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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 11/08/2014 à 21:55
» Dernière mise à jour le 06/03/2019 à 02:43

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 50: Amour macabre
Oui c'est exactement la même OST d'ambiance, et alors ?

Dans un restaurant miteux, une sorte d'auberge, quelques badauds, habitués à cet état d'insalubrité, discutaient. La gérante était une vieille femme aux cheveux gris, dont quelques-uns étaient encore roux. Aigrie, elle gardait en elle quelques traces d'une beauté antérieure. Maintenant, elle était laide, grasse, méchante, et elle le savait très bien.

« Cet homme me fait peur... lâcha l'un des consommateurs, qui n'avait plus exactement chacune des ses dents. »

La propriétaire se releva. C'était une ancienne serveuse qui avait repris le restaurant, et elle n'entendait pas très bien.

« Qu'as-tu dit ?
-Je parle de ce dresseur, à la télévision. Il est arrivé à Sinnoh, et personne ne sait qui il est. En tout cas, il a gagné un tournoi amateur. Mais regarde ce capuchon et les pokémon qu'il traîne derrière lui. Un homme comme ça n'inspire pas confiance...
-Les pokémon n'inspirent pas confiance. reprit un autre homme, un peu ivre. N'y a-t-il rien de mieux à voir que ces combats stupides ?
-Un jour, les dresseurs pokémon domineront le monde, avec leurs petites bêtes. Et nous serons à la rue. Nous devrons lutter ou souffrir.
-Je ne suis pas d'accord. Ceux qui portent les pokémon sont des lâches. répondit la gérante. Et ton mystérieux inconnu qui se vante à la télévision les porte derrière lui car il a peur. »

À ce moment précis, l'homme de la télévision entra. Il portait son habit mauve, et derrière lui rentrèrent six pokémon de type Spectre. Sans dire un mot et sans enlever son capuchon, il s'assit à une table. La serveuse le regarda.

« Je voudrais un repas. expliqua-t-il tout simplement, d'une voix sans ton. »

La serveuse tenait à sa main deux grosses chopes remplies. Un homme ivre regarda successivement le tournoi de la télévision, puis l'homme. Il posa son verre, se demandant s'il n'avait pas trop bu.

« Pour qui vous prenez-vous, monsieur ? Nous sommes un établissement familial ici, monsieur. Il n'y a que les amis qui viennent. Et quand bien même vous voudriez manger, ce qui est votre droit le plus strict, vous devriez nous saluer avec respect, plutôt que de passer commande avant tout. Et puis , vous devriez enlever votre capuchon. Ce que vous faites est très impoli. »

Moriarty enleva son capuchon. La gérante eût un mouvement de recul devant la laideur de l'homme, et crispa sa main contre ses chopes.

« Vous devriez laisser vos pokémon à l'extérieur. Et puis, faites voir votre argent avant que je ne vous nourrisse.
-Je n'ai pas d'argent. Et mes pokémon restent avec moi.
-Pour qui vous prenez-vous ? Dehors ! Sortez de chez moi ! »

Moriarty la regarda avec calme, et eût un sourire narquois.

« J'aurais crû avoir droit à un meilleur accueil, après avoir payé la moitié de cet établissement. »

Il posa sur la table une photographie déchirée. Deux parents, dont les têtes manquaient, tenant un morceau d'enfant. La serveuse fit tomber ses chopes par terre, et manqua de s'évanouir.

« Non... »

Elle recula, puis alla se réfugier en cuisine. Moriarty attendit quelques temps, puis un serveur d'environ soixante ans vint lui porter un plat.

« Elle dit que vous êtes Bane. Que vous êtes revenu.
-Je ne t'avais pas reconnu. La vieillesse ne t'as pas épargné. »

Le serveur sourit.

« C'est bien vous... Pourtant, nous vous croyions tous mort... Vous étiez tombé d'une falaise... Comment avez-vous pu tromper la mort ?
-La mort n'est qu'un imposteur coiffé d'un sac en papier. »

Il commença à manger, ses pokémon derrière lui. Moriarty était chez lui. Ou du moins était-il chez Bane.

