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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 07/08/2014 à 14:43
» Dernière mise à jour le 21/12/2020 à 18:04

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 48: Le roi déchu
La salle était gigantesque. Il s'y trouvait de vastes draperies aux couleurs de la Ligue Arrogante. Une tapisserie et un sol impeccable, donc l'architecture et les choix avaient été payés avec la fortune personnelle du Maître Arrogant. Mais la salle était encore plus curieuse dans sa forme. Il y avait en tout treize sièges, mais ceux-ci se trouvaient de part et d'autre de la salle. Certains étaient plus en hauteur que d'autres, ou plus éloignés. Et, lorsque Moriarty eût actionné un savant mécanisme, les sièges se mirent tous à tourner selon des orbites bien définies mais aléatoires, se rencontrant tous potentiellement. Moriarty portait son habit traditionnel de maître, rouge et doré :

« Mes amis, j'ai crée cette salle pour nous. La salle de la fraternité est une salle où chaque membre de la Ligue Arrogante se réunira à la veille de la Conférence Arrogante. Et, comme elle s'appelle la salle de la fraternité, elle signifie bien que nous sommes tous unis, comme des frères. Et, comme il ne se fait pas de différence d'amour de la part d'un père pour ses enfants, nous aurons tous la même parole, du maître au champion d'arène.
Nous discuterons ici de tous les problèmes de société de Simmeroh. Tous, nous déciderons ensemble, et dans l'harmonie, de chaque réforme, de chaque décision, car nous sommes un. »

Armand n'écoutait pas, et regardait les sièges monter, descendre, se rapprocher puis s'éloigner du centre. Les autres membres de la ligue, bien que plus discrets qu'Armand, étaient également très curieux.

« En tant que frères, nous sommes tous égaux. J'ai conçu cette salle pour que tout le monde puisse parler. Pour que nul ne soit assis à côté d'un autre. Tous les sièges sont les mêmes, de manière à ce qu'il n'y ait pas de distinction, et bougent tous, de façon à ce que nul ne préside et que nul ne soit exclu. Il n'y a rien d'écrit sur ces sièges car je veux que la salle de la fraternité soit un exemple pour les générations futures. »

Tous étaient très impressionnés. Moriarty leur proposa de prendre place. Et, rapidement, il se mirent à débattre. Et, encore plus rapidement, la discussion glissa sur le terrain économique.

« Il m'a été donné, lança Matt, d'étudier des théories économiques. Mais les savoirs que j'ai accumulés sont très théoriques. Le modèle de Simmeroh est un modèle très particulier, en ce sens que nous devons concilier la modernité qu'est le système de dressage avec l'ancien modèle économique de base, toujours présent.
-Je pense, reprit Guilhem, que nous nous y sommes très mal pris. Le système économique portant le dressage pour composante n'est pas viable.
-C'est un système qui a su faire ses preuves à Johto, à Kanto... répliqua Eyragon.
-En effet, des régions où le dressage est ancré dans la culture, et non pas une région où personne n'a jamais entendu parler des pokémon, et où ceux-ci ont été imposés de force.
-Que veux-tu dire ? demanda Matt.
-Cela me semble évident. Durant nos premiers temps à Simmeroh, nous avons imposé le dressage, et fait taire le peuple. Bien que nous l'ayons autorisé à parler par la suite, le mal était déjà fait. Simmeroh étant une région ayant alors un très fort taux de chômage, de nombreuses personnes désespérées se sont engouffrés dans le dressage. Sans régulation aucune, il est naturel que ceux-ci finissent par s'endetter. C'est une crise que nous vivons, Moriarty, un crise de confiance. »

Tous suivirent le siège mouvant du maître.

« Que proposes-tu, Guilhem ? demanda-t-il calmement.
-Une taxe sur le dressage doit être imposée, ainsi qu'une prévention sur ses dangers.
-La taxe dont tu parles existe déjà.
-Et elle est bien trop faible ! En l'augmentant, nous pourrions financer de nouveaux emplois et endiguer la crise du dressage.
-Tu as raison. Mais ce serait signer la fin du dressage à Simmeroh.
-Moriarty, nous ne sommes pas Kanto, bien que tu te donnes beaucoup de mal pour nous le faire croire !
-Alors tu penses que moi, Maître pokémon de ma région, région basée sur le dressage, dans laquelle nous avons importé de nombreux pokémon, je devrais réguler ce pour quoi je travaille depuis quatre années...
-Le dressage serait beaucoup mieux passé si nous avions tenté de l'intégrer à notre culture. Nous aurions dû instaurer un régime transitoire basé à la fois sur le dressage et sur l'ancien mode de vie.
-Je suis désolé, mais je ne pouvais pas le faire.
-Et n'en as-tu pas eu l'occasion, avec cette jeune femme qui désirait t'épouser ? Notre chère amie, Victoire Estenieve, morte peu de temps avant de pouvoir t'épouser, elle qui était notre porte de salut. »

Les membres de la ligue étaient indignés. Moriarty était resté calme.

« Insinuerais-tu que j'aie quelque chose à voir dans la mort de ma fiancée ?
-J'insinue que si tu pensais vraiment qu'elle pouvait apporter quelque chose à notre ligue, tu l'aurais épousée, et tu ne l'aurais pas laissé se faire assassiner si facilement. »

Moriarty s'apprêtait à répliquer, mais Eyragon les arrêta.

« Bien... Je crois que nous avons saisi vos deux points de vue. Nous devrions également parler de la Team Magic.
-Une bonne nouvelle, pour commencer. continua Méthane. Nous nous sommes arrangés de façon à compliquer les systèmes de cryptage des médias. Ainsi, la Team Magic ne pourra plus jamais s'exprimer par la télévision.
-Quant au système de téléportation, reprit Martin, il a été endigué dans chaque lieu important de Simmeroh. Il est donc impossible de se téléporter dans une prison, bien sûr, mais également dans une école, dans la célèbre bibliothèque de Noilage, la salle de concours de Poniville...
-Ils perdent du terrain. se réjouit Papy Joe. L'expérience triomphera !
-Le chef a été de moins en moins présent durant le voyage de Moriarty et d'Armand, à ce qu'il me semble. commenta Matt.
-Il a tout aussi bien le droit de prendre des vacances que nous. répliqua Armand.
-En revanche, reprit Thierry, les deux généraux, Abraka et Dabra, on été très aperçus ces derniers temps. Je me souviens de l'affaire des souterrains de Graterrité.
-Abraka et Dabra sont un problème mineur par rapport au chef. répliqua Eyragon.
-Je ne suis pas d'accord avec toi. reprit Matt. Ces dresseurs sont très compétents et nous ont donné du fil à retordre... »

La Team Magic occupa encore la conversation.

