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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 19/05/2013 à 14:13
» Dernière mise à jour le 19/05/2013 à 14:13

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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048 - Ogoesse vs Méanville 1 : Don't Stop Me Now
« L'ennui, c'est que nous négligeons le football au profit de l'éducation. »
(Groucho Marx)

« You say black I say white
You say bark I say bite
You say shark I say hey man
Jaws was never my scene »

(Queen – Bicycle Race)



PREMIERE ANNEE



Les pas claquaient dans le grand couloir. Le bâtiment était étonnamment joli et bien décoré pour une planque de politicien raté en manque d'immunité parlementaire.

Mais ça, c'était fini.

Je m'avançai vers mon destin. Tout entier, il m'était dévolu. J'étais le nouveau Président de l'Association Pokémon Emérite, mon titre exact. Ce qui, en acronyme, se lisait « PAPE ». Hahaha.

J'étais d'ores et déjà bardé de conseillers qui avaient décidé de me parler très gentiment pour commencer.

- Il n'y a aucun local pour vos… chefs de cabinets, cela ne s'était pas fait depuis au moins 1940 ! Presque cent ans !
- Normal, tous ceux qui m'ont précédé étaient des fainéants sans gloire… marmonnai-je.

Pablo, Dimitri, Ulrich, Arlène et Jackson me suivaient sans frémir. Je savais ce qui m'attendait.

- Nous savons que vous avez prévu de faire des travaux ! Nous savons que vous avez pour intention de démonter les dorures et les sculptures célestes afin d'en faire don aux collectivités ! Cela ne se passera pas ! Ces locaux sont sacrés !!

Je fermai les yeux et m'arrêtai. Les conseillers autour de nous s'étaient arrêtés aussi. Ils se placèrent devant moi.

- Vous avez pensé pouvoir venir ici et tout révolutionner, hein ? Eh bien non ! Ce poste conservera sa sacralité et sa grandeur ! Ce n'est pas un jeune coq sans carrure qui va tout changer ici !!

Je soufflai.

- Que ceux qui votent pour que je laisse ces types tranquilles lèvent la main.

Personne ne leva la main. Les conseillers étaient surpris.

- Que ceux qui votent pour que je les foute à poil et que je les enchaîne à un poteau sur la Grand-Place en distribuant des tomates gratuites aux gens pour qu'ils les leur balancent dessus lèvent la main.

Arlène, Pablo, Jackson, Dimitri et Trafalgar levèrent la main. Je haussai les épaules.

- La démocratie a parlé, celle-là même qui m'a mis au pouvoir. Celui qui décide, c'est donc moi et personne d'autre.

Les conseillers s'étonnèrent. Nous les dépassâmes.

- Vous, toutes les vermines stupides et incompétentes, vous décampez fissa ou je vous vire à grands coups de pied dans le cul. Ceux qui resteront auront le choix : Se soumettre ou se prendre des tomates pourries dans les couilles.

Les conseillers frissonnèrent.

- Le temps est venu pour cette association vieillissante de servir enfin à quelque chose…

***

Les premiers jours étaient un véritable foutoir. Je connaissais les priorités qui étaient les nôtres, et nous nous étions donc enfermés dans une salle, avec toutes les archives. Dimitri passait son temps par téléphone ou par visioconférence pour dévoiler à la presse nos actions en premier lieu.

- Il vous suffit de vous référer au programme qui vous a été envoyé et de vous référer aux pages 6 à 13 pour savoir ce qui va être discuté au congrès lors du premier colloque. Roland Smirnoff a élaboré un programme sur cinq ans et il s'y tiendra.

Arlène et Pablo mettaient en place le plan budgétaire.

- Extraordinaire. Extraordinaire !! Roland, ta gestion financière de la Zone de Combat nous a rapporté trois milliards de plus que prévu ! sourit Pablo.

J'acquiesçai. Arlène était encore plus surprise.

- Et visiblement tous les acteurs de la vie politique acceptent de collaborer avec toi ! Les gouvernements d'Unys, Johto, Sinnoh et Kanto te soutiennent pleinement !

Je haussai un sourcil, surpris.

- Et Hoenn ? Ils me font la gueule ?!

Arlène haussa les épaules. Trafalgar était occupé à édifier sa nouvelle déclaration des droits.

- Vous êtes sûr de vouloir faire ça seul ? Ça a l'air coton.

Ulrich me regarda, quelque peu habité.

- J'ai vraiment envie de faire cela. Le fait que vous me laissiez le faire seul est d'autant plus gratifiant.
- N'oubliez pas que je ne la relirai pas, pas même pour l'orthographe. Je tends à supposer que vous êtes allé au moins jusqu'au certificat d'études.

Trafalgar hocha la tête. Jackson quant à lui était en contact avec les grands services de santé du pays.

- C'est dingue l'enthousiasme des gens ! On dirait que le pays est coopératif. Contrairement à ce qu'on pensait, les gens n'ont pas voté pour toi parce que tu disais « merde » et « putain » à la télé !

J'acquiesçai. On avait cru ça pendant un moment le soir de mon élection et un pari avait même circulé entre nous.

Dimitri arriva, satisfait.

- La presse est dithyrambique, la côte de popularité est maximale, le forum de réclamations est très actif sur le web, c'est la folie.

Je hochai la tête.

- Bon. Maintenant faut ranger, ça fait au moins quatre jours qu'on n'a pas aéré cette pièce !
- Je tuerai pour autre chose que des plats asiatiques livrés à domicile… souffla Arlène.
- D'autant que tu as dû prendre des kilos, on ne te reconnait plus… marmonna Pablo.
- Tu peux parler, tu rivalises avec moi pour le tour de poitrine maintenant ! assura Jackson.
- Je dois avoir un métabolisme extraordinaire, je n'ai pas pris un gramme… marmonna Dimitri.

Traflgar ne disait rien, et moi j'observai tout content cette fine équipe que j'avais bien fait de mettre en place.


***

La bibliothèque nationale d'Unys, située à Volucité. Un bâtiment gigantesque. Une plaque commémorative devant l'entrée annonce son inauguration officielle par Arlène Rhodes, chef de cabinet de Roland Smirnoff à la culture et animation. Son stade intérieur, réservé à la tenue de compétitions interscolaires, était une grande infrastructure de vingt mille places, surmonté par une grande coupole en verre. Ancienne usine désaffectée, Roland Smirnoff en a fait l'un des plus grands et des plus prestigieux établissements culturels de Poképolis, sinon du monde. Il s'y tient des conférences, des réunions, des mariages, même, dans les jardins qui remplacent l'ancien parking des ouvriers. On peut le considérer comme le plus grand centre culturel de Poképolis, et également comme un symbole de réussite du mandat de Roland Smirnoff tant l'endroit a gagné une renommée intense.

- Quel endroit merveilleux !! Je suis aux anges ici !!
- Toi, de toute façon, dès qu'on est dans une bibliothèque ou apparenté, tu frétilles de joie… soupira David.

Firmin regarda ses parents, tout content. Il avait son Couaneton sur la tête comme d'habitude. Le Pokémon regardait partout avec une grande attention.

- On va voir Perrine se battre ?
- Oh que oui, mon grand ! sourit David.
- Ta sœur va cartonner ou alors elle n'aura plus le droit de dormir à la maison ! sourit Denis.
- Chouette, ça me fera une plus grande chambre !

David et Denis se regardèrent.

- On… plaisantait mon grand ! affirma Denis.
- Oooooooooh… soupira Firmin.
- Voilà nos places ! sourit David.

La petite famille s'installa juste à côté… des Gribble. Margaret, Carl et Lindsay regardèrent David, Denis et Firmin.

- Oh non… soupira Carl.
- Ahem… C'est une joie également… grommela David.
- David… soupira Denis.
- Carl, pas de scandale ! S'il n'y a que ça, je me mets à côté d'eux ! souffla Margaret.
- Non, ça ira. J'vois pas pourquoi on devrait changer quoi que ce soit !
- Moi non plus ! affirma David.

Les deux hommes se regardèrent méchamment. Denis se frictionna le front.

- Oh lala, ça va être génial, je le sens… soupira Denis.
- Papa, elle est où ma place ?
- Tu es trop petit, Firmin, tu vas aller sur les genoux de papa !
- Ooooooh…

Colin, Aude et les petites se mirent juste derrière David et Denis.

- Coucou les cousins !
- Colin ! Génial, à croire que le plan de salle a été prévu pour nous !
- Ouais, à croire ! J'espère que Kate et Bernice ne seront pas loin dans la salle non plus…

Les parents de Naomi se retrouvèrent derrière ceux de Wallace.

- Oh bah tiens ! Regarde, Duncan, on est à côté du type qui a refait la salle de bains !
- C'est… monsieur Ludges, LaBarbara.
- Ah oui !

Colin plissa les yeux.

- Monsieur Kingsley, madame, Shawn…

David sourit.

- J'espère que Perrine va bien. Je me demande ce qu'ils font à une heure pareille…
- Si on m'avait dit que je me lèverai à six heures un samedi… soupira Denis.
- En tout cas cette situation ne te rappelle rien ? sourit David.

Denis acquiesça.

- Ce super tournoi sur l'île de N !
- Qu'est-ce qu'on s'était éclatés… sourit David.

Carl leva les yeux au ciel. David, irritable, prit la mouche.

- Un souci avec les distractions des autres ?
- Oh non, rien, moi mon père est mort sur cette île, mais continuez, ça doit être passionnant votre « distraction » sur cette île !

David et Denis haussèrent les sourcils. Denis acquiesça.

- Je vois ce que Wallace tient de vous maintenant !
- Je crois avoir vu votre fille chez nous une fois où deux… je m'demande ce qu'elle tient de vous…

David et Denis plissèrent les yeux. « Ça veut dire quoi, ça ?! »

***

Les deux classes, celles d'Ogoesse et de Méanville, participaient à un petit déjeuner léger en forme de buffet chaud et froid.

- Profitez-en pour faire connaissance avant le début du tournoi ! cria Helen.
- Oui, vous aurez l'occasion de parler un peu ici et au déjeuner ensuite ! Et probablement au dîner ce soir ! cria Alexander Wilkinson, le professeur accompagnateur de Méanville.

Wallace leva les yeux au ciel.

- Nom de Dieu, on en a pour TOUTE LA JOURNEE…
- Mon pauvre samedi… geignit Walter.
- Je refuse de parler à qui que ce soit… souffla Perrine.
- Ma pauvre chérie, t'inquiète pas, moi non plus ! assura Naomi.
- Tu dis ça mais tu vas me trahir ! geignit Perrine.
- Oui mais je le ferais pas exprès ! affirma Naomi.

Wallace repéra un élève. Il sourit.

- Y'a du joli petit lot.
- Ah non ! Tu commences pas ! Reste avec moi, j'veux pas qu'on vienne vers moi et ce serait très inconvenant que tu fricotes !
- Ok, tu vas être mon préservatif !

Wallace et Walter s'échappèrent. Naomi et Perrine partirent ensemble. Les autres élèves mangeaient et papotaient. Wallace et Walter allèrent à la rencontre de l'élève que Wallace avait repéré.

- Salut ! Wallace Gribble ! Enchanté !

Le grand blond à l'apparence très assurée regarda Wallace et Walter d'un air méprisant.

- Tiens donc. Et ça, là, c'est qui ?

Wallace attendait, la main tendue. Walter leva la main pour saluer.

- Walter Ludges, ravi.
- Hm. Toi, t'es le capitaine de ta classe, c'est ça ?

Wallace hocha la tête.

- Hm. Ok, je suppose donc que je peux te dire qui je suis.
« Ouais, comme je te le demande depuis genre une demi-heure, connard… »
- Je suis Brian Kipling. Je suis le capitaine pour Méanville.
- Oh, cool. Bah, que le meilleur gagne !
- C'est ça, ouais. Vous allez vous faire éclater mais comme c'est pas permis !
- … euh…

Walter se servit à manger. « Ne parle pas, Walter. Mange. Prends des forces. »

- Vous avez ramené vos éclopés pour faire du monde ? C'est nul ! ricana Brian.
- Eh ! Walter est mon pote !
- Ckhonnarch chva ! mâchonna Walter.
- Ouais. Avec des potes comme ça, t'as pas besoin de t'attacher A plus tard…

Brian s'éloigna. Wallace fronça les sourcils.

- Quel connard !
- Chéchkcejdiché…
- Walter, arrête de bouffer, tu vas grossir !

Wallace vit Brian embrasser une belle blondasse.

- Hétéro. J'en étais sûr. Je dois exterminer ce type, c'est ma mission !
- Chomp… Wallace, laisse tomber, il en vaut pas la peine…

Lilian et Léon, derrière eux, entendirent leur conversation.

- Tu n'es pas trop stressé ?
- A tes côtés, Pam, nan, pas du tout… Tu me déstresses de partout, si tu vois ce que je veux dire !

Pamela Mayfield sourit. Jolie jeune blonde, elle portait une jolie robe fourreau rouge. Ses grands yeux bleus traduisaient une certaine vivacité.

- Arrête ! C'est du sérieux, ce tournoi, c'est important pour l'établissement et pour la classe, tu le sais !
- Ouais, ouais… Tu vas pas me ressortir le même refrain que le prof !
- Non. Mais garde la tête froide et ne sous-estime pas nos adversaires !
- T'inquièèèète !

Lilian et Léon se regardèrent.

- Ce tournoi, ça s'annonce génial, nan ? sourit Lilian.
- Oui… J'espère qu'on aura l'occasion de combattre tous les deux…
- Je pense que oui. Vu notre nombre, ce serait plus rapide qu'on nous fasse combattre deux par deux. Et qui dit deux par deux dit : Lilian et Léon !

Léon baissa la tête.

- Avec notre chance, on va être placés avec d'autres gens…

Lilian haussa les épaules.

- Quand bien même c'est le cas, souvenons-nous de notre devise.
- « Deux, c'est toujours mieux qu'un » !
- Et aussi des mots de Roland Smirnoff…
- Poussez-vous, les figurants de seconde zone !!

Lilian et Léon s'écartèrent devant Brian et Pamela.

- Oh…
- Tu vois, quoi qu'il se passe, on est toujours séparés !
- Sois pas si pessimiste, Léon…

Mike, Steven et James festoyaient avec les sportifs de l'autre école.

- Le ponch est même pas alcoolisé, quelle merde ! soupira Steven.
- Heureusement qu'on a tout prévu ! souffla Mike en sortant un pack de bières de son sac. Vous en voulez ?
- On va en rester au ponch… marmonna un grand adolescent arabe.
- Ouais… admit un autre, plus trapu mais pas moins baraqué.
- Moi j'en veux bien !

Un jeune homme avec un bandeau autour de la tête prit la bouteille.

- Je suis Henry, je joue en attaque !
- Karim. Mon truc c'est la course !
- Najim. Plus du genre défense.
- Nous on est tous les trois en attaque !
- Et vous êtes les seuls sportifs de votre classe ? s'étonna Karim.
- Y'a genre un autre mec mais il est naze… marmonna Steven.
- Nous on a Serena qui fait de la nage, Eunice qui compte bien aller aux JO, Thibault qui fait de la gym, Dakota qui fait du vélo… marmonna Najim.
- Y'a bien que ça qu'elle pouvait faire… ricana Henry.

Naomi avait fait une rencontre également.

- Un simple verre d'eau ? Tu vas te faire une indigestion !
- Quand on suit un régime strict, on s'y tient ! sourit la jeune fille noire face à Naomi.
- Naomi Kingsley !
- Eunice Zibin. Ravie !
- De même ! Voici mon amie Perrine Truman.
- Bonjour !
- Salut…
- Tu as une silhouette magnifique, Naomi, tu fais du sport ?
- N… Non, pas vraiment !
- Tu devrais !
- La dernière personne qui lui a dit ça a failli finir en prison…

Eunice regarda Perrine, étonnée. La grosse fille leva les mains.

- Compris, je m'éloigne…

Naomi sourit.

- Elle est un peu bizarre mais elle est gentille !
- Oui, ça se voit… qu'elle est bizarre !

Les deux filles rirent.

- Tu es en quelle option alors ?
- Littérature !
- Oh… Ce qui explique également ta silhouette, on prend pas beaucoup de calories en mangeant des livres…
- Oui en effet, hihihi…

Christina avait découvert une bien étrange fille, déguisée en Nénupiot. Toute vêtue de bleu, avec un chapeau nénuphar et une poche jaune sur le ventre.

- Comme le tournoi est diffusé à la télévision, je me suis dit : « Janice, représente ton pays » ! Quand on est mexicaine à Poképolis, il faut savoir s'affirmer !

Christina hocha la tête.

- Et donc tu as pris journalisme aussi ? s'étonna Christina.
- Oui mais je m'intéresse plus à la création de documentaires sur les Pokémon, c'est plus intéressant !

Christina ne put qu'acquiescer.

- Je suis plus dans tout ce qui est presse papier !
- Ah, mon professeur aussi. Du coup on ne s'entend pas !
- Oui, ça semble logique !

Christina vit que Tino parlait à une fille. Elle plissa les yeux, dépitée. Moins quand elle vit que c'était en compagnie de Violette.

- Carrière militaire ?

La jeune fille avait les cheveux courts. Elle portait un débardeur vert kaki et un pantalon en treillis.

- Ouais. J'aime tout ce qui est carré. L'ordre. Quand j'ai vu le port de dos de cette fille je me suis dit : Elle, c'est un soldat !

Violette ricana en secouant la tête.

- Pas du tout !!
- Euh, nan, c'est pas le genre… Personnellement je suis fasciné par les stratégies du combat Pokémon, et je me suis un peu intéressé aux stratégies militaires…
- Un petit tacticien en herbe ? Ouais, j'vois le genre.
- Jessica, je ne suis pas un « tacticien en herbe », on me considère comme un des meilleurs de ma classe ! se vanta Tino.
- Ouais. On verra ça sur le terrain. C'est quoi déjà, ton nom, Tino ?
- O… Oui, c'est Tino !
- Hm. Je tâcherai de m'en souvenir.

Tino la regarda partir. Elle regarda Violette qui inspira.

- Y'a du niveau… acquiesça Tino en souriant.
- Hm ! Ça sent les combats intéressants… admit Violette.

Orson et Benjamin quant à eux, avaient déclenché la seconde guerre mondiale.

- C'est inadmissible ! Donner des surnoms de personnages de mangas à des Pokémon, c'est inadmissible !! grogna Orson.
- Ouais, c'est pas inventif du tout en plus ! souffla Benjamin.

Le jeune latino et l'asiatique face à eux froncèrent les sourcils.

- Et vous êtes QUI au juste pour décider de ce qui doit être et de ce qui ne doit pas être ? Hein ?! marmonna le latino avec son t-shirt Green Lantern.
- Laisse, Tommy, ce sont des no-life, ils doivent passer leur temps sur des forums à critiquer tout ce qui passe… souffla l'asiatique avec son t-shirt Iron Man.
- Exactement, Daisuke…
- QUOI ? Je fais ça seulement deux heures par jour ! Le reste du temps je bichonne mon train électrique, j'ai douze maquettes que j'ai fait à la main !!
- Ouais ! Et moi je suis champion de Rubik's Cube dans ma ville !!

Tommy et Daisuke éclatèrent de rire.

- J'ai envoyé un scénario de manga à des éditeurs japonais et ils m'ont envoyé une LETTRE DE REPONSE PAS SI NEGATIVE QUE CA !!! se vanta Daisuke.
- Et moi je suis champion régional de Counter Strike. Alors ton titre local…

Benjamin et Orson froncèrent les sourcils, jaloux comme des poux.
Francis et Quinn discutaient avec un couple charmant.

- Marshall et moi on a des personnalités complètement opposées mais ça ne nous empêche pas de nous entendre ! Il m'emmène dans plein de musées et c'est une source d'informations géniale !
- Aurélie, je pense pas qu'ils veuillent entendre ça… souffla Marshall, timide.
- T'inquiète pas. Et vous, ça fait combien de temps que vous sortez ensemble ?

Francis et Quinn se regardèrent.

- On sort pas ensemble !
- Non ! assura Francis.
- Ah bon ? Vous êtes tellement mignons tous les deux ! sourit Aurélie.

Une fille arriva.

- Aurélie, tu dois rencontrer Santana, elle est extraordinaire !
- Ah ? On parle avec Francis et Quinn, là !
- Oh ! Enchantée, je suis Elizabeth !

Quinn et Francis saluèrent la jeune fille aux longs cheveux noirs et frisés.

- Bonjour ! « Y'a trop de noms, je retiens personne ! » sourit Francis, gêné.
- Coucou !

Elizabeth regarda Aurélie et Marshall.

- Les footballeurs sont en pleine effervescence, c'est infernal, ça m'a donné envie de me jeter par une fenêtre tellement ils sont lourds…
- Où est Dakota ? demanda Aurélie.
- Sûrement avec Loïs… ou Cody et Eric…
- J'aimerais la surveiller, la connaissant, elle va aller baver sur la classe à d'autres élèves…
- C'est pas comme si c'était ta fille, reste là, on est tranquilles, on discute… souffla Marshall.

Aurélie acquiesça.

- Tu as raison. Tu as raison mon Marshmallow.
- M'appelle pas comme çaaaaa…

Lucy arriva avec des rafraichissements.

- Oh non, vous avez engagé des conversations pendant mon absence. Espèces d'enfoirés… grommela la petite chinoise. Lucy, bonjour.
- Aurélie !
- Marshall.
- Elizabeth, ravie !
- Ils sortent pas ensemble et moi je suis leur amie de secours.

Francis et Quinn levèrent les yeux en l'air.

Perrine se servait. Elle tomba nez à nez avec son clone en plus grosse et moins soignée. Elle salua la fille qui la salua en retour.

- Perrine.
- Ho… Hortense !

Les deux filles se regardèrent, pas bavardes. Elles se contentèrent de se servir respectivement.

