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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 11/08/2014 à 21:58
» Dernière mise à jour le 29/08/2017 à 22:34

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 51: Le Sénat
Il y avait une longue route, parsemée d'arbres noirs aux branches meurtries. Cette, route, en elle-même, était irréelle. En effet, une route alternant espaces de vides et de matières, montrant des passages de plus en plus différents, et enfreignant près de la moitié des lois physiques, paraissait difficilement concevable. Mais Moriarty ne le savait pas. Et il marchait. L'angoisse s'emparait de lui, peu à peu d'avantage.
Lorsqu'il parvint au bout de la route, il fût asséné par eux. Des Cryptéro. Grands, hideux, disproportionnés, leur physique toujours aussi mystérieux et incompréhensible se rapprochant davantage. Et il comprit pourquoi il était là. La peur. Il devait apprendre à la maîtriser. Aussi, il ferma les yeux. Mais une force puissante les lui rouvrit, et le força à les regarder. Voyant qu'il ne faiblissait pas, les Cryptéro se retirèrent. Mais quelque chose de plus horrible, de plus angoissant encore, apparût. Il fût projeté bien au-dessus du sol, dans une cage. Il avait un profond sentiment de puissance, d'arrogance. Il pouvait tout faire. Sauf causer la perte d'une personne. La seule, l'unique personne.
Drattak se lança sur Pikachu. Tout se passa terriblement vite. Moriarty était Drattak, il était ses yeux et ses oreilles, il était son corps, il pouvait tout savoir, tout faire. Pourtant, il ne parvint pas à le vaincre aussi facilement que prévu. Et les deux pokémon, fatigués, se tisèrent du regard. Tout le monde pensa que les deux pokémon, épuisés, étaient tombés au mêmes moment. Il n'en était rien. Il le savait, il l'avait senti. Si tout être humain aurait pu être trompé, lui ne l'avait pas été. Chaque fibre de son corps, de par son immense pouvoir, avait compris. Et il le revit. Ce signe imperceptible, invisible, que Red avait fait à son Pikachu.
Tout le monde avait salué la performance de Moriarty, l'un des seuls dresseurs à avoir pu tenir tête au célèbre Red du Bourg-Palette. Mais lui savait ce qu'il fallait vraiment penser de cette prétendue victoire. Et il était seul. Seul, face à ses lacunes. Seul, face à ses limites. Adulé par ceux qui ne pouvaient pas comprendre.
Pourquoi cela ne s'arrêtait-il pas ? Les images de Red, de ce combat tragique, continuaient de défiler sans cesse. Il fallait que tout s'arrête. Il en avait assez. Malgré sa puissance, il se mit à crier.

« J'en ai assez ! Il faut que tout cela s'arrête ! Immédiatement ! »

Red grandissait, plus grand, plus fort encore. Plus fort que n'importe qui ne pourrait jamais l'être, sa puissance tragique formant un angle avec un Moriarty à l'agonie, tel qu'on eût dit qu'il trônait sur le Mont Argenté. Et le signe qu'il faisait à son Pikachu se renouvelait de plus en plus. Tout était de plus en plus terrifiant, de plus en plus irréel.

« Il faut que tout s'arrête ! Maintenant ! »

Et tout s'arrêta. Red lui lança un dernier regard de mépris, de ses yeux aux reflets rouges, à glacer le sang. Tout devint noir. Il se trouvait seul, dans l'immensité du néant. Et, plus qu'avant, il prit peur. Il avait la désagréable impression de savoir où il était, de connaître la suite des évènements. Il commençait à transpirer. Il n'osait même plus parler, avait bien trop peur pour pouvoir souffrir.
Il se trouvait une petite fille, âgée d'à peine quelques années, sur ce sol très noir. Il savait que s'il lui parlait, tout s'arrêterait. Il ne pourrait pas revenir en arrière. La fillette, quant à elle, se contentait de se balancer, d'avant en arrière, sur une balançoire. Mais, rendant Moriarty de plus en plus angoissé, elle s'avança vers lui. Il pût alors la voir distinctement, elle qui semblait si irréelle. Elle n'était vêtue que d'une large robe blanche. Le cœur de Moriarty battit de plus en plus vite.
Alors, elle ouvrit ses grands yeux noirs, et les plongea dans les yeux rouges de l'homme qui se trouvait en face de lui. Elle ouvrit la bouche.

« Qui es-tu, mon enfant ? lui demanda-t-elle, tout simplement. »

Moriarty ouvrit les yeux. Il était allongé, à terre, suffoquant. Il ne comprit pas immédiatement. Ce fût donc Matt qui lui parla.

« Je suis désolé, Moriarty. Je n'imaginais pas que tu allais réagir comme ça... »

Il se souvint. La nouvelle technique de l'Alakazam de Matt. Une variante de l'attaque Psyko permettant de faire ressentir à la personne concernée ses pires peurs. Pourquoi avait-il été orgueilleux au point de se proposer ?

« Très peu de personnes parviennent à vaincre leurs peurs. Si tu veux, je n'en parlerai...
-Ce n'est pas grave. trancha Moriarty de sa voix aigüe. »

Et il se releva. Cette expérience avait été l'une des plus déplaisantes de sa vie. Matt, égal à lui même, ses lunettes carrées réfléchissant le propre visage hagard de Moriarty, semblait lui-même étonné par une telle réaction de la part d'un dresseur que beaucoup, au sein de la Ligue Arrogante, tenaient pour l'un des plus sages d'entre eux.

« Sans indiscrétion, Moriarty... Puis-je savoir ce que tu as vu ? »

Il écarquilla les yeux, bouche bée. Il n'était pas tout à fait prêt...

« Des Cryptéro. répondit-il rapidement, sans réflexion. Des Cryptéro par nuées.
-Voilà qui est assez... Inhabituel. répondit le champion.
-Des Cryptéro. répéta-t-il. Rien d'autres que des Crypétro. Tu peux disposer, Matt. »

Cette expérience avait eu une profonde impression sur Moriarty. Il ne pensait pas que quiconque pouvait surmonter une telle épreuve. Se voir confronté à sa plus grande peur. Et être seul, face à elle... Il ne le souhaitait à personne. Matt s'en alla rapidement, laissant Moriarty seul.
Il était devenu quatrième membre du conseil des quatre, spécialisé dans le type Spectre. Il siégeait au plus haut du conseil, devant Armand, Eyragon et Martin, mais derrière Guilhem, qu'il ne pourrait jamais remplacer. Il n'avait pas encore conscience des tous les changements s'étant établis durant son absence. Amina était tombée enceinte de Night. Le chef de la Team Magic avait maîtrisé, comme lui, le combat muet absolu. Il n'y avait toujours pas de nouvelles du fameux dresseurs ayant été, comme lui, capable de tenir tête à Red, mais il l'attendait pourtant de pied ferme. Pas de nouvelles, non plus, des étranges évènements qui, entre autres, avaient fait arrêter net le Mentali de Moriarty au Lac Colère, ou de ceux responsables de la dévastation de l'équipe d'Armand lors du voyage à Unys, à un moment critique. La dix-septième Conférence Arrogante commencerait le lendemain. D'ici là, il devrait pouvoir s'y retrouver.

