Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 21/04/2012 à 00:19
» Dernière mise à jour le 02/07/2014 à 20:24

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
XV - Bouquet final
Toujours entre les pattes du Dracaufeu secouriste, tout simplement parce que mes ailes avaient été sans doute trop éprouvées, et donc gravement endolories, je traversai le ciel hoennien, agrippé par Fire ; Lilas et Bisou, calmes et ne pignant pas, étaient fermement assis sur le dos de Flamme. La célérité du Pokémon qui avait rêvé de voler nous faisait fendre l'air d'un mouvement planant, précis et irréprochable ; à croire que Fire avait été fait pour voler toute sa vie. D'ailleurs, sa joie quant à son évolution a beau avoir été grande, le récent désastre le plaçait dans un état perplexe : il paraissait savourer enfin le plaisir de battre des ailes, de se sentir libre au-dessus de l'océan immense qu'il n'aurait jamais pu traverser auparavant, mais, en contrepartie, était stoïque à cause du crash, duquel nous seuls avions réchappé, fallait-il croire. Et aussi, son teint blafard dû à de légères remontées acides qui se faisaient sentir (cf définition "cinétose", ou "mal de l'air", comme vous voulez) y était pour quelque chose ; de plus, il me pressait de pour lui indiquer une aire d'atterrissage, histoire que son calvaire se finisse. Bon, ça va, j'me suis rien pris. Je crois. Bref, sentir un fort vent soufflant et m'ébouriffant les plumes, faisant flotter mon Ruban Joie déchiré et tâché, auquel tenait encore la clochette d'argent fêlée silencieuse, vent mêlé aux courants d'air salés et humides provenant des océans, baignant sous un véritable et chaud soleil d'été était une sensation vraiment agréable. Bien que, forcément, l'heure n'était pas à l'agréable.

- Là ! criai-je, suspendu par les bras ailés puissamment attrapés. Descends juste là !

En volant à travers le fin brouillard d'altitude que constituaient les quelques nuages présents, le Dracaufeu volant avec le Sac à Trésor toujours en bandoulière s'inclina avec une certaine hâte dans son vol, nous faisant prendre de la vitesse et perdre de l'altitude, sous contrôle cette-fois. Nous plongeâmes dans l'immensité céleste, la vue de l'est de la région hoennienne surplombant notre champ de vision. Sous l'éclat de notre étoile, des centaines de milliers de vivants (à tout casser) voguaient sur l'étendue océanique profonde : bateaux à moteurs ronronnant, grosses masses sombres des Wailord soufflant par leurs évents, voiliers filant avec le vent, vie aquatique par millions florissants sous les flots, Nageurs barbotant avec leurs Pokémon Eau, fini par quelques immenses paquebots faisant grosse tâche parmi ses petits éléments fébriles. Tous fuyaient, plein sud de l'île principale, chacun à son allure. A l'horizon, sur les rivages du gros morceau de continent volcanique, l'agitation était perceptible depuis notre altitude : on pouvait distinguer des masses grouillantes et toute la vie qui s'amoncelait sur les falaises et les plages. Certains devaient hurler, d'autres se jeter à l'eau, d'autres s'égosiller dans leur malheur, d'autres chercher un membre de leur famille, perdu dans la fureur et le brouhaha des situations catastrophes humaines. Le cratère dû au crash du Virbus A600-300ST, je vous rassure, minable par rapport à la bouche du Mont Chimnée, avait de plus rajouté du dramatique à la situation, et n'avait pas rassuré la population en crise de nerfs. Les cieux, eux, étaient rayées en basse altitude par les Hélédelle, Békipan, Altaria et autres Airmure, avec, parfois, de courageux Insectes volants, ou de téméraires Tropius. Le spectacle était ahurissant, tant par sa gravité que par sa grandeur spectaculaire. Et nous, on allait de plein gré à contre-courant. Fantastique. Mais bon, c'est pas comme si on venait pour les vacances.


Nous nous approchions, balancés par les airs, d'une petite île, comparée à la métropole, à peine émergée de l'océan, entourée de palmiers et d'arbres tropicaux, avec une dizaines de maisons seulement en contre-bas. Mais le monceau de terre sablée perdue au milieu de l'océan se trouvait complètement supplanté par un bâtiment démesuré comparé à son support terrestre : Algatia ; ses charmes, son exotisme, et son immanquable Centre Spatial, derrière lequel trônait une impressionnante fusée, plantée sur son aire de lancement et encerclées par ses hauts échafaudages alentour. Algatia, enfin. Les We Tackle at Foes eurent ma confirmation, et Fire nous fit piquer silencieusement mais rapidement (nausée grandissante oblige) vers l'île, qui était, selon les infos, aux mains de terroristes. Nous y étions. Le seul endroit qui pourrait m'aider. Le seul moment qu'on attendait. Selon la voix de la raison... Tiens, d'ailleurs, je ne l'avais pas entendue depuis que j'avais "fait un scandale" à Vaguelone contre elle. Bref, l'heure n'était pas non plus aux remords ; selon la Voix, ici allait se jouer ma mission. Celle qui m'a été confiée. Et je me devais de réussir, ne serait-ce que pour avoir des explications quant à mon apparence, et tout simplement en bon MOCLASM. Et puis, faut croire que le Destin en avait apparemment voulu ainsi...


Plaqué contre le mur d'une des maisons au nord de l'île, à deux pas de la plage paradisiaque et de l'océan soudainement tumultueux sous le soleil de plomb, je passai mon museau et jetai un coup d'œil depuis le coin de la bâtisse.

- Alors ? me demanda Fire, relativement bien remis de sa virée aérienne, planqué avec toute l'équipe derrière le même mur à mes côtés. Tu les connais ?

- Faut croire, murmurai-je en constatant les sentinelles de deux sbires particuliers chacune monter la garde, toutes accompagnées d'un ou deux Grahyena. Vu leurs marinières et couleurs bleues pour certains, des sweats rouges à capuches pour d'autres, pour peu que je m'en souviens, de ces Team à la con.

Lilas me demanda, surprise, Bisou dans ses feuilles :

- Ah oui ? T'as déjà eu affaire à ces personnes ?

Je répondis doucement, épiant toujours les sbires discutailler de la pluie et du beau temps, les bleus mélangés aux rouges :

- Ouais, c'est pas la première fois que je viens à Hoenn ; j'y ai fait mon second voyage initiatique. Ces abrutis étaient chiants. Mais on va pas entrer dans les détails. Les bleus se faisaient appeler la Team Aqua, et les rouges la Team Magma. Ils voulaient ressusciter un Pokémon Légendaire ou je ne sais trop quoi ; j'ai quitté la région avant qu'ils emmerdent tous les hoenniens. N'empêche qu'ils avaient manifesté devant le port de Poivressel et que ça m'avait retardé mon départ. DONC ILS FONT CHIER.

