est déjà beaucoup dire ! admit Santana.
- « Parfum de Calliope » ?
- Bar à butch. J'ai l'air d'une butch ?
- Hmmm… Non… Je suis une butch ?
- Même toi tu es trop féminine pour être une butch ! admit Santana.
- Oh bah merci…
Andréa secoua la tête, trop préoccupée par son propre téléphone.
Helen arriva, quelque peu éméchée et suivie par Preston qui portait ses affaires. Le Miradar observait sa maîtresse avec inquiétude. Les élèves, intrigués, observaient la prof.
- Ca va, madame ?! s'étonna Orson.
- Hm-mmm… Pourquoi ?! souffla Helen.
Orson secoua la tête en haussant les épaules alors que la prof d'histoire essayait de mettre la clé dans la poignée.
- … merde.
Helen se ressaisit et ouvrit la porte correctement. La troupe entra en classe alors que la prof se traîna plutôt qu'autre chose jusqu'à son bureau.
Perrine et Walter s'assirent avec Tristan qui plissa les yeux.
- On avait dit au déjeuner…
- On est collants ! sourit Walter.
Perrine regarda Tristan avec un air désolé. Clive était seul vu qu'Andréa était derrière Santana et Violette à leur conseiller d'autres bars. Naomi, Fey, Ana et Christina formaient la nouvelle bande en vogue. James soupirait de cet état de fait. Rebecca était aux côtés de Mike tandis que Steven et son gros camarade occupaient les sièges en dessous. Gina et Holly s'étaient posées à l'opposé des jumeaux.
Helen regarda la classe, stupéfaite.
- Eh bah… Pas de Francis ni de Wallace…
Quinn et Lucy regardaient autour.
- Ma parole, vous êtes encore plus désunis que nos politiciens il y a douze ans… Bon… on va commencer le nouveau chapitre sur l'économie Poképolite… grâce à un passionnant documentaire de deux heures !
Les élèves se regardèrent, surpris.
- Vous pouvez discuter, ça m'embête pas…
Miradar alluma l'ordinateur et le projecteur, et diffusa ainsi le documentaire : « PokEconomix, l'histoire illustrée de l'économie Poképolite »
Helen s'écroula sur le bureau, dormant comme une souche.
***
Le premier à sortir de la salle d'interrogatoire fut Benjamin. Blême. Il avait l'air épuisé et secoué. Il était sale et semblait avoir été roué de coups. Christina tenta de se lever mais la menotte la retint à la chaise.
- Benjamin !!
Benjamin arriva vers Christina en levant les bras. Il la serra contre lui.
- Ca a été ?
- J'sais pas trop… J'sais pas trop…
- Courage, Benjamin…
- Tino… Tino a la plus grosse charge dans l'accusation, ils le voient comme le cerveau de l'affaire…
- Il sait ce qu'il doit dire, n'est-ce pas ? geignit Christina.
Benjamin hocha la tête. Christina le regarda, inquiète.
- Et… Et toi, tu as dit…
- J'ai dit ce que j'avais à dire.
Christina le regarda plus précisément. Benjamin se rattrapa.
- J'ai dit ce qu'on a dit qu'on dirait tous.
- Très bien.
Benjamin regarda Christina, méfiante. Elle montra son téléphone. Benjamin leva les yeux au ciel.
- T'es tarée !!
- Si je peux le prouver, Tino peut s'en sortir.
- T'es folle. Tristan l'avait dit. J'l'avais pas cru. Mais t'es folle !
Christina hocha la tête doucement, et se rassit.
- Je sais, je sais, mais… Tino peut s'en sortir.
- Je vais peut-être avoir de la prison avec sursis pour ce que j'ai fait…
- Rien en comparaison de Tino… et Orson…
- Orson !! Merde ! Il est où ?
- L'étage au-dessus, il est interrogé par une commission toute entière et il se peut que ça aille jusqu'à l'acte terroriste pur et simple voire qu'il finisse fiché au grand banditisme.
- Faut que j'y aille !
- Si tu veux, oui, va !
Benjamin regarda Christina.
- Tu es menottée parce que…
- J'ai pour ainsi dire demandé à l'être. Tes parents sont à l'extérieur.
- Oh, d'accord… et les tiens ?
Christina souffla.
- Je leur ai dit d'aller se manger une pizza, que j'allais bien, et que je devais attendre mes amis.
Benjamin acquiesça. Il se dirigea vers les escaliers.
- Bon courage…
- Tout le monde me dit ça. T'en fais pas.
Christina regarda Benjamin partir. Elle observa la porte de Tino. « Laissez-le sortir, pitié… »
Elle souffla en voyant Beth revenir. Elle compulsa son téléphone.
- Vous me prenez pour une idiote ?
Christina soutint le regard de Beth. La policière était presque jolie, athlétique, un air un peu coincé sur les bords. Christina aurait ployé sous le poids de ses yeux auparavant, mais elle savait maintenant ce qu'était réellement la peur, donc elle s'en moquait.
- Vous m'avez dit que vos parents n'étaient pas là, mais vous savez où ils sont !
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
- Je vous ai entendu le dire à votre ami.
- Vous n'étiez pas là.
- Je vous ai entendu.
Christina soutint le regard de Beth. Qui gifla l'étudiante.
- Ouch !
- Ne vous avisez pas de me mentir de nouveau ! Je vais trouver vos parents et vous allez sortir d'ici fissa. Vous me faites perdre patience, et je ne suis pas la seule.
Christina évita de montrer son soudain intérêt.
- Le commissaire vous a également tous dans le collimateur. Vous n'en sortirez pas indemnes. Aucun de vous, oh non.
Christina sembla choquée en regardant Beth repartir. Elle regarda son téléphone et hocha la tête, retenant les larmes issues de la douleur. « Il avait raison… »
Elle regarda autour d'elle et n'arriva plus à retenir ses larmes. « Il avait raison… Tino, Orson… Benjamin… Perrine, Walter… Oh mon Dieu, il avait raison !! »
Elle envoya rapidement un SMS. Le temps pressait. De tous ceux à qui elle devait l'envoyer, la personne la plus importante était Francis Zuckerman.
« Vite, VITE !! »
Christina plissa les yeux, balbutia silencieusement, lâcha son téléphone et tomba de sommeil. Beth Lerner arriva avec son Chlorobule. Le Pokémon Plante venait de libérer sa Poudre Dodo.
- Petite idiote.
La policière récupéra le téléphone et constata le SMS en cours. Elle soupira, ferma le tout et chercha le numéro des parents.
- … Oui allô ?... La maman de Christina Rockwell ? Bonjour ! Votre fille s'est endormie dans nos locaux !... Oui, une grosse journée, c'est ça… Si vous pouviez venir la chercher ! Merci !
Beth raccrocha, puis s'activa à retirer la menotte de Christina.
- Tu m'auras bien fait suer, petite sotte…
Beth remit le téléphone dans la poche de la jeune étudiante comme si de rien n'était.***
Deux heures plus tard.
- C'était GENIAL. J'ai tout compris. C'est le meilleur cours d'histoire qu'on ait eu jusqu'à maintenant ! s'étonna Naomi.
- La vache, même moi j'ai tout pigé ! souffla Fey.
- C'est comme si j'avais enfin utilisé toutes les compétences de mon cerveau ! s'étonna Ana.
Christina elle-même avait été soufflée. Steven arriva au niveau des filles.
- Dites donc, les filles, on est d'accord, la main invisible c'est le meilleur compromis économique possible !
- C'est quand même un peu basé sur la confiance respective et sur le fait que tous les intervenants se respectent entre eux… admit Naomi.
- Bah nan puisqu'ils y sont forcés par le contexte socio-économique ! souffla Steven.
- Il a raison, les prix restent stables et baissent même ! acquiesça Mike.
- Nan, les prix sont là où ils devraient être, le produit coûte exactement ce que ça devrait coûter à la société, t'as rien écouté ou quoi ! grommela Rebecca.
Naomi haussa les sourcils et regarda les filles.
- On est vraiment en train de débattre d'économie avec Steven Weldon ?
- Il va neiger… admit Christina.
James arriva à leur niveau. Naomi et Christina se turent. Fey le regarda. Il la regarda.
- … sympa ce documentaire, nan ?
- … hm ! admit Fey, distante.
Le reste de la classe défilait vers le prochain cours, le Combat Direct.
- Ce sera sur les terrains apparemment… souffla Tino en regardant son téléphone.
- C'est pratique ce site intranet de l'école qui nous informe de notre emploi du temps en temps réel ! admit Benjamin.
- Oui, c'est bizarre qu'on n'en ait pas fait mention avant ! s'étonna Orson.
Violette partait, mais elle se retourna comme par acquis de conscience. Elle vit Amélia, immobile face à la prof, encore endormie et soutenue par Miradar qui tentait de la réveiller.
- Amélia ?
La blonde se tourna vers la châtain qui s'étonna.
- Ça va ?
Amélia hocha la tête, ses cheveux courts bougeant à peine. Violette s'étonna et partit rejoindre Santana et Andréa.
- Tout va bien ? s'étonna Santana.
- Je ne sais pas trop… Je me demande en fait…
Amélia sortit son téléphone et passa un coup de fil.
- Monsieur le proviseur ? Amélia Levy. Venez en salle d'histoire, s'il vous plait.
Amélia raccrocha et regarda Helen, complètement effondrée. Elle partit, toujours aussi froide et clinique.
- Je crois que le seul truc que j'ai pas compris c'est l'avantage comparatif… admit Tristan.
- Pareil. Et moi je sais plus trop c'est quoi un trust… admit Walter.
- Euh… c'est quand plusieurs entreprises se réunissent… pour détenir un monopole ! souffla Perrine.
- Oui c'est ça. Ou bien un monopsone ! souffla Walter.
- Et ça c'est quoi ? demanda Tristan.
- Monopole c'est un seul vendeur, Monopsone c'est un seul acheteur ! rappela Perrine.
- Ah ! J'arrive pas bien à me représenter la situation dans ma tête… admit Tristan.
- Je pense qu'en fait c'est très théorique ! souffla Walter.
La classe se rendait vers les terrains tandis que le proviseur fendait le couloir en vue de la salle d'histoire.
- La prof va sûrement nous demander de nous battre…
Lucy regarda Quinn comme si elle était devenue débile. La jeune fille leva les yeux au ciel.
- Je suis inquiète pour Francis, ça modifie mon cerveau !
- Ouais, on va dire ça…
- Tu veux qu'on parle de ce qui se passe entre toi et Benjamin ?
- Tu veux qu'on parle de toi qui a désespérément envie de sauter Francis depuis la maternelle ?
Quinn leva les yeux au ciel en agitant les bras.
- Je DETESTE quand tu es vulgaire comme ça, j'ai toujours l'impression d'entendre une petite fille de huit ans dire « Ta gueule » à son père !!
- Tu devrais retourner le voir !
- J'ai niqué un samedi après-midi pour lui, c'est plus que ce que n'importe quelle fille sensée ferait pour un mec !
Lucy grimaça et inspira fortement.
- Règle à retenir, Lucy Tien : Ne tombe jamais amoureuse !
- Ah alors t'es pas amoureuse de Benjamin ?!
- Ah, alors t'es toujours là, toi ? soupira Lucy.
- HHHHHGNNNNN !!!
La petite troupe arriva aux terrains. Blandine les y attendait.
- Bon, les mômes, vous allez vous mettre par groupe de… Mais il en manque !
- Wallace et Francis sont absents ! souffla Naomi.
Blandine poussa un gros soupir.
- Les enfoirés… Bon ! Bah on va changer. Vous faites deux groupes de treize. Comme vous voulez.
Les élèves se regardèrent, intrigués. Blandine leva les yeux au ciel.
- On va dire… Ketts et Rockwell, vous choisissez chacun votre tour.
Tino et Christina se regardèrent. Les élèves haussèrent les sourcils.
Tino s'éloigna avec Christina et ils se mirent face au reste de la classe.
- Qui commence ? demanda Tino.
- Je prends Tristan !
Tristan s'étonna, mais il se dirigea vers Christina en regardant Tino, surpris.
- Dis, tu pourrais…
- A toi de choisir ! souffla fermement Christina.
Tino inspira.
- Je prends Santana.
Santana leva les yeux au ciel. Christina acquiesça.
- D'accord. Je choisis Orson.
Orson sourit en levant les bras. Tino s'étonna.
- Hey !
- A toi de choisir !
Tino regarda la classe.
- Je prends euh… Violette !
- Youpi !
Violette vint rejoindre Santana, toute contente. Tino semblait embarrassé.
- Benjamin pour moi !
- Tu es contente, tu m'as volé tous mes amis !
- Je n'ai fait que les choisir !
- Hmph… Lilian !
Lilian s'étonna mais se dirigea quand même vers Tino.
- Léon !
Tino s'étonna en voyant le jeune homme aller vers Christina.
- Je vois, tu as décidé d'être irritante jusqu'au bout…
- Je ne vois pas en quoi je suis irritante.
- Rebecca !
La rousse plissa les yeux.
- Déconne pas, Rockwell…
- Mike !
- Fouinette ! pesta Rebecca.
Mike se dirigea vers Christina. Tino inspira.
- Steven !
- Putain nan, merde… grommela le blond.
- Ana !
La petite russe s'étonna.
- Pourquoi moi après Steven ? Qu'est-ce que ça veut dire ?!
- On discute pas, Sevreska… souffla Blandine.
- D'accord, quitte à embêter son monde… Fey !
Fey se dirigea vers Tino.
- J'espère que ça va nous mener quelque part, votre dispute idiote… souffla la grosse fille.
- James !
Le jeune homme se dirigea, penaud, vers Christina.
Tino inspira.
- Robbie !
Robbie leva les yeux au ciel et se dirigea vers Tino.
- Je sens que ça embête beaucoup Christina que tu me choisisses…
- Perrine !
Perrine s'étonna.
- Quoi, moi ?! Non, je n'y crois pas, impossible… soupira-t-elle, sarcastique.
- Naomi !
Naomi secoua la tête, complètement lourdée.
- Vous êtes épuisants rien qu'à regarder…
Christina regarda ce qui restait.
- Hmmmm… Andréa !
- Je suis le quota salope, génial ! sourit la blonde.
Tino souffla.
- Walter !
Walter hocha la tête et roula péniblement vers le groupe.
- Holly !
La blonde plissa les yeux.
- J'pige plus rien !
- Quinn !
- Lucy !
Les deux filles avancèrent en même temps en se regardant, un peu paumées.
- Gina !
La portoricaine avança vers Tino en grommelant.
Il ne restait plus que Clive et Amélia.
- Je prends Clive pour finir ! sourit Christina.
Tino soupira.
- Eh bah très bien, je prends Amélia !
La blonde se dirigea vers Tino, plutôt calme comme à l'accoutumée.
- Bien. Ça va être rapide. Vos deux équipes se font face.
Les deux groupes désignés se firent face sur le terrain.
- Vous allez en désigner un à chaque fois. Ils appellent un Pokémon chacun. Le premier qui porte un coup direct à l'autre gagne la manche, l'autre se retire. Jusqu'à ce que tout le monde se soit retiré, vous y compris. Il n'en restera qu'un.
Christina et Tino acquiescèrent. Tino regarda Christina.
- A toi l'honneur !
- Ta galanterie m'indiffère.
- … D'accord. Alors je choisis le premier !
- Je crois que c'est ce qu'elle veut que tu fasses… marmonna Santana.
Le reste du groupe lui fit un gros « CHUUUT !! », Violette comprise.
- Laisse-les tomber d'accord !! geignit cette dernière.
- J'ai aucune envie de rester cent-sept ans ici alors laisse-les se décider avant qu'ils ne s'énucléent l'un l'autre !
- T'as dit quoi, ils vont s'enculer ?! s'étonna Steven.
- S'énucléer ! grommela Naomi.
- Dire qu'on a débattu d'économie tout à l'heure, je me sens tellement sale !! grogna Fey.
- Putain mais me dites pas que je suis le seul à avoir entendu enculer ?! grommela Steven.
- Tu es le seul ! souffla Robbie.
- Comment t'as fait pour entendre ça, t'as des problèmes auditifs ou quoi ?! soupira Walter.
- Il le fait exprès, plutôt… marmonna Quinn.
- Ou alors ses oreilles font des raccourcis plus faciles pour lui… marmonna Gina.
- Bah en fait…
Tout le monde se tourna vers Lilian qui se couvrit la bouche.
- Nan rien ! Nan, nan, rien !!