« Il me semble, finit par trancher Eyragon, que Moriarty voulait nous parler de l'importation de pokémon d'Unys.
-En effet, reprit le maître. Je projette d'établir une loi pour interdire leur importation à Simmeroh.
-Pour quelles raisons ? demanda Night.
-Officiellement, les pokémon d'Unys présentent un danger pour l'écosystème de Simmeroh. Officieusement, ces pokémon ne méritent pas d'intégrer la région. Leur ligue est...
-Un Cryptéro ! »

Moriarty tourna la tête. Il n'y avait rien.

« Très amusant, Armand.
-À ton service.
-Naturellement, plusieurs d'entre vous se sont opposés à cette loi. À commencer par toi, Armand.
-Tout n'est pas à jeter dans leurs pokémon. De plus, c'est extrêmement hypocrite, compte tenu du fait que nous avons nous-même des pokémon d'Unys.
-Je suis d'accord avec Armand. continua Matt. Unys semble être une région tout à fait correcte.
-Vous n'avez jamais rencontré de poubelle parlante. répliqua le maître.
-Je soutiens également Armand. reprit Guilhem. Nous ne sommes pas assez puissants pour nous brouiller avec Unys. Ce ne serait pas apprécié.
-Peut-être pouvons-nous rajouter une clause. conclut Martin. Une clause selon laquelle tout dresseur peut utiliser des pokémon venant d'Unys, mais selon laquelle il est simplement interdit d'en apporter à l'état sauvage ou d'en relâcher dans la nature. »

Il y eût un silence.

« Je ne suis toujours pas convaincu. lâcha finalement Guilhem.
-Moi non plus. compléta Armand.
-Je rappelle que toute loi est acceptée par la Ligue Arrogante si elle obtient l'approbation du maître, de la moitié des membres du conseil des quatre, et de la moitié des champions. La moitié des champions approuvera cette loi, tout comme moi. Martin, qu'en penses-tu ?
-Tant que la clause figure sur la loi... »

Et c'est ainsi que les pokémon d'Unys furent bannis de Simmeroh.

« J'aimerais soulever un point qui ne figure pas dans la liste des sujets dont nous avions décidé de parler, parce que je n'ai pas trouvé la feuille ou les écrire.
-Armand, répliqua Méthane, nous n'avons pas fait passer de feuille. Ceci est notre première réunion.
-Je suppose que, dans ce cas, c'est encore mieux, et que rien ne m'empêche d'en parler... Je voudrais parler de Moriarty et de Guilhem. »

Les deux dresseurs concernés échangèrent un regard.

« Je trouve que la situation a évolué, depuis la création de la ligue. En fait, depuis que Moriarty et moi sommes partis en vacances et que la crise a frappé, je sens des tensions entre vous. »

Ils se regardèrent de nouveau.

« C'est grotesque, Armand. répondit Guilhem. Moriarty et moi ne sommes pas en froid. Il n'y a vraiment que lui pour penser ce genre de choses, n'est-ce pas ? »

Les autres membres de la ligue affichèrent un profil bas.

« Ce n'est pas que vous êtes en froid. commença Martial. Simplement, lors de la création de la ligue, Guilhem, choisi pour être quatrième membre du conseil des quatre, était le bras droit de Moriarty.
-C'est bien vrai. approuva Papy Joe. Dans le temps, nous vous voyions tout le temps ensemble.
-Disons simplement que vous prenez votre temps... continua le champion de type Combat. Nous avons des raisons de croire que vous n'êtes plus dans le même état relationnel. Moriarty, toi qui confiais habituellement la mise en place des tournois à Guilhem, c'est Eyragon qui a préparé cette Conférence Arrogante. Ce n'est également plus lui seul qui révise tes discours, mais il est assisté d'Eyragon et de Martin.
-Sans parler de l'ambiance glaciale lorsque vous vous croisez dans les couloirs du château, compléta Armand, c'est à vous dégoûter de vous être levé.
-Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. répondit Guilhem.
-Et moi non plus. appuya Moriarty. Ce ne sont que des rumeurs, Guilhem et moi gardons de très bons termes, et j'ai simplement fait en sorte de distribuer aux autres des parts son travail, qui était très dur pour lui.
-Je voudrais ajouter quelque chose. répliqua Armand.
-Qu'y a-t-il ?
-Je voudrais que l'on souhaite un joyeux anniversaire à Moriarty ! »

Chaque membre la Ligue Arrogante regarda Moriarty. Lui-même était assez étonné.

« Je suis orphelin. Je ne sais pas quand je suis né.
-Erreur, Moriarty ! Si l'on se base sur ce que tu m'as dit lors de la première Conférence Arrogante, expliqua Armand, tu avais à ce moment trente-cinq ans. Ainsi, si l'on étalonne ton anniversaire sur la date de la première Conférence Arrogante, tu auras, exactement demain, tente-neuf ans.
-Et pourquoi se baser sur la Conférence Arrogante pour célébrer l'anniversaire de Moriarty ? demanda Brynne.
-Car il faut bien la baser sur quelque chose. Il serait triste de le priver d'un anniversaire. Et puis, il peut être sûr de gagner quelque chose à chacun de ses anniversaires. »

Moriarty était touché. Mais il ne parvint pas à le montrer, et préféra changer de sujet :

« D'ailleurs, qui participera à la Conférence Arrogante de demain ? »

Plusieurs membres levèrent la main. Parmi les champions, Matt et Martial y participaient.

