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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 28/09/2013 à 14:21
» Dernière mise à jour le 28/09/2013 à 14:21

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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053 - Le cauchemar de Lady Dada
« Amitié vaut plus que parenté »
(Proverbe Corse)

« Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la Terre »

(Françoise Hardy, L'amitié)

« La fanfiction est une manière pour la culture de réparer les dégâts commis dans un système où les mythes contemporains sont la propriété des entreprises au lieu d'être celle des gens. »
(Henry Jenkins)



The Kinks – I'm not like everybody else

Tristan se leva en sursaut, ce matin-là. Sa tante préparait sans ménagement le petit déjeuner, avec la radio allumée. Tristan se mordilla les lèvres. Il se leva et enfila un pantalon, puis il alla préparer son petit déjeuner. Il remarqua que du lait avait été chauffé, mais était à présent déjà froid. Tristan soupira. « Sympaaaa… »

Il regarda sa tante qui ne lui adressa pas un regard.

- Les pancakes sont toujours au même endroit.

Tristan agita la tête. « Je m'en doutais un peu… »

***

Orson soupira en mangeant ses corn-flakes allégés. Oui parce que si Emeline devait garder la ligne, lui aussi, après tout. Son père regardait la nourriture comme si c'était cancérigène.

- Emeline va être tellement ravissante pour le concours de samedi !! Et elle va arriver première c'est sûr !
- Ou dans les dix premiers comme à chaque fois… soupira la jeune fille.

La grosse mère d'Orson écarta les mains comme pour repousser les deux pans de la mer morte.

- Non, non, non ! Cette fois tu ne pourras pas faire moins bon qu'Orson !
- Micheline… soupira Oscar.
- Ah mais tu l'as vu aussi, samedi dernier ! Qu'est-ce qu'il était nul !

Orson laissa couler. « Laisse couler, Orson. »

- Non franchement, Emeline ne pourra pas faire pire que lui.
- On en a déjà parlé, ici-même, et au lit hier soir…

Orson grimaça. Emeline ricanait comme une parvenue.

- … et devant la télé, et pour ainsi dire tout le week-end on en a parlé, il a fait de son mieux, pourquoi tu ne veux pas admettre que nos enfants peuvent juste faire de leur mieux et ne pas gagner tout le temps ?

Orson ne put qu'abonder dans ce sens d'un geste de la tête. Emeline regarda son père, intriguée. Micheline sortit de ses gonds.

- Mais enfin Oscar !! Tu veux que nos enfants se COMPLAISENT dans la médiocrité la plus crasse ??? Tu veux qu'ils finissent comme nous, moi secrétaire dans une école de conduite et toi garagiste ?
- On gagne nos vies, on fait rien de mal, on a deux enfants, de quoi veux-tu qu'on se plaigne !
- Mais de TOUT, Oscar ! Nos enfants sont de merveilleuses occasions de réussir là où nous avons échoué lamentablement !
- J'ai toujours voulu devenir mécanicien et tu as fait des études de secrétariat !
- Oui, mais mon ambition c'était d'être reine de beauté, mais ma mère n'a jamais rien fait pour ça !

Orson regarda sa mère qui faisait bien cent trente kilos. « Grand-mère n'est pas Dieu en même temps… »
Emeline soupira.

- Je voudrai bien faire des concours avec mes Pokémon…
- On en a déjà discuté, ma chérie, c'est pour les ringards !

Orson regarda sa mère.

- Mais… C'est presque pareil que les concours de beauté…
- NON ! Les concours Pokémon c'est ridicule ! Les gens qui font des concours Pokémon sont trop laids pour faire des concours de beauté ! Ah ça, c'est facile de rendre joli un Pokémon, mais être beau soi-même, ça… Heureusement Emeline est magnifique !!
- Emeline a dix ans… soupira Orson.

La famille d'Orson le regarda, et de fait, il se braqua.

- Oui ? Tu as quelque chose à dire, Orson, d'autre que « Ma maquette de train avance bien » ou « Je n'ai gagné aucun match dans la compétition officielle qui m'opposait à un Chenipotte » ?

Emeline ricana. Oscar leva les yeux au ciel. Orson secoua la tête, dépité. Michelle acquiesça.

- Bon ! Et ce soir, Emeline, on va à la répétition.
- Han non, j'aime pas les répétitions !
- Emeline, on en a déjà parlé !
- Mais en plus j'voulais aller faire du vélo avec mes copines !
- Hors de question, tu vas te faire des écorchures ! Tu ne veux pas défiler avec un pansement par-dessus tes bas résilles ?!

Orson soupira. « Mais elle a dix ans, bordel ! C'est moi qui suis anormal ou quoi ?! »

***

Maryse semblait quelque peu embarrassée, mais l'oncle de Benjamin tenait à réciter une petite prière matinale au petit déjeuner. Benjamin s'y attelait avec son père, en hébreu dans le texte.
Une fois cet office terminé, la famille s'assit à table. L'oncle de Benjamin le regarda.

- Je n'en reviens pas d'à quel point tu as grandi depuis ta mitzvah !
- Hm… marmonna Benjamin qui ne savait pas quoi dire.
- J'espère que tu suis bien ses enseignements. Tu as accepté un à un les commandements de Dieu et tu dois les suivre !

Benjamin acquiesça.

- Euh… mon oncle, j'aimerai qu'on reparle de… ce gars de mon école dont je t'avais parlé.

L'oncle sembla ravi de l'expectative d'une conversation théologique.

- L'inverti, oui !
- … l'inverti… Euh…
- Es-tu amené souvent à croiser ce jeune sodomite impénitent ?

Benjamin agita la tête, embarrassé.

- Plus ou moins…
- C'est un garçon de ta classe ?

Benjamin hésita et agita la tête.

- Ouiiii…

Samuel s'étonna, sachant qu'il les avait tous vus samedi.

- Qui ça ?
- Euh… Wallace ! Wallace Gribble.

Samuel s'étonna.

- Homosexuel ou pas, ce garçon se bat comme un chef !
- Oui c'est ce jeune homme avec un Manternel ! sourit Maryse.
- Et c'est donc une erreur de la nature. Ce garçon a choisi délibérément de s'adonner à des pratiques immorales. La raison voudrait que tu ignores cette personne et que tu la laisses vivre sa vie de son côté…

Benjamin agita la tête, plutôt d'accord.

- … mais en tant qu'être de foi, tu te dois de rappeler à ce jeune homme les périls qu'il encourt. Mais surtout ne te laisse pas entrainer par son vice.
- Mais euh… dans la… la Bible hébraïque, aucun de ces livres ne dit rien à propos des homosexuels…
- Oh que si, ils en parlent comme d'un péché mortel et abominable, Ben ! Surtout dans le livre de Vayiqra, dans la Torah d'ailleurs. Tu l'as lue en diagonale ou quoi ? En tout cas tu ne l'as pas lue aussi bien que moi ! sourit l'oncle.
- J… Je veux dire, je suis amené à fréquenter souvent ce garçon, à le voir tous les jours et… je ne veux pas choisir entre mes croyances et un lien social !
- Et quel lien social veux-tu entretenir avec quelqu'un qui a choisi délibérément de se complaire dans l'abomination et la dépravation la plus totale ?

Benjamin acquiesça.

- Tu veux me faire plaisir ?

L'oncle prit sa Bible et la donna à Benjamin.

- Tu vas donner ça à cette… personne, tu vas lui dire de la lire et d'en tirer les enseignements nécessaires.

Benjamin regarda la Bible. « Je suis presque sûr que Tristan l'a déjà lue en plus… »

- La foi est importante, Ben. La foi t'accompagne, la foi reste. Comme la famille. Les gens extérieurs, ils passent. Mais tu peux leur accorder un peu de ton temps en chemin !

Benjamin acquiesça.

- Evidemment si un jour tu deviens un sodomite, tu ne seras plus mon neveu !

Samuel et Maryse se regardèrent, étonnés. Benjamin sembla comprendre le message.

***

Tino préparait ses affaires pour la journée. Il soupira et regarda son ordinateur, encore allumé sur un texte. Il souffla et effectua quelques manipulations et retourna à ses affaires.

« Aujourd'hui. Il faut que j'arrange tout ça aujourd'hui… »

Tino rangea son ordinateur, sa tablette et sa caméra dans les emplacements prévus à cet effet. Ainsi qu'un bloc-notes au cas où. L'imprimante sortait des feuilles.

« Ça peut plus durer cette situation… Il faut que j'arrange ça aujourd'hui. »

L'imprimante cessa de faire du bruit. Tino prit les feuilles et les déposa dans son sac, ainsi qu'une enveloppe sur son bureau.

- Bon. Je suis paré.

Il sortit de chez lui en saluant ses parents qui lui rendirent son salut.

***

Robbie se regardait dans la glace. Il s'observa et grimaça.

- Tu peux le faire, Robbie. Tu peux le faire. Tu peux le faire, tu dois le faire. Allez !

***

Arrivée à l'école. Tino se dirige vers les casiers où l'attendent Orson et Benjamin. Le premier complètement déprimé, le second quelque peu anxieux comme à son habitude.

- Hey !
- Salut Tino…
- Salut…

Tino plissa les yeux. « Ils ont l'air un peu déprimés… Je devrais leur dire quelque chose pour les réconforter… »

- Euh… Hey, ça va être une journée légère, Fondamentaux, combat direct et option, j'veux dire… Tiens, je me demande si… le… prof d'informatique a été remplacé…

Malaise. Du coup Tino enchaîne.

- Euh… Hey, ce serait bien que Tristan revienne manger avec nous… et revienne avec nous de manière générale ! Nan ?

Orson agita la tête, à moitié d'accord. Benjamin soupira.

- Je crois pas que ce soit une bonne idée…
- … oh…
- Oui tu vois, mon oncle est revenu à la maison, et…
- Ton oncle Gad, celui qui vient de Tel-Aviv ?
- Oui… et on a pas mal parlé de tout ça et je pense que c'est une mauvaise idée, et qu'on devrait juste… laisser Tristan vivre de son côté et nous vivre du notre !

Tino regarda Benjamin, étonné.

- Attends, Tristan est notre ami !
- Oui mais… euh… enfin, de se dire qu'il…
- Qu'il quoi ?

Benjamin agita les mains.

- Bah tu vois, ses penchants sont immoraux, et dans le judaïsme…
- Benjamin, tu es au courant que la moitié des juifs d'Hollywood sont gays ?

Benjamin grimaça.

- Mais qu'est-ce que ça a à v…
- Et ton cher oncle qui vient de Tel-Aviv, vient d'une ville cataloguée comme l'une des capitales homosexuelles du monde, suivie de près par San Francisco ! Mais visiblement ça lui plait d'être le seul juif orthodoxe extrémiste d'Israël qui a choisi d'avoir un appartement luxueux en plein Gayland !

Benjamin pencha la tête sur le côté.

- Ecoutez, je sais que c'est dur, que ça donne l'impression qu'il est une autre personne…
- C'est toi qui nous a dit de nous écarter un peu de lui pendant un moment… marmonna Orson.
- … Oui eh bah je lève l'embargo ! C'est notre ami et on ne peut plus faire comme si c'était un étranger, ce serait ridicule, à long terme !

Orson acquiesça. Benjamin reprit de l'assurance.

- Mes convictions religieuses m'obligent à refuser ! Je suis désolé, Tino, je ne peux pas !

Tino fronça les sourcils.

- Alors si je lui demande de manger avec nous…
- Ah non, non, non, non !

Tino grommela mais la bande fut interrompue.

- Salut les garçons ! sourit Christina.

Tino se tourna vers Christina.

- Hey !
- Comment ça va ?
- Bien… marmonna Orson.
- Ca va, ça va… marmonna Benjamin.
- Bien, oui ! sourit Tino, embarrassé.
- Je suis de bonne humeur, quelqu'un a fait des commentaires constructifs sur ma fanfic !

Tino acquiesça.

- Ah, bien…

Christina regarda Tino, étonnée. Tino se ressaisit.

- … pour de la fanfiction !
- Hm… Dites voir, en Combat Direct, vous pensez que la prof va revenir sur le tournoi ? Ce serait tellement bien !

Orson et Benjamin plissèrent les yeux. « Nan, pas trop, nan… »

Tristan arriva à son tour.

- H-Hey, salut tout le monde…
- Salut Tristan ! salua Tino.
- Salut… marmonna Orson.
- Coucou ! sourit Christina.

Tristan sortit quelque chose de son sac. Il tendit à Christina une BD.

- Oh, merci !
- C'était sympa ce comics, je pense qu'effectivement je devrais regarder Little Miss James Bond…
- En streaming, le lien du site est sur mon blog ! sourit Christina.
- Okay ! Euh… A… tout à l'heure en cours !

Tristan s'éloigna. Tino regarda ses camarades, embarrassés. Christina prit ses affaires et partit. Tino soupira. « Ca commence bien… »

Rebecca et Amélia passèrent et ignorèrent le groupe.

- Tu crois que je vais devoir m'excuser auprès du professeur de fondamentaux ? J'y réfléchis de plus en plus, je pense que ce serait un bon moyen de… remonter dans l'estime des autres élèves… Pour boucler la boucle, tu vois ?

Amélia hocha la tête.

- Et puis… Je ne sais pas trop pour Violette, il faudrait que… Hmmm… Je ne sais pas… Comment on pourrait se réconcilier… De toute façon on va se voir pour le devoir, alors bon…

Amélia hocha la tête. Rebecca la regarda.

- Tu m'écoutes, Amélia, dis ?!
- Hein ? Oui, oui…
- Hmph… Oh, non…

Violette et Santana arrivaient ensemble.

- Je suis contente qu'à présent les choses soient plus claires… Même si j'aurais dû t'en parler avant… souffla Violette.
- Non, non, c'est moi, c'est entièrement ma faute. J'ai eu tort de te forcer à faire quoi que ce soit. J'aurais dû… me douter que tu n'étais pas aussi forte que moi, que tu n'assumais pas aussi bien… J'ai été impatiente, j'ai trop voulu forcer les choses… soupira Santana.

