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A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 17/04/2012 à 12:56
» Dernière mise à jour le 02/07/2014 à 20:24

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

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XIV - The last flight of doom 4: the hardest ultimate danger
Je regardai attentivement Lilas, enfoncé dans les branchages, les feuilles du buisson ultra-top camouflé me rentrant dans le nez. Elle s'avançait pas à pas vers la tour de contrôle qui servait également de point de départ pour les colis ; elle tournait le dos et se stoppait net par moments, se faisant passer pour un plant inoffensif. Elle arriva en face de la grande porte, se glissant derrière, et l'entrebâillant, épiant pour savoir si la voie était libre. Après quelques secondes furtives, elle me fit signe d'approcher. Je me glissais alors agilement et rapidement hors du buis, le plus silencieusement possible ; je courus habilement sur la pointe des serres, étendant mes bras plumés et battant des ailes, puis je bondis discrètement. Je planai calmement jusqu'à la porte retenue par mon amie de mission, puis atterris en roulés boulés discrets et amortis, revenant sur mes pattes avec classe en me rattrapant aux gonds de la porte exposés par son ouverture. Je passai subrepticement ma tête d'Aéroptéryx, scrutant la réceptionniste en train de tapoter tranquillement sur son écran d'ordinateur, innocente de notre intrusion programmée. Je dirigeai mes pupilles vers l'horloge digitale accrochée au-dessus de la nana : 7h50. 18 minutes restantes avant décollage. Pile dans les temps. Lilas me murmura, sûrement pour me rappeler la phrase code :

- C'est assez comique de s'insinuer aussi discrètement alors qu'il n'y a encore personne ! Ça m'entraîne pour mes futures missions !

- Casse pas l'ambiance, s'te plaît, souris-je très gentiment.

L'apparente seule être humaine qui hantait le lieu à pénétrer restait obnubilée par son écran, bien qu'elle jetait quelques coups d'œil à intervalles réguliers aux écrans de surveillance des pistes. En plus de ça, une télévision sur la gauche allumée sur une chaîne info diffusait un son, une couverture supplémentaire pour nous ; l'occasion était parfaite. Avec toujours la même fugacité, nous nous glissâmes à l'intérieur, longeant les murs extrêmement rapidement. Au fond du grand hall, traversant la pièce en entier et débouchant sur une ouverture murale, un grand tapis roulant, sur lequel un officier posait des paquets et autres colis à une cadence soutenue. Nous atteignîmes sans aucune encombre le tapis roulant qui amenait les dernières boîtes dans la soute de l'appareil selon le plan de l'aéroport. Profitant de la pause de 7h52 du type qui alla se taper la discute autour d'un bon petit café avec l'autre nana de la réception, nous subtilisâmes en douce quatre paquets tout en lançant des regards stylés pour vérifier si quelqu'un nous avait suivi (on sait jamais). Après les avoir déposés et empilés doucement sur un diable, Lilas m'aida à aller nous cacher avec les boîtes en question dans le local à balai qui se trouvait justement à côté. Une fois le petit parcours de trois mètres en ligne droite accompli sans la moindre peine, ma coéquipière referma la porte "No entrance" derrière nous. La fenêtre dudit local, qui servait beaucoup dans un placard à balai, donnait bien évidemment sur l'unique piste de l'aéroport, où notre avion-cargo monumental était en train d'être rempli de kérosène et achevait bientôt son emplissage de colis. Je me plaquai contre le mur sous l'embrasure, remontai la paroi l'abdomen collé, et passait en douce ma tête au dehors :

- La cacahuète est-elle bien à l'ail ?

- Non, elle est au paprika.

Fire, qui m'attendait pile en-dessous, eut son signal de départ, et me répondit par cette phrase code trop stylée que c'était à lui de jouer. Le diable mis de côté, Lilas et moi passâmes alors la caboche en silence dans l'entrebâillement de la porte du local, attendant patiemment que le meneur des W.T.F. entre en action.


20 secondes et 23 millièmes plus tard, la grande porte d'entrée de la tour de contrôle s'ouvrit, et un Polarhume débarqua en marchant tout tranquillement vers la réception. La réceptionniste et l'officier furent étonnés de le voir arriver ainsi ; le Pokémon concerné s'assit alors en plein milieu du hall, et se mit à chialer. Les deux gus se hâtèrent d'aller le réconforter, apitoyés et attendris par la bouille de Bisou. Sacré acteur. Cependant, ne vérifiant pas les écrans de surveillance, ils ne virent pas un certain Flamme qui embrasa les arbres avoisinant les entrepôts extérieurs. L'alarme incendie, interne à la tour de contrôle seulement, se mit bien sûr à sonner, rayant incessamment la pièce de ses lumières rouges vif, hululant le danger imminent. Brandissant des extincteurs, les deux envoyèrent à moitié valser Bisou et filèrent au dehors, s'empressant d'aller éteindre le début d'incendie. Lilas, vu comment son petit bébé avait été envoyé paître, se rua sur le bout de chou qui se retenait tant bien que mal de pleurer véritablement. Et, bien sûr, ça, c'était pas prévu.

- Bisou ! Les vilains ! Ils ne t'ont pas trop brusqué ?

Le Fragilady ramassa le Polarhume tombé, qui chouinait "Tata La ! Tata La !". J'avais beau eu essayé de la retenir, mais rien n'y avait fait. Je l'avais alors précédée, et je les hâtai :

- Bougez-vous ! Fire va bientôt arriver, et on doit encore se foutre dans ses boîtes avant d'embarquer dans la soute !

Lilas, berçant le Pokémon qui se la fermait maintenant (bien que l'alarme hurlante continuait de percer les tympans), remarqua :

- Mais... T'es sûr qu'avec la pression qui est subie en soute et les température qui y règnent, ça va le faire ? C'est pas censé être adapté pour des être vivants !

- Rho la la, mais t'inquiète, ils le font plein de fois dans les films, alors c'est que ça doit marcher ! rétorquai-je en haussant les épaules.

La sirène s'arrêta alors, les rais rouges balayant toujours le rez-de-chaussée de la tour. Nous nous apprêtions à retourner nous planquer dans notre placard, là où Fire devait nous rejoindre quelques secondes plus tard, mais je restai figé. Non pas pour un énième mal de crâne insoutenable et chiant, mais par ce qui était diffusé à la télé sur la gauche de l'entrée de la tour. Les voix qui émanaient du poste étaient beaucoup plus distinctes maintenant, commentant les images d'une foule en furie qui fuyait une région bien connue.



Flash spécial !