Gina grimaça, choquée. Lilian tourna le dos, embarrassé.
- Merci, Demi-Personne, ça me rassure quelque part.
- Tu peux… arrêter ?! souffla Santana.
- Les jumeaux, c'est bien deux moitiés d'un seul bébé, nan ?
Fey leva les yeux au ciel, gênée. Naomi soupira.
- Steven, la ferme !
- Quoi, mais quoi ! C'est un débat intéressant, nan ?
- Tu chercheras sur Wikipedia après ! grommela Naomi.
- Qu'est-ce que tu me parles, toi, retourne sur les genoux de Handicap International !
- Steven passe en premier ! souffla Tino, excédé.
Steven s'avança.
- Allez, qui veut manger sa pâtée ?!
Tout le monde leva la main. Mike, James et Ana se regardèrent et levèrent la main également.
- Heeeeeey !
- Ana !
La petite rousse soupira en regardant Christina.
- Evidemment…
- Désolée !
- Je ne crois pas, nan… souffla la russe.
Steven souffla et remonta son pantalon.
- J'vais pas te faire de cadeaux, Anouchka !
- C'est un contre un, si je te touche, c'est fini !
- Ah ouais ? Bah touche ça ! Mucuscule !
La limace de glu apparut. Santana soupira.
- Pourquoi il faut toujours qu'il sorte son engin en public…
Rires dans le groupe. Steven se retourna vers elle.
- Va falloir que tu reprennes des cours, Super Goudou, ça ressemble pas à ça !
- Vraiment ?! souffla Santana, sarcastique.
- C'est presque à croire que quand Wallace n'est pas là, les gens doivent combler le quota de remarques cradingues… soupira Robbie.
- Tu-m'étonnes… grogna Naomi.
Ana inspira et sortit Avaltout. Mucuscule sautilla, tout content et s'avança vers Avaltout.
- HEEEEEEY ! NAN ! Ils sont copains tous les deux !
- Je sais !
Les gens de la classe se regardèrent, abasourdis.
- D'ailleurs ça fait longtemps qu'on les a pas fait jouer ensemble ! sourit Steven.
Les filles grimacèrent. Ana agita la tête.
- J'ai beaucoup de choses à penser en ce moment…
- Ouais, Fey, la rupture, tout ça, je comprends…
Mucuscule approchait d'Avaltout en souriant.
- Plaquage ! marmonna Ana.
Avaltout retomba lourdement sur le Pokémon Dragon. Steven leva les yeux au ciel.
- Weldon, éliminé. C'était pathétique… soupira Blandine. Si vous frappiez comme vous parliez…
- Tiens, un avant-goût de sa vie conjugale… sourit Santana.
Le reste de la classe ricana. Steven leva les yeux au ciel et se tourna vers Santana.
- Moi au moins j'ai un père !
- Mais bientôt plus de couilles ! grogna Santana, féroce.
- Ni de dents… grommela Violette en prenant Santana par le bras.
Steven leva les yeux au ciel et s'éloigna jusqu'aux bancs. Ana se demanda où elle devait aller.
- Retournez dans le rang, Christina peut vous appeler encore.
- Ah bon ?!
- C'est aussi un test d'endurance. Suivant.
Tino souffla.
- Hm… Rebecca !
La rousse s'avança.
- Je suppose que c'est parce que tu me fais confiance…
- Ou que je veux écrémer le groupe des éléments que je juge peu qualifiables !
Tristan leva les yeux au ciel. « Je suis ravi de ne pas être dans son équipe… »
Orson hocha la tête. « C'est pour ça qu'il ne nous a pas choisis, il sait qu'il est intolérable quand il dirige ! »
Benjamin acquiesça. « Rétrospectivement son choix était judicieux… »
Christina inspira.
- Tristan !
- Au rapport… sourit le jeune homme.
Rebecca le regarda et hocha la tête. Tristan souffla.
- Allez-y… marmonna Blandine.
- Hmmmm… Katana !
Ossatueur apparut et saisit son os comme un sabre.
Rebecca hocha la tête et prit une Pokéball.
- Patricia !
Déflaisan apparut. La femelle sans cuticules poussa un cri. Tristan souffla.
- Evidemment…
- C'était la meilleure option. Wanda aurait pu te toucher rapidement mais je crois que tu as travaillé ta défense avec lui…
- On n'aurait jamais dû s'entraîner ensemble… sourit Tristan.
- Non, certainement pas. Tranch'Air !
Déflaisan se positionna et agita les ailes.
- Charge Os !
Ossatueur fit tournoyer son os et contra parfaitement les lames d'air.
- Aéropique !!
Déflaisan cria et chargea vers Ossatueur.
- Tu restes au sol, dangereux ! Telluriforce !
Ossatueur enfonça son os dans le sol et provoqua des explosions en chaîne. Le choc arriva sous Déflaisan qui n'en subit pas une miette.
- Quelle surprise, je ne vois plus rien ! souffla Rebecca.
- Sabotage !
Ossatueur tenta de frapper Déflaisan sur le côté d'une habile manœuvre de l'os. Rebecca soupira.
- Vive Attaque !
Déflaisan sortit de la fumée et picora le casque d'Ossatueur qui recula, étonné. Tristan grimaça.
- Elle a dit « Coup Direct », pas KO direct ! sourit Rebecca.
- Edison, vous êtes éliminé.
- Bon !
Rebecca resta en place. Tino acquiesça.
- Tu restes.
- J'en étais sûre…
Christina inspira.
- Je vois, on sort les grandes stratégies…
- Tu peux parler. Elle vient de sortir une des rares personnes de ton équipe qui aurait eu de la pitié pour elle… marmonna Tino.
- Tu insinues ?! grommela Christina.
- Que je ne suis pas le seul à employer des tactiques déloyales !
- Hmph ! Tu vas voir ! Mike !
Mike s'avança face à Rebecca.
- Yo.
- Salut.
- Ils sont ensembles, tu l'as dans l'os, Tino ! sourit Christina.
- Et d'une, on n'est pas ensemble… souffla Rebecca.
- Et de deux, vous ne trompez personne… marmonna Mike.
- J'aurais pas mieux dit… marmonna Rebecca. Je retire Patricia.
Tino et Christina rougirent. Déflaisan revint dans sa Pokéball.
- Wanda, go !
- Pas de pitié, hein ?
- Oh que non.
- D'accord. Blizzaroi.
Le gros Pokémon apparut. Rebecca haussa les sourcils.
- Pas de bêtises !
- Mais nan, ça va pas la tête !
- Ok ! Météores !
Nymphali créa une nuée d'étoiles autour de lui. Mike acquiesça.
- Blizzaroi, attaque Eclats Glace !
Blizzaroi contra un à un les météores adverses. Rebecca soupira.
- On devrait VRAIMENT arrêter de s'entraîner ensemble. Vive Attaque !
Nymphali chargea.
- En même temps, excuse-moi, mais tu t'entraînes avec beaucoup de gens ! Balle Graine !
Blizzaroi mitrailla le terrain adverse. Nymphali recula, apeurée.
- Tu insinues quoi, là, encore ?
- Rien du tout, bon sang ! Blizzard !
L'attaque se déclencha, elle et son rayon immense, dû à l'Alerte Neige. Nymphali recula, acculée.
- Tu me prends pour une demeurée ? ECLAT MAGIQUE !
Nymphali se posa prestement face à la vague de froid et créa une illumination blanche. Mike sourit.
Alors que l'attaque se déployait, Nymphali fut projeté par une vive Balle Graine. Rebecca resta soufflée. Mike haussa les épaules.
- Ton vrai gros problème c'est que quand tu crois avoir gagné, tu ne fais plus attention à rien !
- Denton, vous restez en jeu, Gates, vous êtes out.
- Hmph !! Tu as profité de ce que tu savais de moi !
- Bah… ouais ! C'est un peu ce que tu faisais avant, nan ?
- Hmph !
Rebecca tourna le dos. Mike inspira et regarda Christina.
- Tu recules. Je choisis Perrine.
- Youhou.
Tino acquiesça et regarda son camp.
- Eh bien… Je vais… choisir… Violette !
Violette s'étonna et avança. Elle regarda Perrine.
- Rien contre toi…
- De même. Bonne chance.
- Toi aussi.
Perrine envoya Kecleon. Violette hocha la tête et sortit Karaclée.
- On s'est pas déjà affrontées il y a longtemps ? songea Violette.
- Si, et à l'époque tu étais le brave toutou bien dressé de Rebecca. Contente de voir que les choses ont changé.
Violette agita la tête.
- Certes. Martial, Exploforce !
Karaclée prépara la sphère entre ses mains. Perrine n'était pas dupe. L'attaque partit vers Kecleon.
- Mona, Ombre Portée…
Kecleon s'enferma dans le sol et fonça vers Karaclée. L'attaque Exploforce fut lancée avec force lenteur. Perrine plissa les yeux.
- … tu fais quoi ?!
- Rien !
Kecleon sortit du sol et s'apprêtait à griffer Karaclée lorsque l'Exploforce explosa justement. Kecleon se prit l'attaque de plein fouet. Perrine leva les yeux au ciel.
- Je suis nulle à ce genre de challenges…
- Et moi j'avais envisagé cette tactique précise dès que la prof a donné la consigne et que tu as sorti un Pokémon Normal !
Perrine rappela Kecleon et s'en retourna vers les bancs.
- Violette, reste sur le terrain, notifia Tino.
Christina inspira.
- Disons… Andréa !
- Wou-hou ! Faisait longtemps qu'on s'était pas battues !
- On s'est déjà battues ? sourit Violette.
- J'sais plus trop… marmonna Andréa. Bon, prête ?
- Hm !
Violette rappela Karaclée et sortit Kangourex.
- Ok, ok… Xatu !
L'oiseau psychique apparut. Christina plissa les yeux.
- Comment ça se fait que vous vous entendiez si bien toutes les deux ?!
Andréa et Violette regardèrent Christina.
- Les choses ont changé, disons…
- Voilà… Ça porte un nom, comment ça s'appelle, déjà… Ah oui : De quoi j'me mêle !
- C'était une simple question, je ne pense pas être la seule à me la poser…
Naomi, Robbie, Fey, Ana, Quinn, Lucy, Perrine, Walter et une bonne partie des élèves ne put que hocher la tête.
Andréa leva les yeux au ciel.
- On a trouvé un terrain d'entente, ok ? On a décidé d'arrêter d'être des gamines ! C'est parti Xatu, Lame d'Air !
L'oiseau mystique s'envola de manière rigide, tournoya et agita ses ailes de sorte à créer une lame de vent.
- Nounou, Uppercut !
Kangourex donna de petits coups de poings et contra les attaques sans problème.
- Téléport !
Xatu disparut et atterrit à plusieurs endroits à la fois. Violette plissa les yeux.
- Toujours à t'esquiver…
- Ça s'appelle une préférence !
- Nounou, Coup Bas !
Kangourex frappa mais délibérément à une portée faible, et de fait elle échoua à frapper Xatu.
- Mmmm… Nounou !!
Santana serra les dents. Andréa plissa les yeux.
- Oh. Bon ! Pic-Pic !
Xatu frappa Kangourex, complètement sonnée par son propre manque de portée. Violette, dépitée, regarda les autres qui la regardaient, stupéfaits.
- M'enfin, c'est quasiment impossible de rater un Coup Bas… s'étonna Robbie.
- Surtout à une telle distance ! souffla Gina.
- M'enfin Violette… souffla Walter.
Violette, du coup, était toute rouge. Santana vint la chercher.
- Elle a un petit coup de mou, c'est rien !
En face, Clive inspira. « Accoutumance à la Méga-Gemme. Elle était certaine d'avoir une meilleure portée, elle ne l'avait pas, parce qu'elle n'était pas Méga-Kangourex... »
Amélia inspira avec dédain.
Violette alla se placer en arrière aux côtés de Rebecca et Steven. Steven avait un sourire moqueur. Rebecca regarda Violette.
- Bah alors ?
- Je crois que c'est à cause de ce truc que la prof nous a donné…
- Tu t'es servi de ces babioles ?!
- Bah oui, fallait bien, au cas où ces tordus reviendraient…
Rebecca plissa les yeux, méfiante.
Christina semblait satisfaite.
- On dirait que j'ai fait le bon choix !
- Ou que tu as juste eu de la chance… marmonna Tino.
- Ou que j'ai peut-être éventuellement du talent… souffla Andréa, narquoise.
- Retire-toi, Andréa !
Andréa plissa les yeux.
- A vos ordres, votre majesté ! Vous êtes presque bien aimable…
- James maintenant !
James arriva sur le terrain, anxieux. Tino soupira et regarda Christina qui sourit.
- Vas-y.
- Non, c'est hors de question.
- Mais tu sais que c'est la meilleure solution. En plus ils ont rompus, elle est en rogne…
- Bon sang Christina, arrête ça ! T… Tu as l'impression que ce genre de comportement me fait plaisir ou quoi ?!
Tristan s'étonna. Benjamin et Orson de même. Blandine soupira.
- J'ai VRAIMENT bien fait d'amener un magazine… Test : Êtes-vous animale, végétale ou minérale ? Hmmmmmm…
- Je fais ce que tu me fais depuis le début, je suis sans cœur !
- Je ne suis pas un sans-cœur !
- Je crois que le reste de la classe n'est pas d'accord !
Les autres se regardèrent. Rebecca grimaça.
- Tino est peut-être un sale con, mais c'est pas un sans-cœur !
- Je… désapprouve totalement en vertu des dix ans et quelques d'amitié qui nous lient ! souffla Tristan, blasé.
- Pareil, Tino est quelqu'un de bien ! marmonna Orson.
- Il est un peu prétentieux mais il a bon fond ! admit Benjamin.
- Il se remet en question, c'est déjà ça ! admit Quinn.
- Oui voilà, petit à petit il comprend un peu plus l'humanité, c'est à son honneur ! ajouta Lucy.
- Il n'est pas méchant, il est juste un peu psychorigide ! continua Naomi.
- Exact, il n'irait pas jusqu'à utiliser les sentiments des autres ! marmonna Walter.
- C'est pas envers les autres qu'il est sans cœur, c'est juste envers toi, parce que tu le harcèles pour qu'il sorte avec toi ! Meuf, quand on arrête de chercher, figure-toi qu'on trouve ! grogna Fey.
Les autres la regardèrent.
- Elle voulait que Tino me mette contre mon ex. Rien à foutre de mal lui parler !
Christina grimaça, offusquée. Elle regarda James, puis Fey et inspira, prête à lâcher une bombe.
- Naomi ? D'accord ! Ok !!
Naomi se précipita sur le terrain et sortit Roussil. James haussa les épaules et sortit Yanmega. Naomi plissa les yeux.
- Harry, Fla…mmèche ?!
Roussil agita sa baguette et conjura trois flammes qui partirent vers Yanmega.
- Sonicboom !
Yanmega perça les flammes par la lame sonique qu'il envoya avec ses ailes. L'attaque frappa Roussil de plein fouet. Naomi haussa les sourcils.
- On s'était entrainés avec Fey et son Braisillon, et on avait trouvé que le Sonicboom de Yanmega pouvait traverser les attaques Feu.
Fey se mordilla les lèvres. Naomi haussa les épaules, éliminée. Tino regarda Christina qui semblait offusquée par le geste qu'elle allait accomplir, alors que Naomi repartait vers Rebecca, Violette et Steven en lançant un regard mauvais vers l'apprentie journaliste.
***
- Je vous dirais bien de rentrer chez vous mais vous avez encore des cours à assurer…
Helen soupira, se remettant de sa petite escapade à bourré-land. Preston était auprès d'elle et piaillait pour sa défense.
- … dites !
- Calme-toi, Preston.
Miradar se tut, rabroué.
- … cependant ce n'est pas la première fois que vous et votre classe avez des problèmes, et cette fois, Holland n'est pas là pour vous défendre !
Helen mijota le nom de Holland dans sa tête et fondit en sanglots.
- … madame Clover ?!
- Excusez-moiiii ! Il me maaaanque !
Le proviseur Grant regarda la prof, complètement désemparée.
- Avant c'était facile, on le voyait pas partout… et là… Là… Essayez de pas y penser !
- Je… conçois… d'un certain point de vue, s'entend…
- Je crois que je suis vraiment amoureuse de cet abruti ! Sinon je me mettrais pas dans des états pareils ! Vous en pensez quoi ?!
- Euuuuh… rien, je suis votre supérieur.
- Oh oui pardon !!