Violette acquiesça.

- Alors on repart de zéro ?
- Tu plaisantes ? On en était au moment où toi et moi roucoulions comme des Poichigeon en fête pendant ce tournoi !

Violette ricana.

- Ça fait bizarre maintenant que tout le monde sait… Enfin toute la classe !
- Hm. C'est pour ça que je ne t'ai pas tenu la main en arrivant.
- Et aussi parce qu'officiellement nous… ne sortons pas ensemble.

Santana regarda Violette. Elle soupira.

- Je dois encore être patiente, c'est ça ?
- Oui, ce serait mieux… geignit Violette.
- C'est un pas de plus à franchir…
- Les dernières semaines ont été pénibles pour moi…

Santana grimaça. Violette désigna discrètement Rebecca qui tentait autant que possible d'ignorer les deux filles.

- A terme, je pense que vous devrez vous réconcilier.
- Pas avant qu'elle n'ait demandé pardon à Tristan.

Santana hocha la tête.

- Ca semble être une condition honnête.
- Je peux me mettre à côté de toi en cours ?
- J'allais justement te proposer de l'argent pour que tu le fasses ! sourit Santana.
- Oh… HEY !!
- Hihihi !
- Qu'est-ce que ça insinuait ?! sourit Violette.
- Rien, rien !

Robbie arriva au moment où Santana et Violette se couraient après dans les couloirs comme deux grosses gamines.

« C'est le moment, Robert… Donne tout ce que tu as, Robert… »

Robbie s'avança vers l'inaccessible couronne.

« Allez c'est pas si difficile, ça fait six longs mois que tu veux lui dire, fais-le maintenant ! »
« En même temps y'a pas de presse… »
« Oui mais non, vas-y tout de suite !! »

Robbie s'avança et tapota le dos de…

Perrine Truman qui se retourna sous les yeux étonnés de Walter, Wallace et Naomi.

- … Ouiiiiii ?! demanda sinistrement la Perrine.
- …

Robbie passa par trois couleurs successives et lâcha enfin :

- Est-ce que tu voudrais bien sortir avec moi ?

Naomi, Walter et Wallace écarquillèrent les yeux. Robbie grimaça.

- … s'il te plait ?!

Perrine grimaçait d'autant plus fort qu'elle… éclata de rire.

- HAAAAAAAAAAAHAHAHAHAHAHA ! C… C'est une BLAGUE ?!

Robbie resta blême.

- Wallace, c'est toi qui as fait ça ?!

Wallace, tout penaud, secoua la tête.

- Naomi, c'est vache pour lui quand même !

Naomi agita les mains et secoua la tête.

- Walter, ça m'étonne de toi !

Walter secoua totalement la tête. Perrine regarda vers Robbie, mais celui-ci s'était déjà éloigné.

- … ah merde… Euh… J'fais quoi ?!
- Attends, tu as cru que c'était une blague ? Vraiment ?! s'étonna Walter.
- Le gars n'a de cesse de te lancer des regards en coin, il t'espionne sur Facebook… marmonna Naomi.
- Je suis tellement jaloux de toi que j'ai envie de t'étrangler ! grogna Wallace.
- Je pense que tu vas devoir t'excuser, Perrine, il était très sérieux je pense ! souffla Naomi.

Perrine grimaça.

- Nan mais attendez, je peux pas sortir avec un mec ! Moi ! Perrine Truman ! Je voulais que ce genre de choses m'arrive à quarante, cinquante ans, un truc dans le genre ! Et ça aurait été avec un diététicien, un coach sportif ou un truc dans le genre, pas avec… Un mec aussi mignon !
- Je vais te tuer, Truman, te tuer tellement FORT !! geignit Wallace en retenant sa main vengeresse.

Perrine soupira. « Mais j'ai pas envie moi… C'est quoi cette situation débile… »

La classe s'aligna devant la salle de fondamentaux.

Lilian et Léon arrivèrent. La classe se retourna vers eux. Les jumeaux se placèrent à la queue. Tout le monde les regardait.

- Salut tout le monde ! cria Léon.
- Salut… marmonna Lilian.

La classe se retourna et recommença à papoter.

Jerry Callum arriva, stressé. Il était suivi par Holland.

- Les enfants… salua Holland.

Steven regarda Mike.

- C'est qui ce mec ?
- Il était avec nous au tournoi, je crois… marmonna Mike.

Jerry ouvrit sa porte, un peu stressé. Il laissa entrer les élèves.

- Un souci ? demanda Wallace.
- C'est mon travail de faire des annonces dans les classes… marmonna Holland.
- J'parlai pas de vous en fait.
- L'histoire de ma vie… soupira Holland.

La classe rentra. Jerry alla se poser à son bureau, visiblement stressé. Holland se plaça devant la classe qui resta silencieuse.

- Bon. Primo : Le proviseur ainsi que l'administration vous félicite pour votre éblouissante victoire au tournoi. Il vous informe également que Méanville s'est fait coincer pour tricherie, les élèves ayant été informés à l'avance de leur composition en duos, de la nature des épreuves et s'y étant préparés en conséquence.

Orson se mordilla les lèvres. « J'en étais sûr ! »

- Deuxio : Je vous informe que comme toutes les secondes années de l'école, vous serez soumis, à la fin de cette année, à un examen de fin d'année qui complètera votre diplôme et vos options au final.

Grimace générale. Holland acquiesça.

- Vous passerez plusieurs épreuves dont la nature vous sera bientôt communiquée… Sachez évidemment que vous aurez des examens écrits, qui concerneront vos matières, que vous devrez présenter l'avancée de vos mémoires respectifs devant un jury lors d'un oral à quatre…

Wallace regarda ses camarades.

- Bon, bah on sait tous quel jour on va tous mourir !
- Mais également des examens avec vos Pokémon. Vous serez entre autres confrontés aux trois autres secondes années de l'établissement.

Rebecca leva les yeux au ciel. « Han non, encore une confrontation avec une autre classe… quelle originalité, ça fait peur !! »

- Tertio : C'est le dernier cours que vous aurez avec monsieur Callum.

Rebecca s'étonna.

- Monsieur Callum a exprimé le désir de démissionner, et le proviseur lui a accordé cette démission. De fait il sera remplacé après les vacances de Noël par une personne que nous sommes en train de chercher, donc pour le restant du mois, vos heures de fondamentaux seront remplacées par des heures en médiathèque pour vos mémoires. A propos de remplacements, le professeur de l'option informatique a également été remplacé par madame Wendell.

Tristan leva les yeux au ciel. « Forcément, une femme… »

- Et… c'est tout ce que j'avais à vous dire. Bonne journée !

Holland partit. Jerry soupira.

- Bon, euh… On va… faire des révisions, vu qu'il est… inutile de continuer le programme dans de telles conditions… Bien…

Wallace soupira et sortit les cahiers de brouillon de Dimitri et continua à les lire.

Tino soupira. « Les révisions, je les fais assez bien moi-même… »

Voyant que Benjamin et Orson ne faisaient pas attention à lui, il sortit la liasse de papier qu'il avait emmené ce matin, et il commença à la lire.

« CHARITY A PARIS »
(Séquelle de « Charity », « Charity à LA », « Charity : Mission Kenya Oriental », « Charity Renait de ses Cendres » et « Le Projet Charity »)

Une fanfic de ChristyRock – Fandom : Little Miss James Bond Girl.

Chapitre 489 – 15/35 de la saison 3 : LE CAUCHEMAR DE LADY DADA

Lorsque Charity Rodham s'éveilla ce matin, elle constata que Rico Suarez, son coéquipier et désormais amant, n'était plus là.


Tino releva la tête, en sueur. « Mémo personnel : Je dois éviter de lui demander pourquoi son avatar et le mien sont devenus amants... »

Tino poursuivit la lecture.

« Mince, se dit-elle. A tous les coups, il s'est joué de moi, et m'a volé les microfilms. Lady Dada va me tuer. Il faut que je le retrouve. »

Ni une, ni deux, Charity se leva et observa son appartement, résidence secondaire à Rue Saint-Louis en L'Île… Il n'avait pas fouillé.

Non, en fait il arriva, sortant de la kitchenette, un plateau en main. Elle ne put qu'observer son poitrail velu et sa montre rolex en or. Quel bel homme il était.

- Eh bien ! lui dit-il, prévenant. On est matinale. Je pensai que j'aurais à te réveiller mais visiblement non…
- … J'ai eu… un moment de doute.

Rico sourit.

- Agent secret un jour, agent secret toujours… Des nouvelles de Dada ?

Son bippeur. L'idiote. Elle avait tellement soupçonné Rico qu'elle en avait oublié ses obligations. Elle vérifia rapidement l'objet. Un message. Merde.

- Elle m'a contacté…
- On s'occupe pas de ça… Il y a des centaines d'autres agents que nous à Interpolice…

Charity s'étonna. Rico était tellement sérieux d'habitude. Comme si le fait d'avoir partagé sa couche l'avait rendu mielleux.

Est-ce qu'elle le voulait vraiment comme ça ? Non, celui qu'elle aimait, c'était l'homme fort, celui qui redressait les torts au sens propre, qui n'hésitait pas à crier les défauts des autres au péril de sa propre dignité.

Allait-elle le changer, et en mal ?

Comme toujours, il avait une longueur d'avance sur elle, et sa sculpturale silhouette consultait déjà son téléphone.

- Hm. Elle est en panique, je crois. Apparemment l'ennemi utilise sa phobie gustative du jus de tomate contre elle. On va devoir y aller, je pense. Pourquoi a-t-on la seule chef qui ait besoin d'être consolée quand elle reçoit un colis rempli de tomates ?

Voilà. C'est ce Rico-là qu'elle aimait. Celui qui contestait, qui discutait, qui plaisantait avec hauteur sur les défaillances de l'exécutif. Il se leva promptement après avoir fini son croissant.

- J'vais prendre une douche, tu viens ?


Tino lâcha la liasse.

- Mon Dieu, NON !!! cria-t-il en plein cours.

Tout le monde se tourna vers Tino, étonnés. Tino cacha la liasse en ricanant.

- … Non, pas les équations, c'est le mal ! Absolu ! Héhéhé…

Tristan, dans la rangée de Wallace, Perrine, Naomi et Walter, leva la tête vers son ami, intrigué.

***

- Bon…

Benjamin et Orson étaient surpris que Tino ait tenu à les inviter chez lui, eux deux seulement.

- Tristan est pas là ? s'étonna Orson.
- Je vous ai conviés une heure à l'avance.

Benjamin s'étonna.

- C'est… un peu fourbe…
- Nan. J'avais besoin de vous dire un truc à vous deux. A propos de Tristan. On est entrés à l'école depuis peu, le hasard ou la législation a fait qu'on soit à nouveau dans la même classe, donc je crois que vous êtes en droit de savoir certaines choses.

Orson sautilla.

- Chouette, on va apprendre un secret !
- Les parents de Tristan sont morts.

Orson grimaça.

- Euh… mais… m…
- … hein ?!!

Tino acquiesça.

- Je pense qu'il fallait que vous le sachiez.
- Q… Quand ?! s'étonna Orson.
- Il y a cinq, six ans. Accident de voiture. Il est le seul survivant.

Benjamin grimaça, attristé. Orson carrément peiné.

- Oh bah mince.
- C'est pour ça qu'il vit chez sa tante et qu'on va pas très souvent chez lui.

Orson acquiesça. Benjamin s'étonna.

- C'est… c'est super grave…
- Ouais…
- C'est pour ça que je vous le dis, pour que vous évitiez de gaffer. J'aurais dû vous le dire avant, c'est clair mais j'ai attendu pour être sûr que vous seriez assez matures pour comprendre.

Orson et Benjamin acquiescèrent.

- Ok.
- D'accord.
- Evitez d'y faire référence devant lui, d'accord ?

Benjamin et Orson hochèrent la tête.

***

- Une réunion Parents-Profs ?! s'étonna Robbie.
- Oui c'est pour étayer le tournage d'un documentaire, par Stacy Patel… En tant que meilleure élève de la section journalisme, j'ai été contactée pour l'assister mais je sais pas si je vais le faire… souffla Christina.

Tino mâchonnait indifféremment. Tristan semblait peiné. Orson et Benjamin.

Wallace arriva.

- Coucou les fans de La guerre des écailles. Euh, Woodstock, j'ai à te parler.
- … c'est à cause de ma robe à fleurs ?
- C'est à cause de tes cheveux mal coiffés, de tes grosses lunettes et de ton teint jaunâtre. Et tu es entourée de petits toutous pâles avec des pensées philosophiques dérangeantes. C'est à propos du documentaire qui va se tourner.

Christina inspira.

- Je veux parler avec Perrine, Naomi ou Walter, pas à toi.
- Okay !

Christina se leva en s'excusant silencieusement. Tino regarda Tristan qui semblait embarrassé par l'expectative d'une réunion parents-profs. Benjamin et Orson serrèrent les dents.

- C'est… sans importance, cette réunion… marmonna Tino en regardant Tristan.
- Un documentaire ! Un DOCUMENTAIRE !

Benjamin grommela.

- Ils veulent faire un documentaire sur notre classe, j'y crois pas, c'est tellement insidieux, ils vont fouiller dans notre vie scolaire…
- Oh mon Dieu, j'ai mangé de la colle en cours préparatoire, tu crois qu'ils vont le dire ?! geignit Orson.

Tristan sourit, amusé. Tino cligna des yeux, surpris.

