La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty

Eh oui! Pour célébrer cette Saison Deux, je vous offre ce que pas mal de lecteurs voulaient depuis longtemps... Une carte de Simmeroh! Avec même un copyright, même si je sais pas trop qui voudrait me la voler... Alors, commentaire rapide avant de passer aux chaps ( et commentez è_é ): Tout en bas à gauche, c'est le Bourg-Venteux. Les villes en rouge, c'est celles qui ont des badges. Et la ligue, aussi. Donc juste au dessus du Bourg-Venteux, c'est Abepole. Puis un peu plus haut à droite, c'est Graterrité. En bas à droite de cette dernière, on a Noilage. Puis, plus haut, on a le carrefour de trois routes, Espité, best city ever de la région. Plus haut, c'est Poniville. À droite de poniville, une ville qui sert à rien mais que sinon ça faisait vide. Plus bas, c'est Acité. Ensuite, il y a une ville avec un port, qui sert juste à ça. Le truc vert sur la mer, faites pas attention à ce que c'est, il existe pas encore et de toute façon, si vous aviez lu la première fic, vous devriez savoir ce que c'est. Puis, donc, en empruntant le port, on arrive à Karajo. Puis, enfin, tout en bas en droite, on a Dequiville. Et donc, tout en haut à gauche, c'est la ligue.
Vous vous demandez à quoi toutes ces villes correspondent? Bah... Aux badges dans l'ordre. Dans la première fic, vous vous souvenez? Bah ça, c'est le trajet de Sun, en gros. Vous auriez aimé une légende? Bah... Euh... Chap! Enjoy!

Comme il était bon de revenir là où il avait passé dix longues années de sa vie. Acité, une très belle ville, à son époque. Maintenant, elle ressemblait plus à un repère de brigands.

« Ton argent, toi ! »

Il se retourna. Un homme armé lui parlait.

« Est-ce à moi que tu parles ? Sais-tu au moins qui je suis ?
-Ton argent ! Tout de suite ! Ou je tire !
-Dans ce cas, tire. Mais tu ferais mieux de te retourner. »

Il se retourna, prit peur de voir un pokémon et se fit endormir par Ectoplasma.

« C'est fou, expliqua-t-il à Porygon-Z en marchant dans les rues qu'il ne reconnaissait plus. Il fut un temps où cette ville avait un certain cachet. Est-ce pareil dans toutes les villes de Simmeroh ?
-Recherche en cours. Réponse positive. La dégradation à Simmeroh date des derniers mois. Des bandes, des groupes et des partis se sont crées, et attaquent depuis quelques temps un gouvernement ébranlé. Il n'y a plus aucune loi.
-Le pouvoir est-il toujours à Saho ?
-Affirmatif.
-Bien. J'ai utilisé un bonne partie de mes économies pour faire placarder dans tout Simmeroh des affiches concernant les dresseurs clandestins qui désireraient faire parti d'une ligue, et plus encore pour que s'affichent sur les télévisions des habitants des autres régions des publicités du même genre.
-Où allons-nous ?
-Dans une salle conçue spécialement pour être notre repaire... Oh ! »

Il jeta un regard autour de lui et reconnut la rue de son immeuble. Il se mit à marcher vers lui. Il n'y était plus. Il aurait pourtant beaucoup aimer parler et discuter de nouveau avec Méthane, qui était un avocat hors-pair.
Déçu, il marcha encore.

« C'est ici. »

la salle était immense. Elle contrastait énormément avec le reste de la ville qui était en ruine. Il l'avait faite rénover spécialement.

« Elle m'a coûté une fortune. Elle pourra cependant abriter quelques hélicoptères et avions conçus spécialement pour notre prise de pouvoir. Qu'en penses-tu ?
-Tout dépendra de la ligue, maître.
-J'ai précisé, bien sûr, mes différentes références. Selon les règles, un champion d'arène et un membre du conseil des quatre doit forcément avoir un type directeur, n'est-ce pas ?
-En effet.
-Bien, j'ai donc bien fait de le préciser dans mes publicités. Attendons ici, nous avons quelques heures devant nous.
-Voulez-vous des devinettes, afin de patienter ? »

Moriarty éclata de rire.

« Comme j'ai bien fait de te garder... »

Une poignée d'heures plus tard, on sonna. Moriarty alla ouvrir à la porte.
Un homme à la combinaison rouges, aux cheveux et aux yeux assortis, portant un tatouage vert représentant un dragon sur sa joue gauche, avec une sourire narquois semblable à celui de Moriarty, se présenta.

« Est-ce bien ici que se forme la ligue de Simmeroh ?
-Ici même. Quel est ton nom ?
-Eyragon, de la noble famille des dracologues d'Ébenelle ! Je dresse exclusivement des pokémon de type Dragon.
-Alors tu viens d'Ébenelle et dresses des pokémon de type Dragon, vraiment ? Tu me rapelles quelqu'un.
-Qui donc ?
-Peter de Kanto.
-Peter ! »

Il frappa du poing contre le mur.

« Ne prononce jamais ce nom.
-Il faudra t'y habituer, rien n'est tabou ici. Est-ce l'une de tes connaissances ?
-Pour tout te dire, Peter et moi sommes cousins.
-Cousins ? »

Il eût son sourire narquois, le prit par le dos et l'invita à son bureau.

« Raconte-moi tout. »

Eyragon, gêné, prit la parole.

