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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 11/08/2014 à 21:59
» Dernière mise à jour le 06/03/2019 à 02:57

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 52: Le déçu de Kanto
À de nombreux égards, Dequiville était, avec Espité, la reine de Simmeroh. Espité était une ville dynamique, riche, une métropole au centre de la région vers la quelle convergeaient de nombreuses routes. Dequiville était une ville située dans un coin de la région, bien éloignée de plusieurs grandes villes importantes, et à l'exact opposé de la ligue. Espité pouvait prétendre resplendir, regorger de tous les commerces, de tous les endroits pittoresques, des plus grands bâtiments, des plus grandes avenues, et de la haute société de Simmeroh, avec tout le luxe, les fêtes et le dynamisme les caractérisant. Elle n'enviait guère que l'architecture et la culture à Poniville. C'était une ville au ciel souvent gris, alors que Dequiville se trouvait souvent ensoleillée. Le style architectural d'Espité était ancien, traditionnel, imposant, somptueux. Celui de Dequiville était épuré, lumineux, explosif, moderne. Les voitures créaient à Espité de terribles embouteillages aux heures de pointe, alors que Dequiville disposait d'un large réseau de transports en commun, et était l'une des villes les plus propres de Simmeroh. Spécialisée dans la recherche, Dequiville innovait de jour en jour. Espité était la ville avec le plus fort taux de criminalité de la région, à cause de son large panel de criminels d'envergures variable, et beaucoup pensaient que cette ville était le centre des opérations de la Team Magic. Toujours en avance sur le progrès, Dequiville était la plus moderne des villes de Simmeroh. Alors qu'Espité était la ville de l'ombre, Dequiville était celle de la lumière. Espité et Dequiville représentaient les deux faces contradictoires de la grandeur de Simmeroh.
Le champion d'arène d'Espité Matt Kyoryokuna no, le cerveau de Simmeroh, dirigeait Espité d'une main de fer, alors que Dequiville avait été laissée au huitième champion de Simmeroh, censé être le plus puissant, le fils de l'ancien président de la région.

« Brynne Saho. murmura une voix dans l'arène. »

Vêtu d'un costume démodé qui ne lui allait pas, Brynne se retourna. Il ne lui fallut pas beaucoup réfléchir pour reconnaître la voix qui lui parlait.

« Moriarty ! Tu ne passes pas souvent à Dequiville, et tu ne passes souvent me voir... Comment vas-tu ?
-Je me porte comme devrait se porter celui qui a été volé, Brynne.
-Je vois, c'est à cause de Guilhem...
-C'est à cause de Guilhem. »

Moriarty regarda Brynne dans les yeux. Celui-ci préféra regarder ces pieds. Il y eût un silence, tenace, dont Moriarty se délectait, alors que Brynne pouvait difficilement le supporter.

« S'il y a quoi que ce soit que je puis faire pour toi, Moriarty...
-En effet. Il y a quelque chose. »

Derrière Moriarty, Ectoplasma et Magirêve lévitaient.

« Il y a bien des années, un homme mauvais a volé Simmeroh à son peuple. Cet homme a été puni, et nous lui avons repris. Tu lui a repris, Brynne.
-C'est trop d'honneur...
-L'histoire se répète, le coupa Moriarty, et elle se répètera encore. Mais nous serons toujours là pour punir ceux qui volent Simmeroh. Seras-tu toujours là ? Es-tu là, Brynne ? »

Les yeux bleus de Brynne croisèrent un bref instant le regard de Moriarty.

« Je ne vois pas où tu veux en venir.
-Je veux que tu vainques Guilhem. répondit-il tout simplement. »

Brynne regarda Moriarty avec de grands yeux.

« Tu ferais mieux de dormir, Moriarty. Je ne suis pas sûr que tu sois bien réveillé, et la nuit porte conseil...
-Dormir. Pourquoi faire ? »

Le souvenir d'une jeune fille en robe blanche était encore imprimé dans son esprit.

« Moriarty, je ne veux pas combattre Guilhem. C'est un ami. De plus, c'est jusqu'ici un bon maître.
-Tu as suffisamment confiance en le peuple de Simmeroh pour croire qu'un maître aimé est un bon maître. Mais qu'adviendra-t-il si tu te trompes ? Seras-tu prêt à prendre la responsabilité de ton inaction ? »

Brynne réfléchit.

« Je ne sais pas, Moriarty. Mais, je te le répète, Guilhem est un ami.
-Un ami que tu as rencontré le jouer même du recrutement pour la Ligue Arrogante, et qui tu as amené avec toi.
-C'est tout de même un ami, et notre amitié s'est développé ces quatre dernière années.
-Tu me déçois beaucoup, Brynne. Tu as été capable de te soulever contre ton propre père, ton propre sang. Tu as approuvé sa mort et désapprouvé son œuvre. Tu as été capable de détruire la vie de celui qui t'a engendré, et tu n'es même pas capable de te soulever contre Guilhem, parce qu'il est ton ami. »

Brynne commençait à transpirer. Moriarty eût un sourire narquois.

