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Valdea, voyage vers l'inconnu de Shaam



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» Auteur : Shaam - Voir le profil
» Créé le 28/08/2012 à 18:16
» Dernière mise à jour le 28/08/2012 à 18:19

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Sinnoh

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38 - En route vers l'inconnu
Prosper laissa son chapeau et son manteau long chez lui. Il sortit, vêtu d'une chemise rouge ainsi que d'un pantalon et des chaussures bien confortables. De plus ces cinq Pokéballs étaient fermement attachées à sa ceinture. Enfin, il avait attaché ses cheveux en une queue cheval plutôt conséquente.
Une fois dehors, Prosper prit un taxi qui le mena à l'extrême Ouest de Voilaroc, l'un des coins les plus dangereux de la ville.

- Vous êtes sûr que c'est une bonne idée de se rendre ici ? demanda le chauffeur.
- Ne vous en faites pas pour moi, j'ai l'habitude de venir ici.
- Si vous le dites... restez prudent en tout cas.
- Hm. Merci.

Prosper marcha nonchalamment à travers le quartier mal famé. Une bande de loubards observa le quarantenaire d'un œil curieux.

- Qu'est-ce qu'il vient faire ici, celui-là ?
- Laisse, je le connais ce type. C'est pas un intrus.
- Ah bon ?

C'était le chef de la bande qui avait répondu à son larbin. C'était un grand chauve vêtu d'une jaquette sans manches et assis sur une moto Harley Davidson. Prosper l'aperçut et le salua d'une main en souriant, ce à quoi le boss du groupe Léviator répondit en faisant pareil. Ses larbins étaient plutôt étonnés. Si c'était un inconnu, ils l'auraient probablement agressé.
Prosper s'enfonça dans une ruelle discrète et pénétra dans un bar. C'était sobrement décoré et il y avait peu de clients. Prosper ne s'arrêta pas pour prendre un verre et se dirigea vers une porte ouverte au fond et qui donnait sur couloir. Il le traversa et arriva à son bout où il eut le choix entre des escaliers et une allée à droite. Prosper monta à l'étage et alla à un appartement à la porte ouverte. Il frappa cette dernière et entra.

- Bonjour, dit-il.
- Oh, c'est vous.

Un gros bonhomme à lunettes était installé à un bureau près de la porte. Une sorte de réceptionniste mais en réalité il faisait bien plus. Sur son bureau étaient allumés deux ordinateurs tandis qu'à côté de lui était empilé un grand nombre de dossiers. Un peu plus loin dans la large pièce, une femme avait levé la tête un instant pour voir qui était venu puis se remit à taper intensément sur son clavier. L'endroit n'était pas très bien éclairé mais les rayons du soleil se frayaient un chemin à travers des fenêtres ouvertes au fond de la pièce. Il y avait beaucoup de paperasse peu ordonnée ici et là ainsi qu'une grosse plante en pot pour enjoliver un peu les lieux. Des portes fermées indiquaient le reste de l'appartement.

- Eh bien, monsieur Nov... j'imagine que vous venez une fois de plus pour faire appel à nos services.
- Et pour quelle autre raison viendrais-je ? sourit Prosper.
- En effet... avant de vous laisser parler, je vous rappelle que vous devez garder la bouche cousue quant à notre existence.
- Mais bien sûr, sinon je risque de me faire tuer. Vous me prenez pour qui, Eric ?
- Ça va, ça va. On a déjà eu affaire à des fauteurs de troubles, le moins qu'on puisse faire c'est d'insister sur la clause de confidentialité. Heureux que vous soyez un type correct, Nov. Asseyez-vous là.

Prosper prit place sur une chaise à côté d'Eric qui rehaussa les lunettes.

- Je vous écoute, dit Eric. J'espère que ça va pas être un boulot trop sale.
- Non, non. C'est juste un background check.
- De qui ?
- Enzo Esteban.
- Encore le patron de la grosse firme Esteban ? Il vous a fait quoi ?
- C'est une histoire très compliquée et je n'ai pas envie d'expliquer, ça sera pour une autre fois. Je veux ses coordonnées détaillées, sa situation matrimoniale et même son programme d'aujourd'hui. Vous pouvez me faire ça maintenant ?
- Bien sûr, donnez-moi un peu de temps.

