La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty

Lavandia. Une ville principalement connue pour son casino rempli. Moriarty pensait au casino de Céladopole, et ses pensées vagabondaient en pensant au dresseur qu'il avait rencontré à cet endroit, probablement le seul dresseur au monde, selon lui, à pouvoir résister au terrible pouvoir de la Quintessence de l'Arrogance.

« Tu es le maître pokémon de Simmeroh... Un dresseur si important dans mon arène, je sens que nous allons faire des étincelles... »

Voltère, champion de l'arène de Lavandia, troisième champion d'arène d'Hoenn, était un petit homme, trapu, avec une barbe grise fournie contrastant avec un crâne plutôt dégarnie vers l'avant. Sa propre blague le fit rire. La bouche du Maître Arrogante n'exprimait aucun rictus. Dégainant sa pokéball, il laissa cependant échapper un de ses sourires narquois, à glacer le sang, dont il avait le secret. Rudolphe s'en échappa.

« Voltorbe ! Attaque Étincelle ! »

Le pokémon qui sortit était rond, bicolore, rouge sur le dessus, et blanc au-dessous. Il ressemblait à une pokéball, si l'on mettait de côté ses deux grands yeux. Il s'illumina d'une lumière jaune, puis lança une décharge électrique sur Rudolphe. Moriarty attendit le dernier moment avant de cligner furtivement de l'œil droit, puis de l'œil gauche. Le Braségali, qui comprit le signal, tapa du pied contre le sol, s'élança en un saut périlleux parfait vers l'arrière. Les puissants muscles de ses jambes lui permirent de rebondir sur le mur, revenant vers Voltorbe avec une coup de pied retourné enflammé.

« Joli coup, dresseur de Simmeroh ! Mais ce ne sera pas suffisant, Onde de Choc ! »

Voltorbe s'illumina. Une fois de plus, Moriarty cligna de l'œil gauche, puis de l'œil droit. Le Braségali sauta, mais fût suivi par le courant, qui l'électrocuta de plein fouet. Il tomba.

« Onde de Choc est une attaque impossible à esquiver. précisa le dresseur de type Électrique. »

Moriarty cligna des deux yeux. Rudolphe tenta de bouger, mais un courant électrique lui parcourut le corps.

« On dirait que ton pokémon est paralysé. Étincelle ! »

Rudolphe se retrouva électrocuté.

« Mon pokémon est trop puissant pour crouler sous un pokémon de ce niveau. Il ne ratera pas sa prochaine attaque. »

Rudolphe s'élança vers Voltorbe, son pied se couvrit de feu, et s'élança. Voltorbe roula sur le côté.

« Peut-être peut-il encore attaquer, mais la paralysie lui fait perdre de sa vitesse. Une attaque physique n'est pas judicieuse. »

Moriarty cligna de l'œil. Le Braségali s'illumina d'une lumière jaune, puis électrocuta Voltorbe.

« Mimique permet à mon Braségali de copier l'attaque utilisée par le pokémon adverse. En l'occurrence, une attaque de longue portée. Par ailleurs, je crois que l'électricité venant de circuler dans son corps l'a guérie de sa paralysie. »

En effet, Rudolphe se mit à courir vers Voltorbe, puis s'élança, pied droit à l'avant. Voltère laissa échapper un petit rire.

« Destruction ! »

Voltorbe lâcha une gigantesque explosion, qui engouffra le Braségali, sans défense. Voltère en avait les larmes aux yeux, des larmes de rire.

« T'être donné tout ce mal... Et au final, ton pokémon a tout de même perdu...
-J'ai un autre tour dans mon sac... Go !
-Magnéton ! »

Moriarty avait du mal à s'habituer de nouveau à prononcer ce surnom, qu'il jugeait à présent ridicule.

« Ce pokémon a le même niveau que le précédent. »

Moriarty, d'un clin d'œil, ordonna l'attaque Coup de Boule. Le Linéon fonça sur Magnéton, tête à la première. Celui-ci n'esquiva pas. Cependant, à la surprise générale, sa tête semblait avoir reçu plus de dégâts du choc contre l'acier que Magnéton lui-même.

« Onde de Choc ! »

Le Linéon tomba, hors de combat. Voltère laissa échappa un petit rire.

« Ce fût une rencontre électrique ! »

Moriarty ne comprenait pas. Son pokémon s'était autant entraîné que Rudolphe, il devrait donc avoir un même niveau... Pour gagner ce combat, il devait le prévoir sur le long terme, ne plus laisser place à l'improvisation. Fort heureusement, il avait un plan, bien que risqué.

« Gobou !
-Sonicboom ! »

Gobou chargea tête la première Magnéton, et curieusement fût plus efficace que le Linéon. Une onde de choc destructrice attaqua Gobou, qui se la prit de plein fouet, suivant les ordres de son maître.

« Bien, j'ai gagné. lança le Maître Arrogant avec un sourire.
-Gobou ! »

Le pokémon fût illuminé d'une lumière blanche, et évolua.

« Flobio ! »

Flobio tenait sur ses deux jambes. Ses nageoires ainsi que la consistance de son corps avaient beaucoup augmenté.