- Je vais demander à me faire flouter, et à ce que ma voix soit déformée.
- Mais… Euh quand même moi j'aimerais bien qu'on me reconnaisse, quand ça passera à la télé, je dirais « Hey, c'est moi ! »
- Orson, tu n'es déjà pas photogénique, tu penses que tu seras télégénique ?
- Bah et toi alors ? Avec tes lunettes ça va faire des reflets, et quand tu fixes quelque chose, ta bouche s'entrouvre !
- Retire ça !
- Toi d'abord, tu as dit que je n'étais pas télégénique !
- Qu'est-ce que tu en sais, que tu l'es, Orson, tu n'es jamais passé à la télé !
- Je fais des vidéos pour mes trains !
- Je fais des vidéos pour mes Rubik's Cube et je passe très bien à la télé !
- Tu ne montres que tes MAINS !
- Tu ne montres que tes TRAINS !

Tino leva les yeux au ciel mais Tristan semblait très amusé par leur dispute. Robbie s'étonna.

- J'savais même pas que vous faisiez des vidéos… s'étonna le blond.
- Ma chaîne c'est Trainlover ! cria Orson.
- Nan, va plutôt sur la mienne, PimpMyCube !

Tristan éclata de rire. Orson et Benjamin sourirent et mangèrent à nouveau. Tino sembla impressionné.


***

Fin du cours, écourté d'une heure pour cause de demi-dépression nerveuse au bord du suicide de la part du prof. Rebecca prit Mike par le bras.

- Hey… Qu'est-ce qu'il y a ?
- Viens avec moi, je dois parler au prof !
- A propos de quoi ?!
- Il va partir et je veux m'excuser auprès de lui pour la façon dont je lui ai parlé avant le tournoi.

Mike haussa les sourcils et hocha la tête.

- C'est une bonne action. J'te suis.

Jerry rangeait ses affaires avec nervosité. Les élèves sortaient et Rebecca, suivie par Mike, rejoignit le professeur.

- Monsieur Callum, je…
- AAAAAAAAH ! NON ! RECULE !!! NON !

Rebecca s'étonna. Mike grimaça. Tous les élèves étaient sortis. Jerry reculait, totalement affolé.

- Ne t'APPROCHE PAS DE MOI !!! SURTOUT PAS !!! RECULE !!!

Rebecca grimaça.

- J… Je voulais simplement m'excuser pour mon compo…
- Je ne VEUX PAS t'adresser la parole !! SORS de cette pièce !
- Hey, attendez…

Mike passa devant Rebecca.

- Elle veut vraiment s'excuser ! Laissez-là au moins parler !
- Non, non, non, je ne veux pas l'entendre, je ne VEUX PAS l'entennnnnnnnndre !!! Uuuuuuuhuuuuuhuuuuu…

Mike grimaça et regarda Rebecca qui ne savait pas quoi dire.

- … Il exagère !
- … Ouais…
- Bon bah monsieur je vous présente mes excuses, mais c'est pas la peine d'avoir l'air effrayé comme si j'étais un démon venu d'une autre dimension ! souffla Rebecca.

Jerry regarda Rebecca partir, épaulée par Mike. « C'est ça, va-t'en, monstre !! Pars loin d'ici, pars… viiiiiite ! »

Rebecca soupira et repoussa la main de Mike.

- Quel abruti…
- T'as fait ce que tu avais à faire, t'as rien à te reprocher…
- Hm… Je suppose que tout le monde va à la médiathèque ou aux terrains… soupira Rebecca.
- J'comptais aller aux terrains pour m'entrainer avec les gars, tu viens ?

Rebecca grimaça.

- Tu me prends pour ta copine ou quoi ?
- … Baaaaah…
- Amélia m'attend, on va se faire les ongles à la médiathèque ! On va comparer nos limes !

Rebecca s'en retourna vers la médiathèque.

- Au fait, je mange avec toi et tes amis, ce midi ! grommela Rebecca.

Mike leva les yeux au ciel.

- Allons tuer une heure…

Tristan, devant la médiathèque, ressortit le tract du groupe LGBT que lui avait donné Wallace. « Y'a justement une réunion dans quelques minutes… »

***

Aux terrains d'entrainement, Benjamin s'entrainait sur les cibles mouvantes.

- Vortente, Balle Graine !

Vortente s'agita, ouvrit la bouche et cracha des graines vers les cibles en carton qui bougeaient. Il n'en eut que cinq sur dix.

- Bwoh…

Tino était sur un banc avec Orson. Le jeune homme aux lunettes saisit cette occasion pour donner à Orson l'enveloppe qu'il avait pris ce matin.

- Tiens.

Orson s'étonna.

- … en quel honneur ?!
- … Disons que c'est pour excuser mon comportement déplorable au tournoi.

Orson s'étonna et ouvrit l'enveloppe. Deux billets.

- … P… Pour Rotombourg ?!
- Hm !

Orson s'étonna.

- M… Merci ! La dernière fois que j'ai visité le musée des trains grandeur nature, j'avais dix ans à peine ! Waouh… Mais… T'étais vraiment pas obligé, Tino…
- Orson, tu n'es pas obligé de supporter mon comportement parce qu'on est amis. Si je fais quelque chose qui t'indispose, à partir de maintenant, dis-le moi. Impose-toi un peu !

Orson acquiesça.

- Je voudrais bien qu'on reparle à Tristan… marmonna Orson.
- Moi aussi. Mais c'est Benjamin qu'il faut convaincre.

Le Vortente du jeune homme atteignit quatre cibles sur dix.

- Bon… bah mon record ça restera cinq…
- Benjamin ! cria Tino.

Le jeune homme regarda son ami derrière ses lunettes.

- Oui ?
- Tu sais pourquoi tu as échoué au tournoi ?

Benjamin agita la tête. « Allons bon, je vais me prendre un sermon de la part de monsieur Parfait… »

- Parce que tu te poses d'immenses limites.

Benjamin s'étonna.

- Pardon ?!
- Tes Pokémon n'évoluent pas, d'accord. C'est pas une raison pour penser qu'ils ne peuvent pas évoluer d'une autre manière !

Benjamin plissa les yeux. Tino souffla.

- Il faut qu'ils se surpassent ! Que tu ailles au-delà de la limite que tu te fixes en te disant « De toute façon, ils n'y arriveront pas » ou « De toute manière, ils n'iront pas plus loin » !

Benjamin plissa les yeux.

- Hm…
- Un Pokémon, que ça évolue ou pas, ça ne cesse pas de progresser. Regarde les prouesses du Canarticho de Wallace. Vortente, Limonde et Pijako peuvent encore progresser !

Benjamin s'étonna.

- Je rêve ou tu m'encourages, là ?
- Ouais !
- … euh… okay… Parce que ce matin j'avais l'impression que tu avais un peu les glandes contre moi en fait…
- Mais non pas du tout.
- … bon…

Benjamin poursuivit son entrainement. Orson ne savait pas trop où donner de la tête.

***

- Tu ne vas pas travailler ?!

Robbie secoua la tête, prostré sur la table. Christina plissa les yeux.

- Mince alors, je pensais qu'on pourrait s'avancer sur nos articles à propos du tournoi… Lilian, tu penses que ton frère accepterait une interview conjointe ?

Lilian haussa les épaules.

- Ouais, pourquoi pas.
- Chouette, chouette, chouette ! Je planifie ça pour ce midi !

Denis passa dans les rangs et repéra Robbie, déprimé. Il haussa les épaules et continua à ranger les livres.

Plus loin, Perrine leva les yeux au ciel.

- Arrêtez avec ça ! Je suis désolée qu'il soit triste, mais j'y peux rien !! Je ne vais pas sortir avec lui pour lui faire plaisir alors que je n'en ai pas envie !

Wallace, toujours en train de lire, tendit la main vers Perrine.

- Ceci est Moi quand vous me parlez de Tristan.
- C'est différent ! grommela Perrine.
- Plait-il ? souffla Wallace, se relevant de sa lecture.
- Ca fait un an et demi que tu sais que Tristan est amoureux de toi, et que tu veuilles l'admettre ou pas, tu as des sentiments pour lui ! souffla Perrine.
- Je l'ai juste dépatouillé d'une procédure administrative qui aurait pu ruiner sa vie, c'est de l'ordre du quotidien entre camarades de classe, quoi !
- Mouais…

Walter et Naomi jouaient aux cartes à côté de Wallace et Perrine.

- Tu étais meilleure sur ordinateur…marmonna Walter.
- Tu parles, sur ordinateur je pouvais tricher ! ricana Naomi. Pour en revenir à toi, Perrine, tu devrais lui laisser une chance.
- Une CHANCE ??? Naomi, si je sors avec lui, même une fois en lui laissant une chance, QU'EST-CE QU'ON VA FAIRE LUI ET MOI ?
- T'énerve pas… marmonna Walter en posant sa main.
- J'ai tout vu ! sourit Naomi.
- Et crotte. Tricheuse un jour, tricheuse toujours…
- Oh l'autre eh. Perrine, Robbie est un garçon plein de qualités et il est très mignon !
- Je SAIS, mais… Enfin, imagine nous ensemble main dans la main dans les couloirs ! Imagine lui et moi dînant chez mes parents ! Imagine-moi dîner chez SES parents ! Imagine-nous en train de nous embrasser !
- Homosexualité a atteint le niveau 45 ! souffla Wallace en lisant.
- Imagine-nous sur mon lit, lui en train de me peloter et moi en train de rigoler comme une gamine !
- Homosexualité a atteint le niveau 46 ! Homosexualité apprend… Repli !

Perrine baissa la main, furax. Walter leva les yeux vers Naomi.

- Ouais, imagine !
- L'enfer ! souffla Naomi en souriant.
- Je suis sérieuse ! Comment moi, émotionnellement, je pourrais gérer des choses pareilles !
- Il faudra au moins que tu lui dises, sinon le pauvre, ça va lui briser le cœur, et il n'a vraiment pas mérité ça ! assura Naomi.

Perrine soupira.

- Je sais que c'est un gentil garçon… Je sais qu'il est serviable, gentil, poli et qu'il ne pense pas du tout à mal à mon sujet, il ne va pas me grimper sur la jambe comme un Ponchiot… mais voilà, c'est vraiment pas mon truc, je comptais me mettre à ce genre de gaudrioles à partir de quarante ans, moi !

Walter, Naomi et Wallace regardèrent Perrine qui soupira.

- Je sais, vous me prenez tous pour une aberration pubertaire. Je vous emmerde !

***

- En fait je crois d'un côté… Qu'en se faisant discrets, on s'intègre mieux. D'un autre, que quand les gens savent, les choses se passent beaucoup mieux !

Tristan acquiesça, d'accord avec cette jeune lesbienne. Un grand type leva la main.

- Moi je pense aussi que c'est bien dans un sens, mais dans un autre, des fois, les gens se sentent obligés de parler différemment devant toi sous prétexte que t'es gay, bi ou trans.

Les autres acquiescèrent. Le gars à côté de Tristan leva la main.

- Eh bah moi je pense que la meilleure solution, c'est de s'en foutre.

Tristan regarda son voisin, étonné.

- C'est vrai, qu'est-ce qu'on en a à faire de… La perception qu'ont les autres de notre différence ? C'est à eux de changer, pas à nous ! On est nés comme ça, on va pas aller contre notre nature pour leur faire plaisir ! C'est à eux de penser comme il faut.
- Je parlerai plutôt de faire évoluer leur mentalité… marmonna une fille.
- Oui, il ne s'agit pas de… faire penser autrement les gens…
- Bah oui, ils sont intolérants, ils le resteront…

Le type à côté de Tristan haussa les épaules.

- Comme vous voulez. Je pense de mon côté qu'il faut s'imposer et ne pas se laisser faire. Si on n'a vraiment rien à se reprocher, pourquoi se cacher ?

Tristan agita la tête. La sonnerie retentit.

- A la prochaine tout le monde ! sourit celui qui était apparemment le chef de réunion.

Tristan ramassa son sac et sortit de la salle.

- Hey !

Tristan se laissa rattraper par son ancien voisin qui lui tendit la main

- Rémi !
- … Tristan !
- On t'a pas beaucoup entendu !
- C'était ma première fois…
- Ca, par contre, je l'ai beaucoup entendu !

Tristan sourit. Rémi inspira.

- Tu manges quelque part, ce midi ?
- Euh baaaaah… Je sais pas trop…
- On mange ensemble ?

Tristan plissa les yeux.

- Euuuuh ouuuaiiis pourquoi pas !
- Cool ! Peut-être le début d'une grande histoire !

Rémi partit devant, tout content et plein d'assurance. Tristan plissa les yeux. « Et merde, je crois que j'ai un genre de mec, en fait… »

La classe se dirigea vers le cours de combat direct. La salle était déjà ouverte.

- Bonjour à tous…

Tino et ses compères s'installèrent à leur rang habituel. Tristan discutait avec Wallace.

- Je sais pas si c'est une bonne idée, je voulais ton avis…
- J'suis pas ton père… soupira Wallace, lassé.
- Oui mais tu t'y connais mieux que moi pour ce genre de choses…
- Bon. C'est un élève, tu es sûr, pas un prof nain ?

Tristan plissa les yeux. Wallace acquiesça.

- Il a ton âge, il est mignon et tu sens que si jamais ça tourne pas comme tu veux, tu pourras reculer ?

Tristan hocha la tête, blasé.

- Boooon. C'est l'essentiel. Tente le coup, sait-on jamais !

Tristan hocha la tête en plissant les yeux. « J'aurais préféré que tu sois jaloux, moi… »

Chacun alla à sa place. Amélia parlait à Rebecca.

- Alors je revois ce type pendant les vacances, et il veut m'emmener en boîte, des trucs de dingue.
- Hm… soupira Rebecca.
- J'crois qu'il veut qu'on se marie, un truc dans le genre… Je sais pas si papa et maman approuveraient… Tu crois qu'ils approuveraient ?!
- Amélia, tu connais ce mec d'où, déjà ? demanda soudainement Rebecca.
- Bah il m'a demandé en ami par Facebook et il s'est avéré par un hasard in-cro-yable qu'il est dans la même école que nous et qu'il est en troisième année et qu'il s'appelle Killian !
- … il me semble qu'une loi pour tuer les gens portant ce nom a failli passer à une époque… songea la rousse.
- Hein ?! demanda Amélia.
- Rien, Amélia… Dis, Amélia, Violette ne te manque pas ?