"- Nous venons d'apprendre à l'instant que le gouvernement de la région de Hoenn, après avoir reçu de fermes preuves et menaces d'un groupe de terroristes, a décrété le plan d'Alerte 10, soit le niveau maximal. Il semblerait que les provocateurs d'un tel fléau se trouveraient à Algatia en ce moment même, et la ville serait entre leurs mains. Ce plan, mesure ultime en cas de danger pouvant nuire à la région entière, ordonne que tout humain ou Pokémon soit immédiatement transféré vers le lieu d'accueil le plus proche. Dans le cas de Hoenn, c'est l'Île Gentille, fraîchement indépendante d'un archipel voisin au territoire en crise, qui est la plus éloigné, grande, habitable et donc apte à recevoir les réfugiés d'une région entière, se dit-elle. L'Île Gentille, en pleine reconstruction et chamboulement politique, voit sa puissance croître fortement avec cette importance à l'échelle mondiale. Si vous habitez Hoenn, fuyez donc sans plus tarder ; emportez le strict minimum, et allez vous réfugier sur l'Île. Des ferrys à Nénucrique et Poivressel, vols en partance de l'aéroport régional de Poivressel et Pokémon Eau du réseau des PC sont disponibles dès maintenant afin de faciliter la plus importante migration que connaîtra Hoenn, à n'en point douter. Les terroristes, d'après certaines sources, sembleraient être d'anciens membres des Team Aqua et Magma ; leurs intentions quant à comment nuire à la région hoennienne restent malgré tout dissimulées par le gouvernement, qui veut rester muet "pour ne pas alerter les foules". Ce dernier a tout de même eut donc le devoir d'enclencher le plan d'Alerte 10, soit le niveau maximal. Des dizaines d'avions en partance d'autres régions arrivent également dans les plus brefs délais afin d'aider à l'évacuation de Hoenn. Des spéculations font état du lien de cette annonce bouleversante avec les spectaculaires événements de la semaine : les problèmes climatiques mondiaux, les récents séismes, le raz-de-marée de Vaguelone, le déficit de naissances... De plus, d'autres pistes seraient que les récents accidents survenus à Unys - les métros des lignes Jaune et Marron, la prise d'otage du Centre Pokémon à Vaguelone - seraient l'œuvre de cette même organisation terroriste, qui pourrait toujours revendiquer des idéaux écologiques, comme ils l'auraient fait dans le passé.

*changement de plan et cadrage sur un journaliste en direct du Commissariat de Volucité, la main sur l'oreillette, le micro dans l'autre*

- Mmmh oui justement François, je viens d'apprendre à l'instant qu'une des victimes du dernier accident en date à Unys, celui du déraillement du métropolitain fou, aurait été tuée par balle quelque temps avant que l'accident ne survienne. Selon les enquêteurs, la balle retrouvée par miracle sur les lieux du carnage serait du même modèle que celle utilisée pour le meurtre de la petite Julia Moulin sur la Grand-Place de Volucité il y a deux jours. Pour nous parler de ces fameux récents événements en pagaille, j'ai à mes côtés le chef de la Police Internationale, le Commissaire et donc Président de cette organisation monsieur Columbo. Monsieur, qu'en est-il de...

*gros plan brutal sur la face de cake du chef, tout fumant et énervé, qui s'en prend limite au caméraman*

- C'est de la faute à ces MOCLASM, j'vous dis ! Ce groupuscule de membres secrets agit dans l'ombre depuis bien trop longtemps, et en plus de ça, ils se disent sauveurs de l'humanité ! Moi, je vous le dis et redis, l'ennemi public numéro un à l'heure qu'il est, c'est cet Arkéapti parlant de malheur !

*il brandit férocement une affiche avec un portrait robot d'un Arkéapti avec une tête de méchant, les crocs dégoulinants de sang et de bave, le regard cruel et sadique, avec un petit ruban Joie accroché au cou et une Honor Ball démesurée*

- Il a d'ailleurs fait un scandale monumental à Vaguelone, peu avant l'arrivée - comme par hasard - du raz-de-marée ! TROUVEZ-LE ! TROUVEZ-LE ET NOUS NOUS OCCUPERONS DE SON CAS !

*plan sur le journaliste un peu désemparé*

- Heu... merci... merci bien, monsieur Columbo...

*retour sur le plateau*

- Merci, Frédéric ! Nous retiendrons donc de ce flash spécial, qui restera avec vous toute cette journée pour vous tenir au courant du déroulement de la fuite des Hoenniens vers l'Île Gentille et de l'évolution de la situation à Hoenn qui est menacée d'on ne sait quoi, le fait que le monde entier connaît un moment grave dans son histoire et un tournant mémorable ! Sans oublier cette tête de fourbe d'Arkéapti, qui doit être capturé au plus vite et amené au Commissariat, seul coupable présumé avec ces mystérieux terroristes ! Mais avant de continuer à vous donner d'autres informations cruciales pour votre survie et celle de notre planète, une page de pub !

*jingle moisi*



J'eus à peine le temps d'être sidéré par la compréhension de ce flot d'informations (tout comme Lilas, cela dit, vu que Bisou se léchait sa morve gelée) que la réceptionniste et surtout l'officier armé d'un extincteur rentrèrent au bercail en détalant. A peine la porte passée avec l'horloge qui indiquait 7h58, ils tombèrent sur notre trio, et l'homme en uniforme bleu s'écria, me pointant avec le cylindre rouge fraîchement utilisé :

- Putain, regarde ! C'est l'Arkéapti avec le choupinou ruban rouge carmin sur lequel se trouve également les petites étoiles jaunes toutes mignonnes qui brillent !

Ça craint.

- Ah oui, en effet, remarqua la réceptionniste, essoufflée par tant d'action, là, d'un seul coup.

Le gars avait dû passer un moment devant ce maudit avis de recherche pour s'en souvenir. N'empêche que ça ne changeait rien au fait que nous étions tous pétrifiés, pour une raison ou une autre. Puis la nana enchaîna dans ses remarques, un peu désemparée :

- Heu... Mais... C'est un Aéroptéryx, ça, non ?

+1 pour la madame.

- Qu'est-ce qu'il me dit qu'il n'a pas évolué ? rétorqua l'autre con avec un sourire sournois. Il en a toutes les caractéristiques ! Il a une tête de méchant, en plus !

Lilas ne bronchait pas et se faisait discrète avec Bisou ; moi j'allais protester que la tronche du type était pas mieux, mais je n'en eus pas l'occasion : l'officier en question sortit une Poké Ball de sa poche. Choc. Mon cœur se mit à battre la chamade, Lilas à me hurler de courir, mais non, je restai là, pétrifié, impuissant, les souvenirs douloureux de mon dernier voyage en Ball et les galères vécues me revenant en mémoire de plein fouet. Je trouvai rien à faire, même pas une réplique bien placée pour me défendre. La nana de l'accueil semblait perplexe, un peu attristée sur mon sort, quand, juste avant que son collègue balance la sphère que je redoutai tant, elle souligna judicieusement :

- Celui de l'affiche parle.

L'autre s'arrêta pile dans son élan, se remémorant également ce détail. Je reculai petit à petit en approuvant :

- Ah, ça c'est vrai ! Celui de l'affiche parle !




[...]




Et merde.

- COURS !

Effectivement, là, je courus. Remarquez, tant mieux, au moins, l'autre officier envoya sa Poké Ball s'éclater sur l'ordi de la réceptionniste dans un craquement sinistre pour la propriétaire. Elle explosa de rage, frappant de ses poings le mec en uniforme qui geignait. Nous avions donc surgi au dehors, envoyant virer la porte d'une Acrobatie planante et bien placée, et, au moins, les deux gus n'allaient pas nous poursuivre de sitôt, vu l'état dans lequel était la gentille madame réaliste.