Eric s'activa sur son ordinateur. Prosper ne chercha pas à s'intéresser à la procédure et observa la pièce.

- Vous vous sentez vraiment en sécurité comme ça ? Je veux dire, vous ne risquez pas quelque chose de dangereux, genre une attaque ?
- On a un deal avec les gens d'ici, ils surveillent les alentours pour nous et peuvent même nous protéger au cas où nos employés ne seraient pas disponibles pour s'en occuper. Le bar par où vous êtes venu sert de filtre parmi d'autres, on ne laisse pas n'importe qui avancer dans le couloir. Personne ne vous a parlé ?
- Non, on me connait ici. Je suis un vieil habitant de Voilaroc, j'en connais tous les coins et recoins.
- Je vois.

Eric imprima des données sur une feuille qu'il tendit à Prosper. Ce dernier lut méticuleusement les informations trouvées.

- Originaire de Kanto... est arrivé avec son père à Sinnoh durant son adolescence... patati patata... tiens, il habite au quartier résidentiel, avenue St Pingoléon, maison n°47, juste à droite de l'école primaire Nicéphore. Célibataire, vit seul dans sa maison... ça me facilite la tâche.
- Vous comptez aller le voir ?
- Oui, j'ai à lui parler.
- Oh vous savez, on peut s'en charger pour vous. Nos hommes peuvent faire parler n'importe qui.
- Ce n'est pas la peine d'en arriver là ! Et non, je ne vous paierai pas davantage. Ce background check est déjà assez onéreux à lui seul !
- Bon, comme vous le sentez. Pour ce qu'il compte faire aujourd'hui, je vais passer quelques coups de fils.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Desmond et Maxime assistaient au festival annuel des Cradopaud. Les participants opposaient leurs batraciens venimeux dans diverses épreuves.

- Non mais je rêve, grommela Desmond, ils sont SÉRIEUSEMENT en train de voir quel Cradopaud gonfle le plus ses joues ! Mais quel intérêt à ça ?!
- Comme le champion, les habitants de cette ville doivent être un peu fêlés... marmonna Maxime.
- Le pire c'est qu'on a payé pour ça !
- C'est le dernier concurrent qui passe, là. Après ils vont passer au cassage de briques, ça va être un peu plus intéressant...
- Bah c'est pas difficile !

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Prosper plia la feuille et la mit dans la poche de sa chemise.

- Merci encore, Eric. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans cette entreprise.
- Le plaisir est notre. Ce n'est pas tous les jours qu'on bosse avec des personnes agréables.
- Bonne journée.
- A vous aussi.

Prosper quitta le quartier. Il regarda sa montre, elle indiquait déjà midi et quelques. Le brun se rendit à la première pizzeria et déjeuna. Ensuite il sortit son téléphone portable et alla à l'un de ses contacts.

- Christelle ?

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Prosper retrouva Christelle qui se dirigeait vers son lieu de travail. Elle avait des cheveux roux courts et portait des lunettes. Son corps était un peu rond.

- Alors Prosper, toujours à jouer au vagabond ?
- Oh, tu sais... honnêtement je suis fatigué de voyager. Je pense donc à faire un métier stable. Récemment on m'a proposé de présenter une émission télé où à chaque épisode on expose un Pokémon particulier... et ça m'intéresse, je crois que je vais accepter. Ca va m'assurer un bon petit revenu bien stable.
- Je vois...
- Tu voix où je veux en venir ?
- Oui, je comprends.
- Je sais que c'est un peu précipité et qu'on n'est pas en train de vivre une folle histoire d'amour, mais bon...
- Peut-être qu'on est trop vieux pour ça...
- C'est par réconfort mutuel qu'on projette ça, mais... où est le mal ?
- Ça va aller, Prosper. Je sais que ce que j'en pense t'intrigue. A vrai dire je préfère ne pas trop réfléchir là-dessus. Des fois, penser simple c'est bien aussi.
- Merci...
- Bon, je suis presque arrivée. Je te laisse.
- Je serai occupé les prochains jours, ça ne t'embête pas ?
- Non, non...

