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A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 30/11/2011 à 23:17
» Dernière mise à jour le 02/08/2015 à 18:19

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

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V - La part de mystère en chacun de nous
Faisait de plus en plus sombre. On venait de passer le fameux moment fabuleusement mélancolique du ciel orangé, du soleil qui se couche, des derniers rayons qui traversent le toit de verdure. J'en n'avais strictement rien à battre, du coucher de soleil. Le regard planté sur le sol forestier, traînant des pattes et des ailes, marchant sans savoir où aller, ne sachant où je me trouvais, me répétant sans cesse que jamais personne ne me comprendrait.


Ça fait peut-être une heure ou deux que je déambule. Qu'est-ce que je fais, maintenant ? Partir en gueulant un coup, c'est bien. Savoir où aller, c'est mieux. Où aller... J'en avais marre qu'il m'arrive constamment des merdes alors que je n'ai rien demandé. Pourquoi fallait-il que ce soit moi ? Pourquoi ?

- Fallait bien quelqu'un.

- Franchement, si c'est pour dire ça, tu peux te la fermer.

- Réfléchis. Si c'est pas toi, c'est quelqu'un d'autre. Et cette personne serait dans le même cas de conscience : pourquoi elle ?

Je répondis à la voix de la raison :

- Peut-être. N'empêche que, pour le coup, c'est moi. Déjà le délire d'arrêter Solarius, maintenant ma transformation en Pokémon... J'en ai raz le cul. Ça fait beaucoup de hasard pour rien.

- Pour rien ?

Je m'arrêtai, et levai les yeux au ciel, ne sachant réellement où tourner mon regard lorsque je dois répondre à une voix dans ma tête:

- Bah ouais, pour rien ! J'ai quoi de différent par rapport au premier venu ? Que dalle. Peanuts.

- Peut-être bien.

- Je le sais bien, quand même ! Y a aucune zone d'ombre à quelque moment de ma vie !

- J'ai jamais dit le contraire, hein, se justifia la voix. Je dis juste que, dans la dimension temporelle parallèle où, par le pur des hasards, ce serait le cas, tu pourrais avoir quelque chose de différent. Par rapport au premier venu.

Je m'assis contre un arbre, me laissant tomber au sol. Je regardai machinalement mes deux pauvres griffes à l'extrémité de mon semblant d'aile droite.

- C'est sûr que le premier venu s'est pas forcément réveillé en Arkéapti.

La voix s'exclama :

- Ah, donc tu ressembles à ça !

Je rétorquai :

- Bah... ouais. Tu le savais pas ?

- On m'a prévenu de ta transformation, mais on ne m'a pas précisé en quoi.

Dans un élan d'espoir d'obtention de réponse, je profitai de cette ouverture :

- « On » ? Qui ça, « on » ?

- Cherche pas. Personne. Le sujet, c'est toi. C'est bien ce que tu veux, non ? Être au centre des priorités.

Je réagis aussitôt, avec une réplique superbement préparée depuis le moment que j'ai conscience que l'on va me sortir cette remarque :

- Mais non !

- Ouais, c'est ça. Réfléchis à ce pourquoi tu t'es barré tout à l'heure, à tes derniers propos; tu verras qu'avec un dico, tu trouves une traduction approximative.

Paf. Dans la gueule. C'est vrai qu'il a pas tort.

- Ouais. J'ai même un peu raison. Tu me diras, pour une « voix de la raison »...

- Arrête avec ça ! râlai-je.

- Avec quoi ?

- De t'interposer entre deux pensées ! C'est chiant !

La voix rétorqua :

- Tu m'excuseras, mais la télépathie, c'est le principe.

Je sursautai et m'exclamai tel Sherlo Kolmes obtenant un indice supplémentaire :

- AH HA ! C'est vrai ! T'utilises la télékinésie !

- Ouais ? Et alors ?

- Et alors ? Ça veut dire que t'existes, quelque part !

- Pas obligatoirement.



[...]



- T'es chiant.

- Je sais, répondit posément la voix.


