
« C'est leur apanage aux guerres d'amener sur le devant de la scène ce qui se tenait caché en coulisses, qu'on ne voit pas d'ordinaire, le mettre sous les projecteurs. »
(Jean-Jacques Schuhl)
« Aucune déraison : Je suis dans la peau d'une autre ! »
(Mylène Farmer, Monkey Me)Tout se mit en place assez rapidement. Je m'entrainai en exploitant le résultat des expériences de Wound. J'entretenais ma paire avec Arlène et visiblement la complicité était évidente, nous étions aussi salauds l'un que l'autre. Elle prenait un malin plaisir à s'occuper de Seth comme une vraie mère poule. Et elle cuisinait pas trop mal. Normal, si elle est vraiment issue du cirque, la tradition familiale l'y a forcément poussée.
- Je n'ai jamais eu d'enfants – trop fastidieux – mais s'en occuper c'est un régal !
- Ca me gêne ! geignit Seth.
- Petit menteur, va...
Pablo travaillait dans un bureau à préparer notre parcours, il semblait très concentré. J'essayai de le détendre un peu en sacrifiant mon espérance de vie dans des soirées arrosées.
- R... Roland, t'es le mec hétéro le plus cool pou... pour lequel j'me sois jamais défoncé le cul ! Et venant de moi c'est pas PEU DE L'DIRE !
- J'aurais jamais cru que tu serais un si bon compagnon de beuverie !
- Ouais, j'assure, quand j'picole.
- Tu bosses beaucoup en ce moment, ça m'va droit au cœur. J'saurais te rendre ça au centuple.
- Dégomme cet enfoiré de Julius et je te cirerai les pompes ad vitam aeternam, Roland Smirnoff !
Aviné, je regardai Pablo avec un sourire des plus charmeurs.
- T'inquiète.
- T'es trop mignon...
- T'es bourré !
- Et je sais que tu veux baiser Arlène.
Je haussai un sourcil.
- J'ai un problème avec les trop belles femmes. Je sais jamais comment les satisfaire... grommelai-je avec dépit.
- T'es pourtant pas un trop petit homme.
- Arrête de parler de la taille de ma bistouquette ! ricanai-je.
- Elle est pas si grande de toute façon... J'parlais en termes d'égo !
Nouveau soupir aviné de ma part. Pablo, à quinze centimètres de mon visage, grimaça sous l'odeur de pinard.
- Mouais. Mais ce serait malvenu avec ce qui va arriver. On va faire équipe, si jamais on couche, ça va tout compliquer...
- Hm...
- Pis ça m'embêterait de passer après toi.
Pablo éclata de rire. Je ris à sa suite. Ça faisait du bien de rire un peu.
Parce qu'en semaine, c'était l'horreur. J'étais très exigeant envers moi-même et cette exigence menait un train de vie fou au reste de la maisonnée. Seth était devenu un foutu dresseur accompli. Le jour de ses dix-sept ans, alors qu'il avait réussi à accumuler trois Pokémon d'expérience riche, je lui proposai un choix.
- Tu vas m'offrir un truc, Roland ?
J'avais refusé qu'il m'appelle Maître, c'était trop pompeux. Pis merde, quoi, j'ai trente ans, pas soixante-dix.
- Nan. Ecoute, Seth. Ça fait deux mois que je t'enseigne. Et visiblement je suis un excellent maître vu qu'en deux mois, tu as atteint le niveau moyen d'un dresseur du double de ton âge.
- Faut dire que c'était super intense, ces sessions d'entrainement, y'a tellement de fois où on a sauté des repas que j'ai un estomac en béton maintenant ! sourit Seth.
Je gardai un air sérieux.
- Je te propose à présent un choix. Soit tu sors du programme, soit tu y restes et tu m'aides à ramener du monde.
Seth s'étonna.
- Sortir... du...
- Ouais. Ce qu'on fait, là, c'est très intense, très risqué, Pablo travaille comme un fou, Jackson aussi, Arlène fait ce qu'elle peut pour se mettre à mon niveau, toi au final tu n'as été que l'émulsion qui a apporté de la fraîcheur à mon entrainement...
Seth se décomposa.
- ... au final tu n'as rien de précis à gagner dans tout ça, et moi-même je t'ai plus enseigné par pitié que pour autre chose...
- Je... sais, je sais...
- Sache cependant qu'avec ce qu'on a ramassé avec les gars dans les combats de rue, on aura de quoi te payer un appart hyper sympa et même une rente pendant bien un an !
Seth acquiesça.
- Si tu choisis de rester, toi et moi on va faire entrer plus d'enfants des rues dans le programme. Plus il y aura d'élèves, mieux ça sera pour moi et mon entrainement. Et tu t'amélioreras aussi, par truchement.
Seth acquiesça. J'avais vraiment bien dressé ce gosse.
- Cependant, sache que le meilleur choix que tu aies à faire, c'est de quitter tout cela.
Seth grimaça. Mais j'étais bien décidé à lui faire mon laïus jusqu'au bout.
- Je... J'ai de grands projets pour l'avenir. J'ai du temps pour réfléchir avec ces stupides séances de méditation que m'impose Wound, et j'ai pensé m'investir en politique après tout ça. J'en ai parlé aux autres, ils sont prêts à m'aider. Le souci c'est que tu es bien trop jeune pour m'aider utilement dans cette tâche future.
Seth hocha la tête.
- Le mieux que tu aies à faire, c'est d'accepter ma première proposition, de fonder ta propre école de dressage, de reprendre mes méthodes et ensuite de vivre ta vie.
Le gamin continuait à acquiescer comme un fanatique.
- Ou alors tu restes avec moi et je forme plusieurs petits Seth. Mais tu seras toujours le numéro 1, le plus fort et celui qui aura profité de mon enseignement au plus pur, seul avec moi.
Seth sembla réfléchir. Je le regardai non sans expectatives.
- ... Ok. Je reste avec toi !
Un sourire satisfait s'afficha sur mon visage.
Evidemment, il aurait mieux valu qu'il se barre. Parce qu'il semblait complètement occulter le fait qu'après tout ça, j'allais le jeter comme une vieille chaussette.
Du coup nous étions encore plus nombreux dans l'immeuble. Il a fallu engager un traiteur régulier pour faire la cantine.
- ROLAND SMIRNOFF, JE N'AI PAS DE TEMPS POUR FAIRE DE LA COMPTABILITE SUPPLEMENTAIRE !!! grommelait Pablo à tout bout de champ.
- Faut bien. J'ai besoin de perpétuellement réviser mes bases, entretenir ces gosses, c'est idéal pour m'entraîner !
- Pour un peu, on pourrait croire que tu entretiens un harem pour Pablo... marmonna Arlène, laconique.
- J'ai JAMAIS touché aucun de ces gosses ! grommela Pablo. C'est pas l'envie qui m'en a manqué, y'a des petits culs vraiment attirants et des fonds de slip qui font rêver, mais j'ai de la retenue, moi, messieurs-dames !!
Jackson plissa les yeux.
- Oh, c'est plutôt marrant... Je suis allé récupérer des gains avec Roland, la dernière fois, c'était cool !
- Quoi ? Tu me trompes en combat double avec lui ?! s'offusqua Arlène.
- C'est pour m'habituer à coopérer avec quelqu'un ! Bordel, ça ressemble de plus en plus à une fraternité universitaire, cet immeuble ! soupirai-je.
- Avec les mêmes réserves d'alcool ! fit remarquer Pablo.
C'était horrible à remarquer de la part de quelqu'un comme moi qui avait tout laissé derrière lui, mais j'avais pour ainsi dire retrouvé une famille. Une qui m'acceptait vraiment et qui me laissait faire ce que je voulais. Pour un peu, j'en oubliais presque que j'avais deux enfants d'un précédent mariage et que j'avais une sacrée réputation en tant que professeur.
Et en fait c'était le cas. J'avais oublié. J'étais sur un petit nuage.
Il y eut, à un moment donné, une conversation cruciale entre nous quatre, une petite conversation qui allait faire des vagues.
- Après ?!
Arlène acquiesça.
- Là, tu te mobilises, et tu nous mobilises pour gagner la zone de combat, mais au fond, qu'est-ce qui va se passer après ? Si tu gagnes ?
Pablo et Jackson me regardèrent, tout aussi intrigués. Je posais ma bière, songeur.
- J'y ai pensé... dans les grandes lignes.
- J'ai hâte d'entendre ça ! sourit Pablo.
- Eh bah... J'ai toujours eu envie de changer le monde.
Jackson, Pablo et Arlène haussèrent un sourcil surpris.
- Et j'ai bien envie d'entrer en politique.
Arlène grimaça franchement. Jackson pencha la tête, totalement intrigué. Pablo éclata de rire, la garce.
- En POLITIQUE ! Bah voyons !!
- En fait j'y pense depuis que j'ai réfléchi à ce que m'a dit Jackson. A propos des dimensions.
Jackson sourit.
- Tu trouves enfin mon hypothèse intéressante ?!
- Nan, je trouve toujours ça aussi chiant. Mais je pense qu'un homme d'envergure comme moi, qui a la capacité de faire de grandes choses, devrait donner toute la mesure de son talent et devenir un instrument majeur de l'avancée de ce monde. Mon ambition c'est de rendre le monde un peu meilleur, et pour ça, je compte sur votre aide.
Pablo me regarda, surpris.
- A... attends, tu es sérieux ?!
- Tu m'as déjà entendu ne pas l'être ?!
- Mais... attends, à quel niveau tu veux qu'on t'aide ?!
- Vous serez au plus près de moi. La position la plus simple que je puisse acquérir, c'est Président de l'Association Pokémon, à Poképolis. Cela demande la nomination de chefs de cabinet, et avec vous, ça m'en fait trois sur cinq.
Pablo, Jackson et Arlène s'étonnèrent.
- M... mai... Mais Roland...
- J'aurais besoin de ta capacité d'anticipation et surtout de ta capacité à calculer un budget.
- C'est... c'est de la folie... marmonna Jackson.
- Oui mais pense à tes expériences, si je deviens le grand manitou, tu pourras les reprendre, et avec un contrôle total, cette fois. Ton contrôle !
Arlène haussa les sourcils.
- Et moi ? Tu veux me donner un cabinet à moi ?!
- Bien sûr.
- Je suis juste une chanteuse de cabaret qui sait utiliser un trapèze !
- C'est déjà deux choses de plus que tout le monde ici ! J'ai besoin d'un œil neuf, de quelqu'un d'aussi piquant que moi mais qui saura me raisonner. Et puis tu es quelqu'un d'intelligent, non ?
- Certes mais...
- Ça ira très bien, ne vous inquiétez pas !
Pablo, Jackson et Arlène se regardèrent, perplexes. Mais j'étais persuadé que ça roulerait nickel. J'sais pas pourquoi, une intuition.
Au bout de quatre mois, les choses devenaient compliquées. Des tas de choses que j'avais feint de voir me sautèrent aux yeux.
D'abord le fait que Pablo et Seth déjeunaient souvent ensemble le matin. Ça avait de quoi me rendre suspicieux. Et puis je sentais bien qu'il se passait des choses en cachette. Même Arlène avec qui j'avais pourtant une certaine complicité, me faisait des secrets.
- J'ai juste été manger avec Jackson, je ne vois pas en quoi ça te regarde !
- Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?!
- Tu étais en pleine session, quand on te dérange, ça te met de mauvaise humeur !
- J... Je sais, mais ça m'aurait fait du bien de sortir, vous faites plein de trucs dans votre coin et vous m'excluez complètement !
- Désolé d'avoir des vies privées ! Si ça t'intéresse, ça m'arrive de chanter dans le bar à côté de l'immeuble ! Pablo et Seth viennent me voir en sirotant des mojitos !
Sur ce, je m'étais assis sur une chaise, effaré. Arlène me regarda, étonnée.
- ... J'me comporte... comme un gosse.
- Un peu, oui, j'osais pas le dire.
- C'est parce que je me comporte envers vous tous comme un patron ?
- Ah non ! De ce point de vue, je vois plus Pablo comme un patron ! Disons que toi, tu es le type un peu trop sérieux.
Autant dire que j'étais pas avancé.
- J'sais m'amuser aussi.
- Prouve-le !
Avec le recul, honnêtement, le sexe avec Arlène, c'est probablement la meilleure partie de jambes en l'air que j'ai jamais eu de toute ma vie. Un vrai volcan cette femme. J'ai essayé avec elle des trucs que j'avais à peine imaginé essayer dans ma précédente vie. Franchement, aucun homme marié, rangé, avec des gosses ne peut dire « J'ai super bien tiré ma crampe la nuit dernière » avant d'avoir été au lit avec Arlène Rhodes.
Cependant elle avait été très claire. Ce n'était pas une relation amoureuse, en aucun cas. C'était quand elle le voulait uniquement. J'étais d'accord. Sauf pour la partie où elle me tenait par les valseuses. Là, croyez-moi, plus d'une fois, j'ai eu ce que je voulais. J'étais bien trop intelligent pour elle. Je sais, on ne peut pas parler d'intelligence avec le sexe. C'est trop chimique pour être vraiment rationnel. Une fois on l'a fait dans les appartements de Pablo alors qu'on le cherchait pour lui demander une calculatrice – une vieille querelle sur le nombre de lignes sur un passage piéton, vous ne voulez pas savoir, honnêtement – et comme il n'y était pas, on a testé la literie. Laissez-moi vous dire qu'il y a une inégalité hallucinante concernant la qualité des matelas dans cet immeuble.
Pablo avait compris très vite (en fait on n'avait apparemment pas été discrets du tout et il était apparemment juste dans l'annexe de son bureau) et m'avait fait la morale.
- Roland, bon sang, je me casse le cul pour tout préparer et monsieur baise dans mes appartements ?!
- Oh ça va ! Qu'est-ce que tu prépares depuis quatre mois ?
- Des probabilités, monsieur ! Des calculs très importants ! Je suis en train de définir un plan stratégique pour finir la zone en trois jours !!
Je haussai les sourcils.
- TROIS JOURS ?
- Tant qu'à buter cette pute de Kent, autant établir un record du monde. Ne sous-estime pas la puissance de mon ambition !!
- ... la vache. Y'a quoi entre toi et Seth ?
Pablo sembla offensé.
- QUOI ?
- ... J'demande. J't'en voudrais pas. Tu fais ce que tu veux.
- Tu baises Arlène – une femme magnifique mais tout de même, une FEMME ! – sur MON canapé Louis XV et JE devrais me justifier sur mon amitié avec un gosse ?!!
- Tu fais ce que tu veux !
- Y'a des choses, monsieur Smirnoff, que vous n'êtes pas capable d'appréhender, alors ne me titillez pas, il vous en CUIRAIT !! grommela Pablo avec un air canin.
- J'te rappelle juste qu'il a dix-sept piges et que dans ce pays c'est genre... illégal !
Pablo eut une grimace sans équivoque. Je hochai doucement la tête.
- Gros dégueulasse.
- Y'a rien eu, Roland, j'te le jure !!
- Tufaiscequetuveux, jeneveuxriensavoir.
- Gnnnn...
- NEANMOINS...
Pablo me regarda alors que je lui faisais dos en levant un doigt de la manière la plus classe que je connaisse.
- ... je remarque que tu ne me livres aucun détail alors que d'habitude tu ne te gênes pas. Donc... soit il n'y a rien... soit tu as du respect pour ce petit.
Je m'éloignai, ayant le sentiment du travail bien fait. Je n'appris que plus tard qu'il y avait entre eux une grande tendresse et une profonde complicité, peut-être un peu d'à-côtés sexuels dont ni moi ni Arlène ni Jackson aurions entendu parler, mais de toute évidence une relation unique tant pour Pablo que pour Seth.
Bah. Comme on dit dans Lost : « Plus tard, dans des flashback ! »
Je sais, j'suis un enfoiré, etc.
- Tu t'améliores, Seth, c'est bien.
- Merci Roland. J'ai l'impression d'avoir fait un service militaire !
- Oui, tu ne jures plus, tu es poli, propre sur toi, j'ai fait de toi un homme, un vrai !
Seth sembla gêné. Je l'observai, tout propre sur lui, bien coiffé, plus sportif, accompli quoi.
- Pis bon, ici, ça t'a forcément changé de ta vie d'avant, tu as rencontré des gens...
- Oui, oui...
- C'est dommage qu'on doive se quitter bientôt. Mais on restera en contact, évidemment.
- Hm, j'espère bien...
- Mais oui. J'vais pas te lâcher comme ça, cher disciple !
Seth sourit faiblement. Merde, même en étant un peu sentimentaliste, j'arrivais pas à tirer quoi que ce soit de sa relation à Pablo. J'suis trop mauvais !
Jackson ne comprenait pas mon empressement.
- C'est étrange cette curiosité malsaine de ta part, tu es le premier à engueuler Pablo quand il détaille ses conquêtes.
- C'est trop bizarre, quoi, le mec qui a presque trente balais et ils passent genre des soirées entières dans ses appartements ! Même Arlène se pose des questions !
- Ca ne vous regarde pas. Au fait, entre deux justifications foireuses, Pablo ne t'aurait pas glissé par hasard un mot à propos de l'oreillette ?
- Heu... non...
- Pendant tes matches, tu pourras être relié à un coach par oreillette. Pablo n'a pas le droit en tant qu'ancien employé, Arlène ne te serait d'aucun secours, Seth est ton élève donc c'est moi qui m'acquitterais de cette tâche.
Je hochai la tête. Cela me convenait parfaitement. Le combat, c'était quelque chose de sérieux pour moi, et d'avoir avec moi la personne la plus sérieuse de nous tous, c'était un plus non négligeable.
- Cool. L'entrainement se passe bien, merci... Même si je me sens un peu comme un tricheur.
- On a eu mille fois cette discussion. Tu ne sens pas que tu as obtenu un plus grand pouvoir ? Que d'une certaine manière ça découlait de quelque chose de naturel ?
Je hochai la tête, mais de ce point de vue, c'était toujours l'incertitude. Je savais que mes Pokémon étaient toujours les mêmes, mais de les savoir capables de tant de choses. Et surtout de pouvoir attaquer humains ou Pokémon sans distinction, c'était ça le plus flippant. C'est un secret que je ne connaissais pas, mais ça n'était pas l'excès de force qui rendait les Pokémon capables d'attaquer significativement les humains jusqu'à les tuer, c'était le résultat des expériences, un mauvais effet secondaire.
En fait, normalement, les Pokémon s'attaquent entre eux, sans volonté de se blesser réellement, juste de se mettre KO. Ensuite, lors d'un combat, le Pokémon normalement dressé retient son attaque pour ne pas blesser d'humain. Les expériences de Jackson cassent cette limite dans l'esprit du Pokémon afin de débloquer sa puissance réelle.