Christelle s'en alla. Prosper continua à vagabonder un moment puis, un peu plus tard, il prit une de ses Pokéball et sortit son Tropius.

- Mon ami, prépare-toi à te dégourdir les ailes.

Tropius acquiesça en frottant sa tête contre celle de son dresseur. Prosper monta sur le dos du Pokémon Plante/Vol et se dirigea vers le quartier résidentiel. S'y rendre par les moyens de transport habituels était long et stressant. Le quarantenaire sourit en voyant sous lui les sempiternels embouteillages de la ville.
Avant d'arriver au quartier résidentiel, il descendit dans une rue vide, rappela son Pokémon et continua son chemin à pied pour éviter d'attirer l'attention.

Prosper alla à un café et y resta en attendant la tombée de la nuit.

Aux environs de vingt heures heures, Prosper arriva à l'avenue St Pingoléon qui était large mais déserte. Une constante dans les endroits supposés prestigieux. Il passa derrière la maison d'Enzo et sortit son Aligatueur en priant pour que personne ne l'aperçoive. Car il s'apprêtait à adopter le comportement d'un vrai voleur : son Pokémon le porta sur ses épaules ce qui lui permit d'atteindre le sommet du mur et de s'y accouder. Après s'être rapidement assuré qu'il n'y avait personne ni rien dans les parages, il rappela son Pokémon d'un bras et le ressortit ensuite mais cette fois à l'intérieur de la demeure d'Enzo. Aligatueur aida donc son dresseur à descendre de l'autre côté du mur. Puis Prosper accéda à un balcon devant lui, une fois de plus grâce à son Pokémon. Le brun sourit en remarquant que la baie vitrée coulissante n'opposait aucune résistance.
« Parfois on a trop confiance » songea-t-il.
Il s'introduisit donc dans une chambre peu meublée, visiblement peu utile au propriétaire des lieux. Prosper en sortit prudemment et s'assura qu'il n'y avait personne à l'étage. Il se rapprocha des escaliers menant au rez-de-chaussée et là, il entendit des voix, une discussion entre plusieurs personnes. En tendant bien l'oreille, l'homme sans chapeau parvint à reconnaître les voix d'Irving et Enzo.

- Alors c'est décidé.
- Oui. Après demain on ira aux Colonnes Lances, l'endroit où il est le plus facile de créer un passage dimensionnel.

Prosper étouffa un cri de stupeur puis sourit. « Bingo ! »

- Esteban, sont où les toilettes ?
- A l'étage, à gauche.

Prosper déglutit, René menaçait de venir là où il était. Le brun retourna vers la chambre par où il était arrivé, en essayant de concilier entre rapidité et silence. Une fois là-bas il ferma soigneusement la porte mais redouta quand même la possibilité que quelqu'un entre. Il ne pouvait pas concevoir une raison valable à un tel scénario mais décida tout de même de prendre ses précautions et alla se cacher dans un placard ouvert et vide. Il y resta trois bonnes minutes durant lesquelles il s'imagina à chaque instant l'arrivée soudaine de quelqu'un. Prosper commença à suer. Tout était possible à tout moment. Il dut néanmoins continuer à prendre des risques et quitta sa cachette pour s'aventurer une fois de plus dans le couloir et épier la petite réunion en bas.

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Pendant qu'Irving, René et Emile s'adonnaient à une partie de poker dans le salon, Enzo et Lucciana savouraient chacun un verre à la terrasse juste à côté. Enzo semblait d'excellente humeur tandis que Lucciana gardait son air posé et peu enjoué.

