La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty

« Moriarty ! C'est moi, Armand. Est-ce que je te dérange ? »

L'émetteur de la Team Rocket venait d'exprimer les paroles d'Armand. Il faisait nuit noire. Quelques étoiles brillaient encore dans le ciel, et un début d'aube s'annonçait déjà.
Moriarty avait dû quitter son étoffe rouge et dorée, son étoffe fine et incroyable de maître de Ligue Arrogante. Il n'était vêtu que de vêtements très simples, doublés d'une cape de velours noir et rouge. Ses yeux rouges perçaient la nuit, et ses cheveux mauves se mêlaient parfaitement avec cette dernière.

« Je ne dors jamais. Les seuls moment où je dors, je rêve de cauchemars. Tu ne me dérange donc pas. »

D'un autre côté, Moriarty était satisfait de pouvoir cauchemarder à loisir. Cela prouvait qu'Ectoplasma n'utilisait plus Dévorêve sur lui. il y eût un silence sur l'émetteur. Moriarty pensa avoir touché Armand.

« C'est-à-dire que je comptais te déranger... Quand puis-je te rappeler ?
-Dis-moi ce que tu as à dire. Fais-le vite.
-Ne sois pas pressé de la sorte ! Après tout, le but de ces vacances est bien de quitter la Ligue Arrogante.
-Armand, ce ne sont pas des vacances. C'est une émission très sérieuse. Nous devons vaincre les huit champions de la Ligue Argentée.
-Pour moi, ce sont comme des vacances. Je voulais juste te dire que j'avais attrapé un nouveau pokémon. »

L'émetteur s'éteignit.

« Armand, critiqua Moriarty dans le vide, tes pokémon ne m'intéressent pas. Tu es inférieur à mon pouvoir. »

Ces mots lui rappelèrent la Quintessence de l'Arrogance. Son étoffe en était imprégné et, d'une certaine façon, sa chaleur était rassurante et lui rappelait son combat contre Red. Mais, en étant désormais privé, il comprit la nature de cette sensation glaciale qui l'accompagnait depuis le début de son voyage à Johto.
Il s'arrêta brusquement, puis renifla autour de lui discrètement. Il eût un sourire narquois.

« Je suis content de ne pas avoir perdu mes bonnes habitudes. Je suis tout de même capable de reconnaître un dresseur qui se cache. Mes réflexes n'ont pas vieilli avec le temps. »

Il se retourna. Malgré la nuit, il ne pouvait le croire. L'homme qui se tenait devant lui était vêtu d'un uniforme noir sur lequel était gravé un R écarlate.

« La Team Rocket !
-En effet, dresseur, tu crains déjà notre nom ! Donne-moi ton pokémon !
-La Team Rocket a été démantelée il y a trois ans par le maître de la Ligue Indigo.
-La Team Rocket renaît de ses cendres, désormais ! Donne-moi ta pokéball ! »

En temps normal, les six pokémon de Moriarty suffisaient à dissuader tout agresseur, mais Moriarty ne possédait que son Kaïminus.

« Tu ne sais pas qui je suis. expliqua Moriarty dans un élan d'inspiration. Je fais moi-même parti de la Team Rocket. »

Ce qu'il disait était fort compromettant. Il cacha son visage avec sa cape.

« Tu mens. »

Moriarty tenta le tout pour le tout. Il réveilla son Kaïminus d'un coup sec, puis lui adressa un clin d'œil. Celui-ci lança un jet d'eau sur le sbire de la Team Rocket. Moriarty tenta de s'enfuir, mais le sbire attrapa sa cape rapidement.

« J'ai sous-estimé la nouvelle Team Rocket. furent les seuls mots que purent prononcer Moriarty, à demi-étouffé. »

Abandonnant toute retenue, il se retourna brusquement, puis frappa de son poing le visage du sbire. Celui-ci tomba sur le sol, prêt à riposter.

« Si j'arrive à profiter de son élan et de sa colère, je peux gagner. »

L'élan que prit le sbire était en effet trop grand. Moriarty put esquiver son coup, puis lui en donner un dans le ventre. Kaïminus l'aida en lui envoyant un jet d'eau. Le sbire eut peine à se relever. Moriarty s'était déjà enfui. Par provocation, par goût du risque, peut-être, il avait laissé une rose séchée près du sbire Rocket.