Mais loin de moi l'idée de blâmer Jackson pour quoi que ce soit. J'allais réaliser un exploit, et c'était en grande partie grâce à lui. Et puis c'était devenu un sacré pote, et un sacrément bon joueur d'échecs.***
Franz Ferdinand – Do you want toOh, well, I woke up tonight I said I've...
I've gotta make somebody love me !Seth Corrigan farfouillait dans le bureau du proviseur.
I've gotta make somebody love me
And now I knowJustin, à l'extérieur, semblait attendre que ça se positionne à l'intérieur.
Now I knowTeresa, une tablette en main, faisait defiler des données. Derrière elle, des membres de Direction Dresseurs attendaient que ça bouge.
Now I knowUn mystérieux garcon entrait par une fenêtre dérobée.
I know that it's youUn mystérieux jeune homme se positionnait sur le toit d'un immeuble, nostalgique..
Oh Lucky, Lucky, you're so LUCKY !***
- Faisons le point... souligna Helen. Nous sommes vingt-neuf.
- Vingt-sept... marmonna Orson.
Helen s'étonna.
- J'ai compté, on n'est toujours pas un nombre pair !
- Il manque qui ?!
Tout le monde regarda autour de lui. Helen ne sut dire qui était absent. Elle haussa les épaules.
***
- C'était vraiment une bonne idée, Lilian !
- N'est-ce pas !
Les jumeaux avaient pris la direction d'une sortie par le jardin.
- Pourquoi rester dans l'école si elle est attaquée quand on peut sortir par les jardins !
- Ouais ! Ils sont bêtes les autres... Tu penses qu'on devrait aller les chercher ?
- Je suis sûr qu'en s'apercevant de notre absence, leur cerveau va additionner un plus un et ils vont nous rejoindre...
- HEY !
Lilian et Léon virent alors les membres de Direction Dresseurs planqués dans les jardins.
- ON NE BOUGE PLUS !!
Tous sortirent un Pokémon. Arbok, Persian, Pharamp, Rhinoféros, Chapignon, Crocrodil... Des types assez forts et en grand nombre.
- VOUS ALLEZ REGRETTER D'AVOIR OSE POINTER LE BOUT DU NEZ DEHORS !!
Lilian regarda son frère qui hocha la tête. Les deux adolescents sortirent une Pokéball chacun.
***
- Bref, nous sommes vingt-sept, que pouvons-nous faire ?
Rebecca soupira.
- Je crois que le calcul est simple, madame ! Il faut que Wallace, Walter, Naomi et Perrine se livrent à ces barjots pour qu'ils nous laissent tranquilles !
Francis, Quinn, Lucy, Andréa, Clive, Orson, Benjamin, Mike, Steven, James, Fey, Amélia, Tino, Holly et Gina hochèrent la tête, d'accord avec Rebecca.
- Sympa... marmonna Wallace.
- Ils ne les veulent pas eux quatre, c'est nous tous qu'ils veulent ! signala Santana.
- Oui, mais c'est leur faute !! grogna Rebecca.
- Rebecca a raison !
Helen, Wallace, Walter, Naomi et Perrine se tournèrent vers Tino.
- Contente de te l'entendre dire ! souffla Rebecca.
- Ce n'est pas à nous de payer pour les problèmes que vous avez causé !
- Exactement !
Francis s'aligna avec Tino.
- Vous devez régler le problème à vous quatre, on n'a rien à voir là-dedans.
- On pouvait vachement prévoir que ça allait se passer comme ça ! grommela Naomi.
- Ouais, bah fallait y penser avant ! grogna Francis.
- Comme si on aurait pu prévoir ça ! souffla Walter.
- Précisément, vous avez agi sans tenir compte des conséquences !! grommela Tino.
- Ca te va bien de donner des leçons, demi-portion... soupira Wallace.
- Fais le malin, mais s'ils me demandent où tu es, crois-moi je ne leur mentirai pas !! asséna Tino.
Tristan grimaça. Helen s'interposa.
- ON SE CALME !! Discutez calmement et... évitez de... vous comporter comme des délateurs en pleine occupation, s'il vous plait !
Wallace soupira.
- Ecoutez, je... On sait que c'est pas votre faute mais sur ce coup-là, on va devoir faire équipe parce que les types qui sont dehors sont de sacrés enfoirés, qui ne vont pas nous faire de cadeaux !
Quinn plissa les yeux.
- Faire équipe ? Tu te crois dans un jeu ?!
- Grave, le mec il se croit en train de composer une équipe de foot ! ricana Steven.
- C'est la vie réelle, pas Final Fantasy ! admit Benjamin.
- Il y a peu de Final Fantasy où on peut composer son équipe... marmonna Orson.
- Je parlais du premier, précisément ! grommela Benjamin.
- Toi et tes vieux jeux... soupira Orson.
- Et puis tu n'es pas le chef de cette classe ! grommela Francis.
- Ah ouais ? Bah fais-toi pousser des burnes et on en reparle ! grogna Wallace.
Helen écarta Wallace des débats.
- Quoiiii ?
- Tu t'y prends mal, arrête de parler !
- Mais pourquoi vous vous comportez comme ça ?!
Helen serra les dents.
- Ils ont raison dans un sens... du moins, leur détachement est compréhensible
Helen chercha des yeux. « Holland a dû être téléporté lui aussi... »
Gina soupira.
- On n'est pas vos soldats, à votre disposition !
- Ouais, vous vous croyez tellement supérieurs... souffla Holly.
- Exactement, ils savaient dans quelle merde ils se mettaient et maintenant ils veulent des esclaves pour tout nettoyer... souffla Tino.
Walter s'avança.
- Nous avons des preuves que notre classe a été évaluée ! Notamment pendant le fameux cours de maths ! Certains élèves étaient déclarés « Insignifiants », d'autres « Dangereux », d'autres « A surveiller ». D'autres encore ont été désignés sous le signe de la lettre « D » !
Rebecca tressaillit. Amélia pencha la tête.
- Et pendant la conférence, ils avaient un ton très étrange, Wallace et Perrine ont été attaqués, de surcroît !
La classe se regarda. Santana, qui n'avait pas osé dire quoi que ce soit, s'avança vers Walter.
- Mais... Vous ne les auriez pas un peu provoqués ? De manière générale, et pendant la conférence aussi ?
- Non, Santana !
Naomi se plaça aux côtés de Walter.
- C'est eux. Walter a voulu poser une question pertinente, ils lui ont répondu avec des détails personnels de sa vie ! Steven et Mike étaient là !
- Me fous pas là-dedans ! geignit Mike.
- Grave ! souffla Steven.
- Quoi qu'il en soit, la question est scellée, on ne vous aidera pas, démmerdez-vous ! souffla Tino.
Wallace grommela et se rapprocha des débats.
- Putain vous comprenez pas, c'est tout le monde qui est en danger !!
- Et alors, c'est pas notre faute !! grommela Francis.
- Vous avez délibérément provoqué ça ! souffla Santana.
- Ces types sont dangereux !! geignit Walter.
- Qu'est-ce qui nous le prouve ? Ils nous ont évalués, et après ? soupira Tino.
- Rien à foutre, c'est vos affaires, pas les notres ! soupira Gina.
- Si vous ne nous aidez pas on ne pourra rien faire ! supplia Naomi.
- Fallait y penser avant de provoquer ces mecs ! admit Fey.
- Ouais, vous foutez la merde et après c'est à nous de payer les pots cassés... marmonna Steven.
Un grand bruit se fit entendre. Tout le monde se tourna vers...
PERRINE TRUMAN.
Son Cacturne avait balancé la table des larbins droit contre un mur.
- La décooo... geignit Helen.
Perrine regarda ses camarades qui la regardaient. Mike déglutit.
- Vous... Vous êtes tous des élèves de ma classe. De MA promotion. Je vais passer TROIS ans avec vous. Je vous vois TOUS les jours.
Helen regardait la jeune fille, sidérée. Wallace souriait. Naomi et Walter étaient béats d'admiration.
- Et aujourd'hui... Aujourd'hui on a tous le même problème. Une entreprise du nom de Direction Dresseurs...
« J'ai l'air conne à faire un petit discours dans cette robe ridicule... »
« Ta gueule, Perrine intérieure. Continue. »
- ... qui nous retient en otages dans un bâtiment, comme des rats ! Qui joue avec NOUS TOUS !! Nous sommes tous dans le même pétrin ! Il ne nous vise pas tous les quatre. C'est TOUS LES ELEVES !!
Rebecca hocha la tête. Quinn acquiesça. Fey se mordilla les lèvres.
- Je ne veux pas nous voir tous dans cette situation. Ca me ferait mal. Parce que... à ma façon, je vous apprécie tous un peu.
Walter était stupéfait. « Bah ça alors... » Robbie était sidéré. Santana plissa les yeux. « Oh non, elle est encore sexy... »
- Certes ! Ce devoir, on l'a fait à quatre ! Nous ne sommes que quatre à être directement concernés !
Gina hocha la tête. Holly restait fermement sur sa position.
- Mais quel devoir soulève ainsi une armée ?
Perrine désigna les membres de Direction Dresseurs qui attendaient dehors. Francis sembla douter.
- Notre petit devoir. Notre mémoire sur trois ans. Un simple intitulé de sujet leur fait peur. Notre devoir fait peur à une grande entreprise. Une organisation qui se croit à même de se faire justice. Pendant la conférence, ils se sont attaqués à moi et à Wallace. Leur colère semblait grande. Leur folie tout autant.
Wallace acquiesça.
- Si ce problème ne concernait que nous quatre, nous irions dehors, nous défendre bec et ongles. Sans vous avoir demandé votre avis, nous aurions assumé la responsabilité de notre bêtise. Seuls. Moi, Naomi, Wallace et Walter.
Helen plissa les yeux.
- Mais ils s'attaquent cette fois à toute la classe !! C'est contre nous tous qu'ils ripostent ! C'est un cas de force majeure ! On ne peut pas reculer, se cacher, ou prétendre que cela ne nous concerne pas ! Nous sommes la classe, c'est nous qu'on attaque, eh bah on contre-attaque, c'est tout !
Naomi sourit. « Je suis fière de toi, Perrine ! »
- Alors... Ceux qui veulent se battre, viennent avec moi. Les autres vont se cacher mais moi, je vais me battre.
Perrine rappela Cacturne. Le reste de la classe applaudit. Perrine s'étonna. Helen elle-même applaudit, la larme à l'œil. Perrine restait bouche bée.
« J'ai... fait quoi ?! »
« Tu as parlé avec ton cœur, idiote. Ils t'ont compris, tu les as touchés, tous autant qu'ils sont. »
Perrine eut presque le vertige.
« Alors c'est ça quand on sort de sa coquille ? »
« Quand on s'avoue enfin à soi-même qu'on fait partie du monde ? »
« Qu'on fait son coming-out et qu'on admet enfin qu'on est humain avec ses forces et ses faiblesses ? »
- Je te suis ! sourit Robbie.
Il alla se placer à côté de Perrine.
- Moi aussi ! souffla Clive.
- Ouais ! admit Andréa.
- Je serais avec toi ! souffla Ana.
Christina regarda Tino, toujours dubitatif. Elle s'avança, comme pour lui prouver sa valeur.
- Tu peux me compter avec toi ! assura la jeune fille à lunettes.
Benjamin et Orson hochèrent la tête et avancèrent avec Christina.
Tristan les suivit.
Violette regarda Santana qui la regarda. Violette secoua la tête, souhaitant rester avec Rebecca. Santana acquiesça.
Steven haussa les épaules et les rejoignit, à l'étonnement général.
- VIEUX ??? s'étonna Mike.
Steven haussa les épaules.
- Ouais, nan, j'sais pas, mec. Ces gars-là sont super chelous, quoi. Pendant la conférence, ils étaient trop bizarres, là ils nous attaquent, j'veux dire, ça craint trop. Pis si y'a de la baston, j'veux en être !
Steven se plaça aux côtés de Perrine et sa bande.
« Quel courage ! » songea Gina.
« Il est encore mieux avec la chemise entrouverte... » sourit Holly.
- Les autres, euh...
- Attendez !
Rebecca dépassa tout le monde et regarda Walter.
- Vous avez parlé d'un... « D » ?
Walter hocha la tête.
- Oui, à côté de ton nom, entre autres, et de celui d'Amélia...
Rebecca se saisit la bouche, horrifiée.
- Quoi ?
Rebecca semblait vraiment apeurée.
- « D », c'est un nom de code qu'utilisent... ceux qui sont contre les gens comme la famille de mon père. Ca veut dire... Déchêt.
Amélia frémit. Les autres s'étonnèrent. Walter plissa les yeux.
- Déchêt ?
- Oui, c'est... une injure très violente et...
Helen se frappa le front.
- QUELLE CONNE !!!
Wallace, Naomi et Walter se tournèrent vers Helen.
- C'était le nom de code utilisé par la Résistance pour désigner Suzuki et ses alliés !! Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant... J'aurais dû faire ce rapprochement avec la guerre !!
Tino haussa les sourcils et s'avança.
- Vous voulez dire qu'ils en ont spécialement après Rebecca et Amélia ?
Naomi hocha la tête. Tino grommela.
- Et merde. Ta mère ne le pardonnera jamais à la mienne si elle apprend que je n'ai rien fait pour t'aider...
- Je... vais devoir vous laisser.
Tout le monde regarda Wallace, étonnés. Il désigna Walter.
- Je dois le faire évacuer. Walter ne peut pas rester ici.
- Quoi ? Mais c'est des conneries !! Je veux me battre !!
- Walter, tu es une cible facile pour eux !
Walter grimaça.
- Wallace, non, me fais pas ça !!
- Je vais l'emmener dehors, on trouvera bien une sortie non gardée ! assura Naomi.
Wallace secoua la tête.
- C'est moi qui y vais, il aura besoin d'être défendu au cas où, t'es pas assez balaise pour le protéger au cas où.
- Quoi ? Non mais...
- Bah ouais, meuf, tu crains, que veux-tu ! sourit Wallace.
- Et tu seras mieux placée dans la cantine avec les autres, Naomi.
Naomi se tourna vers Perrine.
- La cantine ?
- Vous pourrez vous barricader, c'est assez grand, et s'il faut tenir un siège, il y a à manger. Et Wallace a raison, il fera un meilleur garde du corps que toi.
Tino regarda Helen.
- Je trouve insupportable de les voir jouer les généraux...
- Il fallait bien que quelqu'un prenne une décision, si on en était resté au point de départ avec ce débat houleux, on se serait fait attaquer par surprise, c'aurait été la panique, il y aurait eu des blessés voire pire, Rebecca et Amélia auraient été capturées, Wallace, Perrine, Walter et Naomi aussi, bref c'aurait été la catastrophe.
Tino acquiesça.
- Bon, la classe, écoutez-moi !
Tous regardèrent Helen.
- Je resterai dans le hall pour retenir le gros des troupes. D'accord ?
La classe acquiesça. Wallace la regarda.
- Ca va aller ?!
- Occupe-toi de toi et laisse-moi, je sais ce que je fais. J'ai affronté pire dans ma vie, crois-moi mon grand.
La classe se sépara. Helen s'avança vers Wallace et lui embrassa le front.
- Prends soin de toi !
- M... Madame...
- Vas-y, et reviens pour aider tout le monde, ok ?
- Ou... Oui !
Perrine et son groupe partirent vers le couloir de l'administration.
- Pourquoi par là ? demanda Steven.
- Il y a une porte par derrière, c'est l'entrée du parking des administrateurs, ils doivent penser qu'on passera par là.
- Eh, et les jardins ! s'étonna Clive.
Perrine observa la porte en question et agita la tête.
- Au pire, certains regarderont derrière régulièrement...
Andréa agita la tête, peu convaincue. Benjamin et Orson frissonnaient. Christina était quelque peu apeurée. Robbie s'efforçait de garder la tête haute. Ana soufflait, stressée.
Wallace partit dans le couloir pour accéder à la sortie la plus à l'ouest. Walter adressa un dernier regard à Naomi. Naomi leva un pouce tremblotant. Walter acquiesça, sûr de lui. Le reste de la classe entra dans le réfectoire et s'activa à se barricader.
***
Et le grand jour arriva.
Nous avions pris le soin de congédier tous les élèves (exception faite de Seth qui allait suivre mon parcours avec nous) en les remerciant pour leur investissement et leur sérieux. L'immeuble lui-même avait été revendu. Nous avions gardé une réserve pour manger, trouver où dormir et nous refaire au cas où. Tout le monde jouait son cul pour moi, mais nous devions également avoir la plus grosse mise de départ. Si on enchaînait les zones, la mise se transférait d'une zone à l'autre.
Pablo avait établi un plan strict. C'est donc au petit matin que je me présentais à Battle Roulette, lieu de mon échec cuisant.
A nouveau au milieu de la roulette, je regardais les adversaires tourner autour de moi.
- ROLAND SMIRNOFF VERSUS TRIXIE !!!
La même pouffiasse qu'au début. Putain de sa chienne.
- Encore toi ? C'était y'a quoi, six mois ?! Même en t'entrainant dix ans, tu n'arriverais pas à battre cette zone ! Hahahaha !
J'étais visiblement crispé. Heureusement j'avais dans le public quelqu'un qui pouvait me calmer un peu.
« Roland, on se détend. C'est une mouche sur le pare-brise de la victoire.
- T'as rien de plus con à lui dire ?! grommela Pablo.
- Non, rien ! »
Je respirai bien fort. Elle appela son connard de Ptera, avec son putain de sourire de pute bien affiché sur sa gueule de salope.
Calme-toi, Roland. C'est juste une gothique. Juste une fille qui croit que l'existentialisme ça consiste à faire le malheureux pendant que des gosses crèvent de faim en Afrique. Mais madame est malheureuse parce que c'est plus cool d'être malheureux que d'être heureux. LOL.
J'envoyai Tartard, normal. Elle ricana devant mon erreur manifeste.
Je l'écoutais plus en fait. Elle parlait, parlait, mais moi j'étais d'un calme olympien. C'était juste un moucheron sur ma route.
L'arbitre sonna le début du match. Je n'eus qu'un mot à prononcer.
« Hydrocanon ».
Les yeux de Tartard s'illuminèrent. J'avais eu la lumineuse idée d'utiliser sa nouvelle malléabilité technique pour faire en sorte que Lire-Esprit soit actif en permanence. Mon Tartard pouvait frapper chaque point faible avec une précision terrifiante.
L'attaque partit d'en dessous, comme une vulgaire Saumure. Elle fusa comme un Geyser, du sol au plafond. Un puissant tir aquatique qui défonça complètement ce gros ptérodactyle de mes deux. La créature retomba au sol, stupéfaite, autant que sa maîtresse débile.