Je me re-cachai entièrement derrière la bâtisse, songeant devant les regards inquiets et attentifs de mes coéquipiers :

- C'que je comprends pas, c'est que je croyais que la Team Aqua et la Team Magma s'entendaient pas, vu que la manif les opposait...

- Ils se sont peut-être alliés ? me demanda le Dracaufeu comme si c'était normal.

- C'est bien ça le problème, soulignai-je.

Puis, sortant de mes pensées :

- Bon, on fait quoi ?

Fire voulait foncer dans le tas, Lilas essayait de trouver un plan un peu plus délicat, et Bisou regardait le ciel. Ils m'aidaient pas trop.

- La situation serait déjà plus claire si nous savions ce qu'ils manigancent... soupira la Fragilady.

Effectivement, ça serait mieux. Mais, vu que les sbires ne faisaient que se tenir tranquillement sans rien branler, c'était pas facile à deviner. J'eus alors une idée :

- Bon, bah j'vais y aller. En Pokémon, j'peux me faire passer incognito !

Ils n'eurent même pas le temps de me retenir précipitamment que je bondissais déjà hors de ma cachette, eux se plaquant furtivement contre la paroi bétonné et y restant. Je m'avançai, décidé, vers les sbires aux dos tournés, prêt à obtenir des informations et demander des explications. Vu que je suis un Pokémon, ça passera nickel ! Sauf que je me stoppai net et me rendis compte qu'il était là, le problème. J'étais un Pokémon qui parlait. ET CE PUTAIN AVIS DE RECHERCHE QUE J'AVAIS OUBL...

- Hein ? Mais... HÉ ! REGARDE !

Un sbire Aqua se retourna, me pointant du doigt. Le Grahyena qui les accompagnait fit un vif demi-tour en grognant, et une autre sbire, mais elle Magma à en juger ses habits, qui complétait le trio, se tourna vers moi également.

- HÉ ! Ce serait pas...

Je poussai un cri de piaf enroué. Les deux autres me fixèrent, le Grahyena ne comprenant pas. Tremblant de peur et paniqué comme jamais auparavant, je me mis à marcher, puis à m'arrêter, à marcher, puis à m'arrêter, dandinant de la tête, les regardant de côté, faisant des gestes convulsifs et rapides, poussant des gloussements idiots. Faites que ça marche, faites que ça marche...

- Nan, en fait, c'est qu'un Pokémon con qui a le même ruban que lui, conclut le sbire, déçu.

- Quel imbécile... ronchonna le quadrupède Ténèbres d'un air supérieur.

- La prochaine fois, évite de me déranger pour rien, abruti, soupira la sbire en bâillant et se remettant en place, donnant un petit coup de coude à son acolyte.

Je revins vers la cachette habilement pensée (derrière une maison, je rappelle), hochant connement du museau, poussant de petits cris rauques. Une fois à l'abri des regards, je soufflai profondément, me laissant choir contre la façade, trempé de sueur et de stress flippant. Pendant que le Polarhume jouait avec un brin d'herbe, Fire me sourit, content de lui :

- J'te l'avais dis, de pas bouger, Frère Plume...

- Il a raison, il fallait rester là... Tu es recherché, et puis ils ont un de nos confrères Pokémon de leur côté... me rappela très gentiment Lilas, quoi qu'un peu tardivement.

- Eh bah vas-y, toi ! chuchotai-je, un peu énervé par leurs remarques inutiles. Vas-y, va obtenir des informations ! T'as qu'à aller chauffer l'autre abruti noir sur pattes, puisque tu t'y connais, en approche de l'ennemi !

- Hé, bonne idée !



[...]



Je murmurai, maudissant mes précédentes paroles et tendant vainement mes bras plumés vers le Pokémon qui sortait de sa cachette :

- Nan, Fire, reviens ! Je disais ça à Lilas, bordel !

Chiottes. Le Dracaufeu, bombant le torse, avec un grand sourire, s'approcha le plus virilement possible du trio en exposant ses atouts. Le gars en bleu et la nana en rouge, saoulés d'être encore une fois emmerdés par du bruit, se tournèrent une nouvelle fois ; le Grahyena, lui aussi retourné, parut légèrement surpris, tout comme ses dresseurs. Légèrement.

- Salut ! lança alors le meneur des W.T.F., en pleine action. Alors, tout baigne, au soleil ?

Le Grahyena, après avoir regardé autour de lui et remarqué que les yeux bleus de Fire perçaient les siens, demanda d'une voix rauque, un peu inquiet, sous le regard amusé des humains qui l'entouraient :

- ... Heu... C'est à moi que tu parles ?

La réponse franche ne se fit pas attendre ; le Dracaufeu sourit de toutes ses dents :

- Bah oui, belle gueule ! Mais bon, c'est pas grave, ça te donne un côté séduisant !

Alors, là, si ça marche, je dis bravo. Les sbires colorés ne pigeaient que dalle au manège de Flamme, avant de voir la réaction de leur Pokémon rouge comme une baie Tomato ; ils enchaînèrent en se marrant comme des Wailord et représentant manuellement des gestes irrévérencieux significatifs qui voulaient bien dire ce qu'ils voulaient dire.

- Ah... Ah oui ? rougit donc soudain le Pokémon Morsure, contre toute attente. Vous... Enfin, tu trouves ?

Flamme, fier de son (futur) coup, s'approcha du Grahyena, puis le bouscula gentiment en lui faisant un clin d'œil :

- Puisque j'te l'dis ! T'es vraiment canon, comme bête ! J'aime ça, c'est signe d'une indépendance durement obtenue et maîtrisée ! Tu dois pouvoir faire ce que tu veux, quand ça te plaît... Et puis, là, à rien foutre, tu dois te faire chier, non ?

Je regardai Lilas avec effarement ; elle souriait, connaissant apparemment les talents cachés de... communication (?) de Fire. Me dites pas qu'on était tombés sur un des seuls Grahyena gay de toute la région quand même. Ça serait fort en pâté. Les sbires, voyant que la température montait en voyant l'engouement du dragon, s'écartèrent, souhaitant à Grahyena un bon moment, continuant avec leurs gestes salaces et leurs rires gras. Peu importe ; la technique d'approche de l'ennemi de Fire porta ses fruits :

- Bah, maintenant que tu le dis, continua le Pokémon Ténèbres de sa voix rauque toujours aussi gênée, ça me fait un peu chier, effectivement. Quand on a débarqué et chassé tout le monde, ça c'était bien, mais bon, là, c'est aux autres de continuer le plan... Nous, on s'assure que des intrus viennent pas les perturber. C'est fréquent, les dresseurs téméraires, quand une organisation aussi machiavélique que la nôtre sort le bout de son nez.

Notre cher Dracaufeu, assis aux côtés de la cible, le flanc droit (pour ne pas dire l'arrière-train) collé à cette dernière, toujours aussi charmeur, enroula tendrement de son appendice caudal enflammé le Pokémon visé. On avait un peu l'air de gros voyeurs, Lilas et moi, mais bon, c'était pour le bien de l'humanité.

