La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty

« La Team Magic ? C'est intolérable ! Qui sont-ils ? Pour qui se prennent-ils ? Comment ont-ils pu pénétrer la défense du château ?
-J'en ai entendu parler. expliqua Méthane. Une organisation très noble et loyale, qui raisonne avec beaucoup de sang-froid. Personne ne sait vraiment ce qu'est cette organisation, ni ses véritables objectifs, mais une chose est sûre. Si nous sommes dans leur objectif, nous aurons la vie dure.
-Cette organisation ne me fait pas peur. Elle ne peut rien contre le meilleur dresseur du monde que je suis.
-Il est vrai que tu disposes de pouvoirs rarement vus. répliqua Matt. Ne t'avises cependant pas de la prendre à la légère.
-Je ne crains rien ni personne. lança-t-il d'un ton provocateur. Je suis invincible. »

Son pokématos produisit un son horrible. Il devait vraiment le changer. Ils se bouchèrent tous les oreilles pendant une minute, puis Moriarty continua comme si de rien était.

« Du reste, nous allons, à la manière des autres régions, organiser un tournoi qui nécessitera les huit badges d'arènes.
-Nous n'avons pas de badges. Nous n'avons pas d'arènes non plus.
-C'est bien pour cela que le premier de ces tournois sera simplement entre nous. Tournoi auquel Brynne et Guilhem ne participeront pas. Car ils doivent être respectivement huitième champion d'arène et quatrième membre du conseil des quatre. »

Ils étaient interrompus par le brouhaha incessant d'Armand qui avait décidé de se battre contre un fauteuil.

« Pourrais-tu faire un peu moins de bruit ? »

Il s'approcha de lui, le dos courbé, puis le regarda avec des yeux ronds.

« Quel âge as-tu ?
-Je ne sais pas quand je suis né. Mais vu que l'on m'a retrouvé peu après ma naissance, je crois que j'ai trente-cinq un et un tiers.
-Peu importe, je vais partir dans les villes. Je suis déjà célèbre.
-Il n'en est pas question ! Reste-ici !
-Restez ici Armand, je vous ai préparé de nouveaux puzzles de plus de dix milles pièces !
-Magnifique ! »

Moriarty, exaspéré, reprit la parole.

« Bien, nous devons désormais parler sérieusement. Nous n'allons tolérer plus rien de tout ce qui se passe dans notre région. Quiconque soupçonné d'être contre notre régime, d'être allié avec une autre organisation pour le pouvoir, tout personne ne faisant pas exactement ce que nous attendons de lui, devra être emprisonné . De même, tous les médias devront passer par une censure stricte faite par nous-même. Nous dirigerons la région, certes, mais le champion ne dirigera pas sa ville. Pour élire le maire de la ville, un seul parti sera autorisé, composé de divers hommes appartenant à la république qui adhèrent à nos idées et qui pourront nous être utiles.
-Je suis bien d'accord sur le fond, fit Martin, mais cela me paraît un peu dur.
-Nous ne le ferons que quelques mois, le temps qu'ils se rendent compte que la ligue pokémon est un système infaillible, puis tout redeviendra comme avant.
-Très bien.
-Faites également le tri entre les anciens hommes politiques ! Emprisonnez ce qui sont contre nous, intégrez à notre gouvernement ce qui sont avec nous. Vous devrez également importer beaucoup de pokémon pour créer un écosystème propice au dressage. Faites ceci rapidement. Pour notre part, nous allons reprendre le stade de Simmeroh et le faire transformer en stade de duel officiel pour les jours suivants, où se déroulera notre tournoi. Vite ! »

Tous se pressèrent. Il fallait diriger d'une façon irréprochable Simmeroh durant les premiers jours. Pour sa part, Moriarty travailla à l'organisation du tournoi, qui dura plusieurs jours.
Une fois que tout fut bouclé, et après d'affreuses nuits blanches qui n'arrangeaient pas son teint, on l'appela.