- Tu dois absolument te méfier de Stéphane. C'est un petit connard, un prétentieux et en plus, il est juif. Jarod est complètement taré, Hortense est à moitié débile, Prudence peut réciter la Bible à l'envers ce qui en fait une cinglée. Cody et Eric sont pédés et ils forniquent ensemble, ce qui est, tu en conviendras, absolument répugnant.

Rebecca ferma lourdement les yeux.

- Niveau beaux gosses, dans ma classe, on est fournis. Marshall est casé, mais de toute façon c'est un fou de paléontologie donc il est chiant. Najim et Karim, je les confonds tout le temps, et puis les arabes, tu sais ce que c'est… Sydney a l'air beau gosse comme ça, mais il est complètement toqué en fait. Brian a déjà essayé de coucher avec moi mais j'ai refusé, il était dans des trucs trop dégradants, et cette salope de Pamela a mis le grappin dessus… Je t'ai dit plein de choses sur la classe mais toi tu ne m'as rien dit…

Rebecca regarda Dakota en inspirant.

- Qu'est-ce qui te fait croire que j'avais l'intention de te dire quoi que ce soit ?
- Tu es une Gates, cousine des D'Aubenant, je suis une Feets, cousine des Horton. Nous sommes du même rang, tu dois me rendre la politesse !
- Va te faire foutre.

Rebecca s'éloigna. Dakota rajusta son chapeau et ses cheveux blonds.

- Pétasse…

Santana semblait assez populaire auprès de certaines personnes de la classe.

- C'est juste n'importe quoi. Pensez-y. On est juste là pour se donner en spectacle devant une centaine de spectateurs qui viennent uniquement pour nous voir nous enguirlander et nous foutre sur la gueule… C'est ridicule. Moi je dis : On devrait juste s'éclater et ignorer tous ces trucs de public, de prestige…
- Ah mais personnellement je prends ça comme une occasion de m'éclater ! admit une adolescente aux cheveux blonds et courts.
- Selena a raison, c'est juste pour s'amuser ! sourit un petit nerveux.
- Thibault, c'est pas toi qui a été choisi pour motiver les troupes ?
- Si… Mais je vais les motiver pour s'éclater, pas pour faire la guerre !
- Voilà, on n'a aucune raison de s'entredévorer non plus… souffla Santana.
- Ouais…

Santana regarda Amélia, aux côtés de Thibault et Selena. La blonde regarda les deux autres.

- Ah oui c'est vrai je suis pas dans votre classe…

Santana plissa les yeux.

Tristan se servait, restant à distance des élèves de l'autre école. « J'suis pas doué pour les trucs de ce genre… »

Il repéra alors deux adolescents.

- Ne prends pas trop de canapés au fromage ! soupira un brun à lunettes.
- Mais j'adore le fromage !! geignit le rouquin.
- Ca va te faire grossir et tu sais à quel point j'aime tes hanches telles qu'elles sont !
- Arrête, on est en public, Eric, quand même ! sourit le rouquin.
- Je… euh, je crois que c'est du fromage allégé !

Cody et Eric regardèrent Tristan. Lequel sourit, gêné.

- Je… C'est une marque que je connais ! Tristan, ravi de vous rencontrer !

Le brun à lunettes hocha la tête.

- Je suis Eric et voici Cody.
- Salut !
- Bonjour. A… Alors vous êtes de Méanville ?
- Non, Sainte-Ursule… souffla Eric.
- ERIC !
- C'est la question la plus débile qu'il pouvait poser, avoue !

Tristan grimaça. Cody soupira.

- Excuse mon petit ami, il se sent toujours obligé de faire remarquer que c'est lui l'homme du couple !
- Oh mais je t'en prie, raconte-lui notre vie sexuelle !
- M'enfin, tu vois bien qu'il est tout timide et tout mignon !

Eric leva les yeux au ciel.

- Je t'en prie, fais-lui la conversation ! Je vais voir cette vietnamienne dont tout le monde parle !
- Elle fait tellement goudou blasée que c'en est inintéressant par avance !
- Bah voyons. Amuse-toi bien avec ton nouveau copain !

Cody leva les yeux au ciel.

- Il est d'un jaloux…
- Désolé…
- C'est rien. Alors ! Tu as quelqu'un dans ta vie ?
- Pas vraiment…
- Oh voyons, un gentil petit trésor comme toi !

Tristan agita la tête, gêné.

- D… Disons que j'ai quelqu'un en vue en ce moment.
- De ta classe ? Montre-moi !
- Là-bas avec le type en fauteuil roulant.

Cody vit Wallace.

- Bah mon vieux, tu vises pas le rez-de-chaussée, hein…
- Mais… je pense qu'il vaut mieux qu'on reste amis, il veut pas trop s'engager…
- Eric disait tout le temps ça lui aussi… Jusqu'à ce qu'on couche ensemble, là, ça a été le déclic. C'est toujours le déclic !

Tristan plissa les yeux.

- Je préfèrerais qu'on n'en arrive pas là…
- Alors tu veux quoi ?
- Je sais pas, une grande histoire d'amour…

Cody ricana.

- Ca, mon pauvre, ça n'existe pas… crois-moi, n'espère pas ce genre de choses !

Tristan plissa les yeux.

- Je vais retrouver Eric avant qu'il ne pense que je ne veuille t'intégrer dans une partie fine…

Holly discutait avec quelqu'un qu'elle connaissait presque.

- C'est dingue, on est dans le même groupe biblique et on n'a jamais discuté ! s'étonna Prudence.
- En même temps les groupes bibliques c'est… pas vraiment fait pour ça… marmonna Holly.
- Non en effet, on trouve une bien meilleure communion dans la prière ! acquiesça Prudence, enthousiaste.

Gina passa à côté des deux filles.

- Quel est ton verset préféré de la Bible ? demanda Prudence, intéressée.
- Oh euh… celui qui parle de… aimer son prochain ! sourit Holly, gênée.
- Ouais, le passage où ils parlent de se taper le copain de sa meilleure copine ! C'est mon préféré aussi ! sourit Gina en s'intégrant dans la conversation.

Prudence se braqua et s'éloigna, embarrassée. Holly regarda Gina, furieuse.

- Salope !
- Rien à foutre, grosse pute.
- C'est toi qu'a été une grosse pute la première !
- Parle pour toi, salope !

Andréa et Clive parlaient à une fille parce que Clive trouvait qu'elle était son genre.

- Tu veux devenir médecin ?

La beauté froide acquiesça, dans un tailleur blanc du plus bel effet. Cheveux fortement attachés, maquillage minimaliste.

- Oui. Je compte bien suivre de grandes études. Je veux servir et protéger au sein de la grande caste des médecins. Je prends ça un peu trop au sérieux, excusez-moi…
- Nan, ça semble logique, euh… Uma, c'est ça ?
- Oui.
- ... C'est très important de soigner des Pokémon…
- Hm. Et toi que veux-tu faire dans la vie ?

Clive balbutia. Andréa le regarda, amusée.

- …thanatopracteur.
- Quoi ?
- Je veux devenir préparateur de corps de Pokémon pour les enterrements…

Uma sourit.

- Tu es donc mon ennemi naturel ! C'est intéressant…

Uma partit, souriante. Andréa ricanait. Clive la regarda.

- Tu vois, ça n'impressionne pas les filles !
- Ca va hein !

Wallace, Walter et Robbie discutaient avec un adorable type pas du tout prétentieux.

- Mon équipe quand je serais plus grand comportera six Pokémon géants ! Ce seront les plus grands et les plus puissants Pokémon ! D'ailleurs, on peut me considérer comme le meilleur combattant de cette classe ! Brian me surpasse mais de très peu !

Wallace plissa les yeux. Walter était à deux doigts de dormir. Robbie sirotait son ponch non alcoolisé.

- Et… à part ça, dans la vie, tu fais quoi ?
- … Je me destine à être le plus grand dresseur du monde !
- Ah ouais, modeste avec ça…
- La modestie c'est pour ceux qui ont l'habitude de perdre. Moi je n'ai jamais perdu et je ne compte pas perdre de sitôt. Et toi, tu es dresseur ?

Walter s'étonna.

- Bah… sinon je serais pas ici…
- Oh oui, c'est vrai. Retenez bien ce nom : Stéphane Yelberg. Mes combats sont d'ores et déjà attendus comme étant les plus impressionnants ! Contentez-vous des miettes parce que c'est tout ce que vous aurez !

Wallace regarda Walter, puis Robbie.

- T'aurais pas un parpaing par hasard ?
- Si j'en avais un, je me serais déjà assommé avec… soupira Robbie.

Un haut-parleur sonna.

- Les élèves sont priés de rejoindre leurs tribunes respectives, la compétition va commencer. Merci.

Les élèves sortirent de la pièce et rejoignirent un couloir qui se séparait en deux : Un côté Ogoesse, un côté Méanville. Les élèves se séparèrent. Mike, Steven et James saluèrent leurs collègues sportifs.

- Bon courage, les mecs !
- Salut !
- Ouais !
- Que le meilleur gagne hein !

Wallace hocha la tête.

- Tu vois, les sportifs sont cons mais au moins ils sont fair-play.
- Wallace, je pense que cet abruti voulait juste se faire mousser.
- On a juste rencontré des abrutis, même ce Brian, j'ai envie de lui casser la gueule quoi…
- Calmos…

Santana arriva au niveau des deux garçons.

- Elle a l'air cool cette classe !
- Vendue ! Traitresse !
- C'est pas vous qui avez été accostés par un couple homo totalement caricatural… J'ai cru que le rouquin allait sentir mes fringues tellement il avait l'air accro…
- C'est étonnant que tu aies été aussi demandée… s'étonna Walter.
- En fait une des filles, une fille de fermiers trop cheloue, m'a vue dans une expo de ma mère, du coup j'ai été reconnue, ce qui était gênant au début mais finalement ils sont très sympas tous. Une bonne petite classe !

Naomi arriva avec Perrine.

- Oui je trouve aussi !
- Moi je sais pas, j'ai parlé à personne… souffla Perrine.
- Je pense que comme chez nous il y a des éléments perturbateurs mais à part ça, ça va être une chouette compétition !

Wallace hocha la tête.

- Si tu le dis.
- Je peux pousser Walter ?
- Ouais, j'vais en profiter pour engueuler Truman pour son manque de sociabilité !
- Urh… soupira Perrine.
- Fais donc !

Naomi poussa Walter qui plissa les yeux.

- Tu ne m'as pas répondu…
- Tu m'envoyais trop de messages.
- Pas plus qu'avant.
- Il va falloir que ça s'arrête, Naomi, j'ai peur que ça mette notre amitié en péril.
- C'est ta réaction incompréhensible qui met notre amitié en péril.
- J'essaie d'être le plus courtois et galant possible !
- Non, tu n'es pas clair, tu me caches des choses. Je sens que tu as des sentiments aussi mais tu nies en bloc.
- Qu'est-ce que tu en sais ! grommela Walter.
- Je le sais, c'est tout.

Lilian et Léon étaient les seuls à être stressés et à prendre tout ça au sérieux.

- J'aurais dû plus m'entraîner…
- Léon…
- Je suis pas à la hauteur ! Je vais pas assurer !
- Mais si ! On a toujours assuré jusqu'à maintenant, pourquoi on n'assurerait pas, là ?

Léon se mordilla les lèvres.

- On n'a pas beaucoup assuré devant la classe…
- C'est normal, les profs ont jamais compris qu'on était meilleurs à deux que seuls !
- … Tritonde a évolué…
- Oh, recommence pas avec ça !!
- Mais si ! Moi j'ai pas de Pokémon évolués comme ça !
- On verra ça plus tard, Léon ! Moi je m'en fiche, ça change rien dans notre stratégie !

Fey et Ana soufflèrent.

- C'est une simple compète entre villes, on n'a rien à craindre… marmonna Fey.
- Non, c'est juste pour s'amuser, hein, on est d'accord… souffla Ana.
- Oui… On n'est pas du tout sous pression…
- Non, non, non…

Fey et Ana soufflèrent.

Mike, Steven et James souriaient.

- Les gars ont l'air vachement cools !
- Ouais !! Ce serait génial qu'on puisse faire une partie un de ces quatre !

Christina écoutait malicieusement leur conversation.

- J'avoue. Mais ils ont l'air balaises mine de rien.
- Ouais, je me demande comment ils s'entrainent…

La classe arriva à sa tribune. Le gradin était en face de la largeur du terrain. Ils étaient séparés du reste du public et du stade par de grandes vitres en plexiglas. Helen, Holland et Blandine attendaient en bas. Les élèves de Méanville se plaçaient en face. Wallace regarda Walter.

- Prêt à descendre les escaliers, Fred Astaire ?
- Attends, je m'exerce. Tape, tape, tape. C'est bon. J'suis prêt. Oh putain je vais être bloqué là en bas toute la journée, NON !! geignit Walter.

Wallace prit le bas du fauteuil et le descendit avec l'aide de Naomi et Perrine, tandis que les autres élèves descendaient également. David sourit.

- Les voilà !
- Ils descendent Walter dans le gradin…
- J'en étais sûr !! Pas de dispositif handicapé ! Et ça se prend pour une institution publique !! grommela Colin.
- Oh, chéri… souffla Aude.
- Ca n'est pas obligatoire depuis très longtemps, laissez-leur le temps de se mettre aux normes… marmonna Duncan.
- Dans les centrales, c'est pas obligatoire ! admit Carl.
- Dans les hôpitaux c'est évidemment obligatoire, et je m'en félicite ! sourit David.
- Autant que possible je préfèrerais que Walter reste loin des hôpitaux ! grommela Colin.

Walter fut descendu au niveau d'Helen, Holland et Blandine.

- Ne t'en fais pas, il y a une rampe pour accéder au terrain ! sourit Helen.
- C'est tout ce que vous trouvez à dire, pourriture bipède ?
- J'adore l'humour de ce gosse ! sourit Helen.

Les élèves se placèrent. Gina et Holly se placèrent l'une à l'opposé de l'autre. Mike, Steven, James, Fey et Ana étaient sur la même rangée. Naomi, Wallace et Perrine s'étaient mis au même rang que les profs. Tino, Orson et Benjamin étaient sur le rang opposé au leur. Tristan, Robbie et Christina étaient juste derrière Wallace et son groupe. Francis, Quinn et Lucy encore derrière, en compagnie de Violette. Santana se plaça sur le rang sous celui de Gina, seule. Clive et Andréa se placèrent le rang sous celui de Santana. Rebecca et Amélia étaient sur la même rangée que Lilian et Léon. Helen s'étonna.

- Vous vous éparpillez, j'aurais cru que les évènements d'avant les vacances vous auraient rapprochés !
- Vous sniffez quoi, en ce moment, au juste ? On a dix-sept piges, on peut pas se saquer ! souffla Wallace.
- Wallace, tu es le capitaine de l'équipe, ça implique de grosses responsabilités !
- Ca me fait une belle jambe et je déteste quand elles sont dépareillées.
- Tu me parles sur un autre ton, jeune homme !!
- Madame Clover, on s'est saoulés ensemble, n'essayez pas le coup de l'autorité avec moi !

Helen plissa les yeux, malheureuse.

- Holland, mon fils adoptif par procuration me déteste !!
- Tu t'es vraiment saoulée avec lui ?!
- C'était y'a longtemps, j'étais jeune, innocente et délurée !
- … Tu veux jamais qu'on boive ensemble !
- Ah parce qu'en plus tu veux me saouler avant de coucher avec moi ?!

Blandine leva les yeux au ciel.

- Si vous faites ça toute la journée, j'avale mon survêtement !
- Oui et puis y'a des choses qu'on n'a vraiment pas à entendre ! souffla Naomi.
- Oh que non… marmonna Perrine.
- MESDAMES ET MESSIEURS !
- Levez-vous tout le monde ! cria Helen.
- Pourquoi ?! s'étonna Steven.
- PARCE QUE JE L'AI DIT, BORDEL !

Tout le monde se leva. Helen souffla.

- C'est quoi ces jeunes insolents ?!
- Tes élèves… fit remarquer Holland.

Au milieu du terrain se tenait Artie, le champion de Volucité.

- Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus dans le Stade de la Bibliothèque Nationale de Volucité ! Ce lieu a été créé afin que s'y tiennent, de la façon la plus officielle et académique qui soit, les compétitions interscolaires ! Aujourd'hui. L'école tertiaire d'Ogoesse, représentée par la classe de seconde année un, dirigée par Madame Clover…

Le public d'Ogoesse applaudit. Les élèves étaient…

- Dire que je pourrais rafistoler la végétation sur mes maquettes… soupira Orson.
- Mon oncle va me tuer quand il saura que je ne suis pas allé à la synagogue avec lui pour venir ici ce matin… soupira Benjamin.
- C'est moi ou ton oncle te pousse beaucoup à la synagogue en ce moment ?
- Ouais… ouais, mais c'est parce que j'en ai envie aussi ! admit Benjamin.

Tino jouait sur sa tablette.

- Je sens que je vais battre mon record à ce stupide jeu de jetpacks…
- Putain d'habitude je dors à cette heure-là… geignit Steven.
- M'en parle pas, mec. Ce matin mon père m'a fait boire du café pour que je sois en forme ! souffla Mike.
- Pfffffff… soupira James.
- Putain… souffla Gina.

Holly se regardait les ongles. Francis somnolait carrément.

- Rebecca, j'ai les yeux qui se ferment… geignit Amélia.
- Moi aussi, Amélia, souffre en silence… soupira Rebecca.
- Mon royaume pour un sac de couchage… geignit Santana.
- Clive, qu'est-ce que tu fais avec cette épingle à nourrice ?! s'étonna Andréa.
- Je me demande si elle est stérile. Pour me l'enfoncer dans le bras et me faire porter pâle.
- Oh.

Seuls Lilian, Léon, Fey, Ana, Christina, Robbie, Quinn, Lucy, Wallace, Perrine, Naomi et Walter étaient sincèrement impressionnés et stressés.

Artie reprit son speech.

- … va faire face à l'école Tertiaire de Méanville, représentée par la seconde année trois, dirigée par monsieur Weaver.

L'homme chauve à lunettes se leva. Il avait également une moustache rousse. Le public de Méanville applaudit.

- Ce type cumule toutes les tares génétiques possibles et inimaginables ! grommela Wallace.
- Et il pue la sueur ! admit Helen.

Blandine plissa les yeux.

- Leurs accompagnants, c'est qui, Tenorman ?

Holland vérifia la tablette tactile spécialement laissée à son service pour l'évènement.

- … alors… Alexander Wilkinson est prof de combat direct, la jeune fille avec eux, Lise Finster est secrétaire et le gros machin est coach de l'équipe de foot, Brett Vidal.

Blandine serra les dents.

- J'ai un putain de mauvais pressentiment de merde…
- Chaque classe constitue une équipe soudée qui va se mesurer à l'autre ! Cette compétition est connue pour le prestige qu'elle confère aux écoles unovites depuis des années ! Le capitaine de l'équipe d'Ogoesse est Wallace Gribble !

Le public d'Ogoesse applaudit. Wallace grimaça.

- Eh, comment j'me tape l'affiche !
- WOOOO ! WALLACE !!! cria Perrine.
- BRAVO, C'EST TOI LE MEILLEUR !!! cria Naomi.
- UNE HOLA POUR WALLACE !!! ordonna Walter.
- Comment j'vous déteste bande de sales Moufouette !! grommela Wallace.

Carl haussa les sourcils.

- Bah t'as vu ça, Margaret ? C'est Wallace le capitaine !
- Il n'a pas l'air très content…
- Ce gamin ne sait pas apprécier sa chance…

Lindsay n'était plus à côté d'eux.

- Le capitaine de l'équipe de Méanville est Brian Kipling !

Brian s'avança et salua. Wallace plissa les yeux.

- Je déteste déjà ce fils de pute !
- C'est l'esprit, gamin ! grommela Helen avec une voix de fumeuse compulsive.
- Non mais Helen… souffla Holland.
- Dois-je vous rappeler que cette compétition est censée être fair-play ? soupira Blandine.

Les élèves de Méanville levèrent une banderole « VIVE MEANVILLE ».

- AH PUTAIN JE DETESTE DEJA A FOND LES BALLONS CETTE CLASSE CUL-CUL LA PRALOCHE !!! J'AI ENVIE DE LES ETRANGLER !!!

Santana ne put qu'acquiescer.

- ET POURQUOI MOI J'AI PAS DE BANDEROLE ??? VOUS ETES TOUS VIRES !!! grommela Wallace.

Les élèves haussèrent les sourcils. Santana leva les yeux au ciel.

- Ferme-la et va te rasseoir.
- Moi au moins je suis le capitaine, grognasse !!
- Moi au moins je vais pas être obligée de faire de la représentation comme un commercial dans une pub pour des bagnoles à la con !

Les élèves acquiescèrent. Wallace baissa la tête. « Elle a raison, la garce, je suis une potiche, pire que Miss Poképolis !! »

Wallace regarda vers Tristan qui lui fit un V de la victoire en lui souriant, gêné.

« Heureusement que je peux compter sur ma Fangirl numéro 1 pour me redonner le baume au cœur… Enfin bref… »

Wallace leva les bras face au terrain.

- ALLEZ LES WILD CATS, ON VA GAGNER ! DONNEZ MOI UN O ! DONNEZ-MOI UN GO ! DONNEZ-MOI UN ESSE ! O-GO-ESSE !! Woo ! J'ai l'impression d'être ma conne de sœur !
- Donnez-moi une tronçonneuse… soupira Santana en levant les mains.
- T'es déchaînée ce matin… s'étonna Andréa.
- J'essaie d'oublier qu'on est samedi, qu'il est à peine neuf heures et que je suis à des kilomètres de chez moi… soupira Santana. Non pas que ça me déplaise…

Artie sourit.

- Nous allons donc annoncer les trois épreuves que nos élèves vont avoir à subir. EPREUVE NUMERO 1 : Un match de Pokéfoot entre les deux classes !
- YES ! sourit Mike.
- WOOO !!! cria Steven.