Nous étions donc en train de détaler sur la piste d'atterrissage, en direction de l'avion-cargo gargantuesque, immobile et en position, prêt à décoller, attendant sûrement son heure. Un grand escalier roulant avait permis aux pilotes de monter, et, par bonheur, il était toujours là. Enfin, merci Fire d'avoir cramé la face de ceux qui voulaient l'enlever. Le Reptincel, le Sac à Trésor en bandoulière et trépignant sur place en haut des marches, nous attendait impatiemment, si ce n'est nous gueulait de nous dépêcher. Ayant dû changer le plan à la dernière minute vu les événements, nous étions donc partis pour monter dans le cockpit. Formidable. On sera en coloc avec les pilotes ; ils comprendront. Nous tracions donc sur la (TRÈS) longue et (VACHEMENT) interminable piste goudronnée ; je remarquai alors que mon évolution avait vraiment eu du bon : je courais maintenant à une vitesse assez impressionnante, bondissant à grandes et précises enjambées sur mes cuisses décidément bien musclées, et puis, je m'étais habitué, à force, à accrocher le sol avec mes griffes des pattes antérieures. Lilas, elle, peinait un peu plus, d'autant plus qu'elle, elle avait un bagage à main. Je la distançais donc de plusieurs dizaines de mètre sans m'en apercevoir, avec comme seul objectif en tête de pas finir choppé par quelqu'un et de voler vers Hoenn défoncer la gueule aux abrutis de connard de merde qui m'ont foutu dans ce bordel. Et là, j'entendis Fire me hurler quelque chose qui ne lui faisait pas plaisir, sautant sur place. Et ce fut le drame.

- DOUBLE COMBO ÉLECTRIK QUI DÉFRISE !

En pleine course, je me pris de plein fouet en pleine gueule pleins d'éclairs pleinement chargés d'une vive lueur jaune. L'équivalent de quatre Tonnerre combinés m'envoya valdinguer sur dix mètres, avant de me faire crasher sur le bitume. Aïe. Complètement sous le choc électrique, ne serait-ce paralysé, je restai au sol comme une pauvre chaussette chargée en électricité statique et toute frisée. Je levai avec difficulté le museau en gémissant, pour essayer tout de même de m'assurer que les voix que j'avais ouïes étaient bien celles que je redoutais :

- AU NOM DE LA SUPÉRIORITÉ FÉMININE ET DE LA BEAUTÉ EXTÉRIEURE !

Et, venant du... du... du ciel (O_o), l'Émolga, le Pachirisu et le Pichu atterrirent en mode super trognon choupinou tout tranquillement sur le sol goudronné. A croire qu'il n'y ait que moi qui s'éclate la face constamment sur le sol et qui n'atterris jamais doucement. Sandy, repliant ses membranes pattes avant/pattes arrière, prit les devants et s'approcha, avec Cindy et Sunny qui ricanaient faussement en fond, se lissant les poils. L'apparente meneuse Émolga, me foudroyant du regard, voulut me déclarer quelque chose, mais elle fut interrompue par un sprotch gras et dégueu qui s'écrasa sur le Pichu.

- Faudra apprendre à Chantal à entrer en scène avec classe, soupira Cindy qui essayait de dégager la concernée de l'étouffée.

Sandy soupira de mécontentement, se reprit intérieurement, et me rebalança son sourire qui était censé effrayer en me regardant de haut (vu que j'étais cloué au sol, c'est facile). Puis elle reprit là où elle avait voulu commencer :

- Enfin on vous retrouve, les bouseux ! Z'avez toujours pas réglé votre dette, imbéciles de première !

Je geignis "Mbrlglglfh", le Émolga me répondit du tac au tac en hurlant :

- SURVEILLE TON LANGAGE, MANANT ! Je tiens compte de cette agression verbale envers un secouriste qui vous a défendu au péril de sa vie en compagnie de ses vaillantes coéquipières !

Puis, comptant sur ses doigts :

- Alors, avec vos 122 584 secondes de retard, à 500 % d'intérêt de 1 000 000 000 par seconde, PLUS les frais de dossier (qui deviennent payant au delà de 122 584 secondes de retard, vu qu'une seconde, voire même plusieurs, sont en train de passer pendant que je suis en train de te faire perdre ton temps, hin hin hin), plus le salaire de mes vaillantes meilleures amies et de l'autre grosse plate que j'avais omis d'ajouter, plus le temps INCROYABLE que vous nous avez fait perdre, plus notre déplacement, plus les taxes, la T.V.A. à 5,5 %, les impôts, les charges, l'eau, l'électricité, le gaz, l'énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, sans oublier le géothermique et le nucléaire, le plein de Sans Plomb 95, la place enfant et trois places adultes, le billet aller-retour, le carnet demi-tarif et le menu Maxi Best of avec une grande frite et un coca...

- Oublie pas la prime de gentillesse ! balança l'autre abrutie de Pachirisu, ayant sauvé le Pichu.

- Ah oui, que je suis gourde !

Et, avec un sourire tout mignon à vomir :

- Avec la crise financière, ça nous fera donc un tout petit total de 998 000 000 070 000 000 300 000 000 616 245 000 000 304 000 000 000 448 000 000 222 000 000 010 000 000 721 521 000 000 000 569 007,99 Pokés, soit neuf cents quatre-vingts-dix-huit millions de soixante-dix millions de trois cents millions de six cents seize millions deux cents quarante-cinq mille décilliard trois cents quatre nonilliard quatre cents quarante-huit septilliard deux cents vingt-deux sextillion dix quadrilliard six cents vingt-et-un trillions sept cents vingt-et-un billiard cinq cents soixante-neuf mille sept Pokés et quatre-vingts dix-neuf centimes, en toutes lettres !



[...]



Évidemment.

- Mais on va vous arrondir ça à un gogol de Pokés, les bouseux - puisque apparemment, savez pas compter ! envoya Sunny en sautillant sur place.

Et, comme c'était bien prévu, une tempête de pétales roses balaya les abruties qui allèrent se fracasser sur un iceberg formé par un certain rayon bleuté provenant d'une certaine peluche. Lilas m'aida à me relever assez rapidement et brusquement tout de même, m'attrapant avec ses feuilles ; m'enfin, vu qu'on avait un avion à prendre et un Reptincel qui piétinait d'impatience, on n'allait pas non plus s'attarder. Nous nous remîmes en route aussitôt en courant comme des dératés vers notre gigantesque coucou d'acier au front démesuré, manquant de trébucher et de nous éclater tous les cinq pas tellement notre hâte était grande. A l'entente des piaillements incessants qui nous poursuivaient, faut croire que les We Always Kick Your Ass n'avaient pas perdu leur temps.

- VOUS ET VOTRE IMBÉCILE AU NOM DE MERDE, VOUS ALLEZ NOUS FILER NOTRE GOGOL DE POKÉS ! ILLICO !