« Je participerai également. lança Martin. Vous pouvez compter sur moi.
-Et moi de même, continua Eyragon. Cela fait un an que tu n'as pas utilisé ton équipe classique de pokémon. Maintenant, tu es celui d'entre nous qui a le plus de pokémon !
-En fait, corrigea Méthane, Armand est celui qui a le plus de pokémon, car à ses équipes s'ajoutent son Ectoplasma et son Lippoutou.
-Et je participerai demain également, avec mon équipe Feu ! lança joyeusement le dresseur roux.
-Ce n'est pas là où je voulais en venir. reprit Eyragon. Demain, pour la première fois depuis un an, Moriarty utilisera son équipe principale en Conférence Arrogante. Et je ne compte pas rater ça...
-Je participerai aussi. »

C'était Guilhem. Les autres membres étaient étonnés.

« Ce sera ta première Conférence Arrogante, étant donné que tu n'as même pas participé à la toute première, n'est-ce pas, Guilhem ? demanda Martin.
-Effectivement. Mais je me suis entraîné. Et je me sens prêt.
-Grand bien t'en fasse. répondit Moriarty. Messieurs, il se fait tard, et je ne veux pas vous voir retourner à vos arènes. Vous mangerez ici un banquet que j'ai fait préparer, et vous aurez chacun une chambre. Night, ta femme est déjà prévenue, elle est en route. »

Et ils festoyèrent beaucoup. Moriarty était enfin guéri. Il n'était certainement pas heureux. Mais il avait compris les bénéfices de l'amour, et cet amour était désormais sa ligne directrice, comme du temps où il était Bane.
En écrivant le mot de passe menant à la chambre de Guilhem, puis à la sienne, il eût un pincement au cœur. Si il avait réussi à résoudre le problème d'Ecella, tout aurait été tellement plus facile.

« Mes amis, bonjour. Je sais ce qui vous amène ici, et ainsi, le discours habituel est reporté pour la pause. En attendant, place aux combats ! »

Moriarty fût peu applaudi, en cette seizième Conférence Arrogante. À ce qu'il avait compris, il avait été jugé comme responsable de la crise, et son voyage avec Armand avait été comme un marque de l'irresponsabilité. Le premier combat opposait Armand à Guilhem.

« Togekiss ! Lame d'Air !
-Maganon, Surchauffe ! »

Et Maganon lança un déluge de flammes. Togekiss esquiva, puis se rapprocha d'avantage de son adversaire.

« Bien... Tonnerre ! »

Et un jet d'électricité, très bien placé, Maganon pût toucher Togekiss de façon à ce qu'il tombe hors de combat. Armand avait gagné. Guilhem avait l'air dépité.

« Ce n'est pas grave, consola Moriarty, Armand a un style de combat très déstabilisant.
-Il lui restait trois pokémon en pleine forme.
-Même les meilleurs d'entre nous ont des problèmes... »

Eyragon semblait soucieux, et regardait le stade avec anxiété. Il appela Moriarty, Martin et Armand, et attira leur attention sur le combat en train de se jouer.

« Regardez ce jeune homme.
-Il a l'air bien jeune. Il devrait se constituer une éducation plutôt que de partir combattre dès maintenant... fit remarquer le maître. »

Moriarty n'avait pas eu cette chance.

« C'est ce que disent les vieilles personnes pour se rassurer. commenta Armand.
-Regardez-le. Il a onze ans.
-Comment le sais-tu ? demanda Martin. »

Moriarty regarda mieux l'homme. Il avait des cheveux très sombres. Il était vêtu de bleu foncé, et, sur son habit, on pouvait constater un signe, comme celui d'une famille de dresseurs, qu'il était fier d'arborer. Mais ce qui capta l'attention de Moriarty furent ses yeux. Des yeux très noirs, qui cachaient une émotion que Moriarty ne connaissait que trop, la haine.
Sur le terrain, le garçon avait un Absol, pokémon de Hoenn quadrupède, à la tête noire, et à la fourrure blanche comme la neige. Il était opposé à un dresseur possédant un Alakzam, et étant en train de lui infliger une cuisante défaite. Il dressait très bien, pour un enfant.

« Cet homme est Susra Atuko. confia Eyragon à Moriarty. Et j'ai tué ses parents... »

Moriarty le regarda avec des yeux ronds.

« Les Atuko étaient une jeune famille de dresseurs. Une famille peu forte, sans intérêt, à l'inverse de ma propre famille. Ayant entendu parler de ma renommée, peu après ton départ pour Johto, ses parents m'ont défié en combat. Ils étaient bons, mais pas assez. Autant dire que je les ai humiliés. Ils se sont suicidés pour garder leur dignité. Ils n'ont laissé qu'un pokémon, héréditaire à leur enfant, et je me doute bien qu'il ne participe à ce tournoi que dans le but de m'affronter, et de me tuer, car il me tient responsable de la mort de ses parents.
-Qu'attends-tu de moi, Eyragon ? »

Le dresseur d'Ébenelle se tût un instant.

« J'ai beaucoup de respect pour ceux qui veulent venger leur famille, car moi-même, je ne dresse que dans le but de venger ma propre famille. On m'a dit qu'il ne soignerait pas ses pokémon une seule fois de tout le tournoi. Alors, j'aimerais que tu modifies le tableau des combats afin qu'il affronte Armand, Martin, qui le laisseront gagner, puis moi-même. Ceci lui permettra d'avoir un aperçu de ce qu'est la Ligue Arrogante avant de l'affronter.
-Tu me demandes de tricher pour avantager cet enfant jusqu'en demi-finale.
-Moriarty, c'est un service que je ne t'aurais pas demandé il y a quelques temps, mais je sais que maintenant, tu es quelqu'un de plus compréhensif. »

Moriarty prit une longue inspiration.

« Il en sera fait selon tes désirs. »

Pendant ce temps, Matt et Martial menaient un duel acharné.

« Berto, lance Mach Punch sur Métalosse ! »

Et le Simiabraz, rapide, parvint à lui donner un spectaculaire coup de poing.

« Psyko ! »

Le pokémon, sensible au type Psy, se tordit de douleur en tout sens.

« Cache-toi, puis lance Rafale Feu, nous aurons l'effet de surprise ! »

Et Berto, furtif, se cacha, et bougea, de sorte qu'on ne pût plus l'identifier.

« Psyko ! »

Métalosse se concentra, puis fit sortir Berto de son rocher. Il le mit alors hors de combat.