Christina se mordilla les lèvres.

- Oh bon SANG !!! geignit Wallace.
- EPREUVE NUMERO 2 : Une surprise !
- Viva la Fucking Vida, je me suis levé un samedi matin pour avoir une SURPRISE !!! grommela Wallace.
- Epreuve numéro trois : Profit… songea Orson.

Tino et Benjamin lui frappèrent la tête.

- Ouch !!
- Crétin ! souffla Benjamin.
- Tu l'as méritée !! grommela Tino.
- EPREUVE NUMERO 3 : Un affrontement direct entre les deux classes !!
- Bah putain c'est d'une originalité ! Ils se sont cassé le cul !! Qui a fait ces épreuves, un scénariste de romans de gare à l'eau de rose ?!

Blandine attrapa Wallace par le col et le fit se rasseoir.

- Augh !!
- LA. FERME. C'est clair ? Tout le monde nous regarde !!
- Maiiiiiiiiiis ! Comprenez-moi, j'me fais chier !
- Rien à battre, Gribble. Je vous ai pas proposé Capitaine pour que vous nous humiliiez devant tout le monde.
- … alors c'était pour ça que vous m'aviez mis en arbitre !
- En partie.
- Et aussi tous ces cours, et ces évaluations… Dire qu'on a presque cru que vous étiez une taupe de Direction Dresseurs ! s'étonna Walter.

Blandine haussa les sourcils.

- De quoi vous venez de me traiter, Ludges ? De taupe ?!
- Euuuuuh non !
- A propos de taupe, faut pas qu'on oublie d'aller aux archives… marmonna Wallace.
- On ira à midi, je suis trop crevée pour réfléchir… soupira Perrine.
- Mes neurones ne s'allument pas avant d'avoir mangé… soupira Naomi.
- Ouais pis bon on sait même pas ce qu'on va récupérer alors bon… soupira Walter.
- Ça pue la motivation, ça fait plaisir ! soupira Wallace.

Dans le public, côté Méanville, quelqu'un observait. Il portait un chapeau, des lunettes noires et il avait l'air méga louche mais étonnamment, il avait passé les contrôles de sécurité.

Artie recula.

- Avant que ne commence la sélection des joueurs…

Wallace haussa les sourcils.

- La quoi des qui ?!
- Je tiens à vous présenter le jury qui va noter les élèves lors de cette épreuve !
- Eh merde ! soupira Rebecca.
- Pu-taiiiiiiiiiiiin… grommela Mike.
- Damned… geignit Santana.

Wallace s'était écroulé sur Perrine.

- Console-moi, Perrine !!
- Si tu humectes mes épaules de tes larmes, prépare-toi à mourir… souffla Perrine.
- L'aîné d'Unys et ancien maître du conseil, Maître Goyah Aldersen !

Un type aux cheveux rouges hirsutes salua la foule.

- Oh putain c'est du sérieux, merde !! Y'a des gens vraiment importants !! s'étonna Wallace.
- Bah ouais !! souffla Helen.
- Le maître du conseil Iris Wyverlind !

Une gamine en robe de princesse avec des cheveux en forme de pieuvre difforme violette salua la foule à son tour en braillant comme une pisseuse.

- Salut tout le monde !! On va bien s'amuser !!
- C'est CA leur maître de conseil ?!… s'étonna Wallace.
- Tu t'attendais à quoi, Dark Vador ? souffla Walter.
- OUI !!!
- Et enfin un arbitre de classe S qui officie à l'Usine de Combat, monsieur Stuart Gibson !

L'homme salua la foule. Perrine plissa les yeux.

- J'ai déjà entendu ce nom…
- Moi aussi… s'étonna d'autant plus Walter.
- Ah non, commencez pas à me dire que ce type a un lien historique avec votre famille… soupira Naomi.
- Ouais, putain, vous êtes quoi, les Kennedy ?! soupira Wallace.

***

Une fois les repères pris et l'organisation installée, nous avions procédé au lancement des grandes et des petites réformes. Nombre de gens tenaient à entrer en contact avec moi, ce que je permettais par intermittences – sauf pour les membres de la famille ou les amis. Je ne voulais pas qu'ils me perturbent. Les journalistes étaient un vrai petit moment de distraction, sauf dans mes grandes allocations télévisuelles, préparées étroitement avec Dimitri et qui visaient à entretenir la communication sur mes réformes.

- Roland Smirnoff, bonjour !

La journaliste était belle, trop belle. Et puis elle avait cet air pincé, faux et brillant qu'avaient toutes ces fausses femmes de la capitale. Elle avait cinquante ans, elle en paraissait vingt-huit, c'était immonde. Dimitri avait fait des recherches sur elle, ce qui me permettrait d'avoir l'avantage.

- Hmm…
- Votre réforme du système éducatif a été mal accueillie par les professeurs qui prétendent que vous allez les accabler d'heures.
- Non, je vais seulement rendre les horaires plus flexibles et les cours plus denses. Je veux que le travail de professeur soit plus facile à faire pour que les professeurs fassent mieux leur travail.
- On parle de dévalorisation…
- Pas du tout, je veux juste que ce soit plus facile pour eux, j'allège leurs heures, je leur donne un nombre équitable de classes moins remplies et je leur facilite la tâche en améliorant leurs possibilités pendant les cours. Je consacre 55% de notre budget total à l'éducation, c'est ma priorité numéro 1, j'ai supprimé l'inutile et dévalorisante défense intérieure Poképolite uniquement pour ça. J'ai été professeur, je ne laisserai pas tomber ma profession. Et je pense aussi aux élèves qui ont besoin d'être bien encadrés et d'avoir des outils pour le futur, outils que je compte bien mettre en place.

La journaliste hocha la tête.

- Je sais, j'ai lu tout ça dans votre programme, j'ai tout lu !
- C'est bien, vous aurez une sucette en récompense.

La journaliste s'étonna puis elle reprit.

- Euh… D'autres critiques sont plus objectives et témoignent du manque de réforme de l'administration.

Je haussai un sourcil. N'ayant pas été administratif, j'avais en effet rempli cette partie du programme assez naïvement. Oui, je viens de m'auto-critiquer. Prenez une putain de photo, ça recommencera pas de sitôt.

- Nous… devons en effet débattre de cela avec mon équipe, c'est une partie du programme que nous devons reconsidérer jour après jour.

Cette hésitation allait faire la une de la putain de presse.

- Vous voulez dire que votre programme n'est pas parfait ?

Salope. Salope, salope, salope. Encore aujourd'hui, toi, Garance Cohen, je te maudis. Je te conchie. Je rêve que ton fucking nom apparaisse dans la fucking rubrique nécrologique.

- Rien n'est parfait en ce bas monde, madame, tout ne fait que se perfectionner.
- Dit celui qui a dit en interview, je cite : « Mon action ne souffre d'aucun défaut, elle est vitale et elle mènera Poképolis sur la voie de la perfection » !
- SUR LA VOIE de la perfection, je n'ai jamais prétendu que j'allais arriver et que tout allait se recouvrir d'or, comme ça, d'un coup !
- Dans votre attitude de campagne, c'est ce qui transparaissait du moins !

Dimitri grinça des dents tellement fort que je l'entendis le faire. Et pour cause.

- OOOOOH ! BAGHEU BAGHEU JE SUIS UNE JOURNALISTE SOI-DISANT POLITIQUE ET JE FEINS D'IGNORER QUE L'ATTITUDE EN CAMPAGNE ET L'ATTITUDE UNE FOIS ELU CHANGE FORCEMENT ! Bordel de merde, vous avez sucé QUI pour vous retrouver sur ce fauteuil orange de merde ?!
Rires dans la salle, évidemment, mais Dimitri était affolé. Et la journaliste en face…

- … Vos tactiques pour détourner la conversation n'y changeront rien, votre réforme administrative n'est pas complète…
- J'estime peut-être que l'administration est très bien comme elle est !
- Vous pensez qu'en modifiant le fonctionnement du corps professoral, cela ne va pas affecter l'administration ?!

Attention Roland, rappelle-toi des conseils de Dimitri. 1 – Tu n'insultes pas la présentatrice et tu ne la traites pas de potiche botoxée avec un micro qui joue à la star 2 – Tu réponds calmement et clairement. 3 – Tu ne te donnes pas l'impression de ne pas savoir de quoi tu parles.

- Il y aura évidemment des ajustements à faire, mais dans un premier temps, je pense que chaque administration a un fonctionnement propre et qu'autant il y a des réajustements clairs, nets et précis, à effectuer sur la fonction et les enjeux de la vie de professeur et d'élève, mais l'administration est un cas plus complexe…
- Que vous estimez ne pas pouvoir résoudre dans un premier temps.

La veine qui apparut sur mon front fut très commentée dans la presse aussi.

- Que… je dois travailler plus attentivement encore que la réforme professorale parce que c'est une catégorie qui nécessite d'être plus méticuleux, et un homme aux ambitions pharaoniques tel que moi doit savoir aussi prendre son temps.
- Vous avouez donc votre incapacité à mener seul et de façon immédiate cette réforme.
- Vous pouvez toujours me coller un Cacnéa dans le cul, je n'avouerai jamais que je suis en incapacité de faire quoi que ce soit, vieille fouine !

Dimitri tomba dans les pommes à ce moment précis.

***

- MERDE ! FAIT CHIER !
- Du calme ! Tu ne pouvais pas y penser aussi bien qu'au métier de professeur… souligna Arlène.
- Tu vas devoir faire appel à des intervenants extérieurs, c'est la seule solution… marmonna Pablo.
- PUTAIN NON !

Jackson plissa les yeux. Dimitri soupira.

- Les Hashtags #RolandSucksnoff, #Incapacité et #PasGlopRS est redevenu populaire sur Twitter. La page Facebook est remplie de commentaires moqueurs… On t'accuse en gros d'être un beauf misogyne et prétentieux, ce que tu avais pourtant évité pendant toute ta campagne.
- POURQUOI TU ME DIS CA, CA ME FOUT ENCORE PLUS LA RAGE !!!

Dimitri plissa les yeux.

- C'est mon travail !
- Ne blâme pas le petit ! soupira Arlène.
- Roland, tu dois travailler ça avec les syndicats, c'est le seul moyen pour que tu aies une crédibilité sur le sujet ! souffla Jackson.
- Et ne surtout pas t'arrêter à de bêtes critiques ! Si les gens sont cons et ne comprennent pas que Pétulance Couenne voulait juste se farcir le Roland, tu les emmerdes, tu passes à autre chose et puis BASTA ! grommela Pablo avec un grand coup de main radical sur le « basta ».

Je grommelai. Trafalgar soupira.

- On dirait un gamin vexé qu'on lui ait pris son jouet…
- Je vous remercie, Ulrich, c'est très constructif tout ça ! soufflai-je.
- Réfléchissez, qui peut vous aider ? Vous avez de nombreux contacts, dont certains qui ont travaillé dans l'administration. Le souci, c'est qu'il vous faudrait leur reparler, et je suppose que vous ne souhaitez pas le faire… vu votre position gênante.

Je haussai les sourcils, me levai et fouillai le tas de courrier.

- Il faut que je range ce tas de merde… soupira Dimitri.

Pablo, Arlène, Jackson et Ulrich regardèrent Dimitri, surpris. Le jeune homme soupira.

- Le travail me rend grossier. Excusez-moi.
- Tu fais bien de t'excuser, j'allais te claquer la gueule, foutriquet ! grommela Pablo.
- N'insulte pas le petit, il ne t'a rien fait ! grommela Arlène.
- Pourquoi tu l'appelles le petit ? soupira Jackson.
- C'est le plus jeune ! soufflèrent Pablo et Arlène.

Je ne me préoccupai pas de la drama débile entre mes sous-fifres et trouvai mon bonheur.

- VOILA !

Une liasse de trente pages.

- J'avais pris ce type pour un illuminé, mais ce Justin Truce m'a écrit la lettre la plus brillante et la plus précise que j'ai jamais lue. Il pourrait m'être utile. A plus d'un titre.

Ulrich releva la tête vers moi.

- Justin Truce ? Le fils de Ménard Truce ?!
- C'est votre ex petit-ami ?! m'étonnai-je.
- Ne me dites pas que vous ne connaissez pas la famille Truce ?

Je cherchai dans mon cerveau érudit quelque truculente trace de ce Truce.

- … une des treize familles nobles directes de Poképolis !
- Exact. Et pas la meilleure.
- A mon souvenir des cours d'histoire, c'est celle qui a fait le moins de vagues…
- Vous savez qui est à l'origine de la guerre des dix-huit jours ?

Dumb Bitch Trafalgar is a dumb bitch.

- PERSONNE ne le sait ! Les gouvernements eux-mêmes ne savent pas qui a tenté de tuer Suzuki et ils se sont battus comme des chiffonniers pendant la quasi-totalité de leurs mandats respectifs…
- Pas cette partie-là. L'autre.

Ahon. Euh…

- Vous êtes sérieux, là ? Personne ne sait qui a commencé le conflit des dix-huit jours !

Ulrich soupira. Je sentais que je lui courrais sur le haricot au Traffy.

- C'était Ivan Truce. Lui et Venceslas Suzuki étaient rivaux mortels.

Je penchai la tête sur le côté.

- Les deux familles ont toujours été en froid. Truce était un pacifiste autoritaire, Suzuki un belliciste méthodique. Deux courants de pensée qui s'opposent. Truce et son armée se présentaient comme les rebelles révolutionnaires. Après la victoire de Suzuki pendant la guerre des dix-huit jours, Truce et lui ont mis au point une trêve. Au nom de la famille.

Nouvelle interrogation de ma part. Dimitri, Arlène, Jackson et Pablo semblaient aussi intrigués que moi.

- Roland Smirnoff, votre méconnaissance de l'histoire de la noblesse Poképolite est affligeante…
- C'est chiant ! Et c'est de l'histoire, j'ai négligé cette partie de mes études à cause de ma mère et de sa vie sexuelle.

Pablo fit une grimace malicieuse. Arlène haussa un sourcil.

- Suzuki, Truce, Schirevel, De Beaufort, Heine, Duchessey, Pentwell, Stockwell, Medrenski, Gallhager, Horton, D'Aubenant, Veveldini ! Les treize familles nobles de Poképolis, toutes issues de la famille du roi Salazar Caub !

Oula. Attendez, là.

- Euh… Heine ? De Beaufort ? D'Aubenant ? Pentwell ?!
- Oui, le moins qu'on puisse dire c'est que vous avez été souvent en contact avec ces familles.
- Et Horton, bon sang elle vivait dans mon quartier résidentiel…
- Ils se faisaient plus discrets après la guerre. Revenons à nos moutons. Mildred Caub est la première née, qui a épousé Johannsen Suzuki premier du nom. Félicie Caub a épousé Sherwood Truce.

Je hochai la tête comme si j'écoutai le synopsis d'une telenovela.

- Les deux jeunes filles se détestaient copieusement.
- Une histoire de robe, de chaussures, d'urines de couleur différente ?
- Félicie était amoureuse de Johannsen qui lui a préféré Mildred. Et d'après certaines sources, pour se venger, Félicie serait responsable de la mort du premier né de Félicie et Johannsen.

J'étais plutôt décontenancé.

- Attendez, quoi ? Une vieille histoire de fesses et de bébé mort ?!
- Je pense également que l'histoire oublie beaucoup de choses, toujours est-il qu'ayant été marié à une Heine, vous ne pouvez pas vous acoquiner directement avec cet homme.

Je hochai la tête.

- Parce qu'il déteste copieusement tout ce qui est de près ou de loin lié à la noblesse. Sa famille peut être considérée comme anti-noble par excellence.
- Oui en gros c'est un juif antisémite.
- Cela… résume très grossièrement la chose mais c'est à peu près cela. Les Truce sont en froid avec toutes les autres familles nobles. Ne lui parlez pas des Horton. Evitez d'évoquer votre mariage. Evitez d'évoquer les Heine tout court. Evitez de parler de quelque noblesse que ce soit. En fait si vous pouviez avoir un intermédiaire dénué de tout lien avec toute engeance noble…

Trafalgar soupira.

- Mais… vous n'avez plus beaucoup d'amis.
- Pablo, passe un coup de fil à qui tu sais.

Pablo s'étonna.

- Ah non ! Je n'implique pas Seth avec ce type !
- Pablo, on n'a pas le choix. Vous m'êtes tous indispensables ici. Je ne vois que Seth.
- Roland, j'émets de furieuses réserves !! Seth n'a pas les reins assez solides pour une mission d'une telle ampleur !! C'est encore un enfant !!
- Pablo, c'est notre seule chance.
- J'y vais à sa place !
- PABLO !

Le grand blond bronzé sursauta devant mon autorité.

- J'ai besoin de toi ici. Seth sait que je peux l'appeler pour une mission de ce genre. Il sait qu'il est mon disciple et donc qu'il est à ma disposition.

Dimitri hocha la tête. Arlène se mordilla les lèvres.

- Si tu estimes qu'il en est capable… estima la rousse.
- C'est très risqué… Tout ça pour tes réformes administratives ? souffla l'avisé Jackson.

J'acquiesçai.

- Ouais… C'est un peu prendre un tank pour écraser un Statitik… mais… en même temps ça me permettra de le garder sous contrôle… Justin Truce est dangereux, Ulrich ?

Trafalgar sembla réfléchir.

- Il n'a pas fait énormément de vagues, hormis la reprise de l'entreprise de son père… Je doute qu'il ait des objectifs poussés.
- D'après ce manuscrit de trente pages qu'il m'a envoyé, il a participé à gâcher la campagne de Pringle, exprès pour obtenir mes faveurs a priori…

Trafalgar plissa les yeux.

- C'est très suspect, ça. Cela signifie qu'il a une idée derrière la tête.

Je hochai la tête.

- Raison de plus pour garder un œil sur lui. Appelle Seth.
- Si ça tourne mal, Roland, je te le ferais savoir, crois-moi !! grommela Pablo.
- Si ça tourne mal, je m'en voudrais plus que tu ne me le feras payer, Pablo. J'ai de l'estime pour ce gosse, abruti, c'est mon élève !

Pablo soupira et retourna à ses comptes. Arlène à ses documents. Jackson approcha de Trafalgar.

- Vous aussi, vous le sentez mal ?

Trafalgar ne dit rien et repartit à ses activités. Jackson s'en étonna.

***

Après avoir créé ce lien avec Truce lors d'un déjeuner où j'avais l'air emprunté et aussi sincère qu'un joueur de poker, ma réforme sur l'administration était écrite. Justin Truce avait aidé Dimitri pour ma communication sur cette réforme. De fait j'avais été amené plus ou moins directement à fréquenter l'homme, ne serait-ce que par ses écrits.

Et ses coups de pute.

- Il a une plume magnifique… S'il était écrivain, ce serait mon préféré.
- D'après ses instructions, vous devez commencer par la conservation de l'ancien règlement avec l'ajout des diverses souplesses sur les règles les plus fortes.

J'acquiesçai.

- C'est quoi la « grande surprise » à la fin de la conférence ?
- Euh… je sais pas.
- Dimitri, je t'ai engagé pour que ma communication soit la plus verrouillée possible, comment tu as pu laisser passer ça ?!

Dimitri serra les dents.

- Il… me l'a imposée.
- … je dois craindre le pire ?!
- Je ne sais pas… En tout cas ça vous sera transmis durant la conférence.
- Cette conférence est indispensable ! C'est censé réparer mon faux pas précédent ! Je ne peux pas me permettre d'avoir un plot-hole dans ma conférence !

Dimitri geignit, embarrassé. Justin arriva précisément à ce moment, lui et son Bulbizarre. Une de mes théories c'est que ce Bulbizarre est le vrai Justin Truce qui manipule un corps humain pour essayer de contrôler le monde.

- Un souci ?
- C'est quoi cette « surprise » ?
- Une tactique de communication. Une annonce spéciale pour surprendre votre auditoire.

Je devais avoir l'air sacrément largué parce que Justin inspira de l'air comme pour se gonfler. Seth m'avait prévenu qu'il n'était pas excessivement chaleureux au premier abord et qu'il était plus affectueux avec son Bulbizarre qu'avec n'importe quoi d'autre.

- Ne vous inquiétez pas, faites comme si tout était normal, vous en saurez plus pendant la conférence.
- C'est précisément ce qui me gêne.
- Un petit mot vous gêne. Quel âge avez-vous ? Vous pensez qu'un simple pli peut changer la face du monde, monsieur Smirnoff ? J'admire un tel attachement aux petites Lettres mais tout de même…

Je plissai les yeux alors que mon interlocuteur avait cet air hautain presque méprisant qui me foutait franchement les boules.

- Monsieur, c'est à vous dans trois, deux, un…

Je me dirigeai avec appréhension vers le pupitre de la conférence. Ce connard avait tout compris. S'il ne pouvait pas avoir d'emprise directe sur moi et mon gouvernement, il pouvait me parasiter et ce, dès les rouages de ma communication.

« Je dois me débarrasser de ce fouteur de merde au plus vite. »

- Mesdames, messieurs, mes chers condisciples dresseurs de Pokémon. Cette conférence a pour objet de clarifier la réforme de l'école que je tiens à mettre en place d'ici la fin de l'année. En plus d'annoncer la construction et la réfection d'établissements scolaires hauts-de-gamme, et la réforme des statuts professoraux afin de les rendre plus adaptés au monde d'aujourd'hui, permettez-moi de vous présenter ma… réforme de l'administration.

Rassurez-vous, ce « … » a été travaillé en répétition. Il est fait pour montrer que je suis assuré mais pas arrogant. Un truc pour mon image publique, cherchez pas.