« Je n'ai pas à vous apprendre que Flobio est de type Sol, donc invulnérable aux attaques du type que vous maîtrisez. expliqua Moriarty
-Bien joué, dresseur.
-De plus, cette évolution lui permet normalement d'apprendre de nouvelles capacités... »

En effet, Flobio lança de sa bouche un imposant jet d'eau qui mit hors d'état de combattre son adversaire.

« Dynavolt ! Vive-Attaque, puis Grondement ! »

Le pokémon était vert, marchait à quatre pattes, d'imposant petits crocs, et d'étranges cornes. Rapidement, il attaqua Flobio, qui tomba, et profita d'un temps pour gronder avec force, augmentant ainsi sa puissance d'attaque. Gobou riposta avec un nouveau jet d'eau.

« Vive-Attaque ! »

Cette fois-ci, sous l'effet de Grondement, l'attaque se fit plus forte, mais un nouveau jet d'eau fût une riposte appropriée.

« Vive-Attaque ! »

Moriarty cligna des yeux. Flobio chargea son adversaire, et, en même temps, ils se percutèrent à haute vitesse, mutuellement hors de combat.

« Élecsprint !
-Arcko ! »

Calme et serein, le pokémon aux yeux jaunes de Moriarty sortit de sa pokémon, opposé à l'évolution de Dynavolt, Élecsprint, un pokémon que Moriarty avait déjà étudié grâce à Voltim et Voltom.

« Vive-Attaque ! »

Arcko, comme son prédécesseur, se laissa attaquer, puis fût illuminé d'une lumière blanche. Il évolua en Massko. En guise de chevelure, il avait une longue feuille sur la tête, mais aussi au dos des mains, et pour faire office de queue. Son corps s'était allongé, mais était très fin. Il semblait léger et rapide, peut-être autant qu'Élecsprint. Celui-ci, pressé de charger, grattait le sol de ses pattes.

« Vive-Attaque ! »

Massko riposta avec la même capacité, et l'emporta de peu par sa vitesse. Il laissa échapper un large sourire de satisfaction et de puissance, qui faisait penser à celui de Moriarty.

« Vive-Attaque ! Plusieurs fois ! »

Avec sa rapidité, Élecsprint ressemblait à une vague traîné jaune électrique, et l'électricité fusa de tous parts. Mais, avec une agilité rare, Massko sauta, fit un bon de côté, roula entre deux éclairs, pour finalement esquiver complètement cette puissante attaque. Puis, il lança Vive-Attaque de nouveau.

« Onde de Choc ! »

Massko prit un bond de côté, mais l'attaque le toucha quand même. Elle était impossible à esquiver.

« Cage-Éclair ! »

L'attaque paralysa Massko. Il était incapable de bouger.

« Vive-Attaque ! »

Élecsprint fonça vers son adversaire. Massko se concentra, encore et encore, puis, au dernier moment, délivra un violent coup de tête contre Élecsprint, ce qui le coupa net dans son élan. Les pattes du pokémon tremblèrent, puis il tomba, hors de combat. Voltère rappela son pokémon, mit ses mains dans les poches, et étala un large sourire, qui, contrairement à celui de Moriarty, exprimait un sentiment de joie.

« Tu m'as électrisé ! Voici ton badge, le Badge Dynamo. Tu es un très bon dresseur.
-Assisterez-vous à mon combat contre Armand ?
-Si tu fais référence au dresseur roux, c'est également un très bon dresseur, peut-être meilleur. Quant à un combat, il est venu très tôt dans la journée, et a dit qu'il ne voulait pas être retardé par un combat dont l'issue était certaine. Il a donc abandonné... »

Moriarty était soulagé, la monotonie de ces combats le pesait. Mais, d'un autre côté, il imaginait très bien l'air vantard avec lequel Armand aurait pu prononcer ces paroles. L'émission n'était pas une course de vitesse.
Il s'engagea vers le nord de Lavandia, en direction de Vermilava. Cependant, sur la route, il se permit de faire sortir chacun de ses pokémon de leur pokéball, afin de les entraîner. Après tout, si Armand ne prenait pas la peine de s'arrêter pour combattre Moriarty, celui-ci pouvait prendre tout son temps.

« Écrapince, tu n'as pas combattu, je ne peux donc pas te faire de reproche. Sache que je te mettrai à l'honneur, lors de notre prochain combat. »

Il constatait, en regardant son Braségali et son Linéon, que ceux-ci avaient adopté une posture distante par rapport à leur maître. Pourtant, il les avait entraîné très longtemps, et ils étaient les premiers à l'avoir reconnu.

« Massko, Flobio, je suis très fier de vous. Massko, tu remplis la tâche pour laquelle je t'ai choisi. Quant à toi Flobio, je veux que tu saches que tu m'impressionnes. Je sais reconnaître un bon pokémon lorsque j'en vois un, et tu as un potentiel incroyable. »

Puis, il se tourna vers les deux pokémon restants, qui affichaient une moue désagréable.

« Rudolphe, je ne devrais pas avoir de reproche à te faire, puisque, de cette équipe, tu es le meilleur pokémon. Pourtant, je ne suis pas satisfait. Contrairement à Flobio, qui est nouveau et apprend vite, tu es un ancien pokémon qui apprend peu. Il y a bien des années que je t'ai entraîné, sans t'attraper. Tu m'as promis d'être mon meilleur pokémon à mon retour, et tu t'es entraîné. Pourtant, après tant d'années d'entraînement, le résultat est bien médiocre. Je ne sais pas quel est ton potentiel, mais tu devrais prendre exemple sur Flobio. »

Et Rudolphe lança un regard noir à son compagnon. Moriarty se tourna enfin vers son Linéon.