- Ah oui ? Qu'est-ce qu'il se passe, au juste ? demanda Fire d'un air faussement surpris, caressant sympathiquement le poil soyeux et sombre de l'autre. J'ai vu que l'agitation régnait, par ici...

Le Grahyena, finalement attendri, sourit :

- Oh, ça na pas trop d'importance... Un truc avec le boss, ils devaient se donner rendez-vous ici, pendant qu'une autre équipe devait ramener un truc à installer... Mais... Effectivement, je me fais chier, et... En ce moment, je n'ai rien à faire...

Merde. Fire, tout comme Lilas et moi, remarqua l'engouement de l'autre spécimen également, qui devenait soudain plus sympa avec les inconnus. Flamme éclata de rire :

- Ça n'a pas vraiment d'importance, c'est vrai ! Après tout, ça ne te concerne pas, tu n'en sais pas plus, et ça ne nuira pas à la région, hein ?

- Mmmmh ?.... Oui... Voilà... répondit langoureusement le Grahyena, qui commençait à frotter son crâne poilu sur le secouriste.

Je voulus pigner tout bas à notre agent sur le terrain qu'on n'en avait assez, d'informations, vu que le molosse ne savait apparemment rien de plus, mais Lilas m'arrêta, concentrée sur la scène, insistant pour qu'on le laisse continuer son petit manège, et que ça instruirait Bisou, ce dernier se rinçant l'œil depuis le début des festivités. Et puis, bon. C'était pour le bien de l'humanité. Et des Pokémon. Surtout des Pokémon, en l'occurrence.

- Alooors... ? On... fait quoooi... ? questionna doucement et amoureusement le Pokémon des sbires, titillant de la griffe la queue enflammée du Dracaufeu.

- Ça, c'est à toi de voir, mon beau... répondit Fire, approchant son museau de celui de l'autre.

Quand, justement, l'autre en question parut perplexe :

- Hein ? "Mon beau" ? "Ma belle", plutôt, non ?



[...]



Ah, d'accord, j'ai compris. Dommage. POUR FIRE, HEIN. Flamme, encore plus stupéfait, s'écarta d'un coup :

- HEIN ?! T'ES UNE NANA ?!

Le Pokémon quadrupède, se relevant soudain, était offusqué :

- Bah... OUI ! Ah parce que, depuis tout à l'heure, tu croyais que ?!...

Notre meneur d'équipe lança, blasé :

- Bah... oui. T'as une voix rauque qui trompe vachement, en plus.

Je savais pas que les Grahyena pouvait maîtriser l'attaque Torgnoles, mais fallait croire. Après un coup de patte bien placé, la femelle Grahyena s'en alla, tournant le dos, vexée, injuriant l'autre grand de tous les maux. Fire balança un "OUAIS C'EST CA, RETOURNE CHEZ TA MÈRE ! TAPETTE !" Puis, revenant à nos côtés, déçu, énervé et ne supportant pas les douches froides :

- Aucun commentaire, s'il vous plaît.

Lilas et Bisou éclataient de rire (si le mioche avait apparemment tout compris, ça veut dire qu'il était plutôt bien renseigné pour son âge), moi je me contentai d'un large sourire :

- C'est bien ; merci beaucoup, mon ami. Grâce à toi et ta capacité Brasier, nous avons pu apprendre beaucoup de l'ennemi. Le monde entier te doit une fière chandelle.

- AUCUN COMMENTAIRE, J'AI DIT !

Le bestiau ailé orange faisait la gueule, et les deux autres W.T.F. se remettaient de leurs émotions quand l'homme aux cheveux rouges, lunettes de soleil et tenue sombre bizarroïde très discrète (celui au Drattak, celui qui s'était crashé sur la Pont Sagiciel en toute hâte, celui qui était là quand Julia Moulin s'est fait assassinée, celui qui était suivi par Beladonis, bref LE gars) bondit du toit de la maison derrière laquelle nous étions caché. Nous remerciant, il s'adres... HEIN ?! DU... DU TOIT ?!

- Mais... Mais... Qu'est-ce que... ?!

Nous laissant tous sur notre crise cardiaque de voir débarquer un mec du toit, il nous tût aussitôt, s'abaissant, mettant son doigt sur sa bouche :

- Chhht ! J'étais en observation dès leur arrivée, vous avez pu faire diversion vous et votre ami et je vous en remercie !

Mon ami, qui s'était aussitôt à refaire la gueule et à trifouiller je ne sais quoi dans le Sac à Trésor, haussa les épaules :

- Bof.

- Mais... Mais... Vous êtes dans quel camp ? Le nôtre ? paniqua Lilas, tout bas.

- Zentil monsieur ? pencha sa tête Bisou.

L'homme-toit en tenue rouge sang nous assura :

- Ne vous inquiétez pas. Je cherche juste à arrêter ces malfaiteurs...

Il enchaîna, cette fois-ci à mon adresse, toujours très sérieusement :

- Le sniper d'élite du côté de ces bougres d'idiots a beau avoir eu raison de mademoiselle Moulin avant qu'elle puisse me les communiquer de sa bouche, mais j'ai obtenu les renseignements dont j'avais besoin. Je lui avais pourtant bien précisé de faire passer à son organisation le message en quoi les MOCLASM ne devait pas s'emmêler, mais, à ce que je vois, on ne m'a pas écouté.

Je balbutiai, hébété :

- Qu... Que... Quoi ?! Vous êtes un MOCLASM ? Et vous... travaillez avec Julia ? La gamine de dix ans ?

Il m'expliqua très rapidement avec un air de pro sur ses gardes, épiant machinalement les alentours derrière ses verres teintés pour ne pas être repéré :

- Non non, je ne suis pas MOCLASM ; j'ai côtoyé sur cette affaire son service de renseignements, c'est tout. La petite Julia et ses sœurs font, elles, partie intégrante de ce service de renseignements. Je suis également désolé d'avoir fait repéré Beladonis... Sans quoi vous n'auriez peut-être pas été enlevé, monsieur.

C'était UN PEU gros, là, tout d'un coup.

- Attendez... hallucinai-je. Vous... Vous voulez dire que c'est de votre faute si je suis dans cette merde ?

Le gars aux cheveux rouges continua de chuchoter :

- Vu ce que je sais sur les intentions de...

Quand, soudain, une voix électronique stridente et d'un volume assez puissant comparé à nos messes-basses provenant des pattes de Fire nous fit tressaillir et déclama :

- Luxray, le Pokémon Brillœil. Il est capable de voir à travers les murs pour chasser des proies ou retrouver ses petits égarés.