« Le temps où j'étais la rose, pensait-il à vois haute une fois en sûreté. Un agent de la Team Rocket exemplaire. Un espion discret, incroyable. C'était... »

C'est à ce moment là que Moriarty comprit qu'il n'était plus le dresseur jeune et dynamique qu'il était. Que son destin, malgré le fait qu'il n'ait que trente-huit ans, était déjà largement tracé. Qu'il ne pourrait rien faire pour le changer.

« C'était le bon temps. Ces années furent les plus belles de ma vie.
-Kaïminus. »

Le pokémon le regardait avidement.

« Je ne veux pas en parler. Je ne veux parler de rien. Contente-toi de me suivre. »

Ainsi, alors que l'aube pesait sur le ciel, ils marchèrent tout deux. Moriarty, dont la rage de vaincre s'étalait jusque dans ses deux canines dépassant de sa bouche, et Kaïminus, aux ordres de son maître.
Ils arrivèrent rapidement à Ecorcia, qui était une ville pétillante de nature. Il y avait là de l'air frais, et une beauté de simplicité incontestable.

« Où irons-nous ? L'arène n'a pas encore ouvert. Nous pourrions visiter le puis Ramoloss, mais aussi le Bois aux chênes.
-Kaïminus ! »

Ils décidèrent de se rendre au Bois aux chênes. C'était un petit bois très élégant. Bien qu'il n'égalait pas la Forêt de Jade que l'on trouvait à Kanto, on pouvait lui trouver un certain charme.
Mais ce qui attira avant tout le regard de Moriarty était un petit autel.
Il était en bois, très simple mais élégant. Autour de lui, il n'y avait rien, de sorte que l'on pouvait croire qu'il trônait sur la forêt. Et pourtant, c'était un vieil autel, Moriarty en était sûr. Autant par les terres alentours qui témoignaient de son vieil âge que par les inscriptions gravées dans le bois. Et pourtant, dans cet autel qui comportait tant d'imperfections, Moriarty n'aurait pas pu en nommer une seule, ce qui donnait une dimension surnaturelle à cet autel qui trônait dans un état que l'on eût pu associer à la perfection.
Comme hypnotisé, il s'en approcha. Quelque chose attira alors immédiatement son regard. Sur le bois, le signe '' puissance '' avait été gravé, noyé dans d'autres inscriptions. Mais cette gravure était si spéciale que Moriarty l'avait remarqué du premier coup d'œil. Peut-être était-ce à cause de son passé...

« Celebi. prononça-t-il tout simplement, sans y penser.
-Celebi. répondit alors une voix derrière lui. »

Il manqua de trembler, et tenta de garder son calme.

« C'est bien ce que je pensais. Je me souviens être venu dans une forêt non loin d'ici. C'était il y a longtemps.
-Celebi.
-Je m'en souviens. Je ne sais si tu m'as fait plaisir. Car il n'existe pire supplice au monde que de découvrir une vérité atroce. Car, vois-tu, le pire d'une vérité atroce, c'est bel et bien qu'elle est vraie. Et, à cause de toi, je suis vrai. Et Bane n'est plus.
-Celebi. répliqua le pokémon en souriant.
-J'ai fait des recherches sur toi. Tu es un pokémon légendaire. Unique, peut-être. Incroyable, en tout cas, peut-être invincible. Tu es Celebi, le pokémon spatio-temporel, et tu as la possibilité de traverser l'espace et le temps sans limites.
-Celebi.
-Je devrais t'attraper. »

Il esquissa un geste. Celebi ne bougea pas, mais sourit.

« Mais j'ai une dette envers toi, continua-t-il en se retournant, et, aussi mauvais que je sois, une dette reste une dette. Tu n'es pas le seul envers qui j'ai une dette... »

Il se retourna. Celebi avait disparu.

« Ses pouvoirs dépassent l'entendement...
-Kaïminus ! »

Le petit pokémon avait dû être époustouflé.