« Quant à toi, tu m'as beaucoup déçu. Je te fais le même reproche qu'à ton ami. Lorsque tu as foncé sur Magnéton, j'ai eu l'impression que la charge t'avait fait plus de mal qu'à lui. »

Le pokémon fit une grimace. Il avait visiblement honte.

« Je sais que tu m'aimes et me respectes. Mais si tu attends que je te rende la pareille, sache que ces choses se méritent. Il n'y a pas de moyen pour un pokémon d'être plus fort par la seule méthode d'aimer son dresseur. »

Jusqu'au coucher du soleil, il entraîna ses pokémon. Mais ceux-ci y mirent bien peu d'enthousiasme.

« Bien. J'ai demandé à l'équipe de l'émission de me rejoindre ici. Contentez-vous de briser quelques rochers, et ils ne nous prêteront pas plus d'attention. Pendant une semaine, je vous entraînerai, chacun d'entre vous, et j'espère que vous saurez repousser vos limites. On raconte que la championne de Vermilave s'est bien entraîné, depuis que son grand-père lui léguée l'arène, il y a plusieurs années. C'est une championne de type Feu, ce qui devrait nous donner l'avantage. »

Et, en effet, l'équipe arriva, filma Moriarty pendant le temps stipulé par le contrat, puis s'en alla.

« Bon débarras. commenta le dresseur misanthrope. »

Il faisait nuit noire. Moriarty avait disposé quelques couvertures, autorisant exceptionnellement ses pokémon à dormir à ses côtés. L'émetteur rouge de Moriarty sonna.

« Moriarty ! »

Il ne répondit pas.

« Je sais que tu m'écoutes. Peu importe. Aujourd'hui, je suis allé manger des glaces à Vermilave, avec mes pokémon. Je te raconterai une prochaine fois la manière dont mon Braségali a réagi à la crème glacée... Enfin, j'espère que tu t'amuses autant que moi, et que tu comptes en découdre rapidement avec la championne ! Je ne sais pas si j'irai la voir demain... peut-être un autre jour, je ne sais pas... Bonne nuit. »

L'émetteur s'éteignit. Moriarty demeura silencieux. Le dos appuyé contre un rocher, il regardait le ciel, et, toujours nostalgique, pensait à son costume de maître, dont les fils d'or brillaient comme les étoiles, et, par liaison d'idées, à la Quintessence de l'Arrogance. Rudolphe, qui ne dormait pas, proposa d'un geste sa couverture à Moriarty.

« Je n'ai pas besoin de ça. répondit-il sèchement. Dormir est une perte de temps. Je te conseille de prendre des forces, car l'entraînement de demain sera rude.
-Braségali. répondit le pokémon, déçu. »

Alors, Moriarty, qui regarda le ciel, se souvint de cette nuit, il y avait des années de cela, où il entraînait encore son Braségali et son Linéon, et où il dormaient, côte à côté, comme des amis. Et il s'assoupit. Dans son rêve, un personnage lui apparut. Un personnage qui, de passage à Hoenn, s'était coiffé d'une casquette aux couleurs de la Ligue d'Eternera. Il était très beau, jeune, possédait une crinière de cheveux bruns, et des yeux dorés tirant vers l'orangé si fascinants... Moriarty connaissait bien cette personne. Il s'agissait de Bane.

« Tu me déçois. cria l'homme, dont les ravages d'Ectoplasma n'avaient pas encore altéré la voix.
-Je dois être en train de rêver...
-Tu rêves. Tu n'es pas digne des deux pokémon que je t'ai confié.
-Tu ne m'as rien confié, nous sommes une seule et même personne.
-Ce n'est pas l'impression que tu me donnes. Je suis le dresseur qui a fait évolué ses pokémon, qui les a aimé. J'ai ri avec eux, j'ai dormi avec eux. Je leur ai ouvert ma vie, mon cœur, et ils ont fait de même. Qu'as-tu fait pour eux ?
-J'ai entraîné ces deux pokémon, ils m'appartiennent.
-Tu les as entraîné... Et avec quel entrain...Ils ne me reconnaissent pas en toi.
-Je n'ai pas à les aimer, je suis arrogant.
-L'arrogance est l'art de pouvoir se débarrasser de ses émotions le long d'un combat, au profit d'un large sentiment d'amour, ou encore de haine, afin d'être plus puissant que jamais. L'arrogance ne justifie pas tes actes.
-Que mes pokémon soient forts, je les aimerai ensuite.
-Alors donne-leur de l'amour. Prête-leur, et ils te le rendront.
-Je n'ai pas à me plier à une hallucination de rêve dans a technique personnelle de dressage.
-Mais je ne suis pas une hallucination, je suis une conscience cachée. Moi, Bane, je suis toujours au fond de toi, mais tu ne veux pas me voir. Et je vois tout ce que tu ne vois pas. Car ce problème ne se limite pas seulement à notre Braségali et notre Linéon. C'est également le problème d'un autre de pokémon que nous avons dressé tous les deux, Drattak. Il te respecte trop, et t'accompagneras dans tous tes choix, mais au fond, je lui manque. Quant à Ectoplasma, il a plutôt bien réussi.
-Insinues-tu que tu serais plus fort à la tête de mon esprit ?
-Je dis seulement que si tu étais un dresseur si merveilleux, tu n'aurais pas ce genre d'hallucinations. Tu sais ce que tu dois faire, Moriarty. Ton combat contre Red t'as fait perdre de vue ton objectif, mais je te le rappelle, écoute mon conseil. Et je te dirai une nouvelle chose que tu fais semblant d'ignorer. Je sais, tu sais, nous savons tous les deux que le jour où tu te détourneras de tes objectifs, le jour où tu n'auras plus aucune valeur dans laquelle ancrer ton arrogance, quelqu'un d'autre viendra. Et ce jour là, la Ligue Arrogante tombera en cendres. »