Pas de réponse de la voix depuis cette réplique. Un moment que j'essaye de dormir, que je me tourne et retourne. Les racines et les feuilles mortes, c'est pas du matelas Dodo. Je me rassis, et pris la Compèt Ball qui pendait en collier entre mes griffes. Et Genesect ? Qu'est-ce qu'il allait devenir ? En tout cas, je devais dormir. Fallait que je réfléchisse demain.




Ma mère claqua la porte.

- Écoute, Lovis, il a rien, ça sert à rien.

Je reconnus la voix de mon père :

- Comment tu sais qu'il a rien ?

- Une femme, ça ressent ces choses là. Surtout celles qui vont pas. Et là, je me sens bien, donc il a rien.

- Depuis qu'on est rentrés, je te trouve différente.

- Pardon ?

Mon père enchaîna :

- Ouais. On dirait qu'il s'est passé quelque chose.

- Lovis ! Tu crois quoi, à la fin ?

Il haussa les épaules :

- J'en sais rien. Notre lune de miel ta peut-être déçue.

- Mais bien sûr que si, arrête ! rétorqua ma mère. J'adore cette région !

Elle s'approcha de lui doucement :

- Et ce qui nous arrive est magnifique. Tu ne crois pas que c'est mieux pour...




Un coup de feu. Je me réveille en sursaut ; retrouvant rapidement mes esprits et cette forêt d'Empoigne. Je me mis maladroitement debout, et reste le dos plaqué au tronc de l'arbre dont les racines m'ont servies de sommier. J'écoutai.

- Tu l'as ratée !

Un temps. Des bruits de pas. Qui s'approche. BORDEL DE PUTAIN DE...

- Regarde. C'était qu'une fleur de merde. Y a une différence, quand même !

- Ouais. Bon, on continue. Elle doit pas être loin.

Merde, mais qui c'est ? Bon, des gars dans une forêt avec des armes : des chasseurs ? Mais c'est une forêt publique, non ? Et puis, on sait comment ces gars-là sont traités judiciairement... C'était pas très malin de venir ici. Ou alors ils sont TRÈS sûrs d'eux. C'est mauvais, ça. Des chasseurs intelligents.


Je restai quelques minutes là, à prier pour qu'ils ne passent pas près. Je ne devais pas bouger ; un bruit et ils pourraient tirer, vu qu'ils ont l'air d'avoir le doigt sur la gâchette... Au bout donc de ces quelques minutes, un son que j'avais déjà entendu me parvint.

- Aucun spécimen détecté. Aucun spécimen détecté. Aucun spécimen dé...

- Toujours rien.

- Écoute, il a pas pu se barrer très loin, alors on continue de chercher !

Je reconnus ces voix. Les W.T.F. et le Pokédex.

- Aucun spécimen détecté. Aucun... Bip ! Arkéapti, Pokémon...

- HÉ ! criai-je. JE SUIS LÀ !

Des bruits de pas précipités à travers les buissons venant de la direction opposée à laquelle j'étais arrivé. Je courus vers mes secours, que j'aperçus à quelques dizaines de mètres entre les arbres : Fire, brandissant le Pokédex, et Lilas, Bisou dans les bras.

- IL EST LÀ-BAS ! s'exclama le meneur. FRÈRE PLUME !

Puis un autre coup de feu. Nous nous plaquâmes au sol dans un sursaut.

- JE L'AI REPÉRÉE ! CHOPPE-LA !

Et là, bondissant par-dessus les souches avoisinantes, un gars, rasé, la trentaine, équipé comme un fou de pièges en tous genres, fondit vers les W.T.F. Je me relevai, et le vis sortir un couteau. Chiottes.

- ATTENTION ! hurlai-je.

Et le gars, à quelques mètres seulement de mes deux sauveurs, (trois en tout, mais bon, un bébé, à par brailler...), se jeta au sol. J'entendis le gars qui avait ordonné l'assaut, toujours invisible :

- QU'EST-CE QUE TU FOUS ?

- Mais tu m'as dit...

