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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 30/09/2013 à 14:34
» Dernière mise à jour le 30/09/2013 à 14:35

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 170 : Vergessene kinder
Vergessene kinder - Tokio Hotel


- Altaria ! C'est le moment, profites-en pour place une nouvelle Danse Draco le temps qu'il récupère.

Cassy haleta tout en donnant ses ordres, éprouvée par l'ardeur qu'elle mettait à commander le combat, presque autant que son pokémon à se battre. En face d'elle, Dracoli, qui l'affrontait exceptionnellement aux côtés de Sandra, chancela sur ses pattes. L'attaque Draco Méteor qu'il venait de lancer avait certes causer nombre de dégâts à la créature bleu et blanche, mais l'avait également éprouvé physiquement lui aussi.

- Essaye d'esquiver sa prochaine action ! s'écria la dracologue en comprenant que son adversaire était en train de mettre au point une nouvelle stratégie.

La jeune femme leva les yeux en direction de son acolyte qui s'agitait gracieusement au rythme d'une musique que lui seul semblait entendre. Lorsque la danse approcha de son terme, elle intima d'une voix claire, de sorte qu'il saisisse distinctement ce qu'elle attendait de lui :

- Utilise Piqué, combiné avec Dracosouffle !

Le dragon aux ailes cotonneuses poussa un petit cri et s'exécuta aussitôt. Une gerbe d'étincelles orangée s'échappa de son bec tandis qu'il filait à vive allure en direction de celui qu'il affrontait. La vitesse obtenue grâce à la Danse Draco couplée à l'impulsion de l'attaque de type vol qu'il fomentait permit aux flammes de l'entourer tel un anneau incandescent. Malgré la rapidité de Dracoli, celui-ci fut incapable de s'enfuir, contrairement à ce qu'espérait Sandra.

Altaria le heurta de plein fouet pour le propulser contre la paroi de l'Arène. La combinaison s'avéra si puissante que le mur se fendit sous l'impact. L'évolition tremblait de tout son corps, boiteuse. Cassy connaissait cependant sa résistance : elle savait qu'il ne s'écroulerait pas, du moins pas ainsi.

- Achève-le avec Laser Glace.

A nouveau, le bec de la créature s'ouvrit, cette fois-ci pour charger un jet blanc irisé de cyan. L'attaque jaillit ensuite de sa gorge afin de se diriger vers sa cible. Sa dresseuse lui ordonna cependant d'arrêter lorsque le rayon ne se trouva plus qu'à quelques centimètres de l'autre pokémon.

- Cela suffit, interrompit-elle alors qu'une longue barre gelée traversait désormais l'immense salle. Sandra, arrêtons ce combat avant que je ne blesse mon pokémon, voulez-vous ?
- Excellente initiative. Mener cette action à terme n'aurait eu aucune incidence sur la fin du combat, tu aurais gagné de toute façon. D'ailleurs, Dracoli est suffisamment éprouvé ainsi. Le mettre K.O. serait de trop.

La dresseuse rappela ses pokémon dans leurs sphères métalliques, puis rajusta la cape de Sven sur ses épaules, car elle s'était déplacée en même temps qu'elle s'agitait au rythme du match.

- Je crois que je vais les emmener au Centre Pokémon. J'avais prévu de demander un bilan médical, de toute façon.
- Je t'accompagne, j'en profiterai pour prendre des nouvelles de Dracolosse.

Quelques jours auparavant, le pokémon de la Championne s'était retourné l'aile suite à un atterrissage raté. Plusieurs de ses ligaments s'étaient déchirés sur le coup, et il souffrait de nombreuses contusions. Elle l'avait aussitôt conduit auprès de l'infirmière Joëlle, qui l'avait opéré au plus tôt puis gardé en observation.

Cassy ramassa sa sacoche posée sur l'une des gradins pour la passer en bandoulière par-dessus son épaule. Elles quittèrent ensuite la pièce, non sans avoir songé à éteindre la lumière au préalable.

- C'est étrange, constata la jeune femme pendant que son mentor verrouillait l'Arène à l'aide d'un code électronique.
- Quoi donc ?
- Vous n'avez pas encore fait le moindre commentaire sur le match que nous venons de livrer.
- C'est sans doute parce qu'il n'y a rien à dire.
- Allons, cela ne vous ressemble pas. Vous trouvez toujours un petit quelque chose à critiquer, d'ordinaire.
- Pas cette fois.