- Ecoutez, essayez de vous mettre en congés quelques temps, je vous les donne…
- Impossible, je dois continuer à bosser…
- Vous n'avez pas l'air en état…
- Je dois aussi protéger ma classe contre la menace toujours pesante de Direction Dresseurs, je suis inquiète pour Wallace Gribble dont le Manternel est mort et qui ne me parle plus parce que… Parce que j'ai été une grosse bouffonne, je me fais un sang d'encre pour Francis Zuckerman dont on vient de prendre la petite sœur…
Aloysius Grant grimaça.
- Pardon ?
- Oui il m'a prévenu qu'il devrait prendre quelques jours d'absence, les services sociaux sont venus… ça s'est très, très mal passé.
- Euh… ok… Bon, ne prenez pas vos congés alors…
- Si, je vais les prendre. J'ai quelque chose à faire en fait. Maintenant que j'en parle… J'aurais dû essayer ça depuis le départ.
Helen se leva plutôt facilement. Aloysius la regarda, circonspect.
- Mais ne refaites plus jamais ça !
- D'accord ! En plus ce documentaire était nul…
***
Lilian avait éliminé James, mais Ana avait éliminé Lilian. Puis Robbie, puis Quinn, avant de se faire sortir par Santana, qui évacua Andréa, Benjamin, Lucy et Holly avant de se faire dégommer par Orson qui se chargeait actuellement de Gina.
- J'ai battu Santana ! J'ai battu Santana, Benjamin, t'as vu ça ?!
- Elle avait le soleil dans les yeux, elle l'a dit elle-même ! grommela Benjamin.
Santana était verte.
- J'aurais dû deviner que son crétin de Ramboum avec sa foutue attaque Mégaphone prévaudrait sur mon Rayon Chargé… quelle idiote j'ai été de garder Anchwatt…
- Mais nan. Par contre ton excuse était nulle ! admit Violette.
- Clairement… soupira Rebecca.
- Je perds tellement rarement que j'ai pas l'habitude d'excuser mes défaites !! grogna Santana.
Christina et Tino s'étaient assis au fond, sur un banc.
- Je suis une personne horrible.
- Mais non.
- Je suis égoïste. Egomaniaque même. Peut-être même érotomane !
Tino plissa les yeux.
- Les sentiments que j'ai pour toi sont réels, ils ne sont pas le fruit de ton imagination !
Christina se redressa et regarda Tino, stupéfaite.
- J'ai juste peur. On a beau être un Tino, on reste un être humain avec des faiblesses idiotes et des résistances… futiles !
Le Libégon de Gina contrecarrait les Mégaphones de Ramboum avec ses Bourdon. Blandine soupira.
- J'm'entends même plus glander bon sang ! Le test avait tort, je suis tout sauf végétale !
Fey et Amélia, du côté de Tino, se bouchaient les oreilles. Mike, Léon et Clive n'en pouvaient plus également.
Au lieu d'un Bourdon, Libégon envoya soudainement une Tempête Sable. Ramboum s'étonna. Ce fut le laps de temps nécessaire à Libégon pour frapper Ramboum d'une Dracocharge.
- Saloperie ! Pas foutu de faire moins de boucan… grommela Gina.
- Aaaaaaw… geignit Orson.
- Je parlais du Pokémon, bien sûr… souffla Gina.
Le gros garçonnet se dirigea vers les éliminés, déjà bien nombreux.
- Orson est bête, le Bourdon de Libégon ne pouvait pas le toucher, c'était à lui d'arrêter son attaque et de frapper Libégon… soupira Tino.
- C'est ce que je me disais… Anti-Bruit, c'est ça ? souffla Christina.
- Hm, voilà. Ecoute. On n'a qu'à y donner un petit coup d'essai.
Christina plissa les yeux. Tino haussa les épaules.
- On sait jamais. On essaie et on voit comment ça marche !
- Pour de vrai ?
- J'sais pas trop… Disons que ce soir on peut aller boire un café !
- Je peux pas ce soir, j'ai atelier d'écriture !
- … moi non plus, je participe à une construction importante sur Minecraft, je dois être présent au moins une heure !
- Mais on peut commencer ici ! Par exemple…
- Il est hors de question qu'on se tienne la main ! geignit Tino, embarrassé.
- Non, je pensais à déjeuner en tête à tête ici !
- Oh… euh… bah… pourquoi pas !
- Voilà, on fait comme ça !
- D'accord !
Christina et Tino se tournèrent vers Léon, Mike, Clive d'un côté, et Fey, Gina et Amélia de l'autre, qui observaient, médusés. Blandine grimaçait également.
- Quoi, vous allez me dire que vous êtes réconciliés, maintenant ?!
- En… quelque sorte ! sourit Tino.
- Oui voilà ! sourit Christina, gênée.
Naomi leva les yeux au ciel. « Ca y est, elle a enfin mis le grappin dessus, elle est contente, elle va arrêter de chouiner… »
Tristan soupira. « Ce cours s'éternise… »
- Suivant, les enfants, il reste pas beaucoup de temps…
- Amélia !
Christina regarda Tino qui haussa les épaules.
- Elle est pas passée.
- Moi non plus mais tout le monde s'en tape… souffla Fey.
Christina regarda ses derniers choix.
- Hmmm… Clive !
- Oooooh… soupira Léon.
Clive se mit face à Amélia qui le regarda de son regard morne. Elle sourit, malicieuse.
- On va bien s'amuser, hein ?
Clive regarda les autres, intrigué. Il sortit Mangriff. Amélia acquiesça et sortit Cerfrousse. Clive s'étonna.
- Bon, bon, bon… Bah, Vive-Attaque !
Mangriff chargea en avant mais il traversa Cerfrousse. Le Pokémon s'effraya tout seul en constatant qu'il allait percuter Amélia mais il réussit à s'arrêter à temps. Clive plissa les yeux.
- Y'a un schmil…
- Mais… s'étonna Tino.
- Et un gros, t'as frappé dans le vide… marmonna Steven.
- Quoi ?! s'étonna Clive.
- On a tous vu la même chose, oui… souffla Fey.
- Pied Sauté.
La figure que Clive pensait être Amélia s'avéra en réalité être Cerfrousse. Le Pokémon colla une grosse trempe à son adversaire. La mangouste fut projetée contre les grilles.
- La vache !! s'étonna Mike.
- Oh bah putain… souffla Blandine.
Clive fit des yeux gros comme des balles de golf. Tino et Christina eux-mêmes étaient intrigués. Amélia regarda Tino.
- Je peux continuer ?
Tino allait dire quelque chose mais la sonnerie retentit. Les élèves soufflèrent de soulagement.
- A la prochaine, n'oubliez pas de réviser votre théorie, vous avez un contrôle vendredi matin…
La classe vida le terrain peu à peu. Amélia rappela doucement Cerfrousse et regarda Clive.
- La prochaine fois, ce ne sera pas qu'un seul coup…
Clive grimaça, pas effrayé pour deux sous. « Nan mais je rêve… »
- C'était bizarre ou c'est juste moi ? souffla Perrine en poussant Walter.
- C'était bizarre, je confirme… souffla Robbie, encore sonné.
- Elle… a l'air de s'être bien entraînée… admit Walter. Un peu trop bien…
- Vous pensez qu'elle a reçu des cours particuliers, un truc dans le genre ? marmonna Tristan.
- Quel genre ? songea Perrine.
- Je sais pas… intensifs… sa famille est riche…
- Elle a pu aussi n'avoir qu'un coup de chance, regarde au tournoi ! rappela Robbie.
- Ouais mais là… j'sais pas, c'était bizarre… songea Tristan.
Benjamin regardait Christina qui trainait avec lui et Tino comme si de rien n'était.
- J'comprends plus rien…
Orson était resté pour parler à Amélia qui rangeait son sac à main en compagnie de Sépiatop.
- Hey ! Bravo ! C'était… c'était cool !
Amélia regarda Orson, intriguée.
- Cool ? Je lui ai mis une raclée.
- … eh bah oui, c'est… ça, justement qui est cool, tu as fait plein de progrès, c'est bien !
- Oh que oui, et plus que toi, ça c'est certain, et un de ces jours toi aussi je t'écraserai comme un insecte.
Amélia passa devant Orson qui s'étonna de tels propos. Sépiatop regarda le jeune homme, presque suppliant. Il inspira.
- Elle a eu une éducation différente, ça c'est sûr…
Clive grommelait en retournant vers l'école pour déjeuner. Andréa, Santana, Violette et Rebecca tentaient de le soutenir.
- BAAAAH, Battu par Amélia, la HONTE ! ricana Steven.
- J'avoue quand même, c'est nul de ta part ! sourit Mike.
- Super humiliant c'est sûr ! sourit James.
- Vous êtes pas sympas ! grommela Rebecca.
- Il a fait de son mieux, même s'il a été particulièrement mauvais ! admit Andréa.
- J'dis rien sinon il va me tuer mais j'en pense pas moins ! souffla Santana.
Clive grommela. « Si j'avais sorti Méga-Cizayox… »
La classe retourna vers le bâtiment. Tristan poussa Walter jusqu'au bas des marches avant de vérifier ses messages.
- On vous garde la place ! signala Robbie.
- Ooookaaay… Tristan, tu…
- Attends, c'est Wallace…
[Ils sont devant la maison !! J'sais pas quoi faire !!]
Tristan souffla, un peu stressé pour Wallace. Il hocha la tête.
[Détends-toi. Sois naturel. Tu n'as rien à te reprocher. Et surtout : Ne la ramène pas trop !]
Tristan attendait la réponse de Wallace, toujours aussi inquiet. Walter ne chercha pas à comprendre. On le poussa soudainement.
- Euh…Euh…
- Tu attendais quelqu'un d'autre ?!
Walter se retourna vers Naomi.
- Oh. Hey.
- Ne bouge pas, ça rend les choses plus difficiles pour moi.
- Je sais, pardon, pardon… C'est… gentil de ta part. Tristan était censé le faire mais…
- Il avait plutôt l'air préoccupé par les chaussettes sales de Wallace ou que sais-je encore…
- Visite des services de protection des Pokémon.
- Aouch… marmonna Naomi.
Elle amena Walter à bon port.
- Merci…
- De rien. A… tout à l'heure en littérature, on… sera dans la même pièce !
- Je sais.
Naomi s'éloigna en soupirant. « C'est un foutu, foutu calvaire. »
Walter souffla. « Si elle en chie autant que j'en chie, on va faire une sacrée tartiflette… »
***
Blandine arriva en salle des profs et se plaça à table pour consigner les résultats du cours.
- Je sors d'un cours avec les troisième année un, tu devineras jamais ce que Levy a fait…
- Cette petite est beaucoup plus étonnante qu'il n'y paraît… admit Sandrine Aubert.
- On faisait un 1 contre 1 à un coup éliminatoire. Bah elle t'a dégommé le Barker avec Distorsion et Pied Sauté.
Sandrine haussa les épaules.
- C'est plutôt basique…
- Ouais bah pas pour le petit Barker. La branlée qu'il s'est pris !
Helen arriva, toute essoufflée.
- Yo, Clover.
- Bonjour Helen… marmonna Sandrine.
- Salut les filles !
Helen fouilla son casier et en sortit un marteau. Blandine et Sandrine se regardèrent. Le régisseur de la section journalisme, Jacob Andrews, entra.
- Quelque chose me dit que les première année vont se coltiner les brèves et les faits divers à l'étranger, j'ai une belle bande de bras cassés cette année…
Helen se dirigea vers Jacob avec le marteau. Le professeur juif blêmit.
- … et merde ! Pardon, pardon, c'était de la curiosité malsaine, je voulais juste savoir si vous étiez plus tampons ou serv…
Helen le dépassa et éclata le placard fermé où Holland avait pour habitude de ranger la paperasse de la doyenneté. Elle regarda dedans et sourit.
- Tu l'oubliais toujours là ! Chaque fois…
Helen prit un grand calepin.
- … que tu l'avais perdu, je te disais « Tu ne l'as pas emmené pour ton classement du jeudi matin ?! »
Helen inspira.
- Et c'était toujours le cas !!
Elle l'ouvrit et tomba sur une adresse précise.
- Bingo !
Elle prit son sac et se dirigea vers la porte, mais avant ça, se retourna vers Jacob.
- Je suis plus serviettes, je déteste mettre des tampons, c'est horriblement inconfortable ! Ciao !
Elle sortit sur ces belles paroles. Jacob regarda Blandine et Sandrine qui grimacèrent.
- J'vous dirais rien, c'est vous qui avez fait circuler la rumeur comme quoi j'étais un mec avant ! grommela Blandine.
- Si vous étiez prof, je vous aurais dénoncé à l'inspection académique depuis belle lurette… gronda Sandrine.
***
A la sortie de l'établissement figurait une grande allée, une cour en quelque sorte, remplie de bancs et d'endroits où les élèves peuvent se poser.
Plus loin, dans le même axe, une route perpendiculaire à l'allée centrale, qui borde ces jardins devant l'établissement, celle qu'empruntent bus et voitures pour déposer les élèves.
Ensuite le parking des professeurs. Un peu squatté généralement d'ailleurs. Il est dans l'alignement exact de l'établissement, bien en vue.
Une longue étendue plaine. Le parfait champ de bataille.
Autour du parking, multiples commerces. Banque, boulangerie, esthéticienne, marchand de journaux… et un café de seconde zone, « Le Limonde Rance ».
C'est dans ce café que s'était établie Sophia Dawn. Elle buvait avec modestie un thé bouillant.
- C'est proprement scandaleux qu'on ne puisse pas sortir ses Pokémon ici. Si j'arrive à amener Truce à la présidence, je ferais raser cette gargotte… gronda la directrice de campagne.
- Vous êtes d'un nerveux, du calme… souffla Hinton.
Le financier noir s'était lui jeté sur un café au lait.
- N'oubliez pas l'objectif. Vous avez emmené un petit comité exprès, vous êtes une femme intelligente, belle, racée…
- Et vous un incroyable dragueur de seconde zone… soupira Sophia.
- C'est presque certain, cette andouille de Jackson a forcément donné la Diancite à cette Helen Clover. Nous la récupèrerons en allant fouiller ses affaires ! grogna Fiodor.
- Euh… C'est pas elle qui va à sa voiture ?! demanda Hinton.
Helen chargeait la voiture, suivie par Miradar et Strassie. Sophia fixa le Pokémon Joyau.
- … la petite saloperie…
Strassie fixait le restaurant au loin. Helen regarda la pierre, comme hypnotisée.
- DeRosette, tu fais n'importe quoi en ce moment ! Reviens !
Helen rappela Strassie alors qu'il se dirigeait peu à peu vers le restaurant. Sophia, Hinton et Fiodor poussèrent un soupir de soulagement.
- Elle ne l'a pas sur elle.
Yoshida Aoto, l'employé asiatique en bleu de travail, tenait une console de jeu portable basique. Qui ne réagissait pas.
- Vous êtes sûr que votre babiole marche ?!! grommela la directrice de campagne.
Yoshida soupira alors que Motisma sortait de la console, riant au nez de Sophia. Laquelle eut une grimace dégoûtée.
- Pour la énième fois : Fiodor a modifié ce Motisma pour que chaque entité mécanique qu'il intègre m'obéisse au doigt et à l'œil. Si je veux que cet appareil détecte les ondes évolutives, il le fera, il me suffit de programmer la fréquence de Motisma comme si c'était une radio !
- J'comprends rien… souffla Sophia, dédaigneuse.
- Moi non plus, ça nous fait un point commun ! sourit Hinton.
- Urh…
- Quand attaquons-nous ? demanda Fiodor.
Sophia inspira.
- Après manger, ils ont Options. C'est là qu'ils seront les plus vulnérables. Séparés.
***
Tino semblait un peu mal à l'aise. Christina mangeait un peu trop vite. C'était tout bonnement n'importe quoi. Tino attrapa sa fourchette mais il la fit tomber.
- Oh non… Oh non, elle va être toute sale !
- Va la passer sous l'eau… marmonna Christina.
- Excellente idée !
Tino s'enfuit. Christina soupira. Benjamin et Orson observaient à distance.
- Vu d'ici, on dirait La Chose qui essaierait d'avoir un rencard… admit Benjamin.
- Tu compares Tino à La Chose ?! Il te tuerait pour avoir dit ça… souffla Orson.
- Je sais que son préféré c'est La Torche Humaine, mais, excuse-moi, là, c'est tout sauf ça ! admit Benjamin.