« N'approchez-pas ! Vous n'avez pas le droit !
-Paie-moi d'abord !
-Draby ! »

Il se souvenait de sa première venue dans ce restaurant. Il était si naïf, à cette époque. Il avait beaucoup paniqué. Bien sûr, tout avait changé lorsqu'il était revenu, cette fois-ci avec de l'argent.

« Mais... Vous êtes un invité d'honneur, ici, monsieur. »

Ainsi, le fantôme de la gérante, au temps où elle n'était encore qu'une serveuse, se mouvait à travers les tables.

« Tant que tu ne m'auras pas remboursé, tu travailleras pour moi ! »

Il s'en souvenait. Draby avait évolué, et son évolution ne lui convenait pas. Ces temps étaient durs...

« J'ai tout payé, ici. pensait Moriarty. J'ai travaillé pour cette femme. Les humains... Le peuple... Il est le pire ennemi de l'homme. Car aucun de vous autres ne m'a épargné, aucun de vous n'a eu de scrupules à faire travailler un enfant ! Car je le sais, je le sais pour l'avoir vécu. Il faudrait que je me venge. »

Eyragon apparût devant lui.

« La vengeance est l'arme des faibles et des lâches. Je veux vaincre Peter à la loyale, uniquement pour laver mon honneur. »

Après s'être rassasié, Moriarty quitta cet endroit, ces pokémon derrière lui. Et, alors qu'il allait à la forêt, des hallucinations lui parvinrent de toute part. Un troupeau d'Étourmi s'acharnait sur un si petit pokémon. Seul un héros pourrait l'empêcher, avec un cœur pur, de se faire attaquer. Et ce héros au cœur d'or, dont l'amour était plus brillant que le soleil, existait.
Non loin d'ici, ce même dresseur se voyait abordé par un jeune homme.

« Petit... Je t'avoue que ceci était mon premier combat pokémon, alors... Combien dois-je te donner ? »

Et, plus loin encore, le pokémon de Moriarty venait d'évoluer... De gigantesques ailes rouges, d'une envergure incroyable, capable de fendre l'air.
Moriarty resta longtemps devant l'orphelinat. L'endroit où il avait grandi. Où il avait été heureux, mais surtout triste. Au fond d'une pièce mal éclairée se trouvait une vieille femme en train de tricoter. Elle portait des lunettes, et ses cheveux étaient maintenant gris. Moriarty s'avança jusqu'à elle. Elle le regarda.

« Bane ! »

Elle se leva, et le prit dans ses bras, bien qu'elle soit plus petite.

« Je t'ai attendu longtemps, Bane... »

Des larmes coulaient de ses joues. Moriarty n'avait plus de larmes pour pleurer depuis très longtemps.

« Comment m'as-tu reconnu ?
-Comment aurais-je pu ne pas te reconnaître, Bane ?
-On ne m'appelle plus Bane, désormais. On m'appelle...
-Je sais très bien comment on t'appelle. répondit Émilie de sa voix chaleureuse. Mais pour moi, tu seras toujours Bane. Tu es le petit enfant que j'ai élevé.
-Tu n'as pas répondu à ma question. »

Elle sourit.

« Tu es toujours aussi impatient. »

Elle le regarda dans les yeux.

« Il y a un proverbe que nous utilisons à Sinnoh : Que l'on soit soleil ou lune, notre destin reste inchangé. »

Moriarty ne comprenait pas. Il répéta :

« Que l'on soit soleil ou lune, notre destin reste inchangé...
-Cela signifie que, quelque soit le chemin que l'on prend, notre fin sera la même. Tu étais quelqu'un de doué et d'intelligent. Tu étais destiné à devenir un grand dresseur. Et tu l'es devenu. »

Moriarty revoyait Émilie lui dire ces mots :

« Oui, tu seras le meilleur dresseur du monde, tu gagneras beaucoup d'argent, la reconnaissance de tes pairs, et des amis parmi les plus chers qui, eux, ne te laisseront tomber pour rien au monde. »

Elle l'avait ensuite fait promettre de la revoir. Elle avait eu raison.