« Cet tactique était inutile. Mon Métalosse peut ressentir les mouvements psychiques de chaque pokémon, et peut donc le localiser, quoi qu'il arrive. »

Puis, de son côté, Guilhem tentait de bien se classer, en affrontant d'autre dresseurs perdants. Mais il n'y arrivait pas.

« Alakazam, Psyko !
-Braségali, Pied Brûleur ! »

Ainsi, contre le Braségali d'un dresseur de Hoenn, Alakazam ne fût pas assez puissant pour éviter l'attaque. C'était le second combat de rattrapage d'affilée que Guilhem perdait.
Pendant ce temps, le jeune Susra affrontait un Armand peu convaincu par ce qu'il faisait. Naturellement, il remporta la victoire.

« C'est toujours amusant de rendre service. confia-t-il à Moriarty. Et puis, ce n'est pas comme si je comptais remporter le tournoi, tout le monde sait qui y parviendra... »

Moriarty eût à affronter un dresseur d'Unys. Bien que la ressemblance étonnante de ses pokémon avec des objets d'ameublement fût distrayante, il remporta la victoire très facilement.

« Moriarty, lui raconta son Porygon-Z, pendant sa pause, c'est un vrai plaisir de pouvoir de nouveau jouer avec toi !
-Plaisir partagé, Porygon-Z. As-tu des nouvelles du dresseur de Johto ?
-Je n'ai rien, depuis son combat contre le dresseur que nous connaissons tous les deux, et dont tu refuses de dire le nom.
-Je n'avais pas besoin de commentaires. Mais, si tu n'as pas de nouvelles, ce n'est pas grave, il se présentera sûrement de lui-même. En attendant, cherche tout ce que tu peux concernant les Atuko. »

Le célèbre banquet de la Ligue Arrogante laissa place à un discours de Moriarty sur la manière de redresser l'économie. Il fût franchement mal reçu. Mais, bientôt, les combats reprirent.

« Alakazam, Mur Lumière ! »

La terrible technique de Matt était des plus infaillibles. Elle obligeait Drattak à voler au-dessus de son adversaire.

« Lance les bras psychiques ! »

Bientôt, deux gigantesques bras roses attrapèrent Drattak. Celui-ci se couvrit d'un aura bleu, celui de Draco-Météor, qui brûla les bras psychiques. Il utilisa ensuite une attaque Dracogriffe.

« Psyko ! »

Drattak se tordit en tout sens. Il se concentra, cependant, et de sa bouche sortit une balle orangée, qui mit Alakazam hors de combat.

« Drattak a mis Alakazam hors de combat. Moriarty remporte le combat ! »

De tous les pokémon de Moriarty, l'un des plus heureux était sûrement Drattak. Lui qui avait été habitué à connaître Bane, à dresser avec lui, à l'aimer sans compter, avait ressenti une douleur non-avouée lorsque son maître tant aimé été devenu Moriarty. Mais il se sentait responsable de cette transformation, n'ayant pu complètement le protéger contre Ectoplasma. Alors, digne, il avait cédé à tous les caprices de son maître, espérant, au plus profond de lui, le changement qui était en train de s'opérer. Et il rayonnait, car il avait réellement retrouvé son maître.
Ronflex, pokémon tout aussi digne, et très intelligent, respectait beaucoup Drattak. Aussi se montra-t-il très heureux du changement de Moriarty, et chercha à combattre de mieux en mieux pour lui montrer son approbation quant à son changement. Ectoplasma semblait s'être très bien adapté au changement, tout comme Porygon-Z, qui n'était de toute façon qu'une programme informatique, et Leuphorie, tellement heureuse d'avoir enfin l'attention de son maître. Quant à Nostenfer, il ne semblait pas avoir d'opinion. Étant un pokémon d'une famille légendaire, il était sûrement passé entre de nombreuses mains, et était donc sûrement habitués à différentes personnalités.

« Moriarty, fit remarquer Armand, ton Leuphorie est sur ta tête.
-Crois bien que j'ai essayé de l'enlever... »

Leuphorie, toute heureuse, semblait aux anges, pouvant enfin libérer son amour sur celui qu'elle pensait être sa mère.

« Si tu veux le savoir, Martin vient de perdre contre Susra. Ce jeune homme affrontera donc bien Eyragon en demi-finale. »

Et ce fût ce qui se produit. Mais, Eyragon, naturellement, était très fort, et gagna son adversaire. Cependant, il le fit avec dignité, de façon à ce qu'il puisse être fier de lui. Mais il quitta le terrain sans un mot, refusant de serrer la main à Eyragon, ni même de le regarder.

« La finale opposera Eyragon d'Ébenelle à notre maître, Moriarty du Bourg-Venteux ! »

Guilhem venait de revenir dans la loge des participants.

« C'est une honte. Sur six duels de rattrapage, je n'en ai gagné que deux.
-Ce n'est pas grave. lui répondit Martin.
-Il me semble que le quatrième membre du conseil des quatre doit valoir mieux que ça.
-Je te rappelle que tu n'as ce poste que parce que ton équipe avait plusieurs types de pokémon, et que ce privilège ne pouvait s'accorder qu'au quatrième membre du conseil des quatre ou au huitième champion d'arène. Et nous n'allions pas faire de Brynne le quatrième membre du conseil des quatre...
-Si ceci était censé me rassurer, répondit Guilhem, tu n'as pas réussi. Je croyais que tu étais un homme apaisant, et d'une grande éloquence, je crois m'être trompé... »

Quant au duel entre Moriarty et Eyragon, tous les deux étaient très heureux. C'était une finale de la Conférence Arrogante comme il n'y en avait pas eu depuis longtemps, très belle.

« Dracolosse, Colère ! »

Ectoplasma tenta d'esquiver. Il lança un rayon de Ténèbres, qui ricocha sur la carapace d'aura pourpre qu'était l'attaque Colère. Il fût aussi mit hors de combat rapidement.

« Ronflex !
-Colère ! »

Ronflex utilisa Métronome, d'où il sortit une attaque de Feu qui ne l'aida guère. Ronflex tenta de résister de front à l'attaque, mais il se la prit de plein fouet, et souffrit très douloureusement, avant d'être mis hors de combat.