« Impressionnant.
-Kaïminus.
-Ne regarde pas en arrière. Je te l'ai déjà dit, entraîne-toi à haïr. Focalise ta haine sur quelqu'un. Ou ton désir de grandir. »

Il s'arrêta brusquement de parler.

« Il y a quelque chose dans les herbes de la forêt. »

Il s'approcha, c'était en effet le cas. Il y avait un petit pokémon dans les herbes. Un petit pokémon marron, dépourvu de bras ou de jambes, mais portant un dard.

« Je m'en doutais. Malheureusement, il semble affreusement faible. Ce n'est pas grave, nous aurons d'autres occasions.
-Kaïminus ! »

Kaïminus s'était déjà pris d'amitié avec le pokémon. Il le serrait contre lui et lançait à son dresseur un regard suppliant. Moriarty se souvint de Ptiravi qui, malgré son air frêle, était devenu un redoutable combattant. Il se souvint de Draby qui était si pitoyable au départ...

« Après tout, Armand a déjà un pokémon de plus. Il serait logique de chercher à le rattraper. »

Il réfléchit quelques secondes. Kaïminus, déjà lui sautait au cou et tentait de le serrer pour lui montrer son affection, manquant de l'étouffer. Le petit pokémon, pour sa part, ne bougeait absolument pas. Il se dégageait de lui quelque aura de bêtise, mais il semblait, après le premier regard, disposé à apprendre quelques tours de la part du dresseur confirmé qu'était Moriarty.

« Viens avec moi. fut tout ce qu'il ordonna au pokémon.
-Aspicot ! »

Il lui jeta une pokéball dessus. La sphère bicolore s'ouvrit, convertissant le pokémon en énergie rouge. Elle tourna trois fois sur elle-même, avant de se fermer. Cette capture facile était cependant loin d'enthousiasmer le maître de Simmeroh.

« Je n'aime pas la façon dont il s'est laissé capturer... »

Il fit sortir le pokémon de sa pokéball. Aussitôt, Moriarty sentit qu'il venait de faire une grave erreur. Il grava cette pensée dans son esprit, puis se mit toutefois en tête d'entraîner le pokémon. Ainsi, dans la forêt, ils se trouvèrent un endroit à l'abri des regards où ils purent s'entraîner. Moriarty, se fatiguant rapidement, et très sensible au soleil, s'épongeait régulièrement le front.
Il clignait sans cesse des yeux, sifflait des ordres à ses pokémon. Aspicot, terrifié, ne comprenait plus rien. Kaïminus, habitué, exécutait las les ordres de son maître.
Aspicot savait charger avec son dard empoisonné l'ennemi, ce qui était bien peu. Moriarty essayait toutefois de reprendre confiance en son pokémon.

« Bien. finit par annoncer Moriarty. Je pense que nous pouvons être assez fort pour affronter Hector.
-Kaïminus !
-Aspicot.
-Bien sûr, reprit-il plus fort afin de couvrir les cris des ses pokémon, nous ne sommes pas en état de vaincre le champion d'arène, Hector, qui est un maître dans la maîtrise des pokémon Insecte, à ce que l'on dit. Mais il paraît évident qu'il prendra des pokémon plus faibles pour se mettre à notre niveau. Après tout, nous travaillons pour la télévision... »

Il quitta le Bois aux chênes. Il s'était entraîné toute la journée durant, déjà le soleil se couchait. Il parvint à l'arène peu avant qu'elle ne se ferme, où caméras et projecteurs l'attendaient déjà. On tenta de maquiller Moriarty. Fâché de cette mascarade imbécile, il se fâcha, et continua d'un pas lourd vers l'arène où Hector l'attendait.
C'était un homme extrêmement jeune. Il portait un habit qui devait être spécialement confectionné pour la chasse aux insectes. Il avait un filet dans la main droite, des yeux et des cheveux violets.

« Je suis Hector. se présenta-t-il inutilement. Malgré mon jeune âge, je suis un expert en pokémon de type Insecte. Et mon désir, c'est de pouvoir les étudier à plein temps.
-Je suis Moriarty, maître de Simmeroh. Je n'ai pas réellement de plaisir, sinon, dans l'immédiat, celui de gagner le combat que nous allons livrer. »

Hector afficha un sourire bienveillant.