« Sache qu'il existe dans ce monde des familles de dresseurs. Soit des familles où la profession exercée de père en fils, de mère en fille, est le dressage de pokémon. Il va sans dire que tout membre de la famille désirant exercer une autre profession est renié puis déshérité. Parmi les particularités propres à ses familles, on trouve trois types.
Tout d'abord, les familles qui ont un certain nombre de pokémon qu'ils transmettent à leurs enfants. De cette façon, les pokémon deviennent toujours de plus en plus forts, traversant les générations. Ces pokémon ont souvent des talents, infimes ou énormes, mais ils ne sont pas choisis au hasard. Ensuite, on trouve les familles qui possèdent des pokémon ayant une particularité et en faisant en permanence des œufs chez qui on retrouve cette même particularité. Il arrive souvent que les deux premiers types de famille de dresseurs soient confondus, de ce fait. Pour une famille nombreuse, ce qui n'ont pas la chance de toucher les pokémon héréditaires de la familles se réconfortent avec un pokémon nouveau ayant les mêmes particularités.
Enfin, on trouve le dernier type, les familles ayant elles-même un don qu'elles savent inculquer au pokémon. C'est le cas de la famille de Peter, qui sait apprendre au Minidraco l'attaque Vitesse Extrême, très utile au combat.
-Je vois.
-Cette famille a toujours gardé jalousement ce secret, mais il y a eu des fuites. Petit à petit, les familles concurrentes ont appris le secret de ce pouvoir qu'elles jalousaient tant. Les membres de la famille ont alors pris des mesures radicales. Ne garder que l'élite de la famille de ce moment pour lui enseigner, et de rejeter l'autre partie de la famille, ne lui inculquant jamais ce secret. Il y a donc dans cette famille une branche élitiste et une branche qui n'a que le nom de la famille. Celle-ci, outrée, a pris un Minidraco, et l'a utilisé comme pokémon héréditaire, dans l'espoir d'un jour, prouver qu'elle vaut mieux que la branche élitiste. »

Il sortit une pokéball. Un Dracolosse en sortit.

« Et l'héritier actuelle de cette famille, c'est moi ! lança-t-il fièrement avec un sourire. Tandis que l'héritier de la branche élitiste est Peter, et je n'aurais de cesse que de le vaincre. C'est pour cette raison et aucune autre que je désire faire parti de la ligue de Simmeroh. Pour être au même rang que mon cousin, membre d'une ligue, et l'affronter !
-Tes attentions sont nobles. Cependant, ton Dracolosse est-il si fort que ça ? Montre moi ce que tu sais faire.
-Colère ! s'écria-t-il. »

Plutôt que de lancer différentes particules d'énergie pourpre, il réussissait de cette énergie quelque chose de malléable et à lui donner diverses formes.

« J'ai d'autres pokémon de type Dragon, avec moi, que j'ai capturé dans toutes les autres régions. Hyporoi ! Libégon ! Altaria ! Drattak ! Carchakrok ! »

Cinq autres pokémon sortirent.

« Je constate que ton pouvoir est grand. Tu me plais bien, je t'engage. Je t'engage également pour te combattre contre les prochains dresseurs qui essaieront de faire parti de la ligue, et faire le tri entre ceux qui en valent la peine, et ceux qui sont à éliminer.
-Je te remercie...
-Moriarty.
-Quel est ton nom ?
-Je suis orphelin. »

Un éclair de génie lui traversa l'esprit.

« J'y pense ! Tu as l'air de t'y connaître, en familles de dresseurs.
-Bien sûr. Mon enfance a été bercée par cela. Je connais à peu près toutes les familles de dresseurs connues.
-Saurais-tu donner le nom d'une famille à partir d'un pokémon héréditaire ?
-Bien sûr. Regarde. »

Il attira l'œil de Moriarty sur une marque sur le genou de son Dracolosse. Elle était la même que le tatouage sur sa joue.

« Les pokémon héréditaires, que ce soient les originaux ou les enfants, ont toujours des marques permettant de reconnaître qui ils sont. Ils sont marqués dès la naissance, et la marque ne s'enlève jamais. C'est ce qui permet de les différencier. Montre-moi donc ton pokémon héréditaire.
-Nostenfer ! »

Il sortit de sa pokéball Peut-être allait-il enfin comprendre le secret du manoir de son enfance. Eyragon examina le pokémon, cherchant une marque. Puis, il poussa un cri, et lâcha Nostenfer.

« La marque déchue des Haritori !
-Pardon ? »

Sous l'aile supérieure droite de Nostenfer se trouvait le signe '' puissance ''

« La marque déchue des Haritori ! Ne me dis pas que tu ne connais pas cette famille !
-Je ne la connais pas.
-Très bien. fit-il en tentant de reprendre son calme. Les Haritori étaient une grande famille, dont la plupart des membres habitaient à Johto, mais qui comptaient de nombreuses branches dans les autres régions du pays. Elle était connue pour être maudite, car il arrivait plusieurs affaires incroyables dans la famille qui ne cessait de dépenser de l'argent pour qu'elles soient étouffées.
-Est-ce qu'elle possédait beaucoup d'argent ?
-Je crains que tu ne la sous-estime. Il s'agissait de la plus puissante famille de dresseurs au monde. Le simple nom des Haritori faisait peur à entendre. Ils affrontaient les plus puissants dresseurs des différents régions sans la moindre crainte.
-Sais-tu où je peux en contacter les membres ? »

Eyragon eût un petit rire macabre.