« Que tu prennes le chemin de l'amour ou de la haine, que tu conquiers le pouvoir à l'aide de ces pokémon ou d'autres, tu devais être un grand dresseur, et tu l'es devenu. Ils disaient que tu étais mort, mais je savais que c'était impossible. Alors, quand j'ai vu ce dresseur de Simmeroh à la télévision, j'ai su qu'il ne pouvait être que toi. »

Moriarty regarda l'orphelinat où il avait grandi.

« Que sont-ils tous devenus ? demanda-t-il à Émilie.
-Beaucoup d'entre eux ont maintenant un bon travail et une bonne situation. Ce sont de bons citoyens. Je comprends que tu ne puisses pas leur pardonner, mais ils ne pensaient pas à mal dans ce qu'ils faisaient. »

Ecella et le chef de la Team Magic apparurent devant Moriarty.

« Ma vie a été gâchée par des personnes qui ne pensaient pas à mal dans ce qu'elles faisaient. rétorqua-t-il avec froideur. »

Émilie passa la main sur l'épaule de Moriarty.

« Je suis si émue de te voir... Tu as beaucoup grandi. Tu es devenu un Maître Pokémon, le statut le plus honorifique que l'on puisse avoir. Quand tu étais petit, je te racontais l'histoire d'un dresseur, et de son pokémon, Rudolphe. Puis, je t'ai donné une pokéball...
-J'ai utilisé ta pokéball pour la capture de mon premier pokémon. Et j'ai un autre pokémon qui s'appelle Rudolphe. C'est un pokémon très loyal.
-Je suis si fière de toi... »

Émilie resta longtemps à regarder Moriarty avec admiration.

« Que fais-tu, si loin de ta région ? »

Moriaty ne se résolut pas à répondre.

« Je donne un million de pokédollars à cet orphelinat.
-Je te remercie. Nous en aurons besoin. Mais pourquoi ces pokémon ? Pourquoi cette région ?
-Deux millions de pokédollars.
-Tu...
-Trois millions de pokédollars.
-Bane...
-Dix millions ! »

Émilie se tût.

« Tu n'auras qu'à envoyer la facture à la Ligue Arrogante.
-Tu n'as pas besoin d'argent pour m'impressionner. Tu n'en as pas besoin non plus pour cacher tes problèmes. »

Moriarty regarda Émilie dans les yeux. Il la prit dans ses bras. Émilie pleurait un petit peu.

« Je vais m'en aller, Émilie.
-Je comprends, Bane. N'oublie pas, que l'on soit soleil ou lune, notre destin reste inchangé. »

Ils s'étreignirent longtemps. Puis Moriarty relâcha son étreinte.

« Je suis contente que tu ne m'aies pas oubliée. »

Moriarty marchait jusqu'à la sortie.

« Un enfant peut-il oublier sa mère ? répondit-il de sa voix aigüe. »

Émilie sourit.

« Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, Moriarty. »

L'homme au capuchon s'arrêta.

« Mais tu te donnes beaucoup de mal pour nous le faire croire. »

Et il s'enfonça, au loin. Aux alentours, quelques dresseurs passaient. Médiocres, tous justes bons à savoir faire tenir un pokémon debout. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que Moriarty n'ait pas perdu un seul combat durant cette période de sa vie.
Il se sentait vide, désorienté. Il marchait longtemps, à travers les petits chemins, loin. Lorsque la nuit vint, il se réfugia à l'ombre d'un arbre, à manger quelques baies. Le lendemain, il marcha beaucoup, jusqu'à une maison. Un homme en costume, comme beaucoup d'autres voleurs, était apparût à sa porte.

« Si on vous interroge, dites simplement qu'elle est à vos parents, monsieur. »

Sa maison. Son ancienne maison. On lui avait dit qu'elle avait été revendue, mais il savait, au fond de lui, que personne d'autre que lui-même n'y avait habité. Mais il n'y entrerait pas. Il n'était pas assez fort pour affronter ce qu'il y verrait.
Alors, il continua de marcher.