- Je n'aime pas le ton supérieur que tu prends envers Tino ces derniers temps, c'est comme si tu avais enfin une occasion d'être au-dessus de lui et que tu en profitais !
Benjamin agita la tête.
- Eh bah… Un peu, peut-être !
- Tu iras en enfer, Benjamin Ratsone ! souffla Orson.
- On croit pas à l'Enfer. On est malins, nous, les juifs !
Orson regarda Benjamin comme s'il venait de dire une immense énormité. Benjamin haussa les épaules.
- On a fait quelques mauvais choix mais tous les problèmes qu'on a eus, c'était pas notre faute !
- J'ai pas dit ça, j'ai pas dit ça… marmonna Orson.
Amélia observait la cantine toute entière en mangeant mécaniquement. A ses côtés, par politesse, Gina et Holly, accompagnées de Lilian et Léon. Mais ils l'ignoraient plus ou moins.
- Ok, éventuellement un jour ce serait possible. Mais pense aux vraies conséquences. Si on greffe ta tête sur… par exemple le corps de Steven !
- Je serais musclé ! sourit Léon.
Lilian et Holly le regardèrent, éberlués. Léon serra les dents.
- Ce serait utile pour la course !
- Ok, tu serais musclé, un avantage. Mais imaginons que… tu essaies d'avoir des enfants avec ce corps. Ce seront les tiens ou ceux de Steven ? demanda Gina.
Lilian grimaça et regarda Léon qui blanchissait à vue d'œil.
- Pis même, faudra quand même que tu ailles à l'enterrement de la tête de Steven, par respect pour son corps que tu occupes maintenant !
Holly manqua de vomir.
- Je peux dire que ça va à l'encontre de toutes les lois de Dieu et des Hommes ?!
- Oui, oui, là, tu peux ! admit Lilian.
- Alors voilà, tu peux arrêter de penser qu'un jour on pourra greffer une tête.
Léon acquiesça.
- Mais c'était juste comme ça, au cas où je serais décapité, pour savoir si je pourrais prendre le corps de Lilian !…
Lilian regarda les filles qui grimaçaient. Il regarda son frère en secouant la tête.
- Fini, les blogs scientifiques pour toi !!
- Mais c'est marrant !
Amélia mâchonnait sans égard pour ses camarades. SMS. Elle reconnut le numéro.
[14h. Ne t'implique pas, poussinette ! LOL !.]
Amélia inspira et regarda la cantine de nouveau, toujours aussi froide.
- Je suis juste là pour le soutenir… si tu me fais une crise de jalousie ou quoi…
Walter agita les mains. Tristan semblait braqué. Perrine, Robbie et Naomi, en invitée exceptionnelle mais loin de Walter, observaient, intrigués.
- Je n'ai rien insinué de tout ça. Wallace sait que s'il a besoin de moi, je suis là.
- Il… a peur que tu croies qu'il te rejette… mais c'est pas ça, hein…
- Il ne veut pas me faire porter tout ça, il sait que j'ai eu mon lot de moments pas faciles. Je sais comment marche mon Wallace Plus 2000, merci.
- Oh… Pareil pour toi, Perrine…
- Il sait qu'il peut venir chez moi faire sa vidange psychanalytique de temps en temps, avec ou sans sa famille…
- Oh… et Naomi…
- Lui et moi avons bien assez discuté pour que je sache qu'il est compliqué et qu'il choisit toujours ses moments pour se confier.
Tristan acquiesça et regarda Robbie qui inspira.
- Il sait que ses amis seront là au bon moment, et personnellement je sais que quand il ne peut pas noyer son chagrin, il prend ses distances, comme quand tu avais disparu dans la montagne, donc je ne m'en fais pas pour lui, il nous reviendra sain et sauf, je m'en fais plus pour toi, à vrai dire…
- Hm… acquiesça Perrine.
- J'osais pas le dire… marmonna Naomi.
- Oui, en effet… En fait je crois qu'on se demande tous ce que Wallace te trouve dans une telle situation… marmonna Walter.
Tristan geignit, pris au piège.
- Euh… bah… Rien ! Enfin… J'essaie… de le réconforter…
- Tu es amoureux de lui, ça, toute la classe l'a très bien compris et ce depuis…
- Depuis à peu près la rentrée de la première année… admit Perrine.
- Mouais… Mais de son côté, on a toujours senti que les choses n'étaient pas aussi évidentes, qu'il avait comme un blocage vis-à-vis d'une éventuelle relation…
Tristan acquiesça.
- Je sais, et… J'en suis plus là, je veux juste l'aider.
- Je n'en doute pas, je me demande juste ce que Wallace te trouve dans une période pareille.
Tristan serra les dents.
- Et… la seule option raisonnable, c'est qu'il ait des sentiments pour toi !
- … nan, nan, il est vraiment pas d'humeur pour ça, voyons…
- Je parlais pas d'acte charnel en lui-même, juste qu'il sent que tu es le seul à pouvoir lui apporter un réel soutien moral et émotionnel en ce moment. Viendra le moment où il ira mieux, et là, deux solutions… Il te jette, ou alors il couche avec toi…
Tristan grimaça. Perrine et Naomi s'étonnaient de la cruauté de Walter.
- … pour ensuite te jeter. Ce ne serait pas anormal de sa part.
- I…Il ne ferait jamais ça ! Mais il peut me jeter après s'il veut…
Tristan baissa la tête.
- … sa reconnaissance me suffira.
- Tu n'auras même pas ça. C'est de Wallace dont on parle.
Tristan secoua la tête.
- Je peux pas prétendre le connaître aussi bien que toi mais je sais qu'il ne me ferait jamais ça.
Walter hocha la tête.
- Bon. S'il te dégage, on ne te ramassera pas à la petite cuiller.
- Ah ça non… souffla Perrine.
- Hm, tu iras voir Tino pour ça... marmonna Robbie.
- Il m'a dit de me méfier de Wallace…
- Oui, on a vu ça, et tu as choisi de ne pas l'écouter ! souffla Naomi.
Tristan hocha la tête.
- J'ai merdé hein ?
- Oui mais comme tu es un gentil garçon, tout le monde te pardonnera toujours tout. Profites-en !
Tristan regarda Naomi et acquiesça en souriant, puis il plissa les yeux.
- Mais euh dites, vous mangez pas côte à côte tous les deux ? Tu veux que je me déplace, Naomi ?!
- Nan, nan, nan… marmonna Naomi.
- On… fait une pause, moi et Naomi.
- Ne lui raconte pas ça !
- Quelle importance… soupira Walter.
- Disons qu'on a fait ce que tu comptais faire avec Nicolas et que ça a encore plus foiré que pour toi !
Tristan grimaça. Walter se frictionna les yeux.
- Mmmmerci Naomi pour ce grand moment de poésie…
- Si… personnellement, si cette expérience m'a appris quelque chose, c'est bien que le sexe, ça n'a rien de sacré, c'est juste du sexe.
Perrine sembla intéressée. Naomi et Walter relevèrent la tête. Tristan haussa les épaules.
- Vous devriez pas en faire tout un plat, je crois comprendre que votre relation va au-delà de… deux corps qui se frottent vaguement l'un contre l'autre... Profitez de ça, c'est déjà beaucoup… plus que ce que certains ont… dont moi, entre autres…
Walter regarda Naomi qui semblait embarrassée. Elle prit son plateau et partit, gênée. Walter soupira.
- Merci pour la tentative de coup de main…
- C'en était pas une, tu as essayé de me pousser dans mes retranchements, je faisais juste pareil !
Walter grimaça. Perrine et Robbie riaient sous cape. Perrine reçut un SMS de David. Elle leva les yeux au ciel.
[Chérie, pourquoi la chambre de Firmin n'est pas rangée ?!]
Perrine leva les yeux au ciel et texta.
[Son jour de rangement c'est vendredi]
Perrine souffla et regarda Robbie, intrigué.
- Mon père est en congé et il essaie de s'occuper comme il peut.
- Mais euh… Les congés, c'est pas fait pour se reposer ?!
- Siiii, seulement mon père n'est pas souvent seul à l'appartement alors il en profite pour… disons se reconnecter avec son territoire…
Nouvelle vibration du téléphone. Tristan plissa les yeux.
- Vous dites si on vous dérange…
- Retourne lécher les bottes de Wallace, toi… marmonna Perrine.
[Il a un jour de rangement ?!!]
Perrine leva les yeux au ciel. Robbie ne put s'empêcher de rire.
- Je rigole mais ça doit être un peu triste…
- Il a toujours l'impression d'être à côté de la plaque, sauf que… les choses se déroulent bien, même sans lui, donc il devrait juste ne pas s'en faire et essayer de passer des moments avec nous, mais non, monsieur stresse pour son implication…
- A l'inverse, toi, tu joues les grandes !
Walter et Tristan ne purent qu'acquiescer. Perrine plissa les yeux en les regardant.
- Quoi ? Faut bien qu'il y en ait une qui gère !
- Tu… es leur fille, t'as pas à gérer… s'étonna Tristan.
- Tes parents sont deux adultes, tu prends une part de travail que tu n'as pas à prendre… ajouta Walter.
- Tu n'as pas à jouer le rôle de la maman… C'est un peu homophobe de dire ça, nan ?
- Un peu, enfin, c'est quelque chose que Wallace aurait pu dire de façon plus vulgaire ! admit Walter.
- Des nouvelles au fait ? demanda Robbie en s'adressant à Tristan.
Tristan inspira.
- La visite doit être en cours, il était en stress, évidemment…
- Il va s'en sortir, il n'a rien à se reprocher… souffla Walter.
- C'est ce que je lui ai dit… Mais c'est comme ça, quand on a perdu quelque chose d'important pour soi, on peut pas s'empêcher de culpabiliser…
Robbie releva la tête, surpris. Perrine regarda Tristan, à côté d'elle. Walter observa Tristan qui s'aperçut tout d'un coup de ce qu'il avait dit.
- Euh… Enfin, je suppose !
- Tu as perdu quelque chose toi aussi ! Donc Wallace se sent une proximité avec toi parce que tu comprends ce qu'il ressent, mieux que personne ! Ca explique tout !
Tristan se recroquevilla timidement. Walter agita les mains.
- Et je suppose que tu ne veux pas en parler donc je te laisse tranquille !
- Hm, merci… marmonna Tristan en replongeant dans son assiette.
- T'auras pas lâché l'affaire jusqu'au bout, hein… soupira Perrine.
- Wallace est mon ami, je voulais au moins savoir si l'influence de Tristan était saine… Encore que j'aurais pu me demander l'inverse tout aussi facilement…
- Tu es une prise de tête sur pattes, cousin… grommela Perrine en se frictionnant les yeux.
Robbie souffla et regarda vers la table de Tino et Christina qui ricanaient.
- Tiens. On dirait que ça s'amuse bien…
Perrine et Tristan se retournèrent. Robbie se frappa le front.
- Z'êtes pas discreeeets…
Tino et Christina finirent de rire.
- A la quinzième soirée Tacos, tu appréhendes chaque visite avec horreur… admit Tino.
- La famille hispanique typique quoi… sourit Christina.
- La famille hispanique ETENDUE typique ! Heureusement mon père et ma mère ne sont pas comme ça… Ma mère est douce, et… je crois que parfois elle voudrait que je le sois plus, et mon père est l'homme fort et droit que j'aspire à être.
- J'aimerais avoir de tels modèles… souffla Christina.
- Des gens simples, je présume…
Christina plissa les yeux. Tino agita les mains.
- Enfin des gens sans histoire !
- Ma mère est secrétaire dans un cabinet dentaire, mon père a un banal emploi de bureau dont il se plaint tout le temps, mais qui visiblement lui laisse du temps pour s'abreuver de toute sortes de théories conspirationnistes…
- Ouch…
- Tu m'étonnes… une fois lancé, c'est fini… Evidemment l'actualité politique ne le laisse pas indifférent…
- Tiens, tu vas suivre le débat de ce soir, je suppose… marmonna Tino.
- Hm. Et je t'avoue que j'ai du mal à me faire une opinion…
- Comme un peu tout Poképolis, je crois…
- Eh bien… Justin Truce est un mauvais choix, c'est un chef d'entreprise, il va se comporter en gestionnaire, et son programme rigoriste va étouffer nos différents systèmes institutionnels jusqu'à les rendre imbuvables – ce alors qu'ils sont censés nous servir, quand même !
Tino hocha la tête, comme hypnotisé.
- A l'inverse, Holland Tenorman est de toute évidence un pantin. Je ne suis pas de ceux qui le considèrent comme une blague, plus comme un instrument du système, un simple truchement par le biais duquel de plus grandes puissances souhaitent agir. Il est la marionnette d'un dessein plus grand. Très certainement de Roland Smirnoff d'ailleurs.
- C'est une théorie…
- Oh je t'en prie, son programme est le même que celui de Smirnoff à l'exception du programme administratif, entièrement réécrit et compatible avec le milieu professoral !
Tino agita la tête.
- Du coup il est le meilleur compromis…
- Cela dépend dans quel sens on espère que les choses s'harmonisent. Personnellement je trouve qu'un peu de rigueur dans le milieu professoral ne ferait pas de mal.
Tino grimaça.
- Tu voterais Truce ?! Après ce que ce type a fait ici ?!
- Pourquoi pas !
- Mais enfin…
- Il nous a attaqués parce que Wallace, Perrine, Walter et Naomi ont fait du tort à son entreprise, ça ne veut pas dire que ses idées soient politiquement mauvaises !
- M… Mais il a clairement des objectifs déguisés derrière son programme, enfin, ce retour aux principes d'antan qui ont plus que prouvé leur inefficacité, reposant purement sur la compétence des professeurs, cette tendance au rigorisme qui à terme va clairement desservir le système en le rendant guindé… L'éducation a besoin de souplesse… C'est un équilibre !
- J'aurais cru que tu serais du côté de l'ordre et de la rigueur ! s'étonna Christina.
- Je suis quelqu'un d'ordonné et de rigoureux mais… tout le monde n'est pas comme ça ! Il faut s'adapter. Si tu conçois le niveau des élèves comme un diagramme à bâtons, tu vois bien qu'il y a des différences cruciales. Compare… mes résultats, ceux de Naomi, de Santana, à ceux de Steven, Amélia ou Orson ! Les différences sont flagrantes ! Nous avons besoin d'une éducation adaptée. A mon niveau, j'ai besoin de revoir constamment les bases et d'aller plus loin, à leur niveau, il faut reprendre les bases et restructurer à partir de là.
Christina plissa les yeux.
- Ce que tu conçois est impossible… On ne peut pas se consacrer individuellement aux élèves, il faut une éducation collective qui convienne au plus grand nombre, sinon ça demanderait que la population soit constituée d'un professeur pour dix élèves, c'est irréalisable !
- C'est pour ça qu'il faudrait le retour du voyage itinérant, en quelque sorte, mais…
- Ah ! Donc tu soutiendrais Truce ! sourit Christina.
- Non ! Je chercherai une alternative. Ces voyages étaient trop dangereux.
- Dans 10% des cas…
- C'est déjà trop. Et je suis partisan du fait que c'était un ersatz de service militaire et qu'on ne faisait que former des gosses à une éventuelle attaque sur le terrain.
- C'est le genre de théorie conspirationniste qu'adore mon père ! souffla Christina.
- Ce n'est pas une théorie conspirationniste, le voyage itinérant a été inventé suite à la suppression du service militaire ! Ce n'est pas une coïncidence !
- Tino voyons ! Ce n'était pas pour préparer des soldats, juste pour endurcir les élèves et accélérer leur éducation !
Naomi, Fey et Ana observaient à distance.
- Ils se disputent ?! s'étonna Ana.
- Nan, c'est la parade amoureuse, ils vont se sauter dessus d'ici le dessert… souffla Fey.
- Oh arrêtez les filles, c'est presque mignon… soupira Naomi.
- Toi avec Walter, toujours pas rabibochés ? demanda Fey.
Naomi inspira.
- J'sais pas… Faudrait qu'on retente, en fait, je me sens toujours attirée par lui…
Fey et Ana regardèrent Naomi, surprises. Naomi les regarda.
- Spirituellement parlant ! Quand vous avez quelqu'un comme ça avec qui vous savez que vous pouvez toujours avoir une vraie conversation, une qui a un sens et tout, c'est génial… Bon, ça fait pas un couple, mais c'est toujours ça de pris !
Ana grimaça. Fey se demandait si Naomi était raisonnable.
- Et toi, avec James, un rapprochement en vue ?