- J'AI RIEN DIT ! QUI VA LÀ ?

Soudain, THE idée tellement excellente qu'elle est of the year. Je gueulai :

- AH HA ! JE VOUS AI DANS MA LIGNE DE MIRE ! PLUS UN GESTE !

Plus un geste. Ha ha ha.

- Y EN A UN QUI BOUGE, IL SE PREND UNE BALLE ! ET ÇA FAIT PAS DU BIEN !

Toujours aucune réaction, le gars à terre reste à terre, l'autre gars se montre pas.

- Qui... Qui va là ? balbutia le gars invisible.

- C'EST MOI QUI POSE LES QUESTIONS, OK ? VOUS L'OUVREZ SI JE LE DEMANDE, OK ?

Pas de réponse.

- BIEN ! continuai-je. VOUS ALLEZ LAISSER PARTIR CES POKÉMON ! ET SANS BOUGER !

Je vis Lilas, Bisou et Fire s'approcher, jusqu'à venir à mes côtés. Le Salamèche rangea le Pokédex dans le Sac à Trésor, me remercia, ajoutant que c'était bon de me revoir. Je lui fis signe que c'était pas le moment. Fallait pas déconner.

- VOUS ÊTES QUI ? demandai-je ensuite en braillant toujours aux deux gusses. VOUS FAITES QUOI ICI ?

Le gars à terre marmonna :

- Tirez pas. On n'a rien fait. On cherche juste des Fragilady.

Étonné, je demandai pour quelle raison. Il répondit d'un air hautain :

- Est-ce que ça vous regarde ?

- OUAIS, ÉTANT DONNÉ QUE JE PEUX TIRER QUAND JE VEUX !

- Allez-y ! Abattez-nous ! lança le gars dont on ne connaissait toujours pas la gueule.

Merde. C'était pas prévu, ça.

- LA FERME ! lançai-je, inquiété.

Trouver une excuse, vite ! Ça urge !

- SI JE TIRE, C'EST MOI LE FAUTIF ! C'EST VOUS QUI ÊTES EN CAUSE, LÀ, NON ?

Pas de réponse. J'te l'avais rembarré, le mec. Lilas me souffla :

- On ne va rien tirer d'eux. Il faut y aller, c'est ce qu'il y a de mieux à faire.

Fire rétorqua :

- Non ! J'ai un plan ! Dis-leur de lever la tête !

Heu... Ok.

- LEVEZ LA TÊTE !

- Pourquoi ?

- LEVEZ LA TÊTE, J'VOUS DIS ! ordonnai-je aux deux hommes.

Je vis le gars à terre lever la tête.

- Dis-leur de lever un bras ! ajouta Fire.

- LEVEZ UN BRAS !

Il leva un bras.

- La jambe !

- LA JAMBE !

Il leva la jambe.

- Qu'ils se secouent !

- SECOUEZ-VOUS !

Il gigota sur place.

- Qu'ils tirent la langue !

- TIREZ LA LANGUE !

J'espère qu'il a tiré la langue.

- Qu'ils chantent « I believe I can fly » !

- CHANTEZ « I BELIEVE I CAN FLY » !

Il chanta, l'autre aussi.

- En verlan !

- EN VERLAN !

Ils chantèrent comme ils purent. Fire allait ajouter un truc ; Lilas s'interposa :

- Je ne te suis plus, là.

- Je dois dire que moi non plus, approuvai-je, couvert par les voix fausses des gars. C'est quoi ton plan ?

Le Salamèche haussa les épaules :

- J'en n'ai pas. Mais ils ont l'air cons, maintenant.

BORDEL DE PUTAIN DE MERDE DE...

- C'EST PAS COMME ÇA QUE TU VAS NOUS AIDER ! gueulai-je.

Ils s'arrêtèrent de chanter. Chiottes.

- HÉ ! JE VOUS AI PAS DIT D'ARRÊTER !

- J'ai mal, geignit le mec à terre. La terre rentre dans mon haut, c'est gênant.

Je gueulai :

- BAH LEVEZ-VOUS ALORS ! TOUS LES DEUX !