« Mais ce que je vous garantis, c'est que, dès que vous l'offrirez à votre douce moitié, sa réponse sera forcément affirmative. »

Il se souvenait de sa bague. Cette bague qu'il avait probablement perdue. La cupidité, l'avidité des hommes. De ces petits êtres vains, voulant être les plus forts, les plus puissants, incapables de vivre ensemble, et forcés de se combattre dans cette arène impitoyable, sans règles ni sans morale, cette arène que l'on appelait la société, et qui leur permettait à tous de se combattre sans scrupules. Les uns utilisaient l'argent. Les autres, les pokémon. D'autres le savoir, la parole, la manipulation. Ils n'en avaient jamais assez...
Il faisait nuit noire. Un être hideux, répugnant, était apparût au sol. Ce n'était pas un pokémon, pas même un pokémon d'Unys. Il était gris, doué de petites ailes. Il était bossu, et la seule vue de cette créature était un supplice infligé à la vue. Moriarty regardait avec fascination cette hallucination.

« Je sais où tu veux aller. expliqua-t-il de sa voix de mourant, horrible à entendre. Et je ne comprends pas pourquoi tu veux retourner à cet endroit. Cet endroit qui t'a tant fait souffrir... »

Moriarty considéra la créature.

« Cet endroit, peux-tu m'y emmener ?
-Bien sûr. Tu n'auras qu'à me suivre. Tes pokémon viendront-ils avec toi ?
-Non. Ils ne viendront pas.
-Alors suis-moi. »

Et, sous les yeux du dresseur défilaient des paysages qu'il avait déjà vu, des chemins perdus dans les méandres de sa mémoire, et qu'il se remémorait petit à petit. Puis, il y arriva. Une falaise. Une falaise dont la chute pouvait être mortelle, mais heureusement pourvue d'une grotte, remplie de Nosférapti.
Et sous yeux, tout fût comme un défilé. Un défilé des temps et des âges, des humeurs et des sentiments. D'abord, une jeune fille aux boucles blondes, la plus jolie des jeunes filles qu'il ait jamais vu, regardant d'un air mélancolique le vide, triste, peut-être. Un fugitif arrivant.

« Je me présente : Ecella. Je viens de Célesta. J'y habite, mais je viens souvent ici. Pour penser, pour réfléchir... »

Le garçon était visiblement déjà amoureux, mais très maladroit. Il voulait être un roi, elle voulait être sa reine. Elle serait toujours là pour lui.

« Je suis si heureuse ! Nous allons pouvoir parler... Je n'ai vraiment pas beaucoup de personnes à qui parler. »

Les hallucinations disparurent, et, plus loin, la même petite fille, devenue femme.

« Je suis désolé, je n'ai rien trouvé à t'offrir... Je ne connais pas vraiment tes goûts, ce que tu aimes... Alors... Tant pis. »

C'était son premier baiser, son premier amour. Son unique amour. Plus loin apparaissait un Griknot, petit pokémon qu'avait capturé Ecella, haïssant le Draby de Bane.

« Pourquoi ne pas participer à des tournois ? »

Ils avaient vingt ans, ils écoulaient l'amour parfait. Les pokémon des deux amoureux, en revanche, se provoquaient du regard. Et, comme Moriarty s'y attendait, ce qui devait arriver arriva. Et son cœur racorni se serra d'avantage. Il vit Bane tomber, l'histoire s'arrêter. La belle musique des années passées ensemble et de l'amour s'arrêter spontanément.
Moriarty regarda sa main. La bague y était apparue, si réelle, comme une hallucination. Il se plaça, à genoux.

« Veux-tu m'épouser ? demanda-t-il.
-Oui. Je le veux. répondit une voix. »

Moriarty leva la tête. Devant lui était apparue la plus belle femme qu'il ait jamais vu. Elle était si similaire à Ecella, mais pourtant si différente... C'était une hallucination, mais quelles raisons aurait eu Moriarty de la chasser ? Il ressentait dans tout son corps une profonde chaleur. La femme le regardait.