« Qu'y a-t-il ? Je n'aime pas être dérangé.
-Rends-toi vite à Espité ! Ce qui s'est passé est incroyable ! »

Il s'exécuta, laissant quelques temps le château sans surveillance. On avait fait exploser la nouvelle tour radio gouvernementale. Eyragon était déjà sur les lieux.

« Qui a fait ça ? demanda en hâte Moriarty. »

Un groupe de badauds s'était regroupé devant la tour en flammes.

« Tu n'as qu'à voir par toi-même. »

Ils étaient dix. Ils portaient des bottes argentés, des uniformes jaunes parsemés d'étoiles grises, et un bérets de la même couleur, ainsi que des capes couleur or. Ils avaient des pokémon qui semblaient avoir des liens de parenté avec des Alakazam.

« Ce sont des Kadabra. lui susurra Eyragon. »

Aussitôt qu'il l'eût dit, ils disparurent, comme par magie.

« C'est la Team Magic, je dois faire un rapport ! »

Ils s'en alla en courant. Cette organisation allait donc à l'encontre de ses plans...
Il remarqua un homme. Parmi les badauds. Son œil rouge comme le sang avait immédiatement repéré quelqu'un dont les vêtements étaient différents des autres.
Il s'approcha de lui. Il portait une étoffe bleu nuit sur la quelle était brodée diverses étoiles. Il était encapuchonné.

« Je vous attends depuis longtemps. lança une voix étrange, qui avait sans doute était modifié par quelque appareil placé près de sa bouche. »

Il ne s'était pourtant pas retourné. Il se mit pourtant à courir avec une certaine agilité.

« Arrêtez-vous ! Arrêtez-vous ! Arrêtez-le ! »

Il courait de plus en pus vite, se mêlant dans les ruines de la ville, dans les combats de dresseurs ayant lieu à même la rue. Il prenait des raccourcis incroyables, semblant connaître la ville comme sa poche.
Il tourna brusquement. Moriarty tourna également. Il n'y avait personne.

« Je l'ai perdu ! »

Il ferma son esprit. L'homme était devant lui. Moriarty ne pouvait voir son visage, caché derrière le capuchon.

« Alors je vous rencontre enfin, Moriarty. Je suis enchanté de faire votre connaissance. »

Il s'avança, puis lui tendit la main. Des passants regardaient de loin la scène, impuissant.

« Je vois que la politesse ne fait pas parti de votre éducation, j'en suis désolé. Je me présente en ce cas moi-même. Je suis le chef de la Team Magic. La seule personne qui puisse contrôler tout ce qui se passe à Simmeroh... D'un claquement de doigts ! »

Il claqua des doigts. Son Alakazam tendit le bras, souleva son Ectoplasma, puis le propulsa. Celui-ci se releva avec peine et tenta de l'attaquer. Moriarty l'arrêta en clignant des yeux. Il eût un sourire narquois.

« Intéressant... Malheureusement, je crains que vous ne soyez en infériorité par rapport à mes pokémon. Leuphorie ! Ronflex ! Porygon-Z ! Nostenfer ! Drattak ! »

Les cinq pokémon sortirent. Moriarty regarda le chef de la Team Magic.

« Vous êtes remarquablement vantard. Votre pouvoir n'est rein comparé au mien. »

Il leva sa main gauche. Il s'y trouvait une chevalière avec une inscription que Moriarty ne pût lire, trop loin. Il y eût un bruissement, comme des cris de milliers d'oiseaux, et c'est en effet ce qui se passa. Plusieurs oiseaux, des Roucool, des Piafbec, volaient vers Moriarty, et tentaient de lui faire le plus de mal en s'écrasant sur lui. Ses pokémon se mirent alors à le protéger, puis les oiseaux, comme si de rien était, partirent. Le chef de la Team Magic n'était plus là.
Il ferma son esprit. Une fois, deux fois. Il ne vit pourtant rien devant lui.