En beaucoup moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, des pas précipités accompagnés des cris d'alerte et de fameux "ILS SONT LÀ !" firent régner un incroyable tumulte ; des dizaines de sbires Aqua et Magma encerclèrent la maison dans une parfaite synchronisation, ramenant tous leurs Pokémon, donc ramenant tous un Grahyena (à croire qu'ils n'avaient que ça). Lilas se figea, levant les feuilles, Bisou s'immobilisa, intimidé par les grognements des Pokémon ennemis, Fire lâcha soudain le Pokédex avec lequel il avait fait joujou, levant lui aussi les pattes avant. L'homme aux cheveux rouges jura, avant de lever également les mains en l'air et de se redresser ; je n'eus pas d'autres choix que de me rendre également, vu que, encerclés par des dizaines de sbires et de Pokémon menaçants avec Intimidation, on pouvait pas faire grand-chose d'autre qu'abdiquer. Enfin, traversant tous les petits membres rouges et bleus, le Pokémon détecté par le Pokédex, un formidable Luxray, s'avança vers nous, nous fixant hautainement :

- Ils y avaient bien donc des fouineurs... Nous ne permettrons pas un échec cuisant dans ce combat pour déterminer la vérité ! Allez, amenez-les à mon maître ! ordonna-t-il finalement d'un mouvement de crinière.

On nous obligea donc tous les cinq à contourner la bâtisse derrière laquelle nous étions pourtant incroyablement bien cachés : le Polarhume inquiet, la Fragilady flippée, le Dracaufeu toujours blasé et ronchonnant, le gars aux lunettes de soleil qui était de notre côté, ridiculisé pour s'être fait prendre aussi facilement, et l'Aéroptéryx que j'étais, perplexe et stressé pour mes plumes et celles de mes compagnons. Si je devais sauver Hoenn de je ne sais quoi, c'était mal barré.


Les sbires, au lieu de nous attaquer, nous avaient donc cernés ; les Team Magma et Aqua semblaient très bien s'entendre, vu qu'elles se rejoignaient niveau conneries proférées à notre encontre. Bref, tout ce petit monde rouge et bleu nous tenait en otage, le Pokémon Brillœil qui nous avait repéré en tête, fier, nous faisant traverser tout Algatia et en constatant que la ville était bien désertée, que leur boulot avait été bien fait, pour une fois. Nous nous taisions tous les cinq, et suivions notre chemin forcé vers notre ennemi à tous, qui se trouvait, à en croire la direction que nous prenions, dans le Centre Spatial. On nous fît donc grimper au plus haut plateau du morceau de terre perdu entre les routes maritimes 124, 125 et 127, si ma mémoire était bonne ; nous faisions ainsi rapidement face au fantastique bâtiment futuriste, avec ses grandes baies vitrées et son apparence chromée, son satellite gigantesque vissé sur la droite de son toit et la cabine d'un télescope géant sur la gauche. Le building, bien qu'impressionnant par rapport à l'île minuscule, était surplombé par encore plus titanesque que lui : la herculéenne fusée blanche et noire avoisinante, d'une taille vertigineuse et d'une puissance sûrement proportionnelle, autour de laquelle régnait une grande excitation, à entendre l'agitation lointaine dans les passerelles l'encerclant et les ricanements de nos hôtes, remarquant notre objet de fascination.


Les portes automatiques du fabuleux centre de recherche s'ouvrirent alors en coulissant sur notre passage (enfin surtout sur celui du Luxray, vu qu'il menait la troupe), dans les bruits de voix et de pas qui résonnaient au sein de l'édifice scientifique : des dizaines et dizaines de bureaux, dispersés ci et là sur un carrelage blanc, envahis de millions de feuilles blanches froissées, déchirées, tâchées, éclairées par la lumière naturelle mais également par la fade lumière des néons et des écrans d'ordinateurs ronronnants. Des tableaux blancs et noirs griffonnés, des machines à café en panne sur les côtés pour cause de surutilisation, des blouses étalées sur les dossiers des chaises en plastique rigide ; tout ce décor me rappelait funestement le dernier étage de la Sylphe Sarl arrangé par Denice. Ça sentait l'ennemi ultime tout proche, avec tous ces plans inexpliqués et les révélations qui commençaient à venir. Personne ne se trouvait à cet étage, mais toujours un tumulte extérieur proche étouffé par le fait que nous nous trouvions entre quatre murs. Le groupes de sentinelles Aqua et Magma, toujours avec leurs Grahyena "indépendants", nous arrêta en bas d'un escalier au coin en haut à droite du rez-de-chaussée, avant de nous ordonner :

- Montez ; le chef veut accueillir tous ceux qui voudront des explications. On est juste là pour intimider et amener les intrus au chef, nous, en fait.

- Et aussi pour faire perdre notre temps, un peu, aussi ? ajoutai-je.

- Oui, aussi.

- Montez, on vous dit ! insista le Luxray, rugissant.

Les W.T.F. et moi gravîmes donc l'escalier, accompagné de notre nouveau compagnon d'infortune, et suivi de près par le félin électrique. Complètement dépité de s'être fait choppé à cause du Dracaufeu qui avait arrêté de bouder pour être de plus en plus intrigué, je lui demandai :

- Au fait... Vous avez un nom ?

- J'ai déjà assez de problème à cause de toi, MOCLASM, décocha-t-il froidement derrière ses lunettes noires et ses courts cheveux rouges, levant légèrement sa tenue pour ne pas s'empêtrer dans les marches. Alors cesse de m'importuner, le temps que je trouve un moyen de nous faire sortir de là.

Ok. Super. Amical, et tout. Bien. J'l'avais en peinture, le gars, maintenant. De ton côté, mais pas trop quand même. Pfff, j'vous jure. Une fois arrivés en haut, Fire et Lilas, le Polarhume dans ses feuilles, au-devant, se trouvèrent devant la porte à justement ouvrir. La Fragilady, confiante, posa Bisou à terre, insistant pour ouvrir la porte à la place du Dracaufeu en tête de file, scandant qu'elle avait quelque chose à faire. Elle posa sa longue et fine mais forte feuille verte droite sur la poignée de la porte grise, derrière laquelle se trouvait apparemment l'abruti de connard de merde. Puis, du haut de l'escalier, ne l'ayant pour ma part pas encore atteint, elle m'adressa un dernier regard puissant de ses yeux dorés. Ils exprimaient plein de joie, de puissante amitié, mêlée à l'affolement, à l'excitation palpable, et à la peur de perdre un être cher ; ses gouttelettes d'or délicates me transcendaient, je restai figé sur place, le souvenir de la déclaration d'amour cachée de Lilas me piquant droit au coeur soudain. Tout notre groupe (Bisou inclus, pour montrer vraiment comme c'était bien poignant), immobile, semblait pris subitement d'un fantastique sentiment de héroïsme, mélangé à celui de toute-puissance des secouristes, de sauveurs du monde ou d'agent-mystérieux-avec-les-gentils-mais-pas-trop-quand-même, et à la faiblesse également du hasard, du fait d'être inconnu de la puissance de notre antagoniste commun. Ensuite, la secouriste Chef-Fleur fixa la planche axée fermée, ne demandant qu'à être ouverte, la transperçant presque avec ses pupilles fragiles, prit une profonde inspiration, réarrangea sa splendide et éclatante fleur rougeoyante surmontée d'une couronne de pistil brillant, avant de déclarer, confiante :

- Allons-y, mes amis. Faisons face...