« Qui es-tu ? demanda-t-il.
-Tu ne me reconnais pas... »

Sa voix était incroyable.

« Je suis ton amante, ton amour véritable, ta plus fidèle alliée. Je suis la haine. »

Moriarty la regarda de plus près.

« J'ai toujours été la pour toi. Quand tu avais besoin de moi. Tu as plus d'une fois décidé de m'abandonner, mais je suis toujours revenue. Parce que je t'aime, et parce que je sais que tu m'aimes. Parce que tu te sens bien à mes côtés, n'est-ce pas ? »

Moriarty était comme dans un rêve.

« Ce sont tous des traîtres. L'une t'as abandonné peu après ta prétendue mort. Ils t'ont supprimé ton poste. Tout t'a été supprimé. Mais moi, je suis restée, prête à tout faire pour que tu redeviennes celui que j'aime, quelqu'un de puissant. Et tu le sais. »

Elle enlaça Moriarty. Il était fou.

« Les pokémon Spectre peuvent suivre spontanément les dresseurs. Ce qui ont des idées noires. Je suis la haine, et tant que tu haïras les autres, tu seras fort. Plus tu penseras à ce qui te rend triste, plus tu te sentiras bien, et plus tu seras fort. Je suis celle que tu as toujours cherchée. Je suis à tes côtés... »

Et Moriarty, bien vite, comme dans un rêve, ne fût plus capable de faire la différence entre la réalité et ses hallucinations. Il écoutait avec une fascination rare la jolie jeune femme.

« Je t'aime. Et aucun d'entre eux ne t'a jamais aimé, et tu le sais. Fais comme tu le faisais avant. Ferme ton esprit, sois arrogant. Ne pense à personne sinon à moi, à moi, la haine. Ne laisse rien d'autre pénétrer ton esprit que la chaleur et la puissance que je te procure et tu seras invincible. »

Elle pointa la falaise du doigt.

« C'est un enfant qui est tombé dans cette falaise. C'est un roi qui en sortira. »

Moriarty la regarda.

« Si je décide d'être un roi, seras-tu ma reine ? »

Et il lui passa sa bague au doigt. Un trône apparût, sur lequel rayonnait la haine. Et Moriarty fût vite vêtu de nouveau vêtements royaux.

« Jusqu'où seras-tu prêt à aller pour moi, Moriarty ? »

Et Moriarty se leva.

« Pour toi, je serais prêt à tout faire... »

La haine sourit. Tout disparût.

« Mon amour... »

Moriarty alla dans les environs cueillir une rose. Une rose séchée. Il la plaça à terre, à l'extrémité de la falaise.

« C'est ici qu'est mort Bane. »

Et Moriarty sourit. Il sût que son voyage était terminé.
À Simmeroh, quelques jours plus tard, Guilhem reçut une étrange invitation à un restaurant. Il s'y était rendu. Il faisait nuit. Il était bien précisé qu'il devait y entrer seul, et c'est ce qu'il fît. La porte se referma derrière lui. Le restaurant, d'ordinaire l'un des restaurants les plus fréquentés de Simmeroh, était complètement vide, il n'y avait même pas une petite lumière.

« Y a-t-il quelqu'un ? Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
-Je suis la seule personne qui te haïsse assez pour avoir réservé chacune des places, répondit une voix qu'il connaissait bien, et avec des moyens illimités. Assieds-toi.  »

Il s'exécuta.

« Tu ne peux toujours pas l'admettre, n'est-ce pas ? Que vas-tu faire ? Est-ce que tu comptes me tuer ? »

Les yeux rouges et brillants apparurent dans le noir.

« J'aimerais tellement. répondit la voix aigüe et assurée. Tu n'as pas idée... Mais je ne tiens pas à faire de toi la victime.
-J'ai plusieurs gardes du corps. Il suffit que j'appuie sur ce bouton, et ils... »

Il venait de sortir un appareil électronique de sa proche. Il fût brisé en un instant. Les yeux rouges de Moriarty s'approchaient des siens.