« Bonjour, Moriarty. le salua rapidement un Eyragon visiblement intimidé. Comment vas-tu ?
-Que caches-tu derrière ton dos ? »

Eyragon rougit. Moriarty lui prit lentement un journal des mains.

« Qu'est-ce ? demanda-t-il.
-Il n'y a là-dedans rien de très important... mentit le dracologue. »

Il parcourût rapidement les pages, et trouva rapidement celle qui l'intéressait. Un classement des personnalités de la Ligue Arrogante les plus aimées, réalisé avant sa déchéance. Night et Martin étaient les premiers, à égalité. S'ensuivait Guilhem, puis Eyragon. Moriarty était dernier, loin derrière Papy Joe, qui malgré ses positions jugées archaïques, semblait être une personnalité appréciée.

« Il ne faut pas y accorder trop d'importance, Moriarty... »

Mais le dresseur regarda Eyragon avec un sourire féroce. Il avait crée cette ligue, il lui avait donné toute raison d'être. Pourquoi ces humains ne voyaient-ils pas son sacrifice ? La haine avait bien raison. Seule elle lui avait toujours été fidèle.
Il n'avait toujours pas effectué de combat officiel contre un dresseur souhaitant affronter la Ligue Arrogante, au vu de l'efficacité d'Armand, d'Eyragon et de Martin, mais cela ne saurait tarder.

« Moriarty... demanda timidement Martin, entrant dans la pièce. Puis-je te parler une seconde ? »

Plus que jamais, Moriarty était intimident. Il l'était d'autant plus qu'il n'exprimait pas sa haine directement. Son visage était impassible, et il pouvait à tout moment exploser. Seul un sourire narquois pouvait indiquer tantôt l'amusement, tantôt la colère. Ainsi, le plus simplement du monde, Moriarty suivit Martin.

« Désolé d'avoir pris si longtemps... s'excusa le dresseur de type Eau. Mais c'est qu'il pleut beaucoup, aujourd'hui...
-Oui... La pluie... »

Comment n'avait-il pas pu remarquer, sur les vitraux du Château Arrogant, ces magnifiques larmes, faisant écho à celles de son propre cœur ? Elles étaient si belles...
Moriarty tapa son code, puis entra dans l'ancienne salle de Guilhem, désormais la sienne. Elle mélangeait un cachet indéniable et une certaine austérité. On y trouvait, entre autres, la peinture d'Ecella, cachée par deux rideaux de velours, le Ruban Légende. Mais on y avait installé, au coin d'un mur, dans l'ombre, une machine étrange. Elle possédait un écran, et de nombreux boutons. Martin s'avança précautionneusement, puis l'alluma.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda Moriarty.
-Pendant ton... Voyage... expliqua Martin. Nous nous sommes dis que tu possédais de nombreux pokémon. Alors, ceci est un système de gestion des pokémon en ligne, tout droit importé de Kanto, et à la pointe de la technologie. Tu pourras donc gérer tes pokémon sans te rendre au laboratoire du professeur Sapin au Bourg-Venteux, mais en restant ici, ou même en utilisant l'un des nombreux autres systèmes de gestion à travers la région.
-Où peut-on les trouver ?
-Actuellement, il n'y en a pas vraiment. Mais, d'ici une dizaine d'années, si la situation économique s'arrange, Guilhem prévois d'en équiper tous les centres... »

Il plaqua sa main sur sa bouche.

« Je... Je suis désolé... »

Moriarty ne répondit pas. Il le contemplait, de ses yeux rouges, couleur sang. Il eût finalement un sourire narquois.

« Ce n'est pas grave. susurra-t-il de sa voix doucereuse. Tu peux disposer. »

Martin s'exécuta, laissant Moriarty seul devant la machine. Il lût la note déposée par le scientifique avec concentration, puis s'y essaya. Il convoqua donc les pokémon de son équipe traditionnelle nobles et fiers.

« Moriarty ! Mon ami ! s'écria le programme de Porygon-Z. Que dirais-tu d'un petit entraînement entre nous ? »

Moriarty lui lança un regard bestial.

« Est-ce ainsi que l'on parle à son maître, pokémon ingrat ?
-Erreur...
-En tant que pokémon, vous vous devez tous de me porter un respect sans pareil. »

Drattak fût le premier à comprendre que Moriarty avait replongé, plus profondément encore, dans ce qu'il avait toujours appréhendé.

« Je vous prie de m'excuser, maître. céda finalement le robot.
-Je ne vous utiliserai plus. Vous rappelez à Simmeroh, mais aussi à moi-même, un passé que j'essaie d'effacer. Sachez cependant que je n'oublierai jamais ces années passées avec vous, et que je vous entraînerai malgré tout. Mais je ne vous ferai plus combattre tous ensemble. »

Tous s'inclinèrent poliment, et se regardèrent.

« Les années que j'ai passées avec vous furent parmi les plus belles de mon existence. Vous m'avez appris ce qu'était le dressage, et je ne pense pas pouvoir jamais égaler le niveau de cohésion et de camaraderie qui existait entre nous.
Tous les plus beaux souvenirs de ma vie, nos plus beaux combats, nous les avons fait ensemble. Je me souviens de chacun de vous, de vos forces comme de vos faiblesses. »

Dans son envolée poétique, il ne prêta même pas attention à l'air attristé de Leuphorie, qui tentait vainement de trouver quelque réconfort en se frottant contre sa botte.

« Mais j'ai trouvé le vrai chemin. leur expliqua-t-il sans expression, mais avec un air de fascination placide. Le véritable chemin est celui de la haine. Haïr, plus fort encore que cela est possible. Haïr tellement que l'on se retrouver propulsé jusqu'à la lune. C'est cette arrogance là que je veux atteindre. Tout autre dressage est futile, et voué à l'échec. »

Et, comme des applaudissements à ce discours, les gouttes de pluies s'abattaient contre les vitraux. Ectoplasma se rangea sur l'épaule de son maître.

« Ectoplasma. Tu ne verras plus tes compagnons pendant un certain moment. Souhaite-leur une bonne continuation. Ils le méritent. »

À l'idée qu'Ectoplasma reste le seul pokémon de l'équipe originale à rester aux côtés de Moriarty, les cinq autres pokémon se regardèrent, mais n'osèrent pas protester. Ainsi, respectueusement et avec grâce, il s'inclina, les regardant les uns après les autres. Puis, lévitant, il rejoint l'épaule de sont maître. En rappelant les autres pokémon, un à un, Moriarty croisa le regard de son premier pokémon. Un regard qui exprimait à la fois un profond respect, mais aussi, pour la première fois, une crainte de ce que son maître était devenu.
Moriarty passa une partie importante de cette fin de matinée à enseigner à sa nouvelle équipe les subtilités du combat muet. Le lendemain, lors de la Conférence Arrogante, il ne combattrait qu'avec cette équipe. Il la présenterait au peuple de Simmeroh. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Ce fût à l'heure du déjeuner qu'Eyragon et Méthane vinrent le chercher.