« Tu ne peux pas. Il y a bien longtemps que tous les Haritori sont morts.
-Pardon ?
-Tout ça s'est déroulé sur un mois. Le mois sanglant de la fin des Haritori. Tous, toutes les branches, sont mortes ce mois-ci.
-Oh...
-Comment as-tu eu ce pokémon ?
-Pardon ?
-Une fois les Haritori morts, leurs pokémon héréditaires, qui étaient au nombre de... »

Il se mit à réfléchir.

« Deux... Trois... Non, deux, je crois. Peu importe. Il se sont dispersés à travers le pays. Si c'est une contrefaçon, elle est très bien faite. En tout cas, s'il n'ont pas été tués avec leurs dresseurs, ils ont sûrement été volés.
-Non, je peux t'assurer que c'est un original.
-Un pokémon original des Haritori ? Que sait-il faire ?
-Eh bien... Son attaque Toxik rougit le pokémon.
-Oh... fit-il, un peu déçu. Mais ce peut être un très grand avantage en espionnage ou en infiltration ! Si le pokémon devient rose, comme un humain ou un objet, je suppose, il peut devenir plus facile à repérer... Oui, je me souviens que l'un des pokémon héréditaires de la famille était un Nostenfer, mais impossible de mettre la main sur l'autre. Je sais aussi que les Haritori avaient une caractéristique physique commune à tous les membres de la famille... Étrange que je ne m'en souvienne pas, c'est l'une des familles qui m'a le plus passionné durant mon enfance. Et qui te dit que ce n'est pas un enfant de pokémon héréditaire ?
-Je l'ai trouvé... Dans un manoir. Dans une forêt de Johto.
-Le manoir des Haritori ? Celui-là même que personne n'a retrouvé après leurs morts ? Incroyable, alors, il est donc vrai. Mais comment as-tu réussi à y aller ?
-Eh bien... C'est le manoir de mes parents.
-De tes parents ? Comment ça ?
-Il a réagi à mes larmes, je suis sûr qu'il me vient de mes parents.
-Alors tu serais... Le dernier Haritori en vie... »

Il se mit à sourire.

« Moriarty Haritori, le dernier des Haritori, survivant d'une longue lignée ! Tu dois être très triste de leur mort.
-Non.
-Comment ça ?
-Je ne sais pas... J'ai du mal à être triste. Parce que... Parce que ma vraie famille est celle que j'ai choisi, et non pas les Haritori.
-Belle philosophie de vie. En tout cas, je regrette d'avoir vu la marque déchue, d'autant plus si elle est vraie.
-Pourquoi l'appelle-t-on comme ça ?
-Tout simplement parce que la famille Haritori maudite depuis toujours, encore plus depuis sa mort. On ne peut utiliser le nom de la famille sans la précéder de cet adjectif. De même, la marque déchue est appelé ainsi depuis leur mort. On considère qu'avec cette dernière, les Haritori sont déchus de leur rang. »

Moriarty se mit à réfléchir.

« Surtout, il ne faut que tu dises à personne que je suis un Haritori. Je ne veux pas être tué. Je ne donnerai jamais mon nom à personne ! Et, pour les besoins de la ligue, mieux vaut faire croire que je suis né à Simmeroh. Connais-tu une ville qui ne soit pas trop peuplée et que je puisse utiliser comme couverture ?
-En fait, je suis ici depuis peu, mais il y a en effet un hameau perdu qui pourrait te convenir. Le Bourg-Venteux.
-Dans ce cas, tout est réglé. Je suis Moriarty du Bourg-Venteux. Je n'ai pas de nom. »

On sonna à la porte.

« Vas-y, puis fais patienter les dresseurs dans la salle d'attente. Ensuite, tu les affronteras un par un dans la pièce de droite. Ceux que tu juges capables de faire parti de la ligue, tu viendras me les présenter.
-Très bien. Mais n'as-tu pas peur de faire confiance à quelqu'un que tu connais à peine ?
-Pas du tout. À vrai dire, je pense avoir fait assez de combat pour un certain temps de là où je viens. Et puis, avec mes caméras, je pourrais les juger en temps réel, et voir ce que tu vaux au combat. »

Il poussa un long et profond soupir, puis se mit à réfléchir à l'avalanche d'informations qui venait de lui parvenir. Puis, il se mit à regarder Nostenfer.

« Alors comme ça, tu as traversé les âges...Intéressant, je suppose qu'il me faudra un certain temps pour que tu me délivres tous les secrets de ta puissance, n'est-ce pas ?
-Nostenfer.
-Ah... Si les pokémon pouvaient parler... »

À travers l'écran, il regardait Eyragon. Il était vif dans ses combats, et se débrouillait bien. Il en regarda trois, trois victoires, puis, sûr qu'il pouvait avoir confiance en lui, il se mit à réfléchir, à penser, à somnoler.
Qu'il était bon de revenir ici. Il y allait y avoir un nouveau départ, il en était sûr.

« Moriarty ? »

Eyragon était entré.

« Qu'y a-t-il ?
-Cet homme est assez fort, nous avons fait un beau combat, et il a été d'une grande intensité. J'ai même perdu. »

L'homme en question entra. Il devait avoir le même âge que Moriarty. Il avait des cheveux et des yeux gris. D'ailleurs Moriarty le connaissait.
Il s'avança vers lui, puis le regarda droit dans les yeux.