Amélia regarda Rebecca.

- Mais Rebecca, tu l'as dit toi-même, Violette c'est plus notre amie, alors on s'en fiche, nan ?

Rebecca acquiesça modérément. « Si ça pouvait être aussi simple… »

La classe réunie, Blandine ferma la porte.

- Bien. Déjà à mon tour je vous félicite pour le tournoi, notamment Lilian et Léon Grimes, on peut dire sans hésiter que vous nous avez sauvé les miches !

Orson commença à applaudir, mais il resta le seul, alors il cessa.

- Mmmmerci Bertelin. Bon, pour commencer ce cours : VOS NOTES.

Frisson glacial dans l'assistance. Gina soupira. Holly, à l'opposée, fit la grimace également. Blandine tapota sur son ordinateur et alluma le rétro.

- Bon. Y'en a plusieurs, sur 100 comme toutes les notes officielles qui comptent dans la moyenne. J'ai noté sur divers critères selon les épreuves. D'abord, ceux qui ont participé à l'épreuve sportive…

NOTES ELEVES MATCH

Barker Clive
Note Match : 87
Note Champions : 45
Note Tournoi : 65
Moyenne : 66/100

Clive plissa les yeux. « On va dire que ça passe… »

Denton Mike
Note Match : 85
Note Champions : 85
Note Tournoi : 55
Moyenne : 75/100

Mike plissa les yeux. « On n'aurait vraiment pas dû faire les cons avec Steven… »

Greyson Quinn
Note Match : 90
Note Champions : 44
Note Tournoi : 78
Moyenne : 71/100

Quinn soupira. « On a déconné avec Naomi… »

Hunter Andréa
Note Match : 80
Note Champions : 58
Note Tournoi : 65
Moyenne : 68/100

Andréa agita la tête. « Au moins j'ai la moyenne… »

Kingsley Naomi
Note Match : 87
Note Champions : 44
Note Tournoi : 94
Moyenne : 75/100

Naomi serra les dents. « Une note en dessous de la moyenne… Vade Retro ! »

Ludges Walter
Note Match : 98
Note Champions : 66
Note Tournoi : 66
Moyenne : 77/100

Walter grimaça. « J'aurai pas dû être moins passif sur mes combats en double… »

Tien Lucy
Note Match : 86
Note Champions : 78
Note Tournoi : 80
Moyenne : 82/100

Lucy acquiesça. « Qui c'est, la big boss, qui c'est ? »

Weldon Steven
Note Match : 91
Note Champions : 90
Note Tournoi : 30
Moyenne : 71/100

Steven s'offusqua. « PUTAIN, TRENTE ??? MEEEEEEEEEEERDE !!! »

Zuckerman Francis
Note Match : 96
Note Champions : 85
Note Tournoi : 86
Moyenne : 89/100

Francis sourit. « J'ai assuré, c'est cool ! »

- Ensuite les notes des élèves qui ont fait deux épreuves.

Benson Violette
Note Champions : 64
Note Tournoi : 80
Moyenne : 72/100

Violette plissa les yeux. « J'aurai dû être mieux lunée… »

Bertelin Orson
Note Champions : 60
Note Tournoi : 82
Moyenne : 71/100

Orson s'étonna. « Pour quelqu'un qui a perdu ses matches, j'ai de bonnes notes ! »

Edison Tristan
Note Champions : 97
Note Tournoi : 50
Moyenne : 74/100

Tristan manqua de s'écraser la tête sur la table. « Le jour et la nuit quoi ! »

Gates Rebecca
Note Champions : 60
Note Tournoi : 65
Moyenne : 63/100

Rebecca leva les yeux au ciel. « Bah tiens… »

Gribble Wallace
Note Champions : 90
Note Tournoi : 95
Moyenne : 93/100

Wallace fit une danse de la victoire. « Trop bien je déchire sa race ! »

Hope Fey
Note Champions : 45
Note Tournoi : 88
Moyenne : 67/100

Fey manqua de s'évanouir. « Qua… Quarante-cinq, nooooooon… »

Ketts Tino
Note Champions : 84
Note Tournoi : 90
Moyenne : 87/100

Tino plissa les yeux. « En dessous de 90… mouarf… »

Lan Santana
Note Champions : 90
Note Tournoi : 95
Moyenne : 93/100

Santana grommela. « La même note que Gribble… salope !! »

Mayer Robbie
Note Champions : 85
Note Tournoi : 87
Moyenne : 86/100

Robbie haussa les sourcils. « M'en fiche… »

Pitterson James
Note Match : 90
Note Tournoi : 88
Moyenne : 89/100

James sourit. « Finalement ça a eu du bon de pas faire les champions d'arène… »

Ratsone Benjamin
Note Champions : 55
Note Tournoi : 77
Moyenne : 66/100

Benjamin baissa la tête en soupirant. « Je voiiiiis… »

Rockwell Christina
Note Champions : 50
Note Tournoi : 90
Moyenne : 70/100

Christina grimaça. « Si seulement j'avais eu un terrain plus avantageux pour les champions… »

Sevreska Ana
Note Champions : 89
Note Tournoi : 88
Moyenne : 89/100

Ana haussa les sourcils. « Oh, génial !! »

Truman Perrine
Note Champions : 76
Note Tournoi : 89
Moyenne : 83/100

Perrine plissa les yeux. « Mouarf. »

- … et enfin ceux qui n'en ont fait qu'une, leur moyenne est leur note unique.

Crawford Gina : 50/100

Gina leva les yeux au ciel. « Eh meeeeeeerde… »

Grimes Léon : 98/100
Grimes Lilian : 98/100

- Hey mais madame, on a fait deux combHMPH !
- Tais-toi, Léon, on a 98 de moyenne !! bava Lilian, heureux.

Levy Amélia : 67/100

Amélia haussa les sourcils.

- Haaaaaaan !! J'ai jamais eu la moyenne !

Williams Holly : 50/100

Holly grommela. « Tout ça à cause de l'autre pute… »

Blandine hocha la tête.

- Voilà. Et le premier qui l'ouvre pour discuter sa note, je lui colle une raclée. Je veux voir Léon Grimes contre Wallace Gribble.

- J'arbitre pluuuuuus ! sourit Wallace en se levant.

Léon plissa les yeux.

- Madame, vous savez bien que sans mon frère…
- Eh bah ça c'est un problème. Ok, on a tous constaté que vous étiez super forts à deux. Cependant je n'ai pu que constater vos lacunes en solo. C'est pas possible que vous continuiez comme ça.

Lilian plissa les yeux et regarda son frère.

- Vas-y, au pire on aura d'autres occasions de se battre à deux.
- Hm…

Léon descendit sous les applaudissements du reste de la classe. Lilian plissa les yeux. « Mais quelle bande d'abrutis… »

Léon se retrouva face à Wallace.

- Ne choisissez pas de Pokémon, je vais le faire pour vous : Léon, tu prends Darumacho, Wallace, tu choisis Manternel.

Wallace haussa les sourcils.

- QUOI ? Mais j'vais m'faire niquer !! Pourquoi vous l'affrontez pas, vous !!
- J'suis trop vieille et j'ai déjà bien assez chié dans mon froc à la finale du tournoi.
- Ouais, pis vu comme vous êtes nulle avec votre Lançargot tout pourri, là…
- Hey !
- Oh bah excusez-moi, quand on se fait démolir la face par l'attaque Feu d'un Magirêve, voilà quoi ! Pis quelle idée de prendre ce truc méga lent quoi !
- Tu avais sorti un CHARTOR pour rappel !
- En pensant que vous alliez sortir un truc rapide pour compenser ! Vous en avez au moins, des Pokémon rapides ?!
- Ça te regarde pas !

Léon observait, gêné. « Bon, euh… »

Wallace sortit Manternel.

- S'il arrive quoi que ce soit à String, je vous étrangle !
- J't'aurais déjà écrasé les couilles entre le pouce et l'index que t'aurais même pas tes mains de gonzesse autour de mon cou !

Wallace s'étonna. Blandine le regarda.

- Quoi ? J'ai eu un week-end de merde !

Léon sortit Darumacho. Le Pokémon sembla surexcité. Wallace plissa les yeux. « Putain comment je vais me faire niquer… »

- Bon. Gribble, tu n'attaques pas.
- Oh bah voyons. J'me pointe un flingue sur la tempe aussi ?!
- Sinon c'est zéro.
- Han putain !

Léon acquiesça.

- Darumacho, Poing de Feu !

Darumacho fonça vers l'adversaire. Wallace serra les dents.

- J'ai le droit d'esquiver au moins ?

Blandine haussa les épaules. Wallace blêmit.

Darumacho ralentit fortement avant de frapper Manternel. Wallace soupira.

- String, esquive !

Manternel esquiva à peine. Darumacho frappa à côté. Léon sourit, gêné.

- … héhéhé… euh…
- C'est une putain de blague ? souffla Wallace.
- C'est quoi, cette façon de mener une attaque, Grimes ?
- Bah en fait j'ai… tellement l'habitude que Lilian soit derrière moi… J'ai cru que du coup il ferait en sorte que Manternel se mette dans l'axe de mon attaque…

Blandine inspira.

- C'est pas gagné… T'as conscience que genre, là, à la fin de l'année, y'a un examen et que ton frère sera pas derrière toi !

Léon acquiesça. Blandine hocha la tête.

- Retournez à vos places…
- Putain, c'était bien inutile ! souffla Wallace.
- On va faire un rappel sur les combats solo…
- Boooooh…
- Encore des révisions… soupira Rebecca.

Tino continua sa lecture.

- Dada !

La grande cheftaine de l'agence Interpolice se retourna vers Rico et Charity. Charity portait sa vieille parka noire, tellement indissociable d'elle. Et puis, Rico l'aimait comme ça, après tout.

Lady Dada portait son habituel tailleur Chanel noir et son chignon. Sa rigueur habituelle était brisée par le poids du chagrin.

- Rico. Charity. Quelqu'un, visiblement, cherche à me faire chanter. J'ai reçu des sachets de jus de tomate. Avec ce mot ! Regarde, Charity !

Charity, belle-sœur et vieille employée de Lady Dada, regarda la lettre. Rico s'en approcha mais Charity, malgré tout l'amour qu'elle pouvait lui porter, s'éloigna.

- … D'accord…
- Rico, c'est personnel !

Charity relut bien. « Nous savons que votre nom de code est Dada parce que vous avez dû arrêter l'équitation suite à une blessure, chère Daniella Darc. »

Elle leva la tête vers sa supérieure hiérarchique slash belle-sœur slash marraine de son enfant adopté au Kenya Oriental slash ex-vice meilleure amie à temps partiel.


Tino plissa les yeux. « Je n'arrive pas à croire que j'ai lu les 488 autres chapitres et que je sais donc à quoi elle fait allusion à chaque fois… »

Tino frissonna. « Et je ne peux pas m'empêcher de trouver ça idiot et mal écrit ! Mais je dois lire la suite !! »

- Ils connaissent des détails sur vous, Dada.
- Je SAIS ! C'est pour ça que tu dois l'arrêter, Charity !

Rico hocha la tête.

- Et moi, je… compte pour du beurre !
- C'est une affaire personnelle, seule une personne proche de moi comme Charity peut résoudre cette enquête !
- Mais je vais avoir besoin de Rico…

Dada réfléchit et fit preuve de mansuétude.

- Bon. J'accepte que Rico collabore à cette enquête MAIS je t'interdis formellement de lui révéler des détails confidentiels !
- Compris.
- Et par « confidentiels » ça implique tout ce qui ne figure pas sur ma page Facebook !
- Compris, chef.

Charity sortit du bureau, suivie par Rico.

- Jusqu'à maintenant, je ne m'étais jamais aperçu d'à quel point tu étais proche des sphères du pouvoir, Charity Rodham…
- Que veux-tu, je tiens à ma carrière. Dobongo, mon fils adoptif du Kenya Oriental en pâtit mais j'assure bien assez son éducation avec mes virements bancaires mensuels.

Rico arrêta Charity.

- Je sais que je ne suis à tes côtés en tant que coéquipier que depuis trois ans, et à tes côtés en tant qu'homme que depuis une semaine… Mais ne me laisse pas en dehors de tout ça. J'ai une carrière aussi !
- … Oui, bien sûr…

Charity se demandait si Rico allait découvrir qu'elle était complice dans la dissimulation du corps de sa grand-mère, décédée d'une crise cardiaque qu'elle avait incidemment provoqué en oubliant de fermer la porte de sa salle de bain qui, en claquant suite à un courant d'air, avait tué l'aïeule.


Tino soupira. « Quel Season Finale trépidant c'était ! »

En attendant, elle choisit de préférer son bonheur à sa carrière.

- Lady Dada a un long passé d'espionne derrière elle. Ce peut être n'importe qui, ancien coéquipier, collègue, indic…
- On va demander à l'ordinateur central… et donc à Donny.
- Hm. En tout cas, Dada n'a aucune piste, et ça, ça sent pas bon…
- On n'est pas censés pourchasser les criminels ? sourit Rico.

Charity soupira. Il avait raison. Elle savait qu'avec lui à ses côtés, elle pouvait soulever des montagnes, et leur première mission depuis le début de leur relation était une broutille.

Une longue journée de recherches de pacotille commençait.


Tino inspira. « Ça sent le chapitre avec un twist final… »

***

- Tout est en place !

Quatre bureaux. Quatre tours, quatre écrans, quatre souris. Des tas de chips et des litres de boissons sucrées. Orson se frotta les mains.