« Ces prochains jours, je ferai tout pour que tu tombes. Je ferai tout pour assurer ta chute, pour faire de ta vie un cauchemar, et je te promets que tu regretteras de ne pas être resté bien au chaud dans ta maison plutôt que d'avoir rejoint la Ligue Arrogante. »

Guilhem avait peur, mais finit par sourire.

« Je n'ai pas qu'un appareil pour les appeler... »

Mais c'était inutile, Moriarty venait de s'en aller, sans laisser de trace. C'était à Espité. Curieusement, non loin de là, par coïncidence, peut-être, ce fût bientôt Abraka et Dabra que Moriarty rencontra. Ils ne purent pas voir son visage.

« Mes chers petits, mes chers amis... Que faites-vous ici ?
-Gallame, s'écria Abraka, attaque ! »

Le pokémon dont les bras étaient en fait des lames bien aiguisés s'élança. En l'air, il se figea, et fût envoyé contre un mur.

« Je n'ai pas le temps de jouer, mes chers petits.
-Mais j'ai le temps de jouer, Moriarty. répondit une voix. »

C'était le chef de la Team Magic. Une tasse de thé à la main.

« La famille au grand complet. commenta Moriarty.
-Vous avez quelque chose de changé... »

Moriarty s'attendit à ce que le chef de la Team Magic claque des doigts pour donner ses ordres à ses pokémon, équivalent de ses propres clins d'œil. Pourtant, il ne parla pas, ne bougea pas, et, sans un mot, son Alakazam attaqua.

« J'ai l'impression que vous êtes désappointé... lança-t-il à l'adresse de son adversaire. »

Comment avait-il fait ? Cela ne faisait aucun doute... Le chef de la Team Magic maîtrisait, comme Moriarty, le combat muet. Il lui avait copié cette capacité... De surprise, Moriarty ne réagit pas, et Spiritomb en subit les conséquences. Et, avec son Alakazam, il utilisa Psyko pour envoyer la cheminée d'un appartement sur Moriarty. Ce fût Noctunoir qui l'arrêta d'une attaque Balle Ombre.

« Gardevoir, Psyko ! lança Dabra. »

Mais, avant même de pouvoir utiliser cette attaque, le pokémon fût recouvert de glace, incapable d'attaquer. Une gigantesque Balle Ombre, lancée par Noctunoir, se dirigeait vers le chef de la Team Magic. D'un bond, celui-ci esquiva.

« Le paratonnerre ! s'écria Abraka. »

Le chef de la Team Magic était en effet à côté d'une grosse barre en métal attirant la foudre. Le Motisma de Moriarty se concentrait, et ce fût l'Alakazam du chef qui, très rapidement, propulsa son dresseur vers un mur. Cette diversion permit à Spiritomb et Magirêve de maîtriser le Galamme d'Abraka. Bien vite, Galamme et Gardevoir furent rappelés, et un sbire de la Team Magic vint téléporter ses trois plus importants éléments. Les nouveaux compagnons de Moriarty étaient plutôt efficaces...
Le jour succéda à la nuit. Le Château Arrogant était très calme, jusqu'à ce qu'Eyragon réveille les deux membres du conseil des quatre restants.

« Eyragon... Je viens à peine de me coucher... le supplia Armand.
-J'ai peur qu'Armand ait raison. appuya Martin. Les préparatifs de la Conférence Arrogante nous ont beaucoup fatigués. »

Eyragon sourit.

« Moriarty est de retour. expliqua-t-il avec un sourire satisfait. »

Armand se leva d'un bond.

« Il est... Mais comment le sais-tu ?
-Je le sais par l'un de mes informateurs de la Team Magic. Moriarty en aurait affronté le chef, Abraka et Dabra hier. Il est donc de retour à Simmeroh. Il a terminé son voyage. De plus, j'ai vu Guilhem rentrer d'une mine dépitée, hier. J'ai donc rapidement convoqué tous les champions à venir ici pour le saluer. Peut-être que Night amènera sa femme... »

Bien vite, les champions vinrent.