Le gars à terre se leva, mais l'autre lança :

- Je suis déjà debout.

- AH ! Heu... BAH RESTE COMME ÇA, ALORS !

Une petite minute... Je suis censé les avoir dans ma ligne de mire tout les deux => donc de les voir tous les deux => donc savoir comment ils se tiennent => donc savoir que l'un est couché, l'autre non => or, je ne sais pas que l'autre est debout => donc je ne sais pas comment se tient l'autre => donc je ne le vois pas => donc je ne l'ai pas dans ma ligne de mire => donc je bluffe => donc je suis dans la merde => mais seulement si l'autre s'en rend compte => donc s'il n'est pas con.

- JE SUIS PAS CON, MON GARS !

Merde.

- JE SAIS QUE TU BLUFFES ! JACK, C'EST DU BLUFF !

« Jack » se remit soudain sur ses pieds, puis se tourna vers la voix qui lui avait ordonnée de telles conneries, c'est-à-dire moi. Il se rua vers nous.

- COURREZ ! cria Fire.



Communiqué: Pour des soucis de fainéantise, le passage suivant sera laissé en version originale. Et pour des soucis techniques, vous pouvez vous foutre pour une fois la musique où je pense. Mais c'est surtout qu'on n'a pas pu en mettre.



Fire utilise Rugissement !

Fire utilise Hâte !

Ah, sa vitesse augmente !

Chris utilise Hâte !

Ah, sa vitesse augmente !

Lilas utilise Hâte !

Ah, sa vitesse augmente !

Gars Apparemment Totalement Ennemi, Antipathique et Unguifère 1 utilise Hâte !

Ah, on me dit de la fermer !

Gars Apparemment Totalement Ennemi, Antipathique et Unguifère 2 utilise Hâte !

Ah, aucun commentaire !

Bisou à la trouille ! Il se met à brailler !

Lilas utilise Berceuse !

Mais cela échoue !

Fire utilise Provoc !

Cela n'affecte pas le Bisou allié...

GATEAU 1 utilise Pied Sauté !

GATEAU 1 rate son attaque !

GATEAU 1 s'écrase au sol comme un merde !

GATEAU 2 utilise Coup d'Main !

GATEAU 1 se relève !

GATEAU 1 utilise Allègement !

Ah, GATEAU 1 devient plus vif !

GATEAU 2 utilise Boost !

Ah, ça sent le massacre !

Bisou utilise toujours Croco Larme !

Chris en a plein le cul !

Chris utilise Hurlement !

Bisou braille de plus belle !

Bisou utilise Colère !

Lilas est confus !

Lilas laisse tomber son objet : Bisou !

Chris s'empêtre dans Bisou !

Chris s'éclate comme une merde au sol !

Lilas a la trouille pour son objet ! Elle ne peut plus attaquer !

Fire a la trouille pour sa survie ! Il ne peut plus attaquer !

GATEAU 2 tire son objet sur les Chris, Fire, Lilas et Bisou ennemis : Filet métallique !

C'est super efficace !

Les Chris, Fire, Lilas et Bisou ennemis sont hors course !

GATEAU 1 gagne de la satisfaction !

GATEAU 2 gagne de l'antipathie !



Le souci en question ayant disparu, nous pouvons de nouveau traduire. Enfin je crois. Peut-être. Vous verrez bien. Merci de votre compréhension. Ou pas.



Ils nous avaient bien eu, les petits salauds.

- Alors, on fait moins le malin, là, hein ? ricana le gars qui faisait chier, et qui était dans le même genre que le premier mec.

Les deux abrutis de connard de merde s'approchèrent, nous regardant nous débattre vainement.

- Cherchez pas, vous sortirez pas.

« Jack » se tourna vers son acolyte :

- Hé, Bill, tu crois que ça se vend cher, un Arkéapti qui parle ?

« Bill » haussa les épaules :

- J'en sais trop rien. N'oublie pas qu'il est con comme un piaf.