« Bane ? s'étonna-t-il après un certain temps.
-Méthane !
-Est-ce bien toi ? Tu as pourtant changé. Surtout tes yeux. Des yeux oranges, de beaux yeux oranges que je t'enviais, je n'en avais pourtant jamais vu.
-Toi aussi, tu as changé. Tes cheveux sont un peu plus grisonnants, je crois.
-Toujours aussi farceur, n'est-ce pas ?
-Les habitudes ont la vie dure.
-Et que me vaut ce changement d'apparence ?
-C'est une longue histoire... »

Il congédia rapidement Eyragon, puis raconta tout son voyage à Kanto à Méthane, en excluant cependant les informations sur son appartenance à la famille Haritori et son passage à la Team Rocket.

« Je vois... Il t'est donc arrivé bien des aventures, je te félicite.
-Et toi, que t'est-il arrivé ?
-Rien de spécial.
-Tu as pourtant des pokémon.
-Je les avais depuis le début, je ne te l'ai simplement jamais dit. expliqua-t-il en riant. Tous des pokémon de type Acier. Airmure ! Cizayox ! Galeking ! Magnézone ! Steelix ! Métalosse ! »

Certains pokémon avaient en commun leurs couleurs grise. Moriarty ne connaissait que très peu ce type et n'avait jamais vu de pokémon semblables, mais il les jugea tout de même plutôt puissants.

« Depuis ton départ, continua Méthane sur un ton plus solennel, ce qui se passe à Simmeroh est effroyable.
-C'est bien ce que j'ai cru comprendre. Que s'est-il passé ?
-Le président Saho a dû essuyer deux crises économiques. Un désastre immobilier, un endettement impossibles à rembourser auprès de plusieurs banques. Il n'y a plus aucunes forces de l'ordre, qui ont été remplacées par l'armée, qui possède quelques effectifs çà et là dans les villes, rien de plus. Il est fini, c'est une certitude. Tous les jours, l'armée réprimande sévèrement par la mort pure et simple plusieurs tentatives de révolution. Les groupes clandestins se concrétisent, il n'ont même plus besoin de se cacher. Tu le sais, toi, tu as pu passer des affiches et des publicités sans la moindre censure, tu as pu louer cette salle sans que personne ne vienne. Tout est devenu jungle, ici.
-Je vois... Penses-tu cependant que nous puissions former une ligue capable de renverser le pouvoir ?
-Nous le pourrions, certes, mais il nous faut plusieurs choses, plus que la force brute. Il nous faut unifier le peuple autour d'un même étendard, créer une unité.
-Les pokémon.
-Il nous faudra crée un bouc émissaire des différents malheurs qui sont arrivés dans cette région.
-La république.
-De cette façon, nous pourrons prendre plus facilement le pouvoir, et surtout le conserver. Il nous faudra également agir avant les autres.
-Dès que tout sera prêt, nous attaquerons.
-Et sois sûr qu'une fois le pouvoir en main, il y aura toujours des organisations pour chercher le moindre petit détail visant à nous décrédibiliser, pour nous critiquer.
-Nous ferons le nécessaire pour les faire taire.
-Dans ce cas, si tu as tout prévu, je ne peux qu'adhérer à ce que tu proposes. Nous devrons bien sûr réclamer l'aide des autres régions assez rapidement.
-Naturellement. »

Et puis, attendant de nouvelles recrues, il discutèrent. De tout et de rien. De rien, surtout, bien sûr, car il est toujours plus agréable de causer de rien que de s'imposer la pression d'une chose concrète. Puis Eyragon vint de nouveau, amenant deux personnes.
La première, aux cheveux bruns et aux yeux bleus, paraissait musclée, était bien habilée et avait un air sorbre.
Le second, au contraire, avait des cheveux roux et des yeux bleus. Une petite barbichette, et un blouson en cuir. Il se tenait d'une manière désinvolte, les mains dans les poches.

« Ce sont de très bons combattants. Et ce sont des compagnons de voyage, ils sont ensemble.
-Enchanté. Quels sont vos noms ?
-Martial Senshi. répondit le premier.
-Et toi, quel est ton nom ? adressa-t-il au second qui ne l'avait pas donné. »

Il tourna la tête vers Moriarty. Visiblement, il ne l'avait pas écouté.

« Il s'appelle Armand Kasai. précisa en vitesse Martial.
-Bien. Quelles sont vos motivations pour entrer dans la ligue de Simmeroh ?
-L'honneur, bien sûr, de cette profession haut placé. Et l'envie de donner le meilleur de soi-même, de rencontrer l'élite des dresseurs. répondit Martial. »

Armand ne répondit pas. Il commençait à énerver Moriarty.

« Et toi, Armand, répéta Moriarty, qu'est-ce qui te motive ?
-Je ne sais pas. Martial veut, et j'irai où il va. C'est tout simple.
-Est-ce là tout ?
-Non. Plus sérieusement, être membre d'une ligue, c'est l'assurance d'une belle vie. Je ne suis pas vieux comme vous. continua-t-il en pointant Méthane, Eyragon et Moriarty du doigt. J'ai encore une jeunesse et j'aimerais bien en profiter. Ce métier peut faire gagner beaucoup d'argent, impressionner les femmes... Elles sont très intéressées par les dresseurs, d'autant plus quand elles sont de haut niveau. Mais si j'en juge par ta tête, il n'y a pas beaucoup de femmes qui t'ont aimé. »

Moriarty s'outra. Méthane le retint.