« Dans ce cas, je te choisis, Chrysacier ! »

C'était un pokémon vert, pourvu de deux yeux. Il était difficile de le décrire autrement, étant pourvu de plusieurs couches indescriptibles.

« Aspicot !
-Charge ! »

Moriarty fit un clin d'œil à Aspicot, qui fonça avec une même intensité, dard en avant, sur Chrysacier. Ils s'entrechoquèrent. Aspicot fut projeté contre le mur avant de tomber, hors d'état de combattre. Moriarty était bouché bée.

« Je n'arrive pas à y croire... Il n'a tenu que cinq secondes au combat ! Pourquoi ai-je attrapé un pokémon si inutile ? Peu importe, Kaïminus ! »

Le pokémon sortit de sa pokéball, grimpa sur le coup de Moriarty et le serra affectueusement contre lui. Devant le regard de son maître, il comprit qu'il valait mieux combattre pour rester en vie, Chrysacier lui paraissant un adversaire bien plus facile que son dresseur.
Moriarty fit un clin d'oeil, Kaïminus envoya donc un jet d'eau qui freina Chrysacier dans sa Charge, avant de le propulser. Encore en l'air, Kaïminus attaqua de ses griffes tranchantes le pokémon incapable de bouger.

« Il me semble que c'est là la faille de Chrysacier, n'est-ce pas ? Il ne connaît qu'une attaque, et n'est qu'une phase de développement pour un pokémon plus puissant. Ainsi, il ne peut pas bouger, est extrêmement lourd, et ne sait rien faire d'autre que charger. À la manière d'un Drakhauss.
-Effectivement, tu sais reconnaître les pokémon Insecte. Mais cette faiblesse est compensée par une extraordinaire défense. Ton pokémon se lassera avant le mien. »

En effet, il avait raison. Kaïminus fût bientôt fatigué de ses coups de griffes répétés.

« Charge ! »

Chrysacier fonça alors sur Kaïminus, qui semblait concentré. Il y eût un énorme choc, puis un nuage de fumée.

« Crocrodil ! »

Kaïminus semblait avoir évolué. Déjà l'entraînement portait ses fruits. Sa mâchoire avait doublé de volume, des dents féroces en sortaient. Sa masse devait avoir triplé, et sa taille doublé. Sa crête rouge ressortait de mieux en mieux. C'était un petit vorace.
Plus musclé, il souleva Chrysacier allègrement, puis l'envoya le plus fort possible contre le mur, il était hors d'état de combattre.

« On dirait que cette évolution a sauvé le combat, commenta Hector, Coconfort ! »

Ce pokémon était jaune, et, de même que Chrysacier, ne possédait aucun membre. Il semblait aussi être une forme intermédiaire en attendant une évolution plus puissante.

« Dard-Venin ! »

Le pokémon, se jeta sur Crocrodil, et, entouré d'un aura violet, tenta de le piquer. Ayant évolué, Crocrodil était de moins en moins agile, mais parvint tout de même à esquiver.

« Je vois. Alors que Crhysacier voulait le charger, Coconfort veut l'empoisonner. Dans ce cas, ce n'est plus rapport de force, mais d'esquive.
-C'est en effet cela.
-Dans ce cas, je sais quoi faire.
-Dard-Venin ! »

Moriarty cligna des yeux. Crocrodil ne bougea pas. En un tour de main, tout fut joué. Kaïminus avait grand ouvert sa mâchoire, et l'avait refermé afin de contenir l'attaque de Coconfort. Moriarty cligna une nouvelle fois de l'oeil, et Crocrodil lança son jet d'eau qui propulsa, hors d'état de combattre, Coconfort.


« C'est une très belle stratégie. Mais mon pokémon suivant est bien plus fort et traditionnel. Insécateur ! »

Insécateur était de couleur verte, possédait deux paires d'ailes, et de longues lames très tranchantes pour compléter ses bras.