- D'abord. Je tiens à agrandir le personnel administratif. Le secrétariat central dirigera les secrétariats des bureaux annexes. Le rôle de la doyenneté sera agrandi au placement et au reclassement des professeurs grâce à la création d'un intranet spécialisé. Le proviseur aura la charge de trancher sur tous les litiges graves. En outre, j'annonce la création de procédures spéciales en cas d'actes délictuels impliquant un professeur face à un élève et réciproquement…

Je vous avoue que je trouvais ça complètement con, mais passons.

- L'administration exerce un contrôle précis sur la présence des élèves qui sont désormais sous son entière responsabilité. Ainsi les élèves seront tenus de faire un nombre minimum d'heures par semaines, heures qui seront utilisées majoritairement pour l'enrichissement des matières optionnelles et des mémoires sur trois ans. Je tiens enfin à faire une annonce…

Dimitri apporta le pli. Je craignais VRAIMENT le pire.

J'allais pas être déçu.

- … spéciale à propos de cette réforme… Trois annonces spéciales… Premièrement : Création d'une cellule Bowyer pour chaque district : L'administration sera soumise à un contrôle précis de son activité. Tout élément nuisible ou réfractaire sera licencié de manière arbitraire…

Et merde.

- Deuxièmement : L'administration veillera au respect aveugle et sans discussion de la réforme Roland Smirnoff sous peine d'être immédiatement expulsé, ce afin de faciliter sa mise en place et son application.

Charlie Chaplin est Roland Smirnoff dans : Le Dictateur. Ce mercredi, dans vos salles.

- Troisièmement…

Je prononçai un vibrant « Oh l'enculé » dans ma tête. Mais j'étais obligé de le dire, sinon j'étais dans la merde jusqu'au moule-burnes. J'allai pas me choper les glandes avec une famille noble de plus, on allait arrêter les frais, peut-être…

- … je rétablis la procédure de confinement public en cas de tout type d'affaire concernant le système scolaire, brisant ainsi l'amendement Cumberdale qui y avait mis fin.

Autant vous dire que mon visage scié devant le pli a été foutrement commenté...


***

- A PRESENT…

Le noir se fit dans le stade. La lumière illuminait seulement Artie et un écran géant au-dessus de la classe de Méanville que la classe d'Ogoesse pouvait voir. Wallace regarda en l'air.

- Si on défonce l'écran au-dessus de nous, la classe en face sera désavantagée !!
- Défoncer l'écran… s'étonna Perrine.
- Ca y est, je sais où on l'a vu, ce mec ! Au tournoi sur l'île de N ! s'étonna Walter.

Wallace haussa les épaules.

- Y'avait genre le monde entier, là-bas ! Y'a rien d'étonnant à ce que vous l'ayez vu…

Perrine et Walter acquiescèrent.

- LES CAPITAINES VONT SELECTIONNER LES DIX JOUEURS QUI VONT DISPUTER LE MATCH ! ILS ONT QUINZE MINUTES POUR CELA, SACHANT QUE LE MATCH SE JOUERA SELON LES REGLES NATIONALES !

Wallace grimaça. « PUTAIN JE SAIS PAS QUI CHOISIR !!! »

Gradin d'en face, Brian observa ses camarades, confiant.

- Bon ! Au Goal. Daisuke. Tu sais quoi faire, je suppose !

L'asiatique acquiesça et se leva.

- Avec moi en attaque. Karim et Henry.
- Habituellement je suis au milieu… marmonna Karim.
- J'aurai besoin de ta vitesse.

Le grand brun à la coiffure hirsute et régulière se leva, tout comme le sportif avec son bandeau autour de la tête.

- On va les bouffer, hein Brian !!
- Ouais grave. Défense : Tommy.

Le geek latino sourit et se leva.

- Stéphane !

Le jeune juif se leva et rajusta ses lunettes.

- Ca va déménager !
- Najim !

Le jeune arabe sourit en se levant.

- On va pas les laisser marquer, t'en fais pas Brian.
- J'y compte bien. Milieux de terrain : Thibault !
- Je peux pas être en attaque ?!

Brian regarda le jeune homme jovial et dégourdi.

- Thibault, tu me fais confiance ?
- Plus qu'en moi-même, Brian !
- Je sais qu'au milieu tu seras à la place idéale pour motiver les troupes et faire du bon travail de milieu de terrain.

Thibault hocha la tête et se leva.

- Pam. J'aurais besoin de toi.

La jeune fille hocha la tête.

- Cool. Et enfin, Eunice !

La jeune fille noire haussa les épaules et se leva.

- Bon.
- INCROYABLE ! MEANVILLE A CHOISI EN UN TEMPS RECORD SES JOUEURS !!!

Blandine fronça les sourcils et regarda Wallace.

- Fais ce que tu penses être le mieux, Gribble !!
- M… Mais j'y connais rien !!!
- Prends déjà les élèves qui font sport ! suggéra Perrine.

Wallace hocha rapidement la tête.

- Ouais… euh… Mike, Steven, Bigfoot et Francis !

James haussa les sourcils et se leva, prêt à casser la gueule à Wallace. Mike et Steven le retinrent.

- J'CONNAIS PAS TON NOM, DESOLE, QUOI !!!
- C'est James… soupira Perrine.
- Putain j'sais même pas comment on joue à ce jeu de merde moi !!
- Tu dois choisir un goal, trois défenseurs, trois milieux, trois attaquants.

Wallace regarda Walter, surpris.

- Chaque joueur se place à un point précis et appelle un Pokémon. Lui et le Pokémon doivent garder une distance minimum de vingt mètres, et si cette distance est dépassée, le joueur est considéré Hors-Jeu. On joue en règles nationales, donc les attaquants sont les seuls à pouvoir effectuer un tir direct au but sans avoir à respecter les marquages sur le terrain. Les milieux ont pour but de faire circuler la balle et les défenseurs de défendre le goal. Toutes les techniques sont employables mais dans le cadre d'un tir, on n'a droit qu'à une seule attaque – le Pokémon qui frappe une fois la balle pour marquer n'a pas le droit de la frapper de nouveau avant qu'elle ne touche le goal et qu'il l'ait relancée. Les milieux peuvent être attaqués mais pas riposter, les défenseurs peuvent être attaqués et riposter mais pas directement, les attaquants font ce qu'ils veulent. Le tout, évidemment, quand le Pokémon est en situation de jeu, avec la balle ou avec la volonté de l'attraper ou d'en destituer son possesseur. Le seul qui ne peut pas attaquer et qui n'a pas le droit d'être attaqué directement en aucune circonstance, c'est le goal, qui peut cependant utiliser des attaques pour attraper la balle et soutenir ses camarades s'il en a la possibilité. La balle de Pokéfoot a une consistance qui équivaut à un Pokémon de type ??? qui prend des dommages neutres de chaque attaque et qui aurait des points de vie infinis – elle est en théorie indestructible par d'autres Pokémon.

Wallace s'étonna. Walter serra les dents.

- Je suis un gros fan de ce sport…

Mike, Steven, Francis et James arrivèrent. James était toujours aussi furax.

- Vieux, mets-nous en attaque, on a l'habitude ! assura Mike.
- Ouais, on va les éclater, ces fiottes ! grommela Steven.
- T'as intérêt à t'excuser sinon j'te casse la gueule…
- Ok, pardon, Colossus.
- … j'vais faire de la purée avec ta tête… grommela James.
- Désolé, Chewbacca.
- Putain mais ferme ta…
- Calmos, mec, il déconne… souffla Mike.

Wallace agita la main puis acquiesça.

- J'ai mes attaquants… Francis, tu joues à quel poste ?
- Défense ! Mets-moi en défense !
- Ok… Il me manque les milieux… Je mets qui au milieu, Walter ?
- Des gens avec des Pokémon agiles, qui peuvent frapper vite et bien et qui ont une bonne capacité de déplacement. Les milieux doivent faciliter la circulation de la balle, ils sont toujours en compagnie des attaquants et leur but est de placer de bonnes balles pour faciliter les buts.
- En défense ?
- Des personnes réactives, précises et qui ne souffrent d'aucune lacune technique. Des gens qui, de préférence, savent agir ensemble. La plupart des équipes privilégient des joueurs techniques avec des Pokémon petits mais actifs plutôt que de gros Pokémon balourds et lents.

Wallace acquiesça.

- Et le goal… Putain j'ai oublié le goal !
- Wallace, je te précise que les Pokémon volants ou qui lévitent ont une particularité : Ils ne sont pas concernés par la règle du hors-jeu telle que je te l'ai décrite tout à l'heure.

Wallace hocha la tête. Il regarda les élèves de sa classe avec ses grands yeux marrons lumineux. Helen observait, toute fière. Santana lui lançait un regard du genre « si tu me choisis, je te bute »

- … OK… Quinn et Lucy, vous rejoignez Francis en défense !

Lucy s'étonna.

- On n'a jamais joué au foot !!
- T'es malade ?! s'étonna Quinn.
- Ca n'a rien de compliqué, et Francis vous connait mieux que personne, il pourra vous guider ! Au milieu, je veux… Clive…
- Pardon ?!
- … et Andréa !

La blonde à queue de cheval haussa les sourcils.

- Mais Wallace…
- Pas de discussion. Vous avez des Pokémon glauques mais discrets qui sautent partout, c'est idéal dans cette situation. Dernier joueur de milieu : Naomi !
- MOI ??? s'étonna la jeune fille.
- Nan, l'autre Naomi, la blanche obèse qui porte des pantalons ! OUI TOI !
- Mais Wallace, je…
- Tu discutes pas, tu baisses les yeux et tu obéis, femme ! Et au Goal, je mets Walter !

Walter écarquilla les yeux.

- M… WALLACE, JE PEUX PAS JOUER !
- Pourquoi ?
- TU M'AS REGARDE, RECEMMENT ??? J'AI L'AIR DE POUVOIR FAIRE DU SPORT ??
- T'es à un poste de feignasse, mec ! Tu bouges pas !
- MAIS QUAND BIEN MEME !!! TU TE RENDS PAS COMPTE !!!
- Eh bah tu seras le premier mec en fauteuil roulant à jouer au Pokéfoot ! J'te fais confiance, et tu connais les règles de ce jeu par cœur en plus !

Walter regarda Mike, Steven et James.

- Ca nous embête pas… marmonna Mike.
- Ouais, de toute façon c'est le Pokémon qui fait tout le travail en théorie… admit Steven.
- De toute façon si on perd, on sait à qui casser la gueule ! admit James.

Mike et Steven hochèrent la tête. Wallace grimaça.

- Putain les gars, je suis pas coach d'équipe de foot et le vôtre doit être devant sa télé à bouffer des chips !
- Et il a bien de la chance… soupira Francis.
- BIEN SI LES CHOIX ONT ETE FAITS, LE MATCH VA POUVOIR COMMENCER !

Les dix élèves de chaque camp descendirent sur le terrain sous les applaudissements. Aude s'étonna.

- Oh mon Dieu, ils vont faire jouer Walter !!!
- Hein ?! s'étonna Colin.
- QUOI ? s'étonna David.
- V'la autre chose… soupira Carl.
- MA NAOMI EST SUR LE TERRAIN AUSSI !!! geignit LaBarbara en tenant Jordan.

Shawn éclata de rire.

- Putain, Naomi qui va jouer au foot ! HAHAHA !!!
- Shawn !! grommela Duncan.
- Mais comment Wallace a pu faire jouer Walter ? s'étonna Denis. Enfin, non pas que je dise qu'il ne peut pas jouer, mais le choix ne semble pas très évident au départ…

Colin avait les larmes aux yeux.

- Ce Wallace est vraiment un super ami pour Walter ! Dire que j'ai un peu douté de ce garçon !
- Un peu ? Tu le surnommes « Epave sur pattes » ! s'étonna Aude.
- … C'est… affectueux !
- Mais papa tu dis tout le temps que le copain à Walter il est une mauvaise influence ! s'étonna Nadia sur les genoux de son père.
- Et que Walter il pue la bière quand il revient de chez lui ! souffla Daria.

Colin rougit, honteux. Carl regarda Colin.

- J'peux pas vous en vouloir, mais quand même…
- J… Je… Disons qu'au premier abord il m'a fait une mauvaise impression, mais… Maintenant je sais que ce garçon est un chic type !

Alain et Sylvie Barker remarquèrent leur fils sur le terrain.

- Chérie, regarde, c'est Clive !
- Vraiment ?! Ah bah oui.

Les parents d'Andréa n'étaient pas moins surpris.

- Bah qu'est-ce qu'elle fait dans un match de foot ?! s'étonna Dale.
- Si ça pouvait l'intéresser plus que ses conneries de sciences occultes ! souffla Amanda.

Jodie Zuckerman, avec sa tante Eliane, se leva sur son siège.

- Allez grand frère !! Allez grand frère !!

Francis remarqua sa sœur dans l'assistance. Il la salua. « Allez, comme dans l'épisode des Simpson, Francis… Fais-le pour elle ! »

Les parents de Lucy étaient totalement stupéfaits.

- Lucy ?! Ming, regarde, c'est Lucy !

Les frères de la petite chinoise n'en revenaient pas. La mère de Lucy rehaussa ses lunettes.

- Mais elle est toute petite ! Ils vont me la tuer !! Ne tuez pas ma fille !!
- Elle ne va pas mourir, Ming, enfin !!

Teddy Greyson, sur son ordinateur portable, ne put que remarquer sa sœur.

- Wow la vache, papa, maman !!

Les deux avocats de profession observaient. Ils rangèrent leurs appareils de communication sophistiqués.

- J'espère que je n'aurais pas un autre coup de téléphone…
- Tiens, elle est avec son petit ami Francis !
- Euh, maman, c'est pas son petit ami ! marmonna Teddy.
- Qu'est-ce que tu en sais, elle te l'a dit sur ton jeu en ligne ?

Teddy se recroquevilla.
La mère de James sourit.

- Notre fils va jouer devant tout ce monde !
- C'est pas comme si on le voyait pas tout le temps jouer ! soupira son père.
- Tu pourrais le soutenir !
- A quoi bon, ils vont gagner !

Gisèle soupira.

- Qu'est-ce qu'on se fait chier…
- Mike va faire un très bon match, à n'en pas douter ! sourit le père.
- Oui eh bah moi je vais lire un magazine ! soupira la mère.

Le père de Steven était debout, le poing en l'air.

- CASSE-LEUR LA GUEULE, FISTON !!
- Joey, chéri, il y a du monde !!
- T'es pas contente, tu rentres à la maison et tu fais le ménage !
- Ne te donne pas en spectacle !
- Si j'veux ! ALLEZ FISTON, FOUS-LEUR UNE BRANLEE !!!

Les élèves se mirent en place. Artie, toujours au milieu du terrain, lut une tablette d'où il recevait toutes les informations.

- Bien ! Pour Ogoesse, au goal, Walter Ludges.

Le jeune handicapé fut acclamé. Il n'en menait VRAIMENT pas large au fond de ses cages.

- En Défense, Francis Zuckerman, Quinn Greyson, Lucy Tien !

Francis plissa les yeux, au milieu, juste devant Walter. A sa droite, Lucy était en panique et Quinn respirait rapidement.

- Francis, tu fais tout le boulot, ok ?
- Euh… Non, vous allez devoir m'aider !
- Que dalle !! J'ai été choisie au hasard, je n'aide personne !! grogna Lucy.
- Au Milieu, Clive Barker, Naomi Kingsley, Andréa Hunter.

Au centre, Naomi souffla pour relâcher la pression. A sa droite, Clive semblait très intimidé. Andréa observait, stupéfaite, les gens qui applaudissaient. « Ils applaudissent quoi, nos noms ? »

- En Attaque, Steven Weldon, James Pitterson, Mike Denton.

Les trois joueurs étaient habitués et ne ressentaient donc aucun stress.

- Pour Méanville. Au Goal, Daisuke Morimoto !

Le jeune asiatique sourit fièrement.

- En Défense, Tommy Estevez, Stéphane Yelberg, Najim Derraji.

Tommy hocha la tête, confiant. Stéphane affichait son habituel air satisfait. Najim était prêt à en découdre.

- Au milieu, Thibault Stevenson, Pamela Mayfield, Eunice Zibin.

Thibault était prêt voire impatient. Pamela était derrière Brian, son éternel faux air ingénu sur le visage. Eunice était stoïque.

- En Attaque, Henry Randell, Brian Kipling, Karim Sahan.

Henry faisait du surplace pour s'échauffer. Brian avait les mains dans le dos, souriant. Karim souffla dans ses mains et les frotta l'une contre l'autre.

- Vous pouvez appeler vos Pokémon…

Artie recula du terrain alors que Stuart, en béquilles, se plaçait dans la case d'arbitrage. Il sortit un Ninjask portant une mini-caméra sur la tête ainsi qu'un écran portatif qu'il posa à ses pieds.

- Tutafeh !!

Walter appela son Pokémon spectre.

- Kadabra !!
- Héricendre !
- Mélokrik !

Les Pokémon de Francis, Quinn et Lucy s'alignèrent.

- Branette, go !!
- Mangriff, à toi !
- Santa !!

Branette, Mangriff et Cadoizo apparurent face à Clive, Andréa et Naomi.

- Les gars, on fait comme d'habitude ! souffla Mike. Colossinge !
- Hariyama !
- Baggaïd !!

Les trois Pokémon combat apparurent face à leurs maîtres respectifs.

Brian sourit.

- Félix, go !!

Ouvrifier apparut. Le Pokémon fit tournoyer sa poutre. Wallace, depuis les gradins, haussa les sourcils.

- Linéon, à toi !

Le furet rayé apparut. Il était plus petit que les Pokémon en face mais il semblait particulièrement actif.

- Ursaring !!

Henry appela la bête qui semblait géante aux côtés du jeune sportif. Wallace se couvrit la bouche.

- On est foutus putain !!!
- Mais non, on va limiter notre écart de points, tout va bien se passer ! sourit Helen.

Blandine et Holland la regardèrent comme si elle était folle.
Les milieux appelèrent à leur tour leurs Pokémon.

- Empiflor !!

Le Pokémon de Thibault sautilla face à lui. Wallace plissa les yeux. « Ce truc peut jouer au foot ?! »

- Sagitta !

Eoko apparut. Il sortit de sa Pokéball en tournoyant. Wallace serra les dents. « Leurs Pokémon sont très techniques, ça se sent qu'ils ont une stratégie rôdée… »

Blandine fronça les sourcils. « Je suis sûre que leur établissement n'a pas suivi la règle et qu'ils ont dit à l'avance aux élèves qu'il y allait avoir une épreuve de Pokéfoot. C'est obligé ! »

- Ponchien !

Le Pokémon d'Eunice apparut. Il regarda sa maîtresse qui acquiesça. Le Pokémon sourit sous sa moustache et jappa joyeusement.

En défense, on appela également ses Pokémon.

- Tobitaka, go !

Le Noarfang de Tommy se posa sur son bras.
Stéphane éclata de rire, hilare.

- Dragmire, à toi de jouer !

Un immense Roitiflam se dressa devant le but adverse. Ogoesse eut des sueurs froides.

- Akwakwak !!

Najim envoya son Pokémon aquatique.
Quant au goal…

- Kabeyama, à toi !!

Un Judokrak apparut. Il croisa les bras, prêt à garder ces cages.

Walter

Lucy - Francis - Quinn

Clive - Naomi – Andréa

Mike - James - Steven


Henry – Brian - Karim

Eunice – Pamela - Thibault

Najim – Stéphane - Tommy

Daisuke

L'arbitre appela un Insolourdo qui prit la balle sur sa tête et la porta au milieu du terrain. Brian regarda James. Il sourit.

- On dirait bien que vous partez avec un sérieux… handicap ! sourit le blond.

Wallace et les élèves levèrent la tête. Ils entendaient par le biais de micros ce qui se disait sur le terrain. Ce n'était pas le cas du public.

Du coup, tous les élèves d'Ogoesse s'étaient rapprochés vers les rangs du bas pour mieux voir la compétition.

« Dire que d'habitude, moi et le foot… » songea Rebecca.
- Allez Ogoesse !! cria Robbie.
- Vous pouvez gagner !! lança Violette.

Wallace remarqua sa sœur et son groupe de pom-pom girls sur le côté, qui faisaient leur numéro d'encouragement. De l'autre côté du terrain, les pom-pom girls de Méanville encourageaient leurs troupes également.

- Putain… ça va les distraire plus qu'autre chose !! grommela le capitaine.
- Prétentieux.
- Comment ça, prétentieux ?!
- Bah ça suggère que ta sœur est tellement belle que ça va les distraire… souffla Perrine.
- … Nan je suggère que les mecs sur le terrain sont de gros pervers qui vont préférer mater que de jouer !
- Oui je vois bien Walter mater comme un porc. Ou même Clive, ça a l'air d'être le genre.

Sur le terrain, Steven, Mike et Andréa mataient la sœur de Wallace. Celle-ci avait appelé Géolithe. Chelsea avait appelé Persian, Judy avait sorti Herbizarre.

- Rayon Gemme !
- Jackpot !
- Danse-Fleurs !!

La corolle ainsi créée était encensée par les mouvements des pom-pom girls. Christina sourit. Wallace soupira.

- C'que c'est chiant…
- Même moi je peux mettre de côté ma traditionnelle humeur neutre pour trouver cette prestation jolie ! admit Perrine.
- Regardez en face… montra Robbie.

Les trois pom-pom girls de Méanville avaient sorti Pichu, Negapi et Wattouat. Les deux souris prirent de la laine en guise de pompons et les agitèrent. Wallace éclata de rire.

- Putain ! Ils veulent tellement faire comme leur championne qu'ils font de la merde ! HAHAHA !

Stuart regarda les deux camps.

- Ogoesse contre Méanville. La première manche durera trente minutes, la mi-temps dix minutes, la seconde manche également trente minutes. Et que le match…

Stuart donna un coup de sifflet.

- COMMENCE !
- Hariyama, Bluff !!

Le Pokémon de James s'empara de la balle d'un vif claquement de main. Brian n'avait pas bougé, faussement impressionné. Le gros Pokémon combat amorça la charge. Brian sourit.