- Ca faisait tellement longtemps qu'on n'avait pas fait de week-end marathon sur Ages of Pokémon !
- Bon. On est samedi matin, il est 7h30, on est tous prêts… marmonna Tino.
- On récapitule nos classes. Tino est Tinosaure, c'est un élémentaire d'eau avec Sangor le Sancoki. Je suis Carniben, élémentaire de plante avec Divor le Vortente, Tristan est Yseulton, élémentaire de terre avec Osgor l'Osselait, et Orson est… ArrièreTrain, élémentaire d'air avec Dunor le Baudrive… souffla Benjamin.
- Mon pseudo est génial !! grommela Orson.
- Non, résuma Benjamin.
- Non… souffla Tino.
- Pas trop nan… geignit Tristan.

Tino soupira.

- On n'a pas d'élémentaire de feu…
- Oui mais à nous quatre on peut les battre ! rappela Tristan.
- J'veux pas faire mon Orson, mais ça m'embête ce manque de cohérence… soupira Tino.
- En même temps c'est pas comme si on était si faciles à vaincre ! admit Orson.
- Ouais, je sens qu'on peut faire la meilleure partie de notre vie ce week-end ! sourit Benjamin.
- Tino, tu as mis la pancarte à ta porte ?
- Oui. Mes parents sont au courant qu'on est en pleine session, ils ne nous dérangeront pas. Coupez les portables, d'ailleurs.
- Fait !
- Fait !
- Déjà fait !

Tino acquiesça.

- Alors allons-y !

***

- Orson, bordel, tes sors de soin, c'est pour faire joli ?
- J'essaie de combiner avec les sorts de Tristan pour que ça régénère tout le monde !! geignit Orson.
- J'vais pas les retenir longtemps… Tino !
- J'ai besoin de plus de points de vie, MégaSaumure prend en compte mes points de vie !

Tristan effectua une manip. Tino, Benjamin et Orson soufflèrent.

- Génial !
- Bon, bah voilà.
- Désolé, j'avais activé mes boucliers anti-atteinte sur les mauvaises magies… soupira Tristan.
- Pas grave, au moins c'est fait ! assura Orson.
- En contrepartie, j'ai tellement attendu que ma réserve de force est au maximum... s'étonna Tristan.
- Garde ça pour une éventuelle razzia.

***

- JE SUIS LE ROI !!!
- Orson, ne te réjouis pas trop vite !! grommela Tino.
- T'es tellement pas fait pour le pouvoir… soupira Tristan.
- Mais il dégomme du monstre ! admit Benjamin.
- Au détriment d'une Mana si utile pour nos soins !
- Ah ! Un élémentaire électrique ! Au secours !! geignit Orson.

***

Les quatre geeks mangeaient compulsivement et buvaient tout aussi automatiquement.

- Bon. J'ai atteint le niveau 185… souffla Benjamin.
- Je continue à penser que c'est du cheat, mais tes capacités ont tellement évolué pour le bien du groupe que je te pardonne ! assura Tino.
- On se débrouille super bien… Même moi avec ma classe pourrie j'ai atteint le niveau 108 ! souffla Tristan.
- Le corps à corps dans cette situation, j'avoue, c'est osé ! admit Orson.

***

- CONNERIE !
- Calme-toi, Tinooo… grommela Tristan.
- Il est dans sa mauvaise heure… souffla Orson.
- Ils me spamment comme des putes, je vais les trucider ! grogna Tino.
- Son vocabulaire a changé, il est incontrôlable… marmonna Benjamin, concentré sur son écran.

***

- Ah non ! Non ! Noooooooon !!! pleura presque Benjamin.
- Absorbeur de Mana autour de nous, je nivelle ! cria Tristan, stressé.
- Putain les gars, on peut pas perdre !! On PEUT PAS PERDRE !
- J'dois aller faire pipi !! geignit Orson.
- Tu attends qu'on soit dans une auberge ! grommela Benjamin.

***

- Allez, en route pour notre cent-vingtième quête…

Un réveil sonna. Les quatre garçons, sales et fatigués, se tournèrent vers le réveil de Tino.

- On est DEJA dimanche minuit ?! s'étonna Tristan.
- J'ai tellement pas vu le temps passer… souffla Benjamin.
- On en est à cent-dix-neuf quêtes… On n'est pas morts une seule fois… On a occasionné six-mille sept cent kills et un bon milliard d'XP pour notre guilde ! souligna Orson, roi des stats.
- Et on n'a plus de Doritos… et je pue… et demain y'a école ! souffla Tristan.

Tino acquiesça.

- On aurait dû faire ça en vacances…
- Ah oui…
- Hm…
- Grave…

Tino haussa les épaules.

- Peu importe, on s'est éclatés, nan ?
- Ouais ! sourit Tristan.
- C'était trop bien ! sourit Orson.
- Allez, on se rentre et on se retrouve dans… sept ou huit heures ! souffla Benjamin.

Chacun prit ses affaires, excepté Tino qui était chez lui.

- Mon Dieu j'vais tellement bien dormir… soupira Benjamin.
- Heureusement que c'est bientôt le bal de promo, du coup on va pouvoir somnoler en cours ! souffla Orson.
- Hey ! Dis pas ce genre de choses devant moi ! souffla Tino.

Tristan sourit et les trois amis de Tino partirent.


***

Tino, Orson et Benjamin arrivèrent vers le réfectoire. Christina arriva vers Tino.

- Salut !
- Heeeeeey…
- Je sais que tu voulais qu'on mange ensemble aujourd'hui…

Benjamin et Orson se regardèrent comme si Christina venait de parler de licornes fumant du shit.

- … mais je dois faire une interview des jumeaux, et… Robbie est affreusement déprimé pour une raison que j'ignore !

Tino acquiesça.

- Ok, pas de souci.
- Bon ! A tout à l'heure !

Le trio entra dans le réfectoire. Perrine se confiait à James, ils étaient suivis par Steven, Mike, Fey, Ana et Rebecca.

- Je te demande ça parce que toi et Fey êtes ensemble depuis longtemps…
- Ouais mais moi et elle ça s'est fait tout seul. On était amis et au bout d'un moment on s'est aperçus que c'était plus que ça. Là le mec te demande et toi en gros tu lui colles un râteau quoi.
- C'est ça. Je sais pas quoi faire.
- Bah rien. Tu lui as collé un râteau, fin de l'histoire.
- Oui mais on va être amenés à se reparler, j'veux dire on est dans la même classe, il va retenter sa chance, probablement…

James inspira.

- C'est simple. Tu le kiffes ?
- Bah… C'est un bon camarade, il est mignon, je me demande ce qu'il me veut, ça m'intrigue au point que je te demande conseil…

James haussa les épaules.

- Bah demande-lui, à lui. Essaie de voir. Si ça se trouve c'est le début d'un truc nouveau pour toi. En tout cas ça te perturbe et ça te laisse pas indifférente.
- C'est la première fois qu'un truc pareil m'arrive !
- Pourquoi tu me demandes à moi en plus, j'y connais rien… Fey !

La jeune fille arriva. Perrine soupira.

- Robbie veut sortir avec moi.
- … FONCE, IDIOTE !
- Tu vois !
- Sérieusement, Robbie quoi ! Tu te rends compte que même Rebecca était à fond sur lui l'an dernier ?! Il est super craquant ! s'excita Fey.
- Fey, James est là et il entend tout…
- Il sait que je pourrai jamais sortir avec un blanc !

James haussa les sourcils.

- Nnnnannn, tu m'as jamais dit ça…
- Mais si, des dizaines de fois ! Tu m'écoutes pas ou quoi ?
- Fey, je fais que t'écouter, et crois-moi, t'as jamais dit que t'aimais pas les blancs… J'crois même que tu faisais des commentaires sur les fesses de Wallace l'an dernier…
- Il est homo, c'est comme se comparer entre filles !

James grimaça. Perrine secoua la tête genre « nan, c'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe ».

- Bon, j'essaierai de lui parler, comme tu dis, James. Merci !
- Ouais de rien. Pourquoi tu commentais les fesses de Wallace au fait ?
- Je disais juste que c'était surréaliste d'avoir un cul aussi parfait, pas de quoi faire un drame !!
- Mmmmmouais…
- Il est gay, qu'est-ce que ça peut faire ?!

James haussa les épaules.

Dans le réfectoire, Tino, Benjamin et Orson choisissaient leur repas alors que Tristan, parti plus tôt, s'asseyait avec Rémi.

- Ouaiiiiiis ! Tu t'es pas défilé !
- C'est pas vraiment le genre… sourit Tristan, gêné.
- Alors. Quels sont tes centres d'intérêt ? sourit Rémi.

Tristan agita la tête.

- Les BD, les cartoons, les comics, mais surtout l'informatique !
- Un geek ! Vous êtes tellement indispensables au monde ! Tu peux m'aider à télécharger illégalement des trucs ?
- C'est… très déconseillé, c'est à peu près la moitié des causes de virus informatiques…
- Boh, t'es pas drôle… Moi je suis plus télé. T'as regardé Les Rivamarois à Las Vegas ? Qu'est-ce qu'ils sont cons, ces habitants de Rivamar, sérieusement !

Tristan plissa les yeux. « Je vois le genre… »

- Euh nan pas trop…
- Hm, en même temps tes ordis ça doit te prendre tout ton temps… Alors… Parle-moi de tes précédentes expériences amoureuses !
« Select your player : Main droite / Wallace Gribble / Prof d'informatique »
- Euh… bah… J'en ai pas trop eues…
- Sérieux ? T'es puceau ?!
- N… Nan, j'veux juste dire…

Rémi regardait ailleurs en souriant.

- Euh, y'a un prob…
- Nan, y'a ce mec, là, qui vient de s'asseoir…

Tristan se retourna vers… la table de Wallace.

- Oh, Wallace Gribble ? Il est dans ma classe.

Rémi tressaillit.

- SERIEUX ??? La CHANCE !!!
- A… Ah ?!
- Ouais ! J'ai couché avec ce mec !

Tristan blêmit. Rémi sourit.

- Un super bon coup. Le mec est un connard mais j'ai rarement autant pris mon pied.
- … oh…
- Comment ça se fait que t'aie pas couché avec ? Ce mec est un sacré chaud lapin ! T'es dans sa classe, mec, tu pourrais te faire sauter toutes les semaines !

Tristan haussa les épaules.

- Oh tu sais, je… suis pas très porté sur ce genre de choses…
- T'aimes pas le sexe ? Mec, t'es gay, t'es un peu obligé d'aimer le sexe !

Tristan grimaça. « Ou… pas. »

- Ecoutes, si tu veux, tout à l'heure, on va aux toilettes, et on prendra du bon temps, tu vas voir, j'vais te faire aimer ça !

Tristan hocha lourdement la tête.

- D'accord, euh… Non.

Tristan se leva et alla à une autre table, sous le regard étonné de Rémi.

- Hein ?! Mais j'ai dit quoi ?!

Tristan alla se poser à la table de Wallace. Qui leva les yeux au ciel.

- Manquait plus que ça…
- Bonjour Tristan, ça va ? demanda Naomi.
- Mieux maintenant. J'vous dérange pas, j'évite juste quelqu'un.

Walter haussa les épaules. Perrine et Wallace continuèrent à manger.

Christina interviewvait les jumeaux sous l'œil à moitié intéressé de Robbie, toujours patraque.

- Alors, quel effet ça vous a fait d'être les sauveurs de ce tournoi ?
- On a pas mal flippé que la prof nous ait oubliés ! souffla Léon.
- Mais en fait on savait très bien qu'elle s'en foutait complètement de nous.

Léon et Christina regardèrent Lilian qui haussa les épaules.

- Je sais que tu couperas ça !
- … oui… apparemment, oui… sourit Christina, gênée.

A la table de Tino, c'était le calme plat avec Orson et Benjamin.

- C'est bien calme… et pourtant on est trois… souffla Orson.

Benjamin haussa les épaules.

- Vaut mieux être peu que mal accompagnés !

Tino lâcha ses couverts.

- …
- Quoi ? s'étonna Benjamin.
- Je viens pas d'entendre ce que je viens d'entendre !

Orson grimaça.

- Euh… Vous avez vu le fromage ? Il a l'air de venir d'une vraie ferme cette fois-ci !
- J'ai rien dit de mal !
- Si, bordel ! Tu viens d'insinuer que Tristan est une mauvaise fréquentation !
- Tino, ce mec a couché avec un prof ! Lequel d'entre nous ferait ça ? Tu vois Orson faire ça ?

Orson agita la tête.

- Vaudrait mieux pas, bonjour l'image… souffla Orson.
- Tu me vois faire ça ? Tu ferais ça ?!
- Mais ça n'a AUCUNE ESPECE D'IMPORTANCE !

La cantine regarda Tino, étonnée. Francis, Quinn et Lucy se regardèrent.

- Ce qui importe ce n'est pas ce qu'il a FAIT, c'est ce qu'il EST en tant que personne !
- Eh bah qu'il fasse amende honorable alors ! Il est même pas venu s'excuser !
- S'EXCUSER DE QUOI, BENJAMIN ??
- D'être immoral, de contrevenir à ce que tous nos parents nous ont toujours enseigné !
- Premièrement, je pense pas qu'il ait pensé à ça, surtout lui !

Benjamin serra les dents. Orson sembla carrément embarrassé.

- Deuxièmement, explique-moi à quel MOMENT tes parents t'ont enseigné de ne pas être homosexuel, Benjamin Ratsone !

Benjamin grommela.

- Mais enfin ça fait partie des choses normales !
- Je vois pas ce qu'il y a d'anormal chez Tristan.
- Le fait qu'il couche avec des hommes, bordel ! Il… M'enfin tu ferais des choses avec mon pénis ou avec le pénis d'Orson ?!
- Les images dans ma tête… geignit Orson.
- Ca le regarde, ça relève du privé !
- Pas quand je le sais ! M'enfin je peux pas le regarder sans penser à ce qu'il a fait, Tino !
- Dans ce cas, ce n'est pas lui qui a un problème, c'est TOI !