- Je me demande si je parviendrai à dormir ce soir, avec toute cette excitation...
- Tu en fais trop...
- Et toi tu en fais trop peu.
- Enzo, tu... tu accordes trop d'importance au passé. A quoi bon montrer à tout le monde que Valdea n'est pas un mythe ? J'avoue que je n'arrive pas à te cerner.
- Ne crois pas une seconde que tu peux me dissuader de quoi que ce soit.
- Je n'en ai pas l'intention.
- J'ai oublié de te dire que tu étais ravissante avec cette robe.
- Tu es ridicule !
- Sincère, surtout.
- Alors merci...

Un peu plus tard, les invités prirent congé un à un et Enzo se retrouva bientôt seul chez lui. Prosper en profita alors pour se dévoiler et descendit les escaliers en souriant. En l'apercevant, Enzo se leva brusquement de son canapé, surpris et légèrement effrayé.

- Nom de Dieu mais...
- Bonsoir !

Prosper s'assit sur une chaise comme s'il était chez lui.

- Relax, je viens juste prendre de vos nouvelles. Votre petite réunion avait l'air sympa ! Dommage que ce ne soit pas une soirée à thème, genre fratrie occulte !
- Bâtard... je parie que c'est la société d'Eric qui vous a mené ici.
- Tiens ? Vous seriez client aussi ?
- Quand quelque chose d'étrange se produit à Voilaroc, il y a des chances pour qu'Eric soit dans le coup.
- C'est une vaine que la police ne sache encore rien de cela...
- Qu'est-ce que vous voulez ?!
- Moi ? Oh, juste taper la causette un peu ! Haha ! Vous me rappelez Desmond, vous savez ? Lui aussi quand je l'ai rencontré il était alerte et méfiant.
- Vous voyez Dana dans le jardin ? Je peux la lâcher sur vous à tout moment !

Effectivement, la grande dragonne dormait dans le jardin visible depuis une baie vitrée.

- Hé, relax j'ai dit ! Si ça peut vous rassurer, je n'ai rien volé ni abimé. Au fait, très jolie maison ! Je vous envie !

Enzo semblait tendu au départ mais il se réinstalla dans son canapé en soufflant.

- Vous connaissez Gustave Maevan ? demanda Prosper.
- Le défunt grand-père de Desmond, l'homme qui l'a mis au courant pour Valdea. Le carnet de Desmond le mentionne.
- Exact. Moi aussi j'ai connu Gustave, on s'est rencontré durant l'un de mes voyages, c'était un bon ami. Sa dernière volonté avant de mourir était que Desmond perce le secret de Valdea. Chose qu'on a presque accompli ensemble.
- Et donc ?
- De son vivant, Gustave aurait pu créer un buzz autour de Valdea, mais il ne l'a pas fait... ce n'était pas ce qu'il voulait. Et je tiens à honorer sa volonté, tout comme Desmond.
- Je suppose que maintenant vous connaissez notre plan... vous comptez nous arrêter ? Rappelez-vous la défaite de l'autre fois !
- Ne nous sous-estimez pas. Bon, c'est pas tout ça, mais parlez-moi un peu de Valdea. Quelle sorte de désastre le Pokémon de la Calamité a-t-il exactement commis ? Je suppose que vous n'avez rien à perdre à me le dire, non ?
- En effet, non... savez-vous au moins les raisons qui l'ont poussé à faire ce qu'il a fait ?
- Dans les Ruines Cryptées, vous savez là où on s'est rencontrés l'autre fois, moi et les jeunes on a découvert un message caché derrière un mur. Il disait que les habitants de Valdea ont voulu capturer ce Pokémon mais il y a résisté, causant la Calamité par la même occasion.

Enzo s'étonna un peu de la présence d'un tel message. Mais qu'importe, il ne lui apprenait rien de nouveau.