La Vitesse Extrême de Linéon parvint à extirper la balle des mains du sumo. Colossinge et Baggaïd commençaient à peine à bouger vers le centre du terrain.

- Il y a une différence flagrante entre vous et moi…

Linéon fit voler la balle vers Brian et Ouvrifier.

- C'est que j'ai à la fois un cerveau et des muscles, alors que vous n'avez que l'un des deux. Félix, SURPUISSANCE !!!

Ouvrifier saisit sa barre de fer. Il frappa violemment la balle qui partit comme une fusée à travers le terrain. Naomi, Clive et Andréa n'eurent même pas le temps de réagir. Francis s'agita mais trop tard. Walter ne savait pas comment arrêter ce truc. Le but fut marqué en un rien de temps. Stuart, surpris, siffla le premier but.

- Eh bah. C'était rapide ! souffla David.
- Ce gamin est impressionnant… J'avais pas une telle maîtrise de Fred quand c'était un Ouvrifier… admit Denis.
- Naomi, bouge-toi les fesses ! grommela LaBarbara.

James resta complètement éberlué. Mike et Steven n'en croyaient pas leurs yeux.

- Putain même pas dix secondes et on est menés !! grogna Steven.
- Merde ! J'aurais pas cru que ce mec savait jouer ! s'étonna Mike.

Brian sourit.

- C'est marrant, je me disais la même chose à propos de vous et de la lecture basique…

James plissa les yeux. Brian gardait ce même sourire crispant. Wallace plissait les yeux. « Cette assurance, cette attitude… »

- T'as un frère caché, Gribble, où je me fais des idées ? marmonna Santana.

Wallace semblait penser la même chose.

Tutafeh attrapa la balle. Walter fronçait les sourcils. « Ils privilégient la force… Notre trio d'attaquants aussi… Eoko m'inquiète. Tout comme Noarfang. On dirait presque qu'ils savaient que nos attaquants seraient tous les trois de type combat… Steven a l'avantage cependant, Baggaïd est de type Ténèbres, il peut parer au psychisme, mais pas au vol… »

Francis se retourna. Walter se mordilla les lèvres.

- Steven ?
- Ca semble être la meilleure option. Les milieux…
- Quinn, dis à Andréa de soutenir Steven avec Branette, ça devrait être simple.
- Hm ! Andréa, tu couvres Steven !

La blonde se retourna vers Quinn.

- Quoi ?
- Couvre-le !
- … euh… Ouais…

Le Tutafeh de Walter passa au Kadabra de Francis qui, dans une habile maîtrise de Choc Mental, passa au Branette d'Andréa.

- … Ombre Portée !

Branette fondit dans le sol avec la balle. Le Pokémon s'avança vers Steven et Baggaïd. Lequel s'activa.

- C'est bon j'y suis !

Branette sortit du sol à bonne distance et passa la balle à Baggaïd. Linéon arriva en force. Steven plissa les yeux. Son Baggaïd garda attentivement la balle dans ses mains.

- Sagitta, Etreinte !

Steven regarda de l'autre côté. Eoko fonçait vers Baggaïd, prêt à lui ligoter le bras avec son ruban.

- CADEAU !

L'attaque de Naomi fusa. Eoko fut touché par l'explosion. Pamela fronça les sourcils. Brian restait immobile.

- Suc Digestif !

Empiflor se plaça de sorte à viser le sol devant Baggaïd. Cependant il fut arrêté par le Poing Eclair de Colossinge qui marqua le Pokémon Plante plus clairement. James ne savait pas trop où se situer.

Baggaïd sauta avec la balle, prêt à tenter un but.

- Allez putain !
- Martopoing !

Roitiflam leva le bras et frappa Baggaïd en plein ventre : Le Pokémon se retrouva cloué au sol. La balle sauta en l'air. Le défenseur Tommy Estevez s'activa et laissa son Noarfang s'envoler vers la balle.

- Tobitaka, attaque Lame d'Air !!

Noarfang propulsa la balle vers l'avant.

- James !! cria Mike.

Clive ne savait honnêtement pas quoi faire. Mangriff le regardait, prêt à bondir sous ses ordres mais le jeune homme observait, tétanisé. Francis regarda Quinn et Lucy.

- Préparez-vous à les recevoir !

La balle partit vers Ouvrifier et Brian.

- Non, non !! cria Naomi.
- NE VOUS CONCENTREZ PAS SUR LUI !!! cria Walter. NAOMI, LA GLACE !

Naomi acquiesça.

- Blizzard !!!

L'attaque et son rayon élargi réussit à créer une distraction suffisante et à ralentir la balle. Le Branette d'Andréa s'en empara.

- Tu me suis ?
- Oui !

Branette et Cadoizo avancèrent vers le terrain adverse. Le Colossinge de Mike les suivait.

- James ! Vieux ! Active-toi ! cria Mike.

James était sonné par la dissonance que Brian avait apporté à la tactique habituelle du trio. Tommy regarda Stéphane qui regarda Najim.

Colossinge chargea en avant. Naomi et Andréa se regardèrent. Clive ne savait pas du tout où se mettre.

L'Akwakwak de Najim cracha un Vibraqua qu'il manipula avec Choc Mental pour le transformer en toile. Cadoizo fut pris dedans. Stéphane ricana.

- Merci. Un Pokémon aussi ridicule, je ne veux pas avoir à sourciller pour ça…

Branette avait la balle et s'apprêtait à la passer à Colossinge mais Noarfang l'intercepta avec Clairvoyance. Le large rayon normal éblouit à l'excès le spectre.

- Merde, quelle conne !! grommela Andréa.
- Je l'ai !

Colossinge attrapa la balle et fonça vers les buts. Stéphane sourit.

- Un Pokémon aussi bas de gamme !
- J'suis noir, t'es feuj, chacun ses tares !
- Seuls les tarés dans ton genre ont des tares. Martopoing !!

L'attaque démarra mais Mike sourit.

- Ouais, genre j'ai pas l'habitude de franchir les défenses adverses… ACROBATIE !!!

Colossinge sauta sur le bras de Roitiflam. Il l'arpenta. Steven sourit alors que son Baggaïd marquait le Linéon de Karim.

- Ouais ! Vas-y Mike !!

Colossinge dépassa Roitiflam et smasha la balle dans les buts. Judokrak l'attrapa sans souci.

- Merde…
- Tachiagariyo dans ton cul, mec ! sourit Daisuke. Eunice !!

Judokrak envoya vivement la balle vers la jeune fille noire. Son Ponchien réceptionna la balle. Le Pokémon passa la balle à Pamela et son Eoko. La blonde regarda Brian qui hocha la tête. Steven soupira.

- Putain ! Eh, Beetlejuice !!

Clive releva la tête vers Steven.

- T'es pas là pour faire de la putain de figuration ! C'est pareil pour les potiches en défense, vous avez intérêt à vous bouger le cul si l'occasion se présente !!
- Hey !! grommela Francis.

Pamela hocha la tête. La balle volait en orbite autour de la tête d'Eoko.

- Vibra Soin !

La balle vola joyeusement jusqu'à Empiflor qui, d'un mouvement de sa liane, passa la balle à Ursaring.

- Et on FONCE !! cria Henry.

Ursaring sonna la charge. Linéon et Empiflor l'épaulèrent. Clive vit les adversaires avancer… et il s'écarta avec son Mangriff.

- MAIS PUTAIN DE MERDE !!!

Steven, démarqué, avança avec Baggaïd.

- Putain, ces sacs à merde normaux, j'vais te les dégommer !!
- JAMES ! BOUGE TON CUL ! cria Mike.

Mike, Colossinge, Naomi, Cadoizo, Andréa et son Branette revenaient du terrain adverse. James et Hariyama semblaient marquer Brian et Ouvrifier. Brian regardait fixement James. Wallace plissa les yeux.

- Mais qu'est-ce qu'il a ?!
- J'en sais rien, d'habitude il est plus actif sur le terrain… marmonna Fey.
- Je ne pige RIEN à ce jeu ! ricana Helen.
- Il doit être stressé, tout ce monde, toute cette pression… marmonna Ana.
- Oui ça doit être ça…
- Sans parler de la pression qu'ils se collent à eux-mêmes… songea tout haut Tino.

Francis regarda les filles.

- La défense, on se met en place !!

Lucy et Quinn acquiescèrent. Héricendre et Mélokrik se mirent en place. Steven et Baggaïd atteignirent l'escadron composé par Henry, Karim et Thibault.

- MITRA…

Baggaïd fut écrasé par la barre de fer d'Ouvrifier. Clive, Francis, Lucy et Quinn sursautèrent. Andréa, Naomi et Mike étaient stupéfaits. Le Pokémon de Brian était parti comme une fusée. Steven regarda Brian et son grand sourire ultrabright.

- Quel dommage que tu ne sois pas plus rapide ! Ce lézard stupide s'emmêle les pinceaux dans son pantalon, c'en est ridicule !

Steven serra les poings.

- Putain, toi… LA DEFENSE, VOUS AVEZ INTERET A ASSURER !!!

Le Cadoizo de Naomi arriva en renfort. Andréa regarda Clive.

- Bouge-toi un peu !
- … euh… Ouais, euh…

Cadoizo réussit à prendre la balle.

- Je l'ai !
- ATTENTION !!! cria Walter.

La Lame de Roc d'Ouvrifier atteignit Cadoizo. Naomi s'étonna. Brian était toujours au même emplacement à fixer le terrain. Walter plissa les yeux.

Empiflor chopa de nouveau la balle et la repassa à Ursaring qui comptait bien le faire, son passage en force.

- Kadabra, attaque…

Linéon sauta, tournoya, et envoya une nuée de dards vers la défense. Lucy réagit.

- LANCE FLAMMES !!!

Héricendre attaqua, et l'attaque fut si puissante qu'elle perturba tout le monde. Francis la regarda.

- Déstresse !!
- Pas si simple !!
- ATTENTION !!! cria Quinn.

Ouvrifier s'était placé juste au bon endroit. Le Pokémon agita sa barre comme une batte.

- RETENEZ-LE !!! cria Steven.
- Putain, putain, putain !!! grommela Wallace.

Le Mélokrik de Quinn s'interposa.

- Walter, je fais quoi ???

Walter utilisa Permugarde.

- Attaque physique !! préconisa Walter.
- Pourquoi t'as pas fait Permuforce sur Ouvrifier ??? grommela Francis.
- Je suis le goal, je n'ai pas le droit d'agir directement sur les adversaires !!
- AEROPIQUE !

Melokrik escrima avec Ouvrifier. Lequel n'eut aucun mal à repousser Melokrik avec Lame de Roc. Francis tenta le coup également mais le Linéon de Karim le chargea avec Vitesse Extrême.

- Merde !!

Ouvrifier frappa la balle.

- Abri !!

Tutafeh se protégea lui et la partie des cages visée par Ouvrifier.

- WALTER NON !!! cria Wallace.

Walter s'étonna. Il aperçut Eoko sortit de derrière Ouvrifier.

- Misère…

D'un habile Choc Mental de la part du Pokémon Carillon, la balle dévia de sa trajectoire et s'enfonça dans les cages.

Deux à zéro.

- BORDEL DE MERDE !!! PUTAIN !!! LA DEFENSE, SORTEZ-VOUS LES DOIGTS DE LA CHATTE MERDE !!! PUTAIN !!! cria Steven, excédé.
- On demande la pause blessures ! demanda Mike à l'arbitre.

Stuart leva un carton rose.

- Pause blessure accordée pour Ogoesse ! Pénalité de cinq minutes !

L'équipe se dirigea vers la table de soin. Steven intercepta Brian en cours de route.

- Toi, fils de pute, j'vais te démonter la tête !!
- Essaie un peu pour voir. Tu brailles beaucoup mais t'es pas super actif…

Steven alla vers la table de soins. Fey allait descendre vers le terrain, mais Blandine l'arrêta.

- Tu peux pas. Pas avant la mi-temps ! C'est une pause soins.

Steven empoigna Clive.

- Toi, putain !! Ça te casserait le cul de faire quelque chose ???
- Laisse-le !! grommela Andréa.
- Hey !! geignit Naomi.
- T'en branles pas une depuis le départ !! Tu veux qu'on perde ou quoi ???

Clive se détacha de l'étreinte de Steven.

- J'ai jamais joué à ce jeu stupide, moi !! C'est l'autre abruti qui m'a choisi pour je ne sais quelle raison !!
- Le Milieu de terrain, il joue un rôle d'entre-deux, il défend et il soutient en attaque, merde !! T'es même pas foutu de faire ça et après t'es le premier à nous regarder de travers ??
- Parce que tu fais autre chose en ce moment qu'être un décérébré vulgaire ? grogna Quinn.
- Toi la merdeuse tu FERMES TA GUEULE ! QUAND ON SAIT PAS DEFENDRE, ON FERME SA GUEULE !

Francis empoigna Steven.

- Tu vas TE CALMER !
- Quoi, c'est parce que j'engueule ta pouffe ??
- Arrête, Steven !! grogna Mike.
- Ça suffit !! CA SUFFIT !

Naomi éloigna tout le monde.

- Bon. Je pense que tout le monde se met beaucoup de pression sur les épaules. Il faut que ça cesse ! C'est un simple match ! On n'a pas à s'engueuler ! Steven, Clive n'a jamais joué ! Andréa non plus, moi encore moins, tout ce que je fais c'est regarder les matches ! Et Lucy et Quinn, c'est pareil ! Wallace les a choisis parce que ce sont des gens qui peuvent travailler ensemble, tout comme toi, James et Mike !!

Steven grommela.

- J'ai envie de dégommer ces connards de Méanvillois !
- James, qu'est-ce qui t'arrive, vieux ? souffla Mike.

James secoua la tête, évasif.

- J… J'sais pas vieux… J'étais totalement concentré sur ce mec et finalement…
- Tu sais pourtant qu'un match c'est pas basé sur une seule personne mais sur une équipe adverse ! Faut pas flipper pour un seul joueur !
- Même si c'est un sacré joueur… souffla Lucy.
- Je crois que le premier but nous a un peu tous sonnés en fait… souffla Francis.
- Aussi quelle idée d'avoir pris un Héricendre et un Mélokrik pour la défense ! souffla Steven.
- T'es pas content, tu changes de position !

Steven regarda Lucy, étonné.

- Comment tu me causes, toi !
- C'est toi qui as commencé à mal parler. On a été pris par surprise avec Brian et son Ouvrifier mais si on s'y met sérieusement, on peut le contenir.

Quinn haussa les sourcils.

- Vraiment ?!
- Walter, quand un Pokémon lance la balle, je suppose qu'elle prend le type de l'attaque avec laquelle elle est envoyée ?!

Walter acquiesça.

- Oui, la balle tient compte du type de l'offensive qui la pousse.
- Alors la prochaine, on la contrera. Si c'est un problème de physique des attaques, ça va être simple. Il faut juste se rappeler que les gars en face sont comme nous : Ils ne nous connaissent pas !

Quinn, Francis et Walter hochèrent la tête. Andréa regarda Clive qui hocha la tête. Naomi souffla.

- On peut y retourner ?
- Il nous reste à peu près dix minutes avant la fin de la mi-temps… marmonna Mike. On peut essayer de marquer…
- Vous avez pris tous les trois un Pokémon combat, je suppose que vous avez une tactique à vous… marmonna Walter.

Francis acquiesça.

- Ouais, et vous allez pas être déçus ! Ils ont une sacrée tactique tous les trois !
- James, tu te sens capable de faire notre combinaison ? Si on s'y met tous les trois, t'as pas à t'en faire pour ce Brian !

James acquiesça. Quinn plissa les yeux.

- C'est pour ça que vos Pokémon connaissent respectivement Poinglace, Poing de Feu et Poing Eclair ?!
- En partie… admit Mike.
- FIN DE LA PAUSE !

Le groupe retourna sur le terrain. Les élèves d'Ogoesse se remirent en position. Brian regarda de nouveau James.

- Prêt à finir la mi-temps sur une défaite encore plus cuisante ?

James regarda dédaigneusement le blond face à lui.

- C'est quoi ce regard ? Tu crois être en face de qui, là ?

Stuart siffla.

- BLUFF !

Hariyama s'empara de la balle. Linéon lui fonça dessus. Baggaïd colla un coup de poing au furet qui le sentit bien passer.

- Hey !!! s'étonna Karim.
- C'est fini la rigolade ! grogna Steven.

Ouvrifier ne pouvait pas réagir à cause du Bluff qui était arrivé à ses fins. Brian haussa les sourcils.

- ACTIVEZ-VOUS !! PAM !!!

Eoko fonça, mais soudain la classe vit l'évidence. Colossinge et Baggaïd accompagnaient Hariyama comme s'ils étaient une partie de son corps. Thibault chercha à réagir.

- Empiflor, Fouet Lianes !
- D… Détection !!

Mangriff marqua l'adversaire. Mike hocha la tête. Baggaïd écarta Eoko comme si c'était une simple décoration snob. Ursaring tenta d'avoir tout le monde par derrière. Colossinge lui asséna un violent coup de poing qui repoussa l'adversaire. Brian s'agita.

- LA DEFENSE ! STEPHANE !!! NAJIM !!! TOMMY !!

Tout le monde se cabra. Lucy hocha la tête.

- Ils sont comme nous. On ne les connait pas, ils ne nous connaissent pas.

Les trois Pokémon Combat se positionnèrent au sol. Roitiflam s'avança.

- JAMES !
- Ouais.

Hariyama sauta vers Roitiflam.

- L… Lance-Fl…

Hariyama toucha Roitiflam et l'écrasa au sol dans un Séisme retentissant.

- ARGH !
- Tobitaka !!
- Akwakwak !!

Noarfang et Akwakwak s'activèrent. Tommy et Najim ne comptaient pas laisser passer leurs adversaires.

- TONNERRE !

Andréa mit à mal Noarfang avec l'aide de Branette. Le Pokémon Spectre prit ainsi sa revanche sur l'oiseau que son maître fut obligé de lâcher pour ne pas être électrocuté.

- Canon Graine !!

Akwakwak subit une puissante attaque de la part de Cadoizo. Les attaquants tentèrent de bouger à leur tour mais Francis les retenait avec Kadabra et sa Psyko.

- Allez les gars !! cria Francis.

Brian haussa les sourcils. La balle était en vue.

- Poinglace !!

Baggaïd s'activa.

- Poing Eclair !

Colossinge agita le bras.

- Poing de Feu !

Hariyama allait frapper la balle également. Daisuke et Judokrak réagirent.

- Attrape cette balle !!

Sans craindre les attaques qui leur arrivaient dessus de toutes parts, les trois Pokémon frappèrent la balle en même temps. La balle fut prise dans une sorte de court-circuit des types reçus. La puissance en supplément fit qu'elle partit droit dans les filets, la main de Judokrak ayant été littéralement évacuée par l'obus que les trois Pokémon combat avaient balancé dans les filets.

- Dingue !! s'étonna Wallace.
- YEAH !!! cria Rebecca en se levant.
- Wooooo !! sourit Robbie.
- Bravo les garçons ! sourit Christina.
- SUPER, JAMES !!! exulta Fey.
- Une stratégie bien rôdée… dommage qu'ils doivent se mettre à trois pour l'exécuter… marmonna Tino.
- Han… Ils écoutent rien en histoire mais sur un terrain, c'est des as ! souffla Helen.
- Vous avez fumé quelque chose, Helen ?! s'étonna Blandine.
- Nan mais le café était un peu fort…

Holland plissa les yeux.

- J'en ai pris aussi…
- Alors je dois être super excitée par ce tournoi !

Deux à Un. Brian serra les poings.

- Les enfoirés…

Stuart siffla la fin de la mi-temps. Les équipes rentrèrent dans leurs gradins respectifs.

***

- Je ne vois pas quel est votre souci.

L'inexpressivité faciale de Justin Truce me glaçait. L'air béat et complètement con de son Bulbizarre de compagnie me foutait les glandes aussi. Il était méthodique, intelligent, racé, nous aurions pu parler des heures entières de la liste complète des perversions sexuelles existantes que ce serait resté une conversation tout à fait civilisée et studieuse, mais bon sang quelle porte de prison… Si au moins il pouvait faire une blague ou deux de temps en temps… Le courant ne passait vraiment pas.

- Mon… souci c'est que vous avez glissé par surprise trois réformes que… personnellement je n'aurais pas instauré !

Il inspira et soupira comme si je lui faisais perdre son temps. Quand bien même Trafalgar ne m'aurait pas prévenu, j'aurai de toute façon employé un intermédiaire pour pactiser avec ce mec de moi-même. Quelque chose ne collait pas entre nous. La sauce ne prenait pas.

- Je suis dans votre camp, monsieur Smirnoff. Ces trois annonces sont là pour faciliter vos réformes. Votre autorité sera pleine, m'assura Justin Truce.
- Je… Je n'avais pas besoin de ça ! Je vous remercie pour la réforme que vous m'avez écrite, elle est très bien faite, je ne peux que l'admettre, mais… Honnêtement, l'annulation de l'amendement Cumberdale, c'est hardcore !
- Pardon ?

Ah oui c'est vrai que tu vis encore au siècle dernier… Le mec il a trente balais et c'est déjà ta grand-mère mentalement… putain…

- C'est… un peu extrême !
- Monsieur Smirnoff, le système scolaire a la chance d'être et d'avoir été un milieu privilégié en ce monde. Je tenais juste à rétablir de vieilles lois qui garantissaient cet état de fait.

Je secouai la tête, dépité.

- C'était pas le but…
- Il faut savoir ce que vous voulez, monsieur Smirnoff… Réformer l'école ou jouer les pisse-froid en ne faisant qu'une demi-réforme pathétique ?

Je hochai la tête mais je n'en pensai pas moins. Justin prit congé.

- Soyez franc : Vous aimez le pouvoir que vous allez obtenir suite à cette annonce.