Bane eût un sourire narquois qui le faisait plus ressembler à Moriarty. Lorsque celui-ci se réveilla, il était en sueur, et se souvenait parfaitement de son rêve. Quant au rêve suivant, ce fût l'un de ses rêves récurrents, celui de son combat contre Red. Peut-être était-ce vrai. Peut-être Moriarty avait-il beaucoup changé, depuis cet affrontement...
Les jours suivants, toute l'équipe progressa, mais les écarts restaient les mêmes. Massko était très constant, puissant, rapide, gorgé de potentiel. Il avait appris l'attaque Plaie-Croix. Flobio obéissait à son maître avec dévouement, et était une perle du monde du dressage, incroyablement puissant. Il avait appris à un niveau avancé l'attaque Surf. Écrapince maintenait ses efforts. Rudolphe tentait, essayait de faire mieux, mais il n'arrivait pas à canaliser son énergie. Quant au Linéon, il restait plongé dans une certaine médiocrité.

« Moriarty ! »

L'émetteur venait d'émettre un son strident. Moriarty répondit :

« Que veux-tu ?
-Je viens de sortir de l'arène de Vermilave. J'ai gagné.
-Qu'as-tu pensé de la championne ?
-C'est une dresseur de type Feu très sympathique. Elle m'a donné de nombreux conseils que je mettrai à profit à Simmeroh.
-Je compte l'affronter demain.
-Alors je ne t'attendrai pas. Mais, lorsque nous retournerons à Clémenti-Ville, je t'attendrai, et nous ferons un combat à un pokémon contre un.
-Volontiers. Armand... »

Sous l'emprise des pensées qui l'assaillaient depuis les derniers jours, il parla à Armand.

« Penses-tu que ma méthode de dressage est la meilleure ?
-Je n'en ai aucune idée. Je t'ai rencontré il y a peu de temps. Tu sais, nous avons tous nos propres techniques, plus ou moins efficaces. Mais il me semble que si tu devais en essayer une autre, ce voyage serait le moment idéal. »

Moriarty éteignit l'émetteur.

« Vous pouvez vous reposer jusqu'au coucher du soleil. Demain, nous affronterons la championne de Vermilava. »

Vermilava était une petite ville connue pour ses sources chaudes. Il ne faisait aucun doute qu'Armand y avait passé des heures, peut-être des jours, à se prélasser plutôt que de s'entraîner. La championne avait de longs cheveux rouges, comme Armand, et une tenue plutôt décontractée qui, selon Moriarty, ne seyait pas à une championne d'arène.

« Cela fait déjà plusieurs années que mon grand-père m'a légué l'arène de Vermilava. J'ai déjà développé un style personnel, et je te vaincrai, dresseur de Simmeroh !
-Pour peu que le combat soit intéressant... Écrapince...
-Chamallot ! »

Le pokémon d'Adriane, de type Feu et Sol, était principalement jaune, pâle au niveau du museau et du ventre, vert sur le dos. Quadrupède, il était plutôt rond, et avait le dos bossu.

« Zénith. »

Et, à travers le toit de l'arène, le soleil se fût plus puissant, augmentant la puissance des attaques de type Feu. Moriarty cligna des yeux, et Écrapince lança Pince-Masse. Chamallot reçut l'attaque en pleine tête.

« Riposte avec Ampleur ! »

Et un tremblement de terre secoua le sol de l'arène, les vibrations atteignant jusqu'aux deux dresseurs qui durent se cramponner à la roche. Moriarty cligna deux fois des yeux. Il avait une stratégie pour terminer clore rapidement cet échange. Aussitôt, Écrapince lança une nouvelle attaque Pince-Masse, furtive. Mais Chamallot, cette fois-ci prépara, fît un pas de côté et esquiva. La pince d'Écrapince s'enfonça dans le sol.

« Riposte avec Ampleur !
-Vous n'en aurez pas le temps. »

La pince gauche d'Écrapince s'ouvrit, et des bulles d'eau en sortirent, qui éclatèrent au contact de Chamallot. De type Feu et Sol, il était doublement vulnérable aux attaques de type Eau.

« Tu as des connaissances en stratégie. commenta la championne. Camérupt ! »

Ce pokémon était de toute évidence l'évolution de Chamallot. De couleur rouge, des petits cratères sortaient des bosses de son dos.