Puis, avec un regard en coin à mon adresse :

- A notre Destin.




[...]




- Bah ? T'ouvres pas la porte ? demanda Fire, impatient.

- Plus vite que ça ! Dépêchez ! grogna le Luxray, rabat-joie.

Elle haussa les épaules, abaissant la poignée et ouvrant la porte rapidement et machinalement, comme s'il s'agissait de la porte des chiottes :

- Oui, c'est bon ; je voulais juste profiter de ce moment, idéal pour faire la séquence gros plan sentimental, révélateur de sentiments et épique d'avant combat final, c'est tout !


Nous débarquâmes tous les cinq dans la salle du boss avec une certaine fougue. Puis nous nous y trouvâmes, figés par une silhouette. Cette dernière fut aussitôt rejoint par le grand Luxray, qui vint s'asseoir à ses pieds, déclarant avoir amené des intrus. L'étage du Centre Spatial d'Algatia, arrangé plus proprement que le rez-de-chaussée sans dénoter du style bordélique, était baigné par la vive lumière des rayons solaires pointant à travers une large baie vitrée sur notre droite ; ces rais dévoilaient tout bonnement notre homme, imité par son Pokémon, face à ce mur transparent, contemplant d'un air assuré et satisfait l'aire de lancement de la fusée, cette dernière trônant majestueusement sous les yeux confiants du protagoniste. Celui-ci arborait une courte veste violette et un pantalon pareillement teinté, dont les jambes étaient proprement enfoncées dans des grandes bottes noires stylisées. Les mains croisées derrière le dos, je remarquai qu'il portait une mitaine grise à la gauche et un étrange et long gant de fer brun à la droite. Portant sous sa veste un tee-shirt couleur pêche, ce corps tranquille et singulièrement coloré était surmonté d'une tête au menton carré et d'une délicate coupe de cheveux violets, ramenés derrière les oreilles. Cet homme posa sa main sur la crinière du Luxray, lui grattant la tête en le remerciant. Puis, ENFIN, il se tourna vers nous, faisant voler son pendentif bleu, et il nous méprisa d'un léger sourire, qui soulignait ses curieux et perçants yeux améthyste. Il n'eut besoin de dire aucun mot pour que notre accompagnateur humain, qui lui faisait dans le rouge et le sombre, réagisse en prenant nos devants, nous laissant dans notre surprise de découverte d'un homme serein :

- Gredin ! Giovanni ne m'avait donc pas menti quand il m'avait précisé qu'il allait t'engager à ma place !

Le concerné en violet, secondé par son fidèle Luxray, toujours rassuré, haussa les épaules, et déclara d'une voix masculine (on sait jamais) et posée :

- Vois-tu, mon ami, il ne faut jamais laisser passer une occasion de se faire un nom. Encore plus quand il s'agit d'accéder à un moyen d'arriver à ses fins. Si, en plus de ça, tu as la possibilité d'acquérir les deux en même temps...

Fire balbutia :

- Vous... Vous vous connaissez ?!

Je demandai, interrompant et incompréhensif, aux deux hommes :

- Vous pouvez développer ? On n'est au courant de rien, nous.

- Je lui avais pourtant précisé de se méfier d'un charlatan tel que vous... ajouta le type aux cheveux rouges derrière ses lunettes noires, sans faire attention à ma question.

- Tu peux me laisser le plaisir de m'introduire, tu serais gentil ? snoba l'autre.

Puis, en une fraction de seconde, violet-man exhiba le dos de son gantelet métallique scintillant, présenta ses bras en croix, avant de tourner élégamment en tournant sur lui-même et de s'annoncer, haussant les épaules comme si c'était évident :

- Purple Eye !




[...]




Ah.

- J'comprends pourquoi ce nom, souffla Lilas, amusée.

Bisou aussi, semblait amusé. Faut dire que des persos qui se présentent avec une petite cinématique d'intro, ça courrait pas les rues. Quoi que.

- T'es quand même parti d'Oblivia pour venir jusqu'à Hoenn ! s'écria notre homme sombre, rouge et mystérieux qui en savait plus que nous. Voyager te fais pas peur, à ce que je vois !

- Quand il s'agit de pouvoir, tu me connais... soupira Purple Eye, les épaules toujours levées. Et, ma chère Oblivia a beau être à des années-lumières de moi, elle l'est aussi concernant mes projets. Il faut voir international, dans la vie.

Celui qui le "connaissait" rétorqua :

- Tu parles ! C'est surtout pour l'argent de Giovanni !

Le mec habillé sans doute à la mode d'Oblivia sourit, son Luxray ronronnant, avant de regarder de nouveau par la fenêtre :

- Ah, triste ami... Tu n'es vraiment par très au courant ; après tout, c'est normal, tu as refusé la place si gentiment proposée...

Ah oui ? Il poursuivit, un regard en coin, comme pour voir notre réaction :

- Ne sais-tu pas ce qu'est advenue la prison de Hoenn ? Il l'évacuait, quand un malencontreux accident s'est produit. Un avion s'y est écrasé, il y a à peine une heure. Giovanni n'en n'était pas encore sorti...




O_o




Les We Tackle at Foes et moi nous regardâmes, se voulant innocents. Je savais pas trop quoi en penser, à vrai dire. L'homme-toit resta scotché :

- G... Giovanni est...

- Porté disparu, compléta le boss de fin de niveau. Enfin, bon, moi, et surtout toi, savons tous deux ce que ceci veut signifier... Mais, venons en au fait...

Il se positionna face à nous, avec le chantier aérospatial à ses côtés, juste séparés par vitre ; son Pokémon nous menaça du regard, montrant ses crocs, avant d'être soudainement rappelé par son dresseur. Ce dernier, rangeant sa Ball qui venaient de s'éteindre dans sa poche, et semblant faire tout à l'envers, nous sourit tranquillement :

- Je suppose que vous venez m'arrêter ?

Dracaufeu, Polarhume, passablement énervé par la tronche de l'autre, et Lilas ne firent que confirmer mon exclamation :

- Évidemment qu'on vient vous arrêter, abruti ! Vous venez de déclencher le plan d'Alerte 10, soit le niveau maximal, avec toutes vos conneries !

Purple Eye éclata de rire :

- Ah, ça ! Que voulez-vous ? Il vaut toujours mieux qu'il y ait le moins de dommage collatéraux lors de catastrophes majeures, non ? Les bureaucrates ont bien prévu le coup. Peu m'importe, qu'ils défendent la populace de mon acte ; je suis juste là pour faire sauter Hoenn, après tout.





[...]