« Vous pourrez vous passer de ma compagnie, leur expliqua-t-il machinalement, je n'ai pas très faim, et j'ai du travail.
-Ce n'est pas ça. expliqua Eyragon. Le président du Sénat veut t'inviter à déjeuner. »

Moriarty se retourna, sa cape glissant légèrement sur le sol.

« De qui parles-tu ? »

Les deux compagnons s'échangèrent un regard.

« Je t'expliquerai pendant le chemin, B... Moriarty. le rassura Méthane. Mais nous devrons partir vite. Il n'aime pas vraiment qu'on le fasse attendre.
-Il attendra si je le désire. Seul le maître est plus puissant en cette région que le quatrième membre du conseil des quatre.
-Je t'expliquerai en chemin, répéta-t-il. »

Moriarty soutint de son regard rougeoyant celui de Méthane. Ce regard avait vu la flamme du dressage s'éteindre. Elle s'était maigrement rallumée, puis éteinte de nouveau. Mais désormais, ce qui la remplaçait était une flamme bien plus dangereuse, mais ô combien plus brûlante et passionnelle. Celle de la haine. Celle de l'arrogance. Et Méthane baissa les yeux.

« Je te suis. lâcha alors Moriarty avec un sourire narquois, sans que ses yeux ne bougent ni ne clignent. »

Ce fût lors du trajet vers Acité que Méthane lui expliqua de quoi il en retournait.

« Quelques jours seulement après avoir été devenu maître, Guilhem a mis en place le projet qui lui tenait le plus à cœur. Il ne pouvait supporter une région où seul le meilleur dresseur pokémon, indépendamment de ses connaissances en politique, possédait le pouvoir. Alors, il a fait construire le Sénat à Acité. Construire le bâtiment fût un projet d'envergure colossale, mais finalement, il se dresse. Il est difficile de le rater, car il est même plus haut que mon arène. »

Et, en effet, le bâtiment gris était plus grand encore que l'arène, et plus imposant.

« Le Sénat est composé de quelques centaines de sénateurs, politiciens de villes diverses. Des élections peuvent avoir lieu, et ce suivant plusieurs éventualités, auquel cas les sénateurs se rassemblent eux-mêmes... »

Les règles qu'énonçaient Méthane étaient complexes. Du peu que Moriarty y avait prêté attention, plusieurs cas, notamment la venue d'un nouveau maître pokémon, mais aussi un changement dans la politique de celui-ci, on simplement une demande d'une majorité de la population, pouvait mener à une élection sénatoriale. Le président du Sénat était alors élu par les sénateurs eux-mêmes, pour assurer une cohésion dans sa politique. Moriarty fût tout particulièrement attentif à ceci.

« Le problème réside dans la création de la loi en elle-même. Le Sénat a été pensé comme un contre-pouvoir à la Ligue Arrogante.
-Que veux-tu dire ?
-Le président du Sénat possède un pouvoir égal à celui du maître. Comme lui, il représente le peuple de Simmeroh, peut créer et supprimer des lois. Officiellement, il ne sert qu'à affirmer et continuer la politique du maître pokémon. Mais, s'il advenait un différend entre eux, ce serait un bras de fer politique interminable. Même si la loi est récente, et encore peu claire sur cette éventualité, il semble qu'un tel désaccord déboucherait néanmoins sur une victoire du Sénat. La Ligue Arrogante n'est plus l'institution la plus importante de la région. »

Moriarty savait bien que les talents de Méthane en tant qu'homme de loi interdisaient tout doute sur ces paroles, d'autant plus qu'il semblait qu'il essayait de le ménager.

« Le Sénat est l'instrument de Guilhem pour entraîner le dressage vers sa chute. Les élections se sont déroulées rapidement et sans accroc. Le président du Sénat nous a tous convoqués. Mais tu n'étais pas là. Il a hâte de te voir. »

Cela déplaisait hautement à Moriarty qu'il existe quelqu'un qui se prétende supérieur à lui. Plus encore, quelqu'un qui ne l'était pas par le simple pouvoir du dressage. Moriarty aurait pu être en train de faire des choses beaucoup plus intéressantes en cet instant. Par exemple, comprendre comment le chef de la Team Magic lui avait dérobé la technique du combat muet. Mais il devrait simplement répondre à la convocation de quelqu'un de prétendument plus important.

« Ils n'ont pas pu accepter. »

La voix glaciale de Moriarty avait raisonné dans les oreilles de Méthane.

« Nous nous sommes levés contre un système similaire. Accepter le Sénat est presque similaire à accepter le retour de Saho. Guilhem a peut-être bien essayé, mais tôt ou tard, le peuple se lèvera de nouveau contre lui. »

Méthane prit une inspiration profonde.

« Moriarty, je suis désolé de te l'apprendre, mais plus de neuf habitants de la région sur dix se sont déclarés favorables au Sénat. Cette réforme, nécessaire ou non, a fait l'unanimité. »

Devant cette nouvelle ahurissante, et si étrange, Moriarty aurait pu tomber, fondre en larmes, ou entrer dans une colère noire. Alors que ces deux hypothèses si tentantes se présentaient à son esprit, il constata que, malgré lui, que son corps et son esprit avaient répondu d'eux-mêmes. En effet, sa fine bouche s'était fendue en un large sourire narquois, comme une déclaration de haine au monde qui l'entourait.

« Ectoplasma, suis-moi. »

Le pokémon grimpa lévita jusque sur son épaule.

« Moriarty, tu ferais mieux de ne pas amener de pokémon à l'intérieur. Ce serait très mal vu. »

Le sourire de Moriarty s'affirma d'avantage.

« C'est justement pour ça que je le fais. précisa-t-il de sa voix glaciale. »

Et il entra dans le Sénat, un domaine fort bien gardé. On le fit passer de couloirs en couloirs, jusqu'à ce que finalement il rencontre le président du Sénat.
Il portait un élégant costume bleu. Une cravate assortie. Il avait quelques cheveux grisonnants, et un ventre légèrement proéminent. Mais, lorsque son regard croisa celui de Moriarty, il se transforma en un redoutable homme d'action, et commença par lui serrer énergiquement la main.

« Moriarty en personne ! C'est un plaisir de vous rencontrer !
-Qui êtes-vous ? répondit froidement l'intéressé. »

Nullement blessé, il répondit :

« Je suis le président Murray. J'ai pris possession de mes fonctions il y a peu de temps. Sachez que, pour moi, vous restez un symbole, celui de la chute de l'ancien régime. Et puis, vous êtes un dresseur. Je suis moi-même dresseur à mes heures perdues. Un Alakazam, souvenir de mes voyages à Kanto. Mais vous devriez voir ma fille, Proni. Une dresseuse très talentueuse. Elle n'a que douze ans, mais elle rêve déjà très grand. Pour tout vous dire, elle veut devenir la maîtresse de la Ligue Arrogante, et je pense qu'avec du travail, elle en est parfaitement capable. Cela dit, je ne sais pas si l'on ne crierait pas au scandale de voir le père et la fille respectivement au Sénat et à la ligue. »

Et il eût un rire. Pendant qu'il parlait, il conduisait Moriarty vers un autre salle, où Moriarty lui déclara qu'il ne désirait pas partager de déjeuner avec lui. Murray accepta, et continua de lui parler pendant un certain temps.