« Pourquoi ai-je à faire ça, Moriarty ? Pourquoi Martin ou Matt ne peuvent-ils pas prendre la tête de Simmeroh ?
-Parce que tu es un symbole, Brynne. Tu es Brynne Saho, le fils du président Saho, celui qui a impulsé la révolution la révolution. Tu es l'ouvrier de Simmeroh, le symbole du passage du régime présidentiel à celui en lequel nous croyons. Tu es le huitième champion d'arène, le plus puissant de tous, le champion de Dequiville, la ville lumière. »

Jadis, Moriarty était le symbole. Et seul un nouveau symbole pourrait détruire celui qui avait détruit le premier. Il savait que Brynne accepterait. Aussi lui tourna-t-il le dos et se dirigea vers la sortie de l'arène.

« Moriarty ! lui cria Brynne. Je ne suis pas sûr d'être assez fort pour vaincre Guilhem. »

Moriarty s'arrêta, et ses canines sortirent de sa bouche.

« Eyragon viendra t'entraîner jusqu'à ce que tu sois assez bon. Il ne devrait pas tarder. Et il t'apportera un nouveau costume. Après tout, tu es notre futur maître à tous. »

Sur le chemin du retour, Moriarty rencontra Martin.

« Moriarty, c'est terrible ! Il y a eu une attaque importante de la Team Magic sur Espité. J'ai eu l'occasion d'affronter le chef avant qu'il ne se téléporte. Il ne bougeait même pas pour commander ses pokémon, exactement comme...
-Comme moi. Je suis au courant, Martin. »

Martin soutint son regard.

« Où veux-tu en venir ?
-Nul part. répondit Martin après une certaine hésitation.
-Si cette attaque est de nature à mettre à mal Guilhem, elle tombe très bien.
-Savais-tu que, d'après ce que la Team Magic a pu exprimer, celle-ci est en faveur de l'existence du Sénat ?
-Je ne vois pas en quoi ces considérations me concernent.
-Moriarty...
-Eyragon ne sera pas la de la journée. Moi non plus, d'ailleurs. Essaie de t'arranger avec Armand pour que notre très cher maître ne perde pas de combats. Cela me ferait bien du mal de ne pas le voir tomber de mes propres mains. »

Une conséquence imprévue de la place au pouvoir de Guilhem était une manifestation accrue de la Team Magic et des ses actes. Moriarty s'en réjouissait. Entre ses deux grands ennemis, le chef de la Team Magic et Guilhem, un long débat éthique avait conduit Moriarty à préférer voir Guilhem tomber. Le quatrième membre du conseil des quatre passerait la journée à Dequiville, loin des préoccupations extérieures.

« Votre tête m'est familière... Je suis sûr que nous nous sommes déjà rencontrés ! »

Le tenant de la brasserie où Moriarty avait décidé de passer une bonne partie de la journée, comme tant d'autres habitants de la région, était incapable de reconnaître son ancien maître, probablement répugné par sa laideur.

« Un verre d'eau. répondit Moriarty. »

L'homme se mit à rire.

« Si vous ne voulez pas vous tenter à certains mélanges qui pourraient vous faire perdre votre concentration, je peux vous proposer un jus de noigrumes.
-Un verre d'eau. répéta Moriarty. »

Le regard que lançait Ectoplasma rendit toute discussion impossible. Celui-ci surveillait de près son maître. En effet, Moriarty était encore sous le choc de la terrible épreuve à laquelle Matt l'avait soumis, et y pensait de plus en plus.
Alors qu'il était encore perdu dans ses pensées, Moriarty sentit venir à ses narines une odeur désagréable de fumée. Celle-ci provenait d'une table éloignée de celle de Moriarty.

« Je vous prie de demander à cet homme de faire cesser cette odeur. demanda-t-il sans lever les yeux de son verre.
-J'ai bien peur de devoir refuser, monsieur. L'homme que vous voyez là-bas est un client régulier. C'est un homme de bonne famille, un tantinet excentrique, et ses consommations comme ses pourboires m'assurent la meilleure des retraites. »

Les bonnes familles. L'enfance de Moriarty avait été bercée par l'existence des bonnes familles, qui existaient, et faisaient le bonheur de leurs enfants, alors que lui n'était qu'un orphelin. Ceux-là, qui n'avaient rien mérité, et jamais travaillé, venaient souffler leur fumée dans les narines des autres. Ce genre de gentilhomme du monde avait toujours énervé Moriarty.

« Considérez ce pourboire comme l'équivalent d'une retraite. »

Il déposa une grosse somme d'argent sur le comptoir, sous l'œil ébahi du tenancier, puis se rendit à la table d'où provenait une épaisse fumée grise. Il toussa un peu. Sur une chaise, qui lui tournait le dos, était assis un homme aux cheveux violets, et à la coiffure excentrique, vêtu d'un élégant costume bleu.