« À la revoyure. lança une voix derrière lui. »

Moriarty se retourna. Il avait disparu. Moriarty eût un frisson. Le même qu'il eût en voyant Blue. Un frisson très caractéristique qu'il connaissait bien. Il se mit, au beau milieu d'une foule, à perdre patience, à trembler, puis à crier de façon saccadé :

« Qu'est-ce que c'est que cette magie ? Je sais que tu es là ! Montre-toi ! Vite ! Tu es là, je le sens ! Alors où es-tu ? Est-ce que tu as peur de m'affronter ? »

Il perdit patience. Il poussa un cri aigu et strident.

« Où es-tu ? Réponds-moi ! »

Il tomba par terre, puis se calma tout doucement. Drattak, comprenant qu'il était dans une situation critique, le prit sur son dos et le fit voler jusqu'au château, tout en entendant Moriarty pousser des cris qui donnaient l'impression qu'il était fou.

« Pour une première impression dans cette ville, c'était une très mauvaise impression. résuma brièvement Eyragon. Matt a du rapidement tout remettre en ordre auprès de la population. Mais rien n'est perdu, tu restes toujours le héros qui vaincu Saho. Cependant, j'ai une question à te poser.
-Quoi donc ?
-Qu'est-ce qui t'a pris ? »

Il ressemblait à un petit enfant que l'on gronde après une bêtise.

« Je ne sais pas... Il dégageait comme un aura de puissance... j'ai déjà vu ça chez deux autres dresseurs. Je ne peux que perdre mon contrôle dans ces moments là. »

Ils entendirent un rire. C'était Armand, qui, assis à même le sol, résolvait des puzzles tout en essayant de nouvelles expériences culinaires.

« Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda Guilhem.
-Je pense, interrompit Martin, qu'Armand et moi-même pensons la même chose. Tu as du mal à appréhender le fait que certains dresseurs soient plus forts que toi. »

Moriarty sentit un frisson. Tout se passa en un éclair. Il fit un clin d'œil à son Ectoplasma qui se précipita sur martin pour lui lancer une attaque Exploforce, et celui-ci lança son Mammochon qui sut l'encaisser.

« Ne répète plus jamais ça ! lança-t-il, plus fou que jamais. Personne ! Personne n'est à ma hauteur. Mais ces hommes... Ces hommes étaient... »

Il fut secoué d'un spasme nerveux.

« Bien. crut bon de lancer Guilhem. Je pense qu'il serait mieux d'oublier ce regrettable incident, et de nous concentrer plutôt sur ce que nous avons à faire. J'ai instauré moi-même un système de censure infaillible. Par ailleurs, toutes les affiches de la Team Magic ont été enlevées.
-Pour ma part, continua Martin, j'ai su faire le tri entre les différents hommes politiques. La moitié sont en prison. Le reste nous servira. J'ai également su prendre les bonnes mesures.
-Moi, expliqua Eyragon, je me suis simplement occupé de consolider notre pouvoir en me rendant dans diverses villes dans la journée. J'ai une liste de différents quartiers difficiles où se trament des complots pour le pouvoir. En revanche, je n'ai rien sur la Team Magic.
-Je suppose qu'il ne servirait à rien de demander à Armand à quoi il a occupé sa journée... Puzzles et femmes, je suppose ?
-Félicitations ! répondit la voix d'Armand.
-Bien. Pour ma part, je me suis arrangé. Le tournoi aura lieu après-demain. J'ai de même prévenu tous les champions. »

Le lendemain, Moriarty eût une journée très chargée. Il dut entraîner ses pokémon, parler de multiples fois au peuple en tant que maître digne, coordonner les douze autres membres de la ligue tel un chef d'orchestre.
Son travail fut épuisant, aussi, tout compte fait, le meilleur de la journée avait été l'entraînement. Il repensa avec force à la façon dont il avait été humilié, et l'entraînement n'en fut que meilleur.
Beaucoup de personnes s'étaient rendues aux stade. Moriarty devait faire un combat de plus, contre papy Joe, qu'il gagna avec facilité grâce à Drattak et son attaque Lance-Flamme. Ce dernier fut donc relégué au titre de premier champion d'arène, déçu. Pendant ce temps, un autre combat se déroulait.