Sandra s'immobilisa et Cassy l'imita, un peu étonnée. Sa surprise crût encore lorsqu'elle plaça une main sur son épaule. Elle hésita tout d'abord à parler, comme si les mots ne voulaient pas franchir ses lèvres. Elle n'avait jamais été bien douée pour faire des compliments.

- Tu m'as vraiment bluffée, aujourd'hui. J'ai cherché ta faille pendant des jours afin de te la pointer du doigt, et lorsqu'enfin j'ai cru l'avoir trouvée, tu m'as prouvé qu'en réalité il ne s'en agissait pas d'une.
- Quelle était-elle, d'après vous ?
- J'ai longtemps eu l'occasion de t'observer, que ce soit avant avec la Confrérie, ou récemment, depuis ton retour. Je me suis aperçue qu'en combat, en stratégie... Bref, tout ce qui demande un minimum d'offensive, tu utilisais toujours les mêmes pokémon, en l'occurrence Draco et Dracoli. Je pensais te duper en t'obligeant à me prêter l'une d'entre eux pour un duel, et à le faire s'affronter par un autre, un qui te serait moins coutumier. En fait, je me suis rendue compte que chacun d'entre eux était assigné à un rôle particulier, raison pour laquelle tu ne t'en servais qu'à des moments essentielles.
- Effectivement. Vous n'aviez cependant pas tort : je n'aime guère me battre autrement qu'avec les deux que vous venez de citer. Autrefois, Altaria me servait plus souvent d'éclaireur ou alors à faire diversion, grâce à sa vitesse que j'ai pu développer. Je comptais sur Draby et Carmache pour assurer ma défense. Dracolosse, quant à lui, m'aidait pour les combats aériens, ou alors lorsque nous avions des adversaires en masse.
- J'avoue que si ta technique me semblait curieuse au premier abord, tu la manies à la perfection. Tu as su former tes pokémon dans un art spécifique, sans qu'ils ne soient toutefois novices dans les autres, et tu es parvenue à entraîner ensemble une équipe parfaitement complémentaire. Je crois que tu seras bientôt prête à affronter Peter, car d'ici peu, moi, je n'aurais plus rien à t'apprendre.

Gênée d'avoir fait un tel éloge, la Championne ôta précipitamment sa main puis reprit sa progression, son amie sur les talons. Elles avaient presque atteint le bas de la colline, désormais, et le Centre Pokémon ne se situait plus très loin. Quelques minutes de marche leur suffire à le rallier.

Elles savaient qu'elles ne pourraient s'y attarder longtemps car il fermait ses portes à vingt heures précises, ce qui leur laissait quarante-cinq minutes pour faire soigner leur équipe respective. Les deux battants vitrés s'écartèrent silencieusement à leur approche afin de leur permettre d'entrer.

L'infirmière Joëlle les accueillit par un sourire bienveillant depuis son comptoir, auquel elles répondirent chacune par un signe de tête. La politesse n'était pas le fort de Sandra, et Cassy commençait à s'habituer à son manque de manières apparent, au point de déteindre sur elle par instant.

- Que puis-je pour vous, mesdemoiselles ?
- J'aimerais que vous me disiez comment vont mes pokémon, s'il vous plaît. Un bilan intégral serait l'idéal. Ils ont repris un entraînement intensif après plusieurs mois d'inactivité et je voudrais être certaine que cela ne joue pas sur leur santé.
- Quant à moi, je viens rendre visite à mon Dracolosse.
- Ah oui, alors ce sera la troisième porte à gauche. Vous ne pouvez pas la manquer, c'est une salle vitrée. Elle est presque tout au fond, juste avant le tournant. Mademoiselle, pourriez-vous me remettre vos pokéball ?

La jeune femme confia ses sphères rouges et noires à la professionnelle, avant d'escorter la dracologue jusqu'à la chambre stérile où se reposait la créature blessée. Celui-ci trépigna en les voyant pénétrer à l'intérieur. L'endroit était si blanc, du carrelage aux murs en passant par tous les appareils médicaux, qu'il en faisait presque mal aux yeux.