S'en suivirent deux rires déglutis :

- Ah ! Con comme un piaf ! C'est drôle, enchaîna Jack, parce que c'est un piaf !

- C'était ça la blague, abruti, rétorqua l'autre.

- Ah d'accord...

Craignant que le niveau intellectuel de la conversation d'illuminés que nous avions là ne continue d'augmenter, je coupai net :

- Et maintenant ?

Jack s'approcha avec ses obscures intentions, sa lame à la main :

- Maintenant, on va s'occuper de la jolie demoiselle. On va lui prendre sa fleur. De gré ou de force.

Drame. Lilas frissonna, impuissante et ainsi forcée à se soumettre, protégeant de tout son corps Bisou. Fire s'indigna :

- Vous ne la touchez pas !

- Vous ne la toucherez pas ! traduis-je volontiers.

- Je vois pas ce qui nous en empêche, ricana l'autre, ayant lui aussi sorti sa lame. Un aussi bel exemplaire peut se vendre cher. Et de l'argent, c'est ce qu'il nous faut.

Je criai :

-C'est pour ça que vous chassiez, tout à l'heure ?

Bill sourit :

- Faut bien croire, petit fouineur. Et puis...

Il tendit la main droite, celle qui empoignait fermement son couteau, vers moi. Sueurs froides obligent, je me reculai du mieux que je pus, battant de l'aile, mais ne pus m'éloigner beaucoup. Le tranchant de sa lame me gratta la gorge malgré les quelques plumes parsemant mon cou ; il souleva délicatement de la pointe de son arme mon ruban Joie :

- Et une Ball de plus, c'est toujours quelques Pokédollars dans la poche.

J'en profitai alors pour mordre à pleins crocs son arme blanche. Il hurla, la tirant de toutes ses forces. Et elle se brisa dans mon bec. D'abord quand même vachement surpris, je crachai ensuite avec dégoût les morceaux métalliques à travers les mailles du filet. J'ignorais que j'avais une telle puissance dans la mâchoire, par Arceus. Au moins un truc de positif.

- T'es con ! Mon couteau ! pleura Bill.

- Rira bien qui rira le dernier, enfoiré, souris-je.

- Tu vas voir ce que ça coûte de t'attaquer à des bandits de notre renommée !

- Oh là là, j'ai peur, continuai-je sarcastiquement.

Le gars, assez énervé, sortit un flingue. Ah merde. C'était pas prévu, ça. Puis soudain, un torrent de flammes de la part de notre cher meneur traversa le filet (apparemment ignifuge) pour aller cramer la face à notre hôte. Hurlements, bien entendu.

- Ils me gavaient, souligna Fire.

Bill s'époumona en ordonnant à Jack de nous exterminer. Ce dernier, dans un pur élan d'intelligence, ne trouva rien de mieux à faire que d'empoigner le filet, avant de se cramer les mimines sur les fils d'acier chauffés à blanc. Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai trouvé ça pitoyable. Malheureusement, des êtres pitoyables, c'était pas de ce qu'on allait manquer. Un cri d'assaut retentit :

- AU NOM DE LA SUPÉRIORITÉ FÉMININE ET DE LA BEAUTÉ EXTÉRIEURE ! À MORT !

Et débarqua Sandy et ses mijaurées de sbires. Les WAKYA. Manquaient plus que ça. Alertés par les cris des Pokémon, Jack et Bill eurent à peine le temps de se retourner que Sandy, arrivant par les airs, Cindy, s'approchant en sautillant, et Sunny, bondissant de branches en branches, balancèrent un « triple combo électrifiant qui te ruine le brushing », comme c'est si finement insinué. Les chasseurs, complètement hallucinés et défrisés (ils sont chauves, ndlr), se barrèrent vite fait bien fait en geignant à l'agression.


Le filet ? On n'en parlait plus depuis un moment. Chantal ? Les WAKYA l'ont récupérée, elle s'était paumée. Le sujet de discussion, c'était :

- MAIS POURQUOI ?

Sandy soupira :

- On est les meilleures. Y a rien d'autre à savoir.