O_o





Je ne compris pas. Sur le coup. En fait, PERSONNE ne comprit sur le coup. C'était UN PEU gros, ça aussi. UN PEU BEAUCOUP. Nous voyant légèrement désarmés et dans l'incompréhension la plus totale, l'abruti de connard de merde nous expliqua, se tournant vers, je le compris dans un effroyable frisson, sa fusée, gonflant le torse :

- Ces lamentables sbires téméraires avaient toujours envie de retrouver leur Kyogre ou leur Groudon vénéré ; alors je leur ai proposé mon aide et mes connaissances, pour qu'ensemble, nous mettions au point un plan qui réveillerait pour de bon les légendes concernées. Lors de mes recherches, j'ai découvert que le Mont Chimnée présentait vers sa base une vaste cheminée obstruée ; la pression exercée par le bouchon de roches la comblant est assez grande pour aboutir à une véritable explosion volcanique d'un moment à un autre, et la situation est ainsi de puis plusieurs décennies. Autant vous dire que l'heure est bientôt venue. Mais... Même une petite explosion volcanique dévastatrice n'aurait eu raison de la région entière, c'est pourquoi je vais ajouter ma touche personnelle à cette future catastrophe naturelle en avançant son accomplissement à aujourd'hui en détournant cette fusée ; fusée que nous avions pris soin de charger d'une tête nucléaire assez incroyable, car après tout, autant ne pas faire les choses à moitié, non ?

J'y croyais pas. J'étais tout simplement halluciné et sur le cul, tout comme chaque membre du bon côté dans cette pièce, par la silhouette du mec ravi de son missile géant improvisé qui nous présentait son dos. Je bégayai, choqué :

- Vous... Vous voulez faire exploser le Mont Chimnée en vous servant d'une fusée comme missile nucléaire ?! Mais... Mais... Z'ÊTES COMPLÉTEMENT CHTARBÉ !!

- Oh, si peu, éclata-t-il de rire face à son bébé explosif, dressé comme un piquet, et qui se voyait se vider de tous ceux qui la préparait pour le décollage. Prenez ça comme un avantage : en ayant prévenu le gouvernement hoennien - qui s'est bien gardé d'annoncer le feu d'artifice, d'ailleurs - trois heures et quart avant le lancement, je sauve quelques habitants de plus que ne l'aurait fait la nature. Quant à ceux qui ne seront pas partis à temps... Tant pis pour eux. De toute façon, toute vie dans la région se verra touchée par les retombées radioactives ; ainsi, soit les Pokémon légendaires créateurs des terres, des océans et protecteurs des cieux se montrent et empêchent la destruction de leur région chérie, en quelque cas nous nous occuperons de leur cas, soit ils ne viennent pas... Et ça serait dommage, franchement. Vraiment dommage.

Le Dracaufeu au Sac à Trésors s'exclama, furieux :

- Je refuse de laisser un débile comme vous faire péter une région !

- Z'allez morfler, méssant monsieur ! s'écria Bisou, surprenant.

- Tu ne te rends pas compte que les effets seront perceptibles par delà Hoenn, Purple Eye ?! s'écria notre homme à la chevelure de feu, bouillonnant de colère. L'explosion va engendrer un tsunami qui rasera tout !

- Et comment tu crois que je compte atteindre TOUT l'archipel hoennien, imbécile ?! rétorqua le connard venu d'Oblivia pour nous emmerder, faisant voler ses cheveux violets. Et puis, après tout, si Kyogre, Groudon, ou même Rayquaza ne se montrent pas, d'autres légendes auront le devoir de protéger les régions qui pourraient être touchées. Nous allons voir si notre planète est protégée de TOUT danger, et prouver la force - ou non - des plus incroyables représentants du genre Pokémon.

Je tressaillis soudain sous mon plumage et mes écailles, me remémorant soudain les rêves que j'avais fait, et ma discussion avec Gardevoir. Si... Rayquaza avait été capturé... Était retenu en ce moment... Et si Kyogre et Groudon ont disparu, en plus de Zekrom et Reshiram... Qui viendra défendre la région ? Elle était condamnée à être... détruite ! Dans le même laps de temps, les paroles de la voix de la raison m'attribuant une "mission" me revinrent à l'esprit. Ayant enfin compris laquelle était-ce, je m'avançai alors vers l'imbécile en violet, droit sur mes serres, prenant conscience que mon devoir de Membre Officiel du Comité Légendaire des Agents Sauveurs du Monde, et hurlai à la face du gars amusé par mon initiative :

- A QUOI ÇA VA VOUS SERVIR, DE RAYER UNE RÉGION DE LA CARTE ?! VOUS VOUS RENDEZ PAS COMPTE DE...

Je me pris un violent coup de pied qui me fracassa les côtes en réponse, coup qui me fit valdinguer à l'autre bout de la pièce, puis m'éclatai la gueule contre le mur, avant de m'écraser au sol, incapable de bouger.

- Évitez de prendre des décisions héroïques, vous n'en n'avez pas la capacité, sourit machiavéliquement Purple Eye, essuyant la pointe de sa botte sur le carrelage.

Aussitôt, engageant le combat, Fire inspira, et cracha un fulminant torrent de flammes vers notre ennemi en guise de représailles ; Bisou en fit de même avec un fantastique rayon puissant éclatant d'un bleu givré. Le Lance-Flamme brûlant et la Glaciation frigorifiant fusèrent vers l'antagoniste, qui les évita en se mettant tout simplement de profil avec une grande agilité, les attaques fusant à ses oreilles, allant détruire ou geler le mobilier dans un grand fracas en faisant voler les cheveux de Purple. Aussitôt après sa remarquable esquive, celui-ci tendit son bras droit dans un "HA !", lequel portait son gantelet à première vue rouillé, nous en présentant la paume : une sorte de loupiotte rouge et plate s'y trouvait. Il pointa donc aussitôt sa main de la sorte, et il en émana des cercles lumineux, envoyés en rayon, et ceux-ci allèrent aussitôt s'évaporer sur Lilas. Notre amie fut immédiatement comme hypnotisée dans le bourdonnement sinistre des cerceaux verts éclatants, ses yeux d'or perdant de leur éclat, semblant soudain sans vie. Le Dracaufeu, dans le feu de l'action, voulut arracher la Fragilady du laser bizarroïde dans un hurlement de rage, mais, toujours aussi furtif, notre ennemi usa de sa main gauche :

- Je ne crois pas.

Brandissant et envoyant sournoisement une Ball, il hurla à sa manière :

- Attaque Psyko.

Sa sphère s'ouvrit en un déclic, et il en sortit un petit Pokémon tout choupinou orangé, aux grands yeux saphir et aux longues oreilles en V, Pokémon que je n'avais jamais vu auparavant. Il poussa un cri de puissance aussitôt, rayonnant d'une aura bleutée, et fit léviter, les rendant immobiles et incapables de quoi que ce soit, Flamme, Gelé et notre gentilhomme, qui était resté sous le choc dans le feu de l'action. Moi, j'assistais à la scène, impuissant, une affreuse douleur dans les côtes, et un mal de crâne qui me tortura les esprits juste à ce moment là. C'était ma journée.