« Surchauffe ! s'écria Armand.
-Séisme ! »

Le Surchauffe de Maganon atteint cependant le Rhinastoc de Thierry avant qu'il ait pu utiliser son attaque. On donna à Thierry le titre de second champion d'arène. Dans les tribunes, les spectateurs, déchaînés, hurlaient, criaient, pariaient.
Puis vint le second couple de combats.

« Tyrannocif ! Lance Lame de Roc ! »

Moriarty cligna des yeux, mais sans grand effet, Les pierres heurtèrent Ectoplasma de plein fouet.

« Ne s'agit-il pas là de ton dernier pokémon, Moriarty ? En bon gentilhomme, je pense t'avoir infligé de nombreux dégâts.
-Mais tu ne paies rien pour attendre. »

Ectoplasma lança un rayon de Ténèbres. Tyranocif se protégea avec sa carapace puissante.

« Vibrobscur ! »

Une onde noire maléfique attaqua Ectoplasma. Il devait trouver quelque chose ou bien il tomberait. Moriarty cligna des yeux et il lança une attaque Ténèbres tout en courant sur lui.

« Protège-toi !
-J'ai gagné ! »

En effet, le temps que Tyranocif se protège, Ectoplasma était déjà parvenu derrière lui et lui avait envoyé une splendide attaque Exploforce. Night fut relégué au rang de troisième champion d'arène. Un autre combat se joua, par la suite. Il opposait Martial à Matt, et il ne restait qu'une seul pokémon à chacun. Alakazam, pour Matt, et, pour Martial, son Mackogneur.

« Psyko ! »

Alakazam utilisa l'attaque sur Mackogneur qui commença par tomber par terre, puis se releva, furieux, courant très rapidement sur Alakazam et lui porta un coup incroyable.

« C'est incroyable ! commenta Martin, dans les gradins. On dirait qu'il a su transformer l'effet néfaste de cette attaque en une colère incroyable. Martial a bien entraîné son pokémon.
-J'ai toujours envié son Mackogneur, commenta Armand, c'est un pokémon dévoué à tout pour son maître.
-Coup Croix ! cria Martial. »

Alakazam se prit l'attaque de plein fouet et tomba.

« Je n'ai pas le choix... fit Armand. Les bras psychiques ! »

Il fut recouvert d'une énergie rose, celle de psyko, qui prit alors la forme de deux bras gigantesques, prêts à attaquer.

« Je n'ai jamais vu ça ! s'étonna Guilhem ! Si ces bras sont palpables, il doit être invincible ! »

En effet, ils l'étaient.

« Attrape-le ! »

À l'aide d'une de ses mains psychiques, Alakazam attrapa Mackogneur, puis le serra très fort.

« Mackogneur ! Tu dois gagner ! Coup-Croix ! »

Il esssaya, puis parvint à casser les bras psychiques.

« Quoi ? s'étonna Matt. Personne ! Personne n'est encore arrivé à parer cette stratégie ! »

Alakazam tomba sous une nouvelle attaque Coup-Croix.
Moriarty, à la sortie, attendait Matt. Celui-ci regarda son Ectoplasma.

« Je te conseille vivement de te débarrasser de cet Ectoplasma. Il dégage un aura maléfique. Certes, son potentiel est énorme, je n'ai jamais rien vu de pareil... Mais je t'en conjure, débarrasse t'en. »

Moriarty resta muet quelques secondes. Puis, il répondit :

« En ce monde, Matt, tout est pouvoir. Peu importe le sentimentalisme. Le pouvoir, et ceux qui s'accrochent à tout pour le vouloir. Je veux le pouvoir, Matt. Cet Ectoplasma aussi le veut. Peu importe qu'il ait fait de moi ce que je suis, je lui pardonne, et je l'entraînerai pour qu'il devienne plus fort. Je te garantis qu'il battra n'importe quel adversaire qu'il s'offrira à lui. À compter de ce jour, tu tiendras l'arène d'Espité, avec toi et ton Alakazam. L'arrogance. N'oublie jamais ça, tout ce que tu pourras faire faire à tes pokémon n'égalera jamais le pouvoir de mon Ectoplasma, mais il y a eu un prix à payer pour ça. Désormais, je suis simplement maudit. Je ne suis même plus vivant ou mort. Je suis maudit, Matt, mais je suis fort. »

Matt ne trouva rien à redire, et ne put faire plus que de considérer Moriarty d'un regard étonné. Ils prirent l'air quelques temps, puis remontèrent, juste à temps pour voir la fin du combat qui opposaient Voltim et Voltom à Eyragon.

« Colère ! »

Le grand pokémon Elekable faisait face à Dracolosse.

« Riposte avec Fatal Foudre ! ordonna Voltom ! »

Fatal Foudre perça la couche de Colère et électrifia Dracolosse. Celui-ci réutilisa l'attaque et mit hors de combat Elekable.
Voltim et Voltom furent nommés cinquièmes champions d'arène.
De même, plus tard, le dernier combat du premier tour eût lieu. Il opposait Martin à Méthane.

« Psyko ! »

Le Mammochon de Martin encaissa l'attaque.

« Griffe Acier ! »

Métalosse se précipita sur Mammochon et le griffa.

« Blizzard ! »

Pris de court, Métalosse se vit complètement gelé. On nomma ainsi Méthane sixième champion d'arène. Bien que le système comportait plusieurs failles, les champions s'y plièrent, car ils savaient qu'ils étaient chacun à leur place et que, dans un combat, la chance comptait énormément. Tout le monde dans cette ligue avait plus ou moins la même force.
Moriarty combattit tout d'abord Martial, et Ectoplasma n'eût pas beaucoup de mal à endormir Mackogneur pour dévorer ses rêves. Il fut donc décidé que martial serait le septième champion d'arène.
Puis Moriarty dût rencontrer Armand. Il eût beaucoup de plaisir à battre cet homme en combat, balançant alors dessus toute sa haine. Quel ne fût pas son plaisir lorsque Drattak abaissa sa griffe finale sur Maganon.
À la fin du combat, Armand s'avança, regarda Moriarty dans les yeux, puis lui lança :

« J'ai beaucoup aimé ton combat. »

Et il tendit la main. Moriarty s'en approcha.

« Merci beaucoup. fit Martial. J'ai beaucoup aimé le tien aussi. »

Et il lui serra la main. Moriarty bouillait de fureur.

« Le tien aussi n'était pas si mal. souligna Armand avec un clin d'œil à l'adresse de Moriarty. »

Il alla respirer dehors pour contenir sa rage. Armand quittait déjà le terrain en galante compagnie. Deux jolies femmes blondes.

« Armand ! Tu n'as pas à t'en aller maintenant ! Ce serait très malpoli.
-Qui est-ce ? demandèrent les jeunes filles. »

Armand le regarda comme s'il ne l'avait jamais vu.

« Je ne sais pas. Ce doit être un de mes serviteurs. J'en ai en nombre trop important pour me souvenir de tous. »

Les deux jeunes femmes rirent et ils s'en allèrent tous les trois. Ectoplasma pointa son bras sur la tête d'Armand.

« N'essaie même pas. Nous devons le garder en vie. Mais je te suis reconnaissant d'avoir essayé. »

Il se demanda pourquoi la Team Magic ne s'était pas manifesté. C'était sans doute, pensa-t-il, parce que cette organisation attendait de voir la suite des évènements avant de se manifester en tant que telle.
Il remonta juste à temps pour s'asseoir à côté de Guilhem et admirer le combat qui opposait Martin à Eyragon, Mammochon à Dracolosse.

« Blizzard ! cria Martin.
-Eyragon gagnera. chuchota alors Moriarty à l'oreille de Guilhem. Je sais ce qu'il va faire, je l'ai déjà vu faire. Il va laisser son bras droit se congeler, puis envoyer tout la puissance de sa colère du bras gauche. Il fera un très bon troisième membre du conseil des quatre. »

Eyragon n'ordonna rien à son pokémon.

« Allez ! pensa Moriarty. Fais-le ! »

Eyragon ne bougea pas d'un pouce. Au contraire, un sourire se dessinait sur son visage.

« Vas-y ! »

Blizzard gela entièrement Dracolosse, qui tomba.

« Dracolosse est hors de combat ! cria alors l'arbitre. La victoire revient à Martin ! »

Moriarty, outré, se précipita vers Eyragon.

« Tu pouvais gagner, je le sais. Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
-Alors toi aussi, tu as remarqué. Je vais t'expliquer. »

Moriarty le regarda, sourcils froncés. Il prit une profonde inspirations avant de se laisser dans diverses explications.

« Combien de personnes parviendront à battre des champions aussi compétents ? À vaincre, par la suite, Armand ? Un nombre infime. Si l'on y rajoutait Martin, autant dire que dresser ne rimait à rien. Au contraire, j'occupe ici la place de second membre du conseil des quatre, tout en ayant bien combattu jusqu'au bout. À vrai dire, c'est là la même différence qu'entre le général décoré de multiples récompenses et du soldat qui combat beaucoup plus et qui, un jour, dépassera le général. La même différence, en somme, qu'entre moi et Peter, qui ne doit pas affronter beaucoup de dresseurs. »

Il avait raison. Il ne restait alors que la finale.

« Drattak ! »

C'était le dernier pokémon de Moriarty. Mammochon était également le dernier.

« Laser Glace ! »

Drattak lui opposa un souffle de feu qui consuma le laser.

« Il va falloir passer à la vitesse supérieure... Blizzard ! »

Drattak gela complètement. Une énergie bleue sortit de la glace, puis la fit éclater.

« Je n'ai jamais vu ça ! s'écria Martin. »

Moriarty cligna des yeux, et Drattak finit Mammochon d'une attaque de balle orangée de Draco-Météor.

« Le grand tournoi est terminé ! hurla le commentateur. Le vainqueur est Moriarty du Bourg-Venteux ! »

Papy Joe fut nommé champion d'Abepole. Thierry, de Graterrité. Night, de Noilage, Matt, d'Espité, Les frères Voltim et Voltom, de Poniville. Méthane, d'Acité, Martial, de Karajo et Brynne, de Dequiville.
Armand était le premier membre du conseil des quatre. Eyragon était deuxième, Martin quatrième et Guilhem quatrième. Moriarty en était le maître.
Il était le maître de Simmeroh, le plus puissant dresseur de la région.
On écrivit, par la suite, diverses lois. Quiconque battait le maître devenait maître. Si un champion ou un membre du conseil des quatre n'était plus en état d'assumer sa fonction, il serait remplacé par la plus forte personne trouvée pour le remplacer. Si personne n'était trouvé au bout d'un mois, il serait alors possible de nommer par intérim un autre champion ou conseil des quatre, ou un ancien maître. Le fait qu'un membre du conseil des quatre soit absent n'empêcherait pas le combat de se dérouler. Il serait tout simplement sauté. En revanche, la présence du maître était indispensable.
Tout dresseur ayant battu le maître pouvait renoncer à prendre sa place, mais était enregistré au panthéon des dresseurs. Cependant, tout ancien maître pouvait garder son titre à titre honorifique. On avait installé dans la chambre de Moriarty, la plus haute et la plus grande, plusieurs avantages exclusifs au maître. La possibilité de contrôler les centrales électriques de la ville, par exemple.
Un jour, Moriarty se rendit dans un quartier jugé difficile. Il était dit que plusieurs trafiquants de drogues diverses souhaitaient également prendre le pouvoir à Simmeroh.
Il arriva discrètement. Il n'y avait personne, en dehors d'un jeune homme qui téléphonait, accoudé à un poteau. Il pénétra dans le quartier, puis trouva une maison abandonné, en ruine, comme le reste du quartier. Il y avait trois personnes. Deux jeunes armés, un homme et une femme.
Et le chef de la Team Magic. Moriarty ne parvenait pas à voir son visage. Il y avait cependant une tasse devant lui. Il la but, puis se mit à parler avec le jeune homme.

« Du thé. C'est excellent. J'aime beaucoup cette boisson, qui est sans doute ma préférée. Elle a quelque chose de réchauffant, et un goût subtil. Mais je suis bien trop gourmand. J'y mets plusieurs sucres. En désirez-vous ?
-Arrêtez de jouer au plus idiot.
-Je n'ai pas l'intention de le faire. Il m'apparaît évidemment que je suis en train de parler avec un champion dans cette catégorie. »

L'homme se mit à réfléchir, puis, énervé et venant de comprendre, posa son arme contre le capuchon du chef de la Team Magic.

« Mon garçon, je vous conseille de ranger ce jouet, vous pourriez vous blesser. »

Il le laissa.

« Que nous voulez-vous ?
-Arrêtez votre petit commerce. Vous avez assez joué.
-Quel est le rapport avec vous ? Je croyais que vous n'étiez qu'une bande de terroristes voulant détruire Simmeroh ! »

Le chef se leva.

« Jeune homme, vous m'outrez ! Je ne suis pas un terroriste, je souhaite faire régner la justice à Simmeroh ! Et cette justice passe par vous. Arrêtez-vous immédiatement. Détruisez votre bande !
-Et dans le cas contraire, que ferez-vous ?
-Vous n'avez pas envie que je vous le montre.
-Au contraire, c'est vous qui ne pourrez jamais me le montrer ! »

Et il tira. La balle lui partit en pleine tête, et il mourut. Pourtant, l'arme n'était pas piégée... Son Alakazam avait-il une telle maîtrise de l'attaque Psyko qu'il arrivait à dévier une balle tirée à bout portant et à une telle vitesse ?

« Mon frère ! »

Elle le regarda. Puis, horrifié, elle voulut quitter la salle.

« Une seconde, voulez-vous ? »

Il claqua des doigts, et Alakazam la pétrifia. L'homme encapuchonné finit son thé d'une traite.

« Sa mort est regrettable. Mais je considère que je ne pouvais faire autrement. Sa mort est synonyme de vie pour tant d'autres personnes... Maintenant, vous héritez de son organisation. L'arrêterez-vous ?
-Oui... Oui, je vous le promets ! répondit-elle, au bord des larmes.
-Je passerai m'en assurer d'ici quelques temps. Peut-être serai-je maître de Simmeroh, d'ici-là. Je vous conseille de regarder la télévision, ce soir, vous serez étonnée. »

Un homme entra dans la pièce. Moriarty fit attention de ne pas être vu. Il chuchota quelque chose à l'oreille du chef.

« Ne bougez pas. Il est là ! Alakazam, parviens-tu à le sentir ? »

Comment le savaient-ils ? L'homme qui téléphonait ! Il s'agissait de lui !

« Sors-moi de là ! cria-t-il à Ectoplasma. »

Celui-ci se mit à détruire la maison, tandis que Moriarty sortait Drattak de sa pokéball. Il s'envola alors sur son dos tandis qu'Ectoplasma se jetait sur lAlakazam du chef de la Team Magic, avant de léviter vers son maître.
Il s'en été fallu de peu. Il aurait pu mourir.
Lorsqu'il revint, il regarda, sur l'énorme écran de télévision de la salle du maître, des informations triées et censurés, qui ne faisaient que refléter le meilleur de la ligue. Il n'y avait aucun problème. Puis, il y eût quelque chose, comme si la télévision était brouillée.

« Tu as un problème d'antenne. fit remarquer Armand. »

C'aurait pu n'être que ça. Malheureusement, ça ne l'était pas. Aussitôt, la télévision se ralluma, sur le même décor. Le chef de la Team Magic.

« Chers téléspectateurs, je vous souhaite le bonsoir et m'excuse. Je dois cependant arrêter les informations un moment pour des nouvelles bien plus importantes. Permettez-moi cependant de me présenter en premier. Je suis le chef de la Team Magic, la seule personne qui puisse commander tout Simmeroh en un claquement de doigts. Je précise qu'aucune violence n'a été faite pour que nous puissions passer à l'antenne, bien que nous ayons dû utiliser un peu de notre force. »

L'ombre du capuchon empêchait de voir son visage.

« Je dois vous prévenir contre un danger qui est contre vous. Un danger qui vous menace. Le totalitarisme ! Vous n'avez qu'une seule chaîne de télévision à votre disposition. Réapprenez à penser par vous mêmes ! Redevenez autonomes, demandez-vous ce qui se passe réellement, exigez de la transparence sur ce qui se passe réellement.
-Que fait-il ? demanda Moriarty.
-Il est en train de ruiner tout ce que nous avons fait jusque là. commenta Eyragon. »

Moriarty bouillait. Il devait en finir.

« Je m'en vais. Attendez-moi ici.
-Où vas-tu ? »

Il ne répondit pas. Il sortit en hâte, chevaucha Drattak, puis se rendit à Espité. Il entra rapidement dans la salle de transmission de télévision fraîchement reconstruite à l'aide d'un passe-partout que lui-seul, en tant que maître, possédait. Il n'y avait personne. Il monta à pas de loups vers le haut. Le chef de la Team Magic continuait son discours tout simplement. Moriarty était situé derrière lui, à un angle mort très plaisant. Son Ectoplasma brandit sa main dessus. Moriarty jubilait en cet instant.

« Tu paieras pour tes crimes. murmura-t-il. »

Un rayon de Ténèbres lui traversa le cœur. Il se le tint fermement, puis tomba tout de même, sur son plateau.

« C'est fini. susurra Moriarty. Je suis vraiment désappointé. Si vous aviez su rester en vie plus longtemps, nous aurions pu bien nous amuser. »

Toutes les caméras se tournèrent vers lui.

« Quoi ? »

Sur les écrans, on vit une étoile apparaître.

« Incroyable. lança une voix modifiée. Je n'aurais jamais cru que l'on puisse en venir jusqu'ici pour une personne donnant simplement son avis. »

Que se passait-il ?

« Cette personne n'était pas le chef de la Team Magic, mais un agent fabuleux, doté d'un talent oratoire rare. Je l'ai autorisé à me remplacer en ce soir pour parler à l'écran. Personne n'est mort, il n'a fait que donner son avis sur la société actuelle, et il est mort ! Quelle preuve plus concrète de ce qu'il racontait ?
Messieurs, je vous demande d'honorer une minute de silence en l'honneur de cet homme tombé au combat... »

Moriarty suait à grosses gouttes. Il allait sûrement s'évanouir.

« Puis, tous autant que vous êtes, de vous rendre au siège de la télévision d'Espité et de tuer Moriarty du Bourg-Venteux ! »

Aussitôt qu'il l'eût dit, on entendit des coups à la porte, qui redoublèrent d'intensité. Finalement, elle fut enfoncée, et des hommes, femmes, adolescents et même enfants, armés de pokémon, d'arme à feu ou d'armes blanches, mêmes d'objet de la vie courante, se précipitaient sur lui.
Il cligna des yeux et Ectolasma brisa la fenêtre à l'aide d'une attaque Exploforce. Moriarty envoya alors Drattak, puis vola sur son dos pour revenir vers le château, couvert de honte, sur le point de s'évanouir.
Il s'exposa aux remontrances de ses camarades.

« Il m'a eu... Je suis... Désolé.
-J'ai bien peur que ce ne soit que le début de ce que la Team Magic nous réserve. »

Martin avait raison. Moriarty alla, alors, vers la fenêtre, puis maudit cet homme.

« Où que tu sois, en ce moment même, qui que tu sois, fusse-tu mon l'être le plus cher à mon cœur, je te retrouverai, et je te tuerai. Je t'enseignerai ma propre justice, je t'enseignerai que personne ne peut me provoquer sans en subir les pires remontrances... Je te montrerai que je suis plus fort, plus intelligent ! »

Il reprit son souffle.

« Je te montrerai que je suis... »

Il brandit le poing en l'air.

« Le meilleur dresseur du monde ! »