Cindy se justifia :

- On a une mission, on l'accomplit. C'est tout.

Sunny poursuivit :

- Tout a été dit. Voilà.

Chantal se la ferma.

- Mais on n'a pas envoyé de demande de sauvetage ! protesta Fire.

- C'est vrai. Et vous êtes bien les dernières personnes dont quelqu'un aurait besoin, renchérit Lilas.

Bisou aussi leur faisait la gueule. L'Émolga, le Pichu et le Pachirisu répondirent, l'air de rien :

- Peut-être que quelqu'un qui passait par là...

- ...vous a vu dans cette lamentable situation...

- ...et a envoyé une mission de secours à votre place...

Suivi du rire gras de Chantal. Fire se jeta sur Sandy :

- ON N'AVAIT PAS BESOIN D'AIDE, CONNASSES !

Sunny repoussa Fire ; Lilas le retint pour qu'il ne donne pas de deuxième offensive. Cindy soupira :

- Au moins, vous vous en êtes sortis plus vite. Vous pouvez dire merci.

- AH, ÇA, JAMAIS ! s'écria le Pokémon Lézard.

Sandy s'approcha du chef de l'équipe, et lui déclara avec un regard de fourbe de but en blanc (les nouvelles expressions que t'apprends au cours de ta vie, c'est classe) :

- En tout cas, va falloir payer.




O_o




C'était trop fort en baies Parma. Lilas resta muette, Bisou leur tirait la langue, je préférai ne pas m'en mêler et Fire péta un câble :

- PAYER ? VOUS VOUS FOUTEZ DE NOUS ?

Sunny sortit l'annonce de notre sauvetage que nous n'avions pas envoyé, tachée d'étranges symboles à l'encre rose pailletée :

- Du tout. C'est marqué sur votre demande de sauvetage.




[...]




Elles nous avaient bien couillés, les petites salopes. Cindy sourit :

- Donc voilà. Tout est dit. Par ici le milliard de Poké.




Gosh.




- UN MILLIARD ?!

- Oui, nous aussi, votre générosité nous a surpris...

Fire bouillonnait (jeu de mots, hé hé hé... Pardon), Lilas trifouillait frénétiquement Bisou, moi je la fermais. Sandy signala :

- Avec une équipe de bouseux comme vous – un meneur sans autorité qui fait peine à voir, une nana convertie en mère au foyer, un mioche, et...

Elle se tourna vers moi :

- Ton nom déjà ?

- Heu... Chris.

- Ah oui. Ouïe. Et donc, comme je le disais, un abruti plumé avec un nom qui craint...

- VOUS M'EMMERDEZ AVEC MON NOM !

- ... j'appelle ça des bouseux – je comprendrais que vous ne puissiez payer maintenant, ajouta l'Émolga avec un ton de mépris, sans me prêter aucune attention.

Le Pachirisu enchaîna :

- C'est pour ça que vous pouvez payer en nombre limité de fois, ce nombre étant 1...

- Dans un délai maximum de douze heures. Avec un taux d'intérêt de 500% par seconde de retard, continua le Pichu.

- Mais sans frais de dossier ! conclut le Limonde avec un sourire vaseux.

La meneuse, pointant les caractères maudits de bas de page du bout de papier, eut un regard de petite conne sournoise :

- Par contre, le prix de l'envoi de cette très généreuse somme bienvenue vous sera crédité. Comme précisé ici-même, n'est-ce pas ?

J'en avais marre. Je voulais rentrer.


Les WAKYA ? Parties depuis un moment. La forêt d'Empoigne ? On en voit le bout. Le sujet de discussion, c'était :

- MAIS POURQUOI ?

Pas de réponse de la part de Fire, qui traînait des pattes, de l'appendice caudal et du Sac à Trésors depuis que les autres pétasses se sont barrées. Lilas portait toujours Bisou, qui s'était endormi, et le berçait calmement en lui faisant des caresses. En tout cas, moi, j'en voulais. Des réponses, hein.