« Drattak ! »

Et, lorsque Drattak sortit, Dracolosse était confus. Il suffit d'une attaque Draco-Météor pour tout clore très rapidement. Il avait gagné la seizième Conférence Arrogante.

« Absol, Tranche-Nuit !
-Esquive, Alakazam ! »

De sa corne noire, l'Absol de Susra venait de lancer une très grande attaque sombre, qu'Alakazam ne pût esquiver. Susra remporta ainsi la troisième place. Mais il ne se présentant pas à la cérémonie, et ne vint pas chercher l'argent. Plus tard, Méthane expliqua à Moriarty qu'il avaient entendu parler d'un voyage de Susra, expliquant qu'il reviendrait l'année suivante, pour gagner, cette fois-ci.
Quant à Guilhem, il fût classé quatre-cent-cinquante-et-unième sur un peu plus de cinq-cent participants. Il le vivait réellement comme un échec. Mais peu importaient ces choses à Moriarty. Car il avait enfin retrouvé sa grande équipe, son noble Drattak, son Ectoplasma le stratège, le digne Ronflex, le Porygon-Z parlant, le Nostenfer familial, et bien sûr l'aimante Leuphorie. Et il avait décidé de les aimer.

« Nous devrions rentrer. conseilla Moriarty. Il va bientôt pleuvoir.
-Et n'es-tu pas censé aimer la pluie, Moriarty ? répliqua Eyragon.
-Je... »

Et Eyragon avait raison. Le fait que Moriarty préférait désormais la douce chaleur du soleil témoignait de son changement. Bane aussi aimait beaucoup le soleil.
Le lendemain, l'ambiance au Château Arrogant avait changé. Les membres du conseil des quatre étaient beaucoup plus chaleureux avec Moriarty, se permettant des familiarités auxquelles ils n'auraient même pas songé avant. Armand avait décidé d'entraîner un par un chacun de ses pokémon.

« Et je veux le faire avec toi, Moriarty. Comme au bon vieux temps...
-Armand, ce n'était pas au bon vieux temps, tu as encore les cicatrices de tes blessures dans les grottes d'Unys. Tu n'as même pas défait tes valises.
-Ce sera le bon vieux temps si on l'imagine comme tel. »

Et, chaque jour, Armand lui demandait :

« Est-ce aujourd'hui que nous entraînons nos pokémon ?
-Je n'ai pas le temps, Armand. J'ai des affaires très importantes à régler. Mais je te promets de le faire quand j'en aurais l'occasion. »

Et, chaque jour, il repoussait d'un autre jour.

« Ce n'est pas si facile d'entraîner vint-cinq pokémon ! finit par avouer, agacé, le dresseur roux. »

Lorsque Moriarty lui fit remarquer qu'il en avait en réalité vingt-six, Armand lui avoua avoir perdu la plume d'Électhor.

« Mais j'ai bien négocié. compléta-t-il. Je peux te dire que Voltim et Voltom doivent être très contents. »

Moriarty s'était de nouveau intéressé aux formes avancées et obscures du dressage. Il ramenait des traités entiers de dressages de la bibliothèque de Noilage pour se documenter de plus en plus, et il avait acheté au prix fort un volume très ancien traitant des particularités des pokémon de type Spectre et de leurs attaques.

« Ce volume ne m'apprend guère de choses que je ne savais déjà. pensa-t-il. Il semble moins évolué que tout ce que j'ai pu lire à la bibliothèque des Haritori. Il parle malgré tout de la force de Dévorêve d'Ectoplasma, de sa force spectrale, mais omet de mentionner la force de son poison. Au moins, il semble connaître le dernier présent de l'Ectoplasma, qui permet à son maître mourant de prendre sa place... »

Le feuilletant d'avantage, il pût lire quelque chose de très intéressant sur les effets de l'attaque Dévorêve.

« Perte de colorant pour les cheveux, peau se pâlissant... L'attaque Dévorêve peut entraîner des problèmes de voix, le sang remonte alors jusqu'aux yeux... L'attaque Dévorêve entraîne des hallucinations sur la personne qui en est victime... »

Il lût ce passage avec attention, et comprit. L'attaque Dévorêve entraînait un déséquilibre mental. On racontait ainsi dans cet ouvrage l'histoire de plusieurs hommes prétendant être quelqu'un d'autre, avoir quitté leurs corps, ayant développé des personnalités multiples... Ainsi, Moriarty comprit la pureté de la vision de Bane qu'il avait eu. Elle semblait vraie parce qu'elle avait prit l'avantage sur l'esprit faible de Moriarty. Et, si de telles hallucinations pouvaient avoir lieu, d'autre le pouvaient encore.
Guilhem, blessé dans son orgueil, parlait de moins en moins. Un jour que Moriarty était assis à son bureau, celui-ci vint le voir.

« Moriarty, j'aimerais te parler en privé.
-Cette salle est immense. Tu peux parler, et personne n'entendra rien. »

Moriarty se leva.

« J'envisage de quitter la Ligue Arrogante. »

Le maître écarquilla les yeux.

« Tu n'y penses pas ! Tu es le quatrième membre du conseil des quatre, tu es le pilier de cette ligue, notre bras droit à tous.
-Quel est l'intérêt ? Je ne suis pas un dresseur à la hauteur... Tu n'as qu'à voir mes piètres résultats à la Conférence Arrogante.
-Tout le monde peut avoir des instants de faiblesses, Guilhem.
-Tout le monde sauf toi, Moriarty. Tu n'as jamais perdu un seul combat. »

Moriarty prit une profonde inspiration.

« Guilhem. Il y a quatre ans, j'ai eu un choix à faire. Celui de choisir des personnes pour m'accompagner dans mon rêve. Celui de créer la Ligue Arrogante. À l'origine, tu ne devais pas en faire parti, et j'avoue ne t'avoir accepté que parce que tu accompagnais Brynne. Mais c'est un choix que je ne regrette aucunement, et je peux maintenant dire que je t'aurais choisi même si tu étais venu seul.
-À quoi bon t'encombrer d'un mauvais dresseur, Moriarty ?
-Tu n'es pas mauvais. Je refuse que tu le dises. Dans tous les combats pokémon, il existe, plus fort que le talent, une part de chance. C'est cette part de chance qui fait qu'à chaque Conférence Arrogante, champions et conseils des quatre ne peuvent prévoir qui gagnera. Et j'ai eu beaucoup de chance. »

Il pensait ce qu'il disait. Il n'y avait rien d'héroïque dans tous ses combats gagnés à Sinnoh, pas plus que dans ceux qu'il avait gagné à Kanto, surtout après avoir su la véritable motivation des membres de la Ligue Indigo. La Quintessence de l'Arrogance l'avait sauvé, comme son pacte avec Entei, comme la mystérieuse disparition des pokémon d'Armand avant un combat que celui-ci était sûr de gagner.