- Mais... Mais... Mais...
Au sol, le Ptera semblait en souffrance, choqué. Il criait dans ma direction alors que j'avais les bras croisés, impassible. Mon calme olympien m'étonnait moi-même en fait. Je ne pensais pas que je serais aussi relax.
Quand Ptera s'approcha pour tenter de mordre, Tartard lui asséna une bonne claque. Ma victoire était totale, à un point que j'en jubilais complètement... et intérieurement. Hors de question de laisser quoi que ce soit transparaître avant la victoire totale.
Hasard ou non, mon adversaire suivant fut Martingale Croup. Engoncé dans un costard, ce grand type assez massif avait des jeux de cartes à jouer dans toutes ses poches. Notamment un tarot. Rien à foutre.
- Roland Smirnoff... Bienvenu au Casino Grande Stadium, où nous accueillons chaque jour des dresseurs venus de tous horizons, venus tenter leur chance, venus vivre le rêve américain !
Rien à branler de ton discours institutionnel.
- Prépare-toi à vivre un combat d'anthologie !
Je me souvenais des conseils de Pablo.
« Martingale est un joueur. Il tentera de t'atteindre sur le plan psychologique. Tu dois absolument passer outre son attitude méprisante et son charabia de joueur. C'est un combat normal mais Martingale a une grande capacité d'adaptation et aime jouer avec les nerfs des adversaires. Si tu restes calme et si tu restes dans la ligne que tu t'es fixé, il n'y a rien à craindre. »
- Sudowoodo, go !!
Le Pokémon Roche me faisait face. « Typiquement le genre de caca boudin que j'adore éclater »
- Jugger.
J'envoyai Ronflex, sans trop de conviction.
- Lame de Roc !
Il envoya des rochers. A mon étonnement, ils n'étaient pas pointus mais ronds, comme des galets. Ronflex prit la sauce, l'attaque étant bien trop rapide pour lui.
En observant les rochers, je m'aperçus qu'ils étaient aussi ronds et parfaits que de banals jetons.
- Tu aimes ? C'est Simularbre qui produit nos jetons ! Leur rareté et leur caractère précieux ne t'aura pas échappé ! Libre à toi d'en prendre, c'est cadeau !
Je serrai le galet dans ma main.
- ... tu m'affrontes et tu oses m'opposer ton distributeur de flouze ?!!
« Roland, calme-toi !! » criait Jackson dans l'oreillette.
- Tu me prends pour un vulgaire joueur dans ton foutu casino ?!!
- Que veux-tu, c'est le jeu ! ricana l'homme.
- BORDEL DE MERDE MAIS TU ME PRENDS POUR QUI ???
« Roland, ça suffit ! »
La voix autoritaire de Jackson me ramena à la réalité.
« Je sens en toi une immense colère, une puissante frustration. Je crois t'avoir déjà dit, ainsi que Pablo et Arlène, que tu devais utiliser l'énergie déployée par cette colère de façon utile à présent. Redirige-là contre ton adversaire par le biais de ton Pokémon ! »
Je fermais les yeux, prenant pleine conscience de ces paroles.
Ronflex se redressa et fonça vers Simularbre, aussi déterminé que j'étais. La première chose qui m'a intéressé chez Ronflex c'est sa puissance basée sur la répartition des poids. J'ai alors travaillé sa graisse, sur plusieurs plans. En défense il est tout mou. En attaque, il est dur comme l'acier.
Son Plaquage donna un grand coup à Simularbre qui fut envoyé dans les airs. Ronflex sauta à sa suite. Je voyais les visages s'agrandir dans le public, les gens ne s'attendant pas à voir un Pokémon pareil sauter avec tant d'aisance. J'ai travaillé son habileté au maximum, et j'ai probablement le Ronflex le plus souple.
Le Tacle Lourd acheva le stupide arbre de pierre en le clouant radicalement au sol. Martingale sembla impressionné.
- Waouh. Pas mal. Mais rien n'est encore joué. Escavalier !!
Le Pokémon apparut. J'eus un réflexe immédiat, celui de rappeler Ronflex.
- Tiens ! On ne fait pas confiance à ses Pokémon sur la durée ?
- Amber.
Typhlosion arriva à sa suite. Le Pokémon semblait intrigué de se retrouver ici. Martingale éclata de rire.
- Bah voyons. EXPLOFORCE !!!
Je savais que cette attaque était une mascarade. Typhlosion ne s'y trompa pas, et j'avais bien fait de ne pas la rejeter parce que c'était une femelle. Elle était parfaite.
Le Pokémon encaissa la boule d'énergie. Martingale fut impressionné. Lançargot fonça droit vers mon Pokémon, en pleine Tête de Fer. Mais il semblait venir de plusieurs côtés, se servant de sa vitesse insoupçonnée pour tromper ma vigilance.
- Tu n'en réchapperas pas !
Typhlosion se recroquevilla sur elle-même. Le feu remplit le stade. Les dresseurs de la zone durent s'éloigner de la roulette. Le public sembla avoir bien chaud aussi. Je n'étais pas peu fier de mon effet.
- Nom d'un poker menteur... C'est...
- Aire de Feu... marmonnais-je.
Martingale sembla surpris. Je le regardai froidement.
- Les attaques puissantes, c'est réservé aux Pokémon puissants.
Martingale sembla stupéfait. Il rappela son stupide gastéropode cramé.
- Très bien... Dernier Pokémon, le roi des voleurs !! Krookodile !!
Le spécimen était impressionnant, largement plus grand que la moyenne.
Mais j'avais été prévenu.
« Son Crocorible est sa carte maîtresse. Il est gigantesque, suite à une cure de Pokéblocs jaunes, comme Jackson te l'a expliqué. Mais comme tu le sais également, ça ne change rien à sa puissance globale. Cela affecte juste sa conscience offensive de la physique. »
Je rappelai Typhlosion.
- La même stratégie... Même si tu appelles ton Poliwrath, je saurais le contrer !
- Kiki.
Feuiloutan apparut. Le singe me regarda, je hochai la tête, sur de moi.
- ATTAQUE SAND TOMB !!!
Le terrain se transforma en véritable tamis. Feuiloutan commença à glisser vers le fond. Pablo, Arlène, Seth et Jackson se relevèrent, surpris.
- HAHAHAHA ! TU ES VENU AVEC TOUTE TON ARROGANCE, MAIS N'ESPERE PAS DEJOUER AINSI LES TOURS DE...
Le Fouet Liane enserra la bouche de Crocorible.
Feuiloutan se sortit du trou à toute vitesse, tracté par la liane accrochée à son bras.
Le singe se posa sur le nez de la créature.
- Q... Quoi, mais...
- Kiki, Canon Graine, qu'on en finisse...
Feuiloutan sauta, les bras contre son corps et tendit les mains comme pour recevoir un ballon. Il s'en échappa une nuée de sphères blanches semblant constituées de chaleur pure. L'attaque frappa Crocorible en pleine face. J'avais en fait porté l'attaque à un tout autre niveau. Outre ses capacités physiques, je devais différencier ce Pokémon de Phyllali dont il était très proche dans la typologie et le mode d'attaque. Et comme j'avais toujours été un peu fan de Fulmigraine...
- N... NON !!! Un... Canon Graine porté... à ce niveau-là ?!!
- Faut pas déconner, tu m'envoies trois merdes, je les dégomme avec des attaques merdiques, ça va pas chier plus loin !
L'attaque explosa complètement Crocorible qui s'effondra complètement, fumant de toutes les attaques qui l'avaient atteint. Martingale était vert. Moi, j'étais tout sourire. Et dans les tribunes, mes quatre compères étaient extatiques.
***
- EXTRAORDINAIRE ! MAGNIFIQUE ! JE SAVAIS QUE J'AVAIS EU RAISON DE TE FAIRE CONFIANCE !! sourit Pablo.
- On continue. Faut pas s'arrêter en si bon chemin ! soufflai-je.
- Certainement pas. C'est bien trop amusant ! sourit Arlène.
- Roland, ta maîtrise de toi était très impressionnante, je m'attendais à ce que tu pètes un plomb, mais...
- Je vais être honnête, j'ai pris des calmants ce matin !
Jackson haussa les sourcils.
- Bon. Pablo, tu vas acheter des sandwiches, je passe à l'Everlasting Battle !
***
Everlasting Battle, au Continuum Stadium. Je dois enchaîner 100 combats à la suite pour espérer rencontrer le maître de zone. La zone en elle-même est une ancienne ligne de métro transformée en zone de combat. C'est un long terrain continu (et le plus long du monde) que le dresseur parcourt en affrontant à la suite cent dresseurs (oui vous avez bien lu)
C'est ainsi que j'affrontai 100 dresseurs complètement inintéressants avec un Pokémon chacun, utilisant mes 12 Pokémon l'un à la suite de l'autre, dix fois. Pour les deux derniers, je me contentais de Metamorph qui s'en sortit sans problème.
Le maître apparut alors : Sylvester Flow.
- Après tous ces matches, tu dois être éreinté ! Subis la puissance du dernier Pokémon : PROBOPASS !!!
- Buck...
J'appelai Kapoera à la rescousse.
- ABRI !
Ma première attaque, un Mawashi Geri bien porté, ne porta pas. C'était pas de chance.
- MUR DE FER ! MUR DE FER ! ABRI ! MUR DE FER ! HAHAHA ! ABRI !
Un surexcité, bah voyons.
Une simple Ruse eut raison de sa stratégie basique.
- AH !!!
- Bah oui... quand même... Buck, un petit Close Combat s'il te plait...
Ca prit bien une minute, mais je réussis à vaincre cette stupide créature. Son abruti de dresseur resta bouche bée tandis que mes quatre acolytes m'applaudirent mollement, atterrés par la nullité de mon adversaire.
***
Battle Hole. Je devais franchir un véritable parcours du combattant, que j'avais choisi de franchir avec Phyllali et Absol. La plateforme descendait et je devais franchir les obstacles qui se formaient sur la plateforme. C'était bien chiant. Et long.
- Putaiiiiin... grommelai-je.
Pablo semblait fou de joie, voyant la mise devenir faramineuse. Fou tout court en fait.
- On est en train d'atteindre les cent millions !!! CENT MILLIONS DE DOLLARS !!!
- Calme-toi, rien n'est encore sûr ! souffla Arlène.
- Il est temps ! Temps pour la réalisation des projets de Roland !! ricana Pablo.
- Vraiment ? Si tôt ? s'étonna Jackson.
- OUI ! Ma confiance envers sa puissance était au départ... motivée par mon attirance pour son petit cul, mais à force...
Arlène, Jackson et Seth écoutaient Pablo de moins en moins attentivement.
- A force je sens que tout est possible !
Arrivé tout en bas, je fis face à Serge Hussein. Le gros barbu acquiesça, se retira et laissa place à six Teraclope en cercle autour de moi. Mais Pablo m'avait prévenu. Je rappelai Phyllali pour laisser Absol s'en charger.
Les six Teraclope attrapèrent Absol qui fut quasi momifié dès le début du combat. J'observai, confiant. Je savais grosso modo comment j'allais m'en sortir.
Comme prévu, les Teraclope utilisèrent Dépit. De leurs mains sortirent d'étranges esprits blancs qui fonçaient sur Absol. Ça, plus leur aptitude Pression, autant dire que j'étais foutu.
Absol se mit à fumer. Mes Danse-Lames, ça ne ratait pas. Coupe-Vent désagrégea Etreinte et Dépit en un rien de temps. Je n'avais que faire des attaques puériles et épuisantes d'un groupe de momies fantômes.
- Vlad, Tranche-Nuit, et ce sera bon.
Absol se mit à courir vers un Teraclope. Prenant la chose de vitesse, il la frappa d'un vif coup de corne. Les cinq autres réagirent en utilisant Reflet. Le terrain était rempli de Teraclope. Absol s'entoura d'une étrange enveloppe noire, semblable à une sphère au départ, puis à une rose noire.
La rose se déflora tout naturellement, libérant le Vibrobscur dont elle était formée. Oui, j'avais trouvé ça cool d'en faire une attaque périphérique, juste pour m'aider à me débarrasser d'éventuels projectiles alentours. Dans ce cas précis c'était surtout pour dissiper les reflets et retrouver les vrais Teraclope.
L'attaque rasa les reflets et retrouva les cinq derniers Teraclope (le dernier ayant été trop bien frappé par la Tranche-Nuit) en groupe, prêts à lancer une rafale de poings élémentaires divers. Je poussai un soupir lassé.
- J'ai pas de temps à perdre...
Le rayon de cette Tranche-Nuit était tellement large qu'elle abattit les cinq derniers Teraclope, interrompant de facto leur offensive ridicule.
Hussein reparut. Il me regarda. Je le regardai. Clairement, c'était un hirsute arabe bourru et probablement aussi misanthrope que moi, mais je voyais dans ses yeux beaucoup de respect et de fair-play. Il avait perdu, mais il en était pleinement conscient. Il n'allait pas geindre. Il n'était pas pathétique – et il ne l'avait pas été, j'avais pensé cette stratégie avec beaucoup de réserves mais en sachant bien à quoi m'attendre.
- ... Passe. Ici, tu as gagné. Bonne chance, qui sait ce que te réserve la suite.
Moi, je sais. Merci quand même. Cela restera le seul à qui j'aurais serré la main.***
Justin écoutait le talkie-walkie.
« Un petit groupe au couloir administratif. »
Justin indiqua à une partie des troupes de s'y rendre.
« Un grand groupe dans la cantine. »
Justin signifia à l'autre groupe d'aller se placer près des vitres de la cantine.
« Une personne seule dans le hall »
Justin observa. C'était Helen Clover. Il sourit.
« Deux élèves vers le parking de livraison. »
- Peu importe...
« Truce, les déchets sont tous les deux au même endroit, dans la cantine. »
- Peu importe. Je te laisse te charger de ce groupe-la si ça te démange. Pour le moment il n'est pas utile de tenter une approche aussi directe. Mais libre à toi de t'amuser, Teresa.
« Bien »
- Oh, et préviens Seth que la nièce de Roland avance vers lui. Il en sera ravi...
« Compris. »
***
Perrine s'arrêta avec son groupe, juste en face du bureau de la doyenne.
- Bon...
Elle regarda Orson, Benjamin, Christina, Ana, Clive, Andréa, Steven et Robbie.
- Courage, on te fait tous confiance ! sourit Robbie.
- Sauf moi, je suis juste là pour m'amuser ! sourit Steven.
Perrine hocha la tête et sortit Queulorior.
- Je vous présente Renoir. Renoir est mon meilleur Pokémon, c'est... mon « Chef d'œuvre »
Steven s'étonna. Orson regarda le Pokémon, intrigué. Robbie plissa les yeux. Le Pokémon salua les élèves et se gratta la tête. Andréa sourit.
- Pourquoi ça ne m'étonne pas que tu aies un Pokémon pareil ?
- Habituellement je ne m'en sers pas pour me battre, mais cette fois c'est un cas exceptionnel...
Perrine se plaça devant tout le monde.
- Je vais vous demander avec un peu d'autorité de me suivre et de laisser Renoir agir sur vos Pokémon. C'est la clé de notre victoire dans ce combat difficile...
Les autres se placèrent derrière Perrine qui s'étonna.
- On te suit ! sourit Orson.
- Ouais, advienne que pourra ! souffla Benjamin.
- Ca va être cool ! sourit Clive.
- Ouais, on va s'bastonner !! sourit Steven.
- Allez, avance, on est derrière toi ! sourit Andréa.
- On y va, après tout, on est dedans jusqu'au cou... souffla Christina.
- A ton signal ! sourit Robbie. Euh... Où est Tristan ?!
Orson regarda Robbie.
- On l'a vu partir...
- ... vers Wallace et Walter ! acheva Benjamin.
- Oh... je... suppose que ça ira... marmonna Robbie.
Perrine plissa les yeux. « Pas sûr... »
***
- Je... Je fais pas ça pour te mettre de côté ou pour te dire que t'es nul et que tu peux pas nous aider, hein...
Walter restait stoïque.
- C'est juste que j'ai peur pour toi... J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, tu comprends. Et puis je voulais pas que Naomi se dévoue pour le faire, ça aurait été trop dur pour... elle comme pour toi.
- Je... ne t'ai rien dit, Wallace.
Wallace sourit. Walter souffla.
- J'espère que ça ira pour tout le monde...
- Ouais, t'inquiète. Perrine et Naomi ont les choses en main, je me fais pas de souci.
- Wallace !!
Wallace se retourna vers Tristan, stupéfait.
- Putain...
- A... Attends, laisse-moi vous aider !!
- Putain non !
- Tristan, Perrine va se demander où tu es, tu vas lui causer du souci inutilement !! geignit Walter.
Tristan balbutia.
- Je... Je voulais simplement vous aider, vous allez pas y aller que tous les deux, c'est du sui...
- MAIS PUTAIN T'EN AS PAS MARRE ???
Tristan frémit. Walter sursauta.
- T'EN AS PAS RAS LE CUL DE ME COLLER AU TRAIN ??? T'ES QU'UN PUTAIN DE LACHEUR, MERDE !!!
Tristan se recroquevilla face à la fureur de Wallace.
- PERRINE COMPTAIT SUR TOI, ELLE AVAIT BESOIN DE TOI !!! MAIS NON, MONSIEUR EST UN PETIT LECHE-CUL QUI TIENT ABSOLUMENT A CE QUE JE SORTE AVEC LUI ! MAIS PUTAIN TU PEUX TOUJOURS CREVER MON POTE !!!
Tristan semblait au bord des larmes.
- Wallace !! geignit Walter.
- TU SAIS CE QUE T'ES ??? T'ES QU'UNE MERDE ! TES PARENTS ONT BIEN FAIT DE T'ABANDONNER, TU LE MERITAIS !
Tristan blêmit.
- Wallace, quand même !! s'étonna Walter.
- RIEN A FOUTRE ! TU PEUX TOUJOURS ME PAYER, JAMAIS JE SORTIRAIS AVEC TOI, ET FRANCHEMENT, POUR QUE JE TE BAISE, FAUDRAIT ENCORE QU'ON ME POINTE UN FLINGUE SUR LA TEMPE !!! CASSE-TOI !!!
Tristan était sous le choc.
- CASSE-TOI, J'T'AI DIT, MERDE !!!
Tristan se retourna et partit en courant. Wallace continua son chemin. Ils ne virent pas le jeune homme, en larmes, s'enfermer dans un placard à balais, désespéré.
- Wallace, bon sang, pourquoi tu lui as gueulé dessus comme ça !! Tu te rends compte de toutes les horreurs que tu lui as sorti ???