« Je vous prierai d'arrêter de fumer. murmura simplement Moriarty. »

L'homme se retourna. Il avait des yeux bleu clair, et un teint légèrement pâle. Ses cheveux étaient coiffés en bataille, plus encore que ceux de Moriarty. Il tenait un énorme cigare dans sa bouche, qu'il plaça dans sa main droite. Il sourit.

« Moriarty du Bourg-Venteux. déclama-t-il en souriant. Le dresseur misanthrope... »

L'homme regardait le visage de Moriarty d'un air rêveur.

« Bien que, ces derniers temps, on commence à t'appeler par un autre surnom... Le diable de Simmeroh. »

Et il sourit. Moriarty fût surpris par cette familiarité si soudaine, et, peut-être poussé par son anxiété récente, commença à se méfier.

« Qui es-tu ?
-C'est vrai. Je ne me suis pas présenté. Je suis Vincent, de la famille Hi Moto. Quand je rencontre un dresseur célèbre, j'en oublie ma politesse. Veux-tu un cigare ? Ils sont excellents, je les fais venir de Kanto. »

Moriarty ne savait pas si cet homme se moquait de lui.

« Je ne fume pas. »

Mais le dénommé Vincent n'écoutait pas. Son regard se focalisait sur Ectoplasma.

« Hypnose, Dévorêve, Ténèbres, Exploforce. Cela dit, je l'imaginais plus grand.
-Que dis-tu ? »

Vincent se contenta d'un large sourire.

« Ce sont les attaques de ce pokémon, n'est-ce pas ? »

Moriaty fût pris d'une grande colère.

« Dehors.
-Que veux-tu ?
-Dehors. Je ne répèterai pas. »

Vincent s'exécuta, il paya et sortit, avec Moriarty, de l'établissement, jusqu'à un petit bois non éloigné.

« Comment as-tu eu accès à ses informations ? »

S'attendant probablement à une toute autre phrase de la part de Moriarty, Vincent éclata de rire.

« Calme-toi, Moriarty. Tu sais que tout bon dresseur fait des recherches sur ses adversaires avant de les rencontrer... »

Moriarty ne l'avait jamais fait, par respect pour son adversaire. Ainsi, il découvrait toujours l'adversaire pour la première fois le jour de son combat contre lui.

« Je m'intéresse beaucoup au dressage. Je suis d'ailleurs dresseur moi-même. Mais j'aime me renseigner sur les grands de ce monde, les dresseurs de légende. Je connais tous les dresseurs, toutes leurs techniques. Du Dracolosse d'Eyragon, insensible aux attaques spéciales, à l'Alakazam de Matt, et son terrible Mur Lumière. Je ne rate jamais une diffusion de la Conférence Arrogante et, lorsque ma rente et mon emploi du temps me le permettent, j'y assiste dans le stade. »

Moriarty eût un sourire narquois.

« Un contre un. Maintenant. »

Vincent répondit lui-même par un sourire.

« Volontiers. Avant toute chose, tu dois savoir que je ne dresse que des pokémon de type Poison. Je trouve que c'est l'un des types les plus intéressants... Nidoking !
-Magirêve. »

Le pokémon de Moriarty flottait en l'air. Celui de Vincent était violet, massif, et possédait une corne gigantesque sur son front.

« Nidoking est un pokémon de type Poison et Sol. expliqua Vincent. Quant à ton Magirêve, il est de type Spectre. C'est une femelle, me semble-t-il, qui maîtrise l'attaque Psyko, très efficace contre le type Poison de mon Nidoking. »

Vincent avait-il pu réellement comprendre tout cela, alors que Moriarty n'avait dévoilé son équipe à Simmeroh que lors de la précédente Conférence Arrogante ?

« Toxik ! »

L'attaque de Nidoking empoisonna Magirêve.

« Mégacorne ! »

Nidoking se précipita vers Magirêve, qui utilisa une attaque Vent Mauvais, extrêmement rapide, lui permettant de mettre à mal son adversaire.

« Attrape Magirêve, et lance Mégacorne ! Cette attaque la mettra hors de combat. »

Alors que Nidoking commençait à s'exécuter, Moriarty regardait avec étonnement son adversaire.

« Cette attaque est une attaque type Insecte qui utilise toute la puissance de sa corne. Elle est beaucoup plus puissante que certaines attaques qui ont pourtant mis au tapis ton Magirêve lors de la dernière Conférence Arrogante. Je connais mes limites et celles de mon adversaire ! »

Le coup de corne fût vif, et projeta Magirêve très loin. Mais elle se releva, et continua à léviter au-dessus du sol.

« Impossible... commenta Vincent. »

Nidoking poussa une petite complainte, et son dresseur remarqua une marque noire sur son torse. Il sourit.

« Je vois. Tu as utilisé Feu Follet pour le brûler avant qu'il n'utilise Mégacorne. La brûlure a diminué la puissance de l'attaque de Nidoking et ne t'a pas mis hors de combat... Tu es à la hauteur de ta réputation, mais je ne te laisserai pas gagner ! Magirêve est encore empoisonné, et Nidoking ne lui laissera pas une seconde de répit. Cours vers Magirêve en utilisant Mégacorne, Nidoking ! »

Alors que Nidoking chargeait, Vincent commença à écarquiller les yeux.