Benjamin sembla offusqué.

- Tu OSES retourner le problème ?!
- Tristan se contente d'être lui-même !
- JE SUIS moi-même et je n'ai pas besoin de faire des choses pareilles pour être moi-même ! Selon moi, ces pratiques SONT immorales, n'ont pas leur place dans un cercle social normal ! Tino, tu l'imagines nous racontant ses aventures débridées et perverses ?!
- Steven passe son temps à le faire et je t'ai déjà vu rire à ses grivoiseries.
- C'est pas pareil…

Tino frappa du poing sur la table.

- Mais SI, C'EST PAREIL, BON SANG !

La cantine s'était de nouveau retournée vers Tino. Une fille véhémente lui fit un gros « CHUT ! »
Tino saisit une boulette de viande et la balança sur la fille en question.

- NAN MAIS CA VA PAS ???

Wallace haussa les sourcils.

- C'est officiel, je bande !
- Wallace !! grommela Perrine.
- Merde… soupira Naomi.
- J'vais encore perdre du poids, super… soupira Walter.

Tristan observait son ami, étonné.

- Benjamin, tu n'es qu'un sale hypocrite !
- Pardon ?! C'est moi l'hypocrite, quand c'est lui qui nous dit à peine « Hey les gars, je suis un sodomite, mais à part ça, tout va bien, nickel ! »
- Oh, « Sodomite », ça y est, on en arrive aux termes bibliques !

Benjamin sortit la bible de son oncle.

- Ce livre, Tino, ce livre…
- Ce livre est un ramassis de conneries !
- Dans ce livre il est dit que si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, c'est une abomination !
- Ce livre dit aussi qu'on doit lapider les gens qui portent deux tissus différents et je doute que ta chemise et ton jean soient faits de la même matière.

Benjamin grimaça. Orson pouffa de rire.

- Tino, je suis sérieux !
- En brandissant ce truc ? Tu brandirais « Mickey Parade » que je te prendrai plus au sérieux.
- Ton intolérance est insupportable, Tino Ketts…
- Ta CONNERIE est insupportable, Benjamin Ratsone !! Tu me brandis un livre qui parle d'un mec que les gens de TA religion ont fait crucifier ! Tu me brandis un livre qui insiste pour qu'une épouse qui arrive NON VIERGE au mariage soit lapidée et déclarée impure, tu brandis un bouquin qui a lavé le cerveau de générations entières, tu fais reposer TOUTE TON OBJECTIVITE sur un document IRRATIONNEL qui date d'il y a 2000 ANS, BENJAMIN, MERDE !

Benjamin serra les dents.

- Bordel de merde, Benjamin, tu bouffes à la CANTINE de l'établissement !! Tu crois que cette merde est cachère ??? Sérieusement ??? Je t'ai vu plus d'une fois, devant tes parents, même, manger des fruits de mer, qui ne SONT PAS cachère, en aucun cas ! Tu crois que tu respectes les 613 commandements du seigneur à la lettre ??? Tu penses que tu mènes tellement bien ta vie de juif que Dieu t'illumine de sa grâce ? Merde Benjamin, tu vis autant comme un juif que moi comme un latino !

Benjamin grimaça.

- Mais mon oncle dit que…
- Et toi, qu'est-ce que tu dis, TOI ? Qu'est-ce que tu penses par toi-même, Benjamin ?

Benjamin baissa la tête, anéanti.

- … euh… bah… Je… sais pas trop quoi penser, en fait, j'comprends pas grand-chose à ce que Tristan a fait…

Tino se rassit. Le reste de la cantine avait l'air d'avoir assisté à la guerre nucléaire. Benjamin resta silencieux. Orson regarda ses amis. Tristan sembla déprimé.

Rémi arriva en face de Tristan.

- J'ai fait quoi pour que tu partes comme ça ?!

Wallace s'étonna.

- Hey, j'te connais, toi…
- Ouais, on a couché ensemble !

Perrine, Walter et Naomi grimacèrent. Tristan plissa les yeux.

- J'ai rencontré Tristan au groupe de parole LGBT mais apparemment… on n'est pas du même monde…
- Ah ça, non, c'est certain… marmonna Wallace.

Rémi regarda Wallace.

- Aaaaaaaah d'accord, tu le kiffes !
- Aaaaaaaah oui, c'est toi qui bande mou…

Rémi plissa les yeux et regarda Tristan.

- Il te baisera et il te jettera comme un mouchoir, comme tous les autres !
- Il me semble que depuis qu'on s'est rencontré, je ne t'ai absolument rien demandé, je me demande même pourquoi tu es venu me parler en fait… résuma Tristan.

Rémi grommela et changea de table. Perrine soupira.

- Comme quoi, les gros relous gays, ça existe ! assura la jeune fille.
- Mince alors, à côté de lui, Wallace avait l'air presque civilisé ! souffla Naomi.

Tristan soupira. Walter le regarda.

- Un problème ? Comme si la question était utile…
- Je voulais faire comme Wallace m'avait dit, faire des rencontres, avoir des fréquentations… qui ont les mêmes penchants, mais…

Tristan agita les mains, désespéré. Perrine haussa les épaules.

- La plupart des amateurs d'arts que je connais sont insortables, ce sont de gros prétentieux égocentriques et flagorneurs.
- J'en ai croisé des handicapés. Y'a du connard aussi, t'inquiète… souffla Walter.
- Je m'abstiens de cette conversation, vous pourriez tous me citer des noirs bien pire que moi ! soupira Naomi.

Wallace acquiesça.

- Tu vois !
- Je veux mes anciens amis, j'en ai marre de squatter… En plus je sais que je t'embête, Wallace… Pis j'ai même pas su suivre tes conseils… T'as été super sympa et j'ai fait n'importe quoi comme d'habitude…

Wallace haussa les épaules.

- J'vois rien de mal. Tu fais des erreurs, tu apprends, c'est tout. Tu grandis quoi. On devient pas un super homosexuel comme moi du jour au lendemain. Et surtout, désolé pour toi, mais tu ne deviendras jamais moi. Tu seras toujours toi. Désolé, vraiment.

Tristan sourit et acquiesça.

- Merci, Wallace.
- Ah nan, pas en mangeant, merde ! J'tiens à finir mon repas, pitié !!

Perrine, Walter et Naomi se regardèrent sans équivoque. Tristan souriait. « Hm. C'est clair, c'est pas maintenant que j'arriverai à faire l'impasse sur toi, Wallace Gribble… »

Tristan regardait Wallace du coin de l'œil. « Je suis pas seulement amoureux, je suis complètement mordu… »

Steven plissa les yeux.

- J'veux pas m'répéter mais vu qu'on m'a pas répondu : Pourquoi elle mange avec nous ? souffla Steven.

Rebecca soupira. Amélia s'était assise avec Santana et Violette qui acceptaient sa présence silencieuse.

- Amélia, tout va bien ? demanda Violette.
- Je ne te parle pas, on n'est plus amies ! rappela Amélia.

Santana hocha la tête.

- En effet, ça ne souffre d'aucun contre-argument… Je te disais donc, il faut totalement qu'on essaie ce restaurant vietnamien.

Rebecca regarda Steven.

- C'est Mike qui m'a proposé !

Steven regarda Mike.

- Si tu veux te la faire, fais ça en dehors des heures de repas, merde ! Même moi j'ai jamais fait ça !

Fey se pencha vers Ana.

- Et c'est comme ça tous les midis.
- Quelle horreur !
- J'veux pas me la faire, et tu as invité Ana à la table ! grommela Mike.
- C'était pour que Fey mange avec elle et que James mange plus souvent avec Fey !

Fey regarda Steven.

- Mais quel gros baveux, c'est juste parce que tu es intéressé par Ana !
- On est amis, c'est tout ! T'es jalouse ?
- Non, j'ai peur pour elle, je sais pas ce que tu veux lui faire !
- Que dalle, j'la trouve sympa !!
- Bah c'est pareil pour moi avec Rebecca ! grommela Mike.
- Tu la trouves sympa ? T'as fumé ou quoi ?

Rebecca sortit de son étonnante quiétude.

- Je suis là, pour rappel…
- Cool ta vie, tu veux un biscuit ?

Rebecca haussa un sourcil et prit le dessert de Steven.

- Putain de merde !!
- Merci pour le biscuit. Tu as raison, ma vie est bien plus cool maintenant !

Steven grommela en levant les yeux au ciel. Il regarda Ana.

- Elle est chiante, hein ?
- Elle ne m'embête pas, en plus elle n'a rien dit… marmonna Ana.
- Fey, avoue que tu la trouves chiante !

Fey regarda Rebecca qui la regarda, puis regarda Steven.

- Je n'apprécie pas Rebecca, je ne vais pas faire l'hypocrite, c'est pas mon genre. Cependant il est hors de question que je te donne raison en quelques termes que ce soit, ce serait comme piétiner un portrait de Martin Luther King, et surtout Ana a raison, elle n'a rien dit depuis le début du repas, donc non, je ne la trouve pas chiante...

Rebecca hocha la tête, reconnaissante.

- … aujourd'hui !

Steven ricana. Rebecca grimaça, à moitié amusée. Mike sourit.

***

Après-midi options. Devant la salle d'informatique, Tristan n'osait pas trop s'approcher de ses amis. Benjamin semblait démonté. Tino s'était lui-même éloigné de Benjamin et Orson.

Pour lire.

- En théorie ça pourrait être n'importe qui.

Donny accueillit Rico et Charity dans la salle des ordinateurs. Rico salua son meilleur ami d'une franche poignée de main.


« J'arrive toujours pas à croire qu'elle ait intégré Tristan dans son histoire… » songea Tino.

- Alors Donny, comment va Will ?
- Super bien, on a bu des cocktails tout le week-end !


« … et qu'elle l'ait rendu homosexuel récemment malgré ses trois mariages précédents avec trois femmes de trois nationalités différentes… » songea Tino.

- Cependant un suspect se dégage nettement du tas…
- Qui ça ? souffla Charity.

Donny inspira.

- Lord Commandeur Charlemagne. Il déteste Lady Dada depuis l'échec de la Mission Revolver il y a sept ans.

Rico regarda Charity qui hocha la tête.

- L'ancien directeur d'Interpolice…
- Hm. Lui seul possède les accès aux informations et aux moyens d'arriver jusqu'à Dada sans se faire repérer avant exécution.
- Que fait-on, Charity ?

Charity semblait soucieuse. Et pour cause : Cet évènement l'énervait. C'était une affaire minable, un caprice de sa boss, c'était aussi sa première affaire depuis qu'elle sortait officiellement avec Rico.


Tino plissa les yeux. « Où veut-elle en venir avec toute cette réflexion ? »

- J'arrive pas à croire qu'il m'ait parlé de cette façon devant tout le monde… grommela Benjamin.

Orson se mordilla les lèvres.

- Et pour qui il se prend, à moquer mes croyances, comme ça… Et si moi je me mettais à le mépriser parce qu'il est riche, hein ?!

Orson serra les dents. Benjamin soupira.

- Il comprend pas que je dois faire bonne figure devant mon oncle, moi… Si mon oncle sait que je fréquente quelqu'un comme Tristan, il va me sermonner jusqu'à la fin de mes jours !

Orson inspira.

- Tino a raison.

Benjamin regarda Orson, étonné.

- Tu t'y mets aussi ?
- Benjamin, zut à la fin, c'est quoi le plus important, Tristan ou l'opinion de ton oncle ?

Benjamin grimaça.

- Je sais que tu subis pas mal de pression de la part de ta… famille périphérique, enfin, de tout le côté oncles/tantes/grands-parents, toute cette partie orthodoxe très pratiquante, mais Benjamin, tu joues en ligne même en période de Shabbat alors que tu es censé ne pas utiliser de matériel électronique…
- Cette règle est débile, Orson, voyons, dans le monde d'auj…

Benjamin se figea. Orson agita la tête. Le jeune juif plissa les yeux.

- Merde, Tino a raison…
- Tino a raison, comme souvent…
- M… J'en ai marre qu'il ait toujours raison !
- On s'y fait. Regarde, toi et moi, le propre de notre amitié c'est qu'on est jamais d'accord, du coup on débat, et j'aime tes opinions, et tu aimes écouter les miennes…
- Tes opinions sont nulles…
- C'est pas ma faute si tu aimes tout ce que j'aime pas ! Sauf que là… Bah la religion c'est pas quelque chose de rationnel, avec lequel on peut débattre. C'est pas logique, tu comprends… Alors que Batman, ça, c'est logique.
- Batman est une fiction !
- Dont les codes sont établis et non-escamotables. Tu ne pourras jamais dire que Batman était un enfant heureux, ce serait trahir l'œuvre. Alors que Dieu, bah… Il est jamais heureux ou triste. Il a aucune personnalité ! Comment tu veux respecter un personnage pareil ! En plus il a tous les pouvoirs, niveau scénario c'est facile quand même.

Benjamin ricana. Orson sourit. La prof arriva.

- Bonjour bonjour tout le monde…

Elle ouvrit la porte. Les élèves entrèrent. Tristan entra et revit ces lieux qu'il n'avait pas revu depuis « l'incident ».

Il inspira, stressé. Il regarda de tous côtés. Tout lui rappelait…

- M… Madame ?!

La femme assez jeune, lunettes, coupe au carré blonde, regarda Tristan.

- Jeune homme ?
- Je… Je peux être excusé s'il vous plait ? J'ai… Un souci personnel très urgent…

Main sur son épaule.

- Qui vient de se régler !

Tristan sursauta et regarda Benjamin qui le tira vers les postes.

- Euh mais…
- A ta place, allez, pas de chichis… souffla Tino.
- Excusez-le, il est super timide ! assura Orson.

Tristan grimaça et s'assit à sa place alors que la prof semblait interloquée. Tristan regarda ses amis, surpris.