- Il a pas tenté grand-chose. Et de mon côté ça va continuer à empirer, faut qu'il se dépêche !
- … euh, Fey, il ne sait pas que tu es enceinte, va falloir que tu tâtes le terrain de temps en temps…
- Oui et lui qu'il me donne des garanties qu'il est prêt à changer pour moi !
Ana regarda Naomi, lui intimant de cesser la conversation. Naomi grimaça.
- M'enfin, les compromis c'est dans les deux sens, Fey ! Toi aussi faut que tu t'adaptes à lui !
- Tu t'es adaptée à Walter ?!
- Au début c'était pas simple, il avait jamais été dans une relation avec une femme, moi j'ai un peu dû surmonter mon appréhension d'être avec un handicapé… Donc oui je pense que respectivement on a fait pas mal d'efforts !
Fey inspira.
- Mais m'adapter à lui, ce serait me rabaisser !
Naomi et Ana regardèrent Fey, incrédules. Fey soupira.
- Je ne veux pas regarder des matches de foot débiles et encore moins lui servir la popote pendant qu'il les regarde !
- Mais ça lui plait de les regarder ! Vous allez avoir un bébé, comment tu imagines votre vie ?! s'étonna Naomi.
- Mais ma mère va le garder, le bébé, au début ! souffla Fey.
Naomi inspira, terrifiée. Ana agita la tête.
- Quoi ?! Quoi ?!!
- Tu disais que James était immature, c'est ça ? marmonna Naomi.
- Bah oui, totalement, ça se voit, nan ?
- J'crois que c'est pas le seul… marmonna de nouveau Naomi.
Quinn et Lucy mangeaient toutes les deux. Quinn semblait au comble de l'ennui.
- Rhanlala…
- Je sais. J'arrive même pas à être sarcastique sur le sujet… souffla Lucy.
- Faut que je fasse quoi, que j'aille refrapper à sa porte ?
Lucy haussa les épaules.
- Franchement je sais pas. Je sais même pas si ça servirait à quelque chose et encore moins si ça mènerait à quelque chose… Si ça se trouve on ne le reverra plus jamais…
- Arrête Lucy, ne pense pas à des trucs pareils !
- Je suis sérieuse. Il avait l'air au trente-sixième dessous le peu de fois où on l'a vu ici… Qu'est-ce que ça doit être chez lui…
- Je suis sûre que ça a un truc à voir avec sa sœur !
- Bah c'est même évident, mais qu'est-ce qu'on peut y faire, alors ?
Quinn inspira, songeuse.
Steven observait la classe.
- Regardez-moi ça, Sac Poubelle et P'tit Burrito qui papotent comme des Nirondelle… La chinoise et l'autre fadasse qu'ont perdu leur Francis… Le club des minorités qui a perdu Sac Poubelle… Et maintenant Pédé Junior qui squatte avec les nazes du premier rang…
James soupira, n'ayant d'yeux que pour Fey. Mike mâchonnait.
- Et nous, toujours là comme trois cons, sans gonzesses ni rien ! Putain mais qu'est-ce qui nous arrive ?
- Laisse-moi deviner, tes parents ont recommencé à se disputer ? soupira Mike.
Steven haussa les sourcils.
- … Putain, ta gueule, Mike !
- Si tu la fermes aussi, volontiers…
James soupira. « J'peux faire quoi ? Lui offrir des fleurs ? Putain, nan, elle trouverait ça débile. Et si je m'habillais mieux pour venir en cours ? Elle trouverait peut-être que ça fait adulte ? »
Rebecca souffla.
- C'était d'un ennui confondant ! Et d'être sous les ordres des deux élèves les plus nazes de la classe, berk, non merci. La prof doit se renouveler côté cours, elle n'a vraiment plus d'idées, ça fait peur !
- J'étais plus intéressée par tes commentaires concernant la performance d'Amélia…
Rebecca regarda Santana et inspira.
- On… s'est un peu éloignées depuis… quelques temps.
- C'est pas peu de le dire. Vous devriez essayer de vous reparler, elle passe presque pour une étrangère dans la classe… marmonna la vietnamienne.
Santana regarda Violette qui serra les dents, gênée.
- C'est… qu'on n'a plus grand-chose en commun… admit Violette.
Clive et Andréa observaient d'un œil.
- Exactement, elle en est restée au même point, autant moi et Violette on a changé, autant elle…
- Hm… Faites attention, les filles, on a vu des psychopathes naître pour moins que ça !
Les trois filles regardèrent Clive. Andréa le regarda, interloquée. Clive haussa les épaules.
- M'enfin c'est évident qu'elle est complètement toquée. Vous avez vu cette coupe qu'elle a depuis le début de l'année ?
- Voilà que Clive Barker parle comme moi, c'est le monde à l'envers… souffla Rebecca.
- Je suis sérieux ! Si on la réintègre pas, elle va finir par essayer de tous nous tuer !
- Tu abuses pas un peu, là ?! sourit Andréa.
***
- C'est hors de question. Je fais des pancakes.
« Vous êtes la personne la plus proche et Roland dit que vous êtes prêt à faire tout ce qu'il demandera ! »
Malcolm grimaça en agitant la poêle.
- Je ne suis pas proche, j'habite toujours dans cette grande maison à Céladopole, où je suis très bien. Et j'ai bien fait de laisser ce truc à l'abandon et de ne pas le revendre ! Ça marche à chaque fois !
« Roland m'avait dit que vous essayeriez de m'engloutir sous des détails comptables. Ecoutez, si cette femme met la main sur cette pierre… »
- Vous voulez que je fasse quatre heures de route pour stopper Bayonetta et ses amis ?! Hors de question ! Démerdez-vous, j'ai prévenu Roland, je ne jouerai pas les justiciers pour lui.
« … Le souci c'est que je ne peux rien faire, il y a le débat de ce soir. »
- Il fallait y penser avant de vous lancer dans cette aventure débile de la présidence de l'association. En plus de ce que j'en sais, monsieur Houston, vous servez Roland sous sa menace. Ce n'est pas très glorieux !
Malcolm servit les pancakes. Nell, Alexander et Léa observaient avec appétit les galettes. Claire arriva.
- Des pancakes ? On sort de table !
- C'est le dessert ! souffla Malcolm.
- Avec qui tu es au téléphone ?!
- Oh, un des amis de Roland qui veut que j'empêche une attaque sur l'école des gamins.
Claire haussa les sourcils.
- On est à des kilomètres ! Qu'il demande à David ou à Colin !
- Voilà ! Excellente idée de ma femme, demandez à David ou à Colin !
« Roland ne veut pas qu'ils soient impliqués ! »
- Ok, vous savez quoi ?! Je crois que tout le monde en a juste ras-le-cul de ce que veut ou de ce que ne veut pas Roland, alors laissez cette pouffiasse brûler cette école, ça fera avancer le schmilblick et en prime, des vacances à tout le monde ! Bonne journée !
Malcolm raccrocha.
- Non mais ! Le gars, il croit qu'on a encore vingt-cinq ans !
- Je suis sûr qu'à ses yeux, la Ligue Pokémon c'était une super sortie entre potes ! souffla Claire.
- Evidemment, et la guerre, c'était six mois de paintball tous frais payés !
Claire secoua la tête à l'unisson avec son mari.
***
Les élèves sortaient progressivement de la cantine. Tino et Christina semblaient ravis.
- Ça fait plaisir de débattre comme ça avec quelqu'un qui a du répondant ! sourit Tino.
- Oui, et enfin quelqu'un écoute mes opinions et les traite comme de vraies opinions ! sourit Christina.
- A tout à l'heure après les options, donc…
- Oui bah oui, pour le travail de groupe… On a encore du pain sur la planche ! sourit Christina.
Les deux empruntèrent le couloir. Walter, poussé par Quinn, se dirigeait vers la salle de littérature.
- Va quand même falloir que vous vous réconciliiez, toi et Naomi, au moins pour des questions de logistique ! admit Quinn.
- Oui, merci, Quinn, c'est très gentil de t'en soucier… Francis va bien ?
- Pourquoi, quand je fais une remarque un peu trop piquante à quelqu'un, on me ramène à Francis ?! Santana dit des tas de saloperies, on lui dit RIEN !
- Ne me compare pas à toi… grommela Santana en dépassant le duo.
Quinn grimaça, malheureuse.
- Je hais ma viiiiiie… geignit la jeune fille.
- J'aurais pu demander la même chose à Lucy… il n'y a que de vous deux qu'on puisse avoir des nouvelles !
- Oh bah… Non, j'en sais rien… On n'a pas de nouvelles non plus.
- C'est votre ami, non ? Vous devriez… je sais pas, vous agiter un peu plus pour lui, commencer à vous faire du souci, vraiment, je sais pas, voire appeler chez lui ou y aller, ça peut être grave…
Quinn lâcha Walter qui s'étonna.
- Quinn ? Je voulais pas être méchant ! Quinn…
Walter se retourna à temps pour voir Quinn se diriger vers la sortie.
- Oh bah…
Quinn sortit du bâtiment avec une poignée d'autres élèves qui n'avaient plus cours. Elle avait les larmes aux yeux. « Il faut que j'y aille ! Il faut que je sache !! »
Walter inspira. C'est Ana qui prit le relais.
- Tu vas pas me lâcher en cours de route, hein ?
- Mais non ! souffla la russe.
- Ils disent tous ça ! soupira Walter.
Tristan sortit en suivant Perrine et Robbie. Il reçut un SMS.
[Ca va pas fort du tout… Tu peux passer directement après les cours ?]
Tristan frissonna. Il regarda dans le vide devant lui. Il inspira et fonça à son tour vers la sortie. Orson et Benjamin le virent.
- Bah voilà, ça y est, tout le monde sèche. Viens, on fait pareil ! souffla Benjamin.
- Ma parole, Benjamin, j'te reconnais plus du tout…
Les deux garçons se dirigèrent vers leur classe, observés par Amélia. « L'espace d'un instant, j'ai presque cru qu'ils avaient été informés eux aussi… »
Chacun rejoignit son option. Les garçons se dirigèrent vers les terrains de sport, suivis par Lucy, Violette et Léon pour la course, et par Rebecca, Amélia, Holly et Gina pour la gym.
- Cette journée est longue… soupira Steven.
- T'arrête de te plaindre ? souffla Mike.
- Et toi t'arrête de me reprendre comme si j'étais ton gosse ?!
- Visiblement y'a un manque à combler… cria Rebecca.
- Toi tu la boucles, mademoiselle Pleine aux As ! grommela Steven.
- Jaloux ?
- Tu t'es toujours pas acheté une vie, alors franchement, nan, trop pas !
James et Violette levèrent les yeux au ciel. Léon soupira. Lucy reçut un SMS de Quinn.
[Je suis une idiote. Je vais chez Francis. Je suis trop conne]
Lucy serra les dents et décida de ne pas répondre.
- Ca va être d'un chiant la gym… soupira Gina.
- C'est toujours chiant… On aurait dû prendre des options plus intéressantes, mais au moins on aura de bonnes notes à la fin de l'année. Dis, ça a l'air d'aller mieux entre toi et Lilian ! s'étonna Holly.
- Moui, on a décidé d'éluder le sujet « Femme au foyer », vu… qu'on n'est pas mariés encore !
- Vous êtes en effet un peu loin du compte !
Walter, Naomi, Ana et Fey atteignirent la salle de littérature où quelques élèves patientaient déjà, et le prof même.
- Bonjour monsieur !
- B'jour les enfants… Je refaisais mes comptes et je crois que Quinn Greyson ne m'a pas rendu son rapport de lecture de la semaine…
Les élèves la cherchèrent du regard.
- Elle était à la cantine, nan ? s'étonna Fey.
- Elle m'a poussé un moment et puis elle est partie ! souffla Walter.
Ambrose s'étonna.
- Partie… partie ?!
Naomi regarda Walter en lui intimant de se taire. Walter haussa les épaules.
- Oui, apparemment elle est partie de l'école… Enfin je l'ai juste vue franchir les portes, si ça se trouve elle va revenir !
Ambrose pencha la tête.
- Je suis si effrayant que ça ?!
Fey, Ana et Naomi secouèrent la tête. Le prof de littérature plissa les yeux.
- Mmmmmerci les enfants, je sais pas comment je dois le prendre…
Même topo en informatique.
- Edison n'est pas avec vous ?!
Tino, Benjamin et Orson s'étonnèrent de ne pas le voir.
- Il est parti, apparemment… marmonna Orson.
- Oui, on l'a vu sortir ! souffla Benjamin.
- Vous êtes sûrs de ça ? s'étonna Tino.
Agnès Wendell inspira.
- Eh bah décidément, c'est toujours les plus sages qui font les plus grosses bêtises…
- Je suis sûr que Tristan a une bonne explication…
Christina entra comme chez elle à l'option journalisme.
- Lalalala ! Alors où en étais-je… Ouvrir ma session… Le clavier est couvert de sucre, les première année sont vraiment trop dégoûtants…
Robbie et Lilian reprirent nonchalamment leurs postes.
Santana était seule en philo. « Qui aurait cru que ça ferait si vide sans Gribble… »
Perrine s'attela à son chevalet. « Enfin mes deux heures de pause cérébrale… »
Clive soupira. « Enfin de quoi me vider la tête… »
Andréa soupira. « J'ai même pas encore mes dix œuvres pour la fin de l'année… »
***
Sophia Dawn, Hinton Cheadle, Fiodor Wick et Yoshida Aoto observaient l'établissement qui se clairsemait à mesure que l'heure avançait.
- La voie est libre. Objectif, la Salle d'Histoire. On y va, on prend ce qu'on est venus chercher et on repart aussitôt. Normalement, il ne devrait y avoir aucun problème ! sourit Sophia en rehaussant ses lunettes.
***
« A coup sûr elle a embêté les policiers, hein, ma petite chérie ! »
« Toujours à poser des questions, forcément… »
« Je me demande quand même ce qui leur est arrivé… »
« Oh, elle nous racontera bien ! »
Démarrage. Réveil. Putain. Christina regarda autour d'elle. Elle était dans la voiture.
- Hey ! Hey !! HEY !!!
Les parents de Christina se retournèrent vers elle.
- Chérie ?! s'étonna sa mère.
- Tout va bien ? Tu faisais un cauchemar post-traumatique ? demanda son père.
- Voyons chéri, ça n'existe pas ! Tout va bien, ma puce ?
Christina essaya de sortir de la voiture.
- Ouvrez !!
- Christina, voyons, on rentre, je suis en train de sortir du parking du centre de détention. Enfin, d'incarcération.
Christina était de plus en plus agitée, elle tapait contre les vitres.
- OUVREZ ! JE NE PEUX PAS RENTRER A LA MAISON ! OUVREZ !!!
- Christina !! grommela sa mère.
- Ma puce voyons !
Christina réussit à ouvrir la porte et sortit sur le parking.
- CHRISTINA !!!
La jeune femme courait entre les voitures, immobiles et mouvantes. Elle geignit en regardant le grand bâtiment. « Tino… Benjamin… Orson… James… Lilian… Léon… Oh bon sang… Pardon, je vous laisse… »
Elle atteignit la grand route. « Quoi faire ? Quoi faire ??? Bon sang !! »
Elle fouilla ses poches. « J'ai toujours le téléphone ! YES !! »
Quelqu'un manqua de l'écraser et s'arrêta juste à côté. Elle plissa les yeux, étonnée. La personne baissa la vitre. Il s'agissait de Pablo Montes.
- … ????
- Hello Baby ! Tu montes ? J't'emmène où tu veux ! Genre au commissariat !
Christina hocha la tête et monta avec Pablo sous les yeux effarés de ses parents qui avaient quitté la voiture pour la chercher.
- CHRISTINA !!!
- ELLE SE FAIT ENLEVER, APPELLE LA POLICE !
- Han merde ! Tu pouvais pas dire que t'avais des parents ?! grommela Pablo.
- Fermez-là et dépêchez, j'ai un message important à délivrer !!
- Un message important ? Ouuuuh ! Pablo Montes a-doooore les messages importants ! Et c'est quoi ce message important ?
Christina souffla.
- Roland Smirnoff avait raison sur un point : La police est contre nous…
- Oui bah oui, c'est Justin Truce qui les a achetés, on le sait, ça…
- Justement non !! Ce n'est pas Truce ! Je dois prévenir tout le monde qu'il ne faut pas citer Roland comme coupable exclusif, sinon on court à la catastrophe !
Pablo grimaça.