« Vous devriez la voir, elle est particulièrement coriace. Le champion Métaru l'aime beaucoup. Elle doit posséder quatre badges, à ce jour. Mais elle progresse bien vite. »

Il regarda sa montre.

« Mais je ne tiens pas à vous retenir très longtemps. À m'écouter parler, vous perdriez un temps précieux, et moi aussi... Plus sérieusement, il s'agit d'un simple dialogue avec quelques sénateurs, qui sera suivi par un journaliste. En tant qu'ancien maître, votre avis mérite d'être entendu. Sachez que si vous avez besoin de quoi que ce soit concernant mes fonctions ou la compréhension du Sénat, je serai à votre disposition. Et, entre nous, si l'envie vous prend de faire un duel, un jour ou l'autre, mon Alakazam aurait bien besoin d'un entraînement. »

Et, avec un sourire, il ouvrit la porte à Moriarty. Une banale salle. Un journaliste, et trois sénateurs d'un certain âge. Le débat ne se passa pas très bien. Pour ainsi dire, il fût un échec. Les sénateurs, outrés, finirent par quitter la salle, lorsque Moriarty commença à lancer des insinuations douteuses sur leur position politique lorsque le président Saho était encore au pouvoir.
S'aventurant finalement en dehors du Sénat, il tomba nez à nez avec Julie, qui arborait un tailleur sympathique.

« Moriarty ! »

Elle lui serra chaleureusement la main.

« Que fais-tu ici ? demanda-t-il froidement. Comptes-tu participer à la prochaine Conférence Arrogante ? »

Elle rit.

« Tu es toujours aussi drôle... En fait, je suis sénatrice.
-Comment cela se fait-il ?
-L'émission a beaucoup augmenté ma popularité et m'a fait connaître au sein de la région. C'est pour cela qu'à ton départ, Guilhem m'a proposé de prendre ta place en tant que quatrième membre du conseil des quatre. Mais, suivant l'exemple d'Amina, j'ai refusé. Ensuite, lorsqu'il a annoncé le projet de Sénat, cela m'a rendu triste. D'autant plus qu'on ne peut pas occuper à la fois un poste au sein de la ligue et au sein du Sénat. Mais Armand m'a convaincu, a été très gentil avec moi, et, finalement, je me suis présentée, avec un programme solide, et j'ai gagné. Je me dis donc que c'est en parti grâce à mon vote que Murray, qui reste très ouvert au dressage, est le président du Sénat. Nous aurions pu tomber sur un bien pire président. »

Elle n'avait pas perdu sa langue bien pendue.

« Parle-moi de Murray. murmura Moriarty de sa voix doucereuse.
-Murray est avant tout un homme de bien. répondit-elle presque aussitôt. Il paraît que, bien avant la chute du président Saho, il côtoyait déjà les personnalités les plus influentes pensant à une révolte, comme ton ancienne fiancée, Victoire, que mes pensées accompagnent... C'est également un théoricien très intelligent, et un dresseur relativement talentueux, même si sa fille a tendance à lui voler la vedette dans ce domaine. C'est aussi un écrivain intéressant. L'un de ses livres les plus vendus traite de la Team Magic, et s'appelle '' Les fléaux de Simmeroh ''. C'est une étude poussée des différents attentats de la terrible organisation, ainsi que de leur mode opératoire et de leur hiérarchie. Autant dire que, lorsqu'il s'est avéré qu'il avait gagné les élections, Guilhem n'était pas très content, car il prévoyait un changement radical contre le dressage. Et, même si Murray fait passer bien des priorités devant, ce n'est pas un ennemi du dressage. »

Moriarty continua d'appuyer son regard sur elle.

« Il est très intelligent. continua-t-elle. Sinon, pourquoi dresserait-il un Alakazam ? »

Et elle salua Moriarty, en s'en allant. Il semblait finalement que le Sénat n'était pas si désespéré qu'il pouvait l'être. Ou du moins, pour l'instant. Car si Moriarty était haï, et se ralliait à la cause de Murray, ou tout simplement à la cause du dressage, les groupements politiques opposés à cette cause se feraient plus importants. Et chaque échec de Moriarty serait le succès de Guilhem. Moriarty se rappela un dialogue, avec une terrible hallucination, quelques mois auparavant :

« Le jour où tu te détourneras de tes objectifs, le jour où tu n'auras plus aucune valeur dans laquelle ancrer ton arrogance, quelqu'un d'autre viendra. Et ce jour là, la Ligue Arrogante tombera en cendres. »

Il y avait fort à parier que la chute de Simmeroh, si elle advenait effectivement, viendrait du Sénat. Mais une question était plus importante et mystérieuse encore. Quel genre d'ami Armand encouragerait-il d'embrasser une carrière aussi sérieuse et ennuyeuse que celle de politicien ?
Aucun des pokémon de sa nouvelle équipe ne pouvait voler. Aussi dût-il convoquer Eyragon pour qu'il le ramène jusqu'au Château Arrogant. Au vu du dehors, rien n'avait changé dans ce vaste château. Suite à la folie qu'avait eu Moriarty de commander un hélicoptère à Hoenn, il ne serait pas rénové avant un certain temps. Pareils étaient les murs et les vitraux, pareil était le ravin qui trônait derrière eux.
Mais, à l'intérieur, tout avait changé. Presque tout...

« Moriarty ! Quand nous entraînons-nous ? demanda Armand.
-Pourquoi ne t'inscris-tu pas à la Conférence Arrogante ?
-Et si nous ne nous y rencontrons pas ?
-Dans ce cas-là, répondit l'ancien maître avec un sourire narquois, je me ferai un plaisir de t'infliger une correction personnellement après ma propre victoire. »

Guilhem passa dans la salle. Depuis les quelques jours qui séparaient celui-ci de la venue de Moriarty, il s'était arrangé pour ne pas le croiser, et l'évitait quand cela se produisait. Mais il se passa quelque chose de surprenant. Moriarty s'inclina respectueusement devant lui.

« Que fais-tu ? lui demanda Eyragon. »

Moriarty laissa apparaître ses crocs.

« Si tu avais pris la peine de lire les lois de notre région, tu saurais que s'incliner devant le maître de la région relève du protocole. »

Guilhem ne parvenait pas à voir où il venait en venir.

« Très amusant. lâcha-t-il finalement, comme s'il venait d'avaler un met particulièrement amer. Je n'ai pas de temps à perdre avec ça. Mon travail de maître m'attend, c'est aujourd'hui, veille de la dix-septième Conférence Arrogante, que nous nous réunissons dans la salle de la fraternité.
-Naturellement, mon maître. »

Tant de personnes, en ce monde, étaient incapables de sentir ce sentiment. Le terrible frisson que provoquait ce genre d'ironie. Ceux qui, animés de haine, s'énervent et tuent ne méritent pas la vie. Seuls ceux qui savent sublimer cette haine, qui savent faire d'eux de vrais dresseurs, qui savent accéder à la puissance et non à la satisfaction, sont les vrais serviteurs de leurs idéaux. Maîtriser la haine, utiliser son puissant cadeau, et non se laisser dominer par elle. Là était le dresseur arrogant.
Moriarty remarqua cependant un détail des plus intéressants. Guilhem n'avait pas osé mettre son véritable habit de maître. L'habit fin, rouge et doré, caractéristique de toute la splendeur de la fonction de maître de Simmeroh.