- Pourquoi on est partis sans protester ? Pourquoi tu m'as pas laissé sortir Genesect ? Avec son pouvoir de faire déguerpir les gens à vue, on n'aurait plus de problèmes, à l'heure qu'il est.

Fire lâcha quelques mots :

- Y avait rien à faire. On est cuits.

- C'est-à-dire ?

Il baissa la tête, annonçant :

- On ne pouvait pas protester, elles ont une « preuve écrite ». On les attaquait, on était poursuivi par les guildes pour violence injustifiée sur une équipe de secours. Article 23 page 32 du Code des Guildes.

Je m'en moquai :

- Une preuve écrite ? Mais c'est d'aucun d'entre nous !

- Je le sais bien, soupira le Salamèche.

- Le problème, c'est que nous ne pouvons le prouver, indiqua Lilas.

- Oh, arrête tes salades ! m'exclamai-je. Suffit de voir que vous n'écrivez pas à l'encre rose !

- Et tu veux nous défendre avec ça ?

Pas faux.

- On n'a qu'à prouver qu'il y a pas nos empreintes digitales !

- Nos quoi ?



[...]



- Nan, laissez tomber, abandonnai-je.

- On est cuits, j'te dis. Va falloir payer, ou on sera poursuivis pour récompense volontairement gardée. Article 31 page 67.

C'était vraiment un système de merde. En apercevant enfin la sortie de cette forêt pour le moins poignante, tout le monde ne pensait qu'à une chose : la dette d'un milliard. Enfin, moi, au point où j'en étais, je m'en fichais pas mal.


Pour les retardataires, j'avais effectivement décidé de continuer le voyage avec l'équipe W.T.F. Fallait être con pour voyager seul dans mon état, et puis, ils étaient plus sympas que n'importe qui que j'ai pu croiser depuis mon réveil sur la Route 1.


Il faisait beau ; à la vue du soleil, presque midi. Un superbe début d'été. Nous avions attaqué la pente en colimaçon précédent le fameux Pont Sagiciel, si ce n'est débutant. La circulation était intense en-dessous ; semi-remorques et camionnettes de toutes marques mais également de simples véhicules de particuliers se croisaient et se doublaient, allaient et venaient de la mégapole d'Unys, Volucité. Bizarrement, peu de gens se trouvaient sur le pont en question, qui était quasiment désert. A dire vrai, à quoi servait réellement la partie piétonne ? Je veux dire, vous pouvez prendre la voiture ou le bus pour le traverser, voire le ferry pour un brin d'originalité pour accoster à Volucité, et je ne vois pas qui s'éclaterait à le traverser de toute sa longueur à pied. Au pire, tu traces en bicyclette. Mais pas à pied. Y a que les glandus comme nous qui devons, voulons, mais surtout ne pouvons qu'y aller à pied.
Puis nous arrivâmes réellement sur le Pont Sagiciel, la fameuse « plus longue ligne droite d'Unys ». Je m'extasiai devant ce spectacle d'architecture incroyablement et magnifiquement exécuté durant quelques millisecondes. Je l'avais déjà vu en photo. Et, vu le lieu, le temps, et l'ambiance collective qui régnait, je décidai que c'était le moment opportun pour lancer une discussion sur le sujet le moins tabou du monde :

- Et la famille ?

- Tu crois que c'est le moment pour parler de ça ? marmonna Fire.

- Je vois pas quand je pourrais parler de ça, vu qu'il n'y a aucun moment où l'on peut parler de ça. Alors j'en parle maintenant parce que j'y pense, c'est tout.

Aucune réponse, que ce soit du gars, de la nana, ou du mioche. Je dois quand même avouer que je m'en doutais. Pour le mioche.