- Attends, vous avez convenu de citer Roland comme seul et unique coupable ?!
- Evidemment, après ce qu'il nous a fait, c'est normal, nan ?
- … Dis, tu veux pas descendre du véhicule en marche, s'il te plait ?!
- Vous venez de me kidnapper, vous vous souvenez ? Vous avez intérêt à ce que j'atteigne le commissariat saine et sauve pour vous innocenter !
Pablo leva les yeux au ciel.
- Mais qu'est-ce que Roland est allé nous impliquer avec des zozos dans votre genre !
- Vous pouvez parler, c'est quoi cette tenue ?!!
Pablo regarda son boa à plumes rose et sa chemise moulante verte et noire.
- Bah quoi ?!
- Hmph. J'ai un enregistrement qui prouve ce que je dis.
- Oh, intéressant. Ou pas. Tu as pu mal comprendre.
- Roland a dit de nous méfier de la police, c'est bien qu'il avait peur de quelque chose, et je crois que mes enregistrements peuvent confirmer ses dires.
Pablo inspira.
- Petite. Vous avez vécu des moments super intenses aujourd'hui, okay. Mais voilà, c'est fini, tu peux arrêter de jouer les petites enquêteuses !
- Hors de question. Je veux la vérité. Je veux agir. Je ne veux pas avoir à rougir quand je reverrais Tino !
- Oh comme c'est mignon…
Pablo reçut un appel. Il grinça des dents.
- … On va pas au commissariat.
- Quoi ?
- Nan, je vais au tribunal.
- Quoi mais non !! Déposez-moi au commissariat !
- Plus tard, ma jolie. Tu es bien mignonne – encore que – mais j'ai une affaire plus urgente à régler… bon sang, Seth…
Christina grommela. « Zut, zut, zut !! »***
Les heures se déroulaient normalement de part et d'autres.
- L'usage d'un MAC est donc à proscrire pour la programmation vu le caractère fermé du système… Oui, monsieur Bertelin ?
- Euh… J'ai mal au ventre, je crois que j'ai trop mangé !
Le reste de la classe ricana.
- Vous n'êtes pas sérieux… grommela Agnès.
- Bah si, pardon…
- Allons bon… Allez à l'infirmerie, avec Ratsone.
- Quoi ? Mais pourquoi ?!
- Votre ami a mal au ventre, vous pouvez bien l'accompagner, nan ?
- Rhololo…
Le reste de la classe continua à rire. Orson et Benjamin sortirent sous les yeux las de Tino. « Ils trouvent toujours le moyen de se faire remarquer… »
- Silence… On continue…
Orson et Benjamin sortirent.
- T'as vraiment mal au ventre ou…
- Nan, je voulais me balader ! De voir Quinn et Tristan s'en aller comme ça… Voilà, je sais pas trop pourquoi, mais j'en ai plus rien à faire !
Benjamin secoua la tête.
- C'est d'un puéril…
- Je sais mais bon… On peut se balader comme ça !
- Tu veux aller où ?
- En fait j'irais bien aux toilettes, j'ai envie de faire la grosse commission !
Benjamin grimaça.
- Putain, Orson !!
- Benjamin, tu viens de dire « Putain » !
- Tu me fais rater des cours pour ça ! Mais ce que tu peux être relou alors…
- Pardon…
Ils descendirent les escaliers.
- J'arrive pas à croire que tu fasses ça, toi, Orson Bertelin !
- Eh, tout arrive, hein ! Je sens que cette année est celle de ma rébellion ! Roar !! Vous allez tous entendre Orson rugir !
- Bah voyons… T'es ridicule…
- Bah non ! Tu vas voir ! Moi aussi je vais resplendir, je vais devenir comme Wallace et Santana, un super héros !
- Oh pfffff…
Atteignant le couloir du rez de chaussé, ils croisèrent Sophia Dawn et sa petite assemblée.
Stupeur, des deux côtés. Benjamin perçoit tout de suite quelque chose d'anormal. Orson, tout benêt…
- … Mais vous êtes l'examinatrice ! Bonjour !
Sophia considéra Orson. « Orson Bertelin, 18 ans. Grassouillet gamin sans intérêt, aux Pokémon sans intérêt et qui ne représente aucune menace… »
- … Jeune homme, enchantée…
- Vous venez par rapport à l'examen ?
- Eh bien oui, en effet, il y a… des choses à régler !
Benjamin constata les gens derrière elle. Hinton, en smoking bleu. Fiodor, dans sa chemise et pantalon bien stricts. Yoshida, l'asiatique en bleu de travail.
Une belle troupe bien mal assortie.
« C'est eux… C'est les gars de Direction Dresseurs… »
- Je suis content de vous voir, j'ai eu de bonnes notes, oh je sais que c'est pas de votre fait, hein, je suis pas débile…
« J'en serais moins sûre… »
- … mais voilà vous avez été une très bonne examinatrice, et je voulais au moins vous remercier !
- Eh bien c'est… très gentil à toi, quel est ton nom déjà ?
- Orson, madame, Orson Bertelin.
- D'accord, eh bien… Je vais continuer mon chemin et… Tu vas continuer le tien !
- Mais euh… Ou vous allez, l'administration c'est le couloir qui va dans l'autre sens…
Sophia serra les dents, découverte. Inspiration mauvaise de l'autre côté. Réflexe du petit juif en toute discrétion.
- RIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING !!!
Sophia, Hinton, Fiodor et Yoshida fixèrent instantanément Benjamin qui venait d'activer le signal d'alarme.
- Sortez !! Sortez d'ici !!
- Benjamin mais enfin…
Sophia sortit Prismillon. La créature endormit aussitôt Orson qui s'effondra comme une grosse pomme de terre.
Benjamin, terrifié, sortit Vortente. Le Pokémon protégea son maître de la Poudre.
- Balle Graine !! cria le jeune juif.
Vortente attaqua le camp adverse. Fiodor grommela et s'avança en sortant un Chrysacier. Tenant la créature par la queue, il fut capable de détourner les graines de Vortente en tendant le cocon tel un bouclier.
- La mission importe plus que ces demi-portions ! Yoshida !!
L'asiatique hocha la tête et sortit Métalosse qui s'agrippa au plafond.
- J'aurais dû faire ça depuis le début…
- Fais-le maintenant, ce sera très bien !! grommela Fiodor.
Les portes s'ouvrirent. Sophia regarda Benjamin.
- Hinton, écrasez-moi ce PUCERON !!!
Benjamin frémit.
***
En salle informatique, Tino plissa les yeux. L'alarme faisait gémir les élèves. Agnès grommela.
- Je pourrais être ENCORE PLUS INTERROMPUE aujourd'hui ?!
- C'est pas ma faute, madame !
- Je SAIS, Rodney Posh !! Je ne vous ai même pas soupçonné… tout de suite.
Rodney sourit et ferma la page du FBI qu'il venait d'infiltrer.
- C'est encore un des trucs bizarres de ta classe, hein, Ketts ? souffla Djustin Gomes.
- Ouais, à tous les coups c'est tes potes qui ont sonné l'alarme, hein ? sourit Antoine Jobs.
Tino se mordilla les lèvres et sortit de la salle, habité par un mauvais pressentiment.
- KETTS ??? Mais c'est pas possible, tout fout le camp, ma parole !!
***
Sur le terrain de foot, on entendit l'alarme résonner au loin vers l'établissement. James releva la tête.
- … FEY !!!
Il se mit à courir comme un dératé vers l'école, sous les yeux ébahis de ses camarades.
- C'est quoi le problème ? s'étonna Philippe Campton.
- Il pète un plomb, je crois… souffla Jimmy Hanson.
- C'est ce qui semble, ouaip… admit Billy Marsden.
- PITTERSON BORDEL DE MERDE !!! grommela le coach.
Mike se mordilla les lèvres et suivit le mouvement, tout comme Steven. Anwar Majid regarda ses camarades courir vers l'école.
- On parie que c'est leur truc à la con de Direction Dresseurs, là ? Vous vous rappelez, le bal de promo, la soirée enfermés dans le gymnase ?
Les autres sportifs acquiescèrent, étonnés.
Violette, Lucy et Léon perçurent à peine le bruit de l'alarme, trop occupés à courir. Brooke Swanson regarda un instant vers l'école et poussa un soupir de dédain. Jack Pittsburg et Gladys Flashman étaient trop occupés à courir ensemble au même rythme. Clara Murray semblait n'avoir rien entendu.
***
Rebecca, Gina et Holly, tout comme les autres filles du cours de gym, entendaient l'alarme dans le gymnase.
- On se calme, c'est probablement juste un exercice, on continue…
Amélia sourit en continuant les exercices de step. Gina se mordilla les lèvres, inquiète pour Lilian. Rebecca semblait comprendre ce qui se passait.
Kimberley Cox, de la troisième année quatre, semblait aussi intriguée que les autres. Marissa Benattia et Marina Keagan se regardaient, tout sauf vindicative l'une envers l'autre, bien au contraire, inquiètes.
***
- Oula… Euh… Eh bien je crois qu'on va devoir… sortir, hein, je crois que c'est la procédure… admit Odile.
Perrine grommela alors qu'elle avait commencé une super toile avec des corps flottant dans une rivière. Clive passa derrière alors que la classe se dispersait.
- Tu nous enterreras tous, Truman…
- En peinture au moins… admit la grosse fille.
- Vous croyez que c'est un truc de notre classe ? s'étonna Andréa.
Clive plissa les yeux. « Orlando m'aurait prévenu… je pense… »
Nicolas Bundy soupira. « Génial, encore les aventures de la classe à Tristan… »
Cynthia Andersen enfila son manteau. « Y'a du vent dehors en plus, ils font chier… »
Bonnie Hall grommela. « Marre de cette école, marre de ces attaques terroristes toutes les cinq minutes, marre, marre, marre… »
***
Santana et les autres élèves du cours de philo étaient intrigués par l'alarme également.
- Très bien, on va sortir en rang… soupira Vivienne. Je déteste ce genre de connerie…
- M'enfin, on n'est plus des gamins… grommela Eliott Steinberg.
- Carrément ! Madame, tout de même… souffla Rhonda Mortes.
- Pila doit flipper sa race… sourit Soraya Talis.
- J'imagine bien ! sourit Desmond Freski, derrière ses lunettes.
***
Salle de littérature.
- Han non !!! Je supporte pas les alarmes !!! geignit Ambrose.
Naomi s'étonna. « La dernière fois que l'alarme a sonné, c'était… »
Walter se mordilla les lèvres. « La conférence… »
Fey commençait à stresser. Elle regarda Ana qui s'efforça de la calmer.
- Tout va bien, c'est juste un exercice ! Hein ! D'accord ?
Fey acquiesça, la boule au ventre. Dans tous les sens du terme.
- M'enfin qu'est-ce qui se passe ? soupira Danielle Thompson.
- Je vais sérieusement demander à mes parents de changer d'école, celle-ci craint beaucoup trop… grommela Angelica Rubinstein.
- Je vais voir avec Soraya ce qu'ils font dans son option, comme ça je ferais pareil ! sourit Pila Sia.
- En tout cas l'attitude du prof est pas rassurante ! geignit Selina Belber.
***
Salle de journalisme. Christina a tout de suite senti quelque chose d'anormal.
« Un exercice à cette heure et à ce moment de l'année ? Impossible… »
Elle se leva immédiatement. Jacob Andrews soupira.
- Continuez à bosser, on n'est pas un cours, juste une espèce de club, donc on n'est pas tenus de faire l'exercice.
Christina se mordilla les lèvres et se dirigea vers la porte.
- … Mademoiselle Rockwell, non mais dites, vous quittez la salle ?!!
- Je… Je crois que j'ai oublié quelque chose dehors !
- D'habitude vous êtes prête à tuer pour une heure de plus… Et puis non, vous restez, vous êtes sous ma responsabilité, d'abord…
Robbie la suivit. Tout comme Jeannot de la seconde année.
- C'est encore ces types louches, hein ?
Robbie serra les dents.
- Wallace m'en a parlé, on s'est pas mal vus cet été. Si vous sortez, je sors !
- Vaut mieux pas, on préfèrerait impliquer le moins de monde possible ! admit Robbie.
Lilian suivait le mouvement, plus ou moins courageux. « Sans mon frère, si c'est bien les gars de Direction Dresseurs, je vais pas servir à grand-chose… »
Yoann Grey grommela et montra Christina du doigt.
- Monsieur, Christina Rockwell cherche une occasion d'avoir un scoop, il faut l'en empêcher, c'est un complot entre elle et le gouvernement pour créer du sensationnalisme !
Christina leva les yeux au ciel. « Maudit Schtroumpf à lunettes… »
Elle ouvrit la porte et émergea dans le couloir, suivi par Robbie. Elle aperçut Benjamin qui fuyait.
- WAAAAAH !!!
Benjamin plongea au sol, apeuré. Robbie plaqua Christina au mur, laissant passer la nuée d'Aurasphère. L'attaque alla se crasher contre le fond du couloir. Christina et Robbie constatèrent le Gamblast d'Hinton. Le crustacé avait la pince fumante. Vortente, Pijako et Limonde n'avaient visiblement pas tenu le choc. Sophia grommela tandis qu'un scientifique et un type en bleu de travail observaient un Motisma se combiner avec un Métalosse.
- Pourquoi ça dure si longtemps ??? grogna Sophia.
- Le processus en est encore à l'état de Béta-Test !
- Bordel de merde ! Je vais juste aller là-bas et défoncer cette porte moi-même !! cria Sophia.
- Vous ne saurez pas reconnaître la Diancite… soupira Fiodor.
- Qu'est-ce que vous en savez !! Au pire je prends tout !! Qu'est-ce qu'on en a à foutre !!
Christina regarda Robbie qui hocha la tête.
- MAMMOCHON !
- RONCE !!!
Mammochon et Bouldeneu apparurent au milieu du couloir, prêts à en bloquer l'accès. Sophia, Hinton et Fiodor repérèrent les gamins.
- Ils arrivent de partout !! MAGNEZ-VOUS LE TRAIN !! hurla Sophia.
- Je fais ce que je peux ! Mégère… soupira l'asiatique.
- Pardon ?!
- Juste pour rappel, pouffiasse : Vous n'avez personne sous vos ordres ici, on vous écoute juste parce que Justin Truce vous a engagée, mais je suis sous les ordres de monsieur Cheadle !
- Et monsieur Cheadle te demande d'être gentil avec la madame et d'obéir à ses ordres, espèce de putain de stéréotype de chinois doué en informatique ! grogna le grand noir en smoking.
- Je suis japonais !!
- Tout le monde s'en tape !! grogna Sophia. HINTON !
- Vibrobscur !!
Gamblast tira des missiles noirs vers les adversaires.
- Eclats Glace !
- Pouvoir Antique !
Mammochon et Bouldeneu tentèrent de contrer les Vibrobscur, les attaques de Gamblast franchirent leurs tentatives et frappèrent durement les deux Pokémon qui furent repoussés.
- C'est quoi ce truc ? s'étonna Christina.
- Méga Blaster, jeune fille. Mes attaques à l'Aura sont d'une puissance inégalable. Bien plus encore depuis le petit boost occasionné par le docteur Wick !
- Je vous en prie, monsieur Cheadle, dévoilez-leur tous nos secrets tant que vous y êtes… grommela Fiodor Wick.
- Aurasphère !
L'attaque fusa depuis la pince surpuissante. Floette et Fluvetin s'interposèrent.
- Vent Féérique !!
Les deux fées envoyèrent leurs charmes contrer les boules d'énergie. Cependant un ennemi inattendu apparut, ricana avec sarcasme et projeta un mur de cire entre les adversaires et lui.
- Quoi ?!
- Hein ?
L'Aurasphère passa au travers, aidée par des trous créés exprès, explosa les deux fées, puis explosa Bouldeneu et Mammochon, incapables de résister.
- Mais enfin…
- C'est quoi, ça ?!
La cire se dissipa et révéla un simple Funécire qui ricanait toujours avec son air vicieux. Fiodor grommela.
- Je n'ai pas une réserve infinie de Pokémon pour vous aider à vous débarrasser de deux mioches en goguette !
- Si votre processus idiot prenait moins de temps aussi !
Christina serra les dents alors que Robbie et elle rappelaient leurs Pokémon.
- On fait quoi, Christina.
- Euh… je…
- Moi je sais, vous allez roupiller !! grogna Sophia en lâchant son Prismillon vers les deux élèves.
Robbie et Christina haussèrent les sourcils.