- Merci bien, Victini, sourit sournoisement Purple Eye en constatant le travail accompli par le petit Pokémon, maintenant toujours en son pouvoir les êtres forcés à léviter. Tu ne sers pas qu'à mes plans, à ce que je vois ; tu garantis vraiment la victoire. Bien, ma chère amie Pokémon, tu peux venir à mes côtés, s'il te plaît ? Tu serais gentille.

Lilas, transformée en zombie presque, s'avança mollement, telle une machine, sous les ordres de l'Oblivien en violet sous les pleurs et les cris du bébé Polarhume qui criait vouloir Tata La. Je geignis et hurlai de souffrance soudain ; mes maux de tête me lançaient de plus en plus, me martelant le crâne.

- Bien... Voilà... Maintenant que j'ai votre petite amie à mes côtés, vous tâcherez d'éviter de m'embarrasser dans mes plans, n'est-ce pas ?

Je ne distinguai la scène qu'à travers mes paupières ouvertes par la force du désespoir ; Purple Eye, derrière son Victini, et donc nouvellement rejoint par Lilas, jeta un coup d'œil à une horloge qui venaient de changer de minute, accrochée au mur carbonisé et gelé par les attaques de ceux qui gémissaient dans les airs.

- 10h58. Parfait.

Échangeant sa Ball contre une petite télécommande ornée d'un gros bouton central d'un vif aller-retour dans sa poche, il la présenta à tout ce monde frappé par le Psyko ou geignant contre le Destin qui l'accable d'une migraine redoutée à un tel moment, fier de lui et souriant :

- Voyez-vous, dans exactement une minute trente-huit, en comptant les environ vingt-deux secondes du temps d'arrivée, de réception du signal par mes chers pilotes kamikazes - ne vous inquiétez pas, ils sont assurés - et de leur préparation au décollage, j'appuierai sur ce petit bouton, et le destin de Hoenn sera scellé. Quelqu'un a-t-il quelque chose à redire ?

Le Dracaufeu et le Polarhume, deux derniers membres en état des W.T.F., voulurent insulter l'abruti de connard de merde, mais restaient en lévitation, à subir l'attaque démoralisante du Victini reluisant et concentré sur ses ordres. L'homme qui aurait peut-être dû sortir son Drattak plus tôt restait également incapable de tenter quoi que ce soit, trop éprouvé par l'emprise psychique du Pokémon mignon mais pourtant ennemi. La Fragilady, elle, ne ressentait et ne faisait ressentir plus rien : je la fixai, condamné à souffrir dans ma tête, me rendant presque incontrôlable, et ne perçus plus l'étincelle dans ses délicates pupilles qu'elles avaient lorsqu'elle me regardait tous les jours, rayonnante de beauté et de fraîcheur. Non, là, elle semblait morte, hantée par un signal invisible, un indescriptible rictus n'exprimant plus rien rayant son visage. Il ne restait plus que moi, misérable truc plumé que j'étais, minable, à gésir sur le sol, me lamentant que... tout... tout était...

- Bien, plus qu'une petite minute à attendre. Ensuite... Nous allons voir qui de l'homme ou du Pokémon est le plus fort. Et donc conclure sur la domination qui doit être exercée, déclara Purple Eye, contemplant une dernière fois la base de lancement investie, empoignant fermement la télécommande. Tout ce petit bout de monde... Rayé de la carte... Et dire que personne n'a eu assez de cran ni d'audace pour m'arrêter... Triste époque.

Non... Je... Je devais faire quelque chose... Je... J'étais un MOCL... Un sauveur... Ce... Ce ne serait pas ce corps... juste... ce corps qui allait... l'emporter sur... ma... ma conscience... Je... me devais... de faire face... à l'adversité... c'était... mon... destin... Fébrilement et très fastidieusement, je me redressai un tant soit peu, plusieurs côtes brisées sûrement, la vue embrumée par les larmes et le sang qui me coulait des tempes. L'autre con, le dos tourné, ne vit rien. Victini, lui, avait les yeux fermés, concentrant son esprit par le maintien et l'ampleur progressive de son attaque mentale, qui commençait à faire s'évanouir les concernés, à force. Lilas... Elle... n'était... plus rien... ainsi... je... Je me devais... d'arrêter ça... Il le fallait... Si seulement... je pouvais relancer ce qui nous avait sauvé du tsunami... Mais comment ?... Je devais... me concentrer... Inspirer... Penser à l'attaque... La sensation de brûlure... C'est alors que, à force de détermination, je sentis un feu mystique m'emplir, et, péniblement, crachai l'énergie que j'avais emmagasinée. Et je me rendis compte que je n'avais pas encore assez combattu en tant que Pokémon pour être déterminé à lancer une attaque en particulier ; j'expulsai un simple Dracosouffle. Le souffle en question, bien que puissant, se vit frappé et stoppé net par Lilas, qui, vive comme l'éclair, avait lancé Abri pour protéger celui qui la possédait.

- Merci, ma nouvelle coéquipière. Il faudrait que je songe à te capturer pour de bon, tu m'as l'air bien serviable, lança Purple Eye d'un ton serein, ne daignant pas se détourner de son arme titanesque. Cet Aéroptéryx est... apparemment recherché, si je ne m'abuse ; une fois hors d'état de nuire, je pourrais toujours l'apporter à celui qui le demande, victorieusement, après m'être fait passé pour un héros qui déblatérera avoir malgré tout tenté d'arrêter ces pauvres sbires machiavéliques qui ont fait sauté une région, tenté de les ramener à la raison, ces indécis et fous... Ah, quel plan magnifique... Personne ne soupçonnera un héros qui s'est racheté au cours des années, tout le monde blâmera et fustigera ceux qui se sont retirés dans l'ombre... Bien, ma chère amie Pokémon, laisse-le crever en paix, qu'il aille voir sur un autre arbre si j'y suis ; satané... piaf préhistorique. Oh, tiens, et j'allais oublier d'appuyer. Adieu, Hoenn.

J'entendis un tout faible cliquetis, signe de pression décisive exercée. Il me restait exactement 22 secondes pour tenter quelque chose... Je DEVAIS faire quelque chose...

- Hé ho... Je... suis là... J'ai... toujours été... LÀ... !

J'eus à peine le temps de frémir ; la voix rêvée atrocement effrayante viola de nouveau froidement mon esprit affaibli et j'ouïs des voix crépiter dans les hauts-parleurs du Centre Spatial. Était-ce... la... Fin ?




"Prepare for launch...



3..



2...