« Vive-Attaque ! »

Avant que Crocrodil n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, Insécateur l'attaque de plein fouet. Le pokémon de Moriarty répondit par un coup de griffe, suivit d'un jet d'eau qu'Insécateur esquiva.

« Puissance ! C'est une attaque qui augmente fortement la puissance d'Insécateur. »

Malheureusement, Insécateur ne pût la mener à bout, un jet d'eau l'en empêchant.

« Lance de nouveau Vive-Attaque ! »

Cette fois-ci, Crocrodil ne se laissa pas surprendre, et se retourna rapidement, puis griffa Insécateur avant que celui-ci ne puisse l'attaquer. Immédiatement après, il lui envoya un jet d'eau. Insécateur était hors de combat.

« Étonnant. commenta Hector, avant de lui remettre le badge Essaim. »

Crocrodil se jeta sur Moriarty d'en l'espoir de le serrer contre lui. N'ayant pas pris en compte son nouveau poids, il fit basculer Moriarty qui tomba par terre, ce qui fit rire Hector.

« Bien, continua Moriarty en se relevant, nous y allons. »

Il fit alors un signe à l'un des hommes qui tenait une caméra.

« Suivez-moi. Vous devez me filmer une heure par jour, vous me filmerez donc en train d'attendre que mes pokémon soient soignés. Il y a de quoi faire un haut audimat, n'est-ce pas ? lança-t-il à son adresse en esquissant un sourire narquois. »

Après quelques temps d'attente, on annonça la venue d'Armand.

« C'est incroyable comme il est bon d'être un membre du conseil des quatre dans les contrées étrangères. Une jeune fille vient de m'aborder, et nous en avons parlé. Je lui ai dit que j'étais un membre du conseil des quatre de Simmeroh.
-Je suppose qu'elle a été impressionnée.
-Non, elle m'a dit qu'elle ne connaissait pas cette région. répondit Armand avec un haussement d'épaules. »

Il se mit à réfléchir, frottant machinalement son bouc roux.

« D'un autre côté, ce doit sûrement être pour mon charisme. »

Moriarty eût un haussement de sourcils hautains.

« J'ai faim. répondit Armand au regard glacial que lui lançait Moriarty.
-Nous ne devons pas manger Armand, mais combattre !
-Je n'ai rien mangé depuis ce matin ! À quoi bon partir en vacances si nous ne pouvons pas décider quand manger ?
-Armand, ce ne sont pas des vacances.
-Tu mens. Tu dis ça parce qu'aucune femme ne t'admire. répliqua-t-il.
-Tu commences à m'énerver, combattons.
-Je t'énerve parce que j'ai raison. conclut-il en lançant une pokéball sur le sol. »

Il en sortit un Chrysacier, similaire à celui d'Hector. Moriarty envoya son Aspicot.

« Charge ! »

Aspicot tenta de se protéger, son dard facial en avant, mais fût mis hors de combat au moment même où Chrysacier entra en contact avec lui.

« Pourquoi ai-je eu besoin d'un pokémon pareil ? se lamenta le maître de Simmeroh. Crocrodil !
-Charge ! »

Chrysacier chargea Crocrodil. Utilisant la même stratégie qu'avec Hector, celui-ci l'attrapa, puis l'envoya en l'air. D'ici, il lui lança un puissant jet d'eau. Chrysacier était hors d'état de combattre.

« Macronium ! »

Comme Kaïminus, Germignon avait évolué. Il était désormais plus grand, et son collier de bourgeons dégageait une odeur exquise. Ils avaient commencé à éclore. D'autre part, sa couleur verte avait viré au jaune.

« Lance-Feuille ! »

L'évolution du pokémon de Moriarty était un merveilleux avantage. Aussi lui suffit-il d'envoyer un grand coup de griffe pour rendre les feuilles inutiles.
Il lança en suite un jet d'eau sur son adversaire, courut sur lui, puis tenta de lui assener un coup de griffe.

« Charge ! »

Tête la première, Macronium fondit sur Crocrodil qui fut déstabilisé, et tomba à terre. Il lança un jet d'eau.

« Lame-Feuille ! »

Les feuilles, toujours plus tranchantes, traversèrent sans problème le jet d'eau. Mais, derrière ce jet d'eau, il n'y avait rien.