« Au moins, on peut dire qu'il est franc, et c'est tout à son honneur.
-Pour te servir. répondit-il.
-Et quels types de pokémon dressez-vous ? D'où venez-vous ? Quelles sont vos références ?
-C'est une bien longue histoire, expliqua Martial, mais elle est aussi captivante. Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes rivaux. Nous avons sensiblement la même force. Nos deux premiers pokémon ont été décisifs. Pour moi, ce fut un Machoc et pour lui, un Magby.
-Mon Magby a toujours été plus fort que ton Machoc. précisa Armand.
-C'est faux ! protesta son compagnon.
-Peu m'importe ! La suite !
-Tout de suite. Nous sommes restés à Kanto quelques temps. Il y a attrapé quelques pokémon qui, plus tard, devinrent un brillant Dracaufeu et Feunard. Pour moi, ce fut deux pokémon qui devinrent un Kiclee et un Tygnon. Las de cette région, qui, bien que belle, ne nous offrait guère de possibilités, nous partîmes à Johto. Il y attrapa deux pokémon, qui devinrent un Typhlosion et un Démolosse. Moi, je ne trouvais guère le bonheur dans cette région. Ce n'est qu'ensuite, à Sinnoh, qu'il nous arriva une aventure extraordinaire digne d'être racontée. Nous nous disputâmes pour choisir un pokémon qui nous avait attiré le regard à tous les deux, un Ouisticram. Le professeur de la région n'en avait cependant qu'une à nous proposer. Eh bien, ils nous a donné deux frères jumeaux qui venaient de naître, et qui ont désormais les mêmes capacités et le même nom de Berto. Dans cette même région, j'attrapai un Lucario et un Gallame. Voilà tout notre histoire. »

Moriarty s'adressa alors à Eyragon :

« Attestes-tu leur force ?
-Elle est excellente. Je les juge très bons dresseurs.
-Dans ce cas, vous êtes également engagés. Je vous présente donc votre collaborateur et ami, je l'espère, Méthane Métaru.
-Enchanté.
-Je le trouve un peu vieux... »

Armand le regardait avec insistance.

« Mes cheveux sont gris de naissance. répondit froidement Méthane.
-Mettons rapidement les choses au clair, Armand, tonna d'une voix forte Moriarty qui commençait à perdre patience. Tu fais parti d'une ligue pokémon, tu te dois donc de montrer un exemple, et de cesser ce comportement immature et tes enfantillages.
-Maganon ! cria alors Armand sans raison.
-Ronflex ! »

Armand resta, d'un air sérieux, devant Moriarty, puis se jeta sur Ronflex.

« Un Ronflex ! J'ai toujours aimé ces pokémon ! Ils sont très câlins !
-Ronflex ! »

Il se mit à sourire puis à rire, visiblement satisfait d'être pris pour une simple peluche. Armand aussi se mit à rire, et il se chatouillèrent, puis luttèrent en riant. Visiblement, ils étaient faits pour bien s'entendre.

« J'ai bien l'impression que seuls les pokémon sont assez intelligents pour lui.
-Mais n'avais-tu pas dit que Ronflex était un pokémon extrêmement intelligent ? répliqua Méthane.
-C'est bien ce qui commence à m'inquiéter avec lui. Je ne sais pas du tout s'il est très intelligent, ou parfaitement imbécile... En tout cas, voici un membre de la ligue qui nous causera bien des surprises.
-Moriarty ! cria la voix d'Eyragon. Un nouveau ! Ou plutôt deux... Enfin, tu constateras par toi même. »

Moriarty n'avait jamais vu quelque chose de ce genre. Deux jambes, puis un corps beaucoup plus large, comme un tronc commun. Deux bras, deux cous et deux têtes. Des têtes adolescentes, avec des cheveux blonds et des yeux jaunes.

« Voltim et Voltom Denki. présenta la tête de gauche. »

Il serra les deux mains, ne connaissant l'usage.

« Nous sommes des siamois. précisa la tête de droite.
-Je vois... Et que dressez-vous ?
-Les pokémon électrique. C'est sans doute notre passion. Nos parents sont très pauvres, alors nous nous sommes lancés dans le dressage. Mais faire parti d'une ligue, c'est l'occasion de gagner beaucoup plus.
-Logique implacable. Mais vous me paraissez bien jeunes...
-Ce n'est pas un problème. Prenez l'exemple d'Ondine à Kanto.
-Certes.
-Nous avons un style de combat spécial qui fait fureur à Hoenn. Le combat duo.
-Qu'est-ce ?
-le match se joue toujours en six contre six, mais deux pokémon sont sur le terrain à la fois, ce qui permet d'élaborer des stratégies incroyables.
-Je confirme. assura Eyragon.
-Pour réussir en combat duo, il faut avoir une grande compréhension de son partenaire. expliqua Voltim.
-Ce peut être soi-même, continua Voltom, mais deux deux pokémon à gérer à la fois, c'est assez fatiguant. Ça peut aussi être un mari et une femme, ou, dans notre cas, des frères. On ne se quitte jamais et nos stratégies sont divines.
-J'essaierai sûrement, un jour. Dans ce cas, vous pouvez vous considérer comme engagés, tous les deux. Notre ligue doit comporter une palette de tous les âges. Et de toutes les intelligences. »

Il jeta un regard froid à Armand, qui, depuis longtemps déjà, jouait avec Ronflex à un jeu étrange qu'il devait avoir inventé. Ils attendirent, quelques temps. Le silence de plomb était de temps en temps percé par des conversations, et continuellement par Ronflex et Armand qui s'amusaient désormais à tenir en équilibre l'un sur l'autre.
Puis arriva un autre dresseur, vêtu de vert, les cheveux blancs, et avec beaucoup de cernes.