- Exact... un grand nombre de Pokémon s'est acharné sur lui, il était proche de la mort... il a donc rassemblé sa force de Pokémon Légendaire et libéré une onde de choc à laquelle aucun Pokémon adverse n'a échappé. Tous étaient tombés KO, mais le pire c'est que cette onde était, comment dire... disons radioactive, je veux dire néfaste pour les humains et les Pokémon. Les habitants de Valdea sont tombés peu à peu malades et ont donc du quitter Valdea puisqu'ils étaient incapables de remédier à la radioactivité ambiante. C'était il y a près de sept siècles.
- Eh ben... l'histoire devient plus claire. Merci pour ces éclaircissements.
- Ah, et un détail : la Calamité n'implique pas de catastrophe naturelle comme on l'entend d'habitude, comme les séismes, les raz de marée... mais l'empoisonnement de l'air n'est pas moins dangereux. Même si, après tant de temps, il se peut que les effets de l'onde de choc nocive se soient atténués voire même effacés.

Prosper avait les sourcils légèrement haussés, à la fois par les explications et l'accord d'Enzo de les fournir.

- Vous êtes si consentant à me parler de Valdea...
- Par le passé j'ai cherché à en discuter mais très peu de personnes m'ont pris au sérieux. Toutefois, bientôt tout le monde sera obligé de me prendre au sérieux.
- Au prix de la tranquillité actuelle ? Vous allez causer un bouleversement sans précédent ! Qui sait ce qui peut se passer de problématique après !
- Je m'en moque. Je ne peux pas reculer si près du but. Valdea ne mérite pas d'être effacée de l'histoire.
- Ok, je sens que ça ne sert à rien d'essayer de vous raisonner, j'abandonne, dit Prosper en levant les mains.

Enzo lança un regard méprisant et hostile à Prosper qui le considérait encore comme ayant tort.

- Je suis de bonne humeur aujourd'hui, je vais être indulgent et renoncer à appeler la police.
- Merci beaucoup ! Héhéhé... cette partie d'infiltration a été très excitante, j'ai eu une de ces poussées d'adrénaline ! Vous devriez essayer un de ces quatre...
- Maintenant partez avant que je ne change d'avis. Je n'ai plus rien à vous dire.
- Très bien, très bien... bonne fin de soirée.

Prosper insista pour serrer la main à Enzo qui accepta après hésitation. Le brun se dirigea ensuite vers la porte et quitta les lieux nonchalamment, comme un invité qui prenait congé.

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Après cela, Prosper appela Desmond et l'informa du plan d'EEV. Il était impératif de réagir à temps. Il semblait donc évident qu'un voyage vers les Colonnes Lances s'imposait. Bien entendu Maxime allait les accompagner puisqu'une bataille paraissait plus que probable et que sa force serait nécessaire.
Le lendemain, Prosper avait retrouvé les deux dresseurs professionnels à Verchamps pour se préparer au jour fatidique.

- On va avoir besoin de Yolène, dit Prosper.
- Encore une fois ? dit Desmond. Vous ne trouvez pas qu'on l'embête trop avec nos histoires ?
- Certes mais comme la dernière fois, sa force nous sera utile.
- Ouais ben elle a pas été super utile, même avec l'aide de Célestine elle a pas pu battre un Libégon.
- L'autre fois le temps jouait contre nous. Mais cette fois, on va arriver avant eux et les empêcher de commencer quoi que ce soit.
- Vous ne trouvez pas qu'on profite d'elle gratuitement ? Qu'est-ce qu'elle va gagner à se faire chier à monter jusqu'au sommet du Mont Couronné et se bastonner contre des gars qui ne lui ont rien fait ? Tu en penses quoi, Maxime ?
- Baaah... si elle accepte, où est le mal ?
- Je te comprends Desmond, dit Prosper, mais la situation exige sa présence. Elle est déjà assez impliquée dans tout ça. Elle n'a pas d'occupation particulière, n'est-ce pas ?
- Non...
- Donc elle peut nous rejoindre. Passe-moi son numéro.

Prosper expliqua la situation à Yolène qui sembla assez étonnée mais surtout consentante. Prosper leva un pouce à Desmond et Maxime qui comprirent que c'était bon.

- Passez-la-moi, dit Desmond.

Prosper tendit son téléphone, intrigué.