« Tu as perdu. siffla la voix de Moriarty. »

Sous le coup d'une griffure, Macronium tomba hors de combat.

« Tu as profité de ce jet d'eau pour te faufiler derrière Macronium. Une stratégie déjà vue, mais pour le moins efficace. lança Armand. »

Il rappela son pokémon puis, sans plus de cérémonie, partit. Dans les yeux de Moriarty brillait ce feu rouge qui lui dévorait les yeux lors de certains combats.

« Tu t'es bien battu. lança-t-il à l'adresse de Crocrodil. Mais ce n'est pas fini. »

Par la suite, il fit soigner ses pokémon. Il retourna au Bois des Chênes où il les entraîna. Aspicot évolua.

« Coconfort ! »

Il était semblable à celui d'Hector.

« Quand un pokémon évolue si tôt, ce n'est jamais bon signe. se lamenta Moriarty. »

Crocrodil, ne sachant que faire, se mit à se frotter affectueusement contre la jambe de Moriarty.

« Couchez-vous ! »

Moriarty n'eût pas le temps de faire de clins d'œil. Il se jeta lui même à terre, et une puissante attaque de feu venait se frapper là où tous se trouvaient un instant auparavant. Moriarty fit un clin d'œil rapide à Crocrodil, qui riposta en lançant de toutes ses forces un jet d'eau.

« Je n'aime pas ça... »

Moriarty se mit à courir. Coconfort n'étant qu'un stade intermédiaire pour une autre évolution, il ne pouvait pas bouger, il fut donc rappelé dans sa pokéball, au contraire de Crocrodil.
Cette fois-ci, ce fut une attaque Poison que Moriarty connaissait bien. Bombe Beurk qui retentit à quelques pas des deux compagnons. Il ne fit désormais plus aucun doute. Tout cela avait un rapport avec cet agent de la Team Rocket. Alors qu'il courait, se faisant attaquer de tous sens, Crocrodil tentant d'attaquer partout d'où les attaques venaient, l'évidence lui sauta à l'esprit.

« J'ai fait parti de la Team Rocket pendant près d'un an. J'étais sans doute un excellent agent, et je connais sûrement les méthodes de cette organisation... »

Un autre Bombe Beurk explosa sur Crocrodil. Cependant, il sut l'esquiver en sautant par terre, puis continuer sa course.

« Mais maintenant, ils se servent de ses méthodes contre moi. Maintenant, je ne fais plus parti de la Team Rocket, et je me suis échappé de leurs griffes une fois. Maintenant, ils sont à Johto, et Red ne peut pas se défaire de ses responsabilités de maître de la Ligue Indigo pour les arrêter. »

Plusieurs mètres plus tard, Moriarty eût la chance extraordinaire de tomber sur Armand. Il était, le plus naturellement du monde, en train d'entraîner Macronium et Chrysacier.

« Fuis ! lui cria son maître. »

Armand haussa un sourcil. Moriarty vit dans ses yeux bleus comme un éclair blanc. Ils se regardèrent pendant un certain moment. Il ne se passa rien. Moriarty avait-il rêvé tout ce qui venait d'arriver ?

« Bien sûr que non. pensa-t-il. J'ai simplement manqué de raisonnement. Ils veulent un travail propre, un témoin les gênerait. Ceci signifie que désormais, je dois suivre Armand en toutes circonstances... »

Armand lui expliqua que Doublonville n'était pas loin et lui demanda s'il voulait aller avec lui. Le maître de Simmeroh approuva avec un ton de dignité et de froideur qu'il avait retrouvé.
Doublonville était, à bien des égards, une ville très moderne. Elle pouvait se vanter de posséder une Tour Radio incroyablement haute permettant aux habitants alentour de profiter de programmes divers et variés. Un casino de haute volée permettaient aux amateurs de sensations fortes de pouvoir jouer, tandis qu'il était difficile de définir ce qui manquait au centre commercial de la ville. De plus, on y trouvait un train magnétique incroyable, reliant directement la ville à la métropole de Kanto, Safrania.
Ils n'eurent cependant le temps de jeter qu'un simple coup d'œil. En effet, aussitôt, un des hommes faisant parti de la chaîne de Simmeroh se mit à courir vers eux.