- Rien à foutre... grommela Wallace, encore énervé.
Walter plissa les yeux. Wallace grommela, la voix déformée par l'émotion.
- Perrine, elle prend des risques. Naomi aussi... et mes parents...
Walter s'étonna. Wallace s'essuya les yeux.
- Putain, Walter, c'est à peine si mes parents m'ont souhaité bonne soirée, j'suis plus rien pour eux, ils m'ont même pas aidé, ils se sont même pas préoccupés de savoir si j'avais un cavalier ou quoi, rien ! Je... J'suis invisible, putain. Dans ma propre maison, aux yeux de ma propre famille !
Walter hocha la tête.
- D'accord, mais c'était pas la peine de te défouler sur Tristan !
- Si. Il me gonflait grave. Fallait que je règle ça une fois pour toutes.
Le duo atteignit la salle de livraison.
- Comment tu vas ouvrir la p...
- Tabasco !
Chartor apparut. Walter plissa les yeux.
- Tu vas quand même pas...
- Lance Flammes !
L'attaque, peu puissante, brûla la serrure et la fit fondre juste assez pour la rendre obsolète.
- Comment ça se fait qu'il est devenu aussi faible ?
- D'après Denis, c'est l'effet « Retour-Frustration », un truc d'éleveur. La colère de Chartor envers moi augmentait sa force, maintenant que nous avons des liens normaux, il est retombé à une puissance moyenne, et c'est à mesure que nous deviendrons proches qu'il va redevenir puissant.
Walter s'étonna.
- Quel sang-froid !
- Merci !
Le duo entra dans la salle.
- Voilà. Avec la rampe de chargement et de déchargement des camions, tu vas pouvoir sortir en toute sécurité.
- Y'a personne ? s'étonna Walter.
- Apparemment non...
- ON BOUGE PLUS !
Wallace et Walter se tournèrent vers... un jeune homme armé d'un fusil.
- Putain !!! s'étonna Wallace.
- Du calme, du calme !! souffla Walter.
Le jeune homme était essoufflé.
- Je... je suis Vivien Atkins... Et je suis ici pour remplir la volonté de Direction Dresseurs !!
Wallace regarda Walter qui hocha la tête.
- Félicitations, tu as sauvé Tristan !
- Oh la ferme !
***
- J'espère que ça va aller... C'est une des zones les plus difficiles...
Battle Park, mon quatrième arrêt. Central Park, au cœur de New York, devenait, chaque nuit, le théâtre d'une zone de combat très particulière. Le but était de la franchir et d'arriver vivant au chef, Parker Olmsted. Je dis vivant en exagérant à peine. La zone est minée, gardée par une horde de Pokémon enragés qui n'hésitent pas à attaquer les humains. La nuit on peut entendre des explosions, des cris de terreur ou de douleur... C'est dangereux et la plupart des dresseurs qui y vont se tirent dans les pattes, de surcroit.
Pablo semblait inquiet pour moi.
- Tu connais les quatre cachettes possibles de Parker...
- Ouais.
- Bon... Tu comptes...
- Utiliser seulement deux Pokémon, aller tout droit, défoncer tout le monde.
Pablo acquiesça. Jackson hocha la tête. Arlène était impressionnée. Seth pas rassuré.
- Bon courage... on se retrouve au bar à l'entrée.
- Yep.
J'entrais dans la zone après avoir présenté ma carte à l'entrée. J'étais un peu fatigué. Mais je sortis quand même Scorvol et Limaspeed.
Une grande inspiration plus tard, je pris les jambes du premier et le laissais planer pour moi du haut d'un rocher.
Franchir la zone en volant n'était pas interdit – de toute façon les quatre cachettes possibles sont couvertes donc d'en haut on ne peut pas le repérer – mais cela a plusieurs inconvénients...
Les premières Balle Graine me visèrent. J'étais mal barré. Limaspeed, au sol, assainissait la situation autour.
- Bordel de merde...
Envisager une descente ? Même pas en rêve. Purée...
- Voldo, ça me désole, mais tu vas devoir t'en servir maintenant !
Mon Pokémon acquiesça d'un cri. Il s'arrêta et croisa les pinces. Je croisai les doigts pour qu'il y arrive, je ne pensai pas vraiment cette technique au point. N'empêche New York la nuit c'est super beau !
Le vent se déclara sur la lande de Central Park. Les arbres faisaient bruisser leurs feuilles. Les lacs vibraient. Cela fonctionnait ! J'avais bien développé Vent Arrière dans des proportions ahurissantes !
- Génial !
Limaspeed sentit le vent lui aussi. C'était le signal que le plan aérien ne se déroulerait pas comme prévu. Le Pokémon s'immobilisa complètement.
La Tempêtesable se déclara, astronomique. Elle frappa tout le parc. Qui n'est pas petit, ça, je le garantis. La plupart des dresseurs qui faisaient tranquillement la zone furent pris au dépourvu. Limaspeed subissait les dommages du sable.
A la fin de l'attaque, le sable avait salement dévasté le parc entier. Je descendis sans heurts. Limaspeed vint me rejoindre, surpris.
- Je sais, on a dû activer le plan plus tôt. Erreur de jugement de ma part. Soin !
Limaspeed se régénéra. J'avançais dans le parc. Des dresseurs m'accostèrent.
- C'est TOI qu'a fait ça ? T'es MALADE ?!
- Limax, Bourdon...
L'attaque de Limaspeed provoqua un choc qui repoussa cette larve dans un buisson.
- CA VA PAS LA TETE ? VOUS VOUS PRENEZ POUR QUI ?? demanda une idiote.
Même régime. J'suis pas sexiste.
Comme les pouilleux s'amassaient autour de moi, pour divers motifs tels que m'insulter, vouloir faire équipe avec moi ou me tuer sans équivoque, le chef de zone sortit de sa cachette.
C'était un trappeur. Dans Central Park. Bah tiens.
- Est-ce toi le déclencheur de tout ce chahut ?
- J'veux juste vous battre, si cette épreuve n'était pas aussi chiante, j'aurais pas eu à déployer de si grands ressorts tactiques.
- Jeune homme, Battle Park est un lieu d'aventure pour tous, et...
- Gna, Gna, Gna. Je connais votre terrible secret, alors on se bat et vite.
Parker s'étonna.
- Mon... secret ?!
- Bah oui, vous êtes mormon, et pas n'importe quelle branche, la branche polygame et super libérale sur plein de sujets...
- ... oh...
- ... vous avez trois femmes et deux maris, il me semble. Ainsi que sept enfants, mais ça je m'en tamponne...
L'homme grinça des dents.
- Dheu... mais... qui vous a dit ça ?!
- Quelqu'un qui, visiblement, savait que vous étiez un péteux coincé du cul et que vous trouveriez sûrement un excuse à la con pour éviter le combat.
Parker serra les dents.
- Sachez, monsieur, que je n'évite jamais le moindre combat !
- J'espère bien pour vos fesses sinon je divulgue à tout le monde le fait que vous êtes un gros dégueulasse qui fait partie d'une secte et qui de surcroît est roux. Ce qui est giga grave. Autant le reste je m'en fous, mais vous êtes roux, quoi ! Un trappeur roux qui erre dans Central Park ! La moindre accusation de pédophilie et vous êtes foutu, personne vous croira !
- Très bien, très bien, j'accepte l'affrontement. Préparez-vous à affronter la parfaite combinaison entre forêt et lacs !! Seedot !!
Je savais que je devais me méfier de tous ses Pokémon.
- Limax, attaque...
- BULLET SEED !
De mystérieuses graines magiques apparurent autour de Grainipiot en cercle, comme une Lame de Roc.
- Sérieusement... soupirai-je. Survinsecte.
Grainipiot balança ses graines à une vitesse et avec une force assez hallucinantes. Fort heureusement, la Survinsecte de Limaspeed était rapide, vicieuse, puissante et avide de végétation. Elle dévora tous les grains, et alla coller une rouste monumentale à ce stupide gland insomniaque. Ouais, j'aime pas ses yeux.
- Ah c'est comme ça, hein ? NUZLEAF !
Pifeuil apparut. La créature s'empara d'un bambou. Pablo m'a dit de me méfier de ce bambou. Et quand un homosexuel vous dit de vous méfier d'un gros truc dur et long, c'est que c'est grave.
- Voldo !
- Un Pokémon volant ! Je les mate sans problème !!
Pifeuil s'apprêtait à tabasser Scorvol d'un bon coup de bambou, mais la queue du Pokémon trancha la plante avec Direct Toxik.
- AH !!!
« Même sans les expériences de Jackson, je m'en serais tiré face à ces deux-là... »
- LOTAD !!!
Le Pokémon apparut. Pablo m'avait aussi parlé de ses pouvoirs. En voyant les bulles vertes, en réalité une nébuleuse d'Ecosphère, je n'étais pas surpris.
- Tu me les brises avec tes attaques débiles. Survinsecte !!
Une fois de plus, l'attaque au rayon étendu de Limaspeed perça son attaque puérile.
- LOMBRE, SAUVE-MOI !
Si en plus tu perds ton calme, ça va être simple.
- FURY SWIPES !!!
Pardon ?! Mais c'est le niveau zéro d'utiliser cette attaque-là avec ce Pokémon précis...
Je compris vite mon erreur : Lombre frappait le sol et déplaçait de la terre. C'était encore plus débile que je le pensais. Il me lançait du terreau quoi. Limaspeed utilisa Giga Sangsue. L'énergie de la terre balancée fut complètement absorbée et il n'en resta que de la poussière. Mes Pokémon ainsi que moi-même ne pouvions que nous dépoussiérer.
- Jolie et très originale combo de Combo-Griffes et de Force Nature. Dommage que ce soit complètement inut...
Idiot que j'étais : Nous étions dans l'herbe. Force Nature, dans l'herbe, ça fait quoi, Roland, couillon que tu es ?!
- ... Para Spore... maudit...
- HAHAHAHA !!! VOILA CE QUE J'EN FAIS DE TES PRETENTIONS !!! VAINCRE LES MAITRES DE LA ZONE !!! TU TE FAIS ABATTRE PAR UN LOMBRE !!!
- Danse Pluie.
Limaspeed prit la pose la plus ninja possible et la pluie tomba sur le terrain. L'Hydratation fit son effet et le soigna.
- Prêt, Voldo ?
Scorvol acquiesça et se mit en position. Parker était stupéfait.
- Mais il est... mais il est...
- Empoisonné, pourquoi ?
Scorvol ouvrit sa pince. Ah bah oui, ça, un orbe toxique, on la voit pas tout de suite...
- Soin Poison, mesdames et messieurs... Oups, pardon, c'est pas une attaque...
La Poison-Croix lamina complètement Lombre. Je me sentais d'humeur explicative.
- Alors comme nous pouvons le constater, je me suis servi de la capacité de Voldo à transformer le poison en nutriments...
- SILEEEEENCE !!!! LUDICOLO, SHIFTRY !!
Ludicolo et Tengalice sortirent des dernières Pokéballs.
- TU NE ME BATTRAS PAS ! JE T'INTERDIS DE ME BATTRE !!! SURF...
Ludicolo souleva au-dessus de nous l'eau des lacs de Central Park. Waouh. Inutile de dire qu'avec ma Danse Pluie, l'effet était intensifié.
- J'vais arriver trempé au bar, les potes vont rager...
- ... ET LEAF STORM !!!
Les feuilles des arbres du parc se joignirent à la farandole.
- ... pis les serveurs aussi...
- MON ATTAQUE VA DEMOLIR TES POKEMON !!! TU VAS DEVOIR TOUT RECOMMENCER !!!
- Ouais, ouais.
L'eau dans les airs diminua sensiblement après une bonne Giga Sangsue. Et les Survinsecte de Limaspeed étaient super bons pour dévorer les feuilles.
- MAIS... MAIS...
- J'connais de très bonnes marques de calmants si vous voulez !
***
Après avoir achevé les deux rois de la forêt avec la Poison-Croix de Scorvol, je retrouvais mes chères ouailles. Pablo exultait déjà, bien bourré. « La bière anti-stress », me signifia Seth qui s'était contenté d'un Coca.
- NOUS ALLONS DEVENIR MILLIARDAIIIIRES !!!! HAHAHAHAHA !!!!
- Ça devient de pire en pire... souffla Jackson.
- Au moins il ne dégoise pas d'horreurs... souffla Arlène.
- A la limite je préférais, au moins il n'avait pas l'air d'un fou dangereux...
- Non, juste d'une lecture audio d'un roman de Stephen King ! souffla Arlène.
Je m'assis et savourai la vodka pomme qu'on m'avait commandé.
- Tout s'est bien passé ? demanda Seth.
- Ouais, nickel... C'est même un peu trop facile.
- Mes expériences ajoutées à ton talent naturel, tout cela rend les choses plus aisées... admit Jackson.
- Mouais... J'aimerais un peu plus de challenge quand même...
- Tu en auras demain ! sourit Pablo en retrouvant sa contenance. Tu vas affronter Gino Fork dans un tournoi à dimension mondiale !!
Je déglutis.
- Stadium Exodeum ?!
- Oui.
- J'vais mourir...
- Ensuite le truculent Tai-Pu à Battle Chromatorium...
- Tai-Pu ? On dirait un nom de purge pour Miaouss !
- Ensuite ce sera Katalina Irons à la X-Y-Z Factory qui va monopoliser ton esprit supérieur !
- Hm...
- Enfin ce sera Ariane et Corbier Duduchka !
Je regardai Arlène qui hocha la tête.
- Ca va aller. On va s'en tirer.
- Hm. Et la troisième journée ?!
- Tu vas démolir Julius Kent comme la vulgaire merde qu'il est !! grogna Pablo.
Je ne pus qu'acquiescer.
- J'espère qu'on pourra manger entre temps !
***
- INCROYABLE MAIS VRAI ! LE CHALLENGER ROLAND SMIRNOFF EST VENU A BOUT DE TOUS SES ADVERSAIRES !!!
J'avais assuré, franchement. Toute une matinée pour dézinguer trente dresseurs dans des 1 vs 1 radicaux, ça fatigue.
- IL VA MAINTENANT AFFRONTER... LE MAITRE !!!
Un type en tenue de matador descendit les marches du stade sous les acclamations de la foule.
- MESDAMES ET MESSIEURS, GINO FORK !
Le matador salua le public.
- Roland Smirnoff, challenger, si ?
Non mais je rêve. Mon dernier adversaire est un hispano qui ne sait parler ni anglais ni français ? On est à New York, bordel !
Bon en même temps honnêtement j'ai eu de la chance de tomber uniquement sur des gens parlant ma langue jusque-là.
J'en ai de la veine, hein ?
- Tu vas tâter de ma férule ! TORTERRA, OLE !!!
Le Pokémon apparut. Je connaissais bien ce Pokémon.
- Hm. Melba !
Ma nouvelle bonne femme Lippoutou apparut. Elle se retourna vers moi et commença à m'engueuler.
- TA GUEULE ! ON SE BAT ! COMMENCE PAS ! POURQUOI T'ES PAS GENTILLE COMME LES AUTRES !!! SALE PUTE !!!
Pablo regarda Jackson.
- Il s'engueule encore avec elle ?!
- Hmmm... Si Roland était un Pokémon mâle je dirais que c'est part du rituel d'accouplement...
- TU TE BATS ET TU TE TAIS ! UN POINT C'EST TOUT !
Lippoutou continuait à crier, puis elle se retourna, joyeuse. Moi de même, j'affichai un grand sourire.
- J'adore m'engueuler avec elle ! souris-je, tout content.
Gino semblait me prendre pour un gogo.
- Torterra, Frenzy Plant !
Pablo m'a prévenu. L'attaque déclenche une véritable forêt autour. L'avantage c'est qu'en théorie ça n'inflige aucun dommage. Ma diva en robe rouge sautait habilement pour se rétablir sur les branches. La végétation poussait avec force.
« On appelle Gino Fork « La Fourchette du Diable » parce qu'il passe son temps à s'ajouter des dents pour compléter son office. Et surtout il s'en sert pour radicaliser ses techniques. »
Lippoutou se rétablit sur une branche. Je devais garder ma concentration intacte. Je ne voyais plus ni l'adversaire ni son Pokémon.
- Bah merde alors...
Lippoutou se retourna vers moi. Je haussai les épaules. Soudain, elle fut enserrée par des lianes à feuilles.
« Vampigraine ??? »
L'énergie de Lippoutou commença à être absorbée. Plus encore par les branches.
« Vampigraine plus Giga Sangsue !! Mazette !! »
Honnêtement, j'ignorais complètement comment me sortir de cette mouise.
Vous y avez cru ?
Les cheveux de Lippoutou s'imprégnèrent de psychisme. Ils dénouèrent les liens de Vampigraine. Je savais qu'elle était toujours active mais au moins, Lippoutou pourrait mieux bouger. Les cheveux de mon Pokémon s'agrandirent et s'enroulèrent autour des branches.
- C'est parti...
Lippoutou se déhancha et s'agita dans une danse prenante et hypnotique. La Psyko tordit les branches et Torterra fut découvert dans l'alcôve que j'avais créée.
- Bien !
- WOOD HAMMER !!
L'attaque prit une forme étonnante : De véritables troncs d'arbres fusèrent de la forêt vierge comme des putains de missiles d'un tank forrestier.
- ESQUIVE ! criais-je, donnant de la voix pour la première fois dans cette course.
Lippoutou sauta habilement de tronc en tronc, évitant de s'en prendre un dans la gueule. Je faisais entièrement confiance à ce Pokémon. Pablo avait raison, certaines combinaisons de types donnent envie qu'on s'investisse pour elles. Lippoutou n'est pas un Pokémon que j'apprécie spécialement, mais...
- Ok, ça suffit, Exploforce !
... c'est une sacrée guerrière.
Lippoutou sauta, tournoya dans les airs et étendit les bras et ouvrit grand les mains. L'onde de choc brisa les troncs d'arbres volants.
- Impossible !
- T'as encore rien vu... GROBISOU !!!
Les lèvres de Lippoutou s'illuminèrent. Rassurez-vous, loin de moi l'idée d'utiliser une attaque aussi puérile, ce qui m'intéressait c'était la violence qui s'emparait de Lippoutou pendant cette attaque. Les Lippoutou ont des lèvres très sensibles qui leur servent d'odorat et de goût à la fois. Très jeunes, elles apprennent à s'en servir d'organe sensitif premier. En évoluant, elles éprouvent parfois un besoin puissant et irrépressible d'embrasser les objets ou les êtres vivants. J'ai transformé cet instinct compulsif en puissance motrice. Ainsi, ma Lippoutou partait comme une fusée vers la masse végétale.