Sois franc : Mon pied, dans ton cul, tu l'attends avec impatience. Connard.

J'appuyai sur l'interphone quelques minutes après son départ. Trafalgar arriva dans mon bureau.

- Si cela peut vous rassurer, je ne peux pas vous reprocher ce qui s'est passé.
- Merci à vous de m'avoir prévenu. Si je n'avais pas été prévenu, j'aurais pu mal réagir face à cet empaffé, et me faire un sacré ennemi…
- Vous devez garder à l'esprit que de toute façon, c'est vous le chef. Il n'est qu'une seconde main. Vous l'avez tenu à la bonne distance, il a une marge de manœuvre réduite. Votre réforme est faite et d'après ce que j'ai cru en voir, le monde administratif en est satisfait.

Je soupirai.

- Je sais que je suis moins con que ce mec…
- Je ne pense pas que vous deviez prendre le conflit qui vous oppose de cette manière. C'est un manipulateur né. Il a défait Archibald Pringle qui est, certes, un pantouflard, mais qui n'en est pas moins un animal politique. Vous êtes nouveau sur le terrain politique, lui est né dans les hautes sphères de ce monde, il connait cet univers, il y baigne depuis tout petit. Pas vous. C'est toujours un avantage qu'il a sur vous, et forcément cela vous pèse, mais vous avez prouvé, pendant cette campagne et même avant, que vous étiez un être doué et extraordinairement capable. Vous avez réussi à gagner en modestie et en simplicité. Avec Truce, soyez humble mais combattif.

J'acquiesçai.

- Compris. Je reste sur mes gardes.
- Assurément.

***

- Au moins ta popularité a augmenté chez les conservateurs… marmonna Pablo.
- J'avais vachement besoin de connards qui refusent d'accepter la réalité que le monde avance et se modernise, merci Pablo…

Je faisais les cent pas dans le bureau de ma folle préférée.

- La confrérie Politique des Témoins d'Arceus te félicite pour ce courageux pas en avant.
- Pablo, comment tu peux me dire ça aussi simplement ? Ces mecs sont des homophobes, des réfractaires, des arriérés…
- C'est toujours des soutiens de plus et des détracteurs de moins ! Ta base de soutiens est très fière que tu aies pris sur toi et que tu aies fait des efforts audacieux. Epic Win, biatch ! sourit Pablo.
- Dimitri est effondré. Il a le sentiment d'avoir foiré son coup.
- Il s'en sortira… Ce gamin est plus solide qu'il n'y paraît, je te cache pas qu'avec Arlène et Jackson, on a eu des doutes, mais… il est fiable. Et sex…
- Pablooooo… soupirai-je.

Pablo souffla.

- Roland, mon Roland, je ne vois pas ce qui te gêne dans tout ça…
- La perte de contrôle, Pablo. Je pensais que j'aurais le contrôle total.

Pablo agita une main.

- C'était juste pour la réforme administrative ! Tu l'emmerdes, ce Justine Prout-Prout ! Tu le rappelles si tu as des réajustements à faire et…
- Tu as vu les rapports de Seth, toi aussi. Tu sais que je ne peux pas lâcher ce mec comme ça.

Pablo fronça les sourcils.

- Laisse-moi m'occuper de ça. Et Seth est bien assez intelligent et compétent pour se charger de ça seul.
- C'est trop de pression pour lui…
- Roland. Je me charge de Truce avec Seth. Crois-moi, tu n'aurais pas pu rêver meilleure dream team pour s'occuper de ce cas !

Je soufflai, pas vraiment soulagé de savoir que Priscilla folle du désert et son Renato de service s'occupaient du Wario de la noblesse.


***

Dimitri était au bord de la dépression. Arlène était avec lui dans un bar.

- J'ai fait tout ce que j'ai pu… et au final ça n'a pas été assez…
- Allons, Dimitri…
- Cet homme est un démon ! Un démon ! Comment il a pu être plus malin que monsieur Smirnoff, comment ?

Arlène inspira.

- Personne n'est infaillible. Roland Smirnoff n'est pas un dieu…
- Eh bah moi, je suis un raté…
- Et ce Justin Truce n'est pas un dieu non plus. Et la masse de travail que tu as accomplie depuis le départ, personne n'aurait pu l'abattre. Ressaisis-toi, Corbin. Tu ne vas pas te laisser impressionner par un grand escogriffe qui se prend pour un messie !

Dimitri regarda Arlène. Il hocha la tête, déprimé.

- Merci…
- Vodka ?
- S'il te plait. C'est moi qui invite de toute façon...
- J'ai une paye de fonctionnaire aussi, tu sais.

***

Dimitri titubait. Il regarda Arlène.

- Vous êtes qui ? Vous r'ssemblez à Yann mais vous avez les cheveux plus longs…
- Tu as l'alcool splendide. Je te reconduis.
- Pourquoi vous dites ça ? J'peux conduire. Même si j'ai pas mon permis.

Arlène monta Dimitri en voiture. Elle prit le siège conducteur.

- Allez. Mets ta ceinture.
- Nan.

Arlène se jeta sur Dimitri pour lui mettre sa ceinture. Un instant, leurs regards se croisèrent. Dimitri grimaça. Arlène glissa une main vers l'entrejambe de Dimitri, mais ce dernier la repoussa brutalement.

- P… P… P-p-pas ça.
- …
- N… Me forcez pas. J'veux pas qu'ça recommence. Me forcez pas.
- D… D'accord…
- J… Chuis désolé.
- C'est moi.

Arlène ajusta la ceinture de sécurité de Dimitri, puis elle le reconduisit à son logement de fonction.

- Je voulais pas…
- Je sais.
- J'ai juste… comment dire… Désolée, quand je vois un homme vulnérable, c'est plus fort que moi, je le trouve beau…
- Je suis flatté mais je… préfère ne pas… c'est pas mon truc…
- Pardon, vraiment.

Arlène continuait à conduire. Elle soupira.

- Je ne suis pas une salope !
- J'ai jamais dit ça.
- J… J'ai pas fait ça pour être une garce, je veux pas qu'on me voie comme ça. Avec toi du moins. Je ne veux pas que tu me voies comme ça.
- On s'tutoie maintenant ?

Arlène soupira.

- Tu vois, cette phrase absolument clichée, « Tu me rends folle ». Bah je crois que c'est tout à fait ça.
- J'ai de mauvaises histoires avec les folles.
- Quand je pense que j'ai tout quitté à New York pour venir ici et… tomber amoureuse d'un gamin !
- Ca aurait pu être pire, tu… aurais pu tomber amoureuse de monsieur Smirnoff.
- J'ai couché avec lui. Je dois te le dire. Des tas de fois.

Dimitri haussa les épaules.

- Tu fais ce que tu veux.
- C'est du passé, on ne l'a pas fait depuis la campagne, il… n'a plus eu le temps, je n'étais plus intéressée, lui non plus… on était tellement absorbés par le travail…
- Hm, c'est le cas de le dire.
- Je crois que je suis tombée amoureuse de toi quand on se préparait pour les meetings. Tu ressemblais à un petit robot qui ajustait nos habits et nos discours… Sous ton égide, je me sentais tellement parfaite, tellement bien. Je ne pensais pas pouvoir parler en public avant tout ça. Je ne pensais pas être capable de mener une vraie vie, stable, sédentaire, conventionnelle… Grâce à toi j'y crois un peu.

Dimitri se mordilla les lèvres.

- Je suis un idiot. Au sens premier du terme. Tu peux pas être amoureuse de moi.
- Je suis une femme, je suis faite pour aimer les idiots.

Dimitri sourit, encore à moitié saoul.

- Merci de me raccompagner.
- Merci de ne pas me prendre pour une salope.
- … merci… de m'avoir écouté et d'avoir essayé de me rassurer. Personne n'avait fait ça pour moi avant.

Arlène s'étonna.

- … aussi sincèrement, du moins. Tu es une bonne personne, Arlène.

Elle s'arrêta.

- On y est.

Dimitri acquiesça. Il ne descendit pas de la voiture. Il regarda Arlène.

- Je… te promets de réfléchir à ce qui s'est passé.
- Tu vois que tu n'es pas idiot. Tu as compris ce qui s'est passé.

Dimitri sourit. Il avança son visage et embrassa Arlène avec délicatesse, sur les lèvres, un court instant. Il descendit de la voiture.

- A demain, Arlène.
- A demain…

Arlène le regarda entrée, complètement énamourée.

***

- Monsieur Montes, je m'INSURGE contre votre répartition du budget !!

Pablo était à une réunion de comptables interrégionaux. Il portait une chemise hawaïenne, des lunettes fantaisie violettes à verres roses et un pantalon tellement moulant qu'on pouvait voir qu'il n'avait pas de culotte.

Je sais. J'ai des fréquentations merveilleuses. La ferme.

- Plaît-il, monseigneur ? dit-il avec une voix efféminée.
- Vous êtes aussi comptable que moi charcutier !!

Pablo leva les yeux de son téléphone rose bonbon à paillettes. Il regarda l'homme en costard qui lui faisait la leçon.

- Vous consacrez la quasi-totalité du budget au financement de la construction d'écoles, de l'aménagement, de la réhabilitation de bâtiments…
- Quelle horreur. Vous m'en voyez désolé. J'aurais dû claquer ces cinq milliards en putes, en jeux d'argent et en cocktails.

Sourires autour de la table. Le trublion n'était pas en reste.

- QUI, QUI va payer les fonctionnaires et la main d'œuvre ??? Vous n'y avez même pas pensé !! Cette élaboration du budget est scandaleusement enfantine !

Pablo soupira. Il sortit un de ses éternels calepins.

- Vous voulez bien regarder à… Amaillide, s'il vous plait.

La table de comptables manipula la liasse que Pablo leur avait distribuée.

- Bon. Vous allez tous apercevoir en bas du bilan comptable une mention « Fonds privés ». Elle s'élève pour toutes les villes à 450 millions de Pokédollars.

Les comptables hochèrent la tête.

- C'est l'apport personnel de la zone de combat de Roland Smirnoff.
- … C'EST INSENSE !!! D'OU SORTEZ VOUS AUTANT D'ARGENT ???
- Oh ta gueule !

L'homme tressaillit, stupéfait. Pablo soupira.

- Je viens de te le dire, espèce de trou du cul tout droit sorti d'une école de gestion qui vient me faire chier dans mon élément ! ZONE-DE-COMBAT ! Nous levons une masse de fonds immense. Afin d'éviter que le fisc ne nous en déduise des monceaux, nous faisons passer tout ça en donations publiques internationales pour l'association.
- … De l'argent sale ?
- Meuh non. C'est de l'argent bien gagné, dans la légalité de la zone de combat new-yorkaise. Ici, ce sont des fonds privés, considérés comme l'argent personnel de Roland Smirnoff qu'il réinjecte en tant qu'argent public. Du coup ça augmentera sensiblement l'ensemble des subventions. Et les fonctionnaires seront payés plus. Des questions ?

Secouage de tête intégral. L'excité fouilla la liasse.

- Mais les… Mais tout… Mais c'est imp…
- Oh la ferme, rasseyez-vous et votons ce budget. Vous voyez bien que c'est indiscutable, j'ai gagné. On ferme sa bacchante, la méchante !!

***

Jackson se tenait face à Giratina dans la chambre prévue pour lui, un immense dôme annexe à son laboratoire.

- Tu as assez de place, je pense… il y a encore des réajustements à faire mais je pense qu'on va pouvoir travailler efficacement tous les deux.
- Docteur Wound !

Jackson se retourna vers un de ses subordonnés, Fiodor Wick.

- Oui, docteur Wick ?
- Ulrich Trafalgar tient à faire une visite inopinée.
- Oh. Laissez-le entrer.
- P… Partout ?!
- Oui. J'ai lu et respecté sa charte de l'éthique, je m'y suis tenu. C'est pour ça que je n'ai pas autorisé vos expériences sur les organes internes.

Fiodor plissa les yeux.

- Vous êtes conscient… qu'une telle retenue contrevient à l'avancée de la science ?
- Il n'y a pas de science dans des expériences déraisonnables et potentiellement mortelles, docteur Wick.

Fiodor se mordilla les lèvres et repartit. Jackson retourna à Giratina et diffusa Le lac des cygnes qui rendait magnifiquement dans l'acoustique du dôme où il gardait le Pokémon.

- Je me demande quel effet ont les vibrations sonores sur un Pokémon comme toi… Dialga et Palkia ont créé le temps et l'espace, et tu es le Pokémon qui maîtrise les deux, jusqu'à entrer dans les nouvelles dimensions. Tu dois avoir des réactions intéressantes aux changements spatiaux même les plus mineurs !

Trafalgar entra dans la pièce alors que Jackson passait de la musique classique à Giratina. Le Pokémon sembla apaisé et poussait même d'étranges ronronnements stridents.

- Eh bien ! C'est intéressant comme réaction, héhé ! Tu sembles heureux comme un poisson dans l'eau !

Le Pokémon se mit à voler en rond dans son dôme. Jackson acquiesça.

- Excellent, excellent.

Trafalgar plissa les yeux, puis il sortit, voyant que rien n'était anormal ou dégradant pour le Pokémon.

- Très bien… Je pense qu'on va prendre un peu notre temps et qu'on va entamer les expériences sur les autres dimensions plus tard.

***

- Arrête de trembler…
- Pas si facile…

Bernice soupira. Kate souffla.

- Je sais qu'on est obligées d'en passer par là, mais ça me donne des sueurs froides à l'idée de probablement le revoir…

Bernice inspira.

- Et moi, tu crois quoi ? Il aurait pu tuer mon Léopardus !
- Je sais, je sais… C'est d'autant plus pour ça que c'est dur… Avec cette foutue procédure d'adoption qui n'en finit pas…
- Bon, calmos, si ça se trouve ce ne sera qu'une formalité, ce permis…

Arlène entra dans la salle d'attente des bureaux publics de l'association Pokémon.

- … Ludges et Twain…

Bernice et Kate regardèrent la grande rousse en tailleur rouge.

- J'préfère ça que ton cousin…
- Et moi donc ! sourit presque Kate.
- C'est pour le renouvellement de votre permis de concours ?
- Oui…
- Il nous manque des pièces au dossier mais elles sont en cours d'envoi et on a un souci avec la chambre de commerce qui ne veut pas nous donner le renouvellement d'occupation…

Arlène soupira.

- Vous savez qui je suis ?
- … euh…
- La meuf qui bosse ici ? suggéra Bernice.
- Je suis la chef de cabinet en termes de culture et d'animation. Vous n'avez plus besoin de passer par la chambre de commerce pour renouveler votre permis…

Arlène se posa sur la table au centre de la salle d'attente afin de donner des coups de tampon, ce qui permit aux deux filles d'admirer un sculptural fessier.

- … et c'est moi qui décide de tout, et si vous me dites que les pièces sont en cours d'envoi, je vous crois sur parole, au pire tout s'annulera de lui-même. Ce sera enregistré par mon service dans la journée.

Kate s'étonna.

- S… Sérieusement ?
- De surcroît j'ai une réunion affreusement chiante et j'aimerai prendre un bain avant. Mesdames…

Arlène prit congé. Bernice hocha la tête.

- Mille fois mieux que ton cousin !
- Ah bah ça…

Arlène retourna dans son bureau et posa le dossier sur le meuble.

- Hey.

Elle se retourna, stupéfaite. Dimitri.

- … eh bien comme quoi tu sais être discret…

Dimitri hocha la tête. Il tendit un bouquet de fleurs. Arlène haussa les sourcils. Les deux restèrent plantés là à se regarder pendant un bon moment.


***

- Waouh, c'était dingue ! sourit Denis.
- Oui, j'ai adoré cette partie ! s'étonna David.
- Papa, c'est quand que Perrine elle va jouer ? geignit Firmin.
- On la verra dans d'autres épreuves, fiston !
- Elle va faire du saut à la perche ?!

Colin éclata de rire. David et Denis se tournèrent vers lui. Colin regarda de tous les côtés.

- Euh… Daria m'a raconté une histoire drôle !

David et Denis plissèrent les yeux.

- … Nadia…. ? Les deux combinées… genre Nadaria…
- Tu t'enfonces… soupira Aude.
- C'est pour ça que tu m'as épousé, parce que je m'enfonce !
- Si je me souvenais seulement de pourquoi je t'ai épousé !
- Parce que je suis un adorable petit bonhomme cassé que tu adores réparer !

David regarda Denis.

- Pourquoi on s'est mariés toi et moi, déjà ?
- Pour avoir conjointement la garde légale de Perrine et Firmin parce que si on contractait une union civile, c'était reparti pour la même merde qu'avec ton crétin d'ex… soupira Denis.

Carl agita la tête. Denis le regarda.

- Et vous, pourquoi vous vous êtes mariés ?

Carl inspira et regarda Denis.

- Pour des raisons qui, à votre grand étonnement, me regardent ! Je ne suis pas là, en pleine « grande occasion » à me pavaner de ma vie personnelle. Excusez-moi, messieurs, d'avoir de la retenue !

David regarda Denis.

- Ca m'rappelle quelqu'un dans la même situation, ça.
- Oh, la ferme ! Je me rappelle encore de ton père le grand escogriffe qui me traitait de toxico, de détraqué, de Docteur House SDF…
- C'était pas méchant, monsieur Gribble, c'était pour faire la conversation ! Nos enfants sont amis, je pensais qu'on pouvait papoter un peu… Si vous voulez on peut déjeuner ensemble !

Carl leva les yeux.

- Ce serait atroce.
- Et qu'en pense votre femme ?

Margaret regarda le couple, indifférente.

- Euh… Je… ne préfèrerai pas !

Carl haussa les épaules.

- Madame a parlé.

David et Denis semblèrent déçus.

Wallace accueillit ses troupes.

- Vous avez été géniaux sur la fin ! Continuez comme ça !

Mike hocha la tête et il alla boire un coup. Steven soupira et regarda Wallace.

- On n'a pas idée de mettre des gens qui savent pas jouer sur le terrain…
- Et vos tactiques répétées et convenues n'ont pas suffi au départ, Steven. Quitte à ce que rien ne se passe comme prévu, autant prévoir de l'imprévu à tous les niveaux.
- Si on perd, j't'éclate, Gribble !
- Et si on gagne, tu me fais quoi ?

Steven regarda méchamment Wallace qui soutint son regard.

- Joue pas au pédé avec moi, Gribble ! J'peux pas t'encadrer, t'es au courant ?
- Ouaip.

Steven s'éloigna. Wallace souffla et alla voir Clive.
Steven cherchait ses affaires.

- Putain, j'ai ramené ma bouteille, elle est où ?!
- Oh, ici !

Steven se tourna vers Ana, surpris.

- On… On s'est tous déplacés pour mieux voir le match et c'est moi qui ai pris ton sac !
- Oh… Ok…

Steven prit son sac et sortit sa bouteille qu'il commença à boire. Ana, qui restait devant lui comme une idiote, s'éloigna. Steven plissa les yeux. « Chelou cette meuf… »

- Clive, vieux.

Clive regarda Wallace qui agita les mains.

- Je sais que ça te fait chier d'être sur le terrain. Je vous ai choisi toi et Andréa parce que je sais que vous êtes doués avec vos Pokémon.

Clive hocha la tête, intimidé.

- C… Ça m'énerve d'être… devant tout le monde et de faire un truc aussi avilissant que du foot.
- Hm, ouais… Mais si je t'ai choisi avec Andréa c'est parce que je sais que vous avez un bon contrôle de vos Pokémon et que vous êtes loin d'être mauvais…
- J'ai pas envie de ressembler à tous ces sportifs débiles, d'être un mouton…
- Mais nan, Clive. Tu peux être sur le terrain et rester toi, un mec… créatif et… glauque !

Clive plissa les yeux.

- C'est comme ça que tu me vois ?
- C'est comme ça que t'as l'air de vouloir te faire remarquer, mon vieux !

Clive hocha la tête.

- Ne me refais plus jamais ça ! Toi, avoir peur d'un autre joueur, James ! grommela Fey.
- Je sais, je sais, j'ai pas assuré…

Fey soupira.

- Tu es fort. Tu es sur TON terrain, lui, il veut juste faire le beau ! Alors tu y retournes et tu défonces tout, comme tout à l'heure !

James acquiesça.

- Merci, Fey.
- Et puis exprime-toi, bon sang, tu es sur le terrain, Mike a passé tout le début de la partie à se demander ce que tu avais !

James hocha la tête. Fey plissa les yeux.

- Du moins… communique comme tu peux !

James acquiesça de nouveau. Francis, Quinn et Lucy travaillaient leur stratégie de défense.

- J'approuve complètement… admit Francis. C'est bien joué…
- Et ça les surprendra. Qu'un Héricendre, un Kadabra et un Mélokrik les contre aussi facilement, ça va les surprendre ! sourit Lucy.
- C'est marrant de jouer avec toi, j'aurais pas cru que tu étais aussi investi dans ce sport ! sourit Quinn.
- Eh bah… si ! sourit Francis.

Lucy regarda Quinn et Francis. Elle s'éloigna légèrement.

- Nan mais de te voir autant dans ton élément, de te voir aussi investi ! C'est une part de toi que j'aime beaucoup et qu'on ne voit pas souvent !
- Ah… Bah tu devrais venir me voir aux entraînements !
- Oui je devrais… Qu'est-ce qu'il y a, Lucy ?
- Rien, rien. Continuez à parler…

Francis et Quinn se regardèrent, étonnés.
Naomi et Walter restaient côte à côte sans parler.

- Tu… Tu joues pas mal du tout pour quelqu'un qui n'a jamais joué… admit Walter.

Naomi acquiesça.

- Je fais ce que je peux… Toi aussi.
- J'ai pas assuré, on peut pas vraiment dire ça…
- Tu as fait du mieux que tu as pu, c'est ce que j'ai voulu dire…
- Hm, hm, j'avais compris…

Camp adverse.