« Nous n'avons pas vu Moriarty arriver. commenta Matt.
-Rien ne nous dit qu'il est revenu pour la Ligue Arrogante. appuya Papy Joe.
-Vous ne connaissez pas Moriarty comme je le connais. répliqua Armand. S'il est revenu à Simmeroh, il est revenu pour la ligue. C'est son enfant, et il ne la lâchera pas.
-Je suis d'accord avec toi. appuya Méthane. »

Guilhem débarqua dans la salle, curieux.

« Que faites-vous tous ici ? N'avez-vous pas des arènes à tenir ? »

Martial lui répondit.

« Parfois il y a plus important que les arènes...
-Et qu'y a-t-il de plus important que les arènes, par exemple ?
-Ne fais pas l'innocent, Guilhem, rétorqua Papy Joe en riant, tu transpires par tous les pores.
-Vous devriez avoir un peu plus de respect pour votre maître. Vous savez très bien qu'il n'est pas autorisé à mettre les pieds ici. Faites ce que vous voulez, mais je veux que vous soyez tous dans vos arènes avant que le soleil ne se couche. »

On attendit beaucoup.

« Es-tu sûr de tes informations, Eyragon ? demanda Voltim. Moriarty avait l'air sûr de lui, la dernière fois que nous lui avons parlé.
-Les indicateurs de la Ligue Arrogante au sein de la Team Magic n'ont pas de très hauts postes. ajouta Thierry. Peut-être se sont-ils trompés. »

On entendit un bruit. Le bruit des badges que l'on insère dans les fentes, permettant de rentrer dans la première salle. Et ils le virent entrer, petit à petit.
La première chose qu'ils virent furent ses bottes noires. Elles étaient parfaitement cirées, épaisses, et à la semelle grise. Ils virent ensuite sa main droite s'appuyer à la porte. Elle était très pâle, et ses ongles longs étaient pourtant impeccablement limés. Puis, ce fût un pantalon violet, très beau et probablement très cher. Autour de celui-ci, une ceinture destinée à ranger ses pokéball, il n'y en avait aucune. Son pas était ferme. Son haut était également violet, et les revers de sa manche était très rouges.
Autour de son cou, sa fameuse cape, une cape au grand col. Elle était complètement remaniée, la doublure où Moriarty rangeait beaucoup de choses étaient presque invisible. Elles étaient faites en gros velours noir, et son intérieur était recouvert de soie rouge. Les deux pans de la cape étaient maintenus autour de son torse par deux gros boutons dorés.
Enfin, ils virent sa tête. Elle était pâle. Il s'était parfaitement rasé, ce qui contrastait avec ses cheveux, toujours en bataille, dans lesquels se perdait un reflet de lumière. Ils virent les immenses cernes sous ses yeux, ses yeux rouges exprimant la haine et la folie, et où la flamme du dressage avait disparu, sous ses sourcils mauves.
Ils virent son nez fin, puis sa bouche d'où dépassaient deux canines blanches. Il avait un maintien parfait, et faisait plus que jamais penser à un vampire. Plutôt que de le saluer, les membres de la ligue restèrent bouchée bée par un tel changement. Il eût un de ses sourires narquois si caractéristiques, mais cette fois-ci si différent.

« Moriarty ! se décida à lancer Armand. »

Et il se précipita sur lui, jouant la carte de la sécurité en préférant lui serrer la main. Celle-ci était froide. On vit ensuite les six pokémon derrière lui.

« Je vois que tu t'ai fait de nouveau amis. commenta Martin. »

Moriarty ne répondit pas.

« Je suis sûr que tu as rencontré de très jolies femmes pendant tes nouvelles vacances. plaisanta Armand.
-Tu pourras te permettre de tels traits d'esprit lorsque celles dont tu fais la connaissance ne te poussent pas à laisser tes pokémon se faire massacrer par les leurs pour attirer leur attention. »

Armand rougit, sachant que Moriarty avait raison. Son ton aigu était assassin.