- C'est du suicide... marmonna Gino.
- La ferme, pauvre tâche.
- Wood Hammer !!!
Les troncs partaient encore mais Lippoutou les esquiva comme un vaisseau dans un shoot-em-up qui passe entre les attaques.
- Que diable...
- Blizzard !
Lippoutou tournoya, toujours en train de vrombir comme une fusée. Elle évacua les troncs qui partaient vers le public, protégé par les boucliers.
- Nom d'un...
- Allez !
Lippoutou s'écrasa sur Torterra comme une furie. Je la vis par l'écran qu'elle avait ouvert avec Psyko que ma petite fée des glaces avait bien réussi son coup : Torterra était congelé et abattu. Gino haussa les sourcils.
- Bien joué !
Il rappela son Pokémon, et là j'assistai à quelque chose d'assez inédit. Les plantes créées par le Végé-Attak repoussèrent.
- C'était donc vrai...
« Gino Fork, comme son nom l'indique, est le créateur de la technique dite de la « Fourchette », à savoir ajouter à une attaque un effet qui ne s'active qu'après le KO du Pokémon, un chemin qui se divise, tu comprends, pour former une fourche. Il a créé cette stratégie parce que ses techniques préférées sont Rancune et Prélèvement du Destin. Il a toujours été fasciné par cette possibilité pour les Pokémon d'agir après leur KO. D'où le terme Fourchette : Une ligne s'éteint, il s'en crée une nouvelle, puis une nouvelle, puis une nouvelle. C'est un technicien d'un niveau complètement surréaliste. Tu ne dois pas te laisser prendre dans la circonvolution de ses attaques et rester concentré sur l'objectif du combat : Vaincre un par un ses Pokémon ! »
- Infernape !!
Le second Pokémon arriva, et incendia immédiatement la forêt. Message reçu, je rappelle immédiatement Lippoutou.
- Bon. On va prendre des risques : Nout !!
Ma fidèle Minotaupe arriva en force. Elle me regarda et j'acquiesçai.
- Impressionnant, le pouvoir de mon Blast Burn, n'est-ce pas ?
J'étais étonné d'entendre cette voix dans un micro. Avec le mur de feu face à moi, impossible d'entendre quelque voix humaine.
- Roland Smirnoff, vous semblez être un adversaire hors-norme. Je suppose qu'on a utilisé un petit coup de pouce, hein ?
Je tressaillis. Il avait visé juste, ce con. Il n'y a rien que je ne supporterais moins que d'être traité de tricheur. Panique, un instant.
« Roland, ici Radio Jackson... »
- Il a deviné, je suis découvert !
« Roland, tu t'es échiné à apprendre les règles de la zone de combat par cœur. On est d'accord ?! »
Je hochai la tête en fermant les yeux, légèrement stressé.
- Hm !
« Y a-t-il un passage sur l'usage d'expérimentations quelconques ? »
- ... seulement génétiques et avant la naissance.
« Bien. Tu n'as donc pas à en rougir, compris ? C'est TON TALENT et TON TALENT SEUL qui te guide ici. »
Je hochai la tête et osais même un :
- Merci Jackson.
« Ce ne sera pas répété, rassure-toi. »
Je soufflais, rasséréné.
- Je peux commencer ? Maaaaaaaaach...
Je regardais Minotaupe qui comprit immédiatement.
- PUUUUNCH !
Une centaine de poings enflammés sortirent du brasier comme des missiles. Je m'éloignais en courant, suivi par mon Pokémon.
- Prête ?!
Elle semblait concentrée. Honnêtement c'est celle sur laquelle j'avais le moins travaillé, la considérant parfaite sur le plan de l'offensive pure.
Sauf que j'avais prévu des cas de figure de ce genre. L'attaque spéciale super efficace.
- STRIDO SON !
L'attaque créa un champ de force qui stoppa les attaques enflammées. J'étais obligé de crier à cause du bûcher de Jeanne d'Arc en face.
- Nout, TUNNELIER !
L'attaque se déclencha très rapidement. Minotaupe fonça dans le tas.
- Fou suicidaire ! sourit la voix dans le micro. (Enfin j'entendis clairement qu'il souriait, ce connard)
Comment savait-il que j'arrivai ?! Et c'est là que j'ai vu les écrans géants sur les côtés du stade. Crétin des îles que tu es, Roland Smirnoff. Tellement concentré sur le terrain...
Minotaupe entra dans le bûcher. Elle en ressortit par les airs, emportant le stupide macaque avec elle.
- Haha ! Acrobatics !
Simiabraz saisit Minotaupe, reprit le contrôle et allait la balancer dans les flammes, la tenant au-dessus de sa tête.
- NON MAIS JE REVE !!! grommelai-je.
« CalmetoiRolandpourlamillièmefois... »
- Tu SAIS que la stupidité des gens me hérisse les poils !!
« Je sais mais calme-toi ! »
- Nan mais faut vraiment qu'il soit triso pour faire une connerie pareille ! SEISME !
Minotaupe sortit de l'état Tunnelier. Elle concentra sa force dans ses griffes et frappa Simiabraz qui fut littéralement bombardé dans sa fournaise. On se serait cru dans la scène finale du Roi Lion. Mon Pokémon revint à mes côtés grâce à une autre attaque Tunnelier.
- Hm ! Bien joué ! Ou pas.
Ca prenait trop de temps. J'examinais mes possibilités, mais je devais battre ce clown au plus vite.
- Bon, Tunnelier.
Minotaupe fonça dans le brasier. Mais visiblement elle ne trouva pas Simiabraz. Un rapide coup d'œil sur les écrans me permit de voir qu'il n'était pas à côté de son maître. Mais alors où...
« Roland, en haut !! » cria Jackson.
Oh misère.
- C'est MON Blast Burn, j'en fais CE QUE JE VEUX !
Le bûcher s'éleva et se gonfla. Je ne sourcillai point.
- Prépare-toi à perdre un Pokémon ! cria Gino.
- Prépare-toi à perdre tes couilles...
Le bûcher sembla se distordre. Gino et Simiabraz exprimèrent une certaine surprise. En un claquement de doigts je fis retomber cette montée en puissance comme un soufflé.
- Ca, c'est Tour Rapide. Et ça...
Minotaupe fusa hors des flammes comme une fusée. Elle lamina Simiabraz contre le plafond.
- ... c'est Tunnelier. Crotte de bique suivante, je vous prie.
Minotaupe retomba à mes côtés. Les flammes s'étaient répandues sur le terrain, et je pouvais voir mon adversaire.
- Bien joué, Roland Smirnoff, je vois qu'on a bien exploité les capacités nouvelles de ses Pokémon.
Hm-mm. Cause toujours.
- Prépare-toi pour le dernier combat.
Il rappela Simiabraz, et le terrain sembla inondé par les flammes. Nous en étions en tout cas entourés, restant au milieu des flammes.
- Technique impressionnante, n'est-ce pas ?
Je haussai dédaigneusement les épaules.
- Hmph... Vous pourriez au moins être sport !
- Oui, je pourrais.
Gino grommela et envoya, sans surprise la moindre, un Pingoleon. Les flammes s'éteignirent et le terrain fut empli de vapeur.
- ARGH ! JE SUIS DANS UN HAMMAM !!! JE SUIS DANS LA TETE DE PABLO !!! AU SECOURS !!! grommelai-je dans l'interphone.
Ce qui, de ce que j'entendis dans l'oreillette, fit beaucoup rire Jackson, Arlène et Seth.
« - Qu'est-ce qu'il a dit ? Qu'est-ce qu'il a dit ?! s'étonna Pablo.
- C'est bien, au moins tu es détendu. »
- Ouais, il est trop con.
Je rappelai Minotaupe.
- Boooon. On va finir en beauté hein. FLORE !
Phyllali apparut, toute resplendissante.
- Un Pokémon Plante ? Mais mon pauvre ! C'est la pire espèce de Pokémon que tu pouvais appeler !
« Je savais que tu allais dire ça. »
- Hahaha ! Tu n'as pas la moindre conscience de ton erreur !
« Dans cette situation précise, si tu appelles un Pokémon Plante, il va se moquer de toi.
- ... pourquoi ?!
- Parce que sa technique avec Empoleon est une habile transformation d'Hydro Cannon en Scald MAIS en combinant adroitement l'eau avec un type Feu plus subtil.
- ... Transformer une attaque Eau en attaque Feu ? Avec un Pingoleon ?!
- Oui !
- ... Tu réalises que c'est tout bonnement impossible ?
- Tu es un stratège. Tu connais la controverse concernant l'attaque Scald.
- Foutaises. Les défendeurs de la théorie « C'est une attaque Feu » sont débiles.
- Certes. Mais Gino est un d'entre eux.
- Je déteste cet attardé par avance.
- Certes. Mais dans ce cas, ça veut dire qu'appeler un Pokémon Plante est le plus mauvais choix que tu puisses faire...
Pablo prit alors sa tasse de thé et en extrait le sachet rempli d'herbes.
- ... et le meilleur !
- ... ?!
- Simisage n'est pas un Pokémon très défensif mais Leafeon, si.
- Défensive d'un point de vue physique, pas spécial. Hydroblast, surtout de type Feu, ça va la dégommer...
Pablo me regarda, vicieux. Ou malicieux, c'est selon.
- ... ahoooon pas bête ! énonçai-je
- N'est-ce pas ! »
- Prêt à manger la pâtée, Roland Smirnoff ?
- Quand on déploie un sauna en guise de tactique d'attaque, on ferme sa gueule et on regarde jouer les adultes.
- Pard...
- Flore, attaque FEUILLE MAGIQUE !
Phyllali s'entoura de feuilles en guise de bouclier.
- ... euh...
- Approche si tu l'oses !
- ... Tu me connais au moins ? Tu connais ma réputation ?
- Je sais que t'es une grande gueule.
- ... Je vois. Empoleon, HYDRO CANNON !
L'attaque fusa parmi les vapeurs. Je hochai la tête. Pingoleon battait des ailes en lançant son attaque. Des « Ailes d'Acier ». Phyllali présenta les feuilles sous une forme d'épée.
- Bouffe ça !
L'Hydroblast absorba les feuilles, puis s'évapora complètement.
- HEIIIIIIN ???
- Tu sais à quoi tu me fais penser ? A mon cul dans un miroir !
- Mais comment...
- J'avais essayé de pratiquer quelque chose avec Limaspeed. Intégrer Giga Sangsue à son corps. Impossible. Mais j'ai pu lui permettre d'utiliser l'attaque si vite que c'est presque comme si. Cependant avec Phyllali ça s'est avéré possible.
- Impossible...
- POSSIBLE. Tu peux bien déclencher des attaques après le rappel du Pokémon, ne prétend pas avoir une notion valable du possible et de l'impossible.
- ... HYDRO CANNON !!!
L'attaque fusa de nouveau, plus forte que jamais, plus chaude aussi.
- Certes. Lame Feuille !
Phyllali trancha l'eau et évapora l'attaque. Gino grommela.
- Je vois le point faible de ton attaque !! La Giga Sangsue avec le corps ne s'active que si Phyllali fait une attaque !
- Une attaque qu'il apprend naturellement, nuance. Plus l'attaque qu'il apprend est proche de son chemin de naissance, plus elle active la Giga Sangsue. Yep.
- Mais... Mais...
- Vous n'avez cherché qu'à développer une seule tactique ! Vous savez quand je m'en suis aperçu ?!
Gino, sur les écrans, secoua la tête.
- La première Végé Attak ne m'a infligé aucun dommage. Aucun. Végé Attak, aucun dommage... A partir de là, j'en ai déduit la même chose pour Rafale Feu. Et là, pareil, votre Hydroblast c'est en majorité de la vapeur. De qui vous moquez-vous, sérieusement ?!
Gino sembla tout penaud. Et il pouvait, ce couillon. Je n'avais peut-être pas inventé de technique révolutionnaire mais au moins je ne me vantais pas d'avoir fait du vent avec un toît de préau...
- En plus désolé de vous le dire, mais votre truc, là, c'est une vieille resucée merdique de la combo Aire de Feu / Aire d'Eau / Aire d'Herbe, juste en un peu plus puissant. C'est dire si c'est ridicule et inutile. Lame Feuille.
Phyllali alla lacérer ce stupide pingouin attardé et m'accorda une victoire foutrement bien méritée. Je partis en remettant mes lunettes de soleil, semant une explosion aquatique derrière moi, signe de ma victoire incontestée et de mon statut de Badass. ***
- Empilez les tables et consolidez le tout avec des chaises !
- Allez tout le monde !
Naomi souffla.
- Merci de m'aider dans tout ça !
- Que faire d'autre... soupira Tino. Et puis grâce à ta popularité auprès des autres, tout le monde m'écoute.
Gina et Holly s'exécutaient, tout comme James et Mike. Fey regarda Rebecca et Amélia.
- Vous pourriez au moins vous bouger !
- Nous sommes des demoiselles en détresse ! grommela Rebecca.
- Je me demande pourquoi Blaine a disparu...
Tino souffla.
- En réfléchissant un peu, c'est pas difficile de savoir ce qui s'est passé...
Naomi regarda Tino tandis que Francis, Quinn et Lucy avaient été chercher des bacs.
- Ca fera de parfaits gilets pare-balle !
- On sait même pas si nos adversaires ont des flingues ! soupira Santana.
Naomi s'étonna.
- Les bracelets ?!
- Hm. Amélia, on t'a donné un bracelet blanc, comme à nous tous.
Amélia hocha la tête.
- Mais ton ami a reçu un bracelet différent.
Amélia acquiesça.
- Avec une bande marron... comme du caca !
Rebecca grimaça.
- Améliaaaaa !!! Ne prononce pas des mots pareils !!
- Les élèves qui n'étaient pas de notre classe ont reçu des bracelets différents, et ils ont été téléportés avec leurs bracelets... grâce à l'aide d'un Pokémon.
Naomi hocha la tête. C'était crédible.
La barricade devenait de plus en plus élaborée. Fey soupira.
- J'espère que ça va suffire...
- Tout porte à croire que oui, admit Lucy.
- C'est n'importe quoi, tout ça, on est à peine concernés par cette histoire ! soupira Holly.
- On n'y peut rien, de toute façon c'est ça ou se cacher et attendre qu'on nous trouve... ce qui est beaucoup plus effrayant ! admit Gina.
Violette regarda Rebecca.
- Euh... Je... Je suis désolée d'avoir été un peu... distante et lunatique ces derniers temps... Enfin, je sais que j'ai été un peu différente de d'habitude, mais...
Rebecca leva les yeux au ciel.
- Oh mais voyons, Violette, on ne va pas mourir !!
- ... je... je sais, mais...
Alors que les autres élèves ne pouvaient que constater l'idiotie de la conversation, les vitres se brisèrent.
- AAAAAAAAAAAH !
- TOUS AU FOND, TOUS AU FOND !!! cria Naomi.
Tino resta devant, les mains dans le dos. Un grand sourire s'afficha sur son visage.
- C'est particulièrement... grisant !
La barricade disparut, littéralement, sous les yeux abasourdis des élèves.
- QUOI ??? s'étonna Fey, apeurée.
- OH MON DIEU !!! cria Gina.
- ON VA TOUS MOURIR !!! geignit Rebecca, en larmes.
Tino tendit un bras.
- Mike ! Ton Drakkarmin !
Mike ne réféchit pas et envoya le Pokémon. Les premiers membres de Direction Dresseurs entrèrent dans la pièce. Tino regarda Mike qui hocha la tête.
- FORCE !
Drakkarmin repoussa les adversaires. Mais pas tous.
- Naomi, avec moi !
Tino sortit Sancoki. Le Pokémon bombarda de boue les premiers arrivants.
- Caroline, Combo Griffe !!
La Chacripan de Naomi partit griffer les membres de Direction Dresseurs. Un Neitram entra dans la pièce.
[Tremblez, jeunes impudents. Cette cantine sera votre tombeau.]
Rebecca et Amélia se serrèrent l'une contre l'autre.
- SANTANA !!! cria Tino.
Moyade fonça à la rencontre de Neitram qui ouvrit une porte, fit passer Moyade dedans, et le fit ressortir droit dans le comptoir du self.
- Putain !! souffla Santana.
- Fey, avec moi !
Tino sortit Doudouvet. Fey se leva. James la retint par la main.
- Non !
- Ca va aller, t'en fais pas !! cria Fey.
Il la lâcha. Elle partit vers l'avant et envoya Cotovol.
- Francis, Gina, Lucy, Quinn, bouchez-leur la vue !
Les quatre s'étonnèrent. Gina envoya Vibranninf. Francis sortit Smogo, Quinn envoya Trompignon et Lucy lança Héricendre.
- Tempêtesable !
- Puredpois !
- Bain de Smog !
- Brouillard !
Les quatre attaques causèrent la panique dans le camp adverse. Un des types s'avança, prêt à attaquer Fey avec un Fouinar.
- Non !! cria Tino.
Le Hariyama de James arriva et frappa le Pokémon et son dresseur, vivement repoussés.
- Waouh ! s'étonna Tino. Qu'est-ce qu'on s'éclate !!
Fey frappa l'épaule de Tino qui sursauta.
- Ah oui !! Spore Coton, Doudouvet !
- Spore Coton, Cotovol !
L'attaque créa un coussin prêt à servir de nouvelle barricade.
- Sancoki, consolide avec Pistolet à O !
[Je suis toujours là, vous savez !]
Neitram s'apprêtait à électrocuter Sancoki avec un Tonnerre.
- PAR ICI !
L'attaque de Neitram partit... droit sur le Mélofée de Holly. Tino la regarda et hocha la tête, satisfait. Il aspergea le coton qui créa un mur solide sur une partie des fenêtres de la cantine.
Violette n'osait pas attaquer tandis qu'Amélia et Rebecca observaient, fascinées, le ballet des attaques de leurs camarades. Tino croisa les bras, gonflé par le caractère épique de la situation.
- Personne ne gagne contre Tino Ketts !
***
- Moi Vieux Maître Tai-Pu !!! Oooooh !
Je me trouvais face à une vieille fusion de merde entre Monsieur Miyagi de Karaté Kid et Pai Mei de Kill Bill 2. Avec un vieil accent chinois stéréotypé. Genre « ne sois pas raciste avec moi, je le suis bien assez avec moi-même ».
- Je t'explique les règles, la roue va sélectionner deux types de Pokémon...
« Tu as droit à n'importe quel type ou alors à Metamorph ou Kecleon. »
- Tu as droit à n'importe quel type ou alors à Ditto ou Kecleon ! Oooooh ! Si tu n'as pas le type demandé, tu dois utiliser un type Normal et si tu n'en as pas non plus, je ne peux rien pour toi, ooooh !