- Je suis là, mon beau, murmura la Championne en retirant un gant pour caresser ses écailles. Comment te sens-tu ?
- Draco. Losse.
- Oui, tu vas bientôt pouvoir sortir d'ici. Encore trois petits jours à passer en observation et tu pourras rentrer à la maison. L'infirmière Joëlle est gentille avec toi, non ? Bon, dans ce cas, c'est le principal. Il faudra que tu fasses plus attention, à l'avenir. C'était de la folie de vouloir esquiver cette attaque ainsi, surtout au cours d'un simple entraînement.

De nombreuses attelles soutenaient l'aile endolorie du dragon, sur la membrane de laquelle un épais cataplasme d'herbes diverses étaient étalées. Sandra remit son gant puis prit l'une de ses pattes entre ses mains pour le réconforter.

- Je crois que je vais aller chercher un café et voir si tout se passe bien avec mes pokémon. Tu veux quelque chose ? proposa Cassy en tournant la poignée de la porte immaculée.
- Je prendrai un expresso sans sucre, je te remercie.

La jeune femme traversa l'interminable corridor afin de regagner l'accueil. L'infirmière Joëlle, affairée au comptoir, avait allumé la télévision suspendue au mur, à laquelle elle jetait un regard distrait de temps à autre. La dresseuse ne prêta aucune attention aux actualités qui défilaient. Elle se contenta de sortir un peu de monnaie de sa sacoche, qu'elle inséra dans le distributeur.

- Enfin, une triste nouvelle alors qu'on ne s'y attendait plus, énonça la voix de la présentatrice rendue grésillante par les hauts-parleurs disséminés dans toute la pièce. La police vient de faire un pas en avant dans l'affaire Granet.

Cassy ne réagit pas immédiatement en entendant prononcer ce nom. Elle n'était tellement plus habituée à lui qu'il fallut un moment avant que son esprit ne fasse le rapprochement. C'était d'elle dont il s'agissait, bon sang !

Quand elle put enfin bouger, elle lâcha malencontreusement la tasse brûlante qu'elle tenait à la main. Elle ne s'en soucia guère, cependant. Ce fut même à peine si elle s'en aperçut, trop occupée à scruter l'écran plat pour tenter d'en apprendre davantage. Que pouvait bien signifier ce "pas en avant" ?

- Tout va bien, mademoiselle ? demanda l'infirmière.
- Oui, je... Excusez-moi, une maladresse. Je vais nettoyer.
- Non, non, ne vous en faites pas pour cela. Je m'en charge.

Tandis que la professionnelle partait chercher un balai et une serpillère, Cassy enjamba la flaque de café répandue à ses pieds pour se rapprocher un peu plus de la télévision. La journaliste se trouvait à présent en compagnie de l'agent Jenny, qu'elle s'apprêtait à interviewer.

Sandra arriva à ce moment précis, mais la jeune femme mit aussitôt un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence, toute en lui désignant l'écran d'un signe de tête. Curieuse de savoir comment les autorités pouvaient avoir progressé dans une enquête qu'elle avait elle-même déjà élucidée depuis longtemps, elle attendit avec impatience que la policière prenne la parole.

- Effectivement, j'ai le regret de vous annoncer que nous avons fait une découverte macabre dans la matinée, annonça-t-elle enfin d'une voix grave.
- Une découverte macabre ? répéta la Championne en ouvrant des yeux ronds.
- Le corps d'une jeune fille a été repêchée sans vie dans le ruisseau, à proximité de la ferme où elle a grandi. Les médecins légistes sont formels : il s'agit de Katharina Granet, portée disparue depuis près de cinq ans. Si la théorie du suicide n'est pas encore exclue, les ecchymoses qui recouvrent son corps laissent penser qu'il y a eu lutte. Un assassinat est donc tout à fait plausible. Nous vous tiendrons au courant dès que nous aurons plus d'informations.

Cassy et Sandra échangèrent un regard qui en disait long. Puisqu'elle était la véritable Katharina Granet, en dépit de son pseudonyme, a qui appartenait le corps qu'ils avaient repêché dans la rivière ?