- Il faut renforcer la défense !! Stéphane, comment tu peux prétendre être le meilleur et te faire avoir par un vulgaire Pokémon de montagne ?!
- Je sais, je sais…
- Najim, putain, quelle idée de prendre un Akwakwak ?!

Le jeune homme baissa la tête.

- Daisuke, Tommy, vous arrêtez de faire les gogols et de jouer aux cartes Magic pendant la pause et vous bougez votre cul sur le terrain !!

Les deux hochèrent vivement la tête.

- Pam. Sois un peu plus réactive !!
- Oui Brian.
- Karim, ne te laisse pas impressionner par ces trois grandes gueules !
- Ouais…
- Henry, n'hésite pas à foncer dans le tas ! Ce type au Colossinge, c'est juste un cake !
- T'inquiète, pas de souci…
- Thibault…

Le jeune homme si enthousiaste se recroquevilla.

- Tu es un milieu de terrain, et ton stupide Empiflor a la réactivité d'un Grotadmorv sous anesthésie !!
- J… Je fais vraiment de mon mieux, j'te jure !!
- Fais encore mieux que ça ! Eunice…
- Je ne veux pas t'entendre.

Brian regarda la grande fille noire qui le fixait intensément. Brian soupira.

- Tchhh… Bon, allez, on retourne sur le terrain…

Les élèves s'en retournèrent vers le terrain.

- A moins que vous ayez quelque chose à redire, monsieur Wilkinson ?

Le prof secoua la tête.

- Fais comme tu le sens, Brian, c'est toi le chef.
- Bon.

Les deux équipes se remirent en place sur le terrain. Brian se replaça face à James avec son Ouvrifier.

- Votre coup de tout à l'heure. Ça ne se reproduira pas.
- On sait.
- Vous allez perdre !

Stuart siffla le début de la rencontre.

- Félix, SURPUISSANCE !
- Forte Paume !

Ouvrifier chercha à frapper la balle mais Hariyama retint sa poutre à mains nues.

- Wow ! s'étonna Wallace.
- Bah purée… souffla Santana.

Habilement, Branette se glissa pour prendre la balle, mais Linéon était déjà sur le coup.

- PROVOC !

Linéon s'arrêta et leva la tête vers Mangriff, tout comme Ursaring et Ouvrifier.

- Quoi ?!

Clive serra les dents. Mangriff exaltait les Pokémon adverses à attaquer.

Linéon se jeta vers Mangriff tout comme Ursaring et Ouvrifier.

- NON ! IL NE JOUE PAS LA BALLE !!! ON N'EST PAS CENSES AVOIR LE DROIT DE L'ATTAQUER ! cria Brian.

Colossinge prit la balle laissée à l'abandon et se dirigea vers les cages. Brian grommela.

- FELIX !!!

Ouvrifier se détourna de Mangriff alors que Henry et Karim en venaient à s'interposer entre leurs Pokémon et Mangriff pour les empêcher de commettre une faute.

Les milieux de terrain s'activèrent.

- Sagitta, Choc Mental !

L'attaque frappa Colossinge. Baggaïd, au plus près de lui, reprit la balle.

- Ponchien, Contre !

Ponchien s'interposa à une vitesse incroyable entre Baggaïd et la défense. Ouvrifier se jeta sur le Pokémon Gang.

- PISTO POING !

Hariyama s'interposa entre Baggaïd et Ouvrifier, le poing en avant. Ouvrifier recula afin de s'éviter une situation de faute.

- C'est… pas vrai !!!
- On connait les règles et on sait s'en servir ! EH !

Empiflor avait étreint le cou de Baggaïd avec sa liane. Thibault fronça les sourcils.

- Je vous laisserai pas marquer !!

Ponchien allait saisir la balle quand Colossinge lui sauta sur la truffe.

- Hein ? s'étonna Eunice.
- QUOI ??? cria Brian.

Colossinge sauta alors que Cadoizo, sur son dos, tenait la balle.

- MAIS…
- Je l'avais assommé, Brian, j'te jure !! geignit Pamela.
- Les Cadeaux de Cadoizo ne servent pas qu'à exploser au visage de ses ennemis ! sourit Naomi.

Brian regarda méchamment la jeune fille noire.

- Gnnn… Stupide école de seconde zone !!!

Holland, Blandine et Helen sursautèrent. Wallace plissa les yeux.

- Z'ont la tête sur les épaules, les méanvillois…

Colossinge fonçait vers les buts, accompagné de Cadoizo.

- Vous pouvez le faire, allez… grommela Walter.
- ALLEZ NAOMI !
- VAS-Y MIKE VOUS POUVEZ LE FAIRE !

Branette et Mangriff s'étaient déplacés sur le terrain adverse pour aider à marquer les attaquants et les milieux. Brian hurla.

- STEPHANE, SI TU N'ARRETES PAS CETTE BALLE, JE TE REDUIS EN MIETTES !!!

Le petit juif serra les dents.

- Tacle Feu !!

Roitiflam frappa le sol ce qui créa une sorte d'onde de choc enflammée qui repoussa les deux joueurs.

- Lame d'Air !!

Le Noarfang de Tommy renvoya la balle vers le centre. Brian sourit.

- NAN !!! geignit Steven.
- MERDE ! cria James.
- BORDEL !!! souffla Mike.
- Non !! geignit Naomi.
- Oh purée… souffla Walter.
- Félix !!

Ouvrifier sauta en agitant sa poutre.

- SURPUISSANCE !!!

La balle partit à toutes berzingues vers la cage de Walter. Francis hocha la tête.

- Les filles !!
- BOURDON !

Mélokrik se plaça au-dessus de Kadabra. Le Pokémon étendit les ailes et émit une onde de choc qui ralentit fortement la balle.

- GYROBALLE !

Héricendre sauta, se roula en boule et contrecarra la balle, utilisant sa vitesse contre elle. De fait, la balle stoppa totalement son mouvement. Brian tomba des nues.

- Sagitta, Choc Mental !!

L'Eoko de Pamela se chargea de la rediriger vers les buts de Walter.

- ENTRAVE !

Francis fit cesser la supercherie de Pamela et reprit la balle dans les griffes de Kadabra.

Ce qui valut à la défense d'Ogoesse une ovation.

- J'Y CROIS PAS !!! grommela Brian.
- Oh la vache… souffla Karim.
- Merde alors ! souffla Henry.

Les joueurs d'Ogoesse reprirent leurs positions sur leur terrain. Francis passa la balle à Walter.

- Tu sais ce qu'il te reste à faire.
- Yup. Machination…

Tutafeh créa des éclairs noirs autour de la balle. Brian grommela.

- Quoi, après ? Le petit handicapé va danser la nouba ? C'est quoi cette classe de tarés ?
- Balle Ombre !

Tutafeh s'éleva au-dessus des cages. Brian haussa les sourcils.

- C'est CONTRE LE REGLEMENT !
- Non… marmonna Stuart. La zone de démarcation du déplacement du goal ne tient qu'au sol, il peut même s'élever jusqu'au ciel s'il veut, tant qu'il reste au-dessus du même point au sol.
- Gnnnnnn…

Tutafeh lança sa balle enrobée d'énergie noire surpuissante. Brian s'élança pour l'attraper, mais Linéon fut plus rapide. Walter serra les dents.

- HEY !
- La balle allait t'exploser à la face, Brian !! signifia Karim.

Brian grimaça. « Merde, c'est vrai ! Je suis tellement obnubilé par ma victoire que j'en ai oublié les règles élémentaires de physique… »

- On fonce ! souffla Henry en secondant Karim.

Brian les suivit. Cependant…

- SAISIE !

Branette attrapa la balle des mains de Linéon et s'échappa vers les attaquants.

- PUTAIN DE MERDE !!! cria Brian.
- Elle est sérieuse ?! s'étonna Karim.
- Han non !!

La balle fut renvoyée à Baggaïd qui la passa à Hariyama qui la renvoya vers Colossinge.

- Encore moi ? s'étonna Mike.
- C'est toi le plus rapide, mec ! cria Steven.
- Ouais, t'es plus habile que nous ! On s'occupe de marquer les milieux ! assura James.

Mike hocha la tête.

- Naomi !!

La jeune fille acquiesça et envoya Cadoizo en soutien de Mike. Ponchien fut vite marqué par Baggaïd et Empiflor par Hariyama.

- C'est pas vrai !!
- Pamela !! cria Eunice.

La blonde en robe rouge grommela.

- On prend les mêmes et on recommence, hein ? Choc Mental !!

L'attaque frappa Colossinge.

Stuart siffla.

- Faute pour Méanville !

Brian écarquilla les yeux.

- PARDON ???
- Elle a attaqué un joueur qui n'était pas en situation de jeu !
- IL SE DIRIGE VERS LES CAGES AVEC LA BALLE !!!
- Erreur, c'est Cadoizo qui tenait la balle.

Cadoizo se retourna effectivement avec la balle. Brian grommela.

- Remise en jeu pour Ogoesse.
- C'est pas vrai… souffla Brian.

La balle fut remise au centre. Andréa souffla, à fond dans la partie. La défense se tenait prête. James, Mike et Steven étaient fébriles.

- Les gars, on fait la tour ! cria Steven.
- Quoi ? Arrête, elle est à chier cette tactique !! grommela Mike.
- Ouais ! souffla James.
- On peut y arriver !
- Nan !
- Si !
- Mais putain les gars on saura pas tant qu'on n'aura pas réessayé !
- On n'est pas en bonne condition pour ça !
- Si le coach nous mate, ça va faire des points en plus dans la moyenne !!

Mike et James plissèrent les yeux. Naomi pencha la tête.

- Les gars, contentez-vous d'attaquer, on verra plus tard pour les tactiques stupides !
- C'EST PAS STUPIDE !! grognèrent Mike et Steven.
- Pas stupide… souffla James, sérieusement.
- … ok, faites ce que vous voulez…
- Si on perd, ce sera votre faute ! souffla Andréa.
- QUOI ?? grommela Steven.
- Tu pourras rien me reprocher, je me défonce depuis le début de la partie !
- … ouais c'est pas faux. T'es jolie en plus quand tu transpires.
- Ta gueule, Weldon ! cria Andréa. Tu veux mon pied dans les couilles encore ???

Steven se saisit l'entrejambe. Naomi se frappa le front. Mike fronça les sourcils.

- Putain, vous croyez que c'est le moment pour vos histoires de fesses ???

Benjamin, dans le gradin d'Ogoesse, était surpris de ce qu'il apprenait.

- Oh mon… Oh mon Dieu…
- Quoi ? J'ai pas compris ! Quoi ? s'étonna Orson.

Tino se frictionna le front, mal à l'aise. Helen secoua la tête.

- Qu'est-ce qu'ils ont ces jeunes à coucher ensemble tout le temps ?!

Holland toussota. Wallace souffla.

- Ça s'appelle avoir dix-sept ans à Poképolis, madame !

Stuart siffla le retour au jeu.

- Blu…

Linéon attrapa la balle avant Hariyama. Colossinge l'intercepta avec un Poing Karaté. Ursaring arriva en tenaille. Hariyama lui barra la route.

- LES MILIEUX ! cria Brian.

Ponchien, Eoko et Empiflor arrivèrent en renfort. Colossinge passa la balle à Baggaïd, complètement démarqué. Brian grommela. Ouvrifier fonça vers le Pokémon Gang.

- Steven !!

Le Branette d'Andréa envoya des Feux Follets vers Ouvrifier. Brian était toujours aussi furieux et les dispersa d'un coup de barre de fer.

- Allez Weldon… Tu peux le faire… souffla Steven.
- SURPUISSANCE !

Ouvrifier tenta de frapper Baggaïd qui mit tous ses efforts à esquiver les attaques. Steven serrait les dents.

- JE VAIS FINIR PAR T'AVOIR ! JE VAIS FINIR PAR T'AVOIR ET TOI ET TA STUPIDE EQUIPE VOUS ALLEZ PERDRE !!
- T'es comme moi tout à l'heure, mec.

Baggaïd sauta sur la tête d'Ouvrifier et le dépassa.

- T'es tellement en rage que tu perds de vue l'adversaire et ses actions, du coup tu perds le sens de l'équipe. Et du coup, je vais marquer parce que tu sais pas te maîtriser.

Brian écarquilla les yeux. Steven sourit.

- Admire le pouvoir de la toute puissante Danse Draco, mec !

Baggaïd fonça et dépassa Linéon, Empiflor, Ponchien, Eoko et Ursaring avec une vitesse redoutable.

Orson regarda Benjamin.

- C'est la tactique qu'il a utilisé contre toi l'an dernier ! Hein Benjamin !
- Hm…

Orson plissa les yeux et se recentra sur le match.

- T'as essayé de me frapper quatre fois, du coup grâce à ma gestion du rythme, j'ai fait quatre Danses Draco. Mike !

Baggaïd fit une passe à Colossinge.

- ARRETEZ COLOSSINGE ! IL N'EST PAS AUSSI FORT !

Les cinq Pokémon chargèrent Colossinge. Des cadeaux explosifs les bloquèrent. Mike regarda vers Naomi qui hocha la tête.

- Mitrapoing !

Colossinge frappa la balle qui vola vers l'avant alors que Baggaïd et Steven se déplaçaient.
Cependant Empiflor et Linéon allaient attraper la balle avec Fouet Lianes et Vitesse Extrême.

- CYCLONE !

Brian et les autres joueurs regardèrent vers James dont le Hariyama croisa et décroisa les bras, projetant la balle encore plus en avant. Baggaïd chopa la balle et avança en dribblant à la main vers le but adverse.

- Préparez-vous, les bouseux de la défense !!!

Stéphane et Roitiflam s'écartèrent, à la surprise de Steven, pour laisser place à Tommy, Najim et leurs Pokémon.

- Tobitaka, Lame d'Air !

Noarfang agita les ailes et créa des effusions venteuses.

- Akwakwak, Ebullition !

L'attaque fit partir de l'eau bouillante que la Lame d'Air dispersa en jets d'eau bouillante.

- Woh putain !!
- Balle Ombre !!

Branette sortit de l'ombre de Baggaïd et projeta une sphère d'énergie noire qui explosa face à la nuée bouillante.

- Vas-y !

Baggaïd chargea.

- TACLE FEU !!!

Roitiflam allait s'interposer. Naomi, Mike et James serrèrent les dents.

- Détection !!

Roitiflam s'arrêta totalement. Mangriff était planté devant lui et le fixait intensément. Clive s'était approché avec Andréa. Daisuke et Judokrak attendaient.

- Allez ! Garde Large !

Judokrak étendit les bras et garda une grande portion du goal. Steven acquiesça. Baggaïd s'arrêta devant le goal.

- Quoi ? Mais…

Branette et Mangriff tenaient la défense à distance. Mike, Naomi et James gardaient attaquants et milieux. Steven haussa les épaules.

- Qu'est-ce qui m'empêche de prendre mon temps ?

Daisuke s'étonna.

- C'est pas comme si tu pouvais me prendre la balle tant que je l'ai pas lancée !

Brian tomba des nues. « J'ai complètement sous-estimé ces blaireaux ! »

La Garde Large cessa. Daisuke s'excita.

- KABEYAMA, ATTAQUE…

La balle fila au fond des filets sans problème aucun, Steven étant clairement plus rapide.

- ET DEVINEZ QUEL GROS BATARD RAMENE LE SCORE A EGALITEEEEEEY !!! cria Steven, tout fier.

Il passa devant Brian et lui fit des doigts d'honneur.

- DANS TA FACE, TAPETTE, DANS TA PUTAIN DE FACE !!! YES BABY !!! COMMENT J'TE L'AI MISE CELLE-LA ! OUAIIIIIS !!!

Brian grommela. Wallace regarda Perrine.

- Pourquoi les hétéros parlent tout le temps de s'emmancher entre eux ?

Perrine haussa les épaules en souriant.
Steven passa devant Clive et Andréa à qui il leva les mains.

- Tope-là, les gars, vous avez assuré !

Andréa s'y livra malgré ses réserves. Clive plissa les yeux et leva une main timide.

- T'es un des nôtres, mec, t'as assuré !

Clive geignit, au bord des larmes. Andréa le regarda en hochant la tête.

- Bien joué, champion !
- Gnnnn la ferme !!! geignit Clive.

Alain et Sylvie étaient surpris.

- Notre fils est bon en foot ! s'étonna Alain.
- Il a peut-être découvert sa vocation… Il est bon en quoi d'habitude ?!
- Je… ne sais pas… en soudure peut-être ?
- Oh ce serait drôle ! sourit Sylvie.

Le père de Steven était en extase.

- BRAVO FISTON ! QU'EST-CE QUE TU LEUR AS MIS A CES PETITES BITES !!!
- Joey !!
- Mais tout le monde est d'accord avec moi ! Rhô…

Brian regarda son équipe qui semblait décontenancée. Il souffla.

- On va faire de notre mieux et marquer ce but. Je… On ne gagnera rien à s'énerver.

Karim, Henry, Pamela, Eunice, Thibault, Najim, Stéphane, Tommy et Daisuke hochèrent la tête.

Nouvel engagement. Brian attrapa la balle le premier.

- ALLEZ !!!

Ouvrifier fit partir la balle en avant. Linéon et Ursaring partirent à l'assaut avec lui.

Steven, Mike et James se contentèrent de marquer les milieux qui tentaient de suivre. Clive, Andréa et Naomi les y aidèrent.

Le tout en silence. Même Steven ne s'énervait pas. Blandine était stupéfaite.

- Eh beh…
- Alors ça c'est fort… marmonna Holland.
- Quoi ? Quoi ?! Oh je déteste ce sport ! grommela Helen.

Francis, Quinn et Lucy se préparèrent.

- SURPUISSANCE !!!

L'attaque lança la balle vers les buts. Mélokrik se plaça devant Kadabra et Héricendre sur la tête du Pokémon. Walter se tenait prêt également.

- Bourdon !

Même topo que tout à l'heure. L'attaque fut ralentie et dépossédée de sa puissance.

- Choc Mental !!

L'Eoko de Pamela poussa la balle plus avant.

- Entrave !!

Kadabra annula l'action de l'attaque psychique. Ursaring et Linéon chargeaient la balle.

- FACADE ! crièrent Karim et Henry en même temps.

Les deux Pokémon frappèrent consciencieusement la balle.

- GYROBALLE !!!

Héricendre stoppa la balle avec brio.

- BELIER !

Ponchien arriva en renfort pour pousser la balle plus avant.

- PHYTOMIXEUR !

Lucy ne put qu'apprécier l'intelligence et la réactivité adverse. Empiflor s'activa à ralentir et à stopper la rotation d'Héricendre.

- Plaie Croix !!

Mélokrik tenta de débroussailler le champ d'action mais le vent provoqué par l'attaque était présent aussi.

- Francis !!
- In… INTERVERSION !

Melokrik se retrouva derrière la balle et Héricendre en face des feuilles. Lucy et Quinn mirent une demi seconde à comprendre.

- ROUE DE FEU !

L'attaque dissipa définitivement le Phytomixeur.

- BOURDON !

Melokrik repoussa la balle.
Ouvrifier arriva dans tout ce charivari.

- AH !
- ZUT !
- NON !
- Félix, attaque SURPUISSANCE !!!

L'attaque fusa et frappa la balle. Steven se crispa. Mike serra les dents. James souffla, épuisé nerveusement.

Francis, Lucy et Quinn virent, impuissants, la balle partir vers les buts.

- WALTER !! cria Naomi.
- Oh putain !! geignit Wallace.
- J'peux pas voir ça ! souffla Perrine.
- Quelque chose me dit que tu vas le regretter… marmonna Robbie.
- Oh mon Dieu ! geignit Christina.
- Allez Ogoesse… souffla Tristan.
- Bon sang, bon sang, bon sang !! souffla Rebecca.
- Allez, allez !! geignit Violette.
- J'ai faim… soupira Amélia.
- On va perdre !! souffla Holly.
- Oh c'est pas vrai !! trépignait Gina.
- J'ai jamais été aussi scotché sur du sport ! souffla Tino.
- On se croirait devant la finale d'une Ligue Pokémon ! cria Orson.
- On dirait que le temps s'est arrêté !! souffla Benjamin.
- Oh putain même moi ça m'intéresse ce qui va se passer… soupira Santana.

Fey et Ana se tenaient les mains, en stress. Lilian et Léon s'étreignaient, crispés par le suspense.

- Permuforce !!

Etonnement de l'assemblée. Brian haussa les sourcils. Tutafeh attrapa la balle sans souci.

- M… M…
- OUAIIIIIIIIIIIS !!!

Bon, évidemment les points étaient toujours à égalité mais le fait que le but ait été stoppé était un soulagement infini. Le public d'Ogoesse applaudit.

- C'EST MON FILS ! C'EST MON BEBE !!!
- Bravo mon poussin !!! sourit Aude.
- Bravo Walter !!

Walter observa dans le public. Ses sœurs lui faisaient signe avec leurs Loupio et Feuforêve.

- T'as fait quoi ?! s'étonna Francis.

Walter regarda son défenseur.

- J'ai eu cette idée en rappelant à Lucy tout à l'heure que la balle agissait comme un Pokémon, qu'elle relevait de la physique des attaques élémentaires, et je me suis demandé si je pouvais égaliser ma force avec celle de la balle pour la retenir.

Francis plissa les yeux. Quinn s'étonna.

- Tu… ne savais pas si ça marcherait ?
- Nan.
- C'est une tactique inédite ?! s'étonna Lucy.
- Hm !

Les trois se regardèrent, l'air de dire « On l'a échappée belle… »

- Retournez en place, ça continue.

Tutafeh passa la balle à Kadabra. Le Pokémon employa une vibrante Rafale Psy pour projeter la balle tel un météore.

- ON RETOURNE VERS L'AVANT !

Hariyama la relança vers Colossinge. Baggaïd s'occupait du marquage des adversaires qui revenaient de leur tentative de but.