Marrant. Ouais.
- Je choisis d'abord ton type...
La roue tourna...
- Normaaaaal ! Ooooooh !
« Tai-Pu est un sale enfoiré de tricheur, tout le monde le sait mais personne ne le dit. Ton type sélectionné n'est jamais Dragon ou Glace. Pourquoi ? Parce que le type choisi par Tai-Pu est dans 80% des cas Dragon. SAUF quand l'inspecteur de la régulation passe, là, il change. C'est, techniquement, le meilleur moyen de le battre, sauf que tu as un atout dans ta manche... »
- Et le mien est Dragon ! Oooooh ! J'ai de la chance ! Allons-y, ce sera donc HA-XO-RUS !
Le Pokémon apparut, massif et puissant, dans sa grande armure dorée et tout le toutim. Je hochai la tête.
- Bien joué. Dragon. Ça fait combien de fois que ça arrive ?
- C'est très rare, oui ! Oooooh !
- C'est ça. BOB !
Metamorph sortit de sa Pokéball et se transforma immédiatement en Tranchodon.
- Oooooh Metamorph bien joué ! OUTRAGE !!!
Tranchodon fonça sur Metamorph. Par chance, j'étais moins con.
- Double Baffe.
Le premier coup fit esquiver la Colère, le second porta comme un violent coup de hache dans le dos de Tranchodon. Tai-Pu afficha un air étonné – si tant est que sa face de citron crispé puisse avoir l'air étonnée.
- Disons que quand on sait quel type on va avoir en face, c'est facile...
- Au... Aucun Ditto ne peut surpasser...
- Si, les Metamorph comme le mien qui reproduisent la force du Pokémon adverse en y ajoutant leurs propres statistiques. Ainsi, il a gagné 48 points de plus dans chaque statistique, il est donc chaque fois PLUS FORT que le Pokémon qu'il copie. Colère !
Metamorph attrapa Tranchodon et lui cassa la gueule comme les Tranchodon savent si bien le faire entre eux.
- Voilà.
« Evidemment l'inconvénient c'est que la transformation ne peut pas excéder dix minutes, mais c'est le cadet de mes soucis dans un combat aussi bref... »
- Noooooooooooh ! Tu m'as vaincu, comment as-tu fait ?!
Je soupirai en repartant.
- Disons que je suis pas un connard de tricheur...
***
Au Double Heart Center, j'ai fait la connaissance d'un type qui allait bien m'aider plus tard, mais je ne peux pas vraiment vous en parler maintenant. Disons juste que c'est quelqu'un qui m'a permis de réaliser plus amplement mon projet futur. Je ne vous en parlerai pas ici parce que c'est des trucs politiques et géopolitiques absolument inintéressants. Mais c'est un contact utile dont je vous reparlerai probablement. Richard Grimes. Un type bien. Il a deux horribles gosses avec qui j'ai échangé deux trois mots aussi. Rien d'important.
Bref, avec Arlène, nous étions survoltés et bien partis, nos adversaires étant de parfaites nouilles. Vint alors le moment d'affronter les maîtres des lieux.
- BONJOUR JE SUIS ARIANE !
- BONJOUR JE SUIS CORBIER !
Arlène me regarda et je lui signifiai de ne pas rire, on ne se moque pas des handicapés mentaux.
- BIENVENUS AU DOUBLE HEART CENTER !
- AVEC CORBIER, ON EST LE MEILLEUR DUO !
- CA DOIT ETRE PARCE QUE...
- ON EST MARIEEEEES !!!
Je soufflai.
- Je préconise l'extermination.
- Je préconise la chambre à gaz... marmonna Arlène.
- ON VA FAIRE UN BEAU COMBAT !
- MAIS NE CRIEZ PAS VICTOIRE TROP VITE !
L'arbitre annonça le début du match.
- PLUSLE !
- MINUN !
Je regardai Arlène qui acquiesça.
- VOUS NE POURREZ PAS VAINCRE CETTE PREMIERE PAIRE !!
- ELLE EST INVINCIBLE !
J'envoyai Minotaupe et Arlène envoya Nidoqueen.
- ...
- ...
- Oui, être débile ou être bon, généralement, faut choisir... marmonnai-je. Tunnelier.
- Earth Power.
Minotaupe fonça comme un missile. Nidoqueen donna un coup de poing dans le vide.
- PROTECT !
Posipi et Negapi joignirent leurs mains et se protégèrent de nos puissantes attaques.
- Ah, un peu de résistance ! sourit Arlène.
- Offensivement ils ont peu d'options...
- Je rêve où tu souhaites leur victoire ?
- Pour moi, gagner passe par l'évaluation des possibilités des adversaires afin de pouvoir les contrecarrer ensuite.
Arlène haussa un sourcil.
- GRASS KNOT !
Posipi et Negapi, les mains jointes, s'éloignèrent et créèrent un cordon vert entre eux.
- Ca sent la merde... marmonnai-je.
- Je dirais même plus : ça sent la merde verte... admit Arlène.
Les deux Pokémon partirent comme des fusées, faisant voler Nidoqueen et Minotaupe.
- SERIEUSEMENT ??? m'étonnai-je.
- Alors ça...
J'observai, hébété, les premiers crétins à m'avoir porté un coup sérieux pendant cette compétition. Une part de moi était fière d'eux, une autre avait envie de les réduire en miettes entre mes mains. De presser leurs têtes jusqu'à ce que le cerveau sorte, voyez.
- HAHAHA !
- OUI ! C'EST LE DEBUT DE LA DEFAITE FACE A NOTRE COMBINAISON ULTIME !
- Arlène !
- Sache que même quand tu ne me le demandes pas, je réfléchis... Stealth Rock !
Nidoqueen sembla se concentrer. Elle posa des rochers autour de Posipi et Negapi. Les deux Pokémon semblaient coincés. Et il en apparaissait de plus en plus.
- Mazette, Ariane, comment allons-nous faire ?
- Je l'ignore, Corbier !!
Tiens, une voix normale.
- AH SI ! QUICK ATTACK !
Ces deux stupides souris débiles foncèrent dans le tas. Arlène me regarda.
- Tu as le droit de m'aider.
- Sache que même quand tu ne me brailles pas dessus, je réfléchis... marmonnai-je.
- IRON TAIL !
L'attaque détruisit les rochers, à l'étonnement d'Arlène.
- Il semblait prévisible qu'ils aient prévu quelque chose dans cette éventualité... marmonnai-je.
Arlène sembla courroucée. Voilà pourquoi je déteste les femmes : Elles ne savent jamais reconnaître quand elles ont tort et qu'elles sont nazes.
- Nasty Plot...
Les deux Pokémon se regardèrent et froncèrent les sourcils. J'observai alors qu'Arlène se crispait.
- Roland !
- Oui, oui, attends, j'observe, veux-tu...
- SIIIIIGNAAAL BEAAAM !
L'attaque frappa de plein fouet Nidoqueen et Minotaupe. Les deux Pokémon résistèrent plutôt bien, du fait de leurs types respectifs.
- Roland !
- Hm... Attends, j'ai deviné d'où venait leur puissance, maintenant j'essaie de deviner leur potentiel de dangerosité...
Arlène leva les yeux au ciel.
- Je ne sers à rien, c'est ça ?!
- Sans toi je ne pouvais pas participer à cette épreuve, ne dis pas de sottises, voyons.
Arlène fronça les sourcils. Comme si j'avais été offensant.
- Bien. Ariane et Corbier, je sais pourquoi vos Pokémon sont aussi forts.
- TU N'AS PAS PU PERCER LE SECRET DE NOS ATTAQUES SURPUISSANTES !!
- Arrêtez de gueuler, c'est inutile. Vos Pokémon sont frères et sœurs.
Arlène s'étonna.
- Par l'enfer, COMMENT as-tu remarqué ça ?!
- Bah ça se voit, leur connexion est naturelle, ils viennent d'une même mère. Qui était donc un Metamorph. Ce qui nous amène à un autre point, ils sont liés au point qu'ils s'accouplent ensemble.
Arlène sembla impressionnée par mon sens de l'observation, ce qui me plut, j'aime quand une femme n'a pas des réactions attendues. Mes adversaires firent les effarouchés.
- QUUUUOIIIII ??? TU OSES PRETENDRE QUE NOS POKEMON PRATIQUENT DE TELLES IGNOMINIES ???
- SUR QUOI TE FONDES-TU POUR DIRE DES CHOSES PAREILLES ??
- J'peux pas le dire, y'a des enfants qui m'écoutent...
« Bien vu, Roland. Tu as remarqué qu'ils se donnaient un furtif baiser esquimau entre chaque attaque. Cet amour profond et unique permet à ces deux Pokémon d'avoir un niveau de cohésion exceptionnel »
Je hochai la tête sous les sages paroles de Jackson.
- Le seul moyen d'obtenir une cohésion supérieure avec deux Pokémon c'est d'être jumeaux – ce que vous n'êtes pas, vous êtes trop différents l'un de l'autre – mais généralement quand deux frères ou deux sœurs possédant un lien de gémellité se battent ensemble, leur cohésion est si naturelle qu'elle ne souffre que d'un point faible : La séparation. Mais ensemble, deux frères jumeaux ou deux sœurs jumelles peuvent devenir une combinaison imbattable. Cependant de faux jumeaux donnent généralement des résultats catastrophiques du fait que le rapport est plus conflictuel. Mais ce sont là des querelles stériles qui n'intéressent pas notre combat.
Ariane et Corbier étaient soufflés de mon exposé. Arlène acheva de m'écouter.
- Que faisons-nous, je t'écoute...
- Arrête d'essayer si pitoyablement de te rendre utile, Arlène, cela te va très mal.
La grande rousse me regarda, choquée. Posipi et Negapi arrivèrent, un Nœud d'Herbe entre leurs pattes.
- Danse-Lames et Tunnelier.
Minotaupe croisa les griffes, les décroisa et fonça en vrille sur Posipi et Negapi. L'attaque était si puissante qu'elle emporta les deux Pokémon et les projeta tous les deux de part et d'autre du terrain.
Corbier et Ariane étaient soufflés. Mais ce n'était jamais que mon style naturel. Arlène se pinça les lèvres, quelque peu dépitée. Probablement d'être inutile. Mais tout le monde ne peut pas être à mon merveilleux niveau.
Ariane et Corbier semblaient également s'être pris une barre de métro dans le cul chacun mais le combat continua.
- B... BIEN JOUE !
- OUAH ! NOS ADVERSAIRES SONT FORTS !
- MAIS LA PAIRE SUIVANTE VA TOUT BRISER !
- OUI ! VOLBEAT !
- ILLUMISE !
Les deux Pokémon insectes apparurent, nous inspirant le même sentiment de pitié envers nos sous-adversaires.
- C'est une blague ? osa Arlène.
Les deux débiles ne répondirent pas, souriant comme du carrelage à salle de bains.
- C'est ce qu'on se disait tout à l'heure et on s'est bien fait moucher... soupirai-je. Amber.
Typhlosion apparut.
- Je vois... Togekiss...
Un Pokémon Feu et un Pokémon Vol. En théorie nous avions mille fois l'avantage face à ces Pokémon Insecte. Mais leur étrange expertise du combat double me laissait perplexe, et honnêtement ils étaient les premiers contre lesquels j'éprouvais une légère difficulté.
- C'est parti ! Volbeat, Tail Glow !
- Illumise, Psych up !
Je hochai la tête.
- Ah ça c'est malin.
- ... On n'attaque pas ?
- J'sais pas. Tu penses pouvoir gagner sans attaquer ?
Arlène sembla en avoir eu pour son argent.
- Tu es un connard !
- Je SAIS, désolé, on s'est pourtant exercés, mais je n'ARRIVE PAS à travailler en équipe avec quelqu'un ! Le combat c'est MON terrain, je ne supporte pas de le partager !
- Tu es un véritable autiste...
- Oui, voilà...
- BUG BUUUZZ !
L'attaque combinée des deux insectes créa un film rougeâtre au milieu du terrain. Je m'étonnai d'une telle tactique.
- C'est quoi ?
- Tu en veux une bonne ? J'ai déjà vu ça.
Je regardai Arlène, franchement étonné.
- Vraiment ?!
- Oui. Créer une pellicule à partir de Bug Buzz, ça se fait beaucoup de par chez nous.
- ... je... connaissais Bourdon sous forme de pulsion répulsive mais quant à en faire quelque chose de solide...
- On s'en sert notamment pour créer des effets sonores quand on fait des tours avec Rapidash ou Tauros. On fait le tour du terrain et on passe à travers des « toiles tendues » faites à partir de l'énergie solidifiée de Bug Buzz.
Je haussai les sourcils.
- Ah, oui ! Je connais ça ! La suspension dans l'air de la matière sonique ! J'ai toujours été un kéké en physique des attaques...
- Ici par contre c'est à un autre niveau. Et c'est plus grand... admit Arlène.
Muciole et Lumivole semblaient attendre.
- Ils nous attendent ?
- Oui, je suppose que si tu franchis la barrière, c'est Tonnerre qui t'attend. Si j'y vais c'est Ball'Ombre à gogo dans ma figure. Enfin c'est ce qui m'apparaît le plus logique.
- Chiche ?
Je haussai les épaules.
- Togekiss, Extremespeed !
Togekiss franchit la barrière rouge. Le Tonnerre fusa sur lui, mais Togekiss fit demi-tour et laissa Typhlosion prendre sa place avec Vive-Attaque.
- Amber, Ebullilave !
L'attaque éjecta rapidement les flammes du corps de Typhlosion, contrecarrant le Tonnerre.
- Mouais, c'est vraiment un contre au rabais...
- Ball'Ombre !
L'attaque fusa de la part des deux insectes, mais le Togekiss d'Arlène la contra avec aisance.
- Si je comprends bien c'est un jeu de « on se couvre, on attaque »... marmonna Arlène.
- Je déteste ça... soupirai-je.
- En tout cas je suis contente d'avoir pu t'aider à y voir clair dans leur stratégie.
- Avec le temps j'aurais compris aussi...
Arlène leva les yeux au ciel. J'adore faire chier les nanas, c'est tellement facile...
- Finissons-en, Lance-Flammes, Amber.
Typhlosion attaqua les deux Pokémon qui se fendirent d'un Abri.
- AH LES TROUDUCS !
- Air Slash...
Le Togekiss d'Arlène les frappa par surprise au moment où l'Abri cessa. La rousse sourit tandis que le couple déchantait.
- Eh bah voilà.
- Ne fais pas la maligne, j'aurais réussi à les vaincre un jour où l'autre.
- Tu es d'un tact avec les femmes, ça fait peur...
Ariane et Corbier prirent un air plus sérieux.
- Vous avez battu quatre de nos Pokémon !
- L'offense est très sérieuse !!
- A présent préparez-vous...
- A affronter de vrais adversaires !
Arlène me regarda. Je secouai la tête.
- Non, ils ne sont toujours pas intimidants.
Je tiens à signaler, pour information, que cette chère Arlène a bénéficié des expériences de Jackson. C'est une mesure de sécurité qu'elle a tenu à prendre elle-même, ne voulant pas être un poids mort.
Bon ok, je lui en ai peut-être intimé l'idée entre deux coups de bites.
- SAWK !
- THROH !!
Karaclée et Judokrak apparurent. Je hochai la tête.
- Malin, deux Pokémon combat !
- Avec deux styles différents ! souffla Arlène.
- C'est finement joué !
- NE VOUS MOQUEZ PAS DE NOUS !
- Arrêtez de GUEULER ! grognai-je.
- VOUS ALLEZ COMPRENDRE VOTRE DOULEUR !
J'appelai Kapoera tandis qu'Arlène appela Kicklee.
- Les deux styles de nos Pokémon sont à peu près similaires, tout comme les leurs. Ils combattent avec les mains, nous avec les pieds, ce qui nous laisse des ouvertures.
Je vis le regard d'Arlène. Je vis qu'elle n'osait pas me dire quelque chose.
La confrontation commença. Rude. Nous n'avions pas d'efficacité immédiate. C'était compliqué.
- Arlène ?
- ...
- Si tu as quelque chose à me dire, dis-le moi.
- ... Dans le domaine du cirque, on a coutume de dire que Mains contre pieds, ce sont les mains qui gagnent.
Je haussai un sourcil alors que Kapoera et Kicklee faisaient grosso modo jeu égal avec Judokrak et Karaclée.
- Par exemple au trapèze acrobatique ou dans le cadre d'acrobaties plus techniques, au sol ou à dos de Pokémon. La main soutient le pied, la main attrape le pied. En cirque, un pied ça n'est rien, c'est la main qui fait tout.
- Et tu attendais quoi pour le dire ?
- Excuse-moi d'avoir pensé que ton avis stratégique allait forcément au-dessus du mien, parce que c'est ton domaine de prédilection.
- Oui, mais si tu as quelque chose à redire, redis, je ne suis pas sourd ou fasciste au point de t'imposer ma pensée sans t'écouter.
- Depuis le début du combat tu es infect.
- C'est le combat. J'ai du mal à me concentrer sur autre chose. Et te savoir à côté de moi ça me perturbe à plus d'un titre...
- Ne me dis pas des choses comme ça. C'est déjà assez bizarre entre toi et moi.
- Je te rassure, je ne veux absolument pas que ça change entre toi et moi.
- Ton cœur le dit peut-être mais j'entends autre chose.
« Ça dure, là, on n'a pas le temps et J'ENTENDS TOUT... » marmonna Jackson dans l'oreillette.
- Boucle-là et arrêtez d'écouter nos conversations... Tu préconises quoi, Arlène ?
Laquelle observa le terrain.
- Hm...
Elle agita les doigts d'une certaine manière, ce qui fit que je compris.
- Ahon. AEROPIQUE.
D'un coup de pied donné à distance, Kapoera éradiqua Karaclée.
- OH !
- Hitmonlee, Blaze Kick ! cria Arlène.
Kicklee éjecta Judokrak qui alla s'écrouler sur les projecteurs, les explosant dans sa chute.
- OH LALA !
- Rien à foutre... souffla la rousse sulfureuse.
Le duo suivant arriva : Serpang et Rosabyss. On était contents.
- Mais sérieusement, ces deux trucs, ça vaut que dalle à un combat de ce niveau !!
- Que veux-tu, on ne peut pas être à la fois ridicule et intelligent ! souffla Arlène.
- Là encore je suis sûr qu'ils ont une tactique de malade... Enfin...
J'envoyai Ronflex, Arlène lâcha Noacier.
- C'est parti, Gorebyss...
- Huntail...
- Whirlpool !!!
Les deux Pokémon se concentrèrent et immobilisèrent Ronflex dans un Siphon. Je haussai les sourcils.