Notre fuselage herculéen à la soute grandiose, pourvu de pharaoniques ailes d'acier, n'était plus qu'à quelques mètres, reposant sur de minables roues comparées à la taille du titan ; d'imposants réacteurs, fermement ancrés sous les bras plats et immenses de la bête, ronronnaient, signe que l'heure de décollage arrivait à grands pas. Après quelques sprints incroyablement éprouvants à une vitesse maximale, Fragilady, Polarhume et moi gravîmes le géant escalier blanc de la compagnie quatre marches par quatre ; Fire, au sommet, ouvrit la lourde porte en abaissant l'énorme poignée bien tenace qui va avec. Le blindage ainsi ouvert dans les règles de l'art, nous pénétrâmes en urgence à 8h05 dans l'habitacle restreint, séparé de la soute qui prenait en place tout le reste des entrailles de la machine volante. Le truc qu'on n'avait pas prévu, c'est qu'en plus d'être chiantes, les numéro un de la Guilde de Farfaduvet étaient rapides. TROP rapides. Elle réussirent à s'infiltrer, l'Émolga planant, le Pachirisu gambadant, le Pichu sautillant et le Limonde rebondissant mollement dans l'entrebâillement de la lourde entrée que nous refermions. Chantal passa sa dernière nageoire pile au moment où l'ouverture fut de nouveau recouverte dans un claquement par l'épais battant métallique, suivie d'un cliquetis de sûreté. Chiottes.

- Vous croyez sans doute vous en sortir comme ça, bande de mauviettes ?! cria Cindy.

Fire prit le devant, rugissant :

- Faites vraiment chier ! Vous venez nous emmerder jusque dans notre avion ! Vous pouvez pas laisser les seuls honnêtes secouristes Pokémon de la région remplir leur mission tranquille ?!

- Nan ! On est là pour vous arrêter, vils hors-la-loi qui ne payent rien, et en plus...

Sandy me pointa de son petit doigt.

- Le grand bêta tout déplumé est l'ennemi public numéro 1 chez nos confrères ces abrutis d'humains !

Ok. Elle m'avait cherché. Du haut de mes 1,40 mètres de plumes et de muscles dans les pattes, les ailes mais aussi dans la mâchoire (sans oublier la queue, bien évidemment), je m'avançai vers la minable Ptéromys d'une quarantaine de centimètres, qui n'arrivait qu'à la hauteur de mes hanches, la snobant d'un regard reptilien hautain, et penchant mon museau vers celle qui pignait :

- Écoute, ma petite, tu vas nous laisser tranquille, okay ? C'est pas que t'arrêtes pas de me faire chier depuis que je te connais, mais, tu vois, certains peuvent évoluer, et, quand ça arrive, on commence à regretter de leur avoir cherché des...

Je n'entendis pas ni ne vis la sournoise préparation d'attaque dans le dos de la pétasse. Elle fit soudain un salto arrière, son appendice caudal reluisant d'une couleur argentée fendant les airs en défonçant tout ce que rencontrerai sa trajectoire vers le haut. A quarante centimètres juste au-dessus de serres, une Queue de Fer frappe LÀ où ça fait bien mal. Je m'écroulai sur la moquette, gémissant et soufflant, avec le "ça, ça fait mal" de Fire en fond qui balançait la remarque utile. Elle me cassait sérieusement les couilles, la minable. Dans la foulée, le Reptincel cracha un jet de flamme qui fut esquivé par les WAKYA avant de frapper de plein fouet la porte des chiottes de l'avion. En guise de réponse, le quatuor électrique piailla avant de lancer un combo d'attaques Coud'Jus. A L'INTÉRIEUR DU COCKPIT. Damned. Nous fûmes tous les quatre frappés par l'atmosphère électrique qui régna sur le coup, frappant également le tableau de bord monumental qui surplombait les devants de deux fauteuils des pilotes. Ce dernier s'alluma soudain, clignotant de partout et grésillant. Les moteurs redoublèrent d'intensité, faisant vibrer l'habitacle tout entier. Sur l'écran principal clignotait incessamment "Autopilot activated". La décharge passée, nous nous rendîmes rendis compte alors tous les huit que le paysage à l'extérieur se mouvait derrière le pare-brise du nez de l'aéroplane géant. L'avion commençait à avancer, en position de décollage, face à toute la longueur de la piste disponible. Fuck.

- MAIS JE CROYAIS QU'Y AVAIT DES PUTAINS DE PILOTES QUI ÉTAIENT RENTRÉS AVANT NOUS !

Sunny voulut demander ce qu'il se passait exactement, mais nous fûmes plutôt tous surpris par les voix balbutiantes nous parvenant des waters, dont la porte avait été quelque peu mal menée par notre meneur qui s'était légèrement emporté. Les voix en question résonnèrent :

- Heu... Le pilote est là...

- Et la copilote aussi... !



[...]



- On peut savoir c'que vous foutiez tous les deux dans les WC uniques d'un avion ?

- C'EST PAS ÇA LE PROBLÈME, LÀ ! s'énerva la grave voix masculine en secouant violemment la porte immobile. On est coincés là, et l'avion va accélérer !

Pendant que les WAKYA découvraient un peu les lieux en chouinant de vouloir savoir pourquoi on allait peu à peu de plus en plus vite, Lilas me demanda :

- "Autopilot", ça veut bien dire ce que ça veut dire, non ? Ça va nous conduire tout seul à Hoenn ?

La voix jeune et féminine des waters cria, excitée :

- Il faut que vous stoppiez l'avion !

Je répondis précipitamment :

- Mais, le pilote automatique ne va pas nous...

- NAN ! Ça veut juste dire que l'avion respecte le cap, la vitesse et, normalement, l'altitude... J'ai pas eu le temps de régler ce dernier paramètre !

Je m'écriai, figé par la surprise :

- WHAT ?! Ça veut dire qu'on va partir à 600 km/h sans quitter terre ?!

- Ouais ! s'énerva l'homme supposé commandant de bord. Faut donc que vous coupiez les moteurs ! Alors vous sautez sur ce putain de tableau de bord et appuyez sur...

Fire, qui était lui aussi un peu exaspéré par les quatre nanas Pokémon qui paniquaient en nous suppliant de les sauver, me demanda, malin, si ce n'est idéaliste :

- Attends... On peut pas le faire lever son cul de terre nous-même, ce truc ? Après tout c'qu'on a fait pour arriver là...

- Et puis, Hoenn est en crise, et le moindre retard pourrait nous être fatal, poursuivis-je.

Lilas s'écria, paniquée, avec Bisou dans les bras qui explosait de joie en souriant continuellement "Wheeeee ! Manèze !" :

- Ah non mais non mais quoi ?! On va quand même pas...

Bousculé par les vrombissements des moteurs et par la vitesse sur goudron qui commençait à se faire sentir je déclamai en guise de réponse, fier comme un Déflaisan :

- Lilas, ma chère, le Destin a voulu nous foutre ici, alors on va relever son défi ! Qui sait, si ça se trouve, il n'avait même jamais prévu qu'on réagisse comme ça ! Alors on prend les commandes !

O_o dans les WC. J'les comprends.

- On va pas discuter plus longtemps ! repris-je assuré, m'accrochant aux parois, la vitesse devenant conséquente. Comment on le fait décoller, ce monstre ?

Un silence suivi d'un bruit de claque et d'une engueulade quant à la survie d'un couple plus tard, l'homme concerné gueula :

- Ok, ok, c'est bon ! Z'avez qu'à nous faire crever, voilà ! Lorsque vous atteindrez les, à la vue des conditions actuelles, disons 273 km/h, tirez les leviers de commande devant les sièges vers vous LENTEMENT, et, une fois que vous aurez fait ça, on verra si je peux continuer à vous guider !

En envoyant valser l'équipe de pétasses qui nous gênait, Fire et Lilas prirent les commandes, sautant les premiers sur les sièges. Bon. Ok. Au moins, j'serais pas responsable, pour une fois. Super.