- Salut, Yolène.
« Desmond ! Tu vas bien ? »
- Oui... écoute, je suis désolé de t'imposer ça, je sais que c'est assez soudain.
« Ce n'est pas grave, j'inventerai une excuse à mes parents »
- Ça peut devenir dangereux, tu sais ? Tu es sûre de ta décision ?
« Tu m'as l'air bien anxieux, Desmond. Détends-toi ! Ce n'est pas comme si Dialga et Palkia allaient nous tomber dessus ! Franchement, ça ne me dérange pas »
- Ouais, tu as raison... merci pour ton aide.
« De rien ! J'essaierai de faire mieux que la dernière fois »

Desmond termina l'appel et rendit à Prosper son téléphone.

- Et pour Célestine ? demanda Maxime.
- Non, répondit Desmond. Ça serait trop demander. Elle n'est pas aussi « libre » que Yolène. Le voyage sera trop dur pour elle et sa famille risque de ne pas la laisser.
- Je vois, acquiesça Prosper.

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Desmond fit part à Célestine de la situation. Il lui chassa de la tête l'idée de les rejoindre.

« Je vois... tu as raison »
- Ça avance, ton roman ?
« Oui... je te ferai lire le début prochainement »
- Hm. J'ai hâte de voir ça de plus près.
« Desmond... »
- Oui ?
« Sois prudent »
- D'accord. Ne t'en fais pas pour moi, tout va bien se passer.
« Bien... on se reverra après ? »
- Oui... on se reverra. Bon, je te laisse.
« A plus tard. Porte-toi bien ! »
- Toi aussi, Célès.

Desmond raccrocha alors qu'il avait encore une chose à dire. Mais il n'avait pas osé. Il ferma les yeux et se mordilla les lèvres, frustré contre lui-même.

« Une fois que tout ça sera fini, je me rattraperai... et je te demanderai un rencard, un VRAI ! »

Chez elle, Célestine était allongée sur son lit, le regard perdu.

« J'aurais bien aimé les accompagner... mais cette fois c'est au-delà de mon champ d'action.
Desmond... à part tout ça, qu'en est-il de nous deux ? Est-ce que cette amitié peut durer encore longtemps ? Et est-ce que je vais finir par développer des sentiments pour toi ? Est-ce que ça peut marcher entre nous ? Je n'ai pas eu de coup de foudre, mais en même temps... je ne sais pas... »

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Le soir, Desmond resta longtemps éveillé dans son lit. Il se repassait tout son parcours et réfléchissait intensément aux objectifs d'EEV et les conséquences qui pourraient découler de leur accomplissement. Le dresseur professionnel pensa aussi à retourner chez lui pour quelque temps, après la confrontation imminente avec EEV.
Cette nuit, quand le sommeil l'emporta, il rêva une fois de plus du paysage de Valdea.

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Le lendemain.
Avant de sortir de chez lui, Irving lança un regard à la pièce peu spacieuse et chaotiquement rangée. L'homme aux cheveux blancs était déterminé. Le succès de l'opération dépendait en grande partie de lui.
« Je ne dois pas décevoir Enzo. Et après, tout changera. Pour le mieux »

Emile prenait son petit déjeuner en compagnie de sa femme et ses deux filles. Il ressentait déjà un trac immense rien qu'en pensant au programme de la journée.

- Papa, tu as l'air tendu, ça va ? demanda l'une de ses filles.
- Euh... oui ma chérie, tout va bien.
- J'espère que ton séminaire va bien se passer, dit son épouse.
- Oui, oui... tout ira bien.