- Double Siphon... Je suis bloqué, tu vas devoir te battre seule, Arlènounette.
- Pas. De. Surnoms. GRAVITE !
L'attaque cloua les deux Pokémon adverses au sol.
- Elle a tellement grandi, elle peut se débrouiller toute seule maintenant ! pleurai-je presque.
- Jackson m'a expliqué comment immobiliser ces stupides Pokémon Eau hors élément naturel.
- QUOI ? Jackson, comment as-tu osé donner des conseils tactiques à Arlène ?!
« Elle écoute beaucoup mieux que toi... »
- Et en plus tu me fais la gueule !!
« Tu sais qu'elle aime qu'on la mette dans la confidence. Sois un peu scolaire avec elle ! »
V'la que l'autre puceau de service me donne des conseils de drague, je REVE.
- Power Whip !
Noacier amorça une frappe vers Rosabyss et Serpang. C'est sans compter sur le Laser Glace commun qui contra l'attaque sans plus de procès.
- ... Je vois, on se fiche de moi...
- C'était prévisible.
- IRON HEAD !!!
Noacier chargea la tête en avant. J'étais pas très assuré. La Psyko de Rosabyss stoppa le Pokémon Plante et Acier.
- Mais bon SANG !
- Ne t'énerve pas...
- C'est facile pour toi de dire ça, ton Pokémon est bloqué dans un tourbillon d'eau !
- Je peux en sortir quand je veux.
Arlène haussa le sourcil. Je souris comme si je savais si bien le faire.
- Et... Tu ne sors pas parce que...
- Parce que ça me plait de te voir te débattre face à eux !
Arlène soupira et hocha la tête.
- Tu es donc bel et bien un connard.
- Je ne m'en suis jamais caché ! Et je dirais plutôt sadique, j'aime voir les rats se débattre !
Arlène me regarda comme si j'avais dit une saloperie. Et j'en avais effectivement dit une. A peine m'en apercevais-je qu'elle me colla une gifle monumentale.
- SALAUD !
Je la regardai, l'air conscient de ma bêtise. Ariane et Corbier grimaçaient, surpris.
- SALE ENFOIRE, VA ! POWER WHIP !!!
L'attaque partit avec rage, et les efforts des deux serpents marins pour la contrer furent vains. Arlène sembla tirer du soulagement à les dégommer de la sorte.
- CA FAIT DU BIEN !
- Oui, merci pour ça.
Ronflex fut libéré, et je le rappelai. Arlène me regarda, circonspecte.
- Tu m'as dit ça EXPRES pour que je les batte ?
Je haussai les épaules, malicieux.
- Tu penses ce que tu veux...
- Alors ça... Tu m'as mise en colère EXPRES ?!
- J'avais envie de voir ce que tu donnais une fois en pétard !
- Tu es MALADE ??? J'ai failli te tuer !
- J'aime prendre des risques.
Arlène grommela, et je décidai de m'expliquer.
- J'ai besoin de quelqu'un d'impulsif comme toi pour le plan d'après.
Arlène me regarda, séduite comme au premier jour.
- J'y pense déjà. Et je sais que tu te sens incertaine à mes côtés et que tu penses que je ne te garde que pour le sexe mais c'est faux. J'ai une vraie estime pour ton caractère et ton audace. Tu me rappelles moi. Mais en fille. Et en plus jolie.
Arlène ajusta ses cheveux.
- Tu n'es qu'un foutu baratineur.
- Je sais.
- Mais tu as bien fait de faire ce que tu viens de faire. Je pense que ça assainit un peu les choses. Amis avec bénéfices, c'est encore ce qui nous va le mieux.
Je hochai gravement la tête. C'était précisément là où je voulais qu'elle en vienne. Je suis quand même un bel enfoiré de putain de fils de pute de manipulateur quand je veux.
- Dire que je pensais que ce serait dur ! soupira Arlène.
- Tiens, c'est la première fois que tu dis ça devant moi ! souris-je.
- Crétin...
Dernière paire, Seleroc et Solaroc.
- VOUS NE NOUS VAINCREZ PAS !
- C'EST L'HEURE DU DUEL A DEUX, LA DICHOTOMIE DES DUALITES DUELLES !
- T'aurais pas un tournevis ? demandai-je.
- Je m'en sers déjà, j'arrive pas à atteindre le cerveau, c'est dur avec un tournevis... marmonna Arlène.
J'envoyai Tartard, elle envoya Sharpedo.
- Newton ? Tu joues avec ta vie ! marmonna Arlène.
- Tu peux ne pas appeler mes Pokémon par leur surnoms s'il te plait ?
- Pardon.
- C'est que c'est très personnel.
- Tu parles, ça vient d'un dessin animé ! pouffa Arlène.
La tactique de Seleroc et Solaroc était simple. Solaroc et Seleroc étaient collés, le dos de Solaroc collant au côté gauche de Seleroc.
- ... quoi ?!
- EN AVANT !
- POUR LE CANON ASTERO-PSYCHIQUE !
C'est alors que j'assistais à la Lame de Roc la plus stellaire jamais créée. C'était beau comme des étoiles filantes.
- Leur tactique de double se résumait bel et bien à un contact entre les deux Pokémon comme Pablo l'avait dit... songea tout haut Arlène.
- Et tous ces Pokémon étaient de la même famille, également... résumai-je.
Tartard tenta de contrer ces météores mais ils le brulèrent.
- Enrobés de Psychisme...
Sharpedo passa au travers avec Aqua-Jet mais le Pokémon morfla.
- Une seule solution...
- Y aller ensemble ? songea Arlène.
Maligne, la Martine.
C'est ainsi que Tartard se retrouva à faire du surf sur Sharpedo, en plein Aqua Jet. Les deux Pokémon atteignirent Sele-Solaroc et lui portèrent un merveilleux coup.
Du coup, les deux Pokémon changèrent de position : Solaroc se retrouva en chapeau de Seleroc.
- C'EST DEBILE !! ricanai-je.
- Ne te laisse pas distraire...
- On recommence la même attaque.
- Hein ?
- Je veux voir s'ils vont y réagir.
Même attaque du « requin surfer », cette fois nous sommes repoussés par un mur Psychique mélangé à un Jet Pierres.
- C'est... étonnant.
- C'est temporaire.
- Hein ?
- Solrock récolte de l'énergie.
- Pour ?
- Nous sommes deux Pokémon Eau, quelle attaque un Solrock peut faire pour nous battre qui nécessite de récolter de l'énergie ?
Je haussai les sourcils.
- Merde, tu es intelligente en fait !
- Va chier.
Solaroc se plaça collé au nez de Seleroc. Le Pokémon arrière servit de catalyseur de puissance.
- La vache, leur technique est super élaborée !
- Tais-toi et suis le plan.
- Yep, m'dam. Newton, Exploforce !!
Mon fidèle destroyer envoya une sphère d'énergie qui fut contrée par le bouclier précédemment placé.
- Ah, ça reste, leurs merdes...
- SOLAR...
- BEAM !!!
L'attaque fusa en millions de petits rayons.
- Roland...
- Arlène !! geignis-je le plus exagérément possible.
- Ce n'est pas une...
- BLIZZARD.
Tartard se frotta les mains, serra le poing, prit de l'élan et relâcha sa main, créant un mur de vent glacé. Ce qui stoppa l'attaque en cours.
- QUOI ?
- MAIS C'ETAIT NOTRE PLUS PUISSANTE ATTAQUE !!!
- Primo, arrêtez de gueuler. Deuxio, ce Blizzard est l'attaque la moins travaillée de mon Tartard. Je déteste vraiment les attaques Glace, c'est trop facile à porter au niveau supérieur...
Ariane et Corbier s'étonnèrent.
- Si Mâdame veut bien se permettre...
- Mais bien sûr. Crunch.
L'Aqua-Jet, combiné à une bonne Mâchouille des familles, eut raison de Solaroc. Seleroc tenta de s'enfuir.
- Vibraqua...
Tartard balança une sphère aqueuse qui alla exploser sur le Pokémon Roche, le mettant KO sur le coup.
- DEFAITE D'ARIANE ET CORBIER !!
Le duo sembla dépité. Arlène souffla, heureuse de ne pas avoir été un boulet. Je la rassurai avec tout le doigté dont j'étais capable.
- Waouh ! J'ai vraiment cru qu'on allait perdre à cause de toi !
Ce qui me valut un regard meurtrier génialement sexy.
***
L'endroit ressemblait à une sorte d'usine. Katalina Irons ressemblait à une super geekette derrière un super ordinateur.
- Coucou ! Hihihi, on va bien s'amuser !! Bienvenu au Battle Industry dans le X-Y-Z Stadium ! Je suis Katalina Irons ! J'ai créé cette zone pour pallier au manque d'Usine de Combat. Prêt à m'affronter avec une équipe que tu vas créer sur mesure ?
J'ai besoin de vous dire ce que je ressens, là ?
- Ok, on y va... Tu peux choisir tous les Pokémon que tu veux, même des légendaires !!
- Ah oui, vraiment ?
- Oui, c'est très intéressant, non ? Prendre des Pokémon de légende dans l'équipe inédite que tu vas utiliser ici !
Je hochai la tête, totalement convaincu. En attendant, je formai l'équipe de trois qui allait m'assurer la victoire à coup sûr. Sur l'ordinateur, je construisais virtuellement les Pokémon que j'allais utiliser dans le simulateur, une nouveauté américaine que je trouvai assez intéressante.
En attendant, Pablo m'avait conseillé de ne pas faire de folies.
« Pourquoi ? Mais parce que cette idiote utilise les mêmes Pokémon selon les jours où elle combat ! Tu la battras également en sélectionnant tes Pokémon comme s'ils étaient les tiens. »
- Je commence avec Crimson, le Scizor !!
Le Pokémon insecte apparut. Je hochai la tête.
- A MOI LE GRAND POKEMON LEGENDAIRE...
Katalina sourit. Je la regardai, immobile. Elle pencha la tête.
- Ok. Je pensais que tu étais juste une gamine idiote mais visiblement tu te fous aussi de ma gueule.
- Hein ?
- Tout ça, c'est juste un jeu de gamin, n'est-ce pas. Tu essaies de m'inciter à faire une équipe de légendaires débiles parce que tu sais quels Pokémon accorder pour obtenir une tactique presque invincible.
- Mais...
- Cependant aucune équipe n'est invincible. Tu devrais le savoir.
Katalina plissa les yeux.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
J'eus un de mes fameux sourires stylés, ceux que je sors quand je sais que je vais éclater une parfaite idiote.
- Amber !
« Typhlosion » sortit de sa Pokéball.
- Ah !!!
- Lance Flammes !!
- Ah non !!! REVIENS, CRIMSON !
Elle rappela Cizayox.
- Regarde ma super stratégie !! A toi de jouer, Menora le Chandelure !!
Lugulabre apparut à la suite. J'étais étonné. Le Pokémon Feu et Spectre absorba mes flammes avec Torche.
- Menora ?! C'est un surnom à donner à un Pokémon ?
- Je fais ce que je veux !!
- C'est vrai, c'est vrai, tout comme moi...
Je rappelai Typhlosion et envoyai « Tartard ».
- Newton, Surf.
Bien sûr, je n'avais pas mes tactiques habituelles.
« C'est la seule zone où tu n'utilises pas tes Pokémon. Ce qui pourra te déstabiliser. Mais au final, en reconstituant les Pokémon que tu as déjà, tu auras un sacré avantage car ton expérience parlera pour toi. »
Lugulabre fut néanmoins anéanti par mon attaque. Les répartitions statistiques que j'avais entrées dans l'ordinateur étaient parfaites contre elle.
- C'est impossible...
- Eh si.
- ... CRIMSON !
Cizayox revint, je rappelai donc Tartard pour envoyer Typhlosion.
- REVIENS !!! A TOI, WASHIE LE ROTOM !
Le Motisma, sous sa forme Machine à laver, apparut.
- Ah oui, très malin ! Reviens Amber... A toi Kikinette !
Katalina sembla devenir folle.
- MAIS... MAIS...
- Kikinette, Canon Fleur ! Euh, Graine. C'est juste que j'ai choisi une femelle !
L'attaque pulvérisa l'appareil électroménager. Katalina devenait folle.
- C... Crimson...
- Reviens Kikinette, à toi Amber.
La suite, on la devine facilement, Cizayox était tout grillé. Je regardai mon adversaire, soupçonneux.
- C'était trop facile. Je suis génial mais quand même, à ce niveau...
Katalina baissa la tête.
- Il... m'a été demandé de ne pas trop en faire...
Tiens tiens, encore une donzelle soumise au pouvoir oppresseur d'un homme dominateur. J'ai l'impression de n'avoir rencontré QUE ça dans ma vie.
- Le maître... Julius Kent, il... Il souhaite vous affronter, et même vous rencontrer avant...
Je hochai la tête.
- Gelée de groseilles appelle Bibifoc, me recevez-vous, Bibi ?
« On a tout entendu, ça sent l'arnaque, Gelée » marmonna Jackson.
- J'aime pas ça non plus mais il va falloir laisser ta méfiance de côté, stupide sirénien albinos. J'ai bien envie d'aller voir, au moins...***
ABBA – Super TrouperSuper Trouper beams are gonna blind me (La lumière des projecteurs va m'éblouir[/b]
But I won't feel blue (Mais elle ne m'étourdira pas)
Perrine avançait dans le couloir, suivie par ses amis. La scène se déroulait presque au ralenti. En face il y avait les adversaires, mais peu leur importait, en fait.
Like I always do (Comme à chaque fois)
'Cause somewhere in the crowd there's you (Car quelque part, dans le public, il y a Toi)
Perrine se sentait en confiance. Renoir le Queulorior menait la marche. Orson avait sorti Tic, Benjamin avait sorti Vortente, Robbie avait pris Marcacrin, Christina avait sorti Papilusion, Clive avait choisi Insécateur, Andréa avait pris Polichombr, Ana avait Avaltout à ses côtés. Steven fermait la marche avec Baggaïd. Perrine avait juste Queulorior et Kecleon.
I was sick and tired of everything (J'étais lasse et fatiguée de tout)
Le premier arriva avec un Smogogo. C'est Christina qui le reçut. Queulorior le toucha à répétition, tourna sur lui-même et frappa dans ses mains. Les Acuperssions couplées au Coup d'Main transformèrent un simple Choc Mental en une attaque dévastatrice.
When I called you last night from Glasgow (Quand tu m'as appelé hier soir depuis Glasgow)
L'autre chargea avec Elecsprint. Le Marcacrin de Robbie prit les devants. C'est une surpuissante Boue-Bombe qui lui explosa au visage par les mêmes méthodes.
All I do is eat and sleep and sing (Je ne faisais que manger dormer chanter...)
Une foule de Chovsourir s'avança, lances par une dresseuse. Andréa s'avança. Polichombr utilisa Malédiction pour les maudire tous. Les créatures semblèrent en proie à de violentes migraines. Andréa sourit. Polichombr se releva des douleurs de la Malédiction, régénéré par le Vibra-Soin de Queulorior.
Wishing every show was the last show (Souhaitant que chaque spectacle soit le dernier...)
Deux Hypnomade patibulaires avançaient à leur tour. Steven et Clive se regardèrent et hochèrent la tête. Insécateur et Baggaïd foncèrent coinjointement. Queulorior les gratifia d'une puissance exceptionnelle par le biais des Acupression. Un simple Larcin et une simple Taillade eurent raison des marchands de sommeil jaunes.
So imagine I was glad to hear you're coming (Alors imagine à quel point j'étais heureuse de savoir que tu venais)
Perrine souriait. Tout se passait bien. Elle était radieuse. Sérieuse mais radieuse. Elle s'était trouvée. Ce seul sentiment d'être utile et à sa place au milieu des gens qu'elle fréquentait quotidiennement était jouissif.
Suddenly I feel all right (Soudain je me sens si bien)
Un dresseur attendait les élèves avec une Fragilady. Elle envoya une Poudre Dodo vite dissipée par l'Entrave de Kecléon. L'Avaltout d'Ana bombarda le Pokémon Plante de Détritus.
And it's gonna be so different
When I'm on the stage tonight (Et tout sera tellement different quand je serais sur scène ce soir !)
Les élèves semblaient en confiance et le bout du couloir ne semblait pas si loin.
Tonight the
Super Trouper lights are gonna find me
Shining like the sun (Ce soir, les projecteurs vont me trouver, lumineuse comme le soleil)
Une nuée de Maraiste arriva. Orson commenca à les électrocuter. Benjamin regarda Orson qui serra les dents, désolé. La Balle Graine surpuissante du Vortente de Benjamin eut raison des adversaires.
Smiling, having fun
Feeling like a number one (Souriante et enjouée, sûre d'elle comme un numéro un)
Vague suivante, des Azumarill. Benjamin poursuivit l'attaque mais les Pokémon mangeaient ce qu'il leur envoyait. Orson secoua la tête, atterré. Le Coup d'Jus de Tic fit des miracles et abattit en un éclair les adversaires bleus et blancs.
Tonight the
Super Trouper beams are gonna blind me
But I won't feel blue (Ce soir les projecteurs vont m'aveugler mais je ne m'étourdirais pas)
Un groupe de Ratentif survint. Le Kecleon de Perrine fit le ménage. La créature usa de Souplesse pour frapper les ennemis. Le peu qui passait était la victime des élèves, totalement surboostés par Queulorior. Le Vortente de Benjamin attrapa des Ratentif avec Fouet Liane et les balança sur les autres Ratentif. Le Lancécrou du Tic d'Orson était également une bonne arme face à un groupe d'adversaire. La charge roulante des deux engrenages faisait des dégâts monstres.
Like I always do (Comme je le fais toujours)
'Cause somewhere in the crowd there's you (Car quelque part dans le public tu es là)
Steven s'amusait à dégommer les Ratentif avec les Balayettes de son Baggaïd. Andréa les brûlait avec Feu Follet. Ana les couvrait de poison. Peu à peu, les Ratentif cessèrent d'attaquer et se rangèrent sur les côtés, apeurés.
Facing twenty thousand of your friends
How can anyone be so lonely ? (Face à vingt mille amis, comment quelqu'un peut être aussi seul ?)
Perrine aperçut Seth Corrigan au fond du couloir. Mais avant ça il leur faudrait passer une foule de Pokémon puissants.
Part of a success that never ends (Participant à un succès sans fin)
Still I'm thinking about you only (Pourtant je ne pense toujours qu'à Toi)
Perrine donna un ordre dont elle ne se souvint pas du nom. L'attaque fut globale. Baggaïd lança une Exploforce qui alla exploser à la face d'un Tyranocif. Vortente l'inonda ensuite de Balle Graine. Andréa frappa d'une Ball'Ombre un effrayant Ectoplasma. Ana assomma un Bouldeneu à coups de Bombes Beurk. Le Papilusion de Christina foudroya un Nidoking avec Rafale Psy.