« Tu tomberas. pensait alors le dresseur de spectres. Tu tomberas. »

La discussion de la salle de la fraternité fût d'une certaine banalité. Il y eût beaucoup de discussions d'ordre économique, politique. Des discussions concernant le Sénat, et Murray. Plusieurs sénateurs, comme celui que Moriarty avait humilié, ou encore Julie, passaient souvent dans la conversation. Même Armand semblait plus intéressé que Moriarty. Car celui-ci ne s'y intéressait pas. Non pas qu'il s'ennuyât, mais il trouvait en cette réunion quelque chose de bien plus excitant que les antécédents d'un homme politique quelconque.

« Avec cette nouvelle taxe sur le dressage, expliqua Matt, nous avons peut-être été capable d'endiguer une partie de la crise, mais de nombreux dresseurs de Simmeroh abandonnent la profession. La fréquentation de mon arène a diminué de moitié. Si l'on omet les étrangers, de plus en plus nombreux, les habitants de Simmeroh prêts à assurer la relève et à faire tourner le système est minime.
-Cela fait parti du plan. le rassura Guilhem. De cette façon, seuls ceux qui savent ceux qu'ils risquent, seuls ceux qui sont au courant de ce qu'est le dressage, seront concernés par cette profession.
-Parfois, rétorqua poliment Armand, qui semblait écouter plus qu'il n'en donnait l'impression, les meilleurs dresseurs sont juste des enfants, qui savent prendre des risques, et qui n'ont d'autre mérite que d'avoir laisser se développer une petite lueur dans leurs yeux. »

Le débat qui s'ensuivit fût long et redondant. Agacé, Guilhem finit par clore la réunion. Moriarty n'avait toujours pas parlé. Finalement, lorsque tous retournèrent vaquer à leurs occupations, Moriarty trancha l'air de sa voix glaciale.

« Regarde. »

Tous se retournèrent. Mais tous comprirent également à qui Moriarty s'adressait. Et, bien que ni sa voix, ni son visage, ne donnaient de signe de haine, le mépris brûlait en lui.

« Regarde bien cette salle, Guilhem... »

Le Maître Arrogant tremblait.

« Car c'est la dernière fois que tu la vois. »

Et il sortit lui-même, sans ajouter un mot. La nuit, il s'entraîna sans relâche, sans même dormir.

« Ainsi, la dix-septième Conférence Arrogante est ouverte ! »

Le lendemain matin, après un très long discours, Guilhem fût très applaudi, et les combats purent commencer. Le tableau des combats fût alors révélé sur un écran géant devant quelques dizaines de milliers de spectateurs. Dans la loge des participants, on pouvait trouver Eyragon, Martial, Matt, Moriarty et Armand, et tous les autres dresseurs n'appartenant pas à la ligue. Dans la loge d'honneur, on trouvait les autres champions, Martin, le professeur Sapin, quelques sénateurs qui avaient concédé à faire le déplacement, dont Julie, mais aussi Murray, accompagné d'une petite fille frêle d'une douzaine d'années, probablement la sienne, qui portait un grand drapeau aux couleurs de la ligue, et une large banderole soutenant Armand.

« Guilhem est un malin. fit remarquer Moriarty, sans avoir quitté les yeux du tableau. »

Les autres participants ne comprirent pas immédiatement.

« Après les duels de qualification, je suis censé combattre Martial, pour peu qu'il soit également qualifié. Mais le plan des combats, fait par Guilhem lui-même, est effectué de telle façon que vous ne vous combattrez pas entre vous, mais contre moi, en admettant, bien sûr, que vous gagniez chacun de vos combats intermédiaires. Il pense que, si vous me combattez les uns après les autres, vous parviendrez à me faire tomber. »

Après un rapide examen, ils conclurent que c'était vrai.

« Je suis déçu. lâcha finalement Eyragon. Si l'on suit ce tableau, la finale devrait t'opposer à Armand, et non à moi-même. Cela veut dire que Guilhem l'estime au-dessus de moi.
-Que veux-tu, Eyragon, tu n'es pas supporté par la fille du président du Sénat... lui répondit le dresseur roux avec un clin d'œil. »

Les combats de qualifications se déroulèrent sans accroc. Moriarty, comme il s'y attendait, était le moins applaudi. Simmeroh avait peur, Simmeroh le haïssait. Tant mieux, il pouvait les haïr en retour, et devenir plus fort, grâce à eux.

« Berto, Boutefeu ! »

Le Simiabraz de Martial s'élança vers Magirêve. Ses yeux devinrent alors bleus, d'une attaque Psyko, le pokémon adverse fût projeté à l'autre bout du stade, se cognant contre un mur.

« Encore une fois ! s'écria le champion de Karajo. »

Mais, tentatives après tentatives, Le Simiabraz ne parvenait pas à approcher le Magirêve, qui ne bougeait pas, restant en l'air, fatiguant son adversaire grâce à ses pouvoirs psychiques. Puis, soudain, le pokémon doré se retourna, et plongea ses yeux bleus dans ceux de Berto.

« Berto, lance Rafale Feu ! Magirêve ne sera pas assez fort pour l'arrêter ! »

Mais Berto ne bougea pas, pas plus que Magirêve. Moriarty eût un sourire, et dégagea se cape dans son dos, regardant Martial, puis tournant sa tête vers le public.

« Ton pokémon est dans une illusion. J'ai gagné. »

Magirêve souleva son adversaire au-dessus du sol, puis le mit hors de combat d'une attaque Psyko. Eyragon n'eût aucun mal à gagner son combat, pas plus qu'Armand, qui avait utilisé son Lippoutou. Le combat suivant opposerait donc Matt à Moriarty. À l'approche du dernier duel, à un pokémon contre un, Noctunoir contre Alakazam, le champion de type Psy replaça nerveusement ses lunettes opaques sur son nez, et laissa perler une goutte de sueur sur son front, alors que Moriarty restait impassible. Il sentait la peur de son adversaire, il savait qu'il allait perdre.

« Bats-toi avec moi, mon aimé... susurrait la haine à l'oreille de Moriarty. N'écoute plus que ma voix. Reste avec moi. »

Alakazam utilisa Mur Lumière, et un gigantesque mur s'étendit d'un côté du stade à l'autre. Il se plaqua à terre un moment, sous l'effet des talents psychiques qu'il avait dû déployer pour en arriver à ce résultat.
Ce mur était très particulier, en effet, il ne laissait filtrer ni attaques, ni pokémon, ni humains. En la présence de pokémon, il s'estompait au bout d'un certain temps. Mais, sans la présence de ceux-ci pendant une journée entière autour du mur, il ne disparaîtrait jamais. En somme, ce mur était indestructible.

« Noctunoir ! »

Les poings du pokémon noir de Moriarty devinrent rouges, puis blancs, et il se précipita sur le mur, le martelant de ses deux poings. Des éclats de lumière volèrent en tout sens.