- Booooon… Je suis Agnès Wendell, je sais que généralement cette option est remplie d'élèves exigeants, et je conçois que la venue d'une remplaçante a de quoi vous effrayer, je vais donc vous faire un résumé de mes états de service… J'ai notamment été directeur de gamme produit chez Apple et assistante conceptrice sur les architectures hardware, donc rassurez-vous, je m'y connais. Et oui, je dis aussi ça parce que je suis une femme et que je me doute que certains pourraient avoir des préjugés.

Orson et Tristan regardèrent Tino et Benjamin. Tino regarda Benjamin qui plissa les yeux.

- Si ça doit devenir une blague récurrente, j'suis pas d'accord !

***

- Le lien tient de l'inexplicable. Il est inexplicable…

Vivienne Marx donnait son cours devant Wallace, Santana et le reste des secondes années en philosophie.

- Certains s'aiment et se détestent dans l'espace d'une seule journée. On rencontre quelqu'un, cette personne nous plait. Quelques minutes plus tard, on découvre que ses sourcils sont tatoués. Ejection, éjection !!

Wallace et Santana sourirent.

- Certains se haïssent. Se détestent copieusement.

Santana et Wallace se regardèrent.

- Mais ça reste un lien. On ne déteste jamais aussi bien quelqu'un qui nous fascine d'une façon ou d'une autre. Bonne ou malsaine. Par exemple je ne supporte pas votre professeur de combat direct, je la trouve rustre, mais pour l'avoir vue se battre, je peux vous dire qu'elle dépote. Je n'aime pas un aspect de sa personnalité mais je reconnais sa douance.

Santana inspira. Wallace agita la tête, gêné.

- Les amis de longue date peuvent très vite passer d'amis à ennemis et inversement. Parce que l'intensité des sentiments est telle qu'elle chavire comme un bateau en pleine tempête.

Wallace acquiesça. « Comme avec Tristan… »

- … mais au fond, l'amour prévaut toujours sur la haine. Tout dépend de la raison. Tu m'as volé quelque chose ? On peut sûrement s'expliquer, il y a sûrement une explication. Tu m'as trahi ? Ça va prendre du temps. Tu m'as brisé le cœur ? Je ne te le pardonnerai jamais ! Viens dans mes bras, au fond je t'aime toujours. Ce n'est pas logique. Mais ça existe. Vu de l'extérieur c'est stupide. Vu de l'intérieur c'est parfaitement logique, c'est l'eau de source, c'est A+B=C dans toute sa splendeur.

Wallace grimaça. « Pourquoi ce cours de merde me touche autant ?! »
Santana leva les yeux au ciel. « Pourquoi ce cours de merde parle autant de ma life ? »

- En matière de sentiments, il y a autant de variétés que d'espèces de Pokémon. On peut passer sa vie à dire non à une personne, à dire non à quelque chose, et un jour dire oui, parce que les choses auront changé, parce que la situation aura fait que… Parce que de nouveaux sentiments seront nés !

Wallace plissa les yeux. Santana hocha la tête.

- Quid des amoureux transis qui visent trop haut et qui atteignent leur cible à force d'efforts ? La littérature est pleine d'exemples de ce genre. La réalité aussi. Certes, passer d'amis à amants, c'est toujours très, très compliqué. Mais pas impossible. C'est en tout cas, et étonnamment, bien plus difficile que de passer d'inconnus à amants. Chrysacier est l'évolution de Chenipan, mais l'amour n'est pas l'évolution de l'amitié. L'amour est à l'amitié ce que Blindalys est à Larveyette. Mais parfois, Larveyette évolue en Blindalys qui évolue en Dardargnan !

Santana grimaça et leva la main, amusée.

- Santana !
- Ca n'a pas de sens !
- Et les relations entre les gens, en ont-elles ? Qui a des relations classiques avec ses proches, avec ses amis, avec ses camarades de classe ? Dans cette salle, vous ne vous connaissez pas tous ! Vous êtes une trentaine, mais vous ne parlez quasiment qu'aux gens de vos classes respectives. Ou pas. Faites le compte des gens à qui vous avez adressé la parole depuis que vous êtes dans la même classe qu'eux. Vous allez voir. Vos rapports avec chaque personne sont incroyablement variés et complexes !

Santana acquiesça. Wallace soupira. « J'vais encore me prendre la tête des semaines durant… »

- Et ces liens nous obligent parfois à avoir les réactions les plus étranges à des moments pourtant cruciaux… eh oui…

***

Perrine était frustrée.

Andréa regarda sa toile blanche.

- Ca va pas ? s'étonna la blonde.
- Je ne sais pas sur quoi peindre !
- Le sujet du jour c'est « Décrire sa matinée » !

Perrine regarda la toile d'Andréa. Elle avait peint la prof de combat direct menaçant une petite fille avec des notes horribles genre deux sur mille.

- … ah ouais. Glauque.
- Il t'est arrivé quoi, ce matin ?
- Un garçon m'a demandé de sortir avec lui !

Andréa haussa les sourcils.

- Mais… Wallace est gay et Walter est ton cousin !
- ………….. euh………..
- … C'est pas un de ces deux-là, hein ?
- Nan, c'est Robbie, Andréa !

Andréa haussa les sourcils.

- Robbie ? Qu'est-ce que vous avez en commun ?!
- Bonne question…
- Il est mignon, tu devrais lui demander pourquoi tu l'intéresses, moi je serai curieuse de savoir !

Perrine hocha la tête. Elle prit son pinceau et commença à peindre. Odile Dulac, sa prof, joignit ses mains.

- Je commençai à me demander si vous étiez vraiment Perrine Truman !

Perrine haussa les sourcils. « Voilà. Je suis une plante. Tout ce dont j'ai besoin c'est de la reconnaissance de mes talents et de mes trois amis habituels. Rien de plus rien de moins… »

Elle avait commencé par le jaune.

Et elle peignait des cheveux.

« Vade Retro ! »

D'une agressive pointe de rouge, elle les transforma en orange. « Je suis la seule fille à préférer le roux au blond ! »

***

- Extraordinaire, Rockwell. J'ai bien envie d'envoyer votre article à la presse régionale !

Christina sourit alors que son prof lisait l'article.

- Merci, merci !!
- Vous racontez tout sans fioriture, avec un brin de fiction…

Christina serra les dents.

- … de romance devrai-je dire… Toute la partie sur les doutes de votre capitaine est géniale. Et cette fin épique avec les jumeaux en qui personne ne croit mais qui réussissent… Bravo. J'ai du mal à croire que vous ayez écrit ça en une heure, ou même que vous ayez vécu ça en une journée !
- Et pourtant ! sourit Christina.
- Prenez un peu de repos, va. Si c'est possible pour vous !

Christina acquiesça et se remit à son poste. Lilian était aux côtés de Robbie, déprimé, qui reclassait des documents.

- Robbie, ça fait cinq fois que tu reclasses le même carton de dossiers… souffla Lilian.

Robbie plissa les yeux.

- … ah oui mince…

Robbie changea de carton. Lilian regarda Christina qui haussa les épaules, embarrassée.

***

Mounia Ghanem ne pouvait que constater l'évidence.

- Euh…

Rebecca et Amélia observaient Gina et Holly se donner des pichenettes pendant le cours de tai-chi.

- … C'est censé vous détendre, les filles…
- Impossible de me détendre à côté de cette pute ! cria Gina.
- C'est TOI la pute ! grogna Holly.

Mounia haussa les sourcils.

- Ah vous le prenez comme ça ? Toutes les deux, sur le banc !
- QUOI ?
- Hors de question que vous perturbiez mon cours !

Gina et Holly se regardèrent, méchantes. Mounia soupira.

- Hey, vous m'avez mal compris, les filles…

La prof de sport prit les deux filles par le bras et les traîna jusqu'au banc.

- Aïe, madame !
- Eeeeeh !
- Je me fous de vos jérémiades et de votre dispute idiote !

Elle les assit sur le banc en bois sur le côté de la salle, sous les yeux étonnés des autres filles.

- Et on bouge plus. Et je vous rappelle que ce cours, comme tous les cours sportifs en option, est noté en continu ! Continuez comme ça, mesdemoiselles ! A nous !

Mounia reprit les mouvements avec les autres élèves. Gina et Holly se faisaient toujours la gueule.

***

- Bon. On va commencer le cours. Avant ça j'ai un truc à dire aux quatre de la seconde année un.

Francis, Mike, Steven et James plissèrent les yeux. Le coach Gilbert Grey les fixa.

- Ce match à Volucité, c'était de la belle merde ! Techniquement c'était à chier, je vous ai connu mille fois plus bourrins que ça ! Mais au moins vous avez bien enculé Méanville et ça, c'est tout ce que je demande à mes élèves ! Allez au boulot les tapettes, un tour de terrain pour vous échauffer !

Francis plissa les yeux.

- Il était content de nous ou je rêve ?
- Ouaiiiis… marmonna Mike.
- Il a du mal à nous le dire, mais il nous kiffe en fait ! sourit Steven.
- Comme d'hab quoi… souffla James.

***

- C'est bien, tu envisages la réconciliation, souffla Lucy.
- Oui mais seulement si elle fait le premier pas ! assura Violette.
- Compréhensible… souffla Lucy.

Les filles achevèrent leur cent mètres. Le prof hocha la tête.

- Bien, les filles ! De mieux en mieux, ça serait mieux si certaines cessaient de bavarder !

Les filles acquiescèrent.

- Et avec Santana, alors ? Vous sortez ensemble ?
- C'est… en cours d'amorce… Y'a encore plein de trucs à régler…
- Comme ?
- Mes parents, entre autres…

Lucy acquiesça.

- Hm, on oublie trop souvent les parents…
- Je pense que mon beau-père réagira bien, mais ma mère ça me fait peur… Vu comme Rebecca a réagi… souffla Violette.
- Ouais… Et Amélia ?
- Je crois qu'elle a pas trop compris, à part les fringues, l'argent et les mecs, y'a pas grand-chose qui intéresse Amélia…

Lucy acquiesça.

- Quoi qu'il en soit c'est une nouvelle Violette qui débarque, hein ? Tu vas casser la baraque et t'affirmer en tant que personne, hein ?

Violette poussa un soupir très révélateur. Lucy acquiesça.

- J'vais me faire pousser de grandes oreilles vertes et je vais essayer de te faire soulever un vaisseau spatial, hein, d'accord ?

Violette ricana. Lucy hocha la tête.

- Une bonne lesbienne devenir tu dois !

***

- Dans son ouvrage, Tomassian explore une foule de personnages très différents. Il les confronte chacun à des situations impossibles, il examine les moindres recoins de la nature humaine. J'ai le choix entre mon bien le plus précieux et mon meilleur ami, le choix est simple. J'ai le choix entre ma famille et mon meilleur ami, quel choix ai-je ? Tomassian explore toutes ces circonvolutions dans ce merveilleux ouvrage de 1080 pages !

Naomi se pencha vers Walter.

- Tu crois que Perrine et Wallace se doutent de quelque chose ?
- Perrine, non, Wallace, je crois qu'il a tout deviné.
- Ca m'embête pour Perrine mais je sais que ça la perturberait…
- Du coup on se croirait en mission secrète… sourit Walter.
- Hm. Il faut totalement qu'on essaie de se voir pendant les vacances de Noël.
- Comment on va faire, tiens ?
- Je prétexterai que… Tu as besoin de prendre l'air !
- Alors ça c'est malin. Mes parents ne vont se douter de rien du tout. Bravo.
- On verra ! Je ferais ce qu'il faut.

Walter soupira. Le prof continuait son cours.

- Ne commence pas à douter ! soupira Naomi.
- Je ne doute pas, je dis juste que ça va être coton.
- Si tu y vas à reculons, aussi… On a déjà eu cette discussion !
- Pas dans les messages qu'on s'est envoyés hier… sourit Walter.
- Ah ça, non…

Quinn soupira.

- Qu'est-ce que ça roucoule, dans les rangs du bas…
- J'ai l'impression d'être devant un film à l'eau de rose… soupira Fey.

Les deux filles regardèrent Ana qui regarda ses amies.

- Je… Je suis le cours !
- Sérieux ? s'étonna Quinn.
- Y'a les feux de l'amour interracial handicapé en bas et tu suis le cours ? souffla Fey, ironique.
- Eh bien oui… Même si aujourd'hui c'est pas très intéressant… soupira Ana.
- La rébellion continue… Au fait, toi et Steven ça avance ? sourit Quinn.
- On ne sort pas ensemble ! souffla Ana.
- Et heureusement sinon j'lui mets mon poing dans la figure.

Quinn regarda Fey, étonnée.

- Aux deux, hein, à elle et à lui !

Ana haussa les sourcils. Quinn grimaça. Fey croisa les bras et s'assit dans le fond de son siège.

***

Fin des cours. Tristan suit ses amis dehors. Les quatre se mettent en cercle.

- Euh… alors…

Tino hocha la tête.

- En ce qui me concerne, tu peux revenir parmi nous !

Orson acquiesça.

- Oui, moi aussi… Désolé de t'avoir… un peu ignoré.
- C'est pas grave…

Benjamin inspira. Tristan le regarda.

- … J'aime ma religion, j'aime mes convictions et… Je sais que quelque part la foi rend plus fort, rend meilleur. Mais j'aime aussi mes amis, et… tu es mon ami. Désolé pour les mots blessants que j'ai pu avoir…
- J'comprends, j'comprends… Pas de souci…

Tino acquiesça.

- Voilà une très bonne chose de réglée ! Nous voilà repartis comme avant, comme si rien ne s'était passé !

Tristan grimaça.

- Je crois que je vous dois quand même des excuses…

Tino, Benjamin et Orson regardèrent Tristan, tout ému.

- J… J'vous ai rien dit, je me suis caché, j'vous ai pas fait confiance, j'ai menti, j'ai dissimulé… Mais c'est fini maintenant, je vous dirai tout. Promis.