« Tu dis cela avec beaucoup de sincérité, mais je sais que jamais je ne pourrai te battre.
-Tu te trompes. répondit Moriarty sèchement. Et pour te le prouver, je te provoque en duel. »

Guilhem fût surpris, et crût à une plaisanterie.

« Je suis très sérieux, Guilhem. Prépare tes pokémon.
-Très bien. Je vais commencer par utiliser mon Gallame.
-Leuphorie! »

Ainsi, dans la salle du maître, le combat allait commencer. Moriarty, de ses yeux rouges, regarda Leuphorie, et son pokémon comprit ce que son maître voulait, hochant la tête avec amour. Quant à Galamme, il était grand et vert, et ses bras n'étaient que des lames tranchantes.

« Gallame, utilise Tranche ! »

Leuphorie esquiva.

« Utilise Tranche de nouveau ! »

Et Gallame se retourna, et, de ses bras tranchants, utilisa l'attaque sur Leuphorie, qui tomba hors de combat. Moriarty eût un sourire narquois.

« Ronflex ! »

Et le pokémon bleu et beige, massif, sortit de sa pokéball.

« Gallame, Tranche ! »

Mais Ronflex prit son adversaire, et le compressa entre ses mains.

« Utilise Close Combat ! »

Mais, avec l'attaque Casse-Brique, Ronflex esquiva les coups répétés de son adversaire, et le mit hors d'état de combattre.

« J'utilise Mammochon ! »

Semblable au pokémon de Martin, ce Mammochon était à peu près que son adversaire, et possédait de grandes défenses.

« Séisme ! »

Mais Ronflex résista, et tenta d'utiliser Casse-Brique.

« Blizzard ! »

Un flocon apparût, puis un autre. Lorsque Ronflex en toucha un, une réaction en chaîne se produisit, et Ronflex se retrouva complètement glacé, incapable de combattre d'avantage. Moriarty tachât de ne pas trop montrer son contentement.

« Nostenfer ! »

Un jour, Moriarty avait eu à combattre un dresseur puissant. Un dresseur de Kanto.

« Blizzard ! »

Nostenfer, plus rapide, utilisa deux attaques Poison-Croix avec agilité, souplesse et fluidité. Mammochon tomba hors de combat.

« Maganon ! »

Le pokémon de feu était très semblable à celui d'Armand.

« Lance-Flamme ! »

Moriarty avait toujours eu peur de ce dresseur de Kanto. Mais ce dresseur avait considérablement réduit son niveau lors de leur combat. Car ce dresseur était celui de l'Argent et de l'Indigo, du Johto et du Kanto. Un dresseur bien plus puissant que tous les humains, tant et si bien qu'il avait quitté le poste le plus prestigieux du monde. Et, à la fin du combat, Moriarty avait comprit quelque chose.

« Lance-Flamme ! »

Au bout de deux de ses attaques, Nostenfer tomba à terre.

« Porygon-Z ! »

Moriarty allait laisser Guilhem gagner ce combat. Ses pokémon l'avaient compris, et avaient fait, chacun leur tour, semblant de tomber.

« Lance-Flamme ! »

Et Porygon-Z esquiva, puis utilisa Triplattaque. Maganon, tomba, hors de combat. Le stratagème de Moriarty ne devait pas être trop évident.

« Elekable ! »

De type Électrique, le pokémon était massif, jaune et rayé noir. Porygon-Z rata volontairement Triplattaque. Guilhem devait gagner.

« Tonnerre ! »

Et Porygon-Z tomba. Moriarty appela Drattak, qui mit hors de combat son adversaire en une attaque Dracogriffe.

« Je choisis Alakazam ! »

Drattak lança une attaque Lance-Flamme, volontairement faible, puis se tortilla en tous sens sous les effets de l'attaque Psyko, avant de tomber par terre d'une manière très convaincante.

« Ectoplasma ! »

Une attaque Exploforce, puis une attaque Ténèbres. Alakazam était hors de combat.

« Togekiss ! »

Moriarty sentait que Guilhem avait davantage d'assurance dans sa voix. Son plan marchait. Togekiss était grand, avait de grandes ailes blanches et quelques éclats rouges et bleus, et surtout un grand sourire, plus ou moins similaire à celui de Leuphorie. Ectoplasma lança une attaque Exploforce, qu'il fit rata avec application.

« Lame d'Air ! »

Et Togekiss, pourfendant l'air, lança une attaque sur Ectoplasma, qui tomba et ferma les yeux.

« J'ai gagné... murmura machinalement Guilhem.
-Tu as gagné. répéta Moriarty. Cela prouve que tu es un bien meilleur dresseur que ce que tu veux bien nous faire croire...
-C'est possible. Cependant, personne ne croira que j'ai vaincu le grand Moriarty...
-S'il n'y a que cela qui te pose problème... »

Et Moriarty s'assît à son bureau, prit un bout de papier, et écrit. Il écrit qu'en ce jour, en cette heure, Guilhem, quatrième membre du conseil des quatre de Simmeroh, venait de le vaincre en combat, à six pokémon contre six, selon les règles. Il apposa ensuite au papier le sceau de la Ligue Arrogante.

« Je pense que ceci devrait les en convaincre. »

Guilhem attrapa le papier. Il eût un grand sourire, et même un petit rire.

« Tu as l'air bien joyeux...
-Amène-moi au Panthéon. »

Le ton de Guilhem avait changé.