Emile baissa la tête vers sa tasse de café. « Je me sens comme un adolescent qui cache des choses fâcheuses à ses parents ! »


Lucciana ferma la porte de son appartement et descendit les escaliers nerveusement.
« J'espère sincèrement que cette opération va échouer. Si tu n'étais pas autant absorbé par cette ambition idiote, Enzo, j'aurais accepté toutes tes avances. Mais je ne peux pas rester à tes côtés dans l'affaire que tu comptes annoncer au monde entier. J'aime trop la tranquillité pour supporter la célébrité prochaine d'EEV...
Mais surtout, j'ai un mauvais pressentiment... »


René, lui, n'était guère angoissé ou nerveux, mais plutôt joyeux et excité. Il marchait à pas rapides en sifflotant.
« J'ai attendu ce jour avec TANT D'IMPATIENCE.
ENFIN, je vais pouvoir atteindre mon objectif. Et rien ni personne ne pourra m'en empêcher. J'imagine déjà la tête des autres quand je passerai à l'acte... »

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Desmond, Maxime, Yolène et Prosper montaient à travers le Mont Couronné. Un exercice qui s'avérait de plus en plus fatigant.

- On fait une pause ? proposa Prosper.
- Volontiers ! acquiesça Maxime.

Ils s'assirent et contemplèrent le paysage splendide qui s'offrait à eux, à savoir toute une partie de Sinnoh. Maxime voulut prendre une photo avec son téléphone portable mais Prosper lui tendit un appareil photo.

- Tiens, c'est du 14 mégapixels.
- Ah, merci ! s'enjoua le brun. Vous êtes cool !
- Et comment !
- Rien que pour savourer cette vue, dit Yolène, ça mérite que je vienne !
- Ouais, acquiesça Desmond. Même si ça me gêne encore un peu de t'avoir poussée à ce grand déplacement.
- Tu sais Desmond... je m'ennuie un peu chez moi. En plus, en vous accompagnant je me sens utile, je sens que je contribue à l'accomplissement de quelque chose. C'est pour ça que j'ai accepté.
- Ok, je ne t'embête plus avec ça... merci encore.
- Et tu comptes trouver une vraie occupation, plus tard ? demanda Prosper.
- Eh bien... je pense à devenir professeur.

Desmond et Maxime s'étonnèrent. Voilà qui était imprévisible.

- C'est une longue histoire, mais il n'y a pas si longtemps j'ai aidé un prof à faire son cours et ça m'a beaucoup plu. Je réfléchis de plus en plus à commencer une formation. Si j'arrive jusqu'au bout, je pourrai peut-être exercer dans une école primaire.
- Cool, ça ! s'enjoua Maxime.
- Bonne chance ! ajouta Desmond.
- Merci !
- Tes parents sont d'accord ? demanda Prosper.
- En fait je ne leur ai encore rien dit... mais je compte leur expliquer prochainement.
- Hm... quoi qu'il en soit, bonne chance. Bien, à partir de là on va utiliser nos Pokémon volants, pour gagner du temps.
- Pourquoi on ne les a pas utilisés dès le départ ? demanda Maxime.
- Pour qu'ils ne se fatiguent pas trop et restent disponibles pour la bataille qui nous attend là-haut, répondit Desmond.
- Voilà, acquiesça Prosper.
- Je promets de faire mieux que la dernière fois ! dit Yolène.

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EEV était au sommet du Mont Couronné, plus précisément aux Colonnes Lances. Cette journée était arrivée au milieu de l'après-midi, aux environs de quinze heures et demie. Enzo et ses quatre alliés observaient les ruines mystiques où allait se dérouler, une fois de plus, un évènement particulier.

- Nous y voilà... dit Emile.
- Enfin !! s'enjoua René.

Même Irving souriait. Lucciana préféra garder le silence.
Enzo se tourna vers le reste du groupe en étendant les bras et en souriant comme un fou.

- Mes amis, il est temps ! Temps pour nous d'accomplir un exploit sans aucun semblable ! Le monde entier va...
- STOP !!!

Enzo haussa les sourcils mais sans en perdre son sourire. Irving, Emile, René et Lucciana se retournèrent et aperçurent alors quatre individus qui venaient d'arriver.

- Bonjour ! s'exclama Yolène. Hihihi !
- Bordel, on est en retard ! fit Maxime.
- Pas tant que ça, rétorqua Prosper, ils n'ont encore rien fait.
- Esteban ! cria Desmond en pointant Enzo du doigt. Ça va être ta fête, toi et tes larbins !!!