Benjamin agita la tête. Tristan se reprit.

- Sauf les détails graveleux !
- Ouf…
- Ca semblait un peu évident quand même… marmonna Tristan.
- Bah oui… admit Orson.
- Hm... Mais euh… Dis-nous alors… Toi et Wallace… ?!
- Euh… Je suis juste amoureux de lui. J'étais ! J'étais amoureux de lui… Et puis finalement je pense que ça vaut mieux qu'on reste amis.

Tino acquiesça. Benjamin plissa les yeux.

- Il ne s'est jamais rien passé entre vous ?
- … Rien de sérieux ou de poussé !
- C'est bizarre, il a vraiment l'air de tenir à toi… admit Orson.

Tristan haussa les sourcils. Orson agita les mains.

- Enfin j'veux dire… Après tout ce qu'il a fait pour toi…

Orson agita les mains de nouveau, très embarrassé.

- Enfin tu vois…
- Oui mais… il m'en a mis plein la figure aussi… Du coup…

Tino hocha la tête.

- Eh bah voilà qui va varier nos conversations… vers des terrains inédits… admit Tino.
- Je vais rentrer, on dîne avec mon oncle…
- Et moi j'ai un truc super important à faire… grommela Orson, résolu.
- Ok. Tu viens avec moi Tristan ?
- Hm. Salut les gars !
- A demain Tristan !
- Salut !

Benjamin et Orson s'éloignèrent.

- C'était pas si dur… marmonna Orson.
- C'est toujours le même Tristan, en fait… admit Benjamin.

Tino acquiesça.

- Bon, ce soir, console ?

Tristan plissa les yeux.

- Pourquoi tu les as pas invités ?
- J'voulais qu'on se retrouve tous les deux, ça fait trop longtemps !

Tristan acquiesça.

- Ok. Bah… on y va directement ? C'est pas comme si j'avais quelque chose à prendre chez moi…
- Hm. J'ai un truc à faire avant, tu viens avec moi ?
- D'accord !

Les deux descendirent dans le couloir du bas.

- Tout va bien ? demanda Tino.
- Oui… Ça me fait du bien qu'on soit à nouveau amis, j'avais vraiment besoin de vous, j'me sens perdu sans vous…

Tino acquiesça.

- Ouais. Désolé, il m'a fallu le temps de… digérer. Mais ça change rien, t'es toujours le même.
- T'étais pas obligé d'engueuler Benjamin comme ça…
- Moi un mec qui devient juif que pour les jours fériés ou que quand un de ses amis s'avère être homo, désolé, ça me fout les glandes !

Tristan agita la tête.
Christina sortait – comme d'habitude – en retard de son option.

- Hey !

Christina se figea en voyant Tino. Tristan s'étonna que Tino l'aborde. Il ouvrit son sac et sortit la liasse de feuilles. Christina resta hébétée. Il lui passa la liasse. Elle reconnut le texte et regarda Tino, complètement affolée.

- C'est… pas trop mal. Bon, tu n'es pas une écrivaine professionnelle, donc il y a des lacunes de style, tes descriptions sont parfois extravagantes, tes personnages ont vécu des milliers de choses en même pas cinq ans…

Christina était toute rouge.

- J'ai une question à propos de ce dernier chapitre… Charity et Rico deviennent amants mais ils se séparent à la fin du chapitre parce qu'elle ne peut pas se consacrer à lui comme elle se consacre à sa carrière…

Tino agita les mains.

- Tu trouves pas ça un peu injuste ? Ça fait six saisons qu'ils se connaissent, il est temps qu'il se mettent ensemble, nan ? J'veux dire, le rapprochement devient trop évident !

Christina, toute honteuse, acquiesça modérément.

- Euh… bah… ou… oui, oui, sûrement…
- Enfin voilà, je pense que j'ai rien à te dire sur ton histoire, tu la mènes comme tu veux, hein.

Tino passa la liasse à Christina qui la prit, toute rouge, en sueur.

- Bonne soirée, à demain à notre table !

Tino partit, suivi par un Tristan médusé.

- … Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Tino Ketts ?!
- Je me suis juste dit que… ce serait amusant de changer un peu les vieilles habitudes. Même les meilleurs peuvent changer, nan ?

Tristan sourit. Tino ricana.

- Allez, allons terminer ce foutu GTA 15.
- T'es toujours là-dessus ?!
- Hey, j'ai dit que j'avais changé, pas que j'avais perdu mon entêtement !

Tino et Tristan passèrent devant Wallace, Naomi, Walter et Perrine, aux casiers.

- Eh bah voilà. Mission terminée ! souffla Wallace.
- Est-ce que je m'avance un peu trop en disant que ton suivi sur ce cas a été exemplaire et que tu devrais recevoir sous peu un prix Nobel de la paix entre les peuples ? souffla Walter.
- Au moins maintenant j'ai plus à m'en occuper, c'est à la charge de Tinky-Winky, Dipsy, Laa-laa et Po !

Naomi plissa les yeux.

- C'est de la jalousie qu'on entend dans ta voix ?
- Jaloux de quoi ?
- Oh je t'en prie, à table tout à l'heure, tu l'as défendu et tu lui as dit qu'il devait garder espoir ! Wallace, pitié !

Wallace inspira.

- J'aime voir que mes dossiers aboutissent, c'est tout, madame la secrétaire !
- Mouais…

Perrine repéra Robbie. Elle leva les yeux au ciel.

- Excusez-moi…

Perrine approcha de Robbie qui la remarqua.

- Hey… Tu dois me trouver débile, hein…
- Non… Non, c'est pas ça du tout… Déjà je suis désolée d'avoir ri ce matin, quand tu fréquentes Wallace Gribble, chaque truc un peu surprenant peut être une blague.

Robbie agita la tête.

- Qu'est-ce qui t'intéresse exactement chez moi ?! J'veux dire, j'suis pas vraiment un canon, j'suis pas spécialement bavarde ou intéressante, on se parle sporadiquement toi et moi mais sans plus…

Robbie inspira.

- Eh bah… A la fin de l'année dernière… D'abord ta réponse pour le bal de promo m'a un peu étonné, je me suis dit… Tiens, elle est pas comme les autres filles, elle aurait bien voulu y aller avec moi, elle, au moins…

Perrine acquiesça.

- Après, pendant ce combat contre les types de Direction Dresseurs… Je t'ai vraiment trouvée impressionnante… Et… au fil du temps, je me suis aperçu que je pensais de plus en plus à toi, et… A force, plus je te vois et plus je me dis… « Hey, ce serait bien si toi et cette fille vous partagiez un peu plus que deux-trois mots en coup de vent »…

Perrine hocha gravement la tête.

- Ok, donc… C'est sincère, tu ne te rabats pas sur moi par défaut, tu as vraiment un… coup de cœur pour moi ?

Robbie hocha la tête.

- Le souci, Robbie, c'est que… Je ne suis absolument pas faite pour ce genre de relations ! Honnêtement ta proposition m'a fait rire en partie parce que… J'ai une estime bien pauvre de moi-même, alors que quelqu'un s'intéresse à moi, c'est juste totalement improbable, tu comprends ?

Robbie acquiesça.

- Mais tu es une fille intéressante.
- Et tu as l'air d'être un garçon très bien qui gagne à être connu, mais c'est vraiment pas quelque chose qui m'intéresserait dans l'immédiat. On peut rester amis, bien sûr…
- Je veux pas être ton ami, Perrine, je veux plus.
- … plus ?
- Oui enfin… Tu sais, qu'on… partage un certain degré d'intimité.
- Ça devient un peu dérangeant cette conversation… Tu vois, rien que d'en parler, ça me met mal à l'aise !
- Désolé…
- En tous les cas, ne te mine pas le moral pour ça, je n'en vaux vraiment pas la peine.

Perrine commença à partir. Robbie soupira.

- A mes yeux, si, tu en vaux la peine.

Perrine se retourna.

- … M'enfin j'veux dire, regarde-moi, Robbie ! Je suis pas… belle, j'ai aucune conversation, qu'est-ce que je peux avoir de si intéressant ?

Robbie haussa les épaules.

- Le reste. Tu es intelligente, pleine d'esprit, cynique tout en étant ouverte, tu es drôle, gentille, tu as du caractère…

Perrine souffla.

- Quoi qu'il en soit, ça ne m'intéresse pas. Désolé.

Perrine partit avec ses amis. Robbie soupira.

- Au moins j'aurais essayé…

Tino et Tristan se dirigeaient vers la sortie en plaisantant. Wallace les observa, content pour Tristan. « Eh bah le voilà qui sort la tête de l'eau… »

***

Tino prenait ses affaires et s'apprêtait à sortir de la maison. Il passa dans le salon et fut aperçu par le père de Tristan qui travaillait à première vue.

- Tu t'en vas déjà, Rodriguez ?

Tino regarda Dylan, un sourire à moitié amusé.

- C'est Ketts, monsieur Edison, je porte le nom de ma mère, vous vous rappelez ?
- Hm, hm… Mais tu restes quand même le fils de ton père, nan !
- Evidemment. C'est juste que… je ne veux pas être jugé, vous comprenez…

Dylan acquiesça lourdement.

- Poképolis et ses jugements à la hâte… Ça me fait plaisir que toi et mon fils soyez bons amis. Au moins je sais qu'il y aura toujours quelqu'un pour Tristan, même quand on n'est pas là pour lui. On peut se reposer sur toi, tu comprends ?

Tino acquiesça.

- Mais… monsieur, j'ai le même âge que votre fils, je peux pas m'occuper de lui…
- Tu n'as que dix ans mais tu es déjà un grand dans ta tête. Je sais que Tristan l'est un peu aussi, mais c'est toujours mieux de pouvoir compter sur quelqu'un d'autre !

Tino acquiesça.

- Bonne soirée, monsieur Edison.
- Bonne soirée, Tino !


***

Mama Cass – It's Getting Better

Tino et Tristan jouèrent abondamment à la console, ce soir-là.

- Ce personnage en slip… Il le range où, son inventaire ? demanda Tristan.
- Aucune idée, j'préfère pas savoir ! ricana Tino.

***

L'oncle de Benjamin sortait de leur appartement.

- Je te demande de lui donner cette bible et tu me la rends à la place ?!
- Le monde change, le monde bouge et… ce truc… ne bouge pas, alors je préfère bouger et aller de l'avant ! admit Benjamin.

L'oncle soupira.

- Tu es perdu, Benjamin ! Perdu te dis-je ! Ne va plus à la synagogue, tu es un cas désespéré !
- Gad… grommela le père de Benjamin.
- Et toi tu le soutiens !
- Juste une question, oncle Gad… Pourquoi tu vis à Tel-Aviv si tu détestes autant les homosexuels ? demanda Benjamin.

Maryse ricana. Gad soupira.

- Je reviendrai quand il aura grandi dans sa tête !
- C'est ça, à plus frangin… sourit Samuel.

La porte claqua. Samuel inspira.

- J'suis fier de toi mon grand.
- Ah ?
- Oui tu as assumé tes convictions jusqu'au bout, bravo !
- Je crois que c'est le moment idéal pour lui annoncer !

Benjamin regarda ses parents, étonné.

- Je suis enceinte, Benjamin, tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur !

Benjamin écarquilla les yeux.

- Hein ? Han non ! Non ! Trop de changements, non !!

Benjamin inspira.

- Je suppose que… c'est une bonne nouvelle !

Les parents de Benjamin haussèrent les épaules. Benjamin partit dans sa chambre, désespéré.

***

- AAAAAAAAAAAAAAAH ! OSCAAAAAAAAAR !!

Orson et Ramboum balançaient les robes de concours d'Emeline par la fenêtre. Emeline observait, médusée. Micheline secouait la tête. Le père d'Orson arriva, éberlué.

- Mais… Euh…
- Quand je parle, j'aimerais qu'on m'ECOUTE ! Que tu NOUS ECOUTES au lieu d'écouter tes caprices !! grommela Orson.

Micheline manqua de s'évanouir. Oscar observait son fils, stupéfait.

- Emeline n'aime pas faire ces concours, et je n'aime pas qu'elle les fasse, alors elle arrête, un point c'est TOUT ! grommela Orson.
- Orson mon Dieu, toutes ces robes valent une fortune !!
- T'avais qu'à y penser avant de les acheter !! J'ai aussi balancé tout ce maquillage répugnant ! C'est fini, maman, fini !

Micheline partit en braillant. Emeline souriait, admirative. Oscar hocha la tête.

- Bien joué gamin…

***

Robbie regardait sa mère s'occuper du jardin.

- Regarde toutes ces belles fleurs ! C'est comme si un ange gardien s'en occupait à ma place !

Robbie pencha la tête sur le côté, intrigué.

***

- Christina, ça va ?
- Oui oui oui papa maman, pas de problème !!

Les parents de Christina l'observaient alors qu'elle accrochait des pages de sa fanfiction au mur tout en dansant. « Il la lit ! Il a aimé ! Il m'a fait plein de critiques objectives !! Super super super !!! »

***

- Comment était ta journée, Perrine ? demanda David.

Perrine haussa les épaules.

- Un garçon m'a demandé de sortir avec lui. J'ai dit non.

Denis et David se regardèrent. Firmin frappa dans ses mains.

- Perrine est sexy-heu, Perrine est sexy-heu !

Denis grimaça. Perrine leva les yeux au ciel.

***

Tristan rentra chez lui assez tard.

- Salut Tante Georgia !

La femme hocha à peine la tête.

- … J'ai passé une super journée ! J'ai vraiment de la chance d'avoir des amis pareils autour de moi… Et si je faisais un risotto pour ce soir ? Ce serait cool ! Où est mon tablier…

Tristan s'activa en cuisine devant sa tante, modérément intriguée. « Il me fait quoi, lui… »
Tristan prépara les ustensiles. « C'est ça, reste immobile, ça ne m'empêche pas de bouger, moi ! »