There are moments when I think I'm going crazy
But it's gonna be alright (Il y a des moments où je pense devenir folle, mais tout ira bien)
L'Insécateur de Clive frappe de parts en parts un Alakazam un peu trop pressant. Le Kecleon de Perrine frappa un Etouraptor qui comptait passer en force. Tic réceptionna un Grolem avec Luminocanon.
Everything will be so different
When I'm on the stage tonight... (Tout sera si different quand je serais sur scène ce soir...)
Marcacrin chargea dans le tas d'ennemis restants avec Avalanche, ouvrant le chemin vers Seth Corrigan.
Perrine vit l'homme qui acquiesca.
- Perrine Truman, je présume...
Seth sortit trois Pokéballs.
- Je pense que cela va être très intéressant !
Seth envoya Guériaigle, Mastouffe et Crocorible. Perrine s'étonna. « Ils sont forts... »
Les attaques fusèrent. Onde Vide, Balle Ombre, Bombe Beurk, Vent Argenté, Luminocanon, Balle Graine, Exploforce. Perrine resta là à jauger ce qui se passait.
Guériaigle arrêta les attaques avant même qu'elles ne l'atteignent d'une simple Lame d'Air. Seth sourit.
- Vous avez la force et la puissance, mais quid de l'expérience et de la maîtrise ?
Perrine s'étonna.
- Chacun de nous à un rôle à interpréter ici, n'est-ce pas ? Vous êtes censés nous arrêter et nous sommes censés nous en prendre à vous. Tout ce qui se passe actuellement, c'est juste une estimation respective des forces en présence...
Robbie s'étonna. Andréa haussa des sourcils surpris. Steven grommela.
- Ouais, c'est ça, rien à foutre ! Mitrapoing !
Baggaïd fonça droit vers Crocorible. Le Pokémon tourna le dos à son adversaire. Steven s'étonna. Baggaïd fut projeté en l'air sans ménagement.
- Eeeeeh !
- Tricherie... marmonna Benjamin.
- Perrine, on fait quoi ? souffla Orson.
Perrine hocha la tête et sortit Cacturne. Queulorior prépara immédiatement le Pokémon à l'attaque.
- On attaque. On ne peut faire que ça. Les autres font des efforts, on ne peut pas les laisser tomber ! Poing Dard !!
Cacturne fonça vers Crocorible. Mastouffe s'interposa.
- Crocs Feu !
- Boue-Bombe !!
Le Marcacrin de Robbie empêcha l'attaque de se produire. Cacturne sauta sur la tête du Mastouffe et frappa Crocorible, seulement pour être contré par d'autres Crocs de Feu de la part de Crocorible. Perrine haussa les sourcils.
- Vous devriez pourtant être habitué aux coups sournois, c'est de famille... sourit Seth.
Perrine plissa les yeux.
- Vous ne connaissez rien à ma famille alors TAISEZ-VOUS ! Dard Nuée !!
L'attaque bombarda le camp de Seth. Ce dernier recula avec ses Pokémon. Perrine regarda les autres qui acquiescèrent. Ils attaquèrent en force avec toutes leurs possibilités.
***
J'entrai dans la « suite » de monsieur Kent. Une espèce de grand palace. L'homme était sur un trône. Semblant relativement jeune, grand, musclé, blond, bref, il avait tout pour être détesté. Pablo, Arlène, Jackson et Seth m'avaient accompagné, mais honnêtement je n'étais pas rassuré.
- C'est donc vous...
Nous nous alignâmes sans qu'on nous le demande et nous arrêtâmes non loin de lui.
- La petite bande de bras cassés qui essaie de me vaincre... Roland Smirnoff, un simple petit professeur Poképolite... Pablo Montes, un de nos anciens employés... Jackson Wound, un scientifique controversé en exil... Arlène Rhodes, l'acrobate et chanteuse de cabaret... et un illustre petit inconnu.
Seth semblait presque content de ne pas avoir été « reconnu » par ce personnage.
- Pablo...
Derrière ses verres fumés, la blonde soutint le regard de son ancien patron.
- ... qu'est-ce qui te fait croire que tu peux me faire tomber de mon piédestal ?
- Je fais confiance en Roland et en ses capacités. Tu ne le vaincras jamais.
Julius acquiesça.
- Bon. Et tu penses que tes pitoyables efforts vont servir à quelque chose ?
Pablo déglutit.
- Regarde, Pablo. Regarde ce que tu as construit. C'est un vulgaire château de cartes. Tout va s'écrouler d'un coup une fois que j'y aurais apposé ma patte. Je n'ai jamais été vaincu. Aucun de mes Pokémon n'a jamais été vaincu une seule fois. Qu'il arrive à en battre un seul, ce sera déjà un exploit relayé dans la presse internationale. Tu crois vraiment qu'il peut y arriver ?
Pablo hocha la tête.
- Eh bien mon pauvre Pablo, je suis bien mécontent que tu aies recommencé à te droguer, ça ne te réussit pas ! Hahaha !
- Que signifie ce manège ?
Julius regarda Arlène qui avait posé la question.
- C'est une habitude d'inviter vos futurs adversaires chez vous, ou nous avons un traitement spécial ?
Julius sourit.
- Je tenais juste à effacer de vos têtes tout espoir. Disons que vous avez passé les neuf zones avec bien trop de facilité. Je vais donc vous détailler mon équipe. Ainsi, vous saurez POURQUOI vous ne pouvez pas gagner.
Je fermai les yeux.
- Le premier Pokémon que j'utiliserai, vous le savez tous, c'est Gene...
Je tournai le dos et partit. Les autres me suivirent sans plus de procès. Julius s'étonna.
- Hey ! Je vous fais une faveur, là ?
Je soupirai et m'arrêtai alors que les autres continuaient.
- Tu peux dire ce que tu veux, chercher à me rabaisser tant que tu veux...
Julius haussa un sourcil.
- Demain, je t'explose la gueule.
Julius eut un regard mauvais pour moi, mais honnêtement, j'en avais RIEN à FOUTRE.***
Helen Clover souffla. « Quelle merde, pourquoi j'ai accepté de rester ici toute seule... Tu es beaucoup trop dévouée à ton travail, Helen. Tes élèves comptent plus que tout pour toi alors forcément...
Son Miradar, Preston, la regarda, quelque peu inquiet. Helen le regarda.
- Ne t'en fais pas. On a traversé bien pire, hein ?
Miradar hocha la tête. Helen souffla. Les portes du hall s'ouvrirent enfin. Helen prépara ses Pokéballs.
- Le moment est venu...
Justin Truce entra dans le hall, portant son Bulbizarre. Helen était surprise. On aurait dit un détective privé dans son imperméable beige. Il avait un regard torve mais pas méchant. Plutôt beau garçon même. Habillé de façon très simple. Il avait même une écharpe rouge – qui lui donnait un faux air de Docteur Who, selon Helen – et semblait très calme, très à l'aise.
Ce qu'Helen perçut surtout dans cet homme c'est à quel point il était empli d'amour. De compassion. Il tenait Bulbizarre avec une infinie tendresse, quelque chose qu'Helen avait rarement vu dans sa vie. Un homme d'un tel âge faire preuve d'une telle attention pour une créature si petite, si frêle, si fragile. Le diable avait des gants de velours et semblait être un monstre... de délicatesse.
Il s'arrêta à quelques mètres d'Helen. Il posa Bulbizarre à ses côtés et regarda la prof d'histoire.
- Les Pokémon... ils font partie de nos vies. Je les crois volontiers nos égaux sinon nos supérieurs. J'ai pour les Pokémon une affection infinie. Je les aime plus que tout au monde. Plus que les humains, même.
Justin parlait les bras croisés en évitant délibérément le regard d'Helen qui en fut très surprise. « Il est... mal à l'aise ? Je le mets mal à l'aise ? »
- Parfois je me demande ce que serait un monde où la place des Pokémon aurait été respectée. Où les hommes auraient eu l'humilité, bien avant la période actuelle, de laisser les Pokémon libres maîtres de ce monde qui est le leur avant tout. Pour tout vous dire, je pense que... L'homme est une espèce de Pokémon.
Helen s'étonna. « Non, il parle de choses qui lui tiennent à cœur... et il est très timide, alors parler sincèrement lui coûte... quel être fascinant... »
Justin releva la tête.
- Vous ne croyez pas cela, n'est-ce pas ?
Helen grimaça.
- Euh... je... vous avoue ne jamais m'être posé la question. Les Pokémon sont là, c'est tout, nous vivons en harmonie, ce sont nos amis, nos alliés, nos...
- Nos armes.
Helen s'étonna.
- Les Pokémon sont des armes. C'est ainsi que notre société a choisi de les traiter. Le terme « Harmonie » pour parler de la relation entre un Pokémon et son dresseur est une pure hypocrisie. Nous utilisons les Pokémon comme des armes. Il faut l'assumer.
- Mais vous venez de dire...
- J'aime les Pokémon. Et j'aime la force qu'ils me procurent. Ils sont part de moi. Ils sont mon bras armé. Ils me serviront à améliorer l'humanité en commençant par l'anéantissement des déchets qui la pourrissent.
Helen plissa les yeux.
- Vous savez, les gens qui ont soutenu ce genre de thèse dans l'histoire n'ont jamais bien fini du tout... que ce soit dans la forme comme dans le fond !
- Je ne parle pas d'eugénisme. Certaines de ces personnes sont probablement bénéfiques pour l'humanité.
- Dans ce cas, c'est vous l'hypocrite, monsieur Truce, descendant direct du Roi Caub.
Justin plissa les yeux.
- Vous êtes la fameuse historienne Helen Clover. Même un noble inculte de mon espèce a entendu parler de vous.
- Vous ne faites que vous détester, ce n'est pas une attitude correcte. On ne peut vivre dans la haine de soi, c'est l'amour des autres qui doit prédominer.
Justin haussa les épaules.
- Je suis très aimé, rassurez-vous. J'ai compris avec le temps la valeur et l'importance de l'amour, ses bénéfices et ses malheurs. Cependant...
Justin serra le poing.
- Comment... supporter l'existence d'une caste qui opprime les autres ? Qui se baigne dans une auto-importance crasse et sans mérite aucun !!
- Vous savez on peut très bien vivre sans en faire de cas ! Avant cette année, honnêtement, à part la guerre, je n'ai eu aucun souci avec la noblesse Poképolite. La plupart d'entre eux sont même de bonnes personnes.
Justin sourit.
- On ne peut pas discuter, c'est inutile. Je pensais qu'avec votre recul historique, vous comprendriez le pourquoi de mes actes, mais...
- Mon recul historique me permet justement de dire que vous êtes dans le faux ! Que vous affrontez une chimère ! Johannsen Suzuki était un cas isolé !
- Mes recherches prouvent que d'autres familles ont détruit des vies. Provoqué des actes de félonie intolérables ! Les familles De Beaufort, D'Aubenant, Pentwell, Stockwell, Gallhager !! Voulez-vous un résumé de leurs actes ?! Abus, massacres, esclavage, chasseurs de primes !!
Helen soupira.
- Quand bien même ce n'est pas à vous de les juger mais à la justice ! La famille Truce n'est pas exempte de secrets honteux, je suppose !! Et dois-je vous rappeler que les circonstances de la mort de votre père sont floues ?
Justin écarquilla les yeux, ulcéré.
- C'était une crise cardiaque !!
- Vraiment ?
Justin, fou de rage, envoya Dracolosse.
- MAUDITE !!! OURAGAN !!!
Dracolosse battit des ailes et envoya un puissant vent vers Miradar. Le Pokémon s'avança vers Dracolosse.
- Preston, attaque Croc de Mort !
Miradar chargea rapidement, sauta sur Dracolosse et lui mordit le bras. Dracolosse s'entoura d'une aura bleue. Miradar lâcha prise et s'éloigna.
- DRACOCHARGE !!!
Dracolosse fonça à toute allure. Helen ne reconnaissait plus Justin. « Il est complètement obnubilé, il est impossible de raisonner avec une telle personne... »
- Hydroqueue !!!
Avec un timing effrayant, Miradar frappa Dracolosse, le contrant de plein fouet avec sa queue armée d'eau.
- Oh... s'étonna Justin Truce.
- Ne me sous-estimez pas, vous y laisseriez des plumes.
Justin acquiesça. Il désigna Miradar qui était passablement épuisé.
- Votre Pokémon a usé beaucoup de ses forces pour contrer cette simple attaque...
Helen regarda Miradar qui la regarda et hocha la tête.
- Il va bien.
- Je suppose que ce Pokémon est un peu vieillissant...
Helen plissa les yeux.
- Vieillissant vous-même ! Poinglace !!
Miradar s'avança vers Dracolosse. Justin soupira.
- Comme si une attaque aussi simpliste allait m'avoir... DRACOGRIFFE !!!
Helen plissa les yeux. « C'est pas ce que j'attendais mais c'est pas plus mal ! »
Dracolosse chargeait en ligne horizontale. Helen hocha la tête.
- Oui, enfin, si j'avais Poinglace...
Dracolosse se prit une violente Queue de Fer en pleine face. Le Pokémon exprima un net recul. Miradar gardait un contact oculaire net. Justin haussa les sourcils.
- Un Miradar capable de tenir tête à un Dracolosse, on ne voit pas ça tous les jours...
- N'est-ce pas.
- Vous êtes à la hauteur de votre réputation. De combattante. Parce que je n'ai jamais vu une enseignante si irresponsable envers ses élèves au point de les laisser mener une guerre tous seuls.
Helen éclata de rire.
- Certes...
- Hm. Cru-Aile.
Dracolosse s'envola derrière Justin. Helen s'étonna. « Il persiste à attaquer de face... Il n'a pas compris que Miradar avait le timing parfait pour contrer ce genre d'attaques ? C'est presque trop facile... »
Dracolosse fonça vers Miradar en vrille, les ailes étendues. Helen hocha la tête.
- Flash !!
Miradar étendit les bras. Les signes sur son corps se mirent à flasher. Justin, Dracolosse et Bulbizarre plissèrent les yeux.
Miradar arriva par le côté et s'apprêtait à frapper.
- SOUPLESSE !
Dracolosse s'arrêta en pleine charge. Il regarda Miradar, apeuré, et le frappa puissamment d'un grand coup de queue. Miradar valdingua. Helen sembla choquée.
- Preston !!
- Haaaah... C'est amusant, ils tombent tous dans le même piège...
Helen plissa les yeux.
- Mon dernier grand adversaire... Lui aussi pensait que je n'étais bon qu'à mener des attaques en ligne droite...
Helen haussa les sourcils.
- Votre dernier grand adversaire... ?!
Justin hocha la tête.
- Oui... Quoi qu'il en soit, votre petite chose n'est pas à la hauteur. Je suppose que vous en êtes consciente à présent...
Miradar eut un mal fou à se relever. Helen plissa les yeux et rappela son Pokémon. « Je prends des risques en utilisant un Pokémon par Pokémon, mais mon but est de le retenir afin qu'il n'aille pas embêter les enfants... »
- Azcan !!
Cryptéro apparut. Justin grimaça.
- C'est quoi ce truc ?!
Helen souffla, plutôt surmenée psychologiquement par la tournure de la soirée.
- TRANCH'AIR !!!
Elle y allait avec fougue mais une fougue nécessaire. Face à un tel adversaire, elle savait qu'elle devait y aller fort. L'attaque avait un rayon immense. Justin attrapa Bulbizarre pour le protéger.
- LASER GLACE !
Cryptéro envoya par l'œil au sommet de sa tête un rayon givrant. L'attaque visait précisément Dracolosse. Justin grommela.
- Espèce de fourbe femme... Dracocharge !
Dracolosse fonça, esquivant avec grâce l'attaque d'Helen. Celle-ci paniqua.
- Psyko !! Psyko !!!
L'attaque ralentit à peine Dracolosse qui frappa Cryptéro en plein vol.
« J'ai moins l'habitude de me battre avec lui... Et un Pokémon de cette vitesse... »
Helen souffla, complètement stressée. « J'ai trop peur pour mes élèves pour me battre normalement !! Je suis totalement en deça de mes capacités ! Je suis certaine d'avoir affronté des types au moins aussi forts que lui avec moins de difficultés... »
Elle envoya Golemastoc. Le Pokémon protégea Helen dans son corps. Justin s'étonna.
- Oh...
- POING OMBRE !!!
L'attaque repoussa violemment Dracolosse. Golemastoc n'avait pourtant pas bougé. « Une attaque spontanée ? Cette femme n'est pas n'importe qui et ce Pokémon n'est pas à sous-estimer... »
- Hypérion, Lame de Roc !
Justin haussa les sourcils. Le Golemastoc serra le poing, créant des rochers qui gravitaient autour. L'attaque partit lorsque Golemastoc ouvrit la main. Dracolosse fut touché. Justin remarqua que Cryptéro augmentait l'intensité des attaques avec Vent Arrière.
- Vous prenez un peu trop d'assurance... COLERE !!!
Dracolosse s'énerva et s'entoura de flammes. Helen haussa les sourcils. Le Pokémon frappa avec violence le Cryptéro d'Helen qui valdingua sans résistance.
- Eh crotte !! grommela la prof d'histoire.
Dracolosse fonça vers Golemastoc qui enrobait Helen. Le Pokémon se sépara de sa dresseuse.
- Hypérion, Poing Ombre !!!
Les deux Pokémon s'interceptèrent. Golemastoc tentait de retenir Dracolosse à bout de bras. Justin était fou d'excitation.
- HAHAHAHA ! VOUS ETES TOUS PAREILS, TOUS AUSSI PITOYABLES LES UNS QUE LES AUTRES !!! VOUS PENSEZ QUE LA VICTOIRE VOUS EST ACQUISE MAIS CHAQUE FOIS VOUS PLOYEZ SOUS MA PUISSANCE !
Helen serra les dents. Dracolosse commençait à prendre le dessus.
- Ma force servira mon ambition ! Et mon ambition est IMMENSE !
Golemastoc allait lâcher quand soudain, des plumes entouraient Dracolosse. Le Pokémon sembla perdre ses forces.
- QUOI ?!
Dracolosse recula et se débarrassa des plumes. Il se retrouva alors perclus de piques de glace.
- AH !!!
Helen s'étonna et regarda vers la droite.
Holland Tenorman se tenait debout, son Cornèbre sur l'épaule et un Polagriffe à ses côtés. Justin le regarda, stupéfait.
- Tu vas regretter d'avoir foutu en l'air le bal de promo, espèce d'enfoiré !