- Tiens ! Garde Bisou !

Nan, pas super.

- Non Bisou ! Tu te mouches pas sur Tonton Plu !

L'avion-cargo monumental roulait à une vitesse phénoménale sur la piste de l'aéroport de Parsemille ; le cadran indiquant notre vitesse voyait son aiguille tourner à raison de 20 km/h par seconde. Le bestiau de ferraille et sa soute le surplombant se secouaient puissamment, la poussée produite par la vitesse grandissante se faisait sentir rapidement et allait en croissant dans le boucan des turbines. J'étais debout, entre les deux sièges de mes coéquipiers, m'agrippant fermement aux dossiers dans lesquels ils étaient enfoncés. Les WAKYA, en train de crier dans le fond de l'appareil, le dos collé à un autre porte menant à la soute, nous aidait pas plus que ça. Fire, les yeux rivés sur le nombre de km/h, les griffes ancrées sur le manche, prêt à passer à l'acte, rugissait :

- 160 !... 180 !... 200 !... 220 !...

Tout le monde avait le souffle coupé ou hurlait de désespoir, la tension montait en un violent crescendo, en simultané avec les turbulences abruptes et notre impressionnante vélocité au sol sur les petites roues du solide train d'atterrissage. L'avion-cargo se propulsait à pleine vitesse, s'apprêtant à décoller à fond.

- 240...260...

La tension était à son paroxysme ; la sueur coulait de nos fronts, le bout de la piste approchait, les tremblements nous agitaient, la poussée nous comprimait, les réacteurs détonnaient... Par Arceus, pourquoi est-ce que ceux qui n'y connaissent rien en avions sont toujours amenés à piloter pour les sauver d'une situation catastrophique ?! Puis, nous faisant tous tressaillir, la porte des waters valsa soudain brusquement, allant s'éclater sur le mur d'en face. L'homme en uniforme cinglant, grand, musclé, et un peu de barbe, bref le commandant de bord, suivi direct de sa copilote bien habillée avec la jupe courte, brune, brushing, et parfaite fille de film catastrophe, surgirent hors des chiottes, se ruant sur les sièges en une fraction de seconde et virant d'un coup de coude dans les côtes les premiers membres des W.T.F.. Ils se jetèrent sur les leviers de commande, les tirant avec force de connaissance, levant soudain le nez de l'avion comme des pros, avion-cargo bien entendu arrivé en fin de piste, comme dans tout film américain. In extremis, donc, nous fûmes envoyés vers les WAKYA contre le fond de l'habitacle par la vitesse et l'inclinaison du zing d'acier, les héros principaux de ce fragment d'aventure contrôlant parfaitement la situation et faisant lever finalement le cul imposant du vol 650 en partance de Parsemille à pleine vélocité, dans le grondement menaçant des réacteurs vibrants et soufflant violemment, pendant que l'horloge du tableau de bord indiquait tout bonnement 8h08.


Le train d'atterrissage rentré et les dispositifs hypersustentateurs aussi, nous venions d'atteindre notre altitude de croisière. Non, je ne m'y connais pas en aéronautique, c'est juste facile de répéter ce qu'on a entendu. Nous nous relevâmes tous les huit, encore tremblants de peur et d'excitation, aussi, un peu, quand même. Les pilotes paraissaient sereins, ils se faisaient de petits sourires amoureux, mais restaient clairement concentrés sur leur vol. L'avion bourdonnait tranquillement pendant que nous ressentions notre montée en altitude dans les conditions apparentes d'un trajet aérien sécurisé et assuré sur le bout des doigts. Fire, renversant les WAKYA qui continuaient à ne pas être rassurées malgré tout et balançant le Sac à Trésor dans un coin, bondit sur le tableau des commandes qui semblait... étrange, mais passons ; il alla aussitôt se coller au pare-brise du cockpit. Lilas, quant à elle, essayait de calmer l'apparente aérodromophobie de l'équipe adverse avec de bonnes paroles ; Bisou, lui, faisait joujou de temps en temps avec le robinet des waters en éclatant de rire, et faisait l'avion en tournant autour de tout le monde. Le meneur de notre équipe voulait contempler les cieux, plein de fougue, ses yeux brillants au-dessus de son sourire béat et heureux. Nous traversions un ciel parfaitement bleu et fantastiquement lumineux, tout simplement car nous survolions une véritable mer de nuages cotonneux, semblant créer un matelas céleste sous les ailes de la machine volante monstrueuse à notre échelle, mais minuscule parmi les azurs enchanteurs. Voler... Le rêve de beaucoup, un rêve qui pouvait se réaliser, à notre époque. Et, en parlant de but dans la vie qui se réalise...

- C'EST PUTAIN DE OUF ! JE VOLE ! JE VOLE, BORDEL ! rugit formidablement Fire, des larmes aux yeux, le museau enfoncé sur la vitre, commençant à embêter léger les pilotes.

- Vous pouvez pas dire à votre ami de descendre, là ? C'est pas qu'il piétine notre tableau de commandes, mais bon, voilà quoi, souligna la brune en redressant le casque et le micro qu'elle avait sur la tête.

Puis, pendant que Reptincel continuait à s'exciter de plus belle, soudain pris d'une énergie assez formidable, je remarquai rapidement quelque chose qui me tracassait :

- Dites-moi... On est en altitude de croisière, non ?

- Heu... Oui, oui... souffla le commandant, qui se penchait et se repenchait de gauche à droite, exaspéré par le Reptincel sautillant dans son champ de vision, ce qui l'incommodait quelque peu pour piloter.

- Eh bah, comment ça se fait que...

Je sais pas pourquoi MAINTENANT, sûrement un gène relié par un quelconque mécanisme nerveux, ou une hormone libérée par une émotion forte bien précise ressentie pendant un certain temps, mais un crépitement mystérieux suivi d'un bruissement particulier se fit entendre. Un éclat flamboyant, une formidable lueur blanche bleutée illumina le pare-brise, tout le monde fut subjugué par Fire, qui rayonnait. ET MERDE. Je bondis à mon tour sur la grande table de petites lumières clignotantes et de boutons en tout genre, sautant sur Flamme qui, sans changer d'espèce, allait tout de même gagner un bon demi-mètre et 70 kg de muscles, sans compter les ailes qui iraient avec.

- NAN ! C'EST PAS LE MOMENT D'ÉVOLUER ! PAS ICI !

Les pilotes évacuèrent la zone, quittant leurs sièges ; moi, j'essayais tant bien que mal de tirer Fire pour le virer de là. Disons que son évolution s'en chargea rapidement ; il se vit donc pousser des ailes bleues depuis ses omoplates, ses cornes sur son crâne doubler de taille, son appendice caudal se décupler avec la flamme qui va toujours au bout, ses bras s'allonger, et tout son corps prendre en proportions, sa musculature se développant considérablement. Le fait qu'il manquait légèrement de place suite à sa transformation le fit tomber à terre. Et, BIEN ENTENDU, vu que j'étais relativement près de lui, le fait est qu'il me tomba DESSUS. Fail.

- J'ai... j'ai... J'AI ÉVOLUÉ ! J'AI ÉVOLUÉ !

- Tu... Tu... Tu m'écrases... gémis-je, le souffle coupé.