- James, avec moi !
- Ouaip.

Andréa les soutint à son tour. Clive ne savait pas quoi faire. Naomi s'avança avec Mike. Seuls Tommy, Stéphane et Najim pouvaient retenir la balle en compagnie de Daisuke.

- Cette fois, j'me laisserai pas avoir !!

Colossinge et Cadoizo chargeaient vers les buts dans le camp adverse désert.

- On va pouvoir faire quoi ?! souffla Mike.
- J… Je sais pas !!

Clive serra les dents.

- OH ET PUIS MERDE !

Steven, James et Andréa le regardèrent, surpris. Clive s'avança, embarrassé.

- Gnnnn !!!

Wallace sortit son téléphone pour prendre une photo. Perrine le frappa.

- Aïe !! J'comptais m'en servir pour lui faire du chantage plus tard !!
- C'est pas gentil ! souffla Perrine.

Clive se mit carrément à courir (pour la première fois de sa vie, visiblement)

- Notre fils ne sait même pas courir… souffla Alain.
- Il n'est pas très gracieux non plus, je me demande de qui il tient ça… s'étonna Sylvie.

LaBarbara était hystérique.

- ALLEZ NAOMI ! MARQUE LE BUT ! MARQUE POUR MAMAN !!!
- Chérie !! grommela Duncan.
- Maman putain, tu me fous la honte ! geignit Shawn.
- Si y'avait qu'elle… souffla David.
- ALLEZ OGOESSE !!! ALLEZ LES ENFANTS !!! cria Colin.
- VOUS POUVEZ LE FAIRE !!!
- J'ai honte aussi les gars… souffla Kate.
- Ouais… soupira Bernice.
- Vous étiez là ? s'étonna Denis.

Clive regarda Mangriff. Le Pokémon regarda son maître.

- J'suis désolé ! J'comptais pas être important dans ce match, j'essaie d'agir discrètement depuis le départ, mais là apparemment j'ai pas le choix, c'est soit ça, soit on me reproche la défaite…

Clive ferma les yeux en serrant les dents. Ca fait mal de courir avec un pantalon en cuir.

- … et putain j'ai pas envie qu'on me dise que c'est ma faute ! J'ai pas envie de passer pour un héros mais encore moins de passer pour un lâcheur ! Mais en même temps j'ai pas envie de passer pour un conformiste…

Mangriff donna une tape à son maître qui manqua de tomber.

- JE SAIS QUE C'EST UN RAISONNEMENT STUPIDE !!

Mangriff grommela à nouveau, et Clive arrivait en vue des buts.

- Dragmire, Lance Flammes !!

Cadoizo recula face à l'attaque de Roitiflam. Colossinge était retenu par le Choc Mental d'Akwakwak et l'Extrasenseur de Noarfang.

- Putain !!!
- Qu'est-ce qu'on peut faire ??

Roitiflam se précipita et prit la balle des pattes de Colossinge.

- NAN !
- ZUT !! cria Naomi.

Stéphane sourit.

- Et voilà. Les perdants restent à leur place !!
- Renvoie-là en avant !! cria Najim.
- Allez Stéphane ! souffla Tommy.
- Euh… oh bah…

Mike se retourna à peine et vit une armée entière de Mangriff.

- … OH PUTAIN…

La nuée de Pokémon blancs et rouges sauta vers la défense qui ne savait plus à quoi s'en tenir. Clive arriva derrière le duo. Stuart observait avec attention, vérifiant bien que le vrai Mangriff était à vingt mètres environ de Clive.

- Clive !
- Mangriff, attaque Larcin !!

Mangriff se jeta sur Roitiflam et lui subtilisa la balle des pattes. Le porc grommela.

- TUE-LE ! MARTOPOING !

Roitiflam frappa un grand coup grâce auquel il écrasa un Mangriff fantôme. Mangriff fit une passe à Colossinge.

- Merci mec !
- Derieeeeen… geignit Clive.
- ACROBATIE !
- Non !! Tobitaka, Clairvoyance !

Noarfang chassa les Mangriff reflétés. Stéphane regarda son camarade, stupéfait. Colossinge dépassait Roitiflam, marqué par Mangriff.

- ABRUTI, POURQUOI T'Y AS PAS PENSE PLUS TOT ???
- Je… Je… euh…
- On s'en fout, Steph !! Choc Mental !!
- CADEAU !

L'attaque s'interposa entre Akwakwak et Colossinge, la bloquant par la même occasion. Mike souffla et se retrouva face au but.

- Tu ne PASSERAS PAS !! grommela Daisuke.
- …
- MIKE !
- Eh, qu'on ait pas fait ça pour rien !! geignit Clive.

Mike souffla.

- Frénésie !

Colossinge tapa un vrai caca nerveux. Daisuke rehaussa ses lunettes et plissa ses yeux déjà bridés.

- Euh…

Colossinge soulevait de la fumée au point où on se demandait s'il avait encore la balle. Stuart, à l'arbitrage, vérifia ce qui se passait avec la caméra de Ninjask.

- Euh… Tommy ?!
- J'ai déjà utilisé Clairvoyance mais ça change rien !!
- Evidemment crétin, c'est pas une attaque qui diminue la précision, Frénésie !! Soulève la poussière !

Le gong sonna et le tableau d'affichage marqua trois pour Ogoesse et deux pour Méanville.

- VICTOIRE DE DERNIERE MINUTE POUR OGOESSE !!!
- NAN !!! PUTAIN, NAN !!! grogna Brian.
- C'est pas grave, Brian, on a encore les autres épreuves…

Daisuke observa la balle. Mike haussa les épaules.

- Diversion, tout simplement ! Tu regardais mais c'était pas suffisant… C'est presque un truc de magicien en fait, mais en moins bon !

Daisuke hocha la tête.

- Vous avez gagné… bravo !
- Vous avez super bien joué, c'était cool !

Brian alla voir l'arbitre mais celui-ci secoua la tête.

- Aucune irrégularité. J'ai tout vérifié.
- Hmph…

Brian s'en retourna vers son gradin sans serrer la main de qui que ce soit alors que les autres élèves se congratulaient de leur match respectif. Steven sauta dans les bras de Mike.

- T'ES LE MEILLEUR, MEC !!
- Arrête, t'y es aussi pour beaucoup mon pote !!
- ON EST LES CHAMPIONS, ON EST LES CHAMPIONS !!

James sourit faiblement. Clive se replia discrètement vers les gradins. Andréa le rattrapa.

- BALLON D'OR ! BALLON D'OR !
- Taistoiiiiiignnnnnn…
- POUR CLIVE, HIP HIP HIP !

Lucy, Quinn, Naomi, Francis et Walter levèrent les bras en criant "HOURRA !" ce qui embarrassa grandement le blond.

- Pschhhhhhc'esttroplahooooonte…
- EH, LEGOLAS !

Clive se tourna vers Steven.

- T'es cool en fait !
- Tu dis juste ça parce que je vous ai aidé à gagner…
- Ouais, alors profites-en, dès lundi, j'me refoutrais de ta gueule !

Clive plissa les yeux et acquiesça.

- Ouais en fait c'est pas si mal.
- Bah tu vois. Bientôt tu auras une épouse enceinte et tu achèteras un pavillon à la campagne !
- Crève, Andréa. Crève !!

L'équipe fut félicitée à son retour dans les gradins. En face c'était la déception, minorée par le fait qu'il reste deux épreuves.

- On va se rattraper. Si les prochaines épreuves, ce n'est que du combat, on a toutes nos chances… tonna Brian.
- Calme-toi, mon cœur… geignit Pamela.

Brian regarda Pamela et acquiesça.

- Tu as raison. Je n'ai pas à m'en faire. On va gagner.
- Mais oui. Ils nous ont eus parce que leur tactique de jeu était mieux rôdée. Si c'est du combat, on les battra facilement !

Brian acquiesça.

- Merci.
- Je suis là pour ça, Brian, voyons ! sourit la blonde.

Wallace sourit à ses camarades.

- Vous avez grave bien joué, on était tous scotchés !
- Ouais ! Félicitations ! sourit Robbie.
- Même moi je dois admettre que c'était pas trop chiant ! acquiesça Santana.

Naomi regarda Walter, toute contente.

- Bravo, monsieur le roi du goal !
- Tu plaisantes ? C'est toi qui est allée aider les autres à marquer, pas moi !
- Oui mais sur la fin tu nous as tous sauvés, c'était impressionnant !
- N'importe qui aurait pu le faire, voyons ! souffla Walter.
- Non, pas n'importe qui. Tu as été extraordinaire.
- Merci, même si je ne pense pas mériter autant de compliments… sourit Walter, embarrassé.
- Ne pense jamais que tu ne mérites pas quelque chose, Walter. Si je le dis, c'est que je le pense ! assura Naomi.

Walter secoua la tête en souriant. Il tiqua. « Euh… On était en train de flirter, là ?! »

- Et… Tu ne trouves pas que je forme une belle équipe avec Mike ?
- … Si ! Si, beaucoup ! C'était impressionnant même !
- Sans Clive on n'aurait pas marqué quand même.
- Oui mais vous vous accordiez bien, même si c'était plus la discipline de Mike que la tienne, vous étiez en parfaite synchro, c'était sympa à voir !

Naomi acquiesça. « Il n'est même pas jaloux, est-ce qu'il n'a vraiment aucun sentiment amoureux pour moi ? »

***

- Le budget est nickel, Pablo… décidément j'ai bien fait de te faire confiance…
- C'est moins trippant que les statistiques de la zone de combat mais ça me relaxe. Comme une clope. Depuis que je suis ici, je ne me suis jamais senti aussi épanoui de faire des calculs. J'en oublie complètement de baiser et d'être vulgaire !

Je haussai un sourcil. Dimitri, Arlène, Jackson et Trafalgar regardèrent Pablo alors que nous étions réunis pour le bilan hebdomadaire.

- Tu n'as pas fait de rencontres ?! demandai-je.
- Eh bien non. Je passe mon temps à bosser.
- C'est triste. Tu mériterais bien une semaine de congés, voire un mois entier.
- Ca va pas, non ? Tu m'as donné une raison de vivre, Roland Smirnoff !!
- Oui mais je tiens à ce que tu sois satisfait sur tous les plans.
- Oh mais crois-moi je le suis !

Je plissai un œil suspicieux.

- Ne me dis pas que toi et Seth…
- Ah non, je ne tape pas dans les gens qui sont casés !

La tablée s'étonna. Tout comme moi.

- Il est casé ?
- Oh je t'en prie Roland ! Il travaille pour Justin Truce à plein temps et il vient même d'être promu cadre, qu'est-ce que tu crois ?

Je haussai les sourcils.

- En plus quand on communique, j'ai un nom de code. Le Pacha !
- … oh non mais je rêve !!
- Siiiiii ! C'est trop drôle !!
- … Bon, ok, je pensais essayer d'aller en boîte avec toi, mais j'abandonne. Arlène !
- J'ai reçu les mécènes et les garants des vestiges de Hoenn. C'est un gros travail mais avec l'aide de Pablo, nous avons calé un budget. Ensuite pour ce qui est des bibliothèques, je suis arrivée à un accord pour la création de lieux de consultation gratuite dans toutes les villes, y compris au cœur des établissements scolaires quand c'est possible.

Je haussai les sourcils.

- Pas bête. Et bien joué !
- Par contre les musées, quel casse-tête. Ils tiennent absolument à rester rentables.
- C'est moi qui les finance… Oh, ils veulent garder leurs primes !
- C'est ce que j'ai compris.
- Les bâtards. J'irai leur gueuler dessus moi-même s'il le faut. Maintiens la fermeté la plus totale !
- J'ai également négocié avec les promoteurs pour trouver un endroit pour la bibliothèque slash centre culturel que tu veux créer.
- Beau travail, Super-Négociatrice. Dim-Dim !

Dimitri souffla.

- J'ai écrit vos discours du mois.
- Génial.
- Ainsi que le verbatim de vos prochaines interviews.
- Cool.
- Et… J'ai également trié et rangé le courrier, ainsi que mené habilement la revue de presse et le journal de bord de l'association.

Je penchai la tête.

- Tu te démènes beaucoup…

Dimitri hocha la tête.

- Je croyais pourtant t'avoir dit que je ne t'en voulais pas pour la conférence…
- … disons que j'ai surmonté cette mauvaise passe.

Arlène hocha discrètement la tête.

- Tu retrouves de vieilles habitudes… La dernière fois que ça t'es arrivé, tu t'es jeté du haut d'un immeuble…

Pablo, Arlène, Jackson et Ulrich regardèrent mon cher petit autiste de seconde zone.

- … J'aime ça. Continue, Dimitri, excellent travail. Michael Jackson, c'est à vous !

Jackson me regarda. Je haussai les épaules.

- Ahem… Les expériences avancent et le contrôle sur les pouvoirs de Giratina s'améliore de jour en jour.

Je hochai la tête.

- Mes expériences s'améliorent et nous sommes désormais capables de renverser l'effet de ma cure d'amélioration génétique.

J'étais stupéfait.

- Tu veux dire que…
- Oui, je peux ramener tes Pokémon à leur état normal.
- … Cool. Comme ça, si y'a un raté…
- On peut tout faire revenir à zéro !
- Génial.

Trafalgar secoua la tête, atterré.

- Niveau médecine, ça avance pas mal… Mon plan pour diminuer le nombre de médicaments différents avance à grands pas.
- Bon.
- Le plus difficile évidemment est de faire confiance à mes collaborateurs, la plupart étant d'anciens collaborateurs, d'avant mon exil à New York.

Je hochai la tête.

- Au pire, Trafalgar se fera un plaisir de tout foutre en l'air une fois de plus !
- … euh…
- …
- Trafalgar ? Votre rapport.
- … Tout se déroule bien. Mon entretien avec le président de l'association Pokémon chinoise a été un désastre…
- Fallait pas lui dire que c'était un foutu hypocrite et lui demander aussi explicitement la destruction des murs entourant le Tibet… mais j'avoue que j'aurais dit la même chose.
- Néanmoins sur les autres plans, j'ai réussi à améliorer sensiblement la qualité de vie des Pokémon en un peu plus de dix mois.
- Cette idée d'agrandir les centres Pokémon et de les rendre accessibles à tous, c'était du génie. Surtout le coup de les avoir transformés en hôpitaux universitaires. Bien joué.
- Merci…
- La réunion est close, retournez à votre travail, je n'ai rien de précis à vous redire… réunion de ce genre dans deux mois pour faire le point de l'année !

Les chefs de cabinet se levèrent. Pablo vint me voir et sollicita un entretien en privé.

***

- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Si tu pensais que ça passerait inaperçu de mes yeux de faucon-biche de velours !
- Pablo, je ne vois pas de quoi tu parles.

Pablo acquiesça.

- D'accord. Alors une cellule d'espionnage secrète est apparue dans la comptabilité sans qu'on y fasse attention. Pouf ! Normal !

Je soupirai.

- Cela ne te regarde pas.
- Tu as déjà Seth pour espionner Justin !! Quel besoin as-tu d'avoir une cellule d'espionnage en rabe ?
- Cela. Ne te. Regarde. Pas.
- Roland, je veux des explications !

J'inspirai à grandes bouffées.

- Je veux garder un œil sur des gens, et ça ne te regarde absolument pas.

Pablo plissa les yeux.

- Ton ex-femme ?
- Non.
- Ton fils ?
- Non.
- Ton frère ?
- Non.
- Ta sœur ?
- Non.
- Tes parents ?
- Non.
- Tes amis ?
- Non plus.
- QUI ALORS ?
- Des gens, c'est tout ! Lâche-moi la grappe !!
- C'est suspect, Roland ! Très suspect !!
- Non, c'est rien du tout, c'est toi qui fous la merde !
- Je découvrirai le fin mot de l'histoire !
- Que dalle, super mère maquerelle ! Va te rabattre sur ce qui se passe entre Seth et Justin !

Pablo ricana et se dirigea vers la porte.

- A propos, tu n'es pas sans avoir remarqué que Dimitri et Arlène sortent ensemble ?!
- Dehors, Pabloooo… soupirai-je.
- Oh ta bouche hein, pouffiasse va !!
- Trouve-toi un mec ! grommelai-je.

***

J'allais dans le bureau d'Arlène, dans son cabinet, et fermais la porte. Elle souffla.

- Je me doutais que ce jour arriverait…
- Du calme. Je viens rompre.
- Il y avait quelque chose entre nous ?
- On s'est bien amusés mais je préfère que tout soit clair histoire que tu ne déçoives pas le petit.

Arlène hocha la tête.

- Tu as conscience qu'il a à peine vingt ans et qu'il sort d'un hôpital psychiatrique.
- Peu m'importe. Il est plus intéressant que tous les autres hommes que j'ai rencontrés dans ma vie. Il est doux. Il sait ce que signifie le fait d'aimer. Je me sens meilleure à ses côtés.

Je hochai la tête.

- Il a une grosse histoire, il a eu une vie pas facile du tout…
- Qui a eu une vie facile ? Tu crois que moi, fille de forains, j'ai eu une vie facile ? Tu crois qu'être dépucelée à onze ans c'est facile, Roland ?

Euh. Oups. Où est ce foutu trou de souris que je m'y…

- A voir ta tête, je me pense obligée de préciser que c'était par un garçon de mon âge.
- Oh grands dieux merci…
- C'était mon frère.

Je regardai très sérieusement Arlène.

- Et je n'étais pas consentante.
- … tu ne m'en as jamais parlé…
- J'en ai parlé à Dimitri pendant notre premier rendez-vous. Je sais aussi, pour ce qui lui est arrivé pendant la guerre. Et avec cette fille, et le coup de l'hôpital.

J'acquiesçai.

- Ce qui se passe entre moi et Dimitri ne regarde que nous.
- Ok, ok, ok. Je ne fais pas plus de commentaires, je voulais juste te dire que… J'approuvai et que je ne ferai pas de grandes tentatives pour te récupérer.

Arlène acquiesça.

- Tant mieux. Parce que ça crève les yeux que tu es encore amoureux de ton ex-femme.

Je me retournai vers l'impudente.

- … pardon ?!
- On sait pour la cellule d'espionnage. Tu gardes un œil sur elle, n'est-ce pas ?

Je grimaçai. Mon visage sembla passer sous un tunnel, puis je rouvris les yeux.

- Ce qui se passe entre toi et Dimitri, ça ne regarde que vous. Ce qui se passe entre Roland Smirnoff et Roland Smirnoff, ça ne regarde que Roland Smirnoff.

Ainsi je m'en fus, ne répondant pas directement à Jessica Rabbit. J'avais bien choisi mes roquets, mais ils étaient vraiment trop perspicaces. Voilà qui ne laissait présager rien de bon…


***

- MESDAMES ET MESSIEURS, SANS PLUS TARDER…
- Eh, et notre pause règlementaire, là !!! On n'est pas des Taupiqueur !! grogna Wallace.
- Qui t'as parlé d'une pause ? soupira Helen.
- A votre place, Gribble, la matinée continue !
- Hmph…
- NOUS ALLONS ANNONCER L'EPREUVE SURPRISE !
- Ouiiii, enfin m'être réveillé à six heures n'aura pas été vain ! s'enjoua faussement Wallace.

Super Metroïd OST – Lower Norfair

Artie donna le micro à Iris. Stuart alla se remettre en place, à son pupitre. Iris se plaça au centre du terrain.

- MESDAMES ET MESSIEURS ! s'écria une voix d'adolescente enjouée.

Ogoesse et Méanville observaient, impatients. Personne n'avait remarqué la disparition d'Artie.

- LA SECONDE EPREUVE DE CETTE COMPETITION INTERSCOLAIRE CONSISTERA EN…

Les portes derrière les jury s'ouvrirent. Il en sortit…

- Mesdames et messieurs, Rachid, Armando et Noa Trianon !!

Les triplés sortirent sous les acclamations. Wallace rougit et regarda Perrine qui plissa les yeux.

- Quoi ?
- R… Rien !
- Oui, ce sont des amis de ma famille, et alors ?
- R… Rien du tout, je t'assure !!
- Mesdames et messieurs, Aloé Bellini !

La mama noire entra, souriante. Elle leva un poing rageur. Brian sourit.

- Voilà qui va être intéressant…
- Mesdames et messieurs, Tcheren Feher !

Un strict jeune homme en chemise-pantalon fit son entrée. En plus d'être sérieux, il semblait stressé.

- Mesdames et messieurs, Strykna Nuxville !!

La rockeuse en violet et bleu fit une entrée ravageuse en jouant un riff de guitare. Les élèves semblaient assez décontenancés.

- Mesdames et messieurs, Amana Palaos !

Un grand nageur torse nu avec un pantalon moulant bleu ciel et des cheveux bleus marine fit son entrée sous les acclamations majoritairement féminines. Tristan rougit grièvement.

- Mesdames et messieurs, Zhu Rhizom !

Le prestigieux champion de l'arène de Flocombe fit son entrée. Perrine plissa les yeux. « Il est trop bizarre ! »

- Mesdames et messieurs, Artie Vyciel !

Artie refit son entrée dans un déchaînement de confettis papillons.

- Mesdames et messieurs, Inézia Lumenici !

La top-modèle en manteau de fourrure jaune apparut, stylée, racée, sexy.

- Mesdames et messieurs, Bardane Clayton !

Le champion de Port Yoneuve entra, souriant et motivé.

- Mesdames et messieurs, Carolina Millwind !!

La radieuse championne de l'arène de Parsemille entra dans l'arène. Denis et David se regardèrent, pas rassurés.

- La seconde épreuve consistera… à ce que les élèves affrontent ces douze champions dans des matchs à six contre six !!

Silence de mort dans les gradins respectifs des élèves. Helen regarda ses élèves. Wallace se retourna vers tout le monde.

- Quelqu'un d'autre vient de chier dans son froc ? demanda le jeune homme en chemise noire.

Tout le monde ou presque leva la main.