« C'est Casse Brique, fit remarquer Martial, du côté de la loge des participants, une attaque connue pour pouvoir détruire toutes les barrières psychiques élevées par les pokémon ! »

Armand semblait fasciné, tandis que Matt, de son côté, était agacé de ses efforts inutiles.

« Les bras psychiques. »

Moriarty sourit de plus belle, alors que Noctunoir lançait un rayon de glace droit sur l'un des deux bras, avant d'esquiver les autres.

« Esquive sa prochaine attaque, puis utilise Psyko directement sur lui ! »

Noctunoir sembla tenter une attaque sur le flan d'Alakazam, qu'il esquiva facilement. Mais, au dernier moment, et avec une rapidité incroyable, il se plaça sur sa gauche. Il s'agissait de Feinte, l'attaque de type Ténèbres, impossible à esquiver.

« Rapproche-toi ! cria Matt avec force. Utilise Psyko, une illusion ! »

Matt était en train de perdre son sang-froid, ce qui était exactement l'effet recherché. Sur l'épaule de son maître, Ectoplasma, hors de combat, mais capable de regarder la suite, afficha un sourire malsain, en forme de lune, et ses yeux rouges brillants n'auguraient rien de bon pour la suite. Les spectateurs continuaient d'acclamer Matt.
Ainsi, alors que l'Alakazam de Matt se rapprocha de Noctunoir, celui-ci ouvrir la grande bouche qui lui servait de corps, et rassembla toutes les mauvaises énergies de l'environnement, pour les projeter directement sur Alakazam, sous la forme de l'attaque Balle Ombre.

« Un grand dresseur que votre ami ! hurla Murray à Méthane suffisamment fort pour couvrir les cris de déception des spectateurs.
-Je ne sais pas... répondit Méthane, pensif. Ce n'est pas sa manière de dresser.
-Que voulez-vous dire ?
-Fatiguer volontairement le Simiabraz de Martial plutôt que d'utiliser Psyko du premier coup... Attendre que Matt, d'habitude très calme, perde son sang-froid, pour finalement utiliser sur Alakazam une attaque très dangereuse pour lui à courte portée... Il ne cherche plus à dresser, il s'amuse. Et Moriarty a de biens étranges façons de s'amuser. »

Matt perdait en effet bien rarement son sang-froid, mais fût rassuré par l'écoute chaleureuse de Night et d'Amina, dont le ventre ne trompait plus personne.

« Il reste deux pokémon à Moriarty, mais Eyragon n'en a plus qu'un ! La tension est à son comble ! »

Eyragon, qui avait beaucoup pensé stratégie, ne commit pas la même erreur que les dernières fois, et n'utilisa pas Colère. Heureusement pour lui, il lui suffit d'une seule attaque Dracogriffe pour mettre Spiritomb hors de combat.

« Magirêve. prononça doucement Moriarty.
-Dracolosse, attaque Dracogriffe ! »

Dracolosse prit de l'élan, et s'avança vers le pokémon doré. Sa cape et son chapeau fantomatiques voguaient doucement, presque comme une danse, au gré du vent, mais Magirêve ne bougeait pas. La griffe de Dracolosse s'approchait de plus en plus, et il suffit que les yeux de Magirêve devinrent bleus...

« Incroyable ! s'écria le professeur Sapin. »

Sous l'effet de Psyko, Magirêve avait dévié le bras colossal de Dracolosse, qui s'était enfoncé dans le mur. Le pokémon du dracologue tentait de résister à l'emprise du pokémon Spectre, mais n'y parvenait pas. Déjà des gouttes de sueurs perlaient sur le front du terrible dragon, et Eyragon restait bouche bée. Moriarty sourit.

« Colère, Dracolosse ! »

Mais, avant de pouvoir utiliser son attaque, Magirêve ouvrit la bouche, découvrant de petits crocs blancs. Une flamme en sortit, s'avança vers Dracolosse, alors trop perturbée pour esquiver. Elle le brûla.

« Très mauvais pour Eyragon. commenta rapidement Armand. La brûlure divisera les dégâts de Colère, alors qu'il compte sur cette attaque pour mettre Magirêve hors de combat, une bonne fois pour toutes.
-Crois-tu qu'il a fait exprès d'attirer Dracolosse vers Magirêve pour pouvoir se permettre d'utiliser cette attaque qui provoque la brûlure ? lui demanda son rival. »

Le sourire espiègle du quatrième membre du conseil des quatre leur apparût comme une confirmation raisonnable.

« Peu importe. assura Matt. Dracolosse reste le meilleur des pokémon d'Eyragon, et de loin. À lui seul, il est capable de mettre à terre plus de la moitié d'une équipe pokémon... »

Dracolosse fût illuminé de son aura rouge, et ses yeux devinrent rouges également. Bien que la brûlure le faisait souffrir, il s'était entraîné à y résister, et laissa libre place à sa colère. Magirêve dût se faire agile pour éviter les coups répétées d'énergie rouge, et, finalement, une extension de cette énergie lui attrapa le bas de sa robe violette. Le pokémon tomba à terre. Mais, à cause des dégâts plus faibles, en raison de la brûlure, elle ne tomba pas hors de combat.

« Attaque-le ! »

Mais une seconde d'hésitation chez Dracolosse, due à un relent de la brûlure se faisant de plus en plus douloureuse, suffit à Magirêve pour s'échapper de son emprise, et repartir de plus belle. Elle regarda son dresseur dans les yeux, et comprit qu'il pensait la même chose. Aussi, à bonne distance de Dracolosse, elle s'arrêta, à la grande surprise d'Eyragon, et de l'assemblée toute entière. Seuls Matt et Armand, dans la loge d'honneur, semblaient comprendre que Moriarty avait préparé ceci. Sa cape noire volait légèrement, alors que le vent se levait.

« Attrape-le ! »

Mais Dracolosse perdit alors son aura rougeâtre, comme l'avaient prévu Moriarty et Magirêve. Des cris fusèrent de toutes parts, dans les gradins.

« Peu importe si tu es confus, Dracolosse ! s'écria le dracologue. Tu t'es entraîné pour ça, tu es capable de réutiliser l'attaque Colère, malgré ta confusion, concentre-toi ! »

Des cris s'élevèrent de la foule, comme pour encourager Eyragon, mais surtout son pokémon. Avec cette voix presque unique de la foule pour aider le dracologue, avec cette voix majoritairement haineuse à l'égard de Moriarty, le combat, le tournoi tout entier, semblait parvenir à son apothéose.

« C'est inutile, Eyragon. »

La voix froide s'était faite calme, mais parfaitement audible pour le dracologue, et parfaitement compréhensible pour les spectateurs. Alors, tous comprirent que l'issue du combat était déjà décidée.

« Ton Dracolosse ferait mieux de regarder derrière lui. »

Et, se retournant, le pokémon orangée vit Magirêve, bouche ouverte, formant une Balle Ombre gigantesque, d'à peu près la moitié de sa propre taille, à bout portant. Il tomba hors de combat sur le coup.