« Nidoking, tu ne charges pas du bon côté ! Magirêve se trouve dans l'autre sens ! »

Nidoking s'arrêta aussitôt.

« Tu as placé mon pokémon sous illusion, afin qu'il voit Magirêve autre part que là où il est... »

Vincent commençait à suer, mais continuait de sourire. Moriarty ne répondit pas.

« Nidoking, ne te fie pas à ce que tu vois, mais seulement à ce que je te dis ! Je veux que tu utilises Mégacorne sur ta gauche ! »

Nidoking se retourna, puis s'exécuta, sous le regard inquiet de Vincent et le sourire de Moriarty. Mais, plutôt que de toucher Magirêve, il se cogna contre un arbre.

« Comment...
-Tu aurais dû laisser ton pokémon faire ce qu'il pensait juste, Vincent Hi Moto. Car ce n'est pas lui qui est sous l'illusion de Magirêve... C'est toi. »

Magirêve utilisa l'attaque Psyko sur Nidoking, qui tomba hors de combat.

« Reviens, avant de succomber à ton poison.
-Je comprends. Magirêve m'a placé dans une illusion, car tu savais que je croirais alors que mon Nidoking y avait succombé et que je le ferais indirectement perdre le combat. C'est une pratique très peu conventionnelle, Moriarty. Mais je te félicite. »

Et il lui serra la main. Celle de Moriarty était froide.

« Ton style de dressage est intéressant. commenta Moriarty.
-Qu'est-ce que la perte de sentiments, l'exclusion du monde extérieur, au profit de la victoire ?
-L'arrogance. répondit Moriarty, qui avait compris.
-Je vois que tu sais apprécier les énigmes. Elles rendent le monde plus intelligent... Avec une petit groupe de dresseurs qui sait jouir des beautés du monde, nous nous réunissons de temps à autres pour combattre. Voici ma carte, tu pourras m'y retrouver. »

Il la donna à Moriarty.

« Qu'est-ce qui te fait croire que je voudrais te revoir ?
-Tu n'as vu ni la totalité de mes pokémon, ni la totalité de mes talents. Tu as envie d'en savoir plus sur moi... Et puis, tu as peur d'avoir rencontré un dresseur qui soit aussi arrogant que toi... Même si tu feras sans doute l'effort d'attendre un peu avant de me revoir, je te dis certainement à très bientôt ! »

Il sourit, prit un cigare de sa poche, en coupa le bout, le fourra dans sa bouche, puis s'en alla. Moriarty resta seul un moment.

« Eh bien, je crois que cette journée n'est pas aussi perdue que ce que je croyais, n'est-ce pas ?
-Ectoplasma.
-Que dirais-tu d'une visite à Espité ? »

Il faisait nuit noire. Moriarty, qui essayait de ne plus dormir, préférait errer au hasard dans les rues de la ville, beaucoup plus belle, de son avis, la nuit que le jour, car elle y révélait sa vraie nature. Le lendemain, très tôt, il décida de rendre visite au champion de la ville. Il se tenait au fond de son arène, à lire un traité de psychologie. Par automatisme, il se leva en voyant Moriarty arriver, et considéra avec méfiance son Ectoplasma.

« Je ne te vois pas beaucoup dresser, Matt.
-Je n'ai pas beaucoup d'adversaires, ces temps derniers, Moriarty.
-Alors tu devrais employer ce temps à entraîner tes pokémon. »

Matt se mit à rire.

« Ne penses-tu pas que les moments de détente sont indispensables à la réussite, autant que les instants de dressage ?
-Si tout le monde tient un raisonnement comme le tien, je ne suis pas étonné de gagner la Conférence Arrogante à chaque fois...
-Que fais-tu ici ? On m'a rapporté que toi et Eyragon vous étiez absentés du Château Arrogant.
-Nous avons en effet des affaires à régler tous les deux, et nous préférerions que celles-ci restent entre nous deux. »

Matt replaça ses lunettes opaques sur son nez.

« J'espère que tu t'es remis des peurs que je t'ai montrées, la dernière fois. »

Le regard que lui lança Moriarty, gonflé de sang et entouré de cernes, lui montra bien que ce n'était pas le cas, tant il aurait été capable de briser en deux les lunettes de Matt.

« Je suis désolé, je ne pouvais prévoir que tu réagirais comme ça. »

S'il avait voulu être franc, Moriarty aurait concédé qu'il ne s'y attendait pas non plus. Mais le souvenir de cette fillette qui hanterait à présent toutes ses périodes de sommeil lui permettait difficilement d'exécuter le champion des pokémon de type Psy.