« Johto vous offre à chacun d'entre vous un pokémon. Ce sont des pokémon rares, sur lesquelles de rares dresseurs très en avance sur la technologie vous offrent. Des Évoli. »

Il se mit à les filmer en train d'ouvrir les sphères bicolores. Les deux pokémon qui en sortirent étaient semblables. Au pelage marron et beige, deux grandes oreilles, de beaux yeux, une belle queue. Quadrupèdes.

« Évoli ! crièrent-ils au même moment. »

L'homme à la caméra filmant avec insistance la scène, Moriarty ne courut pas le risque de faire transparaître ne serait-ce qu'une émotion. Il réfléchit beaucoup à ce pokémon. N'avait-il pas lu, au manoir des Haritori, un chapitre entier consacré à ce pokémon sur un traité d'évolution ?

« Évoli, se mit à expliquer Armand, est un mystère de l'évolution pokémon. On sait qu'il a plus d'une évolution. Certaines sont communes à des régions particulières. Certaines nécessitent une pierre, d'autres circonstances d'évolution sont plus mystérieuses. Il faut donc bien réfléchir avant de le faire évoluer. »

Il prit un air plus sérieux, fronçant ses sourcils roux.

« Quoiqu'il en soit, une chose est sûre. »

Il prit le pokémon dans ses bras, puis le serra.

« C'est un pokémon absolument adorable ! »

Moriarty, pour sa part, se montra moins démonstratif. Pour faire bonne figure, il caressa mollement son propre Évoli. Celui-ci sembla y prendre du plaisir, et il était difficile de résister aux petits rires de joie du pokémon. Difficile, sauf pour une personne dont le cœur avait été fermé depuis bien longtemps. Le maître de Simmeroh lui gratta le coup, et ses ongles longs et acérés se révélaient être un atout.

« Je vous remercie, mais nous avons un combat d'arène à livrer. trancha la voix glaciale de Moriarty.
-Et tu oses appeler ces combats d'arène enchaînés des vacances. s'indigna Armand. Ce n'est pas très amusant. »

Rapidement, ils gagnèrent l'arène. La championne, Blanche, était une adolescente bien jeune. Aux cheveux et aux yeux roses, elle était vêtue d'un survêtement et son dynamisme semblait excessif.

« Je suis Blanche ! J'adore les pokémon, alors puisque tout le monde en a, je ne m'en prive pas ! »

Elle se mit alors à expliquer dans un vocabulaire trop récent pour être réellement explicite qu'elle dressait particulièrement les pokémon de Type Normal. On fit sortir Moriarty de la salle pour qu'Armand puisse livrer son combat. Blanche partit alors soigner ses pokémon dans un centre avant de délivrer le badge au dresseur de Type Feu, puis revint pour le combat contre le plus puissant dresseur de Simmeroh.

« Mélofée ! »

Ce petit pokémon rose était, d'après les souvenirs de Moriarty, originaire de Kanto. Il lui opposa donc son Coconfort et, en un clin d'œil, demanda à celui-ci de lancer son attaque de type Poison, que Mélofée esquiva. Coconfort était trop long.

« Torgnoles ! »

Mélofée courut vers Conconfort, puis se mit à le gifler violemment. Celui-ci ne put pas bouger, mais resta debout.

« Une fois de plus ! »

Et, au fur et à mesures des gifles que Mélofée administrait à Coconfort, Moriarty comprit que Coconfort était un pokémon robuste. Ce stade, de même que Drakhauss, lui octroyait une défense incroyable.
Finalement, Mélofée mit hors de combat Coconfort, après un enchaînement de dix attaques Torgnoles. Il tomba ensuite à genoux, plein de sueur. Pour percer la défense de son adversaire, il avait dû utiliser une force incroyable.
C'était ce que Moriarty avait prévu. Aussi envoya-t-il son Évoli. Bien que très faible et inexpérimenté, il lui suffit d'une attaque Charge pour mettre au tapis un opposant épuisé.