« Joe Mitsubichi, se présenta-t-il sans qu'Eyragon ait eu le temps de rien dire. Et je dois vous prévenir qu'à mon âge, il n'est pas raisonnable d'attendre trop longtemps.
-Et quel âge as-tu ?
-Vingt-cinq ans.
-Tu parais plus vieux. Beaucoup plus vieux.
-Je sais. J'ai les cheveux blancs de naissance et mes cernes sont dues à mon manque de sommeil. Mais je me plais à me faire croire plus vieux que je ne le suis. On m'appelle Papy Joe.
-C'est un nom pour le moins amusant. Quelles sont tes motivations pour entrer à la ligue de Simmeroh ?
-Inculquer à la jeunesse les préceptes de l'ancienne génération !
-Vous êtes parfait dans votre rôle. Et que dressez-vous ?
-Les pokémon de type Insecte. Scarhino ! Forteress ! Apireine ! Caratroc ! Cizayox ! Yanmega ! »

Ces six pokémon étaient effectivement des insectes.

« Des insectes ! s'écria Armand. »

Ronflex aussi en avait peur. L'un contre l'autre, ils se mirent à frissonner.

« Il ne manquait plus que ça. Le type Feu n'est-il pas fort contre le type Insecte ?
-Je n'aime pas les insectes. »

Eyragon rentra dans la salle.

« C'était le dernier.
-Très bien. Nous organiserons demain la même chose, à Graterrité, à l'ouest. Soyez-y, vous aussi, tous ! »

Il avait fixé la date sans y penser, avait engagé sans vérifier. Qu'importe, il devait faire vite pour être le premier à conquérir Simmeroh. Toute la nuit, il dût subir les pleurs de Ronflex, qui était déjà séparé de son nouvel ami.
Ainsi, le lendemain, dans une zone agricole de Graterrité, il organisa la même chose. Eyragon combattait, les autres regardaient ou restaient avec Moriarty, et les plus puissants venaient vers ce dernier.
Le premier avec des lunettes carrés, des cheveux et une barbe violets clair, un goût vestimentaire abominable, et un livre à la main.

« Matt Kyoryokuna no. Enchanté.
-De même. Moriarty du Bourg-Venteux. Dis-moi, quels types de pokémon dresses-tu ?
-Des pokémon de type Psy. »

D'un signe de tête, il montra un Alakazam, doré et rose, derrière lui.

« J'en ai d'autres. précisa-t-il. Gallame ! Lippoutou ! Ramoloss ! Noadkoko ! Métalosse ! »

Les pokémon semblaient forts.

« Je suis un littéraire. Continua-t-il. J'ai toujours un livre sous la main, comme la plupart des champions de type Psy. Et si je souhaite rejoindre cette ligue, ce n'est ni plus ni moins pour tester mes capacités en tant que champion. »

Il regarda Moriarty derrière ses lunettes carrés.

« Dans ce cas, considère-toi comme membre de la ligue.
-Cet Ectoplasma... Il m'a l'air... Il dégage un aura de...
-Ce sera tout. »

Agatha s'y était déjà intéressée de trop près.
Armand, qui venait d'arriver, insista pour revoir Ronflex. Puis ce fût au tour d'un jeune homme, aux cheveux noirs, ténébreux, de se présenter. Il était tout de noir vêtu, et portait une cape de velours assortie.

« Night Oyasumi. se présenta-t-il. Gentilhomme.
-Moriarty. Je cois que tu as aussi succombé aux charmes d'une cape.
-Il n'y a rien de plus confortable. assura-t-il.
-Quelles sont tes motivations et quels pokémon dresses-tu ?
-Je suis un gentilhomme, je n'ai guère plus de motivations que de passer une existence oisive, et de tirer quelques subsistances de mes combats grâce à mes pokémon Ténèbres. Un type remarquable. Démolosse ! Tengalice ! Absol ! Borboss ! Colhomard ! Tyranocif ! »

Six pokémon sortirent de sa pokéball. Ils avaient l'air dédaigneux mais puissants. Moriarty adressa un regard à Méthane qui acquiesça.

« Très bien, tu es pris.
-Moriarty, interpella Méthane. Puis-je te parler en privé ? »

Il se rendirent dans un champ alentour.

« À quoi joues-tu ? Tu sélectionnes toujours ceux qui arrivent. Je te rappelle que nous devons être douze, et qu'il y a plus de douze bons dresseurs à Simmeroh !
-Je le sais, mais le temps presse. Tu me l'as dit toi même, la fin de Saho est proche, les premiers arrivés seront donc les premiers servis.
-Je n'adhère pas complètement à ton idée.
-Moi non plus. Plus j'y pense, et plus je me dis qu'elle est folle. Il faut que j'y réfléchisse. Vas, je vais marcher un peu. Fais patienter les dresseurs en attendant mon retour. »

Méthane avait raison. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment le choix... Tout de même, les membres étaient assez étranges. Les seuls qu'il aurait pu qualifier de normaux étaient Eyragon, Méthane et Marital. Les autres avaient ou bien une personnalité fort étrange, ou bien étaient peut-être parfaitement idiots. Qu'importe. Il aura ce qu'il voulait. Le pouvoir.
En marchant, il traversa un champ de blé particulièrement beau. Il constata qu'une partie du champ était en train de se faire labourer, par un paysan qui mettait du cœur à son ouvrage. Il s'aidait d'un pokémon. Ainsi, attiré, Moriarty se dirigea vers lui et l'interpella.