L'avion, vu les tonnes de marchandises qui devaient y avoir, ne se vit aucunement déstabilisé, bien que tout de même piquant un peu du nez sans ses conducteurs, mais ce fut vite réparé ; les héros ayant leur brevet de pilote, en gardant leur classe malgré tout, enjambèrent nos deux masses avachies avant de regagner les commandes de l'appareil et de le redresser légèrement, en rassurant comme ils savent bien le faire avec un "vooooooooiiiiilà !". Heureusement que Fire n'était pas un Wailmer, tiens. *tristes souvenirs*


Après que Fire, désormais un splendide Dracaufeu donc, m'ait bien rappelé avec sa voix muée que je n'étais pas du tout son genre, vu la position TRÈS inconfortable dans laquelle nous étions, que Lilas ait montré sa satisfaction et sa joie pour son coéquipier, que Sunny, Cindy et Sandy ait soufflé en disant qu'évoluer, c'était facile, que Bisou et Chantal aient félicité à leur manière le meneur des We Tackle at Foes, que le nouveau Flamme ne cacha pas sa joie et que les pilotes nous conseillèrent de la fermer, que c'était quand même eux les acteurs principaux pour le moment, je reposai ma question pas finie, constatant que la situation ne s'arrangeait pas, au niveau des réacteurs et de l'habitacle :

- Dites-moi... C'est normal que tout continue à se secouer ainsi et que les réacteurs s'entendent de plus en plus ? Je veux dire ; j'ai déjà pris l'avion pour ma part, et je n'ai pas le souvenir que...

- Ouais, c'est normal. T'as jamais fait de vol en cockpit. De plus, c'est un Virbus A600-300ST, c'est pas pour les voyageurs. Fallait pas embarquer, Nanab, balança du tac au tac le commandant, sans même daigner se tourner vers moi.

- Bon... Ok.


Le temps passa. Les cieux resplendissaient toujours. La mer de nuages que l'on survolait se dissipait peu à peu, bien que quelques cirrus persistaient ; elle avait dévoilé une mer bleue profonde, mais tellement loin en dessous de nos pieds... Les WAKYA ne causaient guère, à part pour nous insulter, le Fragilady, le Polarhume, le Dracaufeu et moi, de les avoirs foutues dans un état de catastrophe capillaire totale. Lilas attendait patiemment comme moi, Bisou à ses côtés, ce dernier faisant des trucs de bébé, genre, je sais pas moi, jouer avec ses pieds, par exemple. Dois-je préciser autre chose ? Nan. Rien qui en vaille la peine. A part peut-être expliquer pourquoi les conditions de vol s'étaient légèrement détériorées ? Peu à près son évolution, Fire s'est rendu compte d'un tout petit, petit, petit truc. Il a le mal de l'air. Oui, c'est ballot. Donc il était cloué devant les chiottes, en fait, à faire des bruits bien agréables. Dommage que le pilote en ait fait valser la porte avant le décollage. YOUPI.

- Heu... Excusez-moi... hasardai-je en début de question persistante dans mon esprit à l'adresse de ceux qui étaient aux commandes.

- Quoi ? demanda le pilote mâle, escagassé.

- C'est normal, z'êtes sûrs ?

- DE QUOI ?

- Tout ce bruit...

Il m'expliqua tranquillement, sans détourner son regard des cieux :

- Il a la gerbe. C'est normal, vu que les rejets convulsifs des matières contenues dans l'estomac passent par l'œsophage avant de...

- NON, ÇA VA, MERCI, JE SAIS ! JE PARLE PAS DE ÇA !

- De quoi, alors ?

- Les réacteurs et vibrations. Ça va pas en s'arrangeant.

La nana copilote, cette-fois, se chargea de me répondre :

- C'est qui les pilotes, ici ? Puisqu'on te dit que tout va bien !

Au passage, je remarquai qu'elle aussi, était quelque peu malmenée par les gargouillis et les lamentations qui parvenaient des waters. Selon le flyer, et si j'avais bonne mémoire, l'atterrissage était prévu vers 12h12. Il était 9h56. Ça allait être long.


Ou pas. 10h06. Pendant les dix dernières minutes de notre vol qui me semblait toujours de plus en plus mouvementé, on avait appris que notre avion-cargo, devant au départ livrer la tonne de colis à l'arrière pour Hoenn, allait servir dès son arrivée au transport de matériel pour la grande émigration, et volerait aussitôt en direction de l'Île Gentille, possédant apparemment son propre aéroport. Je demandai des précisions sur l'Île, vu que je n'en n'avais jamais entendu parler ; on me répondit que les Pokémon étaient pas censés tout savoir, et que je les importunais. Je voulus répliquer que je n'étais pas un Pokémon, mais bon, Lilas m'arrêta, jugeant que ce n'était pas la peine de les déranger pour une histoire abracadabrantesque. Elle avait raison. Je redemandai tout de même encore une fois :

- Dites-moi... Je demande juste ça comme ça, en passant, hein, vu que c'est tout de même un tout petit peu bizarre... Mais... A propos des vrombissements croissants et des turbulences de plus en plus fréquentes...

Les deux semblaient énervés, et le pilote, sa figure carré énervée, gueula :

- TOUT VA BIEN, JE VOUS DIS ! LÀ, VOUS VOYEZ ? NOTRE ALTITUDE, NOTRE CARBURANT, NOTRE CAP, LA MÉTÉO, NOTRE VITE...



[...]



- Notre vitè ? J'ai peur de ne pas vous comprendre, souris-je calmement, vu qu'ils m'avaient précédemment signalé que TOUT était sous contrôle.

Silence, toujours. Les deux avaient les yeux rivés sur le petit cadran que les W.T.F. et moi avions fixé lors du décollage. Ce silence fit réveiller les pétasses globalement jaunes qui s'étaient assoupies, et Sandy sursauta, affolée et la plus flippée :

- Hein ? Quoi ? Keskispass ?

Cindy bâilla :

- On n'est toujours pas arrivées ?

Sunny s'étira :

- Mmmmmh... Pourquoi ça sent le vomi ?

Chantal sourit grassement et bêtement :

- J'crois qu'on va tous mourir.

J'entendis Fire gémir depuis les WC :

- Beeeeeuuuhh... Keuwâh ?

La mademoiselle copilote (ou madame, j'm'en branle), titilla le cadran en question, espérant sûrement, à voir son expression faciale, qu'elle n'avait pas la berlue, et que tout redeviendrait normal.

- Que... QU'EST-CE QUI N'EST PAS NORMAL ? questionnai-je, figé, un ton légèrement exaspéré.

- Oh non, doux seigneur... Notre... Notre vitesse... Comment... Pourquoi... Pourquoi donc diablerie est-ce que le pilote automatique ne respecte pas les 700 km/h moyens pour un avion de cette taille ?



WHAT ?! O_o



- Ça veut dire quoi, ça ?!

Le couillon en uniforme eut alors une révélation soudain un peu tardive :

- Je... J'crois qu'on a un problème... Par les milles bras de notre Dieu Arceus, on vole à 912 km/h !



[...]



J'me disais bien que ça secouait un peu. Merci, fucking Destin. :D

- Mais... Mais... MAIS POURQUOI ?! hurla l'Émolga, qui se pissait presque dessus.

Moi, hein, c'est pas comme si j'étais habitué à aller vite. Et puis, avec Lilas et Fire, on étaient un peu blasés, à force. Un peu d'innovation aurait pas fait de mal.