« Fort bien... »

Et Moriarty amena Guilhem dans la salle du Panthéon. Aucun dresseur n'y était parvenu jusque-là. C'était une vaste et sobre salle. Il s'y trouvait une machine, désignée à enregistrer à jamais les pokémon des maîtres de Simmeroh. Jusqu'ici, seul Moriarty avait apposé les siens, personne n'ayant réussi le défi de la Ligue Arrogante. Pourtant, Guilhem sortit ses six pokéball, et les plaça dans la machine.

« Guilhem, que fais-tu ? »

L'homme le regarda d'un air mauvais.

« Tu peux disposer. Je suis le nouveau maître de Simmeroh. »

Moriarty mit un certain temps à comprendre.

« Non... »

Guilhem eût un sourire qui rappela fortement à Moriarty ses propres souvenirs.

« Moi, Guilhem, déjà possesseur des huit badges nécessaires pour affronter les habitants du Château Arrogant, je viens de vaincre à la suite les membres du conseil des quatre Armand, Eyragon et Martin, ainsi que le maître, Moriarty du Bourg-Venteux. »

Et il sortit, de sa sacoche, trois papiers, pareils à ceux de Moriarty, très officiels, signés respectivement par Armand, Eyragon et Martin.

« Mais tu n'as pas gagné, Guilhem, je t'ai laissé gagner.
-Tous m'ont laissé gagner. Mais ces papiers, signés de ton propre sceau, semblent dire le contraire... »

Les membres du conseil des quatre, alertés par l'entrée au Panthéon, arrivèrent, ébahis. Armand avait rarement paru aussi sérieux.

« Que se passe-t-il ? »

Guilhem eût un sourire.

« La salle du maître connaît un changement de propriétaire. Moriarty, tu peux disposer. Tu as jusqu'à la prochaine Conférence Arrogante pour récupérer tes affaires, avant que je n'investisse cette salle.
-Traître ! lança Eyragon. Comment as-tu osé tous nous berner, comment as-tu osé t'en prendre au plus puissant dresseur du monde, celui sans qui tu ne serais rien ?
-Est-ce ainsi que l'on parle à son maître, Eyragon ? répondit avec malice Guilhem.
-Je n'ai pas de maître parmi les lâches. répliqua alors Armand. »

Puis, il tourna les talons, suivi par ses compagnons. Moriarty n'avait pas bougé. Il ne comprenait toujours rien. En l'espace de quelques temps, son monde s'était écroulé autour de lui.
De leurs côtés, les membres du conseil des quatre étaient tous plus énervés les uns que les autres.

« Je ne comprends toujours pas. avoua Martin.
-Comment a-t-il pu ? répétait inlassablement Eyragon. Comment a-t-il pu ? Comment a-t-il pu ? »

Il partit prendre un peu d'air à la sortie du château. Moriarty regardait l'horizon, le regard vide. Il avait laissé son habit rouge et doré, et portait plutôt une grande cape mauve, surplombée d'un capuchon.

« Moriarty, tu es celui qui a fait de nous ce que nous sommes. Nous étions à peine des hommes, mais maintenant, nous pouvons être des héros. »

L'homme ne répondit pas. Il était dévasté. Immédiatement, Eyragon comprit qu'il était exactement dans le même état de dépression que celui qui avait suivi son combat contre Red.

« J'ai prévenu chaque champion. Nous sommes prêts à tous démissionner jusqu'à ce qu'il te rende ton poste.
-Non. murmura Moriarty. »

Son sifflement était doux, mais faible. Il ressemblait à une chanson.

« Ce serait exactement ce qu'il voudrait. Guilhem, bien qu'il ait triché, a gagné sa place. Il est votre maître, et vous le respecterez comme un maître.
-Ce n'est pas la façon dont un Haritori règlerait les choses, Moriarty.
-Je ne suis pas un Haritori, ce n'est que mon nom. Je suis un orphelin.
-Tu l'es certainement, mais que vas-tu faire ?
-Je suis un orphelin... répéta Moriarty. »

Ses yeux se remplirent alors de vide. Eyragon le regarda avec attention.

« Je viens de voir tout ce que je ne suis pas, Eyragon.
-Que veux-tu dire ?
-Je ne suis plus le maître de Simmeroh. Pourtant, il s'agissait de mon rêve, de mon identité. Je n'ai plus d'identité, je ne suis personne. Mais je viens de voir tout ce qui ne m'appartient pas. Je viens de voir des choses, des pokémon, des vies que je n'ai pas encore eues.
-Je ne te suis pas.
-Je m'en vais Eyragon. Reste dans cette ligue, comme les autres. J'aurai besoin de toi.
-Où vas-tu ? »

Moriarty ne répondit pas, il commença à marcher, seul, son Ectoplasma derrière lui. Il parcourut un longue route, seul, marchant droit, sans vraiment savoir où il se rendait. Il n'était ni triste, ni joyeux. Il avait perdu ce qui faisait sa vie, il était comme mort.
Il traversa la ville d'Abepole pour finalement arriver au Bourg-Venteux. Un tout petit bourg, où il était censé avoir passé toute sa vie. Le laboratoire du professeur Sapin...

« Maître ! Que me vaut cet honneur ? »

Il ne se fatigua même pas à expliquer la situation.

« Je ne veux plus de ces pokémon. Gardez-les.
-Ce sera fait avec grand plaisir mais, si je puis me permettre, pourquoi voulez-vous vous en débarrasser ? Et pourquoi ce changement de tenue ?
-Vous ne pouvez pas vous en permettre. »

Et il remit ses pokéball, et laissa Ectoplasma.

« Le Bourg-Venteux est une bien belle ville, Moriarty. On dit que vous y avez passé votre enfance. Ne voudriez-vous pas me montrer où vous habitiez ? »

Moriarty partit sans répondre. Sa naissance. L'orphelinat... Devant ses yeux, les hallucinations causées par son faible esprit continuait. Kanto, la Team Rocket, l'attaque Dévorêve, les Haritori... Il y avait tant de choses parmi lesquelles Moriarty aurait pu ancrer son identité... Mais la seule chose qu'il avait choisie venait de voler en éclats.

« Je t'ai vu me suivre. »

Ectoplasma était derrière lui.