« Camallot, attaque Surchauffe ! »

Ce fût alors une explosion de flammes. Camérupt, pokémon semblant déjà très fort, cracha un jet de flammes incroyable, et plus grand encore de par l'attaque Zénith qui rendait ce genre d'attaques plus puissantes. Écrapince était aspergé de lave. Mais, rapidement, il fût illuminé d'une lumière blanche. Lorsqu'il évolua, ses pinces avait grossi, sa carapace avait viré au rouge foncé, et il possédait une sorte d'étoile au sommet de sa tête.

« Ça alors ! On dirait que l'évolution soudaine de ton pokémon a atténué les effets de la brûlure ! Mais ça ne te sauvera pas... Attraction ! »

Le Camérupt d'Adriane était une femelle, alors que Colhomard, l'évolution d'Écrapince, était un mâle. L'attaque Attraction empêcha Colhomard, par amour, d'utiliser une quelconque attaque.

« Charge ! hurla Adriane avant que Moriarty ne puisse rappeler son pokémon. »

Colhomard tomba. Il était hors d'état de combattre.

« Go ! »

Le Linéon sortit de sa pokéball. Moriarty cligna de l'œil gauche, lui signifiant qu'il devait utiliser l'attaque Tranche. Cependant, celle-ci ne fût pas suffisante.

« Surchauffe ! »

Et le pokémon de Moriarty, prit de court, incapable d'esquiver, tomba hors de combat. Morriarty comrpit alors l'urgence de faire quelque chose avant qu'une expérience similaire à celle de Dardargnan ne se reproduise.

« Rudolphe. »

Le Braségali sortit de sa pokéball.

« Sachez, championne, que je connais les défauts de l'attaque Surchauffe. Le lanceur subit une baisse drastique de son attaque. Sachant que vous l'avez utilisé deux fois...
-Charge ! »

Camérupt se précipita sur Rudolphe. Celui-ci esquiva, assez maladroitement, d'un bond de côté. Il lança ensuite l'attaque Stratopercut, et fit voler Camérupt par son coup de poing à la verticale. Lorsqu'il retoucha le sol, il était hors d'état de combattre.

« Reviens. Massko !
-Tu t'es bien battu, Camérupt. Quant à toi, dresseur de Simmeroh, peut-être vas-tu gagner ce combat, et tu es certainement un excellent dresseur, mais ton prédécesseur avait quelque chose en plus.
-Que voulez-vous dire ?
-Je parle de ton style de dressage. Récemment, les dresseurs devenus maîtres dans les régions du pays sont des jeunes gens croyant en leurs valeurs. Comme ton ami Armand. Je ne sais pas lequel de vous a le plus l'étoffe du maître. »

C'était l'une des pires insultes que l'on pouvait faire à Moriarty. Adriane lança son pokémon suivant, Limagma, pokémon entièrement fait de lave, et aux grands yeux jaunes.

« Purédpois. »

L'attaque se présentait sous la forme d'un gaz qui empoisonna Massko. Celui-ci riposta avec une attaque Plaie-Croix.

« Surchauffe !
-Sûrement pas. »

Et Massko, avec agilité, brisa la concentration du pokémon d'une coup d'attaque Plaie-Croix. Il le fit de nouveau, puis une fois de plus. Il avait triomphé. Quant au soleil resplendissant, il se perdit derrière les nuages.

« On ne me compare pas à Armand impunément. »

Et le dresseur misanthrope afficha un sourire narquois. Adriane eût un frisson.

« Je peux jouer, autant que toi. Chartor, lance Zénith ! »

Moriarty cligna des yeux. Le pokémon qui sortit, Chartor, était quadrupède. Il possédait une grande carapace noire, et de la fumée en sortait, ainsi que de ses naseaux. Alors que Massko courait vers lui, l'attaque Zénith dégagea le soleil, plus brillant que jamais, et Massko, de même que Moriaty, dût se couvrir les yeux, aveuglé par la lumière.

« Surchauffe ! »

Massko, surprit, se prit l'attaque de plein fouet. Vulnérable au type Feu, il tomba, hors d'état de combattre.

« Rudolphe, je vais encore avoir besoin de toi... »

Et il sortit de sa pokéball.

« Il est surprenant que tu aies un pokémon si évolué à ce stade-là de ta quête. commenta la championne.
-Certes. Mais c'est une longue histoire. Quoiqu'il en soit, ce pokémon de type Feu est bien plus puissant que le vôtre.
-Nous verrons cela, Surchauffe ! »

Et Moriarty cligna de l'œil gauche. Il commanda l'attaque Mimique à son Braségali. Tout était bien calculé. Chartor avait déjà utilisé Surchauffe, ce qui allait forcément rendre la prochaine moins puissante. Le soleil rayonnait, tous deux étaient de type Feu, mais Rudophe était d'un niveau plus élevé. Tous deux s'envoyèrent un déluge de flammes, puis une fumée incroyable se répandit dans la salle. Rudolphe était hors d'état de combattre.

« Que se passe-t-il ?
-On dirait que ton Braségali n'est pas très puissant. De plus, sache que la capacité spéciale de Chartor est Écran Fumée, qui l'immunise à la baisse d'attaque occasionnée par Surchauffe.
-Très bien. Alors il ne nous reste qu'un pokémon chacun. Flobio... »

De type Eau et Sol, le pokémon était doublement fort contre Chartor, de type Feu. De plus, il était peut-être le pokémon le plus doué de cette équipe de Moriarty.