- Pourquoi est-ce que ça bugue comme ça, Richard ? cria la copilote en stress complet.

- Rah, j'en sais rien ! s'excita-t-il en frappant le cadran, comme si ça allait changer quelque chose. On dirait que tout le système est bloqué, ou court-circuité, va savoir ! On fait que accélérer depuis qu'on a décollé ! Je savais bien que quelque chose n'allait pas !

Je ne relevai pas, j'allais m'énerver, sinon.

- Hmmm... songea philosophiquement le commandant de bord. J'ai beau garder mon sang-froid et rester calme face à toute épreuve, je ne vois absolument pas comme nous sortir de ce pétrin redoutable ! A moins que... Non, ça serait vivement déconseillé par la tour de contrôle... Rappelle toi de ce que disais le caporal, Richard, rappelle-toi...

Je demandai, restant plus calme que les WAKYA qui recommençaient à hurler qu'elles allaient toutes mourir et Lilas, qui serrait fermement Bisou dans ses feuilles :

- Super ! Et c'est grave, je suppose ?

- Un peu, mon neveu ! Si on dépasse notre VNE de 950 km/h, y a des dangers de dislocation de l'appareil !

Ah ! Bah voilà, de l'innovation ! Un avion-cargo gargantuesque qui se décompose en plein vol ! MERCI. Bon, aussitôt, ce fut la débandade de la foire d'empoigne en période touristique dans le cockpit et les waters. Quand Richard s'égosilla une fois de plus :

- NOM D'UN HÉLICOPTÈRE EN PERDITION ! REGARDE, JEANNE !

Et re-flûte. Effectivement, par delà le pare-brise, une île volcanique gigantesque, de la taille d'une région, entourée d'un chapelet d'îles, avec un océan parsemé de petits points noirs : Hoenn, vidée de sa population progressivement. Redoublement du stress ; se crasher pour cause de dislocation de l'appareil, en mer ça va encore, mais sur terre, la chute en sera plus rude. Bref, le Virbus A600-300ST en mode record du monde de vitesse pour un avion-cargo, éprouvé par les réacteurs qui déflagraient toujours plus, arrivait dans le ciel hoennien. Remarquez, c'est grâce à cette exclamation de la part du pilote et au nom de sa compagne que j'eus un flash-back. Leurs voix tremblantes, qui continuaient de traduire leur angoisse croissante, me mirent la puce à l'oreille ; Richard poursuivit :

- Jeanne... Si ça veut bien dire ce que ça veut dire et que mes calculs mathématiques ultra sophistiqués ne me pipent pas... Le cadran de vitesse...

- Est bloqué, oui. Même à 950 km/h, on ne serait pas arrivé aussi rapidement à Hoenn. Ça veut donc signifier que... La Velocity Never Exceed a été dépassée depuis un bout de temps, et qu'on accélère toujours ! On a assurément dépassé le millier de kilomètres par heure avec un avion qui n'est pas fait pour ! Zut !

En calmant brusquement l'aliénation qui régnait, je demandais calmement pendant que l'avion se secouait plus encore :

- Juste une petite question... Richard, vous avez pas piloté un certain hélico qui s'était crashé dans le Lac Courage y a pas si longtemps ? Et vous, Jeanne... Faites pas l'accueil du Marais de Verchamps, normalement ?



[...]



Ils me regardèrent tous avec une tête de déterrés, seul les secousses de l'appareil les faisant hocher constamment brusquement de la tête.

- Oui... ET ALORS ?! C'EST PAS ÇA QUI VA NOUS SAUVER ! vociférèrent-ils soudain, réengageant le mode panique dans le vol 650 en même temps qu'essayant de désengager le pilote automatique.

Notre petite pérégrination aérienne commençait vraiment à atteindre un niveau hard, même si notre vitesse augmentait peu à peu constamment ; arrivé à un niveau critique, les kilomètres par heure se font ressentir. J'vous raconte même pas quand on voit des morceaux de carlingue extérieure qui s'envolent, déracinés sous l'impact du violent frottement de l'air transpercé par le zing de plusieurs centaines de tonnes. Ce qui est encore plus étrange, c'est que le bruit qui faisait vrombir l'habitacle était certes inhabituel, mais le niveau de décibels à l'intérieur paraissait cruellement bas par rapport à l'état de formidable contraintes que ressentait la carcasse de l'avion-cargo. J'vous dis pas le bruit que ça devait faire, dehors, et, vu que selon le tableau de commandes et les signaux d'alerte qui s'activaient tous dans le même laps de temps, les réacteurs commençaient à prendre feu, on n'allait pas tarder à voir nos ailes mises à l'épreuve maximale sauter avec les turbines.

- ON VA TOUS CREVEEEEEEER ! explosait en larmes Sandy.

- OUUUUUUIIIIINN ! chialait Cindy.

- VEUX MOURIIIIIIIR ! pignait Sunny.

- JE SUIS PAS BEEEEEELLE ! se lamentait Chantal.

- WHEEEEEEEEEEE ! riait Bisou.

- BEEEEEUUUUUH ! dégueulait Fire.

- ASSEZ ! REPRENEZ-VOUS ! rugis-je, cherchant une issue de secours qui ne débouche pas sur une décompression suivie d'une éjection à plusieurs milliers de kilomètres par heure.

- QU'EST-CE QU'ON VA FAIRE, MAIS QU'EST-CE QU'ON VA FAIRE ! hurlait le commandant, s'excitant sur toutes les astuces de pilotage possible qui échouaient les unes après les autres.

- MON DIEU RICHARD, JE NE VEUX PAS FINIR COMME ÇA ! PAS APRÈS TOUT CE QUE J'AI ENDURÉ AVEC MON JOB PASSÉ ! se plaignait la (très récente) copilote, les larmes aux yeux, voyant que les stabilisateurs avaient été arrachés, et donc que nous commencions une descente infernale à tombeau ouvert vers l'île principale de Hoenn, région approchant à grands pas.

Pendant que le fameux bruit en crescendo de l'imminent crash de l'avion se faisait entendre, témoin de notre perte d'altitude soudaine et progressive, Richard lâcha les commandes vibrantes pour prendre la main de Jeanne, s'agenouillant devant elle :

- NON JEANNE, NE T'INQUIÈTE PAS, NOS ENFANTS NOUS AIMERONS TOUJOURS, ET JE T'ASSURE QU'AVEC LA FORTUNE DE MES GRANDS-PARENTS, ILS SERONT ÉLEVÉS CORRECTEMENT JUSQU'À LEUR MATURITÉ OPTIMALE !

- OH NON ! MES ENFANTS VONT ÊTRE ÉLEVÉS PAR DES VIOQUES ! SACRILÈÈÈÈGE ! hurla Jeanne.

- MAIS PUISQUE JE TE DIS QU'ILS SE PLAIRONT A BOURG-L'HIVER, ENFIIIN !

Puis, brandissant un petit coffret tout rouge de sa poche, Richard l'ouvrit, avec en fond sonore et visuel un magnifique panorama en peinture interactive, "vue du cockpit d'un avion qui commençait à fuser tel un météore ultime vers la région hoennienne" :

- JEANNE ! J'AI ATTENDU CE MOMENT TOUTE MA VIE POUR TE DEMANDER CA ! VEUX-TU M'ÉPOUSER ?!

- OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOHHHH ! RICHAAAAAAAARD !

Je m'incrustai, ne voulant pas déranger le bisou d'amour de fin de film :

- Excusez-moi, encore une fois, de vous déranger dans vos querelles de couple, mais...

Puis, évidemment, je hurlai :

- VOUS CROYEZ PAS QU'ON A AUTRE CHOSE À FOUTRE DANS CES MOMENTS-LA QUE DE SE MARIER ?!

Bref, on allait se crasher comme c'était jamais vu, et on était dans la merde. Une fois de plus. Quand Fire sortit sa tête de Dracaufeu des chiottes, empoignant et enfilant le Sac à trésor laissé de côté avec un teint couleur aspirine :

- Et... si... beeeuuh... Et si... On abandonnait le navire, pour une fois ?

- JE SUIS POUR ! s'écria soudain Sandy, accompagnée des trois autres.

- Il a pas tord ! Vous deux, vous savez voler ! lança Lilas, une des seules qui gardait son sang-froid parmi nous dix (avec Bisou, mais bon, lui...). Et je peux nous protéger avec Abri !

Je rétorquai, m'accrochant de plus en plus fermement aux parois internes du monstre de fonte ailé devenu fou :

- On sait pas forcément prendre notre envol à une telle altitude et surtout à une telle vitesse... Surtout que moi, j'l'ai pas pris tant que ça, et Fire...

Je le pointant de la griffe, un peu désespéré :

- Il a jamais volé. Enfin, si, en ce moment, mais ça compte pas.

- C'est ça ou on crève ! lança le meneur, qui reprenait (enfin, essayait de reprendre en titubant et se retenant de rendre une fois de plus) du poil de la bête.

Il se jeta sur la poignée conduisant à la soute, posant ses grosses griffes sur la poignée qui ne demandait qu'à être abaissée. Je rugis :

- PUTAIN, NON !

Il abaissa la poignée. La porte s'ouvrit.









Tout à fait simplement. Elle donnait sur le reste de l'armature fantasmagorique de l'avion : un millier de mètres cubes de soute s'offrait à nous, en parlant très sérieusement. Bien entendu, la grande moitié étant remplie de colis en toutes sortes. C'était hallucinant de voir autant d'espace vide disponible juste derrière nous après avoir vécu les pires révélations des dernières heures dans 10 mètres carrés. Fire avait peut-être raison, on trouverait certainement une solution à l'intérieur, ne serait-ce que des choses utiles parmi tant d'autres. Flamme avait rallumé une infime mais solide lueur d'espoir en nous tous, malgré le délire et l'ambiance imminente de catastrophe aérienne vécue de l'intérieur.

- Bah quoi ? se retourna-t-il vers moi. Tu voulais pas que j'ouvre ?

Je souris :

- Nan, rien, c'est que, normalement, quand on ouvre une porte qu'on n'a pas ouvert depuis des heures dans ces situations, ça finit toujours en...

Une des caisses situées derrière le portique qui venait d'être poussé dégringola soudain, fit tomber une pile de colis, ôtant une brique importante à une autre, qui se fracassa sur un empilement phénoménal, avant de s'écrouler, le choc résonnant jusqu'à la porte d'embarquement arrière à la soute, au niveau de la queue de l'avion. Qui s'arracha, fortement fragilisée et sensibilisée par les conditions de vol. Le trou béant créa une dépressurisation subite, participant à la fissuration interne de l'appareil, et, les vents et la vitesse astronomique aidant, le coucou se disloqua, désintégré par les chauds frottements de l'air et par les explosions déflagrantes des réacteurs.


Bon. Je ne suis pas du tout à court d'adjectifs cinglants ni de vocabulaire fracassant et tonitruant, mais ne nous attardons pas sur le récit d'une simple dislocation par dépassement critique de la vitesse "à ne jamais dépasser" d'un avion-cargo qui piquait droit vers une région déjà pas vernie. A part "SSSSHPTCHBROUTRKRAKSHBBHRRRRRRROUHHHHHHH---", je vois vraiment pas comment vous décrire la sensation de vide intérieur foudroyé par les courants d'air faramineux et bouleversants, plus le suicidaire capharnaüm auditif à rendre sourd un sourd de l'écartèlement du coucou expirant, suivi du silence soudainement violent et de la température en chute libre. Franchement, je vois pas. Tiens, la prochaine fois que vous prendrez l'avion, demandez de dépasser la vitesse à ne pas dépasser, et, avec un peu de malchance, vous connaîtrez la sensation d'une dislocation vécue de l'intérieur. Ouais, parce que rester sur la terre ferme et faire "oh regarde là-haut !" et pointer du doigt comme un débile l'avion monumental s'éventrer tout seul en pleine chute libre propulsée, ça compte pas.

Soyons bref, donc. Passé ce moment très indescriptible de la décomposition de notre habitacle, tout se déroula en une fraction de seconde. Je me retrouvai d'un coup je ne sais trop comment dans les airs, à filer droit vers l'altitude du niveau de la mer turquoise, ne voyant que du bleu partout, frappé par l'atmosphère rencontrée à cette vitesse de parachutage. Essayant de garder mon calme après m'avoir remis dans la tête que j'avais des bras plumés, je tendis mes ailes. Alors je sentis le vent violent me les arracher presque dans une tornade de mes plumes, si bien que je dus, balancé et lavé à -20°C par les courants d'air démentiels, les ouvrir et me les faire tordre à maintes reprises avant que ma chute libre soit mon unique problème. Une fois chutant donc en trajectoire relativement rectiligne en en ayant décéléré tant bien que mal, je les étendis une nouvelle fois, bien qu'étant fortement éprouvées et endolories. Juste avant que deux grosses griffes me happent en plein air, m'enlevant à travers l'atmosphère :

- Bah alors Frère Plume !? T'as du mal à planer ?!

Le temps que mes idées se remettent en place et que je me rende compte que Fire, Bisou et Lilas étaient sains et saufs, pas du tout ébouriffés grâce à l'Abri du Fragilady, et que le type Plante et le type Glace planaient sur le dos de notre cher confrère de type Feu, je balbutiai, hébété et ahuri :

- Oh ça va, hein ! Et merci beaucoup !

- Pas de quoi !

Le temps également que je me resitue le haut et le bas, la mer et le ciel, bref dans l'environnement aérien, nous assistâmes à un fabuleux spectacle macabre : la descente aux enfers de la lointaine comète d'acier perforant l'atmosphère, chutant vers la verte et terreuse région de Hoenn en plein abandon, disséminant des myriades de petits cubes dans son sillage, sous le regard impuissant et affreusement peiné des centaines de milliers de migrants. Et enfin, après d'interminables secondes de flamboiement rayonnant laissant une traînée céleste d'une fumée noirâtre, et après que sa semence eut chuté et criblé l'océan d'objets divers, le météore métallique, corps carbonisé et explosif d'un Virbus A600-300ST en perdition extrême, s'explosa terriblement en pleine région dans une détonation proportionnelle à la pharaonique puissance de l'engin, produisant une onde de choc enflammée et dévastatrice entre deux villes du nord de Hoenn. Les W.T.F., eux, l'avaient quitté en toute sûreté à temps, apparemment.