1. "




Puis boum. Un pharamineux éclat flamboyant détona puissamment derrière la baie vitrée dans un fracassant grondement semblant déchirer la croûte terrestre, produisant un souffle herculéen annihilant tout dans un nuage de poussières. L'onde de choc spectaculaire déflagra sur le bâtiment dans le phénoménal boucan assourdissant des explosifs moteurs de la fusée au décollage. Bien qu'ils furent salement ébranlés, la vitre ainsi que la bâtisse tinrent magnifiquement bien le coup, les constructions étant adaptées à ces conditions sensationnelles. C'est alors que, pendant que l'effarement et la fascination s'emparaient de Purple Eye, qui levait la tête et les yeux en même temps que son extraordinaire missile aérospatial rutilant s'arrachait de l'emprise gravitationnelle avec une éblouissante et fuligineuse force colossale, je fus emplis d'un soudain gain d'énergie, le murmure glacial me susurrant des choses étranges. Profitant de la distraction de mon ennemi juré, je me remis sur mes pattes, vif comme l'éclair, trouvant de suite un parfait équilibre sur le sol, secoué par le séisme de la genèse de l'apocalypse. Je poussai un rugissement inouï, surgissant du plus profond de mes entrailles, faisant sursauter l'autre abruti violet de peur. Je courus bestialement à grandes enjambées, bondis, bavant, puis envoyai un furieux coup d'aile défoncer le Victini. Le mini truc valsa, battant de ses pitites ailes toutes mignonnes qui constituaient étrangement sa queue, et alla s'éclater sur le sol, glissant sur le carrelage. Pendant que les personnes précédemment retenues par le Psyko tombèrent au sol, tous complètement évanouis, je continuai dans cette rapide rage qui défoulait, hurlant toujours de haine envers cet abruti et ce qu'il comptait faire, battant furieusement des ailes ; je virai d'une sauvage Acrobatie le corps vide d'un Fragilady, puis, ramassant le Victini qui s'était à peine remit de sa chute au passage, je balançai ce dernier avec fougue dans la figure de l'autre abruti, accomplissant un coup critique à l'Anti-Air, pour terminer en beauté mon c-c-c-c-combo of doom. Pendant que la fusée resplendissante s'en allait toujours plus haut dans les couches atmosphériques, rayant le ciel d'une funeste traînée obscure, Purple Eye, ahuri, écroulé, s'étrangla :

- NON MAIS ÇA VA PAS ?! D'OÙ TU REVIS SOUDAIN COMME ÇA, TOI ?!

Je hurlai, gouttant de sueur, de sang, et de colère, poussant un rugissement pokémonal et cruellement inhumain, et sautai planter mes crocs acérés dans le mollet de l'autre con. Ce dernier hurla de douleur, avant de me foutre un coup de talon avec l'autre pied et de me faire voler contre mon gré à l'autre bout de la pièce. Je me réceptionnai parfaitement, intimidant d'un énième pétage de cordes vocales préhistorique mon ennemi avec mes yeux injectés de sang, quand mon antagoniste reprit son calme, enfin, si l'on peut dire :

- Saleté ! Le boss avait putain de raison ! Victini, Incendie !

Le Pokémon en question ouvrit ses grands yeux bleus, s'envola dans les airs, m'insultant de je ne sais quel nom bizarroïde faisant parti d'un registre ne coïncidant pas avec son apparence de peluche, s'entoura d'une sphère magmatique et brillante aux vives couleurs pâles d'un feu calcinant, puis cria de son petit rugissement aigu, envoyant une ardente boule de flammes qui faisait trembler l'atmosphère par la chaleur qui s'en dégageait. Complètement malade, je fonçai droit dessus, me jetant sur la petite comète soufflante et éclatant de puissance, avant de faire un smash d'un violent coup de patte plumée, toujours rugissant. Ma patte avant droite fut bien cuite sur le geste, mais la sphère solaire teintée rubis fut renvoyée avec une célérité doublée à l'expéditeur, témoin de ma détermination à toute épreuve et de la goutte d'eau sur le gâteau. J'étais vraiment dans une forme du tonnerre. Vu que le Victini avait du mal à se remettre du fait de voir son attaque à lui réexpédiée aussi facilement et fortement, j'en profitai pour sprinter jusqu'à la sortie, convaincu et déterminé qu'il ne restait plus qu'à arrêter ce missile par mes propres moyens. Une fois la porte envoyée se briser contre la cage de l'escalier, j'entendis l'autre Oblivien hurler un certain CoupVictoire ; je détalai, dévalant l'escalier en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, traçai à travers le rez-de-chaussée bordélique en frappant et expulsant tous les imbéciles hurlants sur mon chemin par de violents coups de griffes. Un coup d'œil jeté dans le feu de l'action en arrière : un Victini, son V frontal flamboyant, à mes trousses ; je choppai un pot de crayon au vol en cassant le bras d'un gus en rouge, et effectuai un magnifique lancer net et précis sur le mini-truc qui gueulait qu'il allait m'avoir. L'Anti-Air ne loupa pas sa cible qui comprit trop tard ce qui allait se passer ; je volai juste à temps comme une flèche à travers la porte coulissante en plexiglas, l'explosant en mille morceaux cinglants avec un Dracosouffle, pendant qu'une irréaliste détonation précédée d'un petit cri tout mignon flamba et fit sauter une partie du Centre Spatial. Fallait pas me faire chier.

- Tu es mien, maintenant... Ce pouvoir... Il peut t'aider à accomplir toutes les missions... Tous tes désirs... Tu la sens, cette force cachée et dissimulée ? Ce formidable flot de force brute ? Tu ne seras PLUS JAMAIS ridiculisé... Alors... ? Merci qui... ?

Ouais, merci, la voix flippante dans ma tête, j'aime ça. A peine eus-je le temps de me retrouver dans la ville d'Algatia, le bâtiment scientifique venant d'exploser, que je m'élançai sur terre à la vitesse d'une bagnole traversant la ville. Je détalais, les griffes ensanglantées et les yeux exorbités, mouillé de larmes, de sueur et d'hémoglobine provenant de mes crimes et maux crâniens toujours aussi incommensurables dans tout ça, maudissant du regard la lointaine déjà arme de destruction massive. Elle n'allait pas tarder à changer de cap. Je visai le plus haut et proche point de la falaise pour prendre mon envol ultime, rêvant désespérément de pouvoir rattraper au vol le fuselage nucléaire qui s'éloignait encore et toujours. Arrivant à la vitesse de l'éclair au bord rocheux et vertigineux du point d'envol visé, j'étendis mes ailes endolories mais solides, ne voulant plus être ralenti par aucune douleur futile comparé au massacre futur. Plus que deux mètres à atteindre, quand je ressentis une atroce piqûre me percer la nuque. Je fus stoppé net dans ma démence assassine. Ma respiration se coupa, mes muscles se paralysèrent, le murmure de la Deuxième Voix se tût subitement, mes yeux s'écarquillèrent, et je ne vis en dernière image que le ciel bleu d'Hoenn, traversé pour la dernière fois par un météore dévastateur à la forme profilée. Je me sentis m'écrouler comme un cadavre sur le sol dans une traînée de sable poussiéreux, à trois centimètres seulement de la corniche.