« Surchauffe ! »

Flobio attendit l'attaque, puis, une fois suffisamment proche, lança l'attaque Surf. Ainsi, la lave, au contact de l'eau, forma un gigantesque écran de fumée qui envahit l'arène. On entendit ensuite un bruit. Une fois la fumée dissipée, Adrianne comprit que Flobio avait profité de la diversion pour mettre Chartor hors de combat.

« Tu as gagné le Badge Chaleur, dresseur. »

Lorsqu'il répondit, la voix de Moriarty était glaciale :

« Ceci est du dressage. J'ai gagné le combat en dressant. Et c'est cela qui fait le maître. On ne devient pas maître par un air, par un comportement. On devient maître en travaillant. Je suis arrogant, je suis le dresseur de la haine, et tout au long des années j'ai perfectionné de nombreuses techniques, et entraîné. Et je mérite d'être maître, parce que j'ai crée Simmeroh, à partir de rien. C'est moi qui me suis rendu à Kanto pour récolter des fonds et pour me tester contre la Ligue Indigo. C'est moi qui me suis monté une équipe incroyable, incapable de perdre le moindre combat. Et cela me paraît suffisant pour réclamer le titre de maître Arrogant.
-C'est une très belle histoire. Pourtant, elle ne ressemble pas à ton style de dressage. Es-tu sûr que tu dressais comme maintenant lorsque tu as voulu édifier la ligue de Simmeroh ?
-Je... »

Elle avait raison. Une grande partie du mérite de la création de la Ligue Arrogante revenait à la méthode de dressage de Bane, qui aurait tout fait pour ses pokémon.

« Après tout, reprit Adrianne, tu as peut-être raison. Ce doit être une sorte de solidarité entre dresseurs de type Feu qui me pousse à soutenir ton compagnon. Quoiqu'il en soit, fais bon voyage ! »

Et Moriarty quitta l'arène. Il dût prendre la route à l'est, pour retrouver Clémenti-Ville. Il s'arrêta sur un chemin, et fit sortir ses pokémon de leur pokéball.

« Rudolphe, j'avoue que tu m'as déçu. Tu étais plus fort que ce Chartor. En lançant l'attaque Mimique, tu as utilisé la même attaque que lui. Étant de type Feu, tu aurais dû le vaincre. »

Le Braségali regarda le sol, triste.

« Écoutez, je... »

Et il se rendit compte que tous, particulièrement le Linéon et le Braségali, le craignaient. Ce fût son premier constat. Moriarty pouvait parler ainsi avec son équipe principale parce qu'il l'avait amené au pouvoir. En effet, il avait entraîné Drattak depuis le petit Draby qui rêvait de voler. Il avait enseigné des sciences obscures et interdites à Ectoplasma... Il pouvait donc traiter ces pokémon en égaux, en amis. Mais comment pouvait-il espérer la même chose de tous nouveaux pokémon ? C'était ce changement que désapprouvaient les deux anciens pokémon de Moriarty. Son rêve avait raison, Armand avait raison. Il devait les entraîner à l'ancienne manière. Temporairement, il devait s'efforcer de mettre de côté ses différentes avec Red, avec la Team Magic, et redevenir Bane, le dresseur prodigieux, donné favori pour diriger Simmeroh.

« Pouvez-vous répéter ? »

Moriarty s'était rendu dans un magasin de vêtements.

« Une casquette.
-Une...
-Une casquette aux couleurs de la Ligue d'Eternera.
-Une... »

Moriarty lui lança un regard assassin. En voyant le dresseur si mystérieux, ressemblant presque à un vampire, entrer, le vendeur était bien sûr loin de se douter qu'il achèterait un tel article. Quoiqu'il en soit, il paya argent comptant.
Il sortit, marcha vers Clémenti-Ville, puis s'arrêta au bord d'une route. Il appela ses cinq pokémon. Puis, il plaça la casquette sur sa tête.

« Qu'avez-vous envie de faire ? »

Et, comme retrouvant l'homme qu'ils avaient toujours vraiment cherché, le Braségali et le Linéon sautèrent sur leur maître.

« Comme vous l'avez constaté, j'ai tenté de changer de technique de dressage, en espérant que celle-ci porte ses fruits... Nous allons devoir nous dépêcher pour réussir à vaincre le champion de Clémenti-Ville dans le temps qui nous est imparti. »

Il avait parlé avec simplicité, considérant ses pokémon comme des égaux. Peut-être devrait-il être Bane pour toujours. C'eût été, en tout cas, une élégante façon de rebondir sur l'échec de la Quintessence de l'Arrogance.

« Rudolphe, je veux que tu te prépares à combattre.
-Braségali ? »

Le pokémon était interrogatif. Il n'y avait ni dresseur, ni pokémon sauvage dans les environs. Moriarty dégrafa sa cape, puis le haut de son vêtement, laissant apparaître un corps pâle, laid, presque squelettique, mais malgré tout musclé.