« Moriarty du Bourg-Venteux... commença la voix du commentateur, également sous le choc. Moriarty du Bourg-Venteux et le vainqueur de ce combat, et la finale l'opposera à Armand, de Kanto ! »

Dans le gradin des participants, les dresseurs discutaient.

« Comment est-ce possible ? demanda Martial. Dracolosse est censé être immunisé contre les attaques spéciales. Seules les attaques physiques devraient pouvoir venir à bout de lui...
-Est-ce que tu as vu la taille de cette chose ? rétorqua Matt. Elle était énorme, alors qu'une attaque Balle Ombre normale ne devrait pas dépasser la taille d'une balle normale.
-D'autant plus qu'à cette distance, ce n'était plus vraiment une attaque spéciale... ajouta Armand. »

Les regards se tournèrent vers le dresseur roux.

« Bien. Je crois que c'est à moi.... »

Et il sourit, puis, de sa démarche habituelle, c'est-à-dire traînante et plutôt agaçante, il se plaça en face de Moriarty. En temps normal, celui-ci se serait plaint. Dans des meilleurs jours, il lui aurait serré la main et lui aurait souhaité bonne chance. Mais ici, le dresseur de type Spectre avait un besoin, presque bestial, de s'amuser. Et à son sourire narquois, presque sadique, Armand répondit par une sourire enjoué.

« Finalement, nous aurons eu notre entraînement ! blagua-t-il. Attention, pas d'échauffement, et je risque de commencer un peu fort. Est-ce que tu es prêt ? »

Et l'apparition des dents de son compagnon lui indiqua que c'était le cas.
À l'inverse des précédents combats, l'issue semblait ici tendue. En effet, s'il y avait bien un avantage indéniable au comportement pour le moins étrange d'Armand, c'est qu'il semblait ne connaître ni le danger ni la peur. Il faisait ce combat comme il en avait fait des centaines d'autres, avec celui qu'il considérait comme un ami avant tout. Tout s'enchaînait avec une rapidité et une précision incroyable. De temps à autres, Armand s'autorisait une seconde de répit pour regarder la loge des participants, la foule en général, et, entres autres, Julie. Cela semblait lui donner du baume au cœur, à lui et à son arrogance. Moriarty, au contraire, se délectait de cette haine...

« Tu parviendras à le battre, si tu maintiens ta concentration. Si tu crois en moi... lui expliquait-elle. Tu dois ne faire confiance qu'à moi, mon roi... »

Moriarty et Armand souriaient, dans un respect mutuel qui caractérisait chacun de leurs échanges depuis leurs aventures à Johto, Hoenn et Unys. Chaque mouvement de pokémon semblait préparé à l'avance, ce qui était d'autant plus vrai qu'Armand dressait comme à son habitude, c'est-à-dire d'une manière déboussolante, et à première vue absurde. Les deux dresseurs étaient sur la même longueur d'onde. Ils étaient là, à considérer l'autre, à la respecter, à échafauder des stratégies à l'avance. Mais, plus que tout, il ne comptaient pas vraiment gagner. Il leur suffisait de s'amuser.
Un certain temps après le début de cette finale, Armand avait déjà utilisé cinq des pokémon de son équipe, une équipe composée de pokémon de chacune de ses différents équipes. On y trouvait ainsi son Ectoplasma, Berto, son Séviper, son Feuilloutan, et son Maganon. Celui-ci se trouvait en mauvaise posture face au Momartik de Moriarty. En effet, grâce à l'attaque Attraction, le pokémon était devenu amoureux de son adversaire.

« Utilise Surchauffe ! »

Il ne s'exécutait pas.

« S'il-te-paît ! Je te trouverai plein de Magby beaucoup plus intéressantes une fois que nous aurons gagné ! »

Il ne s'exécutait toujours pas.

« Les caprices de l'amour... lança-t-il, comme sur le ton de la discussion. Ces choses-là ne sont-elles pas terribles ?
-Assurément. répondit Moriarty, qui avait décidé de jouer son jeu. Mais celui qui donne de tels conseils à ses pokémon devrait être capable de les appliquer par lui-même. »

Bien que ses paroles furent couvertes par le déchaînement de la foule, Armand rougit tellement que sa peau prît à peu près la même teinte que ses cheveux. Momartik utilisa Grêle.

« Surchauffe ! Maganon ! Sois gentil ! »

Alors que des grêlons commençaient à tomber et à le blesser, Maganon fit un effort de concentration, et lança son attaque. Elle ne toucha que le bras gauche de Momartik, qui disparût aussitôt.

« Rideau Neige... comprit Armand, pensif. »

En effet, cette Capacité Spéciale, que possédait Momartik, lui permettait de se camoufler habilement dans la neige. Ainsi, Armand ne pût voir Momartik, pas plus que Maganon. Et une attaque Laser Glace, qui le toucha en plein dos, le mit hors de combat. Armand sourit.

« Bien joué. Mais ce ne sera pas suffisant. Je t'ai gardé une jolie surprise... Noctali ! »

Et la pokémon noir, aux anneaux luisants, sortit de sa pokéball. Ses yeux s'illuminèrent.

« Noctali est capable de repérer tout pokémon par le simple flux d'énergie qu'il utilise, ou la chaleur de son corps. Ainsi, bien que ton pokémon soit un Spectre, et, qui plus est, parfaitement camouflé dans la neige, aucun de ses mouvements n'échappera à mon pokémon. Il lui est donc inutile de se cacher.
-Momartik ! »

Et le pokémon apparût droit devant Noctali, lançant une attaque Laser Glace.

« Les bras psychiques ! »

Matt, dans les tribunes, grimaça. Noctali venait d'utiliser sa technique fétiche, et attrapa le laser grâce à ses bras faits de pensée, puis le brisa en deux. La grande barre de glace séparait donc un bout du terrain de l'autre, et formait une ligne parfaite.

« Vibrobscur ! »

L'attaque toucha Momartik de plein fouet. De type Ténèbres, elle était très efficace contre tout pokémon de type Ténèbres. Momartik ne tarderait donc pas à tomber hors de combat.

« Tu as perdu, Armand. lâcha Moriarty avec un sourire. »

Et Momartik frappa dans ses mains. Mais Armand sourit également.

« Onde Folie ! »

Moriarty laissa apparaître, pour la première fois depuis le début du tournoi, un signe d'incompréhension.

« Tu as cru que j'allais utiliser Vibrobscur une seconde fois, n'est-ce pas ? lui demanda le dresseur de type Feu. Mais je savais que tu l'avais prévu. Tu as donc utilisé le Prélèvement du Destin. Suite à cette attaque, si ton pokémon succombait suite à une attaque de mon pokémon, le mien succomberait aussi, alors qu'il n'a subi aucun dommage... »

La longue barre de glace qui séparait les deux côtés du terrain commençait à fondre.

« Mais cette attaque ne marche précisément que si Momartik succombe d'une des attaques de Noctali. Or, ceci n'arrivera pas. »

La glace fondait d'avantage, et Moriarty sourit. Momartik tenta d'utiliser une attaque, mais se blessa dans sa confusion, tombant hors d'état de combattre.