- Bon, bah, je commence alors ! débutai-je. Je suis de Sinnoh. Je suis né à la clinique de Féli-Cité, j'ai grandi à Verchamps. Mon père, c'est Lovis le Teigneux, champion d'arène de cette ville. Ma mère, c'est Cynthia, le Maître de la Ligue de Sinnoh, et donc accessoirement un des plus grands dresseurs de Pokémon de cette planète – enfin, de cette époque en tout cas. Je me suis lancé dans un voyage initiatique, ce qui est une tradition chez les humains, et qui s'est soldé par la perte de mon meilleur partenaire et ami. J'ai déprimé pendant quelques années ; j'avais peur de repartir en voyage. Il a fallut que je monte dans un hélicoptère pour que je doive sauver le monde, péter les plombs, me faire des amis et ainsi changer de vie. En rentrant chez moi, je me suis fait agressé et assommé, et je me suis réveillé transformé en piaf préhistorique devant vous. Voilà ! À vous !

Moment d'hésitation et/ou d'enregistrement et de récapitulation de l'histoire de ma vie jusqu'à maintenant. Quelques pas sur le bitume à contempler l'immensité de l'océan et à scruter les lointains immeubles de la capitale plus tard, Fire se lança :

- Je suis de Johto. Je suis né dans une vallée montagneuse, appelée Vallée Dracaurifique. Mon père, c'est un des Dracaufeu – si ce n'est le seul – confiés à Lise, l'humaine protégeant la vallée, qui ont un dresseur qui a du mal à s'occuper d'eux, bref, des incapables. Ma mère, c'est un des Dracaufeu vivant là-bas depuis toujours. J'ai un beau matin décidé d'accompagner un dresseur venu étudier avec Lise. Nous sommes partis pour chez lui, ici, à Unys. Sur le chemin pour sa ville natale, les circonstances ont fait qu'il a préféré m'abandonner plutôt que de m'accepter. J'ai erré jusqu'à ce que je rencontre Lilas. On a ensuite décidé de se fixer l'objectif de devenir une équipe de secours et d'exploration, ce qui fut chose faite. Tu connais la suite.

Il bronchait pas, le regard planté vers les toits de Volucité. Ouah. D'accord. Je me tournai alors vers Lilas, souriant :

- Manque plus que toi !

Rien. Puis elle regarda mon buste :

- Non. Il y a quelqu'un d'autre avant.

Je pris la Compèt Ball Ball en question entre mes griffes, et racontai :

- Genesect est un Pokémon préhistorique à la base ; il a été recréé et modifié génétiquement par une grosse folle hystérique pour détruire et exterminer. Il a comprit par lui-même les conséquences de ses actes, et s'est déconnecté. Ensuite, pourquoi il est avec moi... Peut-être parce que j'ai joué un rôle dans l'élimination de sa créatrice, j'en sais rien.

Le Fragilady, désolée pour G (ou déçue par la petitesse et la rapidité de mon histoire, allez savoir), soupira, berçant toujours Bisou, avant de se lancer :

- Je suis de Fiore. Je suis née à la pension de cette région, qui est située un peu en retrait des grandes villes. Une dresseuse a apporté mon œuf au couple d'humains qui gardent la pension. J'ai grandi en aidant Madame à la puériculture et Monsieur à l'entraînement. Un jour, ma dresseuse est revenue, m'a reprise et est rentrée chez elle ici, à Unys, à Renouet. Je me suis enfuie, jugeant qu'il était préférable qu'il en soit ainsi. J'ai rencontré Fire. Tu connais la suite.

Elle non plus ne bronchait pas, les yeux rivés sur le bébé Polarhume qu'elle chouchoutait. Ouah. Ok. En gros, moi, dresseur à la base, me retrouve en compagnie de deux Pokémon qui ont vécu une mauvaise expérience avec leur dresseur. Je me demandai alors, en parlant d'origines, d'où pouvait provenir la voix de la raison, et quelles étaient ces « sources », son histoire...

- Cherche pas. Contente-toi de réussir ta mission, c'est le principal, envoya la Voix.

Bon. Au moins, c'était clair. Quand même emmerdé que chacun ait préféré garder une part d'ombre de son histoire (vous me direz, j'ai fait pareil, hein), je décidai de me contenter de ces paroles. Pour le moment, bien sûr. Je levai le regard au ciel fabuleusement bleu, remarquant :

- Dommage qu'on sache pas d'où vienne le gosse.