« Mon frère devrait venir me rendre visite aujourd'hui. expliqua Matt, pour changer de sujet avant que Moriarty ne s'énerve d'avantage. Il a fait un long voyage, depuis Kanto. Tu pourrais l'attendre, il a toujours voulu te rencontrer. Et puis, c'est un excellent dresseur. »

Ce dernier argument eu pour effet de convaincre Moriarty d'attendre patiemment l'arrivée du frère de Matt. Lorsqu'il entra dans l'arène, Moriarty se rendit compte qu'il ressemblait beaucoup à son frère. Comme lui, il avait des cheveux violet pâle, et il avait le même nez. Il faisait la même taille, mais semblait plus soigné que son frère. En effet, alors que celui-ci s'habillait souvent sans y faire attention, attitude d'où résultait un certain manque d'élégance, son frère était vêtu d'un costume très à la mode. Il tenait dans ses bras un nourrisson aux cheveux très roses, qui semblait à peine âgée de quelques jours. Matt la regarda et sourit.

« Matt, mon frère ! Vous devez être Moriarty...
-J'espère que tu as fait bon voyage, Arthénos. Je vois que tu as quelqu'un à me présenter.
-En effet, il s'agit de Romane, ma fille. »

Sous les yeux d'un Moriarty désintéressé, Matt et son frère, Arthénos, s'échangeait des politesses, et parlaient famille et nouvelles. Moriarty n'écoutait pas particulièrement.

« J'ai peur que nous ennuyions Moriarty avec toutes nos discussions, et je t'empêche de dresser tes pokémon... Je n'ai pas beaucoup de temps, aussi, j'aimerais que nous en venions directement à ce qui me fait venir ici...
-Dans ce cas, je suppose que nous ne parlerons, ni sciences, ni littérature...
-Ni arts, j'en ai peur, en effet, Matt. Mais j'ai cru comprendre qu'à Poniville tu pouvais toujours trouver des interlocuteurs à ta hauteur. Et, même si je sens que mon Alakazam en meurt d'envie, ce n'est pas aujourd'hui qu'il se mesurera au tien, ni au meilleur dresseur du monde... »

Il jeta un regard amical à Moriarty. Arthénos, comme beaucoup d'autres dresseurs réputés pour leur intelligence, dressait un Alakazam.

« J'ai encore à faire, à Kanto. Toutes mes relations, ma maison, mon travail... Tout est à Kanto. Mais je pense que c'est une région qui s'essouffle, qui n'a plus d'avenir. Je ne veux pas que ma fille y vive.
-Mais, répondit son frère, nous avons grandi à Kanto. Où veux-tu élever ta fille ?
-À Simmeroh. Je me suis renseigné, et c'est l'alternative que je pense être la meilleure pour Romane. Dès qu'elle aura l'âge d'étudier, c'est à Espité qu'elle apprendra.
-Tu m'en vois ravi.
-Mais, pour des raisons que je t'ai déjà énoncés, je ne pourrai pas l'accompagner. Je ne pourrai pas tout le temps être avec elle. Tu es son oncle, tu es un homme important à Simmeroh et tout particulièrement ici, et je veux que tu t'en occupe.
-Arthénos... Tu m'en demandes trop...
-Tu as toujours aimé les enfants, et j'ai confiance en toi. Je passerai souvent la voir, et je lui trouverai un logement et des personnes qui pourront l'aider. Mais tu seras sa seule famille ici, et je voudrais que tu prennes soin de ta nièce comme si elle était ta propre fille. »

À bien regarder, il était facile de comprendre la personnalité de Matt à partir de celle de son frère. Celui-ci paraissait en effet tout aussi intelligent, mais, là où Matt était devenu un dresseur d'élite, la vie de famille d'Arthénos l'avait conduit à bien mieux s'intégrer dans la société traditionnelle.

« Je le ferai. promit Matt.
-Je savais que tu le ferais. le félicita Arthénos. Je lis en toi...
-Comme dans un livre ouvert. compléta son frère. Resteras-tu longtemps à Simmeroh ?
-Je partirai ce soir. Des affaires m'attendent à Kanto. Et Romane reste avec toi.
-Que veux-tu dire ?
-Romane reste avec toi. répéta-t-il. Tu apprendras à la connaître.
-Arthénos, c'est encore un nourrisson... Elle a besoin de ses parents. Et puis, mon travail de champion d'arène ne me permet pas d'élever un enfant.
-J'ai engagé une nourrice qui s'occupera d'elle. Je veux simplement que tu te familiarises avec elle, que tu deviennes une partie de sa vie et qu'elle devienne une partie de la sienne. Je reviendrai la chercher lors de votre prochain tournoi...
-La Conférence Arrogante. corrigea Moriarty qui s'exprimait pour la première fois dans la conversation.
-Exactement. Je suppose que l'affaire est conclue... »

Il plaça délicatement l'enfant dans les bras de Matt.

« Retrouve-moi ce soir à l'hôtel. Bonne journée, Moriarty, au grand déplaisir de ne pas avoir pu vous affronter. »

Et il sortit de l'arène. Matt lançait un regard à Moriarty mêlant à la fois l'étonnement et une sorte d'appel à l'aide. Mais le regard rouge de l'ancien maître de Simmeroh ne lui renvoya que du mépris.