« Dis-moi, quel est ton nom ? »

L'homme le remarqua, puis lui fit une révérence. Ses cheveux étaient très blonds, et il avait une fine moustaches. Des yeux noisette, un air de franchise incroyable, et des habits rapiécés.

« Thierry Doten, monsieur. Vous avez l'air d'être de la ville.
-Tu peux m'appeler Moriarty, si tu le désires. Et cesse avec tes manières ampoulées, je ne suis qu'un homme, du moins à tes yeux.
-Je suis ton obligé.
-Ce pokémon. En as-tu d'autres ?
-Bien sûr. Ils sont tous de type sol, point d'exception. Il me servent à labourer, et à bien d'autres choses, ce sont des créatures fabuleuses. Si tu désires les acheter, je suis au regret de t'annoncer que je ne les vendrais pour rien au monde, ce sont mes amis.
-Je te remercie, mais il se trouve que j'en ai déjà. »

Il découvrit Ectoplasma.

« Je n'aime pas son regard.
Cela m'importe peu. Montre-moi plutôt des autres pokémon.
-Si tu veux... Torterra ! Scorvol ! Mammochon ! Carchakrok ! Triopikeur ! »

Il avaient l'air dévoués. Moriarty en prit un au hasard. Il était énorme, et portait une grande carapace sur le dos, elle même portant des arbres. Il s'agissait d'une sorte de forêt.

« Que dirais-tu d'un combat, que je teste tes capacités ?
-Ma foi oui. Torterra est bien costaud. Je pense pouvoir te battre facilement.
-Ne sous-estime pas la force du plus puissant dresseur du monde. Drattak !
-Tempêteverte ! »

Il y eût une bourrasque de feuilles qui arriva sur Drattak. Celui-ci, au bon moment, battit des ailes d'une façon forte et constante pour les dévier.

« Végé-Attak ! »

Cette fois-ci, des arbres, des lianes, de l'herbe, le pokémon lui-même, un cyclone de vert se mit à attaquer Drattak qui ne pût esquiver. Il tomba sur le sol, presque hors de combat.

« C'est impossible. pensa Moriarty. A-t-il réellement failli mettre Drattak hors de combat avec cette attaque, qui est pourtant désavantagée dans le tableau élémentaire ? Alors il doit être vraiment fort... »

Il devait y avoir une contrepartie à cette attaque.

« Je suppose qu'après avoir utilisé cette capacité, Torterra doit se reposer. N'est-ce pas ?
-Joli raisonnement. Je t'avais sous-estimé, je crois. Tu arrives même à donner des ordres à tes pokémon sans leur parler. »

Drattak lança alors une puissante attaque Dracogriffe sur Torterra. Il vola alors vers l'arrière, reprit son souffle, et le mit hors de combat d'une attaque Lance-Flamme.

« Je t'avais beaucoup sous-estimé. Alors, devons-nous continuer ?
-Ce n'est pas la peine. Dis-moi, qu'est-ce qui te motive à dresser ?
-J'ai des frères et des sœurs qui meurent de faim. Ma mère est morte, et mon père s'est enfui à ma naissance. Je suis l'aîné et je dois m'occuper d'eux.
-Je comprends. tépondit Moriarty. »

Il lança un sourire narquois.

« Je te propose de faire parti de la ligue de Simmeroh. Un travail à plein temps qui te permettra d'accéder à des richesses incroyables pour toi et ta famille. Mais aussi de perfectionner ton talent de dressage.
-Est-ce vrai ?
-Vrai comme je respire. Suis-moi. »

Il l'emmena au lieu de recrutement, puis le présenta aux autres. De son côté, un homme venait d'arriver, aux cheveux bleus, fort musclé et très séduisant.

« Martin Mizu.
-Enchanté.
-C'est moi qui suis enchanté de rencontrer celui que les rumeurs dépeignent comme étant le meilleur dresseur du monde. »

L'homme était flatteur.

« Je dresse des pokémon de type Eau, et certains de type Glace, exclusivement. Je viens d'une bonne famille, je n'ai pas vraiment besoin d'argent. Je le fais juste pour moi.
-On sait très peu de choses de lui. expliqua Méthane à son oreille. Il a esquivé avec soins toutes nos questions, ne désirant parler qu'avec notre chef.
-Je suis le chef. fit alors Moriarty. Montre-moi tes pokémon, puis raconte-moi ton histoire.
-Volontiers. Aquali ! Pingoléon ! Hyporoi ! Momartik ! Lokhlass ! Mammochon ! »

Les pokémon sortirent de leurs pokéball. Amrand et Ronflex s'étaient arrêtés de jouer ensemble pour regarder cet homme.

« Je viens d'une très bonne famille, assez riche. Nous avions coutume de nous rendre souvent à la plage. Un jour, j'ai failli me noyer. C'est lui qui m'a sauvé. »

Il pointa son Lokhlass du doigt.

« Depuis, j'ai décidé de renoncer à toute condition matérielle, à tout désir de force. Je veux simplement vivre avec mes pokémon et les dresser. Il me semble qu'une ligue serait l'endroit idéal pour se faire.
-Certes. Dans ce cas, nous t'engageons.
-Moriarty ! »

Eyragon fit irruption.

« Ces dresseurs... Il y en a un qui n'est pas mauvais, mais l'autre... Il est extrêmement médiocre, je te conseille simplement de le voir tout de même. »

Deux dresseurs entrèrent. Le premier avait un petit visage, était petit et avait des airs malhonnêtes. L'autre avait un air complètement naïf, malgré sa beauté. En effet, il était brun aux yeux bleus.