« Écrémeuh ! »

Le pokémon se tenait assis. Pourvu de deux cornes et de pis, il était rose.

« Roulade ! »

Écremeuh se mit en boule, et roula vers Évoli. Novice, il ne sut pas esquiver et tomba hors de combat.

« Crocrodil ! »

Aussitôt sorti, il jeta un jet d'eau sur Écremeuh. Il n'esquiva pas.

« Écrasement ! »

Il se mit à sauter sur Corcodil de tout son poids. En dernier recours, celui-ci roula pour tenter de le faire tomber, ce qui eût son effet. Il lui lança ensuite une dernière attaque d'eau par derrière. Écremeuh était hors de combat, Blanche avait perdu. Elle se mit à pleurer. Moriarty se sentit gêné.

« Tout cela va lui passer, assura Armand qui semblait être revenu, elle saura se calmer. Cependant, pleurer est très bon pour l'audimat de cette émission. »

Elle finit par donner à Moriarty son badge. Moriarty et Armand se mirent alors en place pour un combat.

« Voilà qui commence à être fatiguant. se lamenta Armand. Cela fait deux combats contre toi en un seul jour ! »

En effet, il avait raison. Les deux dresseurs envoyèrent cependant leur Évoli. Après une attaque Charge de la part des deux pokémon, celui d'Armand sortit vainqueur, avant de tomber hors de combat lui-même.

« Coconfort !
-Chrysacier ! »

Les deux pokémon étant très lents et leurs stratégies axées sur la défense, il ne se passa rien de notable. Ce fut Armand qui décida de changer de pokémon pour son Macronium.

« Lame-Feuille ! »

Armand se rendit rapidement compte que cette attaque ne suffisait pas. Il l'utilisa un certain nombre de fois avant de pouvoir mettre Coconfort hors de combat. Ce fut alors un Crocrodil en forme qui prit la relève. Il lança un coup de griffe à Macronium qui esquiva maladroitement avant de tomber, hors de combat.

« Chrysacier ! »

Corcodil se retrouva dans la même situation que Macronium. En d'autres termes, il eût à faire des efforts considérables dans ses coups de griffes pour tenter de percer la défense de Chrysacier.

« Maintenant, Charge ! ordonna Armand à son pokémon. »

Tout se passa en un éclair. Crocrodil, bien que fatigué, attrapa d'une main ferme Chrysacier.

« J'ai l'impression que tout ceci va mal se terminer... commenta Armand naturellement. »

Et il eût raison. Après un jet d'eau, Chrysacier tomba hors d'état de combattre. Moriarty avait, une fois de plus, gagné.

« Et, une fois de plus, tu as gagné. félicita avec ironie Armand. Bien sûr, le public ne s'y attendait pas du tout... Mais, le vrai feu ardent de cette émission, c'est moi ! »

Il fit un clin d'œil à la caméra.

« Ici, je suis un peu comme un fantôme qui tenterait de démasquer quelqu'un... »

L'espace d'un instant, il sembla à Moriarty que le regard d'Armand s'était attardé sur lui. Pourquoi s'était-il comparé avec un fantôme ?

« Mais, si nous voulons rester au niveau, continua Moriarty, nous devons nous entraîner durement.
-Ce n'est pas mon cas. rétorqua Armand.
-Ce n'est bien sûr, pas le cas d'Armand, un dresseur si exceptionnel qu'il peut entraîner ses pokémon par la seule force de la pensée. Malheureusement, les misérables mortels que nous sommes sommes obligés de les entraîner normalement. Es-tu satisfait ?
-Non. J'ai faim, et j'ai un rendez-vous ! Mais nous nous reverrons demain. »

Armand partit sans cérémonie, marchant d'un pas rapide. Moriarty fit soigner ses pokémon. C'est en grattant machinalement le cou d'Évoli tout en tentant d'éloigner Crocrodil qui tentait de le serrer que Moriarty se rendit compte qu'il devait se montrer déterminé et fort contre une organisation aussi puissante que la Team Rocket. C'est aussi à ce moment-là que les propos d'Armand devinrent de plus en plus problématiques pour Moriarty.