- VENT VIOLENT !!!
L'attaque bouscula le quatuor et frappa le Prismillon de Sophia. Ils se tournèrent vers Tino et son propre Prismillon bleu à rayons dorés.
- Le mien est mille fois plus beau ! grommela Tino.
- C'est pas vrai, encore un, et cette fois il est dangereux !!
- De toute façon on a fini !
Motisma s'intégra complètement en Métalosse. Yoshida tendit la main vers le plafond et fit mine de la tirer vers le sol. Métalosse descendit.
- Ca marche !
- On y va !
Yoshida et Fiodor montèrent sur le ventre de Métalosse. De fait, ils s'électrisèrent.
- Wow…
- Rassurez-vous, on passe juste sur le même plan astral que lui. Nous sommes devenus des données informatiques nous aussi. Rien ou presque ne peut nous atteindre sous cette forme ! Remontez-nous.
Métalosse remonta au plafond et commença à marcher vers la salle d'histoire. Tino fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que vous mijotez encore ? Et vous êtes censée être examinatrice pour le compte de l'académie, qu'est-ce que vous faites avec ces scélérats ?!
- Vous êtes tous aussi naïfs dans cette classe ou quoi ? soupira Sophia. Hinton !
- Décidément je suis très demandé ! Vibraqua !
Gamblast shoota Prismillon sans ménagement. Tino s'étonna d'une telle puissance.
- … Méga Blaster… Hmmm…
Il sortit Tritosor et Farfaduvet.
- Encore !
Farfaduvet ordonna à Gamblast de recommencer son attaque qui alla alimenter Tritosor.
- Euh… Oups… Oups !!
- Mais qu'est-ce que vous faites, Hinton ?!!!
- Il active mon talent Lavabo, ne vous en faites pas ! sourit Tino avec son arrogance habituelle.
Christina manqua de défaillir. Sophia la regarda ainsi que Robbie.
- Je ne vous ai pas oubliés ! Poudre Dodo !
- Flammèche !
Prismillon esquiva l'attaque de Roussil. Walter arriva également, suivi par Ana et Fey.
- Oh mon Dieu c'est vraiment une attaque alors !! geignit Fey.
- Ce n'était pas une attaque, c'était censé être une simple opération discrète mais votre classe de trublions a encore tout fait rater !!
Des élèves émergeaient des autres salles, intrigués par l'agitation.
- Vous êtes Hinton Cheadle !! cria Naomi.
Hinton fixa la petite et sourit.
- La gamine de Duncan !
- C'est moi votre adversaire ! grommela Tino.
Hinton balança une Pokéball derrière lui.
- Coup Double.
Capidextre en sortit. Le singe étrangla Tritosor et le balança sur Farfaduvet avant de latter les deux Pokémon d'un seul grand coup de queue. Tino n'en revint pas.
- M… Mes… Mes deux…
- Petite, ton père ne t'a pas dit de rester en dehors des affaires des grands ?
- Mon père m'a surtout dit de rester debout face à des crapules dans votre genre !! Je savais que vous étiez mêlé à des trucs louches et croyez-moi vous me trouverez partout où vous irez !
- C'est agaçant tout ça !! Mais qu'ils reviennent et vite !! souffla Sophia.
- Vous cherchez quoi au juste ? souffla Walter.
- Rien qui ne te regarde, l'estropié ! grogna Sophia.
- Hey ! La ferme, où je vous brûle cette horrible jupe mauve dégueulasse ! grogna Naomi.
Walter s'étonna. « Ah bon, c'est nouveau, elle me défend maintenant ?! »
Hinton regarda Ana.
- On ne sait pas où se mettre, hein ? Ce petit combat ne vous concerne pas, c'est bien normal !...
Il regarda Fey.
- Et une sœur bien avisée ferait mieux de se mêler de ce qui la regarde plutôt que de se mettre inutilement en danger !
Fey déglutit et recula.
- Hinton ! Débarrassez-moi de ces gamins avant qu'il n'en vienne toujours plus !
- Vous ne partirez pas si facilement !
Jeannot avait bloqué le couloir derrière Hinton avec son équipe, Rhinolove, Phogleur, Pachirisu, Monorpale et Spinda.
- Et vous avez raison, plus vous attendrez, plus il y aura d'élèves pour vous stopper !
Danielle vint aux côtés de son petit ami. Sophia inspira.
- Hinton !
- Je suis dresseur, pas Dieu, hein ! Je sais qu'on se ressemble mais quand même !
Métalosse revint, toujours aussi électrisé et portant Fiodor et Yoshida. Fiodor leva un pouce en direction de Sophia.
- Hinton !
- Ok bien reçu… Voltali, Coup d'Jus !
Voltali entoura Hinton et Sophia d'une cage électrique. Les élèves dans le couloir haussèrent les sourcils. Tino s'écarta, impressionné.
- La prochaine fois, vous n'en ressortirez pas vivant. Tous autant que vous êtes, vous périrez ! grommela Sophia. J'y veillerai personnellement, je paierai les personnes qu'il faudra…
- Ce n'est pas vous qui souhaitiez que cela se passe sans effusions ? soupira Hinton.
Sophia et les cadres de Direction Dresseur évacuèrent le bâtiment aussi promptement qu'ils l'avaient envahis, c'est-à-dire en toute tranquilité. Naomi souffla.
- Mais quelle bande de… Mais…
- On n'a rien pu faire… soupira Tino en retombant au sol, épuisé.
Christina approcha de lui.
- Tout va bien ?
- … oui mais… J'me suis senti complètement impuissant…
Robbie souffla, tout aussi terrassé. Fey commença à pleurer. Ana la regarda.
- Fey, voyons…
- C'est trop, je peux pas, c'est trop d'un coup, je peux plus revivre ce genre de choses !
Walter regarda Naomi qui s'efforçait de rester solide.
- Tout va bien ?
- Hm. La prochaine fois, j'étale ce connard !
Elle retourna dans la salle, observée par une Angelica Rubinstein effarée.
- La vache, comment tu lui as tenu tête !
- La vache, comment t'es restée dans ton coin ! grommela Naomi en retournant dans la salle.
James arriva à ce moment-là, suivi par Mike et Steven.
- Fey ! Tout va bien ?
Fey releva la tête vers James. Elle renifla, toujours en sanglots.
- James ! Oh James !!
Elle courut dans ses bras, toujours aussi effrayée. James s'étonna de cet état de fait. Steven soupira.
- Putain on arrive après les trucs marrants !
- J'crois pas que ça ait été marrant… Tout va bien ?
Robbie souffla.
- Disons qu'à part nos amours propres respectifs, y'a pas de blessés…
Mike haussa les sourcils. Tout le monde retourna en classe, quelque peu secoués par les évènements.
- Euh… Qu'est-ce qu'on fait d'Orson ?!
Benjamin se tenait aux côtés d'Orson qui dormait toujours comme un bienheureux sur le sol.
***
- Il a commencé par me demander comment je les nourrissais… J'lui ai dit, j'lui ai montré la boîte et tout… les gamelles…
Tristan acquiesça, posté sur le lit de Wallace. Il était rentré par la baie vitrée comme d'habitude.
- Il a pris des notes, ça m'a saoulé…
Tristan serra les dents. Wallace semblait épuisé.
- Il a examiné mes Pokémon qui me regardaient comme si j'étais un étranger… Il m'a demandé de les rappeler, ce que j'ai fait, non sans mal… Ensuite de les ressortir. Ils étaient déboussolés, d'autant que j'avais pas fait ça depuis au moins… Pfff… Après il a fallu que je leur donne des ordres simples, genre assis, couché, debout… C'était…
Wallace sembla au bord des larmes. Tristan se tenait là en mode « soutien moral ».
- C'était horrible. Ils l'ont fait mais je sens qu'ils l'ont plus fait pour eux que pour moi… Ils ont senti que j'étais dans la merde… Alors ils se sont forcés. Le mec avait l'air satisfait et ensuite j'ai eu ce questionnaire à la con à remplir. Ça a duré une bonne heure… Ca m'a bien saoulé aussi… Et après il a dit au revoir à mes parents, il m'a dit au revoir, que j'aurais les résultats bientôt, et il est PARTI.
Tristan regarda Wallace qui avait l'air d'un fou dangereux. Wallace le regarda. Tristan sembla apeuré. « Je fais quoi ? Je dis QUOI ??? »
- Euh… mais du coup tu… tu sais pas si ça s'est bien passé ou quoi…
- Exactement ! Putain !! Ce con m'a fait chier une matinée entière et du coup je sais même pas si je garde mes Pokémon ou pas !
Tristan acquiesça.
- Et… Et tu veux les garder ?!
Wallace regarda Tristan avec intensité. Tristan sentit ses cheveux se dresser sur sa tête. « Gros con !! Mauvais truc à dire ! Gros con !! »
- … putain j'y ai même pas vraiment réfléchi…
- … J'voulais pas dire que tu méritais pas de les garder ou quoi, juste que… peut-être que tu peux réfléchir à une reprise partielle de tes Pokémon dans un premier temps, et après hop, tout le monde ! Tu m'as dit que Tiplouf était un bébé à la base, peut-être qu'il… veut plus revenir vers toi, et… Pandespiègle, tu l'as depuis moins longtemps aussi !
Wallace acquiesça.
- C'est pas bête…
- Mais ça veut pas dire que Chartor et Canarticho sont moins importants. Tu vois…
Wallace hocha la tête.
- Tu as perdu un Pokémon, mais tu en as quatre autres qui ont besoin de toi, je pense que c'est ce que cette visite voulait te dire !
Wallace se frotta le visage. Tristan souffla. « C'est éprouvant. J'ai tellement peur de gaffer que c'en devient éprouvant. Il est mignon avec des cernes et les cheveux ébouriffés. Ta gueule, Tristan. Il est en position de faiblesse, tu n'as PAS le droit de le trouver sexy. Même avec un t-shirt sans manches. Bon sang. Même dans son cercueil j'aurais encore envie de lui. Je suis un monstre… »
- Merci d'être venu… T'as séché ?!
- Euh… Nan, y'avait plus cours, l'après-midi a été banalisée !
Wallace plissa les yeux.
- J'vais demander à madame Clover de te faire un mot d'excuse.
- Mais nan, t'embête pas…
- T'as séché à cause de moi, j'suis désolé…
- Mais nan, t'avais besoin d'aide…
- J'veux pas que tu te sentes obligé de voler à mon secours à chaque fois…
- J'me sens pas obligé, je t'assure. Je le fais parce que bah… Faut bien que quelqu'un le fasse…
Wallace plissa les yeux. Tristan haussa les épaules.
- Ca m'embête pas du tout… Par contre j'aurais peut-être dû rentrer par la porte…
- Papa et maman savent que j'ai envie de rester tranquille, là. On se regarde une petite série ?
Tristan acquiesça.
- Je sais, j'suis pas doué en distractions…
Tristan rougit. « Y'a un an et quelque tu m'aurais pas dit ça… »
***
Quinn soupira. La porte était toujours inerte.
- Mais merde Francis t'es OU, bordel !!! Merde !!! Rien à foutre, je reste là !
Elle s'assit dans la cage d'escalier, bien décidée à rester toute sa vie ici.
***
Médiathèque. Denis ramenait du thé aux « survivants » de l'attaque. Robbie était dépité.
- Et Wallace qui m'avait nommé « Etat-Major »… Tu parles…
- Wallace, il était pas là… soupira Tino.
- Il est pas vraiment en état… admit Walter.
- On n'était ni assez fort, ni assez organisés, ni assez… Pffff ! soupira Naomi.
- Elle avait l'air si gentille… soupira Orson.
- J'dis rien, j'me suis à moitié chié dessus… soupira Benjamin.
- T'as donné l'alerte, c'est déjà beaucoup ! assura Robbie.
Denis soupira.
- Moi qui pensais que ça se calmerait avec la campagne pour l'association… Décidément…
- On sait même pas ce qu'ils ont volé, il n'y a aucune trace, avec leur Métalosse fantôme, là… soupira Naomi.
- On s'est fait avoir comme des bleus… soupira Tino.
Christina souffla.
- Le pire c'est que les élèves des autres classes nous ont vus et ont été aussi incapables de réagir que nous… Si seulement… Si seulement on pouvait rallier tout le monde à la cause…
- Ce serait dangereux et stratégiquement inutile. On mettrait des tas d'élèves en danger et on pourrait bien s'y mettre à dix mille qu'on arriverait seulement à leur faire peur, avant qu'ils ne déploient leurs super tactiques… grommela Tino.
Les autres regardèrent Tino qui leva les bras.
- Eh bah oui, même moi je suis découragé ! Et sans Wallace je vous avoue que je suis moyennement motivé à affronter des types dont honnêtement je n'ai pas grand-chose à faire. A la rigueur, l'épique de la situation m'intéresse, mais… C'est trop dangereux !
Christina hocha la tête. Walter soupira.
- Donc la prochaine fois, on fait pareil ? On les laisse faire en toute impunité ? Ils peuvent revenir comme ils veulent, c'est ça ? Et nous on va se laisser faire ?
Orson baissa la tête. Christina soupira.
- On a tout essayé pourtant…
- On n'était pas organisés. On n'était pas unis, on n'avait pas de plan ni de tactique. Si on s'y met tous, à nous vingt-huit, on peut les dégommer !
- Tu penses que les vingt-huit élèves de la classe vont se motiver pour ça ? soupira Tino.
- Va bien falloir. Et… Peut-être qu'il faut éclairer le reste de l'école aussi, au moins pour qu'ils puissent se défendre ! souffla Walter.
- On en a déjà discuté, trop dangereux… et comment tu veux faire ça ? soupira Naomi.
- Bah je trouverai un moyen, j'en ai marre de rester inactif ! T'es pas frustrée peut-être, de rien avoir pu faire ?!
- Si, mais je pense qu'on n'est pas en état, tous autant qu'on est, de… M'enfin, on n'est pas une armée. La seule personne susceptible de nous unir c'est Wallace. Et encore !
Fey était avec James sur les canapés au fond de la médiathèque.
- Ca veut pas dire qu'on est réconciliés, hein ?
- J'avais compris.
- Juste que là, j'ai besoin de toi.
- J'avais compris.
- C'est un peu comme… Tristan avec Wallace, tu vois, c'est juste parce que j'ai des vieux sentiments pour moi, ça veut pas dire que je veux qu'on sorte ensemble.
- J'avais compris, répéta James.
Fey inspira en se blottissant contre James.
- Parfois j'aime vraiment que tu ne sois pas compliqué comme garçon. C'est peut-être même ce que je préfère chez toi.
James sourit.
Ana s'efforçait de faire son travail avec Lucy.
- Une attaque. Décidément, je rate toujours les bons trucs, moi.
Ana regarda Lucy, perplexe. Lucy souffla.
- Je sais, je suis pas marrante.
Steven arriva et se mit face à Ana, surprise.
- Tu vas bien ?
- … oui… Fey a eu plus peur que de mal aussi.
- Ouais mais James s'en occupe. C'est pour toi que je me fais du souci.
- … mais tout va bien, Steven, il m'a juste dit des choses et après il est parti.
- Il t'a insultée ?
- Steven ! grommela Ana.
Lucy regarda le blond avec son meilleur air de chinoise méchante possible. Steven inspira sans véhémence.
- Si jamais ça va pas…
- Merci mais ça va très bien, Steven.
- Ok, ok…
Steven s'éloigna. Lucy regarda Ana qui soupira.
- Je ne le comprends pas. C'est comme si il croyait qu'on sortait ensemble !
- Il a l'air de beaucoup y croire si tu veux mon avis… marmonna Lucy.
Ana soupira, pas très satisfaite par ce constat.
Léon était stupéfait par son frère qui semblait au plus mal.
- Je suis même pas sorti. Ils se battaient au dehors, et moi… Je suis resté à l'intérieur de la régie, comme un trouillard. Je les ai laissés se battre et moi je suis pas sorti parce que… J'avais peur de me battre tout seul…
Léon plissa les yeux.
- M'enfin Lilian, t'as jamais peur de rien, c'est moi le trouillard d'habitude…
- Eh bah on est deux, Léon. On est deux à avoir la trouille ! sanglotait presque Lilian.
Gina et Holly les observaient à l'autre bout de la table.
- Truc de frères, vaut mieux pas s'impliquer ! admit Gina.
- Ouais…
Double SMS. Les filles s'étonnèrent.
[Félicitations, c]
['est un échec !]
Gina et Holly se regardèrent.