« Tu peux me suivre. »

Devant le regard interrogatif de son pokémon, il ajouta :

« Nous allons au port. »

La ville de Noilage était aujourd'hui en proie à une grande activité. C'était un jour de fête, un jour de foire. Partout en ville on trouvait des marchands, des musiciens. Mais la porte au nord de la ville était fermée, bloqué par un vaste étalage, une sorte de grande caravane avec un plancher.
Il y avait une grande foule tout autour, si bien que Moriarty ne pût voir en quoi cela consistait. Cependant, non loin de là, un homme, visiblement relaté à cet obstacle, regardait la foule. Il aperçut un homme vêtu de mauve, dont il ne pût distinguer la tête.

« Déplacez-vous, laissez-moi passer par la sortie de la ville.
-Désolé, mon ami, aujourd'hui est jour de foire.
-Déplacez-vous, répéta-t-il, laissez-moi passer par la sortie de la ville.
-Vous semblez un peu sourd d'oreille, mon ami. Ce n'est pas la première personne venue qui nous fera bouger d'ici.
-Je ne suis pas la première personne venue. répondit-il avec férocité. Je pourrais faire détruire votre étalage en un claquement de doigt, si je le voulais. »

Le jeune homme haussa les épaules.

« Et qui êtes-vous pour pouvoir me menacer comme ça ? »

Il n'était rien.

« Peu importe. »

Et il décida de rester proche de ce vaste étalage, qui se trouvait être une troupe de théâtre itinérant. Le jeune homme, ainsi qu'une forte femme et un vieil homme, montèrent sur scène. Ils furent très applaudis. Puis, la forte femme prît la parole :

« Bonjour à la bonne ville de Noilage ! Et merci à vous de nous avoir convié ici ! Merci au champion de la ville, le grand Night ! »

Moriarty se retourna. Night assistait, humble, à la représentation, avec sa femme. Il saluait son public.

« Aujourd'hui, nous n'allons pas jouer une pièce de théâtre par nous-même, mais nous vous donnerons l'occasion de jouer par vous-mêmes l'une de nos histoire. Un conte populaire. Et, pour celui-ci, il nous faut un conseiller, nous avons besoin d'un ministre, et d'un garde costaud. »

Plusieurs mains se levèrent, il y eût des cris. Elle choisit finalement un homme d'âge moyen, et un autre d'une forte corpulence.

« Ceux-ci travaillaient au royaume. Continua le vieil homme. Car notre histoire se passe dans un royaume. Et il n'y a pas de royaume sans roi ! »

Beaucoup de mains se levèrent, mais finalement, la foule eût un cri commun :

« Night ! Night ! Night ! »

Le champion de la ville paraissait gêné.

« Vous êtes un bien bon champion, puisque tous les habitants vous aiment. Mais notre bon champion ne peut pas jouer le roi, puisque notre roi n'a pas de reine ! »

Beaucoup rirent. La femme de Night eût un sourire gêné.

« Et il faut ajouter que notre roi n'est pas un bon roi. C'est un tyran !
-Je connais un tyran. coupa le jeune homme. »

Et, parmi la foule, il repéra l'homme au capuchon mauve, et le convint à venir sur scène. Alors, poussé par le public autour de lui, enthousiaste, il monta sur scène.

« Le roi ne parle pas. Il s'exprime uniquement pas des gestes. Mais son ministre lui parle. »

Ils donnèrent un morceau de papier à l'un des acteurs, qui le lût :

« Grand roi, comment pouvons-nous vivre encore ici ? Quels sont ces lois que tu crées, telles que nul dans tout ton royaume ne peut parler ni choisir ?
-Le roi, reprit le vieil homme, qui n'aimait pas la controverse, fît couper la tête à son ministre d'un geste de la main. »

L'homme au capuchon mauve fit un geste de la main, et celui qui occupait le rôle du garde emporta l'autre.

« Mais il existe une justice en ce monde. reprit la femme forte. Le roi était le plus fort et le plus puissant mais, un jour, il naquît quelqu'un de tout aussi fort, et de tout aussi puissant. Un jeune garçon, avec un cœur pur qui, voyant la tristesse de son peuple, se lança à l'assaut du roi. »

Et on choisit, parmi la foule, un garçon tout jeune, à qui l'on remit un papier.

« Grand roi, je suis venu te défaire. lût-il avec difficulté. »

Il paraissait peu confiant.

« Mais le roi, reprit la forte femme, était imbu de lui-même. Il faisait peur à tout son peuple. »

Elle fit un signe de tête à l'homme à la tenue violette. Celui-ci ne sût quoi faire.

« Allez-y ! cria-t-elle. N'ayez pas peur de faire peur. »

Il tenta de s'approcher de l'enfant.

« Mon ami, vous étiez plus convaincant en essayant de me faire changer mon emplacement ! lança à la cantonade le jeune homme en riant. Imaginez que l'on tente de voler votre place de roi, de dirigeant, ce qui compte le plus pour vous au monde ! »

Et l'homme au capuchon tapa alors du pied par terre, si fort qu'il brisa le parquet. Il s'approcha, de toute son ampleur, du garçon. Derrière lui, l'Ectoplasma jetait quelques éclairs violets. Le garçon prit si peur qu'il se figea sur place et pleura.

« Mais le garçon, bien courageux, continua bien fort le vieil homme pour en étouffer les pleurs, vainquit tout de même le roi. Celui-ci s'exila. Aucun endroit au monde ne pouvait contenir son désespoir, mais son royaume vécût très heureux depuis. Ce roi était le roi déchu, symbole de désespoir pour son village.
-Et ce n'est que l'un des trente contes qui seront représentés aujourd'hui ! Que chacun salue le public ! »

Le ministre, d'abord, s'avança et salua. Puis, le garde. On fit lever l'enfant qui, toujours sous le choc, était en pleurs.

« Pour vous, lança le jeune homme avec un sourire, nous changerons l'emplacement de notre scène. Mais saluez votre public, enlevez votre capuchon, et montrez-nous qui vous êtes ! »

Lorsqu'il enleva son capuchon, peu de personnes le reconnurent. Mais la foule était dégoûté par son terrible physique. Night écarquilla les yeux, et sa femme aussi. Quant à Moriarty, ses sentiments avaient été mieux décrits que jamais. Car, plus que jamais, debout sur scène, il se rendit compte que c'était exactement ce qu'il était. Il était devenu un roi déchu.