« Quand m'apportera-t-on ce que j'ai demandé ? demanda-t-il à voix haute. »

Night se décida à prendre la parole.

« Moriarty, tu n'étais pas là au bon moment. Alors, je vais t'annoncer une bonne nouvelle avec un peu de retard. »

Il sourit, puis fit venir Amina. Son ventre était très gros. Les deux amants sourirent.

« Je te félicite Night. Je vois que tu as bien travaillé. Mais peut-être aurais-tu dû travailler d'avantage le dressage avant de perdre ton temps dans ces futilités. »

Night fût choqué.

« Quand m'apportera-t-on ce que j'ai demandé ? répéta-t-il. »

Guilhem revint à la salle, étonné que les membres de la ligue soient toujours dans la pièce. Mais ce fût Moriarty qui l'étonna le plus.

« Toi... »

Moriarty soutint son regard.

« Tu n'as plus le droit d'être ici. En tant que maître de la Ligue Arrogante, je t'ordonne de t'en aller !
-Mais je ne m'en irai pas. répondit Moriarty de sa voix douce, presque chantante. J'habite ici.
-Tu n'habites plus ici, tu n'es plus maître.
-En effet, je ne suis plus maître. »

Il regarda les personnes autours de lui, puis feignit d'être étonné.

« Mais combien de personnes vois-je ici? En dehors des champions et de toi-même, maître, il n'y a qu'Armand, Eyragon et Martin. Ainsi, trois dresseurs composent le conseil des quatre.
-Où veux-tu en venir ? »

Moriarty eût un de ses sourires narquois. Il récita ses propres lois.

« Quiconque parvient à battre le maître lors d'un combat selon les règles, à six pokémon contre six, devient maître. En cas d'absence du maître, le quatrième membre du conseil des quatre prend sa place, car la Ligue Arrogante ne peut exister sans son maître. En revanche, l'absence d'un ou plusieurs champions et d'un ou plusieurs membres du conseil des quatre n'empêche pas son existence. Si, après une certaine période de temps, aucun remplacent n'est trouvé, alors un ancien membre de la ligue est en droit de réclamer cette place. Il est également intéressant de noter que tout ancien maître de la Ligue Arrogante peut garder son titre de façon honorifique. »

Tous comprirent.

« Ils a raison, Guilhem. expliqua Martin. Tu n'as trouvé personne pour remplacer te remplacer en tant que quatrième membre du conseil des quatre. »

Guilhem commençait à transpirer d'avantage, il s'épongea le front.

« Julie, lança Armand, qui était la seule qualifiée pour ce poste, a refusé l'offre que tu lui avais faite.
-Amina aussi a refusé cette offre. ajouta Night. »

Guilhem réfléchit. Il eût une idée.

« Cette loi existe, Moriarty, tu as raison. Cependant, tout membre de la ligue Arrogante ne doit dresser qu'un type de pokémon. Les exceptions à cette règle ne sont délivrées qu'au maître, au huitième champion d'arène, et au quatrième membre du conseil des quatre par autorisation du maître. Tu m'a permis d'être un exception, mais je ne te le permettrai pas en retour. Ton équipe est donc invalide. »

Un des gardiens du Château Arrogant entra dans la pièce, en sueur.

« Voici ce que vous avez demandé. expliqua-t-il d'une voix haletante. »

Il remit des pokéball à Moriarty.

« Enfin... lança-t-il d'une voix aigüe en les prenant. En effet Guilhem, tu as raison, mon équipe traditionnelle n'est pas adaptée à ce poste. »

Il attrapa un à un les pokémon derrière lui.

« Mais je suis Moriarty du Bourg-Venteux, quatrième membre du conseil des quatre de la Ligue Arroante, spécialisé dans le dressage des pokémon de type Spectre, maître à titre honorifique de la Ligue Arrogante. »