« En te dressant ici, j'ai fait une erreur. Celle d'oublier la dernière fois que nous nous sommes rencontrés. J'ai compris. Je n'ai pas à exiger de toi de lancer des attaques spéciales de ton type, comme Lance-Flamme ou Surchauffe. Tu es un pokémon d'attaque physique. Tu te dois d'attaquer au combat rapproché, et c'est sans doute ce qui as rendu tes années d'entraînement si difficiles. Mais sache que si tu choisis de combattre de cette façon, je te soutiendrai. Mais, pour réussir à égaler des pokémon très polyvalents, tu te dois d'être irréprochable dans ce domaine. Alors, nous allons nous combattre. Par d'attaque de quelques types, mais juste deux êtres vivants, et leurs forces. Qu'en penses-tu ?
-Braségali ! »

Et aussitôt, le Braségali tenta de donner un coup de poing à Moriarty. Celui-ci l'arrêta de sa main livide. Puis, il appuya sur les phalanges de son pokémon, comme pour les briser.

« Tu es un pokémon, tu es plus fort que ça. Libère-toi. »

Les cinq autres pokémon de Moriarty regardaient, dans un grand silence, le combat du maître et du pokémon.

« Libère-toi ! »

Rudolphe, d'un coup de pied, fit perdre l'équilibre à Moriarty, et en profita pour faire un saut périlleux vers l'arrière.

« J'aime mieux ça. avoua le Maître Arrogant avec un sourire narquois. »

Martial lui avait toujours expliqué que rien ne valait un combat entre le dresseur et son pokémon de type Combat. Et il avait sûrement raison. Ainsi, Moriarty asséna son pokémon de plusieurs coups répétés. Celui-ci tenta de se protéger avec ses bras, mais encaissait durement le choc.

« Sois plus rapide, plus fugace ! »

Moriarty se souvenait de la Vive Griffe, qu'il gardait encore dans une doublure de sa cape, et qui avait permis à Rudolphe de révéler sa vraie nature : un pokémon rapide et efficace. Pourtant, il suffit à Moriarty d'un coup de pied puissant et bien placé pour mettre au tapis son propre pokémon.

« Tu as encore beaucoup à apprendre, Rudolphe. avoua-t-il de sa voix aigüe. »

Il l'aida à se relever.

« Mais ce n'est pas grave. Nous avons tout notre temps. »

Puis, il s'isola, avec son Braségali. Il lui montra la Vive Griffe.

« Il y a des années de cela, je t'ai refusé cet objet, et je te le refuse toujours. Il pourrait te donner accès à une vitesse incroyable, mais si tu le prenais, tu te reposerais sur cette vitesse. Je veux que tu l'atteignes par toi-même, et je sais que tu en es capable. Ne perds pas espoir. »

Puis, il revint voir ses pokémon, et s'adressa aux cinq d'entre eux.

« Je propose que nous retournions au Village Myokara. Certains d'entre vous ont peut-être envie de faire du surf avec leur maître. »

L'idée fit son effet.

« Sachez qu'en tant que pokémon, vous êtes ma famille, et je ne vous oublierai pas. Comptez sur moi, je résoudrai chacun de vos problèmes. »

La route vers le Village Myokara fût longue, et prit plusieurs jours. Heureusement, il avait négocié avec l'équipe de l'émission pour ne pas être suivi pendant cette durée, et il lui restait suffisamment de temps pour retourner à Clémenti-Ville par la suite. Afin de ne pas être remarqué dans cet accoutrement, ce fût sur le dos de Laggron qu'il voyagea.
Lorsqu'il demanda six planche de surf, le vendeur eût la même tête que celui auquel il demanda une casquette. Puis, il se rendit dans l'eau claire, tenta de tenir en équilibre sur la planche, comme ses autres pokémon, et se révéla plutôt bon, bien que tombant quelques fois.

« Tu es le dresseur de Simmeroh ! »

Moriarty tomba de sa planche. Puis, tournant la tête, il réalisa que Bastien l'appelait.

« Bonjour.
-Je vois que, plutôt que de critiquer, tu t'es mis au surf. Je pourrais t'apprendre plusieurs choses. »

Les cinq pokémon de Moriarty étaient aux anges. Quant à Moriarty lui-même, il ne savait pas très bien comment il se sentait lui-même. Il se contenait d'écouter les conseils de Bastien, et de se laisser guider par les vagues. Quant le soleil commençait à se coucher, il s'assit sur la plage, à côté de Bastien. De son côté, Rudolphe était le seul des pokémon de Moriarty continuant à surfer, aux côtés du Hariyama de Bastien.

« Puis-je te poser une question ?
-Bien sûr, Moriarty. Vas-y.
-Comment un dresseur qui passe son temps à s'amuser peut-il être aussi fort ?
-Mais je ne m'amuse pas. Le surf fait parti intégrante de ma technique de dressage, et je l'ai développée avec Aldo. »

Cela impressionna Moriarty qu'un dresseur tel qu'Aldo, connu pour sa souffrance dans l'effort, se soit entraîné avec Bastien.

« Je ne comprends pas.
-Observe les jambes de nos deux pokémon sur la planche. »

Une grande vague apparût, et les deux pokémon de type Combat, à son approche, durent rapidement poser le pied de l'autre côté, retournant la planche, et parvenant à rouler avec la vague, sans tomber.