« Si cette manie d'avoir des enfants traverse toute la ligue, je ne sais pas qui, du Sénat ou de la Team Magic, aura le plus pitié de nous. »

Et le nourrisson commença à pleurer.

« Moriarty ! Où es-tu ?
-Je suis à Espité. »

Quelques jours s'étaient écoulés depuis la visite du frère de Matt, et le pokématos de Moriarty avait sonné. Eyragon tenait au courant Moriarty de l'avancement de l'entraînement de Brynne.

« Il me faut seulement quelques jours de plus. Armand et Martin se donnent du mal pour ne permettre à personne d'approcher Guilhem en notre absence.
-Le temps presse.
-Si tu voulais que Brynne devienne un bon dresseur en un temps record, tu étais le plus à même de l'entraîner.
-Non. répondit Moriarty. Car alors il serait devenu vraiment puissant. »

Moriarty n'était pas un bon pédagogue. Il n'était pas certain d'avoir la patience d'endurer les ignorances de Brynne. Il passait donc ces journées à entraîner ses pokémon dans les quelques terrains vierges aux alentours d'Espité.
Un jour, il finit par se rendre à Dequiville, poussé par un instinct féroce.

« Ce cher Moriarty ! »

La salle du groupe de dressage de Vincent était très sombre, et on y trouvait des canapés de velours, des tapis luxueux, ainsi qu'une odeur d'encens bien trop forte, qui se mêlait à une odeur de cigare tout aussi dérangeante.

« Tu as fini par revenir. Mes amis, ai-je besoin de vous présenter le plus talentueux dresseur de notre région ? »

Il y eût des applaudissement polis, venant d'hommes en costumes confortablement installés, puis Vincent reprit la parole.

« Le combat est aujourd'hui à quinze mille pokédollars.
-À ce prix-là, Ectoplasma pourrait vous donner des cours de jonglage... Mais je ne suis pas venu combattre. répondit Moriarty d'une voix froide. Je suis venu pour parler. Viens avec moi. »

Vincent s'exécuta, et le suivit, dans les rues de Dequiville. Ils marchèrent longtemps, jusqu'à ce que le dresseur des pokémon de type Poison se décide à rompre le silence.

« Tu les a vaincu, n'est-ce pas ? Tu es un grand dresseur car tu as réussi à les vaincre.
-De qui parles-tu ?
-Qu'est-ce qui rayonne à la fois par l'indigo et par l'argent ? La ligue de Kanto et de Johto. Tu as su affronter les dresseurs les plus puissants de notre génération.
-J'ai eu de la chance.
-Peut-être. Mais ça ne retire rien à ton mérite. La chance est un facteur à part entière dans les combats.
-En entrant dans la salle de réunion de ton groupe, j'ai pu voir une affiche, sur laquelle on pouvait voir l'ancien conseil des quatre de la ligue Indigo. Olga, Aldo, Agatha, Peter... »

Il constata que Vincent regardait vers le haut d'un air absent.

« Ici, on m'appelle le déçu de Kanto. Je me suis toujours renseigné sur ces dresseurs. Je connais leurs pokémon, leurs tendances, leurs stratégies. Je les ai étudié, je les ai admiré. J'ai toujours voulu travailler avec eux. Puis, il est arrivé... »

Moriarty comprenait de qui Vincent parlait. Il aurait pu avoir peur, comme il en avait l'habitude, à la simple évocation sous-entendu du dresseur qui l'avait humilié, mais le contact chaud de la haine lui permit de continuer à rester digne.

« Ce qu'il faisait... continua Vincent. C'était de l'art. Je n'avais jamais vu ça. Alors je l'ai étudié comme je n'avais jamais étudié personne. Il était le dresseur que je connaissais le plus. Je savais tout, jusqu'à la légère tendance de son Pikachu à fléchir sa patte gauche... J'ai établi plusieurs plans, suivant un nombre infini de possibilités. J'aurais pu le vaincre, je le connaissais si bien... »

Il prit une profonde inspiration.

« Puis, il est parti. Personne ne sait où il est allé, à l'exception d'un inconnu que nous ne retrouverons probablement jamais. »

Moriarty comprenait que Vincent faisait référence à cette étrange dresseur, que Moriarty avait vu à la télévision, au retour de son voyage avec Armand. Ce dresseur apparu aussi vite qu'il avait disparu, et que Moriarty attendait, patiemment, de revoir, car il savait que le destin le placerait sur son chemin.

« Alors, continua Vincent, tout s'est effondré. On m'a proposé de faire des combats, de participer à l'établissement de ce qui serait la nouvelle Ligue Indigo, mais c'était devenu inutile. Je n'en avais pas envie. Et puis, Koga est un excellent dresseur, en ce qui concerne les pokémon de type Poison. »

Il découpa le bout d'un cigare, qu'il alluma.

« Au moins, ce n'est pas ce poison qui me tuera...
-Tu n'aurais pas pu le vaincre.
-Je...
-Ce qu'il faisait, ce qu'il fait. C'est bien de l'art. Mais personne n'a d'emprise sur lui. Personne n'a jamais été capable de le pousser dans ses derniers retranchements, et je pense que personne ne le sera jamais. Mais je comprends ta nostalgie de Kanto. J'ai moi-même eu l'occasion d'y dresser pendant les meilleurs moments de ma vie. Ce fût une expérience magique, si magique que j'ai voulu créer Simmeroh dans l'esprit resplendissant de cette région...
-Alors nous nous comprenons, Moriarty... Nous nous comprenons. Qu'est-ce que la nostalgie de Kanto dans deux corps différents ? »

Moriarty ne répondit pas.

« Deux amis. finit par expliquer Vincent. »

Et il sourit.

« Montre-moi ton équipe complète. demanda Moriarty.
-Volontiers. Nidoking ! Arbok ! Nostenfer ! Coatox ! Drascore ! Florizarre ! »

L'équipe de Vincent était imposante. Les pokémon avaient tous une couleur violette, à l'exception d'un imposant Florizarre, quadrupède de couleur verte portant une gigantesque fleur sur son dos.

« Moriarty, si tu n'es pas venu pour combattre, qu'es-tu venu faire ici ?
-Je suis venu te faire une offre.
-Quel genre d'offre ? »

Moriarty eût un large sourire, laissant paraître ses deux grandes canines.

« Le genre que tu ne pourras pas refuser. »

Le pokématos de Moriarty sonna, laissant la voix d'Eyragon donner un bref message.

« Moriarty, je pense que le nécessaire a été fait. Le plan peut commencer quand tu veux. »

Et le Château Arrogant devint alors le lieu d'importants évènements.

« Guilhem, en qualité de huitième champion d'arène, je te défie ! »

Guilhem était dans la salle du maître, à analyser plusieurs documents apparemment importants. Il ne leva même pas les yeux de son bureau.

« Brynne, j'ai du travail. Tu as une arène à tenir...
-En tant que Maître Arrogant, tu n'as pas le droit de me refuser ce défi. »

Guilhem haussa les yeux, ne s'attendant sûrement pas à une telle détermination. Il finit par se lever, et hausser les épaules.

« Si cela peut te faire plaisir... »

Les deux dresseurs envoyèrent leur Galamme au même moment. Il y eût un combat entre les deux pokémon dont les bras étaient aiguisés comme des épées, et Brynne en sortit victorieux.

« Bien, Brynne, je suppose que je peux retourner à...
-C'est un défi officiel, Guilhem. Si tu veux retourner à tes affaires, déclare forfait. Et fais-le de façon officielle. »

Le regard de Guilhem indiquait qu'il commençait à comprendre.

« Mammochon, Laser Glace ! »

Le bras gauche de Galamme fût gelé, mais un autre fût capable d'asséner un féroce coup de poing à son adversaire.

« Utilise Laser Glace de nouveau ! »

Galamme tomba hors de combat. Si le combat était médiocre, comparé au niveau moyen de la Ligue Arrogante, les enjeux étaient bien plus importants.

« Maganon ! Lance-Flamme ! »

Cette attaque suffit à mettre Mammochon hors de combat.

« Elekable ! lança Guilhem.Tonnerre ! »

Le Maganon de Brynne fût capable de supporter la décharge électrique d'un Elekable d'un niveau bien en deçà de celui des frères de Poniville.

« Maganon, Lance-Flamme de nouveau !
-Elekable, utilise Tonnerre avant qu'il ne puisse lancer son attaque ! »

Maganon tomba hors de combat.

« Yanmega, je te choisis ! s'écria Brynne en lançant sa pokéball sur le sol.
-Reviens Elekable, Maganon ! Lance-Flamme ! »

L'attaque du Maganon de Guilhem mit le Yanmega de Brynne hors d'état de combattre d'un seul coup.

« Pourquoi prends-tu ce combat tellement au sérieux, Brynne ?
-Parce que je prends l'avenir de Simmeroh au sérieux ! »

Brynne n'avait rien perdu de sa naïveté, et son entraînement avait porté ses fruits. Il maîtrisait en effet de beaux rudiments du dressage.

« Pingoléon, Cascade ! »

Un déluge d'eau tomba sur le Maganonde Guilhem.

« Maganon, Lance-Flamme !
-Cascade ! »

Et un nouveau déluge d'eau anéantit les flammes de Maganon, ainsi que Maganon lui-même.

« Elekable, Tonnerre ! »

Pingoléon tomba hors de combat.

« Pingoléon, reviens, je choisis Mackogneur ! »

Il y eût un combat rapproché entre Mackogneur et Élékable. Mackogneur en sortit vainqueur.

« Alakazam, Psyko !
-Frappe-le avant ! »

Cette attaque eût l'effet escompté. Alakazam fût sonné quelques instants.

« Reprends tes esprits, et lance Psyko ! »

Très efficace contre Mackogneur, l'attaque le mit hors de combat.

« Il ne te reste qu'un pokémon, Brynne. Mais tu peux encore t'en aller. Tu n'as pas à être leur jouet.
-Je ne suis le jouet de personne ! Magnézone ! Luminocanon ! »

Le pokémon lança une grande balle d'énergie magnétique sur l'Alakazam de Guilhem, qui tomba, hors de combat.

« Togekiss ! Lame d'Air ! »

Magnézone se prit l'attaque de plein fouet, avant d'envoyer une autre attaque Luminocanon. Togekiss y résista.

« Magnézone, attrape Togekiss !
-Brynne, tu n'es pas obligé d'obéir ! Tu peux construire Simmeroh avec moi !
-Tonnerre ! »

Hors de combat, Togekiss tomba. Guilhem reprit son pokémon. Brynne sourit.

« J'ai battu le Maître Arrogant ! Je suis donc le nouveau maître de Simmeroh !
-Il ne suffit pas de battre le maître, Brynne, mais aussi son conseil des quatre.
-Mais il l'a fait. »

Moriarty venait d'entrer dans la pièce, avec les trois autres membres du conseil des quatre. Mais tout se déroulait comme s'il était seul, en face de Guilhem. Afin de pouvoir enfin se venger. Il délectait la sueur qui perlait sur le front de Guilhem.

« Voici quatre papiers très officiels, signés respectivement par Armand, Eyragon, Martin et moi-même. Comme tu le constateras, ils sont parfaitement en règle. »

Il arpentait calmement la pièce, sa cape donnant une grande impression de légèreté, Magirêve et Ectoplasma surveillant la pièce avec autant de délectation.

« En conclusion, Brynne Saho, huitième champion d'arène de Simmeroh, vient de vaincre les quatre membres du conseil des quatre, ainsi que son maître. Il est donc le nouveau Maître Arrogant. »

Il regardait à présent Guilhem dans les yeux, et s'approchait petit à petit de son visage, comme pour contempler chaque rictus, pour observer le dépit sur toute la surface de sa peau.

« As-tu une objection, Guilhem, ancien maître de la Ligue Arrogante, et maître à titre honorifique ? »

Guilhem détourna le regard de Moriarty, puis avança à l'autre bout de la pièce.

« Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites ! leur reprocha-t-il.Vous êtes en train de condamner Simmeroh, et vous avec ! Vous n'avez aucune idée de ce qui est bon pour cette région, vous n'êtes que des dresseurs. Je travaille avec le Sénat, je travaille avec des politiciens qui ont passé leurs vies à étudier des lois. J'ai pu résoudre la crise économique qui touchait le pays. Faites comme si ce combat n'avait jamais eu lieu et je ne vous en tiendrai pas rigueur. »

Moriarty ne bougeait pas. Les autres personnes présentes dans la pièce tentaient de s'en éloigner.

« Ancien maître de Simmeroh, je te conseille de faire tes affaires, et de partir loin. Qui sait quel malheur il peut arriver à un ancien maître de Simmeroh...
-Alors, tu es prêt à faire tomber Simmeroh avec toi, n'est-ce pas ? Peu importe ce que ton peuple ressent, le dressage, l'honneur, et toutes ces considérations d'un autre âge sont bien plus importantes. Est-ce vraiment là ta manière de voir les choses.
-Ancien maître de Simmeroh, tu sais bien que ma réponse est positive. répondit la voix doucereuse du dresseur des pokémon Spectre. »

Guilhem savait qu'il n'avait plus aucun argument à invoquer. Puis, il sembla avoir un éclair de génie.

« Lorsque je t'ai détrôné de ton poste, j'étais quatrième membre du conseil des quatre ! J'ai donc crée un vide dans la Ligue Arrogante, et la loi t'a autorisé à le remplir en priorité, puisque tu avait été maître. C'est pour ça que tu es là... »

Son idée commençait à se construire.

« Mais Brynne est aussi un membre de la ligue... Il abandonne son arène pour devenir maître de la ligue. »

Par peur de regarder Moriarty dans les yeux, il préféra fixer Brynne.

« Je suis donc désormais le huitième champion d'arène, celui de Dequiville.
-Non, ancien maître de Simmeroh, tu te trompes. répondit Moriarty avec calme. Cette loi ne s'applique que si, dans une période de temps donnée, la Ligue Arrogante est incapable de trouver un remplaçant au membre qui a changé de rang. Ce cas s'est appliqué pour la place de quatrième membre du conseil des quatre. Elle ne s'applique pas dans le cas du huitième champion d'arène. »

Le regard de Moriarty se faisait plus vif, plus intense.

« Et quel dresseur as-tu trouvé, dans tout Simmeroh, qui ait réellement le niveau d'un huitième champion d'arène ? »

Moriarty eût un sourire narquois. Sans quitter Guilhem des yeux, il parla calmement :

« Tu peux rentrer. »

Cigare à la main, le nouveau huitième champion d'arène entra dans la pièce.

« Qu'est-ce qu'un traître qui se fait trahir à son tour ? »