« Bien joué, Armand. »

La foule était en délire. La glace fondait. Tout le monde criait le nom d'Armand. Murray lui-même, pris dans l'euphorie des spectateurs, mais aussi Martial, et Matt, qui, au terme d'une longue lutte personnelle, avait choisi quel dresseur soutenir parmi les deux qui lui avaient volé sa technique signature.

« Cependant, précisa Moriarty, tu as perdu. »

Armand le regarda avec des yeux ronds.

« Et par quel moyen ?
-Tu as les pieds dans l'eau. »

Armand ne comprit pas immédiatement ce que son adversaire voulait dire.

« Motisma ! »

Le pokémon de type Électrique et Spectre sortit de sa pokéball. La barre de glace avait alors presque totalement fondu. Et Noctali, qui était responsable de sa cassure, voyait ses pattes trempés dans une flaque d'eau, reliée par une longue et fine, mais néanmoins existante, ligne d'eau, rattachée à l'autre bout du stade. Motisma se concentra, et utilisa l'attaqua Fatale Foudre. Alors, un gigantesque éclair tomba du ciel, s'abattit sur Motisma, qui parvint à le contenir, et traversa la longue ligne d'eau, jusqu'à Noctali qui fût électrifié, et tomba hors de combat sur le champ. Armand était hébété. Finalement, il sourit, puis se mit à courir vers Moriarty, lui serrant la main, et lui plaçant une main amicale sur l'épaule.

« De toute façon, nous nous y attendions tous, n'est-ce pas ? Mais je me suis bien battu... Je pense que c'est ce qui compte. Mais... »

Dans la foule, plusieurs personnes continuaient de crier le nom d'Armand, comme pour l'encourager et le rassurer. D'autres, plus mauvais joueurs, lançaient des huées de tous parts en direction du gagnant de la dix-septième Conférence Arrogante.

« Pourquoi m'acclament-ils, alors que tu as gagné ? »

Moriarty eût un sourire malicieux. Il plaça aussi une main sur son épaule.

« Souris Armand. Ces personnes me haïssent. Et je les hais aussi. Je devrais les remercier, car c'est grâce à elles que je suis en mesure de te battre, grâce aux pouvoirs de la haine...
-Tu aurais simplement pu boire du jus de noigrumes, comme tout le monde... »

Et ainsi se clôt la dix-septième Conférence Arrogante. Guilhem fût donc forcé de remettre un prix contenant une somme d'argent énorme, et une coupe de vainqueur, à ranger avec les seize premières, à celui qu'il s'était pourtant promis d'évincer. Et, en regardant ses yeux, il comprit la haine que celui qu'il avait trahi lui vouait. Elle était presque palpable.

« Moriarty... lui demanda Méthane, à la sortie du stade.
-Que veux-tu ?
-Pourquoi avoir fait ça ? »

Il sourit.

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler...
-Tu le sais très bien. Je garde pourtant de toi le souvenir d'un dresseur exemplaire, motivé dans son arrogance par l'amour, qui lui permettait de s'élever plus haut encore que le soleil. Mais surtout, un homme qui était motivé par celle dont il était amoureux.
-Mais je le suis toujours. Je l'aime. »

Ces paroles étonnèrent Méthane. Moriarty se lança dans un discours passionné.

« Je ne puis vivre sans elle, car elle est la seule qui puisse me comprendre. J'ai besoin d'elle, je suis son roi. Je suis son héraut, celui qui criera son nom et vantera ses mérites partout où je le pourrai. Et, quand finalement je me trouve près d'elle, sa présence suffit à me donner confiance en moi, à annihiler tout autre émotion. Elle me rassure, et je la sens. Et elle me porte comme une ombre, vers la victoire. Tout ce que je fais, je le fais pour elle. As-tu déjà ressenti pareil amour, Méthane, que celui que je lui porte ? »

Il était Moriarty. Il était l'amant de la haine elle-même. Méthane était resté sans voix face à ce discours.

« Que l'on soit soleil ou lune, notre destin reste inchangé. récita Moriarty machinalement. »

Le soir, rentrant tard, Moriarty croisa encore Guilhem, ne lui accordant qu'un sourire et une révérence forcée. Cet homme l'avait trahi, oeuvré contre celui qui l'avait recueilli. Et, maintenant encore, il avait tout fait pour détruire son œuvre et pour l'évincer. Il méritait un châtiment à la hauteur de son crime. Il méritait qu'on lui fasse subir la même chose.
Une main glaciale tira Eyragon de son sommeil, beaucoup plus tard. Il tâtonna l'environnement alentour, puis vit ce qu'il prit d'abord pour un monstre, une terrible créature de la nuit.

« Moriarty... Qu'y a-t-il ?
-Nous devons parler. répondit la voix aigüe. Mais j'ai peu de temps.
-Que veux-tu ?
-Je veux le détruire. Je veux qu'il souffre. Je veux qu'il quitte ce poste qu'il souille. »

Eyragon pensait avoir à faire à une autre des crises de Moriarty.

« C'est ce que nous voulons tous... Mais il a gagné, selon les règles... Ou presque. Tu pourrais le vaincre de nouveau, mais tu ne peux pas être maître deux fois...
-Je ne parlais pas de moi. »

Eyragon le regarda, puis rougit.

« Moriarty, je...
-Je ne parlais pas de toi.
-À qui penses-tu, alors ? Julie, peut-être... Night est également le membre le plus aimé de la ligue, avec Martin...
-Je ne pense pas à eux. Ils ne sont pas suffisamment contrôlables. »

Eyragon éclata de rire, mais se tût après le regard menaçant de Moriarty.

« Tu parles comme un vrai Haritori. Et à qui penses-tu ? »

Moriarty prit une pause, puis expliqua :

« Je pense à une personnalité très aimée, mais dont nous pourrons faire un homme de paille, très contrôlable. Quelqu'un qui occupe d'ailleurs cette fonction d'homme de paille depuis le début. Quelqu'un qui nous servira tout juste à évincer Guilhem et à faire de la figuration sans se plaindre, tandis que nous détiendrons la réalité du pouvoir. »

Eyragon mit un certain temps à comprendre. Finalement, il écarquilla les yeux.

« Non... Pas lui... Ce serait de la folie... »

Et Moriarty sourit. Il avait mis Eyragon dans la confidence. Ensuite, il alla se coucher. Il tomba de sommeil très rapidement. Et, cette nuit, plutôt que de rêver, comme à son habitude, de souvenirs, il se trouva dans un vide absolu. Seule s'y trouvait une petite fille, vêtue d'une robe blanche, qui fixait Moriarty de ses yeux noirs..

« Qui es-tu, mon enfant ? »

Moriarty se réveilla en sueur, le cœur battant. Il comprit alors que depuis cette nuit, en raison de l'examen auquel l'avait soumis Matt, il ne cesserait de rêver à cette peur, de rêver à cette jeune fille. Ceci compléta alors un élément très important du mythe que Moriarty allait fonder autour de lui. Il ne dormait presque jamais. Certains disaient qu'il s'agissait d'une forme d'orgueil, d'autres d'un moyen d'être plus efficace. Mais la vérité, toute autre, leur échappaient.

« Qui es-tu, mon enfant ? »