- Je sais pas qui nous envoie ça… soupira Gina.
- … mais c'est sûrement un sale con ! souffla Holly.
Perrine était seule à sa table. « J'étais pas dans leur délire et honnêtement je suis contente de pas y avoir été… »
Clive et Andréa étaient face à face à lire des magazines.
- T'aurais aimé être dans le coup ? demanda Andréa.
Clive haussa les épaules.
- M'en fiche un peu.
- Waouh. Clive Barker s'en fiche ! Bien ! Y'a un mieux !
- Disons que ce délire à la Harry Potter commence un peu à me saouler…
Andréa haussa les sourcils.
***
Le soir approchant, Helen avait trouvé sa place dans le public du débat. Elle brûlait de voir Holland. Elle regarda autour d'elle, que des gens normaux. « Je n'ai pas été refoulée au service d'ordre, ils n'ont pas dû être très attentifs… Ou alors ils s'en fichent… »
Elle observa le plateau, pour le moment vide. Les gens s'installaient peu à peu.
***
Christina était devant sa télé avec un pot de glace et son téléphone portable, répondant aux SMS de Tino. « J'arrive pas à croire que j'ai un petit copain maintenant ! »
[Mesdames et messieurs, bienvenus pour ce nouveau débat opposant monsieur Holland Tenorman…]
Il arriva dans sa tenue de groom d'hôtel. Toujours aussi sérieux et toujours suivi par Couafarel. « Je ne comprends pas le but de le faire apparaître dans une tenue aussi ridicule… Hey ! »
Elle aperçut dans les coulisses derrière Holland la figure de Jeffrey Houston. « J'y crois pas… Mais alors… »
[A monsieur Justin Truce !]
Justin entra accompagné d'Exagide. Christina fit des yeux ronds. Sophia Dawn était avec lui, dans la même position que Jeffrey, en coulisses.
- … HAN LA… HAN LA PUTE !
- Christina !!!
Christina se tourna vers ses parents, éberlués. Elle se mordilla les lèvres.
- Pardon…
Elle saisit son téléphone.
[Tu as vu ça, Tino ? TU AS VU CA ??????]
***
[Quand les Lamantine se réunissent en banc, ils forment un véritable convoi, similaire à un train. Les jeunes Otaria restent bien au centre, protégés par les adultes. Ils doivent vite apprendre à nager aisément dans l'eau glacée. En plus de la graisse, ils développent une fine pellicule gélatineuse et froide sur leur peau qui les protège du poids des eaux arctiques. La raison pour laquelle les Otaria ne naissent tout simplement pas avec un type Glace est pour le moment inconnue, mais la nature a contourné cette règle en dotant Otaria de stratagèmes de protection.]
Tino mangeait des chips sur son fauteuil.
« Je suis sûr que c'est parce qu'à l'origine, les Lamantine vivaient dans tout type de mer… Le réchauffement climatique les a poussés vers le froid et les Otaria ont dû s'adapter… Ce n'est que ma théorie, bien sûr, mais… »
Vibrations du téléphone. Tino regarda. Christina. « Urfh… ça commence… »
[Tu as vu ça, Tino ? TU AS VU CA ??????]
Tino s'étonna. « Elle regarde le documentaire aussi ou bien… Ah non, mince, ce stupide débat ! »
[Euh non, j'étais allé me chercher de l'orangeade…]
***
David et Denis observaient. Perrine mangeait et faisait manger Firmin.
- Moi je vote pour monsieur Spirou ! annonça Firmin.
- Tu es trop petit pour avoir des convictions politiques… soupira Perrine.
Dedenne et Couaneton mangeaient aux pieds de la chaise de leur maître. David se mordilla les lèvres.
[ « Voyons les choses en face, monsieur Truce, le programme de Roland Smirnoff en matière de professorat est excellent. Cependant le programme administratif est austère et limité ! »]
David inspira.
- Je suis sûr qu'il parle au nom de Roland…
- Ca semble un peu évident. Mais ça ne fait pas de lui Roland, on est d'accord ?
David acquiesça.
- C'est plus qu'évident.
- Ca s'est bien passé ta journée de congés ?!
- Oh comme d'habitude, j'ai essayé de faire des tâches ménagères mais visiblement tout se fait tout seul dans cette maison…
- C'est l'idée ! sourit Denis.
David inspira et regarda la télévision.
- J'peux changer de chaîne ?
- Putain oui ! souffla Denis, soulagé.
- DESSINS ANIMES !!! cria Firmin.
- Chaîne historique, vite !
David et Denis regardèrent Perrine, interloqués.
- Rétrospective des peintres torturés pendant la guerre !
- Berk, Perrine ! geignit Denis.
- Tu regarderas ça sur YouTube ! Je mets les infos !
***
Quinn s'était endormie dans la cage d'escalier de Francis à force d'attendre, un livre entre les mains, prêt à tomber.
***
Wallace et Tristan s'étaient pour ainsi dire endormis pendant le quatrième épisode de la série en question.
- Merde…
- Il est quelle heure ? s'étonna Tristan.
- … Dix-huit heures trente. T'as faim ?
- Euh… J'vais peut-être rentrer…
- Attends, j'ai des trucs à finir au frigo, ça te dit ?
Tristan plissa les yeux et haussa les épaules.
- … p-Pourquoi pas !
- Comme ça tu peux rester et les parents se douteront de rien !
Wallace sortit promptement de la chambre. Tristan s'étonna. « Rester ?! Les parents se douteront de rien ?! Mais euh… »
Il revint une petite dizaine de minutes plus tard avec un plateau recouvert de diverses choses – de toute évidence des restes.
- Maman m'a demandé si j'allais vraiment manger ça tout seul ! Héhé !
Tristan plissa les yeux. « Je suis un clandestin… Un peu comme tous les mecs qu'il se tapait, je suppose…OH MON DIEUUUU… »
Wallace haussa un sourcil.
- Tiens, ça fait longtemps que j'avais pas ricané. Allez, sers-toi !
- D'accord. C'est un peu bizarre…
- Hm. Elle était chiante cette série, nan ?
- Un peu… C'est quoi cette histoire tordue de russes et d'américains…
- J'crois que c'était la guerre froide ou un truc dans le genre. Sauf que c'était pas une vraie guerre donc effectivement c'était un peu chiant. J'ai un truc avec des zombies sinon.
- … Walking Dead ?
- Putain j'étais sûr qu'un geek de ta trempe connaîtrait ! C'est bien ?
- C'est très chiant jusqu'à la saison 4.
- … putain faut attendre quatre saisons pour que ça devienne intéressant ?!
- Bah ouais ! sourit Tristan.
- Merde alors. C'est basé sur une BD, c'est ça ?
- Qui est beaucoup mieux. Le début du moins.
- Okay… Tout est potentiellement nul alors, et rien n'est vraiment bien ?!
Tristan hocha la tête. Wallace éclata de rire.
- Ca doit être relou d'être un geek nan ? Toujours à tout décortiquer… T'apprécie plus vraiment les choses !
- Exactement…
- J'ai Game of Thrones sur mon disque dur, ça te dit de regarder avec un nOOb absolu qui va te poser des questions pendant tout le truc ?
Tristan ricana.
- Ouais, ok !
- Cool. J'ai toujours voulu m'y mettre mais j'ai jamais osé essayer tout seul !
Tristan secoua la tête en souriant. Wallace plissa les yeux.
- Quoi ?
- … Rien, j'ai l'impression de retrouver le Wallace d'avant, ça… fait du bien !
Wallace hocha la tête et sourit faiblement.
- Hm. Mais je sais toujours pas si je garde mes Pokémon ou pas.
Tristan acquiesça.
- Et vu la tronche que le gars tirait tout du long…
- Sois pas pessimiste…
- Ca me rassure que tu sois là. Tu veux pas rester toute la nuit ? On se fera toute la saison 1 au pire !
- … y'a école demain ! rappela Tristan.
- Si on commence maintenant on peut finir vers…
- On finira pas la saison 1, Wallace ! ricana Tristan.
- On peut essayer !!
***
Vers 21 heures, Quinn fut réveillée par une ombre qui enfonçait une clé dans la serrure de Francis. Elle se releva et alluma la lumière de la cage d'escalier. C'était bien Francis, silencieux et sombre comme le ciel dehors. Elle sembla soulagée.
- Francis ! Bon sang !
Il la regarda, presque avec dédain, et ouvrit sa porte comme une ombre. Il entra et laissa la porte vaguement ouverte.
Lorsque Quinn entra, elle ne s'attendait pas à avoir la conversation qu'elle allait avoir.
***
Il était presque une heure du matin. Wallace était démystifié. Tristan inspira.
- Putain ! Ils ont tué son frangin ! A la blonde !! souffla le plus grand des deux.
- Il a payé son arrogance. Et encore, il est pire dans les bouquins. T'as envie de le tuer chaque fois qu'il ouvre la bouche et ce dès la première page…
- La vache comment ça doit faire trop mal de se prendre de l'or bouillant dans la gueule !
- Ah bah ça… J'arrive pas à croire qu'on soit arrivés à voir six épisodes…
- J'ai pleiiiin de questions à te poser… C'est quoi, l'hiver, et pourquoi il vient ?!
Tristan éclata de rire.
- L'hiver c'est… une période froide et dangereuse, les temps durs, c'est plus long qu'un simple hiver de chez nous, ça peut durer des mois et des années dans leur monde. Il vient et ça annonce donc des temps très difficiles pour le peuple.
- Ok. C'est quoi les Dieux, là, les anciens et les nouveaux ?
- Les anciens n'ont pas de nom, ce sont des entités spirituelles sans visage, sans réelle apparence, ils sont là et c'est tout. Les nouveaux, y'en a sept, si je me rappelle bien… La mère, le père, la jouvencelle, l'aïeule, le guerrier, le ferrant et… euh… L'étranger, je crois ? Mais c'est mieux expliqué dans les bouquins, là c'est tout juste effleuré.
- Ok. C'est quoi les Starks et c'est quoi les Lannisters ?
- … t'es sérieux, là ?
- A moitié. Donc les deux blonds qui baisaient au début, ils sont frères et sœur…
- Voilà.
- Le petit magicien les surprend, ils essaient de le tuer, ça foire…
- Oui.
- Mais du coup comme l'autre s'est engagé en mode « Ok je serais ta main » il part quand même avec les gars qui ont essayé de tuer son gosse… C'est quoi exactement une main ?!
- Je te l'ai dit, c'est comme si le Maître du Conseil avait un second.
- D'accord… En fait le seul truc que j'ai bien retenu, c'est que le nain est trop marrant et que j'aurais dû téter ma mère beaucoup plus longtemps parce qu'apparemment c'était possible !
Tristan soupira.
- Je pense pas que j'arriverai à faire de toi un fan aguerri…
- Mais n'empêche je comprends mieux cette blague idiote de duel de justice l'année dernière ! sourit Wallace.
- N'est-ce pas. Ne plaisante jamais de cette série avec Tino, tu t'en mordrais les doigts !
- J'me doute. Bon, on va dormir…
Tristan frissonna.
- Euh… Tu sais, je peux encore rentrer, y'a des lumières dehors…
- T'habites loin… Reste, ça m'embête pas. Oncle Jeffrey a laissé son lit de camp. Tiens, ça m' rappelle le blondinet à moitié attardé. Quelqu'un va bien finir par le zigouiller, là, le Joffrey Barba… Barmathon… Ouais Barmarathon, là ?
- Baratheon. J'peux pas te dire.
- Rhanlala… Par contre qu'est-ce qu'il y a de cul dans ta série…
- Il y en a énormément moins dans les livres…
- Oh. Du coup, ça les rend vachement moins intéressants.
Tristan leva les yeux au ciel. « Le vrai Wallace n'est pas loin… »
Wallace installa le lit de Tristan et lui donna un drap ainsi qu'une couverture et un oreiller.
- Ça te suffit j'espère.
- Oui t'en fais pas. Je dors dans pire !
Wallace plissa les yeux.
- Ah ouais putain c'est vrai que tu dors dans un canapé… Attends j'vais te laisser le lit.
- Non non non non non ! Ça ira, ce sera très bien, merci !
- T'es sûr ?
- Oui oui oui ! « Surtout pas la charité, surtout pas de ta part, pitié… »
Wallace haussa les épaules. Tristan fit son lit, et Wallace en profita pour se mettre en pyjama. Tristan observait du coin de l'œil. Il aperçut un bout de fesse. « Ohlala, ohlala, ohlala… J'ai vraiment le quotient hormonal d'une ado à un concert de starlette ! »
Lorsque Wallace revint vêtu d'un kimono noir, Tristan plissa les yeux. « J'ai l'impression d'assister au rituel de coucher d'une reine égyptienne... »
- T'es bien installé ?
- Nickel, pas de souci ! sourit Tristan, emmitouflé dans sa petite couette sur le lit suspendu au-dessus du sol.
- Cool. Bah bonne nuit.
Wallace se glissa sous ses couettes et éteignit la lumière. Tristan plissa les yeux. « Je dors chez Wallace Gribble. Oh. Mon. DIEU. »
- Tristan…
- Hm ?
- … ça t'embête pas de venir me tenir compagnie comme ça ?
Tristan regarda le plafond.
- Nan.
- Ok. J'ai pas envie de t'embêter hein.
- Je sais bien.
- C'est juste que toi au moins tu me comprends, tu vois.
- Je sais ça.
Petit silence.
- J'espère aussi que… tu te fais pas d'illusions ou…
Tristan cligna bruyamment des paupières.
- Nan, nan… Voyons, Wallace… C'est passé tout ça. Et puis… j'aurais tenté ma chance cet été, voyons.
Wallace sembla sourire.
- T'aurais pas été dans la merde à la fin…
- C'est sûr. Mais j'aurais été là quand même.
Nouveau silence.
- Je sais pas si moi j'aurais été là dans une situation pareille. Pour toi, je parle.
- Tu as déjà été là pour moi dans une situation pareille, Wallace. Tu te rappelles pas ?
- Si si. C'était… bien assez marquant comme ça.
- J'te revois encore entrant dans le bureau du proviseur « Comment ça va mon poussin ?! »
- Et toi sur la chaise avec ta couverture en mode J'ai réchappé d'un incendie. J'avais une de ces envies de rigoler…
- Menteur.
- Ouais, c'était pas drôle sur le coup.
Tristan souffla. Wallace avait la bougeotte.
- T'es plus du tout amoureux de moi ?
Tristan grimaça.
- Pourquoi tu poses ce genre de question ?!
- J'sais pas, j'ai envie de discuter.
- M… Mais pourquoi cette question précise ?!
- J'sais pas, j'voudrais vraiment pas que tu te fasses des illusions !
Tristan soupira.
- On est amis, Wallace, ça n'ira jamais plus loin parce que… Je suis coincé dans mes fantasmes, tu es coincé dans… ta réalité et on se ferait juste du mal !
- Ca répond pas à ma question.
- Quoi ?! Mais si !
- J'te demande si t'as toujours des sentiments et tu me fais la peinture murale du futur de notre relation éventuelle. Nan, t'as pas répondu !
Tristan soupira, agacé.
- J'ai envie de dormir...
- … Tristan, réponds, s'il te plait.
- Mais pourquoi ça t'intéresse ?!
Petit silence. Tristan soupira. « T'énerve pas, il pose juste une question… »
- J'sais pas. T'as raison, j'suis bête.
- … Je suis plus amoureux de toi.
- Ok.
- Je crois qu'au bout de deux ans et quelques, je me suis fait une raison.
- D'accord. En fait je crois que je te demande ça à cause de la dernière fois qu'on a dormi dans la même pièce. Dans le même lit même.
Tristan inspira.
- La montagne.
- Ouais. La situation est évidemment très différente…
- Je peux bouger ma jambe et tu n'as plus Manternel, en effet…
Silence. Inquiet, Tristan tourna la tête vers Wallace.
- Excuse-moi… Je crois que ta question m'a un peu mis sur les nerfs.
- C'est rien. J'crois que j'avais juste besoin de te taquiner en fait… mais visiblement j'sais plus y faire comme avant…
Tristan remarqua la main de Wallace dépassant du lit. Wallace était allongé sur le dos, les bras étendus, songeur. Tristan pouvait le voir à présent que ses yeux s'étaient faits à l'obscurité.
Sans trop savoir pourquoi, depuis son lit, Tristan saisit la main de Wallace qui, immobile, étreignit la main qui se présentait. Ils ne dirent plus rien et s'endormirent presque dans cette position.