« Le surf enseigne aux pokémon à être plus agiles, tout en s'amusant. Ton Braségali est fait pour ça.
-Que voulez-vous dire ?
-Ce serait de la folie que de vouloir apprendre des attaques de longue portée à ce pokémon. Une telle agilité est rare, et ne peut complètement s'épanouir qu'en combat rapproché... »

Moriarty pensa à l'attaque Mimique. C'était donc pour cela que l'attaque Surchauffe de Rudolphe était moins puissante que celle de Chartor.

« Nos deux pokémon pourraient surfer toute la nuit, mais il faut se reposer. Si tu comptes encore rester au Village Myokara ce soir, passe pas la Grotte Granite. Elle vaut le coup d'être visitée.
-Merci. »

La Grotte Granite était une grotte privilégiée par les dresseurs s'entraînant pour vaincre Bastien. Parmi eux, certains abordèrent Moriarty, qui les battit tous avec Flobio. Il constata qu'il gagnait les combats avec beaucoup plus de facilités en étant complice plutôt que distant, mettant en confiance plutôt que faisant honte à son équipe.
Une fois enfoncé dans les profondeurs de cette grotte, véritable labyrinthe, il tombe nez à nez sur un pokémon. Petit, quadrupède. De grands yeux bleus, un crâne d'acier.

« Galekid. »

Moriarty connaissait ce pokémon. Il était le pokémon qui, par évolution, donnerait lieu à Galeking, l'un des pokémon que possédait Méthane. Contrairement à ses habitudes, Moriarty ne le combattit pas jusqu'à l'attraper. Il le regarda dans les yeux, et, de sa voix presque suave, lui fit une proposition :

« Viens avec moi. Complète mon équipe.
-Galekid... »

Et le pokémon vint avec lui. Il l'avait attrapé comme Bane avait attrapé Drattak, Ectoplasma, son Braségali et son Linéon. Il lui lança une pokéball. Galekid ne se débattit pas. Puis, le dresseur misanthrope quitta la grotte, et le Village Myokara. Très vite, il atteint Bourg-en-Vol, puis s'installa sur la route le liant à Rosyères par le nord. Il parla ensuite avec ses pokémon.

« J'espère que vous vous êtes bien amusé, mais n'en abusez pas. Ce n'est bon ni pour vous, ni pour votre plaisir. De plus, nous sommes très en retard sur notre saut à Clémenti-Ville. »

Pendant un certain temps, il entraîna Galekid, dont le crâne de fer s'avéra être un atout incroyable. Puis, il dégrafa sa cape à nouveau.

« Montre-moi ce que tu as appris, Rudolphe... »

Il tenta de s'attaquer au pokémon, mais un spectaculaire coup de pied retourné de la part de celui-ci le mit à terre. Lorsqu'il se réveilla, il faisait nuit. Plutôt que de se mettre en colère, il afficha un sourire narquois.

« Je crois que tu as compris... »

Et tous s'endormirent, les six pokémon et le maître, les uns contre les autres. Dans le rêve de Moriarty, il lui semblait que la figure de Bane lui souriait tendrement. Le lendemain, Moriarty se rendait vers Clémenti-Ville, son Linéon le suivant derrière lui.

« J'ai réussi à aider Rudolphe à résoudre son problème. commentait le Maître Arrogant. Mais toi... Je ne sais que faire... »

Il se trouvait à présent devant l'arène de Clémenti-Ville.

« Je sais que tu m'aimes, en tant que maître, et je t'aime en tant que pokémon. Quand je te vois combattre, je comprends à quel point tu essaies de me rendre fier. Mais, malheureusement, l'amour que l'on porte à son maître ne suffit pas à être fort... »

Les yeux rouges de Moriarty se regardèrent l'horizon un instant.

« L'amour que l'on porte à son maître... »

Il se souvenait d'un épisode de sa vie. Il était allongé dans son lit. Il venait d'échapper à la mort, à la Quintessence de l'Arrogance. Il s'en voulait terriblement de ne plus être fort. À côté de lui se tenait Eyragon. Quelques objets lui rappelaient que le combat contre le dresseur qu'il admirait et craignait n'étaient pas un rêve. Le Ruban Légende, qui hissait Moriarty parmi les meilleurs dresseurs du monde, et une sorte de disque, dont Moriarty n'avait pas compris la signification.

« Ceci, que tu vois à côté, est une Capsule Technique. lui avait alors expliqué Eyragon. Blue te l'a donnée, et regrette de ne pas avoir pu te la donner directement.
-Qu'est-ce qu'une Capsule Technique ? avait répondu un Moriarty fatigué, qui n'écoutait pas.
-Une attaque, qui, grâce à des moyens scientifiques, a été programmé dans une sorte de logiciel.
-Quelle est cette attaque ? »

Moriarty sourit. Il comprit qu'il y avait un moyen d'aider son Linéon.

« Il me l'a décrit comme étant Retour. avait alors répondu Eyragon. Une attaque qui augmente la puissance du pokémon lorsque son amour pour son dresseur augmente.
-Très bien. »

Alors, Moriarty sortit la Capsule Technique d'une doublure de sa cape. Il lança un sourire narquois à son Linéon. Celui-ci sourit à son tour. Le dresseur misanthrope avait abandonné cette misanthropie pour un nouveau mode de dressage, et il en était très satisfait. Moriarty, Maître Arrogant, était prêt à se battre avec une équipe sans le moindre défaut.