« Je m'appelle Brynne ! annonça-t-il fièrement. Et voici mon compagnon de voyage, Guilhem ! »

L'homme à la mine patibulaire salua. Moriarty prit un crayon.

« Il me faut vos noms.
-Guilhem Fui. répondit le premier.
-Brynne Saho. répondit le second. »

Moriarty fit tomber son crayon.

« Saho ?
-Moriarty. lui expliqua à voix basse Méthane. C'est bien lui ! Brynne Saho ! Le fils du président ! »

C'était incroyable. Une occasion inespérée. Quelques soient ses talents de dresseurs, pourvu qu'il ait des pokémon, il se devait d'engager cet atout colossal.

« Vos pokémon. Montrez-les moi. »

Ce fut Guilhem qui commença.

« Gallame ! Mammochon ! Maganon ! Togekiss ! Elekable ! Alakazam ! »

Les six pokémon paraissaient forts.

« Gallame ! Maganon ! Yanmega ! Magénzone ! Pingoléon ! Mackogneur ! »

Ils avaient une telle carrure qu'ils avaient l'air de venir d'évoluer à leur stade final. Ils paraissaient épouvantables de médiocrité.

« Bien. Quelles sont vos motivations, pour vouloir faire partie de la ligue de Simmeroh ?
-Le pouvoir. se contenta de répondre Guilhem.
-Moi, je veux renverser mon père ! En réalité, je l'aimais beaucoup, jusqu'à ce que je rencontre Guilhem ce matin, qui m'a tout expliqué. »

C'était trop beau pour être vrai. Était-il si influençable qu'il pouvait entièrement changer d'avis sur sa famille et faire d'un parfait inconnu rencontré le matin-même son meilleur compagnon de voyage ?

« C'est très bien, je voudrais bien vous engager... Malheureusement, les membre d'une ligue ne peuvent se spécialiser que dans un type. Seul le maître peut déroger à cette règle.
-En réalité, c'est faux. précisa Eyragon. Il y a deux exceptions. Une pour le huitième champion d'arène, une autre pour le quatrième membre du conseil des quatre.
-Es-tu sûr de ce que tu avances ?
-Après recherche, je confirme. affirma Porygon-Z. »

Était-il raisonnable de nommer ces deux dresseurs aux grades respectivement les plus avancés de leur hiérarchies ? Nommer Brynne huitième champion d'arène paraissait un vrai problème. Quant à Guilhem, bien qu'il semble dans la norme, le nommer au grade immédiatement inférieur à celui de maître était-il raisonnable ? Il n'avait pas tellement le choix. Ni le temps, ce temps qui le pressait.

« Dans ce cas, Eyragon, Méthane, Martin, ArmandVoltim et Voltom, Papy Joe, Matt, Night, Thierry, Martin, Guilhem et Brynne, et moi-même, je nous déclare tous membres de la présente ligue de Simmeroh. Je vous hébergerai désormais dans un repère crée spécialement pour celle-ci. Nous devons vite élaborer un plan d'action, et nous prendrons Simmeroh d'ici la semaine prochaine. »

Ils écarquillèrent tous les yeux, à l'exception d'Armand, qui n'avait même pas cillé.

« Si vous ne pouvez pas gagner à votre propre jeu, que vous ne pouvez pas vous plier aux règles, vous n'êtes qu'un perdant. Rien de plus et rien de moins. »

Moriarty était partagé entre la façon hautaine dont il prenait ses compagnons et l'affection de voir qu'il était d'accord avec lui.
Ils logèrent tous dans son appartement de fonction, et passèrent plusieurs semaines à élaborer un plan très compliqué, qui se baserait sur les huit villes les plus importantes de Simmeroh. Ils avaient dépensé beaucoup d'argent et agi dans la clandestinité la plus totale.
Ils allaient bientôt passer à l'action et accomplir leur but. Seul Armand et Brynne ne participaient pas à l'élaboration du plan, et Moriarty s'en moquait bien.
Un soir que Moriarty n'arrivait pas à dormir, il croisa Méthane.

« Dis-moi, l'interrogea celui-ci, nous avons tous une motivation pour vouloir faire parti de cette ligue, tu nous l'a même demandé.
-C'est vrai.
-D'après ce que j'ai compris, tu n'as toujours pas retrouvé ton amour d'enfance.
-C'est vrai.
-Il est donc exclu que tu la retrouve.
-C'est vrai.
-Peut-être même qu'elle soit vivante.
-C'est vrai. »

Il y eût un silence. Armand, qui ne pouvait dormir non plus, visiblement, traversa la salle sans gêne, fouilla dans le garde-manger et en ressortit divers aliments.

« Faites comme si je ne vous avais pas écouté, ça ne m'intéresse pas. »

En faisant tenir de la viande dans une main et des sucreries dans une autre, il se retourna vers Moriarty.

« Il manque des femmes ici. »

Puis il repartit. Moriarty ne cherchait plus depuis longtemps à comprendre ses divers agissements, de même que Méthane.

« Et dis-moi. Dans ce cas, continua-t-il comme si de rien était, qu'est-ce qui te motive à dresser et à vouloir créer cette ligue ?
-Quelqu'un que je cherche ?
-Vraiment ? Qui donc ? »

Méthane haussa les sourcils.

« Je ne le sais pas. répondit Moriarty. Et c'